C’est par un billet de la blogueuse Nicole que j’ai appris que Yolande James, la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, a présenté la nouvelle stratégie de son gouvernement (synthétisée ici par Louise Leduc de La Presse):
Dès 2009, avant d’arriver au Québec, les immigrants devront avoir signé une déclaration démontrant qu’ils comprennent les valeurs du Québec, une société libre et démocratique où les hommes et les femmes ont les mêmes droits et où le français est la langue officielle.
Pourtant, le 22 octobre dernier, Madame James annonçait en grande pompe qu’il n’était « pas question que le gouvernement oblige tous les candidats à l’immigration à connaître le français avant de débarquer au Québec ». Il semble y avoir volte-face, mais la réponse se trouve à la fin du premier article cité :
En cas de bris de contrat (sic), l’immigrant ne pourra cependant pas être renvoyé dans son pays d’origine puisque (sic) aucune coercition ne sera exercée.
Visiblement, c’est une tentative de réunir l’opinion publique autour d’un double message. C’est le même désir d’en donner beaucoup pour calmer la crainte des francophones de voir le français reculer avec l’arrivée massive d’immigrants et de satisfaire à la fois les autres qui n’en ont rien à faire. C’est du symbolisme, autant que celui de la nation Québécoise dont nous a servi Stephen Harper et qui leur sert d’argumentaire. En espérant quand même qu’il sera porteur pour les nouveaux arrivants et qu’ils ne se seront pas fait dire le truc en catimini… Avec Immigration Canada dans les parages, j’en doute fortement.
Nicole se demandait : « est-ce que ça aurait un quelconque rapport avec la tenue possible d’élections en décembre? » Je dirais que oui simplement parce qu’il n’y a qu’une semaine entre les deux annonces. Le parti libéral a travaillé très fort pour se donner une aura consensuelle sur la question de l’immigration. Sans oublier la question linguistique.
Encore, une phrase de l’article de Louise Leduc me questionne beaucoup :
Au surplus, les immigrants devront commencer l’apprentissage du français avant de quitter leur pays d’origine.
Désolé, mais concrètement, je ne vois pas comment cela pourrait être contrôlé. Ce « contrat » ne semble pas être un test en bonne et due forme, alors tout repose seulement sur la bonne foi des candidats. Espérons que cela les influencera dans le sens voulu, en apparence.
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Merde. Je ne peux m’empêcher d’être cynique (devraient-on l’interdire?). Charest et Yolande savaient très bien que peu de gens lisent les petit caractères. C’est un bon coup politique calculé à mon avis.
Et hop! Nous voilà parti pour un gouvernement majoritaire…
Seul point positif: Quelques immigrants pourraient aussi n’avoir pas lu les petits caractères…
Bonne nouvelle qu’on ait l’intention de faire quelque chose pour le français des immigrants; la mauvaise est que ça restera d’autant mieux au niveau des intentions qu’on précise dès le départ que ça le restera. Nous avons un gouvernement « intentionnaire » qui sera promu velléitaire quand il fera au moins semblant de vouloir agir…
La vraie solution ?
» (La) connaissance minimale du français – (disons Français # 1) – devrait être acquise par un apprentissage intensif du français au niveau préscolaire, permettant à tous les Québécois non-francophones d’arriver au palier de l’école primaire avec cette connaissance minimale qui leur permettrait de recevoir leur éducation complète en français. »
http://nouvellesociete.org/5188.html
Quant à cet « engagement » de l’immigrant, on revient à ce « contrat social » qui devrait précéder la citoyenneté et dont je parle ailleurs plus longuement.
http://nouvellesociete.org/709.html
Pierre JC Allard
La réponse de monsieur Allard me fait penser au fait que c’est toujours plus difficile pour la première génération d’un famille arrivante. Par contre, je constate une bonne intégration des jeunes à notre culture et à nos valeurs dans la cours d’école de mes enfants. Juste ça, c’est prometteur. Avions nous besoin de cette déclaration de l’immigrant? Je crois encore que c’est un coup d’épée dans l’eau.
Marrant de voir que le petit peuple ne dechire pas sa chemise quand ce sont les liberaux qui proposent que les immigrants devraient apprendre à parler francais pour mieux s’integrer ici. Alors pas de propos sur le racisme du PLQ ? Pas de denonciation de la haine des pures-laines voulant rabaisser le pauvre petit immigrant et se refermer sur lui meme ?
Ils sont où nos grands defenseurs de la morale ?
