La France de gauche cocue ?

C’est la foire d’empoigne au Parti Socialiste. À la mort du Grand Charle, on avait dit que la France était veuve.  Les frasques des tout petits héritiers de Jaurès nous sortent de la tragédie pour nous conduire au vaudeville: si le PS meurt, la France de gauche est cocue…

Pour bien comprendre le résultat prévisible de ce match nul entre Royal et Aubry, il va falloir faire un retour sur des constats d’un simplisme choquant, mais il y a des moments où la gratification intellectuelle de la complexité coûte trop cher et où il vaut mieux être aussi simple que le plus simple de ceux qui auront à se prononcer sur l’avenir de la nation.  Comprendre ce qui arrive exige un regard innocent.

D’abord, comprendre qu’il y a toujours en France quatre (4) espaces politiques dans chacun desquels  peuvent  coexister une foule de partis, de tendance et de sensibilités qui s’entredéchirent avec  délectation, mais dont on peut raisonnablement prévoir qu’ils se réuniront au moment de vérité.

Ainsi, y a en France une Gauche qui veut plus d’égalité et de concertation face à une Droite qui veut plus d’initiative et de discipline. On notera que ces buts ne sont pas vraiment contradictoires ; affaire de priorité, plutôt… Quelques âmes inconstantes, frustrées par les événements ou séduites par le discours des politiciens, passent de gauche à droite ou vice-versa et font virevolter les maroquins, mais c’est sans grande importance.

Mais il y a aussi les extrêmes.L’extrême-gauche pour ceux qui sont prêts à des changement institutionnels majeurs afin obtenir plus d’égalité … et l’extrême-droite qui réunit de temps en temps ceux qui seraient prêts à tout oublier des institutions pour que les problèmes se règlent au mieux et au plus vite.

Mêlez les objectifs de ces quatre (4) groupes, pondérez par la force dont disposent leurs supporters – dont le nombre n’est que l’élément le plus visible – donnez une prime à l’inertie quand tout baigne, à l’impatience quand rien ne va plus et vous trouverez la recette de la gouvernance idéale à laquelle Quidam Lambda espère que le processus démocratique lui permettra d’accéder.

Il l’espère, mais conscient en France, plus que dans les pays anglo-saxons, que ce n’est pas toujours un processus démocratique qui le permet.    Contrairement aux USA – où un coup d’État ne se ferait qu’en invoquant le démocratie ! –  on peut très bien concevoir que les Français  puissent souhaiter ouvertement, au moins pour un temps, autre chose que la démocratie.

Au débat assez inoffensif entre la gauche et la droite institutionnelles qui est l’ordinaire de la politique française, se surimpose donc parfois un autre débat, plus dur, entre ceux pour qui les institutions sont une fin et ceux – les « extremistes » – pour qui elles ne sont qu’un moyen.  Des temps en temps, ce débat prend plus d’importance.  

Il y a 50 ans qu’on n’a pas vraiment remis en question les institutions. Depuis la chute de l’URSS, le communisme ne joue plus du tout son rôle d’extrême-gauche crédible. Le FN n’a jamais atteint 20% de soutien populaire et personne n’a jamais craint sérieusement qu’il prenne le pouvoir par la force.  Les extrêmes sont en dormance. 

Ils sont entrés en sommeil profond l’an dernier, quand l’UMP a raqvi la moitié de la cliente lepéniste et que ce qui était à gauche du PS est devenu si marginal qu’il n’y avait plus à y porter attention. Dans ce contexte où tout gravitait vers le centre et loin des extrêmes, s’est développé un Centre qui, au lieu de voir sa vocation comme un arbitrage éventuel entre la Gauche et la Droite pour déterminer une direction de gouvernance, s’est identifié comme une option permanente. 

