Archives mensuelles : novembre 2008

Face à face entre Michelle Blanc et Pauline Marois

Face à face entre Michelle Blanc et Pauline Marois

Raymond Viger Dossier Pauline Marois

Le passage de Michelle Blanc à l’émission de Guy A. Lepage, Tout le monde en  parle, vient de changer à tout jamais la blogosphère.s671641575_1396

Deux sujets ont marqué le débat. La transexualité de Michelle Blanc et les blogues. En ce qui concerne la transexualité de Michelle Blanc et de son passage de Michel à Michelle, je me contenterais ici de souligner le courage de Mme Blanc dans son processus de coming out et de sa transformation. J’y reviendrais plus en profondeur dans un autre billet.

Le hasard que Mme Pauline Marois soit restée et que Michelle Blanc ait pu aborder la réalité et le potentiel des blogues a été déterminant. La blogosphère ne sera plus jamais la même. Je suis convaincu que Michelle Blanc, en quelques minutes à peine, vient d’ouvrir d’importantes portes.

Les gestionnaires en communication se sont fait rappeler à l’ordre en se faisant décrire ce qu’est un blogue et son potentiel. Les liens que Michelle Blanc a su nous montrer avec le blogue du nouveau président des États-Unis, Barack Obama permet aux blogues de prendre toutes ses lettres de noblesses.

Les retombés que les blogueurs pourront en tirer sont encore inimaginables. Moi le premier. J’ai un blogue sur la prévention du suicide. En moins d’un an de travail, c’est près de 150 000 visites de personnes suicidaires et déprimées qui viennent commenter mes textes sur le suicide. J’en étais rendu à présenter les résultats aux différentes instances politiques et communautaires. Avec la présentation de Mme Michelle Blanc, l’accueil qui sera réservé à ma présentation risque d’avoir une meilleure écoute sur le potentiel de prévention et d’intervention que  nous pouvons atteindre avec cet outil.

Michelle Blanc aura possiblement changé le travail politique des prochaines années. Tous les politiciens se retrouvaient sur l’Internet, mais sans comprendre comment utiliser les blogues pour se rapprocher des citoyens. Parce qu’un blogue n’est pas un outil pour vendre sa salade. Un blogue est un outil de démocratisation. Michelle Blanc vient de lancer le mode d’emploi. Certains politiciens auront compris le message et vont « tisser » les liens nécessaires pour créer une nouvelle démocratie et se rapprocher des citoyens.

Merci Michelle Blanc pour ce passage à Tout le monde en parle. Votre présence aura été un moment historique et qui va changer l’environnement politique, démocratique et communautaire.

Merci à Guy A. Lepage pour avoir invité Michelle Blanc à votre émission.

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L’occasion ratée

Jusqu’à la dernière minute, mardi soir dernier, je me suis demandé si j’allais le regarder ou non, le débat des chefs. Puis je me suis dit «pourquoi pas»? Qu’avais-je à y gagner? Rien. Je savais, et je sais toujours pour qui je vais voter. Qu’avais-je à y gagner? Rien non plus, mais au moins je les aurais entendus, ceux pour qui je ne vais pas voter. Je ne regrette pas. D’autant plus qu’en prime, j’ai pu les voir rater la réponse à LA question de la campagne.

Un peu partout autour de moi, le lendemain, amis et collègues se plaignaient de l’allure «foire d’empoigne» du débat. C’est un style que je ne déteste pas, mais je comprends que ça rend difficile, pour plusieurs, de suivre le fil des échanges.

Au fond, ce n’était pas tant le débat lui-même qui comptait que son impact sur l’intérêt envers la campagne électorale. De ce côté, si je me fie aux réactions dans les blogues de la Capitale, cet intérêt est demeuré au beau fixe. C’est-à-dire pas très élevé.

Je crois bien que cette campagne électorale va passer à l’histoire : jamais n’aura-t-on vu un tel désintérêt envers la «chose politique». Est-ce uniquement parce que les Québécois ont la tête ailleurs et que le petit tour de passe-passe du parti libéral les laisse plutôt indifférents? Après tout, moins il aura d’électeurs le 8 décembre, plus le parti au pouvoir a des chances de récolter les comtés.

Peut-être bine, après tous, que ce n’est pas de l’indifférence.

C’est au moment où les trois chefs ont répondu à LA question, celle sur ce qu’ils ont à nous offrir comme projet de société, que j’ai réalisé à quel point le problème pourrait bien venir d’eux et d’elle.

Aucun n’a su se démarquer en proposant un projet de société emballant. Les trois nous ont plutôt montré qu’ils veulent tout juste être de bons intendants. En attendant Godo.

Pourtant, il y en avait un beau projet de société à nous offrir, un qui ne demande qu’à être lancé par le parti politique qui aura enfin compris l’ampleur du défi qui nous attend pour les vingt ou trente prochaines années : réussir le passage d’un société de gaspillage à une société de conservation (certains parlent de durable, mais pour ma part je préfère mettre l’accent sur l’état d’esprit qui doit nous habiter que sur le résultat d’un tel état d’esprit).

