Archives mensuelles : mars 2009

Le nouvel ordre mondial s’affiche publiquement

guill

« La gauche et la droite ne signifient plus rien, la seule chose qui compte est de savoir si vous êtes au service de Wall street, ou si vous essayez de défendre le peuple contre les financiers » – Webster Tarpley, auteur et historien, citation tirée du documentaire The Obama Deception de Alex Jones

Le « nouvel ordre mondial » est une nouvelle appellation pour l’ancien ordre mondial qui a régné sous l’empire colonial anglo-saxon. Il s’agit du même groupe élitiste de banquiers privés internationaux, de financiers et de corporations.

Voici ce qu’en dit Wikipedia:

Le nouvel ordre mondial (« new world order ») est le nom donné à une vision du monde de l’après-guerre froide immédiat et de la période de l’histoire entamée au tournant de la dernière décennie du XXe siècle, juste après l’effondrement de l’Union Soviétique. L’expression a été utilisée lors d’un discours prononcé au Congrès américain le 6 mars 1991 par le président George H.W. Bush puis régulièrement reprise[1],[2].

Le nouvel ordre mondial est défini par sa tendance unipolaire (après cinquante ans de bipolarité, incarnée par l’opposition entre le monde occidental et le bloc soviétique), un fort interventionnisme international au nom des Droits de l’homme, un gouvernement mondial.

Pour certains, c’est une volonté d’expansion de tout ce qui, schématiquement, définissait le modèle américain pendant la Guerre froide, notamment la démocratie et l’économie de marché. Mais selon d’autres, comme Lawrence Patton McDonald, il s’agit d’une fusion entre le capitalisme et le communisme tel que pratiqué en Russie[3].

La question des démocraties à travers le monde a été abordée dans un rapport de la Commission Trilatérale de 1975 intitulé The Crisis of Democracy. Selon ce rapport, dont la rédaction a été supervisée par Zbigniew Brzezinski, le sentiment d’aliénation des citoyens ainsi que l’action des intellectuels ayant une valeur menacent ce système de gouvernance, qui impliquerait un retour à la dictature telle qu’elle est pratiquée dans les pays non démocratiques. (Source)

Il n’y a pas si longtemps, si vous prononciez ces mots de nouvel ordre mondial en public, les chances d’être perçu comme un conspirationniste par les anticomplotistes étaient plutôt grandes. Pourtant, ce terme fut inventé et utilisé par cette élite elle-même, cette coterie internationaliste qui ne se cache plus pour affirmer son agenda particulier.

David Rockefeller dans son livre Mémoires[4], a écrit que lui-même et sa famille ont travaillé contre l’intérêt des États-Unis. Il a d’autre part expliqué que le but était de construire une souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux. (Source)

Les termes de gouvernance mondiale, de gouvernement mondial, ou encore de pouvoir centralisé par la sphère financière via une banque et une monnaie mondiale, sont tous des synonymes de la globalisation dont nous avons été témoins depuis les dernières décennies. Ce gouvernement mondial constitué de grands blocs régionaux interdépendants – en système organique – a pour but de détruire la souveraineté des États du monde en les rendant tous dépendants les uns des autres, à l’opposé d’indépendants.

Pas d’indépendance = pas de résistance. Dépendance signifie, en d’autres mots, plus de contrôle.

Le nouvel ordre mondial s’affiche publiquement

Plusieurs leaders de différents pays, personnalités bien connues et grands médias ne se cachent plus pour annoncer publiquement leur agenda.

La globalisation par les marché financiers dérèglementés à la sauce capitaliste débridé complètement hors de contrôle et sans éthique nous ont mené tout droit à la grande dépression mondiale que nous connaissons aujourd’hui. La bulle des produits dérivés, la cause réelle de la crise actuelle, est leur monstrueuse création qui va maintenant engloutir le reste de l’économie mondiale dans un immense trou noir sidéral; à moins que nous décidions de la neutraliser immédiatement et de complètement la démanteler. Néanmoins, il ne faudrait pas perdre de vue qu’il n’y aura pas plus d’issue, ni d’avenir viable dans un système fractionnaire bancaire où la création de l’argent ex-nihilo basé sur le crédit, la dette, est entre les mains de banquiers privés.

Mais que demandent tous ces politiciens, financiers et banquiers – ces grands philosophes gardiens du bien commun et sauveurs de l’humanité, en concert avec les médias? Un nouvel ordre mondial. C’est-à-dire davantage de cette même globalisation qui a plongé le monde dans la dépression et le chaos à venir.

C’est exactement ce dont les chefs des pays membres du G-20 vont discuter ce 2 avril 2009, à Londres; alors qu’à l’extérieur, on se prépare à électrifier les protestants. Une nouvelle monnaie mondiale, une banque mondiale, ainsi que de nouvelles institutions financières supranationales qui auront un pouvoir transcendant la souveraineté des nations de la planète.

Qui se propose d’être à la tête de tout cela? Les mêmes artisans de cette débâcle économique qui n’ont absolument pas manqué l’occasion, pour ne pas dire simplement prévu, de profiter énormément de celle-ci. Ils ne seraient pas parvenus à vendre le concept de gouvernance mondiale aux populations du monde sans profondément déstabiliser le Système en créant le chaos et la confusion totale dans la matrice économique, engendrant ainsi la peur, l’insécurité et le désespoir.

Problème – Réaction – Solution. C’est typique et vieux comme le monde. On créé un problème qui causera alors une réaction, ensuite de quoi on apporte notre solution déjà préparée d’avance qui satisfait nos objectifs et notre agenda. Le clou du spectacle, c’est qu’il y a des tonnes d’argent à faire à chaque étape du chemin vers le but ultime de consolidation et de concentration du pouvoir.

Voici la liste de différents politiciens et médias qui ont ouvertement demandé la venue d’un nouvel ordre mondial:

Le Haaretz: Will the US financial crisis lead to a New World Order? Many world leaders are now calling for a global government.

Time: Obama’s New World Order

Baron David de Rothschild sees a New World Order in global banking governance

The Scotsman: New World Order: Global co-operation, nationalisation and state intervention – all in one day

CNN: G-20: Shaping a New World Order

AFP: G7 sets sights on new world economic order

Gorbachev laments New World Order behind schedule, blames US for new Cold War

The Financial Times: And now for a world government

Marketwatch: How realistic is a North American currency?
Uniting U.S., Canada, Mexico money could result from crisis

Isracast: Gaza & Obama’s New World Order

Asia Times: The IAEA and the new world order

Time Magazine: New World Order

The Times: The New New World Order
The West’s foreign policy priority is no longer terrorism: it is to tame the new great power nationalisms and harness them to democratic ideals

Henry A. Kissinger: The chance for a new world order

NEWSWEEK: We Need a Bank Of the World

Gordon Brown calls for new world order to beat recession

Sarkozy Calls for “New World Order” at UN

Merkel, Brown Call for Global Economic Rules

Difficile d’argumenter que le nouvel ordre mondial est l’affaire de conspirationnistes alors qu’autant de chefs d’État, d’importants personnages et de médias l’ont si ouvertement et publiquement annoncé. En fait, l’appellation contrôlée de nouvel ordre mondial est tellement à la mode que le futur complexe destiné à remplacer les tours jumelles du défunt World Trade Center (WTC) portera le nom de One World Trade Center!

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Classé dans Actualité, économie, François Marginean

Botter le derrière des botteurs en touche

« Cette crise est complexe… » et papati, et patata. Ils n’osent pas avancer, alors ils bottent en touche et nous ÉLOIGNENT de la solution. Il y a des coups de pied qui se perdent, car la crise est simple. La crise, d’abord, c’est de faire disparaître les trillions d’argent de Monopoly qu’on a mis de ci, de là, mais ça, ça ne concerne pas le monde ordinaire.