Ce Centre s’est trouvé un porte-parole en Bayrou et a fait l’impasse sur le clivage idéologique Gauche-Droite, posant implicitement pour axiome qu’il existait désormais un consensus social sur ce que l’on attend de l’État.   Le débat politique devait donc porter sur les moyens a prendre pour atteindre ces buts désormais incontestés…  et sur la compétence et la personnalité de ceux à qui l’on confierait le gouvernail.  Une vision politique toute à l’américaine.

Dans le contexte de 2007, Bayrou aurait pu accéder à la présidence. Segolène ne voulant pour rien au monde y renoncer, toutefois, elle s’est niée au sacrifice qui aurait pu stopper  Sarkozy.  Elle a ensuite habilement manœuvré le PS pour l’amener non vers Bayrou, mais vers l’espace qu’occupait Bayrou. Un espace qu’elle aurait pu occuper et qu’elle se croyait encore capable  d’occuper en utilisant les ressources du PS pour reléguer ce dernier au rôle de gentil précurseur…    Le pouvoir semblait là.

Le PS de Ségolène, sans le dire, deviendrait un parti du centre et la France de gauche serait cocue

Mais c’était en 2007…   En 2008, avec la crise, ceux qui réfléchissent comprennent que l’heure du Centre a passé. Il y aura une radicalisation, une renaissance des idéologies et la France choisira de changer ses institutions.  Démocratiquement… ou autrement.

La moitié du PS a dit non à la marche vers le Centre et n’en démordra pas ; ceux avec Segolène qui veulent prendre cette voie ne changeront cependant pas non plus d’avis. Plus ou moins formellement, le PS va donc se scinder en deux clans.

La moitié du PS avec Ségolène se joindra au Modem ou se l’adjoindra, créant une alternative de centre-gauche  qui visera à prendre démocratiquement le pouvoir des mains de Sarkozy en 2012. Simultanément, l’autre moitié du PS rejoindra Besancenot et Mélenchon, constituant à gauche une force significative.

Cette force ne pourrait gagner des élections que si la crise se traduisait par un déplacement énorme de l’opinion publique vers la gauche.  Bien avant que ce seuil ne soit atteint, cependant, elle peut devenir le lieu de ralliement de ceux qui veulent des changements institutionnels profonds.   Si ce ralliement de ceux qu’on peut appeler les « extrémistes »  a lieu, ce n’est peut-être pas la France de gauche qui aura été cocue…

 Pierre JC Allard

8 Commentaires

Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

8 réponses à “La France de gauche cocue ?

  1. Liberty

    Pierre,

    Qu’il est rafraichissant d’avoir la vision de nos cousins, avec du recul, de la pertinence, un certain idéalisme aussi.

    La guerre interne du PS dure depuis 2002, l’année du « grand choc » où l’extrême droite faisait 80% au premier tour des présidentielles. (taux d’abstention record)

    L’UMP de Jacques Chirac faisait 20%. Mobilisation des Français de gauche, extrême gauche, de droite « modérée » .
    Au 2 ème tour et Chirac a été élu avec 80% des suffrages.

    Le pas était franchi, des gens n’ayant jamais voté pour la droite de leur vie avaient élu l’UMP.

    Tous les Français de gauche ont voté UMP en 2002 mais la gauche ne supporte aucune personne ayant un jour eu à faire à la droite.(cherchez l’erreur).

    Votre vision droite/gauche vous est propre, j’analyserai ces notions différemment :

    Extrême droite (F.N) = Anti Européens (telle qu’elle est engagée), désirant enrayer l’immigration providence.
    Veut conserver une fonction publique forte.

    Droite classique (UMP) = Radicalement transformé depuis le Tsar Sarkozy.
    Équivalente aux néo-conservateurs Yankees .
    Stratégie détruire le service public, moins d’impôts aux riches, plus de taxes pour tous.
    Sarkozy l’américain, nombreux de son gouvernement sont « made in USA » néo-conservatrice.

