Questions d’habitudes

Hier, ma conjointe m’a posée une question et il s’en est suivi une bonne discussion à laquelle je me réfère pour écrire ce billet. À la base, cela est en lien avec une dame de l’âge d’or que l’on connaît bien, et qui a de gros problèmes de santé. Elle souffre de maux en rapport avec ses poumons et elle est branchée continuellement sur une machine à oxygène. Son médecin lui a sommé d’arrêter de fumer, elle a tenu le coup pendant un certain temps, a recommencée, mais hier elle est repartie à l’hôpital pour une deuxième fois depuis qu’elle a recommencée…

Alors, la question c’est de savoir si on devrait commencer à faire payer les gens pour les soins de santé, dans le cas où ce sont de mauvaises habitudes qui les rendent malades. Subjectivement, nous avons arrêté de fumer et changeons nos habitudes alimentaires, entre autres, pour améliorer nos chances d’être en santé le plus longtemps possible, et pour minimiser les chances d’être un poids pour la société, etc., mais objectivement, on ne peut pas le regarder de cette manière.

Ce que j’ai toujours pensé, c’est que le tabagisme est un problème culturel, point. Alors, comment pointer du doigt quelqu’un qui est pris par une addiction physique et psychologique, même si aujourd’hui les campagnes de dénigrement de cette culture vont bon train? Il n’y a que la bonne volonté comme moteur de changement, et ce n’est pas donné à tout le monde de voir le changement d’habitude comme un défi positif. Et encore moins de voir d’un bon oeil l’hypothétique, l’incertitude, dans cette quête de l’amélioration de sa santé.

Ça me fait penser à un reportage au Téléjournal. On y présentait une étude scientifique qui démontre un « lien entre la consommation de viande rouge et l’accroissement du risque de mortalité. » Au début, on voit un homme, bien joufflu, répondre à une vox populi :

— La viande rouge c’est bon en maudit. Je pense que ça fait partie de notre quotidien. Je changerai pas à cause des études… c’est plein d’études anyway astheure!

C’est écrit dans le ciel que cette personne avec cette attitude — et possiblement fumeur, se gavant sûrement de sel et de sucre — va nous coûter la peau des fesses collectivement pour ses soins de santé à la brunante de sa vie — et peut-être même bien avant. Et c’est à la vue de ce genre d’individu que me vient le désir de le voir payer de sa poche, de nous voir donner complètement le système public de santé aux dents du loup privé!

Mais non, on ne peut pas se baser là-dessus pour faire cette réflexion, parce que, tout comme le tabagisme, ces habitudes sont très culturelles, surtout ici, en Amérique, dans le cas de la viande rouge. Si on extrapole, est-ce que c’est trop fort de penser que toutes ces habitudes, qui nous paraissent aujourd’hui majoritairement mauvaises, viennent du fait de la conservation des aliments qui, anciennement, passait par le sel, le sucre et le gras? Sans oublier les traditionnels repas hyper caloriques qui servaient bien nos ancêtres ruraux. Donc, des habitudes qui étaient bonnes et qui sont devenues mauvaises avec le temps. Et même, encore plus que la donnée culturelle, que ces goûts sont inscrits en nous génétiquement? Surtout quand on remarque les avancées scientifiques dans le domaine de la génétique et les preuves que les gènes sont modifiées en cours de vie par les interactions avec l’environnement, tant du côté physique que psychologique.

C’est comme si notre culture, nos moeurs n’étaient pas en phase avec la réalité, qui est aussi le résultat d’un amalgame d’évolution culturelle. En regard de tout ça, toute la propagande en matière de santé me semble plus acceptable malgré le fait qu’elle est irritante, autant pour ceux qui l’acceptent positivement que négativement : quand tu fais déjà des efforts, ça devient lassant de te le faire répéter, et encore plus quand tu t’en contrefous… Sinon, comment s’y prendre personnellement, comme avec l’homme cité plus haut, pour influer sur l’attitude? Pour le cas de la dame dont je parle en début de billet, nous n’y sommes jamais résolus… En espérant que l’espoir de moins de souffrances lui donnera le coup de pouce pour suivre les conseils de son médecin. S’il n’est pas déjà trop tard.