Le problème du monde ordinaire, c’est de garder son pouvoir d’achat. Garder son job, s’il travaille, garder son paiement d’assistanat,s’il ne travaille pas, garder ses fonds de pension s’il est à la retraite. Tout ça en argent qui garde sa valeur

Qu’est ce qu’il faut faire pour ça ? Un programme de revenu garanti indexé au coût de la vie. Et parce qu’il faut produire pour consommer – et travailler pour produire – , une programme qui exige que quiconque est apte au travail ait un boulot et travaille avant de recevoir son revenu garanti. S’il ne le trouve pas tout seul, ce boulot, c’est à l’État de lui en trouver un. C’est à l’État de voir ce qui a besoin d’être fait dans la société et d’affecter à le faire ceux qui n’ont pas d’emploi

Ils ne savent pas comment s’y prendre ? Il faut le leur montrer. Pendant et après la derniere guerre mondiale, on formait en 6 mois des travailleurs qualifiés pour tous les emplois du niveau ouvrier professionnel. Maintenant on s’amuse à parler de n’importe quoi en prétendant qu’on éduque et qu’on forme.

Oui, mais le budget… Bullshit. (Me rappeler de proposer « selles de boeuf », d’un blogueur anonyme, à l’Office de la langue française..). Pour produire quoi que ce soit, il faut un travailleur et des materiaux. Le capital, c’est seulement le résultat d’un travail déja fait sur des matériaux qu’on avait avant, pour fabriqur l’outil qui maintenant permet de travailler mieux. On a toujours les moyens de faire tout ce qu’on a les travailleurs et les materiaux pour faire.

Le défi du gouvernement, c’est de faire travailler tout le monde et de leur distribuer le revenu qui leur permettra de consommer cette richesse qu’ils auront produite en travaillant. Le reste est mensonge, arnaque et saloperie. Dire qu’il a fallu 40 ans pour payer la construction du Stade Olympique, par exemple, est un mensonge. Les travailleurs ont touché leur salaire et les fournisseurs de matériaux leur dû, AVANT que le Stade n’ouvre ses portes. Le Stade a été payé IMMEDIATEMENT.

Ce qu’on a payé pendant 40 ans, ce sont des engagements inutiles et souvent vereux envers des financiers « mouches du coche » qui se sont immiscés dans l’opération. Ça, c’est l’arnaque. La saloperie, c’est tout le systeme, car ce qu’on a fait pour le Stade est ce qu’on fait tous les jours. Pour tout.

Le peuple le supporte… Depuis Edward Bernays, la manipulation est devenue une science exacte. On peut normalement maintenir la population juste en deça du seuil où elle se révolterait. Mais un accident… et elle vient vous botter le derrière. En temps de crises, il y a des accidents. On part pour une ballade aux Invalides, on s’égare à la Bastille et on rentre chez soi avec au bout d’une pique la tête d’un mec qu’on ne connaissait même pas le matin. Un accident…

Nos gouvernants devraient regler la crise. Nationaliser les institutions financières, émettre une monnaie credible, garantir un travail et un revenu à tous. Faire fonctionner cette société, au lieu de la parasiter, car tous ces politiciens et fonctionnaires qui vont de comités en pauses-café et de réunions en missions, touchent un salaire pour faire des rapports sans pertinence et produire des plans qui ne se réaliseront pas. ILS NE PRODUISENT RIEN. Il faudrait botter le derriere de ceux qui bottent en touche au lieu d’aller vers les buts.

« Botter le derrière » est une formule du XIXe siècle. Au XXe, on a d’abord cessé de le faire, puis, on est devenu politiquement correct et on a cessé même d’en parler. Jadis on les aurait traités plus dûrement. Demain, on ne sait pas encore…

Pierre JC Allard

Pour ceux qui acceptent un peu d’anglais. Voici un extrait de Crisis and Beyond, publié il y a 25 ans, sur cette évolution vers les « hyperjobs » : le non-travail gratifiant…

Workers love and enjoy hyperjobs. They come early, they work overtime, they believe in what they do… which is, more often than not, almost entirely of their own design. (…) To create a hyperjob for oneself, pushing aside the usual boring activities of a good symbiot or parasite, one needs only be on a payroll and be responsible for something. Anything.

(They) will be asked: « should we invest »? Since he has been at it for a long time, he knows almost immediately whether the answer will be yes or no, (but will rather )proceed with something really interesting.

Something like… look for basic information, analyze all the variables, identify and evaluate all the restraints and constraints, require expert advice, consult other interested parties, prepare a preliminary report, make a pre-feasibility study and a feasibility study, consult once again, reach a tentative decision, discuss it, write a report to justify it all, follow up on the report… who cares about the investment!

(If he is) a « boss », one of his subordinates may be assigned the task « look for basic information », for example. This subordinate will then have an absolute right to define what information is needed, check sources and references, put together a team to collect first-hand data in the field, compare the validity of the information obtained with that of similar projects, prepare a report. Downstream, somebody will also have to implement this survey in the field, for which he will need interviewers who will be trained for fieldwork, by an expert on the « field » who will consult experts on training… (…)

It is workers now, at all levels, (who) define the means and the details, and who do so with an eye on keeping their job interesting… and the other on keeping a « steady pile  » on the corner of their desk.  »

Crisis and Beyond, 1983
(http://www.nouvellesociete.org/300.html)

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

L’émancipation féminine et l’aviation

Ah, encore un beau visage et une allure délurée de fille qui ne ne se laisse pas faire. C’est celui d’Elinor Smith, une photo d’elle prise alors qu’elle a 31 ans déjà. Un garçon manqué ? Même pas : à cette époque s’habiller comme un homme et porter des vêtements de « mec » est un acte franchement provocateur, celui de femmes qui n’ont pas attendu les suffragettes pour se faire entendre. En France, on aura une Coco Chanel, tout aussi provocatrice, qui fera de même. S’affubler d’un pantalon, à cette époque est un des moyens de s’emparer du machisme existant : l’irrésistible et insaisissable Louise Brooks en sera la meilleure représentante. C’est en effet la période de ce qui sera appelé le style « garçonne » : le livre « scandale » de Margueritte est sorti en 1922 (l’auteur y perdra sa légion d’honneur !). A l’époque de Smith, c’est plutôt Charlotte Andler qu’on regarde. L’androgynie est à la mode et Marlene Dietrich s’y essayera. Louise Brooks sera reconnue bien plus tard, dans les années 70 seulement : trop sulfureuse pour le moment. Pour s’imposer alors, les femmes doivent d’abord singer les habitudes des hommes, et porter pourquoi pas leur vêtements. Pour se distinguer, imiter n’est peut-être pas la meilleure façon de faire, en définitive. D’autres seront plus radicales, en s’attaquant aux fiefs des hommes, notamment la mécanique, avec une nette prédilection pour l’aviation.

L’aviation, dans ce sens, a en effet offert à plusieurs d’entre elles l’occasion de se faire entendre et de se faire respecter d’une tout autre façon qu’en se déguisant en garçons. On songe bien sûr à Amelia Earheart, dont je vous parlerai bientôt, promis, mais aussi à Florence Pancho Barnes, celle qui tenait le bar perdu au milieu du désert où venaient s’attabler tous les pilotes émérites dont la plupart deviendront les premiers cosmonautes US (voir « l’Etoffe des Héros »). On songe aussi plus tard aux fusées, et à Valentina Terechkova qui ne doit son éclipse, après son exploit, qu’à un caractère de cochon qui en a dépité plus d’un (surtout son directeur de vol- le mystère de son siège en miettes n’ayant pas eu d’explications). Ou plutôt à Marina Raskova, elle aussi recordwman (d’un vol de 6000 km entre Moscou et Komsomolsk), devenue le leader de l’escadrille féminine russe de la seconde guerre mondiale, fort redoutée par les allemands. L’une des « sorcières de la nuit » comme on les avait surnommées.