À l’aube d’une récession qui pourrait se prolonger pour devenir dépression, l’expression «Green New Deal» image bien un tel projet de société.

Qu’attendons-nous ici pour l’entreprendre, ce grand chantier de rénovation dont l’éducation – la réponse venue spontanément à Mario Dumont et reprise à la volée par Pauline Marois – est une composante clé.

Changer les mentalités, changer les habitudes, changer les comportements, changer les manières de faire, bref, changer en profondeur le Québec. Ça, ça serait emballant comme projet de société! Pas nous ressortir la vieille rengaine de la «croissance économique» avec un slogan du style Go North Young Quebecers.

Mais peut-être avez-vous un autre projet tout aussi emballant en tête? On pourrait comparer, juger, choisir. Ça manque vraiment dans cette grisâtre campagne électorale.

PS.: je ne voterai pas Vert. Ce n’est pas bien sorcier pour vous de deviner à quel parti ira mon vote. Je vous expliquerai pourquoi.

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Débat des chefs : nul!

Bien cacophonique ce débat. Jean Charest m’a réellement tapé sur le petit nerf, il me semblait que son visage se déployait en plusieurs tons de rouge tout au long des deux heures. Peut-être que la population trouve Pauline Marois snob, mais Jean est fendant comme pas possible. À choisir entre quelqu’un de snob et quelqu’un de fendant, je choisi le snobisme, ça me semble plus doux à l’oreille et à l’oeil.

Justement, Pauline m’a bien fait rire avec ses commentaires aux paroles de Jean, malgré le fait qu’elle poussait la note réactive parfois un peu trop fort. Ses réactions étaient bien humaines pour une dame que l’on accuse de se placer sur un piédestal… En tant que spectateur, c’est bien à elle que je m’identifiais.

Mario Dumont m’a aussi bien impressionné par son sérieux. Moins pour ses idées, ça, c’est sûr! Dommage pour lui et ses partisans que son bilan comme chef de l’opposition soit si catastrophique, sa performance au débat l’aurait grandement aidé.

En réaction au titre d’un article de La Presse, « Match nul », Steve Proulx trouve que « c’était nul ». Je ne suis pas d’accord, parce que si je me suis amusé en le regardant, je ne peux pas trouver ça nul… Et puis, donner comme pronostic « match nul », c’est un peu trop faire gagner le chef du Parti Libéral à mon goût!

(Photo : Jérôme Mercier)

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Sans toit ni loi, la pauvreté est un encombrement social !

En France, pour le tribunal de police de Paris, les tentes des 374 familles mal-logées qui s’étaient installées, fin 2007, rue de la Banque, dans le IIe arrondissement de la capitale, sont des « objets embarrassant la voie publique sans nécessité ». L’association Droit au logement (DAL) a été condamnée à verser 12.000 euros d’amende pour le dépôt et l’abandon de ces objets. En effet, la magistrate a infligé au DAL quatre amendes de 3.000 euros considérant le campement comme un seul embarras pour lequel quatre procès-verbaux ont été dressés lors des interventions policières. L’amende a été majorée de 750 à 3.000 euros puisque le DAL est une personne morale.

La pauvreté est un encombrement !

La pauvreté est un encombrement !

Au Canada, une enquête rendue publique lundi à Ottawa par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) révèle que les Canadiens les plus pauvres et les moins instruits, qui vivent dans les villes, sont plus susceptibles d’être hospitalisés pour toute une série de problèmes de santé que les autres. Les pauvres sont plus fréquemment hospitalisés pour un éventail de problèmes de santé comme les troubles anxieux et les crises d’asthmes. Ces mêmes personnes défavorisées sont en outre hospitalisées 2,3 fois plus souvent que les gens riches pour une maladie mentale et 3,4 fois plus pour un problème d’abus de drogue ou d’alcool.

Au Québec, en cette morne campagne électorale, la neige recouvrira cette laideur insupportable aux yeux de quelques âmes bien pensantes. Je viens de quitter le débat des chefs. Un peu de tout pour toutes et tous. Un fourre-tout. Selon la Ville de Montréal, en 1996, 28 214 Montréalais se sont présentés au moins une fois, cette année-là, dans un centre d’hébergement, une soupe populaire ou un centre de jour . Environ les trois quarts de ces personnes étaient des hommes, en majorité d’âge mûr, aux prises avec des problèmes de toxicomanie, de santé physique ou de santé mentale. Lors du recensement de 2001, on a dénombré environ 1800 itinérants à Montréal. Combien sont-ils aujourd’hui ? Une étude du centre d’hébergement la Maison Lauberivière, situé à Québec, a révélé en 2006 qu’il en coûte deux fois plus cher de laisser un sans-abri à lui-même que de l’aider. Plus de 50% des itinérants admis dans les hôpitaux sont diagnostiqués comme ayant de graves problèmes de santé mentale. Il a neigé sur Montréal et il neigera encore sur Montréal. La neige masquera des réalités que même une campagne électorale est incapable d’affronter.

Une première neige qu'apprécieront les sans-abris !

Une première neige qu'apprécieront les sans-abri !