(Image : David Asch)

87 Commentaires

Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé, santé

87 réponses à “Questions d’habitudes

  1. Aimé Laliberté

    Cher Cabochon,

    Peut-être que tu n’a pas lu mon message attentivement, mais je ne vote pas. Voter signifie que je confie un mandat à quelqu’un pour me représenter et me gouverner, alors que je suis un adulte capable de me gouverner moi-même.

    Personne n’a autorité sur moi, sauf moi-même, donc pour le devoir du citoyen, faudra repasser.

    Ceci ne veut pas dire que je n’aide pas les pauvres ou mon prochain ou quiconque a besoin d’aide, mais je ne prends pas mes instructions d’un faux gouvernement qui n’a qu’une autorité apparente et non réelle.

    Sans doute que tu ne comprends pas, mais un jour peut-être tu saisira le sens véritable de mon propos.

  2. @MBL :

    Mon cher, si l’État ne limitait pas les admissions en médecine, il n’y aurait pas de pénurie. Si l’État ne fermait pas des étages complets, il n’y aurait pas d’attente à l’urgence. Si l’État payait des infirmières pour opérer le soir et la nuit et ouvrait plus de salles d’opération le jour, il n’y aurait pas d’attente pour les chirurgies. Si l’État ne mettait pas de PREM, c’est de dire de quota de nouveaux médecins pouvant travailler en ville, il y aurait plus de médecins en ville. Etc. Etc. Des milliers d’exemples du genre.

    Qu’est-ce que le Collège vient faire là-dedans… Si je pouvais m’en passer, je le ferais volontiers. C’est l’État, dans sa loi, qui l’oblige. C’est dans le code des professions. Ce Collège nous oblige et nous surveille de milles et uns principes moraux, nous traite comme des petits enfants, « pour notre bien et celui des patients ». Un mal nécessaire, sans doute. Les infirmières ont leur propre corporation qui fait la même chose et s’assure que seules les infirmières font le travail d’infirmières, pour éviter les charlatans. Aimeriez-vous qu’un non architecte construise un nouveau pont Jacques-Cartier ? Aimeriez-vous qu’un non avocat vous défende si l’on vous arrête ? Aimeriez-vous qu’un non pilote d’avion vous amène d’un pays à l’autre en avion ? C’est quoi l’idée de vouloir que des non médecins pratiquent la médecine ??? Une infirmière clinicienne ne sera jamais médecin. Je travaille avec elles, je les apprécie, mais je vois la différence, et elles le savent, elles savent leurs limites. Elles ont besoin du médecin quand les cas sont plus complexes. Même chose pour les sages-femmes qui ont besoin du médecin en cas de complications.

    Idéalisation les médecins du Sud ? Aux USA ? Nous avons les mêmes livres d’étude, la même formation, alors pourquoi les idéaliser ?

    «Surtout pour ceux qui entourent les médecins, moins payés, peu écoutés et tout aussi importants, sinon plus.»

    …Bien sûr, quelqu’un qui a un salaire moindre vaut plus, c’est évident… Pourquoi ces puériles comparaisons… Du beau judéo-chrétien, de beaux principes communistes.

    «On remet rarement en question ce qu’ils [les médecins] affirment et décident.»

    ??? Le médecin n’affirme et ne décide rien, sauf en cas d’urgence, lorsque le patient est inconscient. Sinon, il s’entend avec le patient, c’est un contrat tacite, la base de la médecine… Il s’assure de la compréhension et de l’accord du patient à chaque fois. Rares sont aujourd’hui les paternalistes, sauf peut-être de vieux docteurs.