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Ce que le PLQ propose ce n’est qu’un bout de papier ayant autant de valeur que la reconnaissance de la nation quebecoise ! Ce qui nous manque pour avoir une cohesion sociale, pouvoir nous reconnaitre entre nous sans pour autant devoir afficher nos origines ou notre qualité du francais, c’est tout simplement une citoyenneté… oui, oui, comme les canadiens ont. Mais bon, nous ne sommes qu’une sous-nation sans pouvoir, nous ne meritons donc pas d’avoir notre propre citoyenneté. Alors pas etonnant que les immigrants arrivent ici au canada pays majoritairement anglophone, plutot qu’au Quebec, nation distincte et francophone !
Nous devrions demander le plein controle sur notre immigration. De la demande, à l’acceptation et ce jusqu’à l’accueil ! Ce sont les Quebecois qui devraient accueillir les nouveaux immigrants sur notre sol et non des canadiens nationalistes fanatiques en notre nom ! (pour ma part, j’ai eu le droit à la pure et dure nationaliste canadienne Lucienne Robillard. J’aurais du enregistrer son discours de propagande pour vous montrer à quel point les neo-quebecois sont instrumentalisés pour lutter contre les souverainistes ! Une vraie honte, digne d’une colonie bananiere… et les quebecois ne disent rien ! comme à leur habitude)
Que les nationalistes mou(ton)s et les federalistes quebecois, canadiens-francais et canadiens continuent à prendre des demi-mesures inefficaces et purement electorales, ils font bien, ils ont en face d’eux un petit peuple ignard, craintif et amorphe. Si je me trompe… prouvez-moi le contraire.
Un jour les gens se reveilleront et allumeront la lumiere pour sortir de cette noirceur crasse de federalisme qui les empeche de s’affirmer et de reclamer les affaires qui leur reviennent de droit. Alors nous serons reellement un peuple à l’egal des autres et distinct car nous aurons les moyens de cette disctinction et la capacité de la demontrer face au reste du monde. En attendant … bêêêêêê !
Continuons de passer des lois sans dents, de produire des declarations vides pour charmer le petit pure-laine nationaliste qui pensent que les nouveaux arrivants sont un probleme, tandis que LE probleme… c’est que nous ne sommes pas un pays independant gerant ses affaires et que le canada le fait à notre place.
Comment voulez-vous que les immigrants se sentent quebecois ? Il y a une feuille d’erable sur tout ce qu’ils vont voir dès qu’ils ont besoin d’un service. On les recoit en anglais, leur repond en anglais, leur ecrit en anglais et tout ca dans le canada uni d’un ocean à l’autre !
Je cite quelqu’un :
«Pour travailler dans un bureau du gouvernement fédéral, je peux te dire qu’un immigrant fraîchement arrivé, et encore plus spécialement ceux qui ne parlent pas français et qui baragouinent à peine l’anglais, c’est assez facile à mélanger.
Quand ils ont besoin d’un service gouvernemental, peu importe lequel, ils viennent nous voir en premier parce qu’ils reconnaissent le drapeau, celui qui était planté à côté du gars qui a étampé leur passeport quand ils sont arrivés. J’en revire vers le provincial et le municipal à la journée longue. Le principe de la division des compétences en fédération, c’est dur à comprendre pour eux. J’ai l’impression que pour eux, le provincial c’est un espèce de succursale du « vrai gouvernement », une intendance. Ils n’ont pas le même rapport que nous à l’État.
Quand ils faut faire un numéro d’assurance sociale, renouveler des documents de résidence permanente ou des permis de travail, ils viennent aussi. Idem quand ils perdent leur job minable dans une shop qui vient de fermer, ils viennent faire leur demande de chômage au bureau. Ils sont socialisés là-dedans.»
Le voila le vrai probleme de l’integration ! Pas la peine de nous parler de l’apprentissage du francais qui se ferait AUTOMATIQUEMENT et de leur propre volonté dans un quebec souverain.
Les immigrants se rangent generalement du coté du plus fort, de l’autorité la plus influente, et là c’est le canada anglais et ca le restera tant qu’on sera dans cette federation.
Allumez !
Ma compagne qui est Taiwanaise va venir habiter au Québec sous peu. On demandant la citoyenneté canadienne, on doit aussi voir avec le gouvernement du Québec. Les choses sont plus faciles si les immigrants parle français, mais si ce n’est pas le cas, il se donne un cours gratuit de 1000 heures seulement axé que sur la conversation si les procédures d’immigration sont déjà entamées.