    Le centre de Bayrou, le MoDem, en France nous disons le « Mou-Dem », centre droit et non pas centre gauche (comme Ségolène a tenté de le faire croire).
    Très bons projets avant le présidentielles, Bayrou a « pété un plomb » de haine anti-Sarkozy.
    Dès lors, il n’a plus fait « sa campagne » mais une campagne uniquement anti-Sarko.

    Le PS divisé, sans projet ni leader depuis plus de 10 ans.
    Technique s’opposer pour… … s’opposer, refuser de voter des projets même si ils en étaient les premiers initiateurs.
    Extrémiste, le PS ne tolère aucune personne ayant un jour de sa vie eu à faire à qui que ce soit d’autre.(ils ont tous voté UMP en 2002…)

    La gauche caviar, le parti des vieux monarches de gauche (éléphants) s’accrochant à leurs privilèges même si leur parti en meurt .

    Ségolène voulait régulariser tous les sans papiers mais aussi jusqu’à deux générations antérieures . (régulariser in fine des gens vivant à l’étranger, les plus âgés).

    Aubry toujours ancrée dans les vieilles techniques du PS, réserve des heures d’ouverture de la piscine municipale de sa ville à l’attention des seules femmes musulmanes. (ce qui va à l’encontre du principe de laïcité cher au PS)

    Le PS est le parti préféré des fonctionnaires.
    Fonctionnaires, caste privilégiée, régime de retraite spécial, mutuelles spéciales, syndicalisme fort, emploi garanti à vie, ce, peu importe leurs erreurs. (au bout de 30 avertissements un blâme, au bout de 30 blâmes ils risquent de perdre un échelon !)

    Vous avez tout intérêt à être très gentils avec eux pour accéder à vos droits, ils n’hésitent pas à jouer de leurs pouvoirs à la tête du client.
    En cas d’erreur d’un fonctionnaire, le droit administratif n’est pas respecté, soit l’administré paye, soit il engage une bataille juridique de plusieurs années. (contrairement à ce qui est prévu par la loi)

    Forcément, le citoyen lambda vivant une vie bien plus rude, n’est plus aussi attaché à cette caste arrogante usant de son pouvoir à des fins personnelles voire sectaires.(ceci arrange bien Sarkozy)

    Nos élus de gauche ne sont plus du tout de gauche .
    Une fois élus à la tête d’une ville ou d’une région, ils ont un budget décentralisé à gérer et deviennent des chefs d’entreprise.

    S’ils laissent « tout passer » (non respect du droit du travail, pas de contrôles hygiène et sécurité etc…) ils diminuent le nombre de chômeurs , payent moins de prestations sociales, récupèrent des taxes professionnelles etc…

    Un chef d’entreprise dit : »vous me verbalisez, je licencie X employés dès demain »

    Ceci explique donc que même un élu de gauche deviens un patron de droite .

    Difficile dans ces conditions de mener des luttes, c’est contre leurs propres intérêts.
    Pour eux l’avenir est tout tracé, je n’ai jamais vu un politique licencié, ils sont inamovibles jusqu’à la mort !

    Plus vous avez de gens « actifs » plus vous récupérez de taxes, peu importe pour eux la qualité de vie, le respect du droit du travail etc…
    (les « pauvres » sont insolvables donc ils ne rapportent rien)

    Bien au delà de l’idéologie, certaines mesures Sarko les arrangent bien au final.

    Les seuls types de gauche existant encore sont des citoyens mordants ou des syndicalistes, point barre.

    Le PC est inexistant .

    La LCR de Besancenot change pour devenir NPA, nouveau parti anti-capitaliste.
    Besancenot ne propose de créer une économie sous haute surveillance, sociale et démocratique.

    C’est peut être le politique le plus vif d’esprit et virulent de France.
    Seul dans cette voie, « on n’a jamais raison d’avoir raison trop tôt », il a peu de chances d’être élu le citoyen ayant été « formé » au pragmatisme-néo conservateur en phase terminale.

