Archives quotidiennes : 5 janvier 2009

Qui paye ses dettes…

Oui, oui, parole d’honneur. Le dicton a raison : « Qui paye ses dettes s’enrichit ».  Enfin, ca dépend… Pour toutes ces corporations milliardaires qui font faillite, payer leurs dettes ne les auraient pas enrichies, car ce n’était pas vraiment leur dette, juste celles qu’elles avaient assumée pour boursicoter un peu, et il n’avait jamais été question qu’elles les remboursent sauf en actions diluées, en obligations de pacotille et en monnaie dévaluée… Tout ça était pour rire.  Paulson a passé l’éponge.

Une vraie dette, c’est quand quelqu’un attend d’être payé et, surtout, touche des intérêts pour attendre. Comme la dette publique du Canada, par exemple… La population canadienne s’enrichirait beaucoup si Harper la remboursait.  Nous nous enrichirions de ces milliards d’intérêt que nous payons en vain, année après année. Ces intérêts qui se sont accumulés et représentent plus que les montants que nous avons empruntés !

Pourquoi nous avons empruntés ce sommes au lieu de créer la monnaie équivalente est une autre histoire qui se résume en une seule phrase : pour enrichir davantage les riches et maintenir la stabilité sociale. Aujourd’hui nous parlons d’autre chose : pourquoi ne pas la rembourser ? Aujourd’hui que la crise est venue et que nous savons que tous ces milliards ne valent que la confiance qu’on leur accorde, ce serait le moment opportun pour nettoyer l’ardoise.


Comment payer la dette publique ? Simple jeu d’écriture. Le Gouvernement canadien exige de chaque personne physique ou morale domiciliée au Canada de présenter son bilan. Un bilan net de ses actifs moins ses passifs.  Une simple règle de trois permet ensuite de cotiser à un taux unique tous ces contribuables, de sorte que chacun contribue au remboursement de la dette au prorata de ses avoirs.


Certains acquitteront immédiatement cet impôt spécial, d’autres choisiront de le faire en plusieurs versements, payant l’intérêt sur le montant dû.  Tous les détenteurs d’une parcelle de la dette du Canada seront remboursés sur le champ, les pénalités pour remboursement anticipés étant négociées avec équité. Le remboursement prévoira une taxe dissuasive sur les fonds remboursés au-dela d’un certain seuil qui ne seront pas réinvestis au Canada ou dans des entreprises canadiennes.


Le résultat est que non seulement il n’y a plus de dette publique et donc plus d’intérêts a payer, mais les intérêts que touche l’État des contribuables qui n’ont pas versé leur dû représente une entrée de fonds annuelle non négligeable. Pour que cette mesure donne tous ses fruits, une loi doit prévoir que l’État n’emprunte plus, mais paye toutes ses factures à 90 jours. Une gestion prudente. La fin de la plus grande des arnaques.


Cette mesure est fondamentalement saine, mais pourquoi est-elle particulièrement opportune en ce moment de crise ?  Parce que ces centaines de milliards remboursés constituent un énorme afflux de liquidités entre les mains d’investisseurs que la décision du Gouvernement Canadien de ne plus emprunter oblige ainsi à investir en d’autres entreprises canadiennes.

Tous les taux d’intérêts au Canada réagissant  à cette abondance de capitaux, les entreprises existantes prendront de l’expansion et lanceront de nouveaux projets, de nouvelles entreprises seront constituées… on crée un boom économique générateur d’emplois dans une économie timide au bord de la dépression. N’est-ce pas ce qu’on cherche ?


Ne va-t-on pas diminuer le revenu disponible pour la consommation en imputant aux particuliers leur quote part de la dette publique ?  Pas vraiment, car l’imputation étant au prorata non pas du revenu, mais des actifs nets, ceux qui en porteront le plus lourd du poids seront  ceux dont les besoins sont déjà satisfaits.


Ceux dont l’aisance dépasse le point à partir duquel une baisse ou une hausse de leur richesse ne se reflète pas sur leur consommation courante, mais modifie seulement la part de leur épargne dans leur revenu et leurs programmes d’investissement.

Evidemment, si Harper ou quelque gouvernement que ce soit voulait appliquer cette mesure, la réaction de l’establishment capitaliste serait véhémente.  Je n’ai aucun espoir qu’elle soit appliquée a brève échéance.  L’intérêt d’une réflexion sur ce sujet est de provoquer des questions .

Pourquoi ne le fait-on pas ? De quoi a-t-on peur ? Quels seraient les désavantages à le faire ? Et une dernière question aux capitalistes qui ont bâti cette escroquerie qui garde les deux-tiers de l’humanité dans la misère et à leurs complices en gouvernance:   » Pourquoi ne mettrait-on pas vos têtes au bout d’une pique, si jamais cette crise rendait le peuple vraiment maussade et qu’il réussissait à prendre votre scélérate Bastille ? »


Pierre JC Allard

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