Dans l’élection d’Obama, il n’y a pas qu’Obama, le résultat. C’est un portrait très partiel du peuple qui ressort par cela. Les plus romantiques ont sabré le champagne, mais il faut admettre que le peuple états-unien n’est pas bien différent de la veille.
Tout compte fait, et cela frise l’absurde pour un citoyen comme moi, habitué au système électoral qui prévaut ici, il n’y a pas eu de balayage d’Obama auprès de l’électorat populaire, ce qui est franchement surprenant.
Une nouvelle est aussi venue me surprendre, du côté de la Californie. Lors d’un référendum, les citoyens ont voté dans le sens d’interdire le mariage gai, après qu’il eut été légalisé. Cela infirme une décision prise par la Cour suprême voilà environ 6 mois. Comme quoi même un des États réputés très progressistes ne l’est pas tellement…
Je parlais plus haut de romantisme, et il semble que l’économiste Gérald Fillion en soit un adepte. Cette phrase le démontre bien :
Et c’est sans surprise qu’on verra probablement Barack Obama prendre le leadership de cette reconstruction d’un capitalisme plus juste, d’un système d’échanges financiers moins spéculatifs, plus respectueux des gens et de l’environnement.
Cette phrase, il me semble l’avoir écrite de toutes les manières depuis que je blogue (sans la référence à Barrack Obama) et pourtant je la reçois avec des lunettes sombres aujourd’hui. Avant que l’économie ne soit chétive, le respect et la justice ne semblaient pas avoir grande emprise sur la réalité, alors imaginez avec l’inquiétude qui s’accumule depuis le gros de la crise financière. Est-ce que le slogan « Yes, we can » reviendrait à seulement signifier « oui, nous pouvons élire ce politicien en particulier »?
D’autant plus qu’Obama tente maintenant de minimiser les attentes qui ont gonflé exponentiellement et qui font en sorte qu’il aura à donner l’impression de « tenir ses promesses de changement ».
Après la foi, il faut bien voir.
(Montage photo : tsevis)
C’est les yeux du monde entier qui seront tournés vers les États-Unis au cours des prochains mois, que dis-je des prochaines années. Les attentes seront égales à l’ampleur de la situation actuelle que l’on peut imputer l’administration précédente. Les attentes seraient les mêmes si McCain avait été élu mais j’ai cette impression qu’il y aurait eu tout autant de peurs à cause du parti républicain qui devra redorer son image pour faire meilleure figure aux prochaines élections.
Je me demande aussi s’il n’y a pas cette impression de fraîcheur à cause qu’Obama est noir. Pour ma part j’essaie de repousser ce sentiment de changement pour ne pas dire de clivage. La commande est énorme pour le nouveau président, il n’y a maintenant rien d’autre à faire que de regarder tout ça de loin avec un parapluie à portée de la main.
Soit dit en passant, je ne suis pas surpris que la Californie ait rejeté le mariage gai. Après tout, la religion est beaucoup plus forte aux État-Unis que par ici et la religion n’est pas trop chaude avec tout ce qui concerne les relations gaies.
D’abord, quelle superbe photo-montage ! Avec, comme d’habitude chez-vous, un message du n ème niveau. Obama est aussi une photo-montage…
Personnellement, je ne crois pas que des présidents soient élus aux USA qui changent des choses; je crois qu’un système de gouvernance totalement contrôlé porte au pouvoir le président qui incarne la politique que l’Establishment entend suivre.
Que ce soit Obama est une bonne nouvelle: paix et une meilleure redistribution de la richesse, avec un leader-tribun qui limitera le désordre dans les rues, en parlant d’espoir de façon crédible.
Mais n’oublions pas que, pendant ce temps, on cherchera à mettre en place un nouveau programme d’exploitation des faibles par les forts qui remplacera celui désuet qui vient de tomber en panne. Et nous chercherons à les en empêcher. Ne confondons pas les effets et les causes
http://nouvellesociete.org/40.html
http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/10/28/196-apres-la-crise/
PJCA
Comment cela « diminuer les attentes »!? Il a dit qu’il y avait beaucoup à faire, que ce ne serait pas facile… tout en répétant « Yes, we can! ».
Je suis du même avis que vous Renard et Pierre.
Bill Clinton et la femme de François Mitterrand avaient déclaré que lorsqu’ils accèdent au pouvoir, les « présidents » ne sont pas ceux qui prennent les vrais décisions et qui possèdent le vrai pouvoir.
Obama n’est qu’une marrionnette… à moins qu’il devienne un « loose canon », auquel cas ils ont tendance à être virés rapidement de la scène ou simplement abattus.
Chiche, il n’a pas une mince tâche. Je vous ferai un billet la semaine prochaine à propos des vrais enjeux dont Obama va devoir se préoccuper en prenant position. Et s’il s’y attaque, je comprendrai sa valeur, mais en s’y attaquant, il risquera invariablement l’assassinat.
S’il en fait fi, nous saurons alors que rien de l’essentiel ne va changer et qu’il n’est pas réellement aux commandes.
Comme dit Pierre, magnifique montage photo.
Une partie du travail d’Obama est fait et pas des moindres: créer le « link » entre la population et lui.
« Imagine it done » comme on disait chez nous, pour le reste.
JF,
je sais bien que ce pays est très religieux, mais je croyais bien naïvement que la population de la Californie était plus ouverte d’esprit, même si le vote a été serré.
PJCA,
pour le photomontage, il faut féliciter la personne qui l’a fait, moi je n’ai fait que le dénicher sur Flickr!