    Cher monsieur, vous parlez des prescriptions d’antidépresseurs. Je suis entièrement d’accord avec vous, il y a trop de prescriptions et je ne suis pas convaincu de leur efficacité. Mais croyez-vous que ce soient les médecins qui courent après les patients pour leur en donner ? Regardez les publicités des compagnies pharmaceutiques qui s’adressent aux patients. Les patients le demandent, comme des antibiotiques ! Ils veulent des pilules pour diminuer leur stress ! Pour dormir ! Pour être plus performants ! Parce qu’ils ont une déprime ! Ce sont les médecins qui résistent, qui proposent autre chose sans succès ! Combien de fois un patient a refusé mes conseils d’aller voir un psychologue et m’a demandé à la place une pilule ! Vous prenez le problème à l’envers ! Je hais prescrire des pilules. Je conseille toujours l’exercice et la saine alimentation, eux, ils me demandent une pilule pour maigrir ! C’est un problème de société.

    «Holistique», le beau mot à la mode. Je vous inviterais à passer une semaine avec moi si ce n’était de la confidentialité…

    Le cas de vol de dossier en était bien un. Le dossier appartient au médecin qui y consigne ce qu’il veut et comment il le veut, comme aide-mémoire pour la prochaine visite du patient ou pour le prochain collègue qui ne connaît pas le patient. Seules les informations qu’il contient appartiennent au patient qui n’a le droit qu’à des photocopies sur demande et qu’il doit payer. C’est écrit dans la loi. Renseignez-vous plutôt que de dire des coquecigrues.

  3. Aimé Laliberté

    Vincent …

    Vous soulevez plusieurs faits pertinents. Les professionnels de la santé travaillent dans des conditions très difficiles.

    Suis-je le seul à penser que l’on devrait investir dans la formation de jeunes médecins et de personnel infirmier et de nouveaux équipements, avant d’investir des milliards pour de nouveaux hôpitaux?

  4. Aimé Laliberté

    Triste nouvelle….

    Il semblerait que la Colombie-Britannique sera la première province à adopter le Codex Alimentarius, de façon déguisée évidemment, en  »autorisant » les naturopathes à prescrire des vitamines et minéraux, lesquels étaient jusqu’alors en vente libre, et seront donc traités dorénavant comme des médicaments.

    http://www.cbc.ca/canada/british-columbia/story/2009/04/10/bc-naturopaths.html

    Je me demande combien verront l’arnaque.

  5. « Cher Cabochon » ― Aimé Laliberté

    Mon dieu on m’insulte, on me manque de respect, qu’est-ce que cette facon de debattre ? C’est une honte, on voit tout de suite les gens qui n’ont plus de repartie ! Monsieur pretentieux rabaisse les autres en deformant leur pseudo pour mieux faire passer ses idees ! Je vais me plaindre de ce pas à Renart. Je suis choqué !

    ****************

    Bon sans rire, tu ne votes pas… et tu penses que personne n’a autorité sur toi, sauf toi-même. … oO … Ha ha ha ! Ouais, j’ai deja entendu ce discours. Sauf qu’il est faut sur tous les points. Les politiciens que tu as laissés passer en n’allant pas voter, et bien ils votent des lois eux, des lois qui influencent ta vie et ont autorité sur ta petite personne. La politique t’en bouffe tous les jours, dès que tu sors ton portefeuille, dès que tu payes une facture, dès que tu manges, que tu ailles te faire soigner ou que tu te fasses arreter par la police parce que les regles auront changées et auront autorités sur toi !

    Ah ceux qui ne votent pas, j’ai qu’une envie, c’est de leur dire tais-toi. Tu ne l’ouvres pas le jour des elections, s’il te plait, ferme-la pendant les 4 ans qui les separent.

    Imaginons un pays rempli d’ingenu comme monsieur. Ah mais il va me sortir le discours de l’autre qui traine aussi par ici : « le jour où il y aura une grosse abstention, les politiciens verront que ca ne marche pas et seront obliger de changer. » Mais oui, tu as vu les dernieres elections ? Charest majoritaire avec 23% des electeurs inscrits ! Ouais, tu peux bien te plaindre, c’est bien la seule chose que tu saches faire. Ca et esperer que d’autres fassent le boulot à ta place… heureusement.