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Classé dans Actualité, Pierre R Chantelois

Ça donne froid…

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Je ne suis pas un climatologue, météorologue, géologue, ni un scientifique. Mais j’ai un cerveau, des facultés pour penser de façon critique et je pense savoir m’en servir. Je n’ai pas besoin d’autrui pour me dicter quoi penser et croire. Donnez-moi les bonnes informations, laissez-moi observer et j’en viendrai à mes propres conclusions. Je peux me tromper et si c’est le cas, je corrige le tir. Avec les années de recherches et de lectures intensives, on vient qu’à développer un bon flair.

Je prends pour acquis que vous êtes pareils puisque vous êtes ici. Nous sommes tous conscients que les médias nous roulent dans la farine et encore plus les politiciens. Dès qu’on essaie de nous vendre une nouvelle idée, encore plus lorsqu’elle sous-tend une justification pour nous demander de l’argent ou une taxe, nous sommes extrêmement sceptiques. Nous questionnons et sommes prudents. Et avec raison. Nous savons aussi que les scientifiques ont tendance à ne pas avoir trop de morale, d’éthique. Ils ont tendance à être subordonnés aux subventions et capitaux privés. Pensez à tous ces produits chimiques, médicaments nocifs, OGM et les armes nucléaires. Trop rares sont les esprit vraiment indépendants et intègres.

Mais pourquoi est-ce si différent lorsqu’on parle d’environnement? La vision cauchemardesque du futur climatique causé par le CO2 produit par l’homme est pourtant avancée par ces mêmes acteurs. Beaucoup seraient surpris d’apprendre d’où vient la majeure partie du financement des groupes environnementaux et du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Parmi eux se trouve certainement la Fondation Rockefeller. Et oui, des intérêts pétroliers. Tout comme certains ardents personnages qui se disaient en désaccord avec le fait même qu’il y avait un réchauffement et qu’on avait pris à accepter de l’argent des pétrolière.

Quoi? Les mêmes personnes financent les deux côtés qui s’opposent sur la question de la responsabilité de l’homme dans les changements climatiques? Ceci n’a rien de surprenant. Durant les deux guerres mondiales du siècle dernier, tout comme dans la majorité des guerres importantes des derniers siècles d’ailleurs, ce sont les mêmes banquiers et financiers qui ont financé tous les opposants. On ne peut pas réécrire l’histoire. Mais on peut l’ignorer.

Nous sommes pris avec un faux débat qui fait perdre son temps et énergie aux vrais amoureux de la vie et environnementalistes. Ces efforts et argents pourraient être investis à régler de véritables problèmes sur lesquels nous avons, ou pouvons avoir une influence certaine; problèmes dont nous portons souvent une responsabilité entière. Je pense aux OGM, le fluorure, les armes radioactives comme l’uranium appauvri, le ridicule pétrole dont nous n’avons pas besoin depuis des décennies, Charest et l’Institut Économique de Montréal.

Ce qui éveille ma prudence, avant de croire à la catastrophe et de lancer mon argent par les fenêtres, ou plus précisément, dans les poches des véritables artisans de ce scénario de réchauffement climatique tels que financiers, banquiers et gouvernements, c’est de voir que les médias ne présentent que les nouvelles qui corroborent la version selon laquelle le CO2 est responsable du réchauffement climatique, et rarement, sinon jamais, celles qui montrent le contraire. Très louche.

Le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) nous annonçait au début de l’année que l’hivers 2007-08 avait été le plus froid depuis 2001. Pendant qu’on apprenait sans grande fanfare que la glace en Arctique couvrait 30% plus de superficie qu’à la même période l’an passé, une superficie de la taille de l’Allemagne, chose pas vue depuis 1979, certains scientifiques alliés avec le GIEC ont été pris à manipuler les données météorologiques et nous mentir en déclarant que nous venions de connaitre le mois d’octobre le plus chaud, un record, ce qui constituait un signe de l’accélération du réchauffement climatique. Le Goddard Institute for Space Studies (GISS), dirigé par Dr. James Hansen, le chef scientifique et allié de Al Gore, fut à l’origine de cette annonce. Mais comme le London Telegraph le rapportait, il a dû admettre avoir utilisé les températures du mois de septembre, un mois naturellement plus chaud. La réalité est que ce mois dernier se classait au 70e plus chaud octobre en 114 ans. Qui plus est, M. Watts et McIntyre l’ont forcé à réviser ses données publiées pour les températures de surface aux É-U qui prétendaient que la plus chaude décennie du 20e siècle était celle des années 1990 au lieu de la vraie, celle des années 1930. Il me semble qu’on n’a pas besoin de mentir lorsqu’on a la vérité de son côté…

Un astrophysicien de l’Angleterre raconte comment tous les modèles élaborés sur ordinateur par le GIEC n’ont pas réussi dans leur scénarios et prédictions depuis l’an 2000.