    Les changements institutionnels où ça ?
    Le Tsar Sarkozy veut tout privatiser.
    Le PS veut multiplier les fonctionnaires même là où c’est inutile…

    La France est bien mal partie, les seuls citoyens que nous retrouvons lors des mouvements sociaux sont ceux faisant partie de l’administration ou d’anciennes entreprises nationalisées. (ayant gardé un syndicalisme fort)

    Pour TOUS les autres Français, il n’y a plus aucun syndicat, leur salaire de misère ne leur permet pas de prendre congé pour manifester ou faire grève.

    50% des Français gagnent moins de 1 400€
    Il faut savoir que seuls 10% des Français gagnent 2 000 € et + / mois, 3,5% gagnent de 4 000€ à l’infini.

    6,1% de Français vivent sous le seuil de pauvreté de 650€ …(soit 3,6 millions de personnes)

    Le coût de la vie est entre 30 et 50 % supérieur aux USA …(30% pour la campagne, 50% pour les grandes villes)

    Certains grands patrons Français gagnent jusqu’à 350 fois le SMIC, la France est le pays d’Europe où les patrons sont les mieux payés …
    (Grâce à Sarko celui qui gagne 350 000 €/mois payes moins d’impôts)

    Voilà la réalité de la France, loin des rêves entretenus.

  2. @ Liberty: Merci de tous ces éléments bien concrets qui paraissent anecdotiques, mais constituent le vrai tissu de la société. Ayant vécu longtemps en France, ces détails me font pleurer… en me rappelant ma jeunesse.

    Cela dit, en touchant du doigt cette population qui ne descend plus dans la rue que pour faire le trottoir, vous me confortez encore dans mon opinion qu’on est tout près de quelques Glorieuses…. L’humiliation peut conduire a la révolte plus vite que l’indigence.

    Vous me dites du bien de Besancenot. Je n’en sais pas assez sur lui, mais je le vois moins en élu que comme un facteur de rebellion, si vous me pardonnez le jeu de mot..

    Je vois deux issues possibles:

    1) Sarkozy convoquant un gouvernement d’Union Nationale et obtenant par référendum (plébiscite) un mandat régalien « pour la durée de la crise » …

    http://nouvellesociete.org/5171.html

    2) un « Mai 68 » massif, anarchique, dont prendra avantage un homme fort de gauche ( Besancenot ???) pour établir un pouvoir tout aussi autoritaire, mais mieux intentionné, dès qu’on aura établi la mise en scéne – (à la de Gaulle « 58) – lui donnant une légitimité…. qui lui permettra de mettre la démocratie en veilleuse avec dignité.

    http://nouvellesociete.org/5161.html

    PJCA

  3. Wow, merci pour cet article substantiel. Vous me faites presque regretter d’être revenue dans mon Québec coloniale.

    http://radicarl.net/category/voyage/voyage-paris-2006

  4. Liberty

    Pierre,

    La France sois disant pays de libertés est devenu leader européen du liberticide.

    J’aimerai encore croire en quelques révoltes possibles mais c’est utopique.
    Le Tsar a prévu toute une armada de lois à cet effet.

    Besancenot, j’aime sa façon de s’exprimer, pas de langue de bois .

    Sarkozy fédérer, un mandat régalien ?
    Je ne vois vraiment pas qui suivrai « la bête ».

    Un mai 68 ?
    Le Tsar s’est empressé de nous pondre des lois pour se prémunir de cette éventualité.

    Le viol de la constitution, de la séparation des pouvoirs est devenue une habitude pour le personnage.

    La crise ?
    Continuer sur le même système économique qui volontairement dissocie écologie / économie / social, alors que ces 3 domaines sont interdépendants ?

    Cette économie néo-libérale mondiale nous a été présentée comme un remède à la guerre, sauf que pour continuer sur ce modèle économique le chef d’orchestre USA est obligé de faire deux guerres .
    1 Économique
    2 Guerres réelles pour faire tourner leur propre économie.

