Montréal a, lors de son dernier conseil, refusé d’adopter une motion présentée par l’opposition officielle en faveur d’une aide d’urgence de 500 000 $ pour les banques alimentaires de Montréal. Gérald Tremblay a dit au maire de Ville-Marie, Benoit Labonté, qu’il n’avait pas « besoin des trémolos dans la voix du chef de l’opposition » et l’a invité à aller servir des repas à l’Accueil Bonneau le 4 janvier. Benoit Labonté, chef de l’opposition officielle et maire de l’arrondissement de Ville-Marie, s’est dit déçu et abasourdi, soulignant que la Ville prévoyait un surplus de 51 M$ cette année et que la demande en aide d’urgence ne réprésentait donc que 1 % de ce montant. (Cyberpresse)
Au Québec, selon l’Association québécoise des banques alimentaires et des Moissons en partenariat avec Banques alimentaires Canada, un nombre de plus en plus croissant de familles doivent maintenant avoir recours aux banques alimentaires. Les banques alimentaires aident un nombre élevé de familles, certaines recevant un revenu d’emploi.
Selon l’étude Bilan faim 2008, publiée en novembre 2008, l’Association québécoise des banques alimentaires et des Moissons, en partenariat avec Banques alimentaires Canada, rapporte qu’un nombre de plus en plus croissant de familles doivent maintenant avoir recours aux banques alimentaires.
- 14,5 % des personnes aidées par les banques alimentaires en 2008 étaient des travailleurs. C’est un sommet.
- Chaque mois, 704 414 Canadiens, y compris 112 000 à Montréal seulement, ont recours à une banque alimentaire, dont 37 % sont des enfants.
- 42 % des banques alimentaires au Canada ont vu une augmentation de la clientèle en 2008.
- Le Québec, avec une augmentation de 3,3 %, présente la plus forte hausse d’utilisation des banques alimentaires au pays.
- En mars 2008, 3 091 777 repas ont été servis par des soupes populaires. Ça représente une augmentation de 32 % par rapport à 2007.
Au Québec, on estime que 156 215 personnes ont reçu l’aide d’une banque alimentaire en mars 2008. Par ailleurs, après plus de 10 années de croissance économique, l’utilisation des banques alimentaires reste 6 pour cent plus élevée qu’en 1997, la première année où des données comparables ont été recueillies. Le pourcentage de familles québécoises recourant à l’aide alimentaire est passé de 22,4 pour cent de l’ensemble des ménages en 2007, à 30,6 pour cent en 2008, alors qu’à l’échelle canadienne, le pourcentage de tous les ménages ayant un revenu d’emploi et recourant à l’aide alimentaire, est passé de 11,9 pour cent en 2002 à un taux sans précédent de 14,5 pour cent en 2008.
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté regroupe 32 organisations nationales québécoises, populaires, communautaires, syndicales, religieuses, féministes, étudiantes, coopératives ainsi que des collectifs régionaux dans quinze régions du Québec. Selon cet organisme, « les gouvernements font peu d’efforts pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres, surtout celles des personnes seules, et la crise économique n’annonce rien de bon ».
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté en vient à la conclusion suivante : « Depuis cinq ans, les personnes sans contrainte à l’emploi et les contraintes temporaires sont indexées à moitié du coût de la vie. En janvier 2008, ils ont eu une indexation de 0,6 % soit une augmentation de 3 $ par mois. On constate également un appauvrissement des personnes qui bénéficient de l’aide en raison du fait que les tarifs augmentent pour tout le monde : l’électricité, le panier d’épicerie, le logement, le transport, les loisirs, etc. ».
À l’exception de Québec solidaire, quel parti politique s’est vraiment intéressé, au cours de la dernière campagne électorale, aux plus pauvres de la société ?
« La richesse d’une société ne se mesure pas », rappelait en début de décembre la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires, « au nombre de ses millionnaires et de ses paradis fiscaux ! Au contraire, la richesse collective c’est d’assurer à tous les citoyennes et citoyens le respect de droits aussi essentiels – et reconnus par l’ONU – que le droit à des conditions de vie et de travail décentes, à la santé, à l’éducation, à la culture et à un environnement sain ».
Pierre R. Chantelois
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