On nous dit qu’à la fin du cours, les gens sont capables d’avoir des conversations et de se débrouiller en français.
Le système est déjà en place alors je ne vois pas pourquoi tout cette histoire. La seule chose que je pense qu’on pourrait améliorer, c’est d’avoir le plein pouvoir de gérer, comme le Québec le souhaite, l’immigration dans la province. Le fédéral n’a aucun affaire à gérer cela.
@Frank,
Parce que ce cours est offert et non imposé. Si un immigrant ne désire pas le prendre, c’est sont droit. Et comme il est facile pour eux de vivre en anglais içi, ils ne voient pas, en majorité, l’intérêt de le prendre.
Sir Seb,
« Quelques immigrants pourraient aussi n’avoir pas lu les petits caractères… »
s’ils ne connaissent pas français, ils ne pourront pas lire les gros non plus…
PJCA,
c’est très vrai ça : « Le cœur du problème, c’est qu’on ne développe pas une culture nationale forte en finançant l’expansion en son sein d’une contre-culture. »
Reblochon,
« Marrant de voir que le petit peuple ne dechire pas sa chemise quand ce sont les liberaux qui proposent que les immigrants devraient apprendre à parler francais pour mieux s’integrer ici. Alors pas de propos sur le racisme du PLQ ? »
Est-ce que le fait que la ministre est noire de peau serait au moins une partie de la réponse?
Par décret du Ministre de l’immigration, la connaissance du français est dorénavant obligatoire pour immigrer en France, même pour la réunification familiale. Voici un article du Figaro d’hier:
Le Figaro 29 octobre (extrait)
« » » » » »Voulu par Brice Hortefeux, un nouveau décret impose cette condition dès le pays d’origine pour l’obtention d’un visa.
Désormais, les candidats au regroupement familial devront apprendre le français dès le pays d’origine. Le Figaro a pu se procurer le décret qui devrait paraître au Journal officiel en fin de semaine. Parce que «la langue est le meilleur vecteur d’intégration», Brice Hortefeux a souhaité, qu’avant même d’arriver en France, les migrants disposent de rudiments. Pour faciliter le contact, l’entrée dans la vie active, plutôt que le repli sur leur communauté, explique-t-on au ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement.
Toute demande de visa d’immigration familiale donnera lieu à un examen culturel et linguistique, sur place. Des questions simples comme «en France, une femme peut-elle travailler sans l’autorisation de son mari ?» seront posées. Ceux qui maîtrisent les bases seront dispensés de cours. Tout comme les plus âgés (plus de 65 ans) et les plus jeunes ( 16 ans). Ou encore les personnes ayant étudié dans une école francophone ou celles ayant réalisé des études supérieures en France d’un an. Les autres devront, en fonction de leur niveau, suivre jusqu’à deux mois de cours. » » » » » » » » » » » » » »
« Est-ce que le fait que la ministre est noire de peau serait au moins une partie de la réponse? »
Ah ouais, alors on va demander à Maka Kotto de dire nos conneries comme ca on sera tranquille ! Rien que ca nomination à ce poste a du etre decidée en fonction de sa couleur de peau. C’est meprisable mais bon, en politique ca fait partie de la game.
Pas une raison pour que le petit peuple reste muet ! Ils sont où nos chers filozofes du dimanche qui dechiraient leur chemise et nous parlaient des droits de l’homme et de la charte des droits et libertés ?
Je trouve cette intention beaucoup plus ouverte que le fameux projet de loi 195 de Pauline Marois. On énonce ce qu’il y a à attendre du Québec, plutôt qu’y aller par la voie péquiste qu’est la punition.
J’ai souvent l’impression que le seul argument utilisé pour gagner les immigrants à la cause du français, c’est le nombre au Québec. Cet argument est la plus facile à renverser, simplement qu’à regarder le voisin: 323 vs 7 millions. Allons-y sur la promotion de la culture, de l’avantage de connaître (encore) une autre langue…
Bien sûr, dans un monde idéal, ne seraient candidats à l’immigration que ceux qui désirent se quasi-assimiler. Être plus catholique que le Pape, en somme. J’avoue mettre cela en pratique et m’étonner que plusieurs soient scandalisés par mon attitude.
Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, il faut donc trouver des compromis et des solutions aux problèmes pratiques.
@ derteilzeitberliner
La rectitude politique vous fait dire « monde ideal », « quasi-assimiler » et parler d' »aveu » et de « scandale ». Permettez que je simplifie.