    Nos politiques ne sont que des pantins jouant la comédie du pouvoir alors que le réel pouvoir c’est l’économie.

    Plus question d’humains ni de citoyens !

  5. Bonjour Pierre,

    « qu’il y a toujours en France quatre (4) espaces politiques »

    >>> N’y en a-t-il pas plus? Si je me souviens lors des élections de la présidence nous avions 12 partis en présence.

    « une Gauche qui veut plus d’égalité et de concertation face à une Droite qui veut plus d’initiative et de discipline »

    >>> Le problème du PS, c’est que la France ne joue plus cavalier seul. Est-ce un combat entre passé et futur, entre comme je disais Aubry aux abris et Royal dans une voie du même nom?
    Plus aucun pays ne peut jouer en autarcie. Il faut s’adapter ou mourir.
    Pas de crainte à avoir, je ne fais partie d’aucun parti. Il faut des chocs de culture. Action contre réaction, Position contre opposition. Le socialiste Umberto Eco l’a toujours clamé dans ses écrits et il a raison.
    Affaire de priorité, en effet. Quand on suffoque, on ne prend pas d’aspirine.
    Le centre reste la position attentiste mais donne plus de chance de prendre une direction en fonction du vent politique et conjoncturel. Car il y a du bon dans tous les programmes, il faut aujourd’hui se faire l’abeille de ce qu’on présente et en faire le P&L. Sarko, opportuniste, l’a très bien compris au niveau des hommes si ce n’est pas au niveau des idées. Le charisme, ce n’est pas une affaire de parti.
    La gauche cocue avec Sego? En tout cas, c’est la France qui est cocue si elle ne comprend pas qu’elle n’est plus seule et qu’il faudra rechercher des équivalences au niveau bien plus important de l’Europe.
    Quand on n’a pas de sous, il faut en chercher ailleurs. Règle de sécurité essentielle.

  6. Pierre,

    J’oubliais, nous avons eu un « dit » spécialiste français qui était venu en parler ce matin.
    http://blogrtbf.typepad.com/matin_premiere/2008/11/2511—climat-d.html
    Un enfoiré a même posé une bête question, non répondue évidemment.

  7. @ L’enfoiré: Je précise bien qu’au sein des « 4 espaces » idéologiques grouillent, grenouillent et scribouillent une foule de partis. L’originalité de la scission actuelle du PS, c’est qu’elle devrait mener une faction de plus dans la gauche centriste institutionnelle.. et a une résurrection de la gauche dite « extrémiste », en déshérence depuis Thorez

    PJCA

    http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/13/13-russkis-et-affranchis/

  8. Pierre JC Allard

    Le PS c’est plus de 10 ans d’errance…
    Voilà pourquoi le PS a perdu face à Sarkozy :

    Nos élus PS ne sont plus du tout de gauche .
    Une fois élus à la tête d’une ville ou d’une région, ils ont un budget décentralisé à gérer et deviennent des chefs d’entreprise.

    S’ils laissent tout passer ils diminuent le nombre de chômeurs (électeurs contents), payent moins de prestations sociales, récupèrent des taxes professionnelles etc…

    Ceci explique donc que même un élu de gauche deviens un patron de droite .

    Difficile dans ces conditions de mener des luttes, c’est contre leurs propres intérêts.
    Pour eux l’avenir est tout tracé, je n’ai jamais vu un politique licencié, ils sont inamovibles jusqu’à la mort !

    Il faut cesser de se demander pourquoi le PS n’est plus la gauche, je viens de donner partie de l’explication que je puis développer …
    Je comprends que le cynisme de mon commentaire puisse dérouter mais je suis totalement opposé au chantage libéral passé, actuel et à venir.
    Ce à un point que vous n’imaginez même pas .(le GIPN frappe à ma porte…)

    NON, je ne fais pas l’apologie de ce système, j’explique pourquoi nos villes et nos collectivités locales PS ne sont plus tout autant à gauche que cela .