La femme a-t-elle profité des débuts de l’aviation pour s’offrir les ailes qui lui manquaient dans une société dominée par des machos ? Sans nul doute, et la France n’a pas été en reste, dans ce mouvement libérateur, avec des personnalités telles qu’Hélène Boucher, Maryse Bastié ou avant elles Raymonde de la Roche …. sans oublier aux Etats-Unis le cas incroyable de la très belle Bessie Coleman, foudroyée à 34 ans, lors du crash de son avion : noire, elle était allé chercher sa licence… en France, au Crotoy, chez les frères Caudron, en 1921 : elle était revenue en étant la première femme noire au monde à piloter un avion ! Le Crotoy, d’où l’on tentera aussi des records. Elle était devenue en meeting la « Queen Bess », ou « l’Ange Noir » aux prouesses acrobatiques impressionnantes. Si elle avait survécu un peu plus longtemps, la barrière du racisme, en aviation, serait tombée bien avant la seconde guerre mondiale ! Dans ses meetings, la reine Bessie avait fait imposer un principe révolutionnaire : elles étaient pour la première fois mixtes, noirs et blancs côte à côte ! Tout cela bien avant l’épopée des célèbres Tuskogee Men… autres relégués talentueux ! Les femmes, c’est bien connu, ça ne sait pas voler non plus !

La femme qui vient de disparaître le 19 mars dernier s’appelait Elinor Smith, donc, et était de la trempe d’une Bessie Coleman, et avait surtout commencé plus tôt. Emmenée à 6 ans par son père, un comédien de vaudeville, dans un biplan Farman à hélice propulsive, elle avait décidé ce jour là que c’était ça qu’elle voudrait faire plus tard : aviatrice. Les femmes ont cette faculté à pouvoir gérer le temps autrement : les hommes sont impatients, les femmes beaucoup plus tranquille vis-à- vis du temps (en même temps fort tenu par la capacité à gérer une grossesse selon l’âge) : ce qu’elles ne peuvent pas faire le mardi, là où un homme perdra toute sa journée, elles le feront…. un autre jour. Notre Elinor, elle, a eu la chance de ne pas avoir trop à attendre, et à vite enchaîné le dimanche avec le lundi : elle habitait à Long Island, en face d’un terrain d’aviation où l’entraînaient très tôt son frère et son père : à 10 ans, elle volait déjà, avec des oreillers pour la coincer et des rallonges de bois fixées au palonnier, à 15 ans elle passait déjà son brevet, et l’année suivante, en 1928, elle devenait tout simplement la pilote la plus jeune du monde ! Pour marquer le coup, ou affirmer son désir d’en découdre avec les « mecs » qui la prenaient de haut, elle va tout de suite mettre les pendules à l’heure. Et de quelle manière ! En passant en enfilade sous quatre ponts consécutifs de l’East River, à New-York, ce qu’aucun pilote n’avait jamais fait, et qu’aucun n’a osé refaire depuis ! Elle passera en effet sous le pont de Queensboro, de Williamsburg, celui de Manhattan et de Brooklyn ! Elle n’alors que 17 printemps ! Comme la salue le Washington Post, à ce moment-là, c’est simple, elle était « unstoppable » !

Tout de suite, et très jeune, elle s’imposait… comme étant hors normes ! La même année, notre casse-cou féminin va s’attaquer à des records, ceux dont les hommes se targuent tant. Le record d’altitude notamment : grimpée à 11 889 pieds (3623 m), sans masque à oxygène, elle y perdra conscience et devra à un appareil docile (un superbe Waco 9) de la ramener à bon port : elle se réveillera avec le vent relatif, alors que son avion plongeait doucement mais mortellement vers le sol, au dessus du Chrysler Building de Manhattan, elle toujours abasourdie par le manque d’oxygène ! En mars, elle franchit 27 419 pieds, cette fois avec un masque, (8357 m), puis 32 576 (9929 m) toujours à Roosevelt Field mais le record ne pourra être homologuée faute de capteur étalonné : elle n’a que 18 ans alors ! Altitude ou bien vitesse pure : en 1929, elle franchit les 190,8 miles/h (353 km/h) à bord de son Curtiss Falcon.

Les femmes ont plein d’avantage sur les hommes : leur endurance, par exemple. Les hommes, en général, ont comme plus grand exploit dans le genre le nombre d’heures restés dans la salle d’attente lors des accouchements, pendant que leur femme donne naissance à leur progéniture. Comme quoi c’est bien une notion fort relative, celle de la résistance physique ! Elinor, elle, va jouer une version d’ « On achève bien les chevaux » version biplan, en restant en l’air 30 heures et 16 minutes à bord de son Brunner Winlkle Bird, triplace, en plein mois de janvier 1930, arc-boutée à son manche à balai qu’elle maintient parfois avec les jambes, faute de force dans les bras dans les virages serrés. Dehors, il fait zéro au sol et elle n’a même pas de radio à bord ! L’avion qu’elle avait choisi à vrai dire était aussi un vrai régal à piloter, hors record, au point que Charles Lindbergh en personne en offrit un à son aviatrice de femme Anne Morrow Lindbergh. Elle rééditera un exploit similaire en volant au dessus de Los Angeles pendant 42 heures d’affilée, cette fois avec une autre partenaire, Bobbie Trout. Dans de nombreux documentaires sur l’aviation, on montre ces ravitaillements qui paraissent aujourd’hui du domaine du bricolage, sans jamais mentionner son nom ni le fait que c’est une femme qui pilote. Un duo de femmes à bord, qui posera un jour avec d’autres, dont la non moins fameuse Florence Pancho Barnes.

Un cliché fait en 1929 qui est tout un symbole d’émancipation féminine : c’est pour le premier concours d’aviation uniquement réservé aux femmes . Au milieu, Amelia Earhaert. Une douzaine de femmes, qui traverseront les Etats-Unis en subissant toutes les avanies d’une société qui ne souhaite pas encore leur ilberté : leur parcours sera jonché de sabotages, dus à chaque fois à des ligues réactionnaires de machos ou religieuses ! L’une d’entre les vingt perdra la vie lors de la course lors d’un crash. Le 4 janvier 1931, Trout, cette fois accompagnée d’Edna Mae Cooper, actrice chez Cecil B. DeMille (elle a joué dans les premiers fils mais aussi âgée dans les 10 Commandements, en 1956) et aviatrice, battra le record d’Elinor en le portant à 122 heures avec un avion ravitailleur (par un tuyau et par gravité !) en tenant s 5 jours donc à bord du monoplan à aile haute baptisé Lady Rolph, un superbe Bellanca CH. L’avion, justement, que vient de se voir remettre Elinor ! Son Bellanca à elle lui avait été offert, chose rarissime, par Guiseppe Mario Bellanca, le champion et fabricant incontesté de l’époque, immigré d’Italie l’année de la naissance d’Elinor (1911), alors que Lindbergh en personne avait vainement essayé de lui en acheter un, car les Bellanca valaient une véritable fortune. Mais Guiseppe avait choisi le talent à la place de la fortune, à moins que l’idéologie trimballée par Lindbergh, ouvertement néo-nazi, n’ait bloqué le constructeur. Elinor, à partir de là, est nommée pilote d’essai Bellanca, et assure le même rôle aussi chez Fairchild. En 1930, à 19 ans seulement, on lui décerne le prix de meilleur aviatrice du pays, devant… Amelia Earheart, qui connaîtra la gloire que l’on sait peu après ! Elinor sera approchée un temps par George Putnam, qui deviendra le mari d’Earheart et financera sa dernière expédition : Elinor aurait très bien pu être à la place d’Amelia… En 1931, un des avions de Bellanca, Miss Veedol, est le premier à traverser le Pacifique, du Japan à l’état de Washington. Elinor peut rêver encore à d’autres records, dont celui de la traversée de l’Atlantique par une femme.