En fait, il fait froid partout et il neige. Le Tibet a connu sa pire chute de neige de l’histoire: 1,5 mètre! Il a neigé et fait froid à Londres, aux États-Unis, 63 chutes de neige record et 115 records de froid battus depuis le début de l’automne-hiver. Pareil en Chine et en Nouvelle-Zélande. Il vient de tomber une tempête de neige en Australie, au début de l’été! Des experts canadiens et britanniques déclarent dans le Daily Mail que nous nous dirigeons vers un refroidissement climatique. Même son de cloche des chercheurs de la Société Astronomique de l’Australie. Les tâches solaires montrent une corrélation parfaite avec les changements climatiques enregistrés sur Terre, sur Mars et les autres planètes du système solaire. Nous sommes dans un creux d’inactivité solaire.

Comme vous pouvez le constater sur les graphiques, nous n’avons pas connu de réchauffement net depuis 1998, mais plutôt un léger refroidissement, s’accentuant depuis 2007. Pourtant, la concentration de CO2 a continué d’augmenter dans l’air. Il n’y a pas de corrélation entre le CO2 et les changements climatiques. Et ce CO2 est purgé de l’atmosphère plus rapidement qu’on le pensait.

Alors, vous me pardonnerez pour être prudent et sceptique par rapport à cette hystérie du réchauffement climatique causé par l’homme. De tous les problèmes que nous engendrons sur cette planète, les changements climatiques n’en sont pas. Cessez de culpabiliser les enfants avec cela. La géologie et les connaissances que nous retirons des carottes glacières qui sont les témoins de centaines de milliers d’années de météorologie nous indiquent que les changements climatiques sont naturels, cycliques et que le climat a déjà été beaucoup plus froid et plus chaud que maintenant. Que le CO2 a déjà été beaucoup plus élevé que maintenant, qu’il favorise la croissance et la santé des végétaux et qu’il augmente en moyenne 800 ans après un réchauffement climatique, et non avant. De plus, historiquement, l’humanité a toujours su tirer avantage d’une période plus chaude, alors que les ères glacières nous ont jeté dans une misère épouvantable.

Mais par-dessus tout, nous savons que l’argent des taxes donné aux financiers, banquiers et gouvernements n’est jamais bien géré pour le bien du peuple et l’environnement. Ce n’est pas en payant une taxe sur le CO2 que nous allons faire cesser les changements climatiques qui se perpétuent depuis 4,5 milliards d’années.

Par contre, nous pouvons cesser notre pollution. Mais nous ne changeront jamais les cycles climatiques. La lutte aux changements climatiques est une diversion. Un faux débat pour vous tenir occupés tandis que les artisans de cette diversion sont en train de saigner l’économie mondiale et mènent leurs guerres impériales pour les ressources naturelles de ce monde.

Attaquons-nous aux vrais problèmes.

François Marginean

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La France de gauche cocue ?

C’est la foire d’empoigne au Parti Socialiste. À la mort du Grand Charle, on avait dit que la France était veuve.  Les frasques des tout petits héritiers de Jaurès nous sortent de la tragédie pour nous conduire au vaudeville: si le PS meurt, la France de gauche est cocue…

Pour bien comprendre le résultat prévisible de ce match nul entre Royal et Aubry, il va falloir faire un retour sur des constats d’un simplisme choquant, mais il y a des moments où la gratification intellectuelle de la complexité coûte trop cher et où il vaut mieux être aussi simple que le plus simple de ceux qui auront à se prononcer sur l’avenir de la nation.  Comprendre ce qui arrive exige un regard innocent.

D’abord, comprendre qu’il y a toujours en France quatre (4) espaces politiques dans chacun desquels  peuvent  coexister une foule de partis, de tendance et de sensibilités qui s’entredéchirent avec  délectation, mais dont on peut raisonnablement prévoir qu’ils se réuniront au moment de vérité.

Ainsi, y a en France une Gauche qui veut plus d’égalité et de concertation face à une Droite qui veut plus d’initiative et de discipline. On notera que ces buts ne sont pas vraiment contradictoires ; affaire de priorité, plutôt… Quelques âmes inconstantes, frustrées par les événements ou séduites par le discours des politiciens, passent de gauche à droite ou vice-versa et font virevolter les maroquins, mais c’est sans grande importance.

Mais il y a aussi les extrêmes.L’extrême-gauche pour ceux qui sont prêts à des changement institutionnels majeurs afin obtenir plus d’égalité … et l’extrême-droite qui réunit de temps en temps ceux qui seraient prêts à tout oublier des institutions pour que les problèmes se règlent au mieux et au plus vite.

Mêlez les objectifs de ces quatre (4) groupes, pondérez par la force dont disposent leurs supporters – dont le nombre n’est que l’élément le plus visible – donnez une prime à l’inertie quand tout baigne, à l’impatience quand rien ne va plus et vous trouverez la recette de la gouvernance idéale à laquelle Quidam Lambda espère que le processus démocratique lui permettra d’accéder.

Il l’espère, mais conscient en France, plus que dans les pays anglo-saxons, que ce n’est pas toujours un processus démocratique qui le permet.    Contrairement aux USA – où un coup d’État ne se ferait qu’en invoquant le démocratie ! –  on peut très bien concevoir que les Français  puissent souhaiter ouvertement, au moins pour un temps, autre chose que la démocratie.