    Les élus de gauche ont un budget, chaque impôt local, chaque taxe est bonne à prendre.

    Plus vous avez de gens « actifs » plus vous récupérez de taxes, peu importe pour eux la qualité de vie, le respect du droit du travail etc…
    (les « pauvres » sont insolvables donc ils ne rapportent rien)

    Les élus de gauche ont le cœur à gauche et le portefeuille à droite.
    Bien au delà de l’idéologie, certaines mesures Sarko les arrangent au final.

    C’est que ces « gens de gauche » ont un budget à gérer depuis la décentralisation .

    C’est très arrangeant pour tout le monde :

    Les associations qui justifient de « placer » des gens.(subventionnées par l’état sur nos impôts)
    Les centres de formation qui forment les demandeurs d’emploi (pas gratuit)
    Les ASSEDIC et CAF ont moins à verser.
    Les élus se vantent d’avoir fait reculer le chômage, à quel prix ?
    L’ANPE ont « placé » des gens.
    Les entreprises privées de placement touchant le « jackpot » pour avoir trouvé un emploi à un demandeur.(entre 8 000 et 2 500€ !!!)

    Bref, l’emploi des personnes de + de 60 ans, la modification des règles sociales arrangent même nos élus PS .(ne pas se fier aux discours)

    Donc, OUI, j’affirme que les élus PS sont beaucoup moins à gauche que ce qu’ils affirment, donc soulever des foules dans des mouvements sociaux c’est pour « amuser la galerie » .(se faire passer pour un type de gauche)

    Les seuls types de gauche existant encore sont des citoyens mordants ou des syndicalistes, point barre.

    Les élus gèrent le budget de leur ville, plus il y a d’actifs à n’importe quel prix, plus ils récupèrent des taxes .

    Je n’approuve pas du tout, je démontre que les élus de gauche ne sont plus si à gauche que cela …
    Demandez donc aux personnes travaillant pour les collectivités locales de gauche ce qu’ils en pensent …

    Pourquoi Séglolène a perdu les présidentielles :

    Le PS n’a RIEN retenu de la leçon:

    Faire passer un vieux politique pour un jeune bébé ne fonctionne qu’une seule fois.
    Sur ce point Ségolène est grillée et Sarko a ramassé ce paquet.
    Cette aubaine ne fonctionnera plus jamais, se faire passer pour un nouveau alors qu’on est un vieux crapaud en politique.

    Même si je suis idéaliste je suis aussi réaliste, quand Ségo parlait de régulariser jusqu’aux grand parents des sans papiers elle s’est totalement plantée. (2 générations dans une France vieillissante… Soit des milliers, voire des millions de plus de 60 ans)
    Elle ne jouait pas des élections mondiales, le Français moyen s’est dit « déjà pour moi il n’y a plus de boulot ni de social. Elle veut me faire croire que nous arriverons à partager avec plus de monde ce que nous n’arrivons déjà plus à assumer actuellement. »
    (là elle amputé toute chance de récupérer une seule voix du FN n’aimant pas Sarko, de la droite instable, des indécis, au passage a perdu nombreuses voix au PS qui l’ont trouvée hallucinée)

    Le tout sur arrière plan de révolte des cités, qui dans l’inconscient collectif nous avait marqués .
    L’intégration était remise en question, ceux qui se faisaient bruler leur voiture vivaient dans la cité, non pas des gros bourgeois des quartiers friqués .(là, la révolte des banlieues j’aurais applaudit )
    Là sur le coup elle a perdu partie de son électorat, pensant se créer une nouvelle manne d’électeurs mais les étrangers en situation irrégulière ne votent pas…

    Sur ce coup là elle s’est suicidée, à se demander si par l’UMP elle était payée.

    Après tout ça, il y a a eu de gros défauts de communication.