En 1931, un sponsor, Powel Crosley, un fabricant de radios , lui offre la Rolls de l’époque : un Lockheed Vega V, un magnifique monocoque de contreplaqué, revu par la NACA, le même avec lequel Amelia Earheart franchira pour la première fois l’Atlantique le 20 mai 1932. Elinor ne laissera pas son nom sur les tablettes ! Une autre femme s’illustrera à bord d’un Lockheed Vega : Ruth Rowland Nicols, sponsorisée elle aussi par Crosley. La première à posséder en même temps record de vitesse, d’altitude et de distance. Pour elle, émancipation signifiait quelque chose : sa mère était une Quaker, façon stricte. Eclectique, elle fut aussi la première femme à posséder une licence de vol sur hydravion ! Elinor projetant elle de tenter le record de traversée jusque Rome, une fois la traversée d’Earheart réussie, mais elle n’arrivera pas à réunir l’argent pour le faire et restera longtemps une abonnée aux meetings aériens américains. Une dépression tenace aussi, qui l’envahit à ce moment là depuis pratiquement 1929, la prive d’espoirs de battre de nouveaux records.

La dépression passée, elle peut s’adonner aux joies du mariage et de la procréation avec un avocat, qu’elle épouse en 1933, à 22 ans donc. Elle se range quelque peu des ailes et se consacre alors entièrement à élever ses quatre enfants, en renonçant à tout espoir de record. Mais le démon aérien la reprendra, fort tardivement il est vrai. Au décès de son mari elle revient à ses premiers amours en s’engageant dans l’Air Force Association, en 1956. Au sein de l’organisation, elle volera à nouveau sur T-33, un avion d’entraînement très connu (celui des « Tanguy et Laverdure« ) mais aussi sur le transporteur lourd C-119 « Flying Boxcar », pour servir de banc de largage de parachutistes. En 1981, elle rédige enfin ses mémoires, intitulées « Aviatrix« . Le néologisme créé pour les aviatrices qu’elle incarnait parfaitement à elle seule. Les femmes lui doivent beaucoup : elle a montré il y a plus de 80 ans que ce n’était ni l’âge ni le sexe qui pouvait empêcher une détermination. Elle avait dévoré sa jeunesse à une vitesse phénoménale, à la vitesse d’une aviation naissante, passée en quelques années à des appareils inimaginables peu de temps auparavant. Les avions firent bientôt régulièrement le tour de la terre, et les idées sur l’émancipation des femmes de même. Il faudra pourtant attendre l’âge de la réaction pour que ça se concrétise dans les institutions. Les avions vont toujours plus vite que les êtres humains, il semble bien.

PS : Elle apparait dans Daredevils Dreamers comme documentaire :

http://www.michaeljlaurence.net/ddc…

On ajoutera à cet hommage une très grande dame disparue, que je suis déjà allée saluer à plusieurs reprises ailleurs : le commandant Caroline Aigle, première femme brevetée pilote de chasse de l’Armée de l’air française en 1999, décédée d’un cancer foudroyant le 21 août 2007.

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Classé dans Six de l'Hexagone, Stéphane Bouleaux

L’engin invisible de la crise économique (2)

L’engin invisible de la crise économique (2)

(Suite de la semaine dernière prochaine…)

Yan Barcelo

L’origine du mal

Un tel argument renverse complètement l’explication orthodoxe : l’implosion immobilière a été certes le déclencheur de la crise financière et économique, comme on nous le serine partout, mais la cause de ce déclencheur tient aux dérivés. Sans la boulimie des banques pour leur création systématique d’actifs titrisés et de crédit structuré, il n’y aurait sans doute pas eu de crise immobilière. L’accès au crédit facile a incité de plus en plus de gens à payer de plus en plus cher pour des maisons de plus en plus dispendieuses. Jusqu’au jour où la bulle a éclaté.

Or, la « beauté » de l’affaire tient au fait que tous ces produits dérivés financiers exotiques (CDO, CDS, etc.) sont hors bilan. Qu’est-ce à dire? Les montagnes de dettes potentielles qu’ils portent n’apparaissent pas dans les bilans trimestriels et annuels des banques. Seuls y apparaissent les gains et les pertes générés hors bilan par ces produits. Quand tout allait bien, les profits étaient pharamineux : en 2007, les profits du secteur financier accaparaient 30% de tous les profits des entreprises américaines! Maintenant que tout va mal, les pertes sont inversement proportionnelles.

Pourquoi tous ces produits sont-ils hors bilan? Parce que la valeur initiale d’un dérivé est zéro. Il n’a aucune valeur de départ qu’on peut inscrire dans les livres d’une compagnie. Ce n’est qu’avec le passage du temps, au gré des règlements entre les deux parties signataires du contrat, que les pertes ou les gains paraissent aux livres.

Nous avons donc la réponse à la première question : pourquoi les banques affichent-elles trimestre après trimestre ces pertes gigantesques et inexplicables? Elles perdent de l’argent non seulement au premier plancher de leurs prêts et hypothèques classiques, elles en perdent encore plus aux deux étages supérieurs. Et ces deux étages supérieurs agissent comme une machine détraquée qui produit systématiquement des pertes colossales.

Et on peut supposer que ces pertes ne se rattachent pas seulement aux portefeuilles hypothécaires. Dans l’univers financier, les pertes hypothécaires ne sont qu’un seul type d’actif qui est présentement en implosion. Il y a aussi les titres boursiers, les prix du pétrole et des matières premières, les devises de plusieurs pays, etc. Tous ces actifs réels sont les bases sous-jacentes de valeurs dont des millions de dérivés « dérivent » leur valeur. Au fur et à mesure que ces valeurs s’écroulent, ces pertes se répercutent sur multiples autres catégories de dérivé.

Littéralement, nous avons affaire à un château de cartes en voie de s’écrouler. Enlevez une carte n’importe où dans un château de cartes et tout l’ensemble s’écroule. C’est – on peut le supposer – ce qui est en train de se passer.

Pourquoi dire « on peut le supposer »? Parce qu’on ne le sait pas vraiment. Étant donné que tout ceci se passe dans l’obscurité du hors bilan des banques, nous sommes condamnés à l’ignorance, aux suppositions, aux hypothèses. Y a-t-il moyen de savoir l’ampleur des pertes potentielles qu’abrite le monde des dérivés? Peut-on savoir quelle est l’ampleur des risques auxquels sont exposées les banques dans leurs portefeuilles de dérivés? La réponse est non. On est totalement à la merci des révélations qu’elles nous font trimestre après trimestre.

On peut seulement contempler, ébahis, la taille de la superstructure des dérivés, soit 683 billions de valeur notionnelle au 30 juin 2008 selon la Banque des règlements internationaux (environ 12 fois le PIB mondial). Et se demander avec appréhension : l’ensemble de ce château de cartes va-t-il s’écrouler? Si c’est le cas, il n’y aura jamais assez d’argent sur cette planète pour combler le trou qui en résultera.

Plusieurs spécialistes du domaine des dérivés nous disent que nous arrivons probablement au bout des pertes liés aux dérivés. Les plus grosses radiations ont maintenant été faites, pensent-ils. Espérons ardemment qu’ils ont raison. Mais ce n’est pas certain. Car maintenant, quelques autres grosses cartes dans le château sont en danger de s’écrouler.

À ce moment, la plus à risque de ces cartes est celle des hypothèques commerciales. C’est une conséquence logique de la chute précédente de l’immobilier résidentiel. À cause de l’implosion de ce secteur et de ses conséquences négatives pour l’économie, les consommateurs se sont repliés. De plus, des communautés entières sont dévitalisées par des maisons abandonnées. Tout ceci se répercute maintenant sur les entreprises de détail qui, faute de consommateurs, sont de plus en plus nombreuses à fermer leurs portes et à faire défaut sur le paiement de leurs hypothèques. Déjà, c’est une carte qui chambranle dangereusement.

