Après la défaite à ces dernières élections de Michael Fortier, l’ancien ministre conservateur non élu représentant Montréal, je ne cesse de me dire que cela devrait servir de leçon aux politiciens qui tiennent le système parlementaire en otage. Oui, je sais que le terme « otage » grafigne peut-être un peu fort, mais comment décrire autrement ce statu quo qui fait en sorte de nous exposer à répétition à des gouvernements logiquement illégitimes?
Comme l’expose bien Josée Legault du Voir :
Le PC reste au pouvoir grâce à seulement 37 % des voix, alors que 63 % des Canadiens ont tourné le dos à la vision néo-conservatrice de Stephen Harper. […] Résultat, compte tenu du taux de participation, le soutien réel au PC n’est que de 21%, et ce, même si le PC a augmenté son nombre de députés. Constatation incontournable: la démocratie canadienne sort de cette élection avec un méchant œil au beurre noir.
Et d’un autre côté, on a entendu un peu partout que Michael Fortier a fait du bon travail pour Montréal. Ce qui cloche, c’est que les électeurs de Vaudreuil-Soulanges avaient à choisir aussi pour l’élection d’un parti et ils ont choisi de voter pour le Bloc, certain pour s’assurer de ne pas participer à l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire. Et c’était bien là l’enjeu principal de cette élection.
Alors, il n’est pas absurde de penser que tout autre système de scrutin aurait moins nui à cet ancien sénateur que notre système de scrutin majoritaire uninominal. Ce système qui laisse de plus en plus en plan aux yeux des électeurs les compétences des individus sur le terrain, pour ne se concentrer que sur l’importance et la prestance du chef, médecine à laquelle Stéphane Dion a goûté bien amèrement.
Je souhaite donc qu’un des partis de l’opposition mette sur la table un projet de modification du système de scrutin et que les autres partis s’y joignent. Un peu de nouveauté ne ferait pas de tort à notre démocratie qui s’amollit…
(Photo : dragonsteelmods)