Archives quotidiennes : 18 septembre 2008

La Banque du Canada et le système bancaire

Ce sujet est de la plus haute importance pour nous tous dans le contexte économique et électoral actuel car l’argent est souvent la clef à la solution de nos problèmes économiques et sociaux. Nos systèmes de santé et d’éducation publiques sont sous attaques et sont coupés dû au manque d’argent. L’environnement est négligé à cause des manques de fonds. Et ainsi de suite, tous les programmes sociaux sont démolis l’un à la suite des autres pour la même raison : le manque d’argent. Il faut balancer le budget, il faut payer la dette.

Mais la question est pourquoi n’y a t-il pas assez d’argent ?

Premièrement, il se trouve que depuis au moins 20-30 ans jusqu’à aujourd’hui, la quasi-totalité de l’argent neuf est créé par les banques privées. Les banques manufacturent l’argent, c’est leur business. Tout comme une compagnie d’acier manufacture l’acier, les banques manufacturent l’argent.

Mais ils ne l’impriment pas réellement, comme le faisait la Banque du Canada dans le temps où elle jouissait de l’exclusive responsabilité de la monnaie, ils créent l’argent de nulle part, comme un magicien (sujet autrefois à un petit capital requis d’environ 5%) chaque fois qu’ils font une hypothèque ou un prêt. Vous allez à la banque pour emprunter de l’argent, vous donnez vos garanties, vous signez et hop, de l’argent est créé ! Tout ce que ça prend, c’est de presser quelques touches sur l’ordinateur. Appelez ça « imprimer », manufacturer ou créer de l’argent neuf, c’est du pareil au même. Les banques ajoutent à l’argent en circulation quand ils créent un prêt ou une hypothèque et ils détruisent l’argent, ou réduisent la masse monétaire quand les emprunts sont remboursés ou lorsqu’ils sont repris par les banques pour non-paiement.

Ce qui constitue le problème principal de laisser les banques privées créer la quasi totalité de tout nouvel argent est qu’il est toujours créé en tant que crédit, une dette à rembourser avec intérêts !

Alors, si la presque totalité du nouvel argent est créé comme étant une dette, sur laquelle on doit en plus payer des intérêts, comment peut-on s’en sortir ? Il faut alors emprunter plus pour payer les intérêts sur ce que nous devons déjà et sombrer encore plus profondément dans les dettes. Ceci est la raison pour laquelle la plupart des pays sont si endettés. Il est un fait que depuis plus de 200 ans, selon les pays et leur situation, presque tout l’argent neuf a été créé en créant une dette – une dette qui ne pourra jamais être remboursée et qui ne peut qu’être dramatiquement réduite par un autre crash similaire à celui de 1929. Les parallèles entre notre situation actuelle au niveau financier et celle de 1929 sont nombreux et significatifs. On est en train de revenir 75 ans en arrière avec notre système bancaire et les pratiques financières.

Considérez ceci : entre 1981 et 1995, $619.2 milliards furent collectés par le gouvernement canadien en impôts des contribuables canadiens et de ce montant, $428.2 milliards furent utilisés pour payer les intérêts seulement sur la dette due aux banques privées internationales et domestiques ! Tout cet argent serait nôtre si on s’était donné la peine d’utiliser notre Banque du Canada pour créer cet argent et nous ne devrions pas d’argent à personne ou presque. Tout cet argent serait retourné dans nos poches au lieu de celles de quelques individus ridiculement riches.

Saviez-vous pourquoi nous ne sommes pas censés payer d’impôts au gouvernement fédéral ? Non pas que ça soit illégal pour le fédéral de vous imposer, car ils taxent votre personne légale que vous décidez d’assumer sans comprendre comment cela fonctionne, mais c’est qu`il est interdit dans la Constitution canadienne d`impôser directement les personnes naturelles pour leur travail.

Malheureusement, beaucoup semblent ignorants et indifférents et ce pays est sur une bien mauvaise voie: celle de voir sa souveraineté dissoute et ses bases légales et principes moraux fondre au soleil. Le pouvoir des corporations en concert avec le fédéral est en train de menacer l’ensemble des provinces en centralisant le pouvoir entre ses mains et ne travaillent pas au bien de la population. Nous avons le pouvoir de dissoudre tout gouvernement qui n’est pas à notre service, le Peuple. Dans notre époque actuelle, notre argent va dans des guerres inutiles et criminelles, les corporations contrôlent le gouvernement, les banquiers privés contrôlent notre économie et TOUT l’argent de nos impôts vont dans leur poche : on ne se sert plus de notre Banque du Canada pour créer de l’argent sans intérêts, on l’emprunte aux banquiers privés et pour cette raison on est passé d’une dette de 37 milliards dans les années 70 à plus de 600 milliards à cause des intérêts sur la dette qu’on doit à ces requins sans noms.

Encore plus inquiétant est que le Canada, avec le reste des pays occidentaux, sont retournés au système extrêmement volatil de bulles boursières, qui prévalait avant la période de la Grande Dépression de 1929, avec son lot de craintes et d’incertitudes. Le seul espoir pour le Canada et les autres pays est d’abandonner la course à la globalisation du système financier et de reprendre contrôle sur sa monnaie et de l’utilisation de la Banque du Canada pour restaurer la libération du besoin et de la peur que des hommes et femmes se sont battus et soient morts pour défendre.