Au débat assez inoffensif entre la gauche et la droite institutionnelles qui est l’ordinaire de la politique française, se surimpose donc parfois un autre débat, plus dur, entre ceux pour qui les institutions sont une fin et ceux – les « extremistes » – pour qui elles ne sont qu’un moyen.  Des temps en temps, ce débat prend plus d’importance.  

Il y a 50 ans qu’on n’a pas vraiment remis en question les institutions. Depuis la chute de l’URSS, le communisme ne joue plus du tout son rôle d’extrême-gauche crédible. Le FN n’a jamais atteint 20% de soutien populaire et personne n’a jamais craint sérieusement qu’il prenne le pouvoir par la force.  Les extrêmes sont en dormance. 

Ils sont entrés en sommeil profond l’an dernier, quand l’UMP a raqvi la moitié de la cliente lepéniste et que ce qui était à gauche du PS est devenu si marginal qu’il n’y avait plus à y porter attention. Dans ce contexte où tout gravitait vers le centre et loin des extrêmes, s’est développé un Centre qui, au lieu de voir sa vocation comme un arbitrage éventuel entre la Gauche et la Droite pour déterminer une direction de gouvernance, s’est identifié comme une option permanente. 

Ce Centre s’est trouvé un porte-parole en Bayrou et a fait l’impasse sur le clivage idéologique Gauche-Droite, posant implicitement pour axiome qu’il existait désormais un consensus social sur ce que l’on attend de l’État.   Le débat politique devait donc porter sur les moyens a prendre pour atteindre ces buts désormais incontestés…  et sur la compétence et la personnalité de ceux à qui l’on confierait le gouvernail.  Une vision politique toute à l’américaine.

Dans le contexte de 2007, Bayrou aurait pu accéder à la présidence. Segolène ne voulant pour rien au monde y renoncer, toutefois, elle s’est niée au sacrifice qui aurait pu stopper  Sarkozy.  Elle a ensuite habilement manœuvré le PS pour l’amener non vers Bayrou, mais vers l’espace qu’occupait Bayrou. Un espace qu’elle aurait pu occuper et qu’elle se croyait encore capable  d’occuper en utilisant les ressources du PS pour reléguer ce dernier au rôle de gentil précurseur…    Le pouvoir semblait là.

Le PS de Ségolène, sans le dire, deviendrait un parti du centre et la France de gauche serait cocue

Mais c’était en 2007…   En 2008, avec la crise, ceux qui réfléchissent comprennent que l’heure du Centre a passé. Il y aura une radicalisation, une renaissance des idéologies et la France choisira de changer ses institutions.  Démocratiquement… ou autrement.

La moitié du PS a dit non à la marche vers le Centre et n’en démordra pas ; ceux avec Segolène qui veulent prendre cette voie ne changeront cependant pas non plus d’avis. Plus ou moins formellement, le PS va donc se scinder en deux clans.

La moitié du PS avec Ségolène se joindra au Modem ou se l’adjoindra, créant une alternative de centre-gauche  qui visera à prendre démocratiquement le pouvoir des mains de Sarkozy en 2012. Simultanément, l’autre moitié du PS rejoindra Besancenot et Mélenchon, constituant à gauche une force significative.

Cette force ne pourrait gagner des élections que si la crise se traduisait par un déplacement énorme de l’opinion publique vers la gauche.  Bien avant que ce seuil ne soit atteint, cependant, elle peut devenir le lieu de ralliement de ceux qui veulent des changements institutionnels profonds.   Si ce ralliement de ceux qu’on peut appeler les « extrémistes »  a lieu, ce n’est peut-être pas la France de gauche qui aura été cocue…

 Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Personnes toxicomanes: pas rentable pour une campagne électorale

Raymond Viger

Dossier Alcool et drogue.

Scandalisé, choqué et outré. Voilà un bref résumé des émotions qui m’envahissent en écoutant la position du ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc dans le dossier des centres d’injections supervisées.

659428_42488329 J’ai visité le 5 juillet dernier le seul site d’injection supervisé en Amérique du Nord, l’Insite de Vancouver. J’ai écrit un billet en attendant que mon reportage soit publié dans le magazine d’information et de sensibilisation, Reflet de Société.

Mon reportage est amplement en faveur de la création d’un site d’injections supervisées. Les personnes toxicomanes y trouvent leur compte. Sur place nous y retrouvons des soins infirmiers, soins psychologiques, hébergement d’urgence, centre de thérapie… La population aussi en ayant moins de seringues qui traînent dans le quartier, moins de frais d’hospitalisation pour le traitement aux personnes toxicomanes, moins d’automobiles qui frappent des personnes toxicomanes qui ont perdu le nord parce qu’ils vivent leur high dans le site d’injection supervisé…

Quand le ministre de la Santé fédérale a été devant la justice pour tenter de fermer l’Insite de Vancouver, la justice a été formelle. Pas question de fermer le centre d’injections supervisées, c’est un service essentiel. Même si les organismes communautaires, la police municipale, la municipalité et le gouvernement de la Colombie-Britannique ont fait front commun pour défendre le dossier, seul le gouvernement conservateur de Stephen Harper et la GRC étaient contre la continuité du site d’injections supervisées.