Si cette carte s’écroule, nous aurons à faire à une nouvelle ronde de pertes épiques dans les banques.

Et quand cette carte aura tombé, laquelle suivra, écrasée sous la pression des précédentes? Une hypothèse qui a cours : on se demande si les pays, qui ont empilé des déficits monstrueux pour venir au secours de leurs secteurs financiers respectifs, seront en mesure de financer leurs dettes dans les marchés nationaux et internationaux. Déjà, l’Allemagne a connu deux ratés dans sa tentative d’émettre ses obligations gouvernementales…

On verra en temps et lieu quelles quantités de pertes additionnelles l’engin des dérivés va déglutir si d’autres cartes du château s’écroulent. Mais une chose est certaine : oubliez toutes les explications causales de la crise (bulle immobilière crevée, retrait des consommateurs, etc.). La crise actuelle n’a qu’une cause : l’engin détraqué des produits financiers dérivés. Il faudra bien un jour attaquer directement le monstre au lieu de l’alimenter systétiquement comme le font à l’heure les gouvernements.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Santé: le Journal de Montréal induit en erreur ses lecteurs

François Richard pour le magazine Reflet de Société

Dossiers Médias et publicationSanté et Protection du consommateur

image Le Journal de Montréal publie dans son édition d’aujourd’hui un dossier sur les soins de santé cubains comportant d’importantes lacunes. L’article porte sur le tourisme médical et on peut y lire les témoignages de Québécois qui se sont rendus à La Havane afin de se faire opérer pour une rétinite pigmentaire. Cette maladie génétique de l’oeil cause la cécité et est, selon les données médicales disponibles, incurable. Pourtant, l’auteur du dossier, Éric Yvan Lemay, ne fait aucunement mention du caractère controversé du prétendu remède cubain à cette maladie.

Une opération dénoncée par les médecins

Je travaille présentement sur ce dossier dans le cadre d’un article pour le magazine Reflet de Société. Durant mes recherches j’ai pris connaissance des critiques sévères des ophtalmologistes québécois à l’endroit de l’opération offerte à la clinique cubaine mentionnée dans l’article du Journal de Montréal. L’efficacité du traitement n’a jamais été scientifiquement démontrée. Les étrangers se rendant à Cuba risquent donc de dépenser des dizaines de milliers de dollars en pure perte, voire d’aggraver leur état de santé.

Le Journal de Montréal se contente pourtant de présenter des témoignages de gens satisfaits du traitement qu’ils ont reçus. Le lecteur non-averti aura l’impression que l’opération est bénifique et sans danger, sans qu’il n’ait pu bénéficier d’un point de vue divergent afin de réfléchir de façon plus critique à la question.

Des témoignages sincères

Je ne mets pas en doute la véracité des témoignages publiés dans le Journal de Montréal. J’ai d’ailleurs moi-même interrogé certaines des personnes qui y sont citées et je peux témoigner de leur bonne foi et de leur crédibilité. Je crois toutefois qu’il était du devoir de l’auteur de présenter l’autre côté de la médaille. Les témoignages ont une valeur et méritent d’être considérés, cela dit, les recherches scientifiques aussi.

Publier un quotidien en l’absence de journalistes comporte des risques. Comme celui de ne pas faire les recherches appropriées avant de publier un dossier qui pourrait induire des gens en erreur.

Un article portant sur le traitement de la rétinite pigmentaire offert à fort prix dans une clinique cubaine sera publié dans l’édition de juin de Reflet de Société.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Cet homme est un danger pour le Quebec

Pure coïncidence, hier matin quand j’ai publié mon blogue sur le Canadien de Montréal, je n’avais pas encore été informé que le club que tant de Montréalais idolâtrent était à vendre. Quant à moi, on pourrait bien vendre la concession aux États-Unis, ça ne me ferait pas brailler car il y a longtemps que cette formation n’est plus représentative du peuple québécois francophone.
Fin du préambule. Je voulais plutôt aujourd’hui vous entretenir de la grande opération de séduction des Québécois entreprise en fin de semaine par Michael Ignatief. Le monsieur dont les sourcils en bataille ont été taillés et coiffés par des professionnels de l’image est venu nous dire à quel point il nous aime. Entouré de ses bouffons de service, il a raconté son attachement au pays où il a habité quand il était plus jeune…et qu’il a quitté aussitôt qu’il a pu le faire…Je suis entièrement d’accord avec Pierre-Luc Bégin, des Éditions du Québécois, qui a publié l’an dernier un livre intitulé Michael Ignatief, un danger pour le Québec.
Pourquoi ? Parce que sous son masque charmeur, le prétendant porte un lourd passé de propos anti nationalistes québécois, même s’il fait actuellement tout pour les faire oublier.
N’oublions jamais que l’homme qui se réclame des nôtres a fait la majeure partie de sa carrière aux États-Unis dont il a toujours admiré l’impérialisme. D’ailleurs, ne s’était-il pas officiellement prononcé en faveur de la guerre en Irak, ce à quoi s’opposait la majorité des Québécois ?
Non, faites attention, l’homme est prêt à tout pour arriver à ses fins en remettant le parti libéral fédéral au pouvoir avec la promesse d’être ouvert aux aspirations québécoises. Ouvert mon oeil ! Il déteste nos aspirations à la souveraineté et entend bien les combattre comme ses prédécesseurs l’ont fait.
Le Monsieur aura beau jouer les Casanova pour conquérir le coeur de « la belle province », il n’en demeure pas moins qu’il n’arrivera pas à me faire oublier tous les actes criminels commis par ses collègues lors du dernier référendum.
Actes pour lesquels seuls quelques zozos ont été punis, leur commanditaires étant bien à l’abri derrière la forteresse du Conseil privé.
Je serais porté à dire, comme pour Sabia: Michael go home !

Un petit aparté pour vous partager mon exaspération devant le langage que j’entends cent fois par jour à la télévision. Que ce soient les animateurs ou les simples citoyens, ils emploient à
tour de bras l’expression ÇA L’A pour exprimer cela a ou encore ça a. De grâce arrêtez de m’écorcher les oreilles. Je n’en peux plus.

PIERRE SCHNEIDER

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Classé dans Actualité, Pierre Schneider

Y’a pas que l’économie qui est malade

Par lutopium – Lors de sa conférence de presse de mardi dernier, Barack Obama donnait l’image d’un président sur la défensive. On semble lui avoir donné une mission: justifier le sauvetage des banques américaines en tentant de persuader le peuple qu’il faut absolument que ces institutions soient soulagées des produits toxiques. J’ai eu l’impression qu’on s’efforçait de convaincre les téléspectateurs que la guérison des banques est impossible sans le financement public.

La santé des citoyens semble recevoir un traitement complètement différent. Alors qu’en période électorale, les démocrates avaient promis l’accessibilité aux soins de santé à tous les américains, tout laisse croire que le pays le plus puissant du monde soit incapable de plier les genoux devant les lobbies des compagnies d’assurance et ceux des prestataires de soins privés.

D’ailleurs, lors de son passage à l’émission quotidienne de Gérard Fillion à RDI, le directeur du magazine Harper’s, John McArthur, nous rappelait que les solutions proposées par le président Obama visaient essentiellement à faciliter l’accès aux assurances privées pour les quelques 90 millions d’américains qui n’ont aujourd’hui aucune couverture médicale. Lors de cette excellente entrevue mais beaucoup trop courte, McArthur a mentionné qu’il n’y avait rien de surprenant dans l’approche démocrate, considérant que les compagnies d’assurances ont donné plus de 150 millions aux deux partis politiques l’an dernier. Les lobbies de la santé sont omniprésents à Washington et l’accès aux services hospitaliers n’a rien de reluisant pour les prochaines années.