    Et ne pense pas que tu m’agaces le moindrement du monde, non, les gens qui ne vont pas voter, c’est un soucis de moins pour moi pour faire passer mes idees… qui auront un jour autorité sur toi.

    Tu vois, le jour où le Quebec adoptera le Codex Alimentarius, parce que des branlots n’auront pas exercé leur droit de vote et leur droit de gueuler aupres de leur deputé et que par ce fait ils auront permis à des politiciens verreux et des lobbys de nous voter cette cochonerie, tu pourras fierement dire : « moi je l’ai vu l’arnaque. » Bien content pour toi, et qu’as-tu fait pour qu’elle n’arrive pas ? Rien ! Et qui payera pour cette anarque avec ces petits impots et sa petite retraite ? Toi !

    Pas autorité sur moi… Ha ha ha ! Credule en plus.

  6. Aimé Laliberté

    Cher Fanfaron,

    Merci pour cette belle leçon de civisme et de tolérance.

    Certains croient qu’ils pourront changer les choses en prenant le contrôle du système. Si c’est ton cas, vas-y fort et bonne chance.

    Ça semble te déranger beaucoup que je prétende avoir le libre choix et que je ne désire pas participer à cette mascarade appelée  »démocratie ».

    Je préfère lancer des idées pour faire penser les gens. Tu peux penser ce que tu veux. C’est ton droit. Même si je ne suis pas d’accord avec toi, et que je me moque de ton pseudo, je trouve que tu as l’insulte un peu facile.

    Puis, tu voudrais que je fasse quoi au juste pour arrêter Codex…. que je rende mon député fou avec des lettres et des courriels.

    Chacun fait sa part à sa façon… et comme tu ne connais rien sur moi, tu ne devrais pas présumer quoi que ce soit.

    Enfin, Joyeuses Pâques Paillasson.

  7. Lutopium,

    j’avoue que la solution des taxes, c’est tentant!

    Julien,

    je n’essaye pas de me défiler, mais il est clair que mon billet n’est pas un plaidoyer direct contre la gratuité des soins de santé. Je n’ai fait que soulever la question et j’accueille ton commentaire avec ouverture.

    Je ne suis vraiment pas un « athlète de la saine vie », je fais seulement un peu d’effort. Par exemple, ça m’a bien pris 10 ans pour arrêter de fumer… Y’a plus efficace!

    Sans blague, j’ai l’impression que tu penses que le but de mon billet est de faire la morale, non? Ce n’est vraiment pas le cas!

    Aimé,

    « Suis-je le seul à penser que l’on devrait investir dans la formation de jeunes médecins et de personnel infirmier et de nouveaux équipements, avant d’investir des milliards pour de nouveaux hôpitaux? »

    je lis vos commentaires qui tournent autour de l’anti-étatisme et je me dis que cette question démontre le contraire, si je comprends bien le « on », signifiant le gouvernement…

  8. Alain B.

    Dernierement ma fille de 6 ans a eu le bras fracturé,malheureuse accident a l’école,ca pris 10 heures a l’urgence,même apres avoir passé au (triage)pour qu’elle soit vue par un medecin.
    Ca fait dure en ost…,je peux vous dire que cette journée là j’avais tout le personelle hospitalier dans le c_ _…

  9. Si tu n’as pas vu l’anarchisme trainant en arriere de ses propos.

    Le type lance des idees pour faire reflechir les gens… sur Internet, voire dans la vraie vie. Si c’etait ce qui faisait bouger les choses dans notre société on le saurait.

    Au moins quand tu lis Anarcho, tu vois qu’il a compris l’importance d’aller voter pour ne pas laisser la chance à des trous d’cul d’exercer leur pouvoir sans aucune chance de pouvoir les renverser un jour.