Pour une fois que le communautaire, la police, le municipal et le provincial font concensus dans une intervention sociale, de quoi se mêle le gouvernement fédéral?

Et pour revenir au ministre de la Santé du Québec Yves Bolduc, je ne peux pas comprendre pourquoi le Ministre de la Santé retarde un tel dossier qui était prévu être annoncé cet automne. Un dossier qui n’est peut-être pas rentable en période d’élections? À moins que notre nouveau ministre de la Santé soit intimidé par le gouvernement Harper qui veut aller en appel pour fermer le site d’injections supervisées de Vancouver?

Reportage sur le quartier chaud de Vancouver Downtown Eastside

Reportage sur le site d’injection de Vancouver. Site d’injections supervisées pour toxicomanes: Insite de Vancouver

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Qu’est-ce qu’un alcoolique?

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Classé dans Actualité, Élections, Raymond Viger

La culture sans taxe

L’enthousiasme manifesté par certains dans les milieux culturels quant à la promesse libérale d’exempter les produits culturels québécois de la TVQ révèle la profondeur du malaise que ceux-ci traversent. Il y a nettement confusion des genres. Rappelons que les Québécois ont prouvé à maintes reprises qu’ils peuvent manifester autant d’enthousiasme envers des artistes et des œuvres d’ici que d’ailleurs, peu importe la différence dans les prix sur le marché, pour peu que cela les intéresse. Mais la cultur, est beaucoup plus qu’un chiffre de vente et c’est là où le bât blesse.

Ce qu’il y a de pervers dans l’idée de détaxer les produits culturels québécois, c’est de laisser entendre que l’industrie culturelle québécoise d’ici n’a pas tant besoin de soutien par les contribuables que de soutien par les consommateurs. Par opportunisme politique, on oublie que la culture est un objet hybride, en partie bien public qui contribue au mieux-être de la société, en partie bien privé consommable qui contribue à l’enrichissement d’une branche industrielle de cette même société.

La culture n’est pas seulement, je dirais même pas principalement, un produit «Fait au Québec» ou «Made in USA». Elle est d’abord un besoin fondamental de toute société.

Que certains artistes s’enrichissent, que certaines entreprises culturelles soient un succès qui retentit même au-delà de nos frontières, cela est excellent. Par contre, il y a des œuvres moins commercialisables ou même pas du tout commercialisables, il y a aussi des auteurs et même des artistes qui rejoignent des publics restreints, qui n’en sont pas moins essentiels.

Si l’on se fie à certains matamores, ces œuvres, ces auteurs, ces artistes, ne devraient pas être subventionnés. L’idée de rendre les produits culturels plus concurrentiels en diminuant leur prix à la caisse par rapport aux produits culturels étrangers va exactement dans la même ligne de pensée. Ce qui compte pour tout ce beau monde, c’est le chiffre d’affaires. Hors du guichet point de salut.

Stanley Paen a bien résumé, en 2005, tout le MAL à la culture qui résulte d’une telle approche : «partout, on suit le courant néolibéral, on parle de profits, d’entreprises culturelles, d’industries culturelles. (…) Le néolibéralisme objectivise tout, et la culture à ses yeux est un objet, une marchandise. Elle n’est plus aussi précieuse, un surplus d’âme ou ce qui nous définit – et ce, quoi qu’ils en disent dans leurs discours. Il faut se battre contre cette objectivation de la culture.» (Statut de l’artiste et financement de la culture.)

Les analyses sur les retombées économiques de la culture ne manquent pas. Celles sur les retombées sociales ou psychosociales sont beaucoup plus rares (un exemple de ces retombées sociales est celles qu’engendre l’ASCO, une entreprise montréalaise d’économie sociale en culture).

Si nous reconnaissions d’abord la culture comme processus de médiation, «au cœur des rapports entre les membres d’une collectivité et le monde qu’ils construisent» (Jean Caune, La médiation culturelle : une construction du lien social), peut-être pourrions-nous alors en saisir toute l’importance en tant que productrice de ce qui donne un sens à la vie en société.

Le paradoxe de la culture non commerciale qui refuse de jouer le jeu du marché, qui se veut à la limite marginale par rapport à la sphère marchande, c’est qu’elle peut contribuer à sortir des groupes et individus de la marginalité. Ce n’est pas pour rien que les travailleurs sociaux utilisent l’art dans leurs pratiques favorisant l’insertion sociale.

Même pour le «citoyen ordinaire», la réduction de la culture à sa consommation est dangereuse. Le dispositif social et technique qui peut donner lieu à la mascarade du 8 décembre prochain ne repose-t-il pas précisément sur cette culture de consommation où tout fluctue selon l’offre et la demande? Le «nouveau Charest» est sur toutes les tablettes, tandis que le Marois se vend mal et que le Dumont a l’air d’un fromage atteint de listériose que les électeurs s’apprêtent à jeter à la poubelle. Nous referions le même exercice dans six mois que cela pourrait tout aussi bien être l’inverse.