C’est à se demander pourquoi certains militants de la droite politique québécoise et canadienne nous cassent encore les oreilles avec l’idée de privatiser les soins de santé et de faciliter la compétition entre les fournisseurs de services. Un nombre grandissant de citoyens devenus consommateurs croient dur comme fer que l’entreprise privée fera mieux et que tous les problèmes seront règlés comme par magie.

N’oubliez pas qu’il faudra souscrire à une assurance privée si vous désirez être remboursé pour les services rendus par les cliniques, spécialistes et hôpitaux privés. N’oubliez pas que votre employeur devra réduire votre salaire de quelques centaines, voire milliers de dollars pour rembourser les primes exigées par ces assureurs. N’oubliez pas que les compagnies d’assurances seront présentes sur la première ligne de triage et décideront si vous avez droit ou non au traitement que vous aurez ciblé. N’oubliez pas que vous devrez payer une franchise avant d’obtenir les services et que vos dépenses annuelles seront plafonnées.

Comme le mentionnait si bien Éric Caire lors de sa première sortie comme candidat à la chefferie de l’ADQ: il faut rompre avec l’amateurisme. Alors, soyons sérieux et conservons notre système public et n’hésitons pas à y injecter le financement nécessaire. Si notre gouvernement peut investir 300 millions dans la rénovation d’un casino et un autre 267 millions pour offrir une nouvelle salle de concert symphonique à notre aristocratie montréalaise, il ne devrait pas hésiter à financer adéquatement notre système de santé afin d’assurer notre bien-être. Y’a pas que les banques qui sont malades…

Illustration: Scientific American – Flickr

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Classé dans Actualité, économie, Lutopium, santé

Laliberté de donner

guy-laliberte-argentÀ Tout Le Monde En Parle, dimanche dernier, on a su que Guy Laliberté donnait 100 millions sur 25 ans pour sa fondation One Drop. Super! C’est tout à son honneur, mais je me suis quand même demandé ce que ça représentait, si on comparait ça avec une « fortune », disons, plus modeste.

Premièrement, Guy. Une fortune d’environ 1 milliard 700 millions. Donc, pour lui, 100 millions, ça représente environ 5,9% de sa fortune. Et si on répartit ça sur 25 ans, ça donne environ 0,2%, soit 4 millions par année.

Si on fait une comparaison avec une fortune de 100 000 $, ça donne un don de 5900 $ qui, réparti sur 25 ans, donne un total de 236$ par année…

J’en parle parce que sur l’écran de télé, ça donnait l’impression d’être de l’héroïsme de sa part. Et c’est l’ordre de grandeur qui donne cette impression, mais il n’en est rien, comme vous pouvez le constater. Pour le dire crûment, Guy Laliberté s’est seulement ramassé du capital de sympathie sur le plateau de TLMEP à peu de frais (selon un barème de milliardaire) à mon avis. Et tout cela, sans vouloir dénigrer le travail qu’il fait avec One Drop, ni dénigrer la cause de l’eau. (Et ça ne serait pas bien bien gentil de ma part de ne pas ajouter qu’il donne 1% de sa fortune aux oeuvres du Cirque du Soleil : donc, à notre niveau de 100 000$, un total de 1236 $ par année.)

Ce qui me revient en tête le plus avec tout ça, c’est qu’on essaye du côté de la droite de nous faire croire que la charité et la philanthropie débarrassées des griffes fiscales étatiques sont la solution ultime pour sauver le monde. À ce compte, plus il y aura d’hyper-riches, moins il y aura de fonds injectés pour régler les divers problèmes puisque d’infimes pourcentages de fortunes immenses réussissent à émouvoir le public. Cela dit tout à fait gratuitement, sans avoir fait au préalable de recherche sur leur générosité (y’a un journaliste dans la salle pour faire cette recherche?). Mais mon petit doigt me dit que ça doit ressembler pas mal à ce que le créateur du Cirque du Soleil donne, exception faite de Bill Gates et sa fondation (quoique, en lisant sa fiche sur Wikipédia, j’ai vu qu’on fait ressortir une forte critique de la direction financière de sa fondation…).

Allez Guy, t’es capable de donner au moins un quart de ta fortune en 25 ans, il te restera encore plus d’un milliard!

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Six ans plus tard, l’Irak toujours sous occupation militaire

Il y a maintenant six ans, le 20 mars 2003, commençaient à pleuvoir les premières bombes de la liberté et de la démocratie sur Bagdad. L’administration Bush avait tenté de lier l’Irak de Saddam Hussein aux évènements du 9/11 ainsi qu’à l’Al Qaïda, en plus d’accuser l’Irak de posséder des armes de destruction massive avec la capacité de lancer une attaque sur Londres en 45 minutes, selon les déclarations de Tony Blair. À cela s’ajoutera les affirmations mensongères, mais combien spectaculaires et effroyables souvent, répétées par Bush, Cheney, Rumsfeld et Rice comme quoi l’Irak cherchait à se procurer la bombe nucléaire, constituant une menace à la sécurité des États-Unis.

Pour ce qui est de Tony Blair et de son ancien gouvernement, en 2004 Lord Hutton les avait blanchit des accusations qui pesaient alors sur eux voulant que les renseignements avec été manipulés pour ouvrir la voie à la guerre contre l’Irak.

Mais au début du mois de mars 2009, un mémo de l’ancien expert en défense du Cabinet Office, Desmond Bowen, montrait qu’il était en désaccord avec l’affirmation que Saddam représentait une menace immédiate. Le mémo datant de septembre 2002 et écrit pour le Joint Intelligence Committee révèle des commentaires sur des documents préparatoires du gouvernement dans le dossier de l’Irak.

Les experts du renseignements avaient avertis explicitement Tony Blair que la Grande Bretagne n’était pas « en danger imminent d’une attaque » de Saddam Hussein. Ce fut le mensonge du siècle.

On apprendra plus tard, non pas de la bouche des grands médiasqui ont plutôt contribué à nous vendre la guerre sans poser de questions– mais surtout par l’effort chevronné de quelques journalistes encore intègres et de beaucoup de blogueurs surtout du mouvement pour la vérité sur le 9/11, que toutes ces allégations étaient fausses.

Mais nous n’étions pas les seuls à savoir cela. Le Pentagone a publié un rapport l’an passé dans lequel ils ont fait la revue de plus de 600 000 documents irakiens confisqués lors de l’invasion américaine en 2003. Le rapport est clair : Saddam Hussein n’avait aucun lien opérationnel avec Bin Laden, ni l’Al-Qaïda, qui sont en fait tous deux des créations de la CIA. Voici ce document en format PDF.

Au sujet des connexions de l’Irak sous le régime Hussein avec Ossama Bin Laden et l’Al-Qaïda, ce mensonge ne colla pas très longtemps, car il était un fait connu qu’ils étaient en réalité deux ennemis jurés ! Le régime hautement séculaire et sunnite de Hussein était en fait l’ennemi juré d’Oussama Bin Laden, un chiite d’Arabie Saoudite avec son Al-Qaïda et leur radicalisme islamiste.

En ce qui a trait à la supposée poursuite de l’arme nucléaire et les tentatives d’acheter de l’uranium en Afrique, le rapport avait été plagié du travail d’un étudiant datant de plusieurs années et cette affaire a donné lieu à la divulgation illégale de l’identité de l’agent de la CIA Valérie Plame, tout un scandale en soi.