    Ne pas aller voter au Quebec, c’est voter pour un gouvernement liberal. En effet ce parti a une base d’electeurs fanatiques qui votera quoi qu’il advienne pour le PLQ. Un faible taux de participation ne peut que les avantager. Alors pretendre aimer la liberté et supporter indirectement patapouf, faut juste avoir de la merde dans les yeux ou ne rien comprendre à notre systeme. Comme si les decisions de powercorp n’avaient pas d’autorité sur ce petit bonhomme megalo et mytho grace au Web 2.0.

    Il me fait penser à un supporter de hockey qui penserait influencer le resultat du match parce qu’il gueule, des idees aux autres, dans les gradins. Ce n’est ni un joueur, ni un coatch, ni un directeur general, ni le president du club, et comme il gueule seul dans son coin, il peut bien s’etouffer dans sa bile, tout le monde s’en fout !

    Il n’est pas le seul à penser, mais il est le seul à garder sa pensée pour lui au lieu d’en faire reellement profiter les autres, la société. A moins que ce monsieur soit une personne influente du milieu medical; Couillard, c’est toi mon grand ?, il a beau agiter ses bras et penser qu’il peut changer le monde dans son petit coin, il ferait mieux de se mettre à la production de bio-energie avec la quantité d’air qu’il brasse !

    Ouais, des megalos et des mythos ce n’est pas ce qui manque sur le web 2.0. Malheureusement, dans la vraie vie, sur le terrain politique qui decide des chemins pris par notre société, que ca soit par des groupes communautaires influents ou des militants de partis politiques, on en voit beaucoup moins tout d’un coup des gens qui se remontent les manches pour changer le monde qui les entoure. Et sachant que les travailleurs communautaires sont au courant de l’importance du vote, ainsi que les politiciens, ce monsieur ne fait partie ni de l’un, ni de l’autre. Donc son avis, qu’il pense important et influant, ne doit pas depasser quelques forums/blogs sur Internet, sa famille et son groupe d’amis… autant dire qu’il est nul et inexistant.

    Bon sang, on dirait un gamin de 14 ans qui decouvre le monde sous une naiveté puerile crasse. En pensant tous comme lui, on se retrouverait avec des resultats d’elections digne de l’Algerie !

  10. Alain B., juste pour rire, raconte-nous que ta fille a du attendre le triage pour pouvoir voir un medecin, qu’elle a naturellement attendu plusieurs heures, pour se faire dire qu’elle devait passer une radio et ensuite revenir le voir … apres plusieurs heures à l’attendre de nouveau. Comme si l’infirmiere du triage n’aurait pas pu avoir le pouvoir de l’envoyer passer directement la radio avant d’aller voir le medecin et ainsi gagner du temps et epargner deux visites à celui-ci !

    Il serait temps que les infirmieres puissent prendre ce genre de decisions. Surtout que ces decisions ont un impact negligeable sur les risques que pourraient subir un patient.

    Est-ce les medecins qui gardent trop de pouvoir sous le coude ? Est-ce le systeme de santé qui est incapable de se reformer ? Est-ce qu’on a peur de devoir les augmenter ? Bon sang, je connais des infirmieres plus competentes que certains medecins, faudrait arreter de s’en servir comme garde-malade n’ayant aucun pouvoir decisionnel ! Sutout quand il s’agit de rediriger un patient vers la radiographie !

  11. Alain B.

    @Reblochon,c’est exactement ce qui est arrivé,je CAPOTAIT,la semaine apres aussitot que je suis entré dans le departement de l’orthopediste j’ai demandé a la secretaire de me donner le billet pour le rayon x,pour ne pas me faire attendre pour rien,ca n’as pas fonctionné mais apres tout j’ai eu une petite victoire car pour mon prochain rendez-vous elle m’as avertis d’arriver 1 heures plus tard car ce medecin là est toujours en retard,j’ai au moins gagné une heure (o;

  12. Aimé Laliberté

    Cher Cornichon,

    Wow, merci pour le char de marde, je vais en faire un lapin de Pâques géant.