Au contraire, la culture qui se veut à la fois lieu et occasion de regard critique sur la société, est présentée comme un luxe que nous ne pouvons plus nous payer. Tellement plus nous payer que s’est en privant l’État de revenus qu’on prétend soutenir la culture. La vérité, c’est qu’elle est dangereuse.

Plusieurs artistes ont vite réalisé qu’il n’y avait pas de quoi applaudir dans la promesse libérale. Mais le MAL était fait.

Jean Caune sera parmi la trentaine d’intervenants du Canada, d’Espagne, des États-Unis, de France et de Grande-Bretagne qui convergeront vers Montréal les 4 et 5 décembre prochain, à l’occasion du 5e forum international sur l’évolution des pratiques de démocratisation de la culture au Québec et dans le monde.

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Pot particulièrement pourri électoral

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Petite chronique électorale que je vais démarrer en citant un billet de Burp :

Jean Dussault, journaliste politique, était invité hier midi à […] Radio-Canada pour discuter des élections provinciales. Dussault a alors affirmé que, des 41 députés adéquistes élus lors des dernières élections, 28 n’avaient pas fait campagne. Ça veut dire qu’ils n’ont pas ouvert de bureau, n’ont pas installé de ligne téléphonique, n’ont pas dépensé un sou, ne sont jamais sorti de leur maison.

Voilà bien la preuve flagrante que la vieille façon de faire est complètement inutile. Les élections se font médiatiquement. Même si je hais les pancartes électorales, je pense qu’elles influencent plus que le tripotage d’épiderme, que le becquetage de poupons. Au moins, elles rappellent d’aller voter… Et les rassemblements ne servent que de décor pour nourrir le factuel si cher au journalisme. Wow! des gens se sont déplacés pour aller écouter des politiciens!

La politique devrait être le royaume des idées, mais tout est axé sur le paraître. C’est le concours à savoir comment diriger la perception de la population. À la télé, Mario Dumont a misé sur la variété où il avait plus de chance de la contrôler cette perception. Mais son problème, c’est qu’il n’a pensé qu’à court terme…

À ce sujet, j’aimerais citer un excellent commentaire de Noisette Sociale laissé sur le blogue Le Satellite Voyageur :

Les téléspectateurs du dimanche soir ont deux choix devant eux. TLMEP ou Dieu Merci. TLMEP n’est pas une émission intellectuelle à proprement parler mais elle l’est certainement beaucoup plus que Dieu Merci. Les gens qui regardent TLMEP se soucient nécessairement un tant soit peu de l’actualité politique.

Je crois sincèrement que plus le public est intello, moins il est réceptif à l’ADQ.

Par contre, le public qui préfère Dieu Merci à TLMEP est probablement beaucoup plus réceptif au discours populiste de l’ADQ. Une bonne partie de ce public doit être du genre à trouver ça important qu’on voit nos politiciens dans des contextes moins sérieux. Mario Dumont est probablement au courant que ça. Il sait qu’avec sa performance, il va sûrement aller chercher des votes de sympathie. C’est son électorat-cible.

Rien à rajouter.

Autre sujet, le blogueur de Scotch et Sloche se pose la question à savoir comment démêler la promesse de Charest d’abolir la taxe de vente sur les produits culturels Québécois. Parce qu’il y a réellement des cas dilemmatiques, comme « Arcade Fire ou Celiiiiine, Québécois signés sur un label » états-unien, pour ne nommer que ceux-là.

Les élections, du côté des citoyens, serait-ce beaucoup l’art de séparer le bon grain de l’ivraie?

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Aurez-vous le goût de voter le 8 décembre prochain ?

Qui va prendre les prochaines élections, au Québec, au sérieux ? Un jour, Pauline Marois déclare tout de go, sans réfléchir, qu’elle ne regrettait pas sa décision en 1996 et 1997 d’envoyer 1500 médecins et 4000 infirmières en retraite prématurée. Faut-il rappeler que cette vague de départs à la retraite avait désorganisé le réseau de la santé il y a 10 ans. Hop! Le lendemain, madame Marois nuance. « Lorsque nous étions au gouvernement, dans les circonstances où nous l’étions, nous n’avons pas eu le choix ». Pas le choix ? Madame Marois ne s’enfarge pas trop dans ses contradictions. Un jour elle déclare que si c’était à refaire, elle le referait. Le lendemain, la chef du Parti québécois précise sa pensée (!) : « On a eu à prendre des décisions difficiles. Oui, on les a prises. Est-ce qu’on était heureux de les prendre ? Absolument pas. Est-ce que je referais ça ? Jamais ».

Jean Charest se glousse d’aise. En ignorant l’énorme poutre qui lui traverse l’œil : il fait volte-face sur la question du remboursement des traitements de fertilité par la Régie de l’assurance maladie. Tout le temps qu’il a été ministre, Philippe Couillard a affirmé que l’infertilité des couples n’est pas une maladie et qu’avoir des enfants n’est pas un droit. Son chef opinait du bonnet. Maintenant que nous sommes en élection, s’il est réélu, Jean Charest se dit prêt à refiler la facture des deux premiers essais d’implantation d’embryons à la Régie de l’assurance maladie. Bref, il ne s’oppose plus à une aide financière à la procréation assistée.