Voici ce qu’en dit Wikipédia :

« * février 2002 : à la demande de la CIA, un ancien ambassadeur, Joseph Wilson, est envoyé au Niger pour enquêter sur un éventuel trafic de matériau nucléaire avec l’Irak. Il s’agissait de prouver que l’Irak de Saddam Hussein avait bien essayé de se procurer de l’uranium pour construire une arme nucléaire. Après enquête, Joe Wilson n’a rien trouvé confirmant cet allégation. Pire, il a prouvé que les documents sur lesquels se basait l’administration Bush étaient des faux (voir Scandale du Nigergate). »

« * 28 janvier 2003, lors de son discours sur l’état de l’Union, le président Bush fait référence au Niger pour défendre son plan de renversement du gouvernement de Saddam Hussein. »

« * 6 juillet 2003 : Joseph Wilson, dans le New York Times, déclare ce que je n’ai pas trouvé en Afrique. « Si mes informations ont été ignorées parce qu’elles ne correspondaient pas à des idées préconçues sur l’Irak, alors on peut légitimement faire valoir que nous sommes entrés en guerre sous de faux prétextes ». »

« * 14 juillet 2003 : plusieurs journalistes divulguent progressivement l’identité de son épouse. Cooper travaille pour Time Magazine et Judith Miller pour le journal The New York Times, alors que Robert Novak tient une chronique publiée par différents journaux. Dans l’une de ses chroniques, Robert Novak révèle que Joe Wilson, un ancien ambassadeur qui s’est opposé publiquement à la guerre en Irak, a pour épouse une agente secrète de la CIA, Valerie Plame. C’est la première fois que la couverture de celle-ci est ainsi « grillée ». Par la suite, Cooper et Miller enquêtent sur l’agente, mais seul Cooper publie quelques lignes sur elle, sans toutefois la nommer. Plusieurs journalistes estiment que la publication du nom est destinée « à discréditer ou à punir le mari de Plame »[1]. »

« * 7 avril 2006 : le président George W. Bush est mis en cause personnellement pour la divulgation d’informations secret-défense. Le procureur a en effet remis à la Cour fédéraledistrict de Columbia une réponse écrite, rendue publique jeudi 6 avril 2006. En juillet 2003 M. Libby aurait fait « fuiter » des informations à plusieurs journalistes pour tenter de sauver la crédibilité des justifications avancées par l’administration Bush pour renverser Saddam Hussein. Dick Cheney aurait dit à son chef de cabinet que le président l’avait « spécifiquement autorisé à révéler certaines informations ». M. Libby a alors contacté la journaliste Judith Miller du New York Times pour lui expliquer que Saddam Hussein poursuivait « activement » sa quête d’uranium et de bombe atomique selon un rapport récemment rédigé par la CIA en octobre 2002. Il nie cependant être celui qui a livré l’identité de l’agent Valerie Plame, un crime selon les termes d’une loi sur la protection des agents secrets de 1982. »
« * 12 juin 2006 : Karl Rove apprend qu’aucune accusation ne sera retenue contre lui.[1] »

« * 12 juillet 2006 : Bob Novak dévoile que Karl Rove était une de ses sources.[2] »

« * 28 août 2006 – 7 septembre 2006 : la première source de Robert Novak était en réalité Richard Armitage, l’ex-secrétaire d’Etat adjoint américain. »

En ce qui a trait aux armes de destruction massive, les inspecteurs de l’ONU savaient déjà qu’il n’y en avait plus depuis 1991, date de la Première Guerre contre l’Irak sous George H.W. Bush père. L’actuel président Bush a dû d’ailleurs admettre publiquement qu’il n’y avaient pas aucune arme chimique ni biologique en Irak. Cela ne devrait pas surprendre, surtout dans le contexte où Saddam Hussein fut à l’origine un homme de la CIA, et que dans les années 80, au sommet de la guerre Iraq-Iran et des utilisations d’armes biologiques et chimiques par ces deux pays, Rumsfeld était à Bagdad pour serrer la main de Saddam et apporter de l’aide militaire, stratégique et aussi pour vendre de ces armes biologiques et chimiques. Le but des États-Unis était alors de déstabiliser l’Iran.

Alors il est clair que cette guerre contre l’Irak fut vendue à grand coup de mensonges volontaires, le tout rapporté docilement par les médias traditionnels. Mais ça va encore plus loin: Bush avait planifié la guerre en Irak avant même les attaques du 11 septembre 2001, dix jours seulement après avoir volé les élections en 2000. Ceci est documenté et voici ceci en guise d’exemple :

YouTube – Buried 60 minutes interview

http://www.youtube.com/watch?v=inyCkCvqRO0

Pour ceux qui sont toujours dans le doute, il faut lire le PNAC , le livre de Zbigniew Brzezinski The Grand Chessboard et A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm. Ce dernier document fut élaboré par Israël et a influencé la politique étrangère américaine dans la décision d’aller en guerre contre l’Irak, fait qui a été soulevé par certains proches de l’ancienne administration Bush, comme Philip Zelikow qui déclara ceci en 2002 :

”Why would Iraq attack America or use nuclear weapons against us ? I’ll tell you what I think the real threat (is) and actually has been since 1990 — it’s the threat against Israel,” Zelikow told a crowd at the University of Virginia on Sep. 10, 2002, speaking on a panel of foreign policy experts assessing the impact of 9/11 and the future of the war on the al-Qaeda terrorist organisation.

”And this is the threat that dare not speak its name, because the Europeans don’t care deeply about that threat, I will tell you frankly. And the American government doesn’t want to lean too hard on it rhetorically, because it is not a popular sell,” said Zelikow.

That was ”a perfectly absurd expenditure unless you were going to ride out a nuclear exchange — they (Iraqi officials) were not preparing to ride out a nuclear exchange with us. Those were preparations to ride out a nuclear exchange with the Israelis”, according to Zelikow.

”Don’t look at the links between Iraq and al-Qaeda, but then ask yourself the question, ’gee, is Iraq tied to Hamas and the Palestinian Islamic Jihad and the people who are carrying out suicide bombings in Israel’ ? Easy question to answer ; the evidence is abundant.”

La participation du Canada depuis le début de la guerre en Irak

Contrairement à la croyance populaire, et possiblement à votre grand étonnement, le Canada participe à la guerre d’agression de Irak depuis le tout début. Le 25 mars 2003, durant le bombardement “shock and awe” de l’Irak, l’ambassadeur US à ce moment-là, Paul Cellucci, déclarait que “…ironiquement, les navires de guerre canadiens, avions de et personnel… vont apporter plus de support à cette guerre directement… que la plupart de 46 pays qui supportent pleinement nos efforts là-bas.”

Une semaine plus tard, c’était le tour de l’ancien Secrétaire de l’État Colin Powell qui expliquait qu’ils avaient une coalition de volontaires qui avait accepté publiquement d’être inclus sur une telle liste, et qu’il y avait 15 autres nations qui, pour une raison ou pour une autre, ne souhaitaient pas être nommée, mais qui voulait quand même supporter la coalition. Le Canada était, et est toujours le principal membre de ce groupe. Pour plus de détails sur tous les effectifs et équipement militaire, en plus de l’aide stratégique et de soutient, veuillez consulter cet article et celui-ci.

Il ne faudrait surtout pas se méprendre sur la nature de la guerre en Afghanistan dans toute cette histoire. Il s’agit bel et bien d’une seule et même guerre avec l’Irak, classée sous la rubrique des guerres contre le terrorisme, suite aux évènements du 11 septembre 2001, alors que George Bush avait déclaré au reste de monde “c’est soit que vous êtes avec nous, ou que vous êtes avec les terroristes”. Pas longtemps après, on apprendra qu’il avait des communications avec Dieu :

L’un des délégués, Nabil Shaas, à l’époque ministre des affaires étrangères a rapporté : “le Président Bush nous a dit à tous : “Je suis investi d’une mission par Dieu”. Dieu m’a dit : “George, va combattre ces terroristes en Afghanistan”. Et je l’ai fait. Puis Dieu m’a dit : “Georges va mettre fin à la tyrannie en Irak. Et je l’ai fait”.

Bush a poursuivi : “Et maintenant, à nouveau, je sens venir à moi la parole de Dieu : “donnes aux Palestiniens un Etat et aux Israéliens la sécurité et apportes la paix au Moyen-Orient”. Et, par Dieu, je vais le faire”. – Source

Si nos troupes canadiennes sont là-bas, ce n’est que pour libérer des troupes américaines pour le front en Irak et contribuer à l’agenda impérialiste de l’axe anglo-saxon.