    Elle n’a pas su sortir « des gens de gauche » pour agrandir à la nation.(pas assez)

    Il faut à tout prix que TOUTE la gauche soit plus tolérante, le citoyen a le droit à l’ignorance.
    Le citoyen n’est pas politiquement assez cultivé, pour ne pas se laisser abuser.

    Il faut à tout prix pouvoir intégrer et séduire les gens de droite comme de gauche sans leur reprocher leur passé.
    D’où que vous veniez welcome et faisons table rase du passé, à ce jeu là Sarko il a gagné.

    Critiquer ceux de gauche qui ont rejoint ce gouvernement n’a pas non plus été très intelligent.
    Cela fait un peu « anti intérêt général » et super vindicatif, (comme les USA) ceux qui ne sont pas avec nous sont forcément contre nous ?
    Ces comportements nuisent au PS, ça effraie les gens pouvant y migrer venant d’autres sensibilités.

    Les notions droite gauche le citoyen s’en foutait complètement (mais la crise est en train d’inverser cette tendance).
    Le citoyen voulait du concret bien loin de l’idéologie politique, dit en mots très simples.
    Des réponses à ses maux et être entendu sur du concret, bien au delà du débat d’idées.

    Sarko a volé les voix du PS par ces quelques petites phrases, même si c’était des paroles usurpées sa recette a fonctionné, il a su parler aux gens dans la souffrance:

    *Règlement du problème des sans papiers (là il a ramassé le FN mais aussi des milliers de Français modestes voyant qu’il n’y avait déjà plus de social pour eux)

    *Les patrons voyous (terme simple compréhensible par tous, il suffit de regarder le nombre d’affaires aux prud’hommes)

    *Les lunettes et les soins dentaires remboursés parce qu’il n’est pas possible d’aller bosser avec une dent en moins.(en face encore on ne donnait que des notions vagues « la santé pour tous »)

    *Il ne faut pas faire des victimes les coupables et des coupables les victimes.(ça a parlé à plus d’un Français, tous ont pu l’interpréter à ce qu’ils vivaient)

    *Il s’en est pris aux fonctionnaires. (ce n’est pas bon du tout en soi mais nombre de citoyens voient les fonctionnaires comme des gros privilégiés.  »
    Pour 1/100 ème de leurs erreurs, eux seraient virés ».
    Là il faut aller regarder dans les archives du contentieux des caisses pour comprendre que les erreurs de l’administration sont trop souvent à la charge de l’administré.
    ( là où la loi dit exactement l’inverse)
    Ségolène à la place a proposé de les multiplier, pas une mauvaise idée, mais cella a sonné comme agrandir la cohorte de « privilégiés » aux oreilles des plus défavorisés.
    Dans bien des entreprises privées il n’existe même plus de vraie représentation syndicale … (jalousie oui)

    La décentralisation était partie d’une bonne idée mais la réalité l’a largement dévoyée.
    Des élus de gauche comme de droite sont devenus encore plus des patrons d’entreprise soumis à un budget local.
    Que ce soit pour les formations, les aides, tout le social, « premiers arrivés premiers servis », à la fin de l’exercice comptable de l’année les caisses sont vides et beaucoup se voient refuser ce qui à leur voisin a été accordé.
    Amertume là aussi, des élus de gauche ont payé pour cette réalité, subie par le citoyen comme une inégalité.
    Les régions sont obligées de se comporter comme des services en entreprise, dépenser le budget avant la fin de l’année pour ne pas se voir diminuer ce même budget pour l’année d’après.
    Il ne faut jamais dire j’en ai eu assez !
    Qu’une région de droite refuse à un citoyen de l’aide sociale ça passe, mais qu’une région de gauche refuse du social à un citoyen cela ne passe pas, le citoyen se dit que la gauche n’est plus la gauche.
    (les problèmes de comptabilité et de décentralisation lui passent au dessus de la tête)

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