S’agissant encore de Pauline Marois, souvenez-vous du tollé qu’elle avait soulevé lorsqu’elle avait déclaré que les cours d’histoire devraient se donner en anglais seulement à la fin du primaire pour favoriser l’apprentissage à cette deuxième langue ? Petite changement de programme : l’anglais doit figurer au programme scolaire de manière intensive à partir de la deuxième moitié du primaire seulement. Madame Marois explique : « On sait très bien que ce n’est pas en enseignant une heure par semaine qu’on apprend une langue. Nous croyons préférable d’avoir une méthode d’apprentissage intensif de l’anglais ».

Comprendre les programmes ?

Comprendre les programmes ?

En consultant les programmes respectifs du Parti libéral du Québec et du Parti québécois, parvenez-vous à faire les distinctions qui s’imposent pour apposer votre vote en toute connaissance ? Si oui, bravo. Les deux partis nagent dans l’improvisation la plus complète. L’électeur est témoin de plagiats constants entre les deux formations politiques. Charest voudrait-il se faire passer pour un nouveau social-démocrate converti ? Pauline Marois est-elle à ce point à court d’idée pour puiser ainsi dans les bas-fonds de ses adversaires ?

Déclencher des élections était fondé sur le leitmotiv de l’Économie d’abord. Mario Dumont a eu à ce propos une réflexion partagée par nombre de citoyens : « Les gens trouvent curieux de faire promettre sept, huit milliards la première semaine de campagne alors qu’on leur dit qu’on est en crise financière ». Les millions de dollars semblent pleuvoir sur le pauvre peuple comme une épidémie. Et les promesses également.

Mario Dumont, puisqu’il s’agit de lui, profite de la campagne électorale pour battre à nouveau sa coulpe. Il est au bord du désespoir. C’est l’image qu’il renvoie à ses électeurs. Cette phrase, répétée à satiété dans les médias, sera-t-elle curative ? J’en doute. « Est-ce qu’on a fait des erreurs ? Oui! Est-ce qu’on a fait des erreurs dans notre apprentissage ? Oui! Est-ce que j’en ai fait moi-même ? Oui! » Et le chef de poursuivre : « J’assume la responsabilité de tout ce qui n’a pas marché et la déception que les Québécois ont pu avoir ». Et il conclut, tel un magicien qui sort un lapin de son chapeau : « On ne procède pas à un changement fondamental du modèle québécois en claquant des doigts. Et il ne faut pas larguer l’ADQ comme on jette un billet de loterie à la poubelle parce qu’on n’a pas gagné ». Bref, tournons la page. L’ADQ a montré pendant ces derniers mois une totale incompétence. Il en ira autrement demain. « Pour changer les choses pour le vrai, il faut y aller pierre par pierre ». Il n’y a que Mario Dumont pour croire qu’un parti politique peut effectuer aussi rapidement un virage à 180 degrés sur une pièce de dix sous. Il garde la foi. Regagnera-t-il la sympathie des Québécois ? S’il n’a pas été à la hauteur d’un poste comme celui de chef de l’opposition officielle, comment pourrait-il en être autrement avec celui de Premier ministre ?

Santé pour toutes et tous ?

Santé pour toutes et tous ?

Les Québécois sont préoccupés par leur santé ? Ils tiennent mordicus au régime universel ? Que dire de cette révélation du quotidien Le Devoir selon qui la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a versé environ 1,5 milliard $ à des professionnels de la santé œuvrant en pratique privée au Québec entre 2003 et 2007 ? Selon François Béland, professeur au département de la santé de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et codirecteur du livre Le Privé en santé, les centaines de millions décaissés par la CSST et ses semblables jouent un rôle important dans l’accélération de la privatisation de certains domaines et activités de santé. Et pour Mario Dumont, le système public universel québécois a fait son temps.

Pourquoi faut-il une campagne électorale pour que le Premier ministre promette des primes de 3000 $ par année pendant trois ans aux nouvelles infirmières et de 2000 $ aux nouvelles infirmières auxiliaires ? Pourquoi faut-il également une campagne électorale pour que le Premier ministre promette également un boni de 8000$ par année aux infirmières ayant plus de 35 ans d’ancienneté afin d’augmenter la rétention du personnel d’expérience ?

En 2003, le gouvernement du Parti québécois avait mis en place 17 Groupes de médecine de famille (GMF). Pourquoi est-ce maintenant que madame Pauline Marois, ex-ministre de la santé, s’engage, en campagne électorale, à ce que chaque personne ait accès à un médecin de famille d’ici cinq ans par un ajout de 135 millions $ sur trois ans pour créer 150 nouveaux GMF aux 178 qui existent déjà ?

Nous pourrions poursuivre ainsi à égrener les incongruités de cette présente campagne électorale. Jean Charest refuse pendant ce temps de préciser quand sa plateforme – qui regroupera tous ses engagements pour un troisième mandat – sera rendue publique. « Ca va se faire dans l’ordre », a soutenu le Premier ministre. Je n’y vois que désordre pour l’heure. Peu rassurantes ces prochaines élections.

Pierre R. Chantelois

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