Les chiffres de Statistiques Canada et de la Banque du Canada en 2004 donnaient le niveau total d’endettement du gouvernement canadien, des individus et des corporations à 2.27 trillions de dollars, sur lequel des intérêts sont dûs. Le Canada a en circulation 800 milliards de dollars sur tous les marchés. Donc nous sommes endettés de trois fois le montant que nous avons en argent total disponible dans la masse monétaire.

De ce $800 milliards, seulement $38 milliards a cour légale (billets de banques et monnaie de métal en circulation) et ont été créé par la Banque du Canada, sans intérêts. Le reste ($762 milliards) est du crédit créé par les majeures banques privées comme prêts, hypothèques et argent que les gouvernements empruntent, qui sont considérés comme étant des « dépôts », et sur lesquels des intérêts doivent être payés. Ainsi donc, l’économie canadienne roule sur un système monétaire et bancaire basé sur l’endettement où l’argent comptant constitue environ 5% de tout l’argent en circulation et où le crédit représente 95% de cette masse.

Comme le demande si bien le Parti Action Canadienne, le seul à parler de ces vrais enjeux dans leur plateforme électorale, voici les questions qui surgissent à l’esprit et qui devraient être posées sur la scène publique ainsi qu’à tous nos représentants au pouvoir, gouvernements et médias : 1. Comment fait-on pour payer une dette de $2.27 trillions quand on a seulement $800 milliards en circulation, et que de ce montant même, seulement $38 milliards existent réellement en comptant ?

2. Pourquoi avons-nous seulement $38 milliards comptant sur un total de $800 milliards en circulation ?

3. Qu’arriverait-il à l’économie canadienne si tous les Canadiens arrêtaient d’emprunter et commençaient au lieu de cela à déposer leur argent en même temps ?

Le Canada fait partie d’un système mondial basé sur l’endettement qui est contrôlé et géré par des banquiers plutôt que par des gouvernements souverains. C’était ce système qui fut responsable de la Grande Dépression de 1929 et le même encore qui nous mène tout droit à la même catastrophe qu’en 1929, sinon pire.

Au Canada, une partie de la solution fut de nationaliser la Banque du Canada. C`est le gouvernement de MacKenzie King qui en 1938 a nationalisé la Banque du Canada, retournant au gouvernement le contrôle de la création de la monnaie et du crédit de la nation.

Dans le milieu des années ’70, un changement de politique s’opéra qui redonna graduellement le contrôle et la création du crédit aux banques privées, un retour à la pratique de déléguer aveuglément avec absolue confiance aux financiers et banquiers.

Et ainsi commença notre descente dans une dette trois fois plus élevée que tout l’argent en circulation. Et ce fut les Conservateurs de Brian Mulroney qui ont initié l’érosion du mandat de notre Banque du Canada de nombreuses façons, mais que de successifs gouvernements Libéraux ont continué à abuser.

Le puissant mandat existe toujours, mais le gouvernement refuse de l’honorer et de l’utiliser.

De par la faute de ne pas utiliser notre Banque du Canada, de détenir une partie de moins en moins grande de la dette canadienne, a amené comme résultat d’être condamnés à payer des intérêts inutilement. Nous sommes passés de ce fait d’une dette totale fédérale de 37 milliards en 1975 à 585 milliards en l’an 2000. Cette dramatique augmentation est due à l’emprunt d’argent à des banques privées internationales ou domestiques aux taux d’intérêts du marché au lieu des taux nominaux de la Banque du Canada, intérêts qui retournent dans nos coffres gouvernementaux comme dividendes au lieu de remplir les poches de quelques individus privés.

En 1975, notre Banque du Canada possédait environ 22% de la dette canadienne, mais en 1991 cette part a descendu à 8%, et à 5% en 2000. Emprunter à des taux du marché de 6% à 18% (dans les années ’80) de banques privées et étrangères plutôt que de 1% de notre Banque du Canada fut stupide et relève de la trahison.

La vérité est qu’on est encore malgré tout un pays riche – riche en ressources naturelles et humaines. Mais nous sommes saignés à blanc. Alors que peut-on faire ? Comme nous sommes encore une fois témoins de l’écroulement du système financier causé par le retour au contrôle des banquiers privés, on doit travailler fort pour forcer les débats comme dans les années ’30 qui ont façonné avec succès la structure économique au Canada pour 50 années suivantes. On doit confronter les politiciens avec leur « connaissances » vaniteuses de l’argent et de sa provenance et informer les gens qu’ils ont un choix véritable à propos de l’argent : ils peuvent en être les maîtres ou en être les esclaves. Pour le moment, nous sommes esclaves d’un système basé sur l’endettement. Nous sommes des esclaves économiques.

Je pense que ce problème est le coeur de presque tout le reste de nos problèmes économiques et sociaux. Ne pas considérer cette situation dans nos luttes sociales vers plus de justice et de sécurité revient à perdre une grande partie de son énergie et de son temps à mon avis, mais surtout à perdre de vue le contexte réel dans lequel nous opérons, la structure centrale du système, la matrice.

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Classé dans François Marginean