    C’est très rassembleur tes propos. Si je comprends bien, pour toi, il n’y a rien en dehors des sentiers battus et quiconque propose une approche dont tu n’as jamais entendu parler ou avec laquelle tu n’es pas d’accord est un anarcho, un mytho, un gamin etc. bref un nul et un con, si je comprends bien.

    Avoue-le, tu es profondément contre la liberté individuelle. Le libre choix te pue au nez.

    L’idée même t’horripile et justifie, dans ton esprit, de m’invectiver comme tu le fais.

    Tu es apparemment de la graine de dictateur. Tu ne tolère aucune dissidence et tu penses qu’en gueulant plus fort que l’autre, tu auras certainement raison.

    Tes commentaires trahissent ton intolérance et ton mépris de la liberté des autres de penser et de s’exprimer.

    Ce n’est certainement pas en jappant de la sorte que tu vas me convaincre de quoi que ce soit.

  13. Vibrations

    Je crois que ce sujet est le plus effervescent des 7 du Québec jusqu’à maintenant. Intéressant de noter ce qui anime les passions des citoyens.

  14. Aimé Laliberté

    Rusell Means, chef de la nation Lakota :

    http://www.infowars.com/you-are-a-slave-to-government/

  15. La semaine passée, c’était Le nouvel ordre mondial s’affiche publiquement qui a attiré beaucoup de commentaires. Mais les gens semblaient aller dans le même sens.
    Cette semaine, c’est ce débat ouvert par Renart qui fait rage et attise plus les ardeurs. Tant mieux. C’est notre but ici, sur Les 7 du Québec. Nous voulons être l’endroit où les grands esprits de tous les acabits se rencontrent et qui par la solidité de leur argumentation et leur courtoisie feront avancer la réflexion de tous.

    Personne ne détient l’ultime vérité. C’est en dialoguant et échangeant nos points de vue que nous arriverons à quelque chose de positif.

    @Reblochon

    Je comprends votre position de vouloir voir les gens s’impliquer dans la vie politique. Si vous proposez de le faire au niveau local, je pense qu’il y a possibilité de faire des choses intéressantes.
    Mais personnellement, je pense un peu comme Aimé Laliberté dans le sens que de voter pour des gouvernements qui ne représentent à toute fin pratique plus le peuple, mais que leur propres intérêts, ne m’intéresse pas du tout. Pourquoi leur donner un légitimité? Ça me donne l’impression de voter pour le meilleur club de la mafia, ou le moins pire. Ça serait comme de participer à une entreprise criminelle.

    Honnêtement, je considère nos gouvernements comme des entreprises criminelles et je ne veux rien avoir à faire avec eux de proche ou de loin. Puisqu’il y a taxation sans représentation, nous avons affaire à des gouvernements illégitimes. Ainsi donc, on peut dire que je ne reconnais pas leur autorité ni leur pouvoir. Ils peuvent quand même venir et m’arrêter comme n’importe quel gouvernement autoritaire, mais ils n’ont aucun pouvoir sur moi.

    Que Charest soit majoritaire avec 23% des électeurs inscrits et supposément à la tête de notre État du Québec est la preuve que nous sommes des vrais moutons imbéciles sans colonne. Vais-je aller perdre mon temps à aller en politique pour gagner sa place ou faire changer les choses, alors que le système au complet est pourri, irréparable et criminalisé? Nous ne vivons même pas dans une réelle démocratie représentative. Il faudrait tout jeter à terre et recommencer à zéro. Mais on ne le fera pas. Pas de couilles. Peur de l’autorité et pris dans nos conditionnements.

    Autre question que je me pose: pourquoi accepter de reconnaitre un tel gouvernement avec un si faible appui de la population en général? Sommes-nous si retardés, soumis et tarés?
    Si le chef du groupe de crime organisé de votre région est élu avec 23% des voix des résidents de votre quartier, allez-vous pour autant reconnaitre son pouvoir et autorité sur vous et votre famille?

