Billets plus léger aujourd’hui, après ceux beaucoup plus lourds des derniers jours. C’est même un billet très «esprit de clocher» qu’on me pardonnera, je l’espère. En plus, c’est une reprise d’un billet paru le 31 décembre sur blogueurcitoyen.com. Allez, voici la suite…
Il est rare qu’on se souhaite une bonne fin d’année. Mais l’année 2008 aura été si exceptionnelle à Québec qu’elle vaut bien cette petite dérogation aux us et coutumes. Certes, tout comme l’historien Gaston Deschênes, j’aurais aimé que l’on ne subisse pas l’assaut en règle d’Ottawa sur les Fêtes du 400e et je suis très déçu du peu d’intérêt que l’on a porté à l’histoire, en particulier à celle de ces centaines de milliers d’ouvrières et ouvriers qui ont vécu avec les moyens du bord dans la Basse-Ville et les autres quartiers ouvriers. Ils ont été et demeurent les grands oubliés d’une Ville où la Haute a eu le haut du pavé.
Mais bon. On ne va pas pour autant chicaner les artisans du 400e. Je pense en particulier à Robert Lepage qui a fait une oeuvre exceptionnelle, tellement que les spectateurs en redemandaient. Québec a besoin de cette folie artistique. J’y habite depuis 1976, j’y ai donc vu plusieurs spectacles sur les Plaines, plusieurs aussi lors du Festival d’été, bien d’autres événements artistiques, mais je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi génial. Chapeau!
Je voudrais aussi lever mon chapeau à un autre homme qui a pris des décisions cruciales dont nous profitons tous aujourd’hui : monsieur Jean-Paul L’Allier. On l’a accusé de bien des maux, il est temps aujourd’hui de lui demander pardon. Cet homme a fait un bien énorme à Québec et nous en ressentirons les effets pendant encore plusieurs décennies.
Il ne faut pas oublier non plus ceux qui ont été, dans l’ombre, les artisans de toutes ces transformations. Je n’en nommerai qu’un : monsieur Serge Filion. Pour avoir la chance de le cotoyer depuis quelques mois, je peux témoigner de son coté visionnaire et de sa grande générosité.
Serge Filion a l’habitude de poser une question que nous devons tous nous poser aujourd’hui, alors que s’écoulent les dernières heures du 400e : «fermez les yeux et imaginez Québec dans trente ans, dans quarante ans. Qu’est-ce que vous voyez?»
Il ajoutait, à l’intention des élus : «si vous ne voyez rien, c’est que vous êtes dangereux».
Québec s’est embellie considérablement depuis les années 1960. Elle doit poursuivre sur son air d’aller. Il faut, dans les prochaines années, s’atteler à la tâche d’en faire une Ville où le vélo et la marche à pied, les transports en commun non polluants aussi, auront remplacé l’automobile comme réflexe premier de déplacement. Il faut voir apparaître des quartiers verts, non pas dans une lointaine banlieue de plus en plus éloignée, mais dans tous ces espaces urbains autour des quartiers mal utilisés présentement.
Mais au-delà de cet espoir que Québec fera le choix d’un aménagement à l’échelle humaine, mon plus grand rêve pour les quarante prochaines années est acoustique : que le bruit s’efface peu à peu de notre environnement sonore au point de cesser cette agression constante dont nous sommes victimes malheureusement sans trop nous en rendre compte.
Québec la silencieuse ! Voilà le slogan que je vous laisse en guise de conclusion, non sans oublier de remercier toutes celles et ceux qui auront publié ajourd’hui un billet sur leur blogue ou sur d’autres plateformes de diffusion citoyenne.
Parce que la nouveauté des prochaines années, c’est que la parole publique n’est plus réservée à une minorité. Elle s’exprime de plus en plus. Vous en voulez un échantillon : lacapitaleblogue.com
Addendum : les billets sur la fin du 400e de Québec sont tous regroupés sur 400ans400blogues.com. Allez les lire. Ça vaut vraiment le détour.