Les coûts de la guerre en Irak et en Afghanistan

Les coûts envisagés, le nombre de troupes et la période de temps requis pour mener à terme leur “mission” furent tout aussi faussés que le reste des planifications originales. Des hauts fonctionnaires de l’administration Bush en 2002-2003 calculaient que l’invasion et la reconstruction de l’Irak coûteraient entre 60 et 100 milliards de dollars, et au plus 200 milliards, mais le conseiller économique de Bush qui est arrivé à cette marque de 200 milliards, Larry Lindsey, fut mis à la porte tout en riant de lui. Paul Wolfowitz, alors secrétaire adjoint à la Défense, était en faveur du 60 milliards comme estimation.

Ils étaient astronomiquement loin de la réalité. Six ans plus tard, on constate qu’il aurait fallu le double des soldats ; et le prix de cette guerre vient tout juste de passer la marque des 600 000 000 000$USD. Les coûts à long terme sont évalués entre 3 et 7 trilliards. Le pays est contaminé à jamais d’uranium appauvri radioactif, déployé par milliers de tonnes par les troupe américaines.

Chaque semaine, la guerre en Afghanistan et en Irak coûte plus 3,5 milliards de dollars.
Pour vous donner une idée, le budget militaire du Canada était de 14,1 milliards pour l’année complète de 2006 !

Les femmes irakiennes plus que jamais opprimées

Une autre des raisons d’envahir l’Irak était la condition des femmes. Mais sont-elles mieux aujourd’hui que sous le règne de Saddam ? Il se trouve que non. Sous le régime hautement séculaire de Hussein, les femmes avaient droit à l’éducation, et pouvaient devenir docteurs, professeurs et même travailler pour le gouvernement. Maintenant, elles se font tuer par des milices pour ne pas observer les lois strictes islamiques. 82% des 2,4 millions des réfugiés qui sont en déplacement en Irak à cause de la violence sont des femmes et de jeunes enfants âgés de moins de 12 ans. Ceci ne compte pas les 2 autres millions de réfugiés qui ont fuit le pays.

Selon le Ministère de l’Éducation de l’Irak, c’est plus 70% des jeunes femmes et filles qui ne vont plus à l’école par peur de représailles. Voir l’excellent article de Dahr Jamail et celui-ci. L’électricité est intermittente et les pénuries de gaz sont fréquentes dans ce pays riche en pétrole. L’eau n’y est pas potable, tel que le témoigne la réalité même des soldats américains. Mais le plus affligeant, c’est le nombre de personnes innocentes qui y ont laissé la vie, ou qui ont perdu des membres de leur famille, ou encore, qui furent blessées. Selon les études et estimations les plus rigoureuses, les chiffres tournent autour de 1 300 000 de morts reliées directement ou indirectement à l’occupation de l’Irak. Même en prenant le nombre le plus conservateur, on en arrive à plus de 400 fois le nombre de victimes du 9/11. Imaginez un 9/11 se produisant à tous les jours pendant quatorze mois. Que’est-ce qu’on ferait pas pour libérer un peuple et leur amener la démocratie. On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs.

On sait tous maintenant que la torture a été autorisée au plus haut échelons de l’ancien régime Bush.

Les autorités américaines poussent les professeurs à changer les livres d’histoire et à occulter certains aspects de l’invasion depuis 2003.

Il semble assez clair que toute cette entreprise est gravement erronée et que des comptes doivent être rendus, des gens tenus responsables, et ce, au plus haut échelon. Avec environ 130 000 mercenaires privés aux côtés des troupes régulières de l’armée américaine, il y a une sérieuse dérape du concept de la guerre vers le privé et hors de tout cadre juridique international faisant en sorte que l’Irak se trouve aujourd’hui face à une sérieuse crise humanitaire et un pays ravagé et pollué à l’uranium appauvri radioactif pour plus de 4,5 milliards d’années, ce qui continue de causer des cancers, maladies dégénératives et déformations chez les nouveaux nés.

Il est maintenant temps de poursuivre tous ces politiciens et médias pour crimes de guerre et crime contre l’humanité. Dire que la Canada a laissé Bush entrer au pays pour le laisser prononcer une conférence à Calgary dernièrement.

François Marginean

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Classé dans Actualité, François Marginean

JURY TEAM: une nouvelle démocratie

Un lecteur anglais m’a passé un courriel, hier, pour me parler de Sir Paul Judge et de son projet. Sir Paul est le type même de ces hommes d’affaires anglais – Public Schools, « upper class », cricket,  » We will never surrender « …- qui vont de succès en succès sans avoir l’air de s’échiner, seulement parce que ni eux ni persone ne doutent qu’ils ne soient supérieurs.

Ils sont insupportables, mais on les aime bien, parce qu’ils sont flamboyants, un peu excentriques et que sans eux et autres Philéas Fogg, être riche apparaîtrait d’un mortel ennui.

Eux,ils ne s’ennuient jamais. Celui dont nous parlons ici a fait son fric dans l’alimentation (Cadbury, puis Premier Brands), a fait une virée en politique pour le parti Tory où il n’a reçu que des éloges, s’est offert le divorce médiatisé sans lequel aujourd’hui un homme célebre n’est pas tout à fait un gentleman – à moins que ce ne soit le contraire – puis s’est consacré surtout au mécenat.

Une vie bien remplie et rien de vulgaire. Il y a trois jours, Sir Paul qui ne doute de rien a décidé de changer la politique au Royaume-Uni. La démocratie est devenue un vain mot. Le peuple n’est plus représenté. Action !

Le peuple ne se reconnait pas dans les partis politiques ? On va créer un parti – JURY TEAM – qui n’aura pas d’autre programme que de faire élire des députés indépendants, lesquels sortiront directement du peuple .Ils en connaissent les aspirations. Ils brasseront la cage dans le sens de ce que le monde veut et de ce que la situation exige. Plus de députés inféodés à des partis politiques: des députés sans allégeance…

Ceux qui ont lu un peu sur mon site vont reconnaitre la « Démocratie contractuelle » dont j’ai beaucoup parlé il y a déjà longtemps, sur le Web, sur tous les blogues, en conférences, en commission parlementaire et ailleurs.

Entre Jury Team et la DC, le but visé est le même, le processus original de sélection des candidats est le même… On verra jusqù où iront les similitude, mais plus il y en aura, plus je serai heureux.

Si Jury Team, qui va présenter des candidats en Grande Bretagne pour les prochaines élections au Parlement Européen, a un peu de succès, on peut être sûr que Sir Paul mettra le paquet – et il l’a ! – pour percer aux élections générales.

Si cette idée s’impose en Angleterr, elle sera vite reprise ailleurs, car la démocratie déçoit partout; c’est ce que 2 millions de Francais sont descendus hier dans la rue pour dire à leurs gouvernants.

Un jour on le dira ici aussi, au Québec. Ce qui me fera encore plus plaisir, car le plaisir qu’on peut tirer à diffuser des solutions, c’est de les voir régler des problème… et préférablement chez soi.

Mon correspondant anglais s’étonne que je n’aie pas mis les efforts qu’il aurait fallu pour que se développe au Québec, ce projet qui semble tout à coup s’imposer comme une évidence et être bien facile à réaliser.

Je ne l’ai pas fait,Tommy, d’abord parce que je n’ai pas le profil de Sir Paul et que je n’y serais pas parvenu; mais, aussi, parce que si j’avais consacré la moitié de mon temps à travailler à la réalisation de mes idées… il y a la moitié de mes idées que je n’aurais pas eu le temps d’énoncer. A chacun son boulot.

Il y a un temps pour chaque chose. Maintenant, c’est le temps de changer la démocratie. Go Jury Team !

God-speed, Sir Paul

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard