Archives quotidiennes : 19 décembre 2008

Une consultation budgétaire fédérale cousue de fil blanc

Le ministre fédéral des finances s’est entouré d’un conseil consultatif sur l’économie qui ne risque pas de remettre en question le contrôle de l’économie canadienne par les grandes corporations. La récente crise politique qui a précipité le départ de Stéphane Dion et semble vouloir prolonger le séjour des conservateurs au pouvoir ne débouchera finalement pas sur une vision économique renouvelée. Comme le dit l’expression, ce sera «business as usual».

Le mal est déjà fait. Jim Flaherty a versé des milliards de dollars dans le renflouement du système financier canadien. Nous entrons dans une ère de déficit budgétaire qui va s’étendre sur plusieurs années et s’avérer le prétexte idéal pour réduire les versements de fonds fédéraux vers les provinces. Celles-ci n’auront, à leur tour, pas d’autres choix que de réduire leurs dépenses publiques.

Qui va s’offrir pour prendre le relais? Les mêmes grandes entreprises qui conseillent si généreusement notre ministre des finances. Desmarais, Irving et les autres ne serons certes pas rémunéré pour conseiller Flaherty, mais ils n’en tireront pas moins d’intéressant bénéfices pour leurs entreprises respectives le temps venu.

Un de ces «éminents canadiens» qui ont accepté  de prodiguer bénévolement des conseils au gouvernement connait bien la méthode conservatrice à l’américaine pour forcer une réduction des dépenses publiques : faire d’énormes déficits. Il s’agit de James A. Pattison, l’unique propriétaire de Jim Pattison Group, la troisième plus importante société privée canadienne. Pattison a siégé sur la Ronald Reagan Presidential Foundation.

La fronde parlementaire des libéraux, néo-démocrates et bloquistes a fait échoué la tentative des conservateurs d’imposer un énoncé économique qui reflétait leur véritable jeu: s’en prendre aux droits des travailleurs syndiqués. Les signaux qu’envoie en ce moment Flaherty sont faciles à décoder : ce n’est que partie remise.

Certes, les conservateurs vont devoir y aller mollo et retarder leurs mesures les plus controversées. Ils n’en auront pas moins fait des choix budgétaires qui vont leur permettre de revenir à la charge dans un an ou deux quand le mal sera fait.

Cette grande manœuvre budgétaire va se faire avec la bénédiction des milieux des affaires, la seule qui compte vraiment pour les conservateurs qui n’ont que faire de l’opinion économique des autres composantes de la société canadienne.

La coalition des affairistes aura gagné.

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Classé dans Actualité, économie, Michel Monette