Martin,
je ne me souviens plus où j’ai lu ça, mais je me suis inspiré d’une analyse qui allait dans ce sens. Et c’est bien normal, Obama doit bien plus démontrer qu’il est réaliste, justement pour ne pas décevoir…
François,
je viens de voir justement qu’Obama s’inquiète pour sa sécurité…
@Renart
L’as-tu écouté son discours
Les analystes à Radio-Canada disaient au contraire qu’il s’en mettait gros sur les épaules. Et pour moi, il ne me semblait pas en train de se défiler.
De rappeler qu’Obama n’est pas le messie, c’est une chose importante, tout le monde sera d’accord là-dessus. De relativiser le pouvoir du président, d’accord, c’est important de le faire. Mais il ne faudrait pas que, du même coup, ça conduise à balayer sous le tapis l’incroyable changement que représente l’élection d’un premier président noir. Rappelez-vous « Mississipi Burning »: il y a 44 ans, on a tué des militants au Mississipi pour avoir voulu inscrire les Noirs sur les listes électorales!!! Je pense que dans notre confort du p’tit Québec, on perd parfois complètement de vue ce que représente le racisme aux USA: on pense le savoir parce qu’on a lu là-dessus et qu’on s’indigne, mais on ignore ce que ça signifie, d’un point de vue émotif.
Dans un tout autre ordre d’idée, à trop relativiser, on perd de vue autre chose: Barack Obama a plus vu le monde, à l’extérieur des USA, dans son enfance que George W. Bush dans toute sa vie. Ça jouera inévitablement sur la politique intérieure et extérieure des USA, même s’il devait n’être capable que de remplir qu’une partie de ses promesses.
Ben ouin, à un moment donné faudrait arrêter d’avoir peur d’avoir peur!
Non, le peuple américain n’a pas changé. Est-on en train d’insinuer que le peuple américain devrait changer? Que c’est lui le fautif pour les politiques de W? Parce que ça ressemble à de l’anti-américanisme primaire ça!
Contrairement à Palin, qui ne savait pas que l’Afrique est un continent, Obama est cultivé et bien élevé, à l’écoute plutôt qu’en train de sermonner les gens. Du moins, c’est ce qu’en ont dit plusieurs analystes américains et canadiens ces derniers jours pour expliquer que son genre d’administration sera « à la Kennedy », c’est-à-dire en s’entourant de gens aux opinions diverses pour mieux se faire une tête sur telle ou telle question. C’est un pragmatique qui se veut rassembleur. Il vous faut quoi pour admettre simplement que son élection est un *&$%& de bonne nouvelle?
On voit déjà l’effet Obama chez nous. Regardez le site du Devoir, vous verrez qu’il inspire déjà nos propres aspirants dirigeants! Eux, ils font pic-pic, mais tout de même. La brise est fraiche et bonne malgré la tempête économique, c’est doublement savoureux, non?
Comprenons-nous bien, dans le système que nous avons présentement, il ne peut y avoir de « messie ». C’est impossible, à moins d’abolir le système et d’en construire un nouveau avec de nouvelles règles et paramètres. Obama peut agir dans bien des domaines, mais à la limite de ce que le système permet. Il ne pourra pas réaliser toutes ses promesse, malheureusement. Mais ça, il ne sait très bien.
Il ne faut pas se faire d’illusion, la crise économique nous apprend quelque chose d’extrêmement absurde: nous pouvons manquer d’une ressource (l’argent) alors que celle-ci peut être créé à l’infinie. Les fondements même de l’économie monétaire sont tordues…
Reste que je vois l’élection d’Obama comme une excellente nouvelle pour les États-Unis et le monde. Je vois en cette homme quelqu’un d’intègre, de bien intentionné et d’honnête. Est-ce qu’il saura le rester durant son mandat? Je ne sais pas, espérons.
Martin,
je l’ai lu, c’est tout comme.
Renart le lien sur ton blogue ne marche pas je crois. Je n’ai pas pu venir ici direct.
tiens, une image juste pour toi:
Dans les nominés TROLL DE LA SEMAINE, le gagant est: Silvio Berlusconi !
http://fr.news.yahoo.com/34/20081107/tfr-barack-obama-jeune-beau-et-8230-bron-2d8b7e3.html
Pingback: Pendant que la poussière retombe sur les É-U « Renart L’éveillé / Carnet résistant
Merci Reblochon, je viens de réparer l’hyperlien.
Pingback: radiCarl.net » 04/11/2008 | La fin d’un cauchemar! Le début d’une ère de progrès ?
Décidément, vous êtes présent partout. Félicitations pour votre énergie passe-partout! 😉
Nous sommes heureux pour les américains qui ont la chance de « tomber » sur un tel leader charismatique qu’est Obama. Mais, le changement ne peut venir d’une seule personne. Il reste à voir comment les 52% d’américains qui ont voté pour Obama participeront au plan de changement qu’Obama leur proposera, et les 48%… qui, semble-t-il, majoritairement des blancs et non des jeunes! Rien de facile…
Le changement, comme vous avez si bien évoqué, est plus romantique. Mais la sacrifice et les efforts exigent une volonté de fer et de l’énergie. Très bon choix de photo, quoi de mieux qu’une mosaïque pour illustrer le changement?!
Il n’y a rien à attendre du nouveau président de l’Empire. Seuls les niais et ceux qui ont la foi démocratico-chrétienne peuvent sautiller au son des rythmes du gospel et du blues des « vainqueurs » électoraux sans crainte de se ridiculiser irrémédiablement.
Obama n’est pas le porte-parole des damnés de la Terre, juste le candidat le plus à même d’éviter aux Etats-Unis un mouvement social, une grève générale, seuls évènements à même de faire trembler l’impérialisme mondial sur ses bases d’airain.