Ne doit être considéré comme un candidat a l’immigration que celui qui veut s’assimiler. Celui qui vient pour transformer le pays d’accueil, de quelque maniere que ce soit, et qui ne veut pas s’accommoder mais qu’on s’accommode à lui est un intrus et un envahisseur.
Pierre JC Allard
http://nouvellesociete.org/5173.html
@Félix
« Et comme il est facile pour eux de vivre en anglais içi, ils ne voient pas, en majorité, l’intérêt de le prendre. »
Moi aussi je pensais ça, mais maintenant, après avoir connu plusieurs immigrants au Québec, je dois dire que ce n’est pas si vrai. Il est possible de vivre en anglais, mais difficile de ne pas apprendre la français car il est parlé partout et est prédominant dès qu’on sort de Montréal. Les immigrants sentent rapidement que s’ils ne parlent pas français, leurs chances de trouver un emplois et des amis sont largement réduites.
Le problème est vraiment à Montréal. Ça fait 400 ans qu’on vit en français et qu’on résiste naturellement à garder cela dans cet état. De quoi avons-nous peur? Pourquoi ne pas simplement aimer cette culture, la vivre pleinement, l’encourager? De cette façon nous allons faire aimer cette culture aux autres. Nous agissons en petit peuple épeuré alors que nous sommes grands et forts. Pourquoi pensez-vous que l’establishement du Canada a essayé pendant des centaines d’années à nous assimiler sans succès? Parce qu’ils ont peur de nous, de notre influence, de notre vivacité. Cessons d’être sur la défensive et soyons heureux de vivre et d’être. Rien ne peut nous en empêcher!
Partout où je passe dans le monde les gens savent que nous parlons en français au Québec et ils sont fascinés. Nous avons parfois une mentalité de bunker… nous n’avons qu’à nous assurer que la langue de travail soit le français et à mon avis tout est réglé.
@François,
Il faudrait que tu tente d’expliquer ceci à mon ex belle-soeur. Elle n’a jamais voulu apprendre un traitre mot français.
Quelle colossale perte de temps que de s’imaginer qu’on puisse changer quoi que ce soit dans ce dossier avant que le Québec se sépare!
Cette mascarade honteuse et inutile ne fait que rajouter de la paperasserie à remplir pour les nouveaux arrivants. C’est du gaspillage de papier et d’heures de travail des fonctionnaires…
Mais bon, comme la reconnaissance symbolique, c’est mieux que rien et ça peut être utilisé comme premier pas pour aller plus loin. N’empêche, j’espère que la population ne se laissera pas influencer par ça et je sais de source sûr que Pauline compte répondre durant la campagne avec entre autre, notre projet concret, celui de la Loi sur l’identité québécoise!
Le problème ce n’est pas les immigrants. Il faut plutôt augmenter et rendre plus accessible les cours de français pour les immigrants. En organiser par exemple sur les lieux de travail. Pour des gens qui viennent de pays comme le Sri Lanka apprendre le français ne se fera pas en criant ciseau.
Il faut en finir avec cette mentalité qui voit les immigrants comme une menace et qui pense qu’ils sont nécessairement récalcitrants à apprendre le français. Avant la loi 101 ceux qui choisissaient massivement l’anglais le faisaient parce que c’était la langue du travail et de la réussite à Montréal. On ne pouvait les blâmer pour ça. Une autre solution serait d’accroître la francisation des entreprises.
Il y a eu des reportages récemment qui ont démontré que les immigrants qui ne parlent pas anglais sont désavantagés sur le marché du travail. C’est donc cette réalité qu’il faut corriger au lieu de s’en prendre aux immigrant comme a voulu le faire le PQ avec son projet de loi 195.
Sans que ca soit completement de leur faute, il faut quand meme reconnaitre que certains s’enferment dans leur communautarisme et refuse de reconnaitre autre chose que le canada. Excuse-moi de te dire que ces gens n’ont pas leur place chez nous, ils se sont trompés simplement de province, ce ne sont que de purs et fanatiques nationalistes canadiens qui refuseront toujours de s’integrer à la nation quebecoise tant que celle-ci ne sera pas souveraine… apres, ils changeront pour s’adapter à leur nouveau « maitre ». Une mentalité typique chez de nombreux immigrants dont l’allegeance va avec le plus fort, et pour le moment le plus fort, c’est le canada.
Le projet de loi 195 corrige la situation justement, il ne s’en prend pas aux immigrants…