    Lorsque graduellement les gens vont reprendre le chemin de la souveraineté individuelle et agir sous leur propre autorité au lieu de l’autorité extérieure, les gouvernements vont se dessécher et devenir extrêmement minuscules ou simplement disparaitre. Les structures de pouvoir finissent toujours par attirer la pire rapace. Il faut décentraliser au maximum. Nous ne sommes plus des enfants ayant besoin de se faire organiser la vie par autrui. Je ne reconnais aucun principe moral, supériorité spirituelle ou autre dans le gouvernement qui me porte à leur faire confiance pour les laisser gérer ma vie, me dicter ce qui est bien et ce qui ne l’est pas et justifier leur « autorité » sur moi. Le vrai « gouvernement », que ce soit caché sous la gauche ou la droite, est le pouvoir financier. Même si je me fait élire demain matin, Power Corporation, Wall Street et les banquiers privés contrôlent réellement la game.

    Nous sommes en guerre contre un cancer de société.

  16. Il semble que le Québec soit déjà une nation, un État souverain.

    Cela déborde un peu le cadre du billet de Renart, mais puisque nous parlons de politique, je pense que ça risque d’intéresser. Le premier morceau est une lettre qui fut envoyée à René Lévesque après son élection en 1976 à la tête du Parti Québécois.

    Désolé que ça soit en anglais, mais je ne peux faire la traduction, faute de temps:

    Spruce Grove, Alta., R.R. I,
    November 23rd, 1976.

    The Hon. Rene Levesque,
    Premier-elect,
    Province of Quebec,
    Quebec, P.Q.

    Dear Mr. Levesque:

    Congratulations on your magnificent personal victory and that of your Parti Quebecois in the recent Quebec election.

    As a student of Canadian constitutional history and of Canadian constitutional problems for some 40 years, I am tremendously interested in the constitutional implications of your recent political victory.

    For 14 years, from 1935 to 1949, it was my privilege to serve as a member of the House of Commons, from the province of Alberta. The withholding of assent to some Alberta legislation in those years by the Lieutenant-Governor and the disallowance of other Alberta legislation by the people at Ottawa, set me to investigating how these things could be. I was assisted in my studies by R. Rogers Smith, who was personally acquainted with a onetime private secretary to John A. MacDonaId at the time when the B.N.A. Act was being enacted. Through this source I have become acquainted with much information concerning the history of the B.N.A. Act which is not to be found in text books.

    All this information has led me to the conclusion that the existing constitutional circumstances are shocking to the point of unbelief. However, in my considered opinion, after 40 years of intensive study, these existing constitutional circumstances are of such a nature that they can be of extreme advantage to you in governing your province.

    I am enclosing copies of some of the addresses which I delivered in the House of Commons on the subject, as well as copies of a pamphlet by Mr. Smith, dealing with the same subject. If you have not already been made acquainted with this material, I trust it will prove enlightening and helpful to you in the constitutional considerations in which you obviously are going to become involved.

    Although the enclosed material should give you a clear outline of what I conceive to be your present standing constitutionally as a province, I would like to give you a brief summary of what I believe to be your present position.

    So far as separation is concerned, rather than it being necessary to seek separation rights through a referendum, THE PROVINCE OF QUEBEC IS ALREADY COMPLETELY CONSTITUTIONALLY SEPARATED FROM THE REST OF CANADA ! ! ! ! This is equally true of every other province in Canada and has been so since December 11, 1931, through the Statute of Westminster.

    HOW CAN YOU BE DIVORCED IF YOU HAVE NEVER BEEN MARRIED?

    In other words, ever since the enactment of the Statute of Westminster in 1931, by the British Govemment, each of the provinces of Canada has been a completely sovereign and independent state, and because the provinces have signed nothing since then constituting a Federal Union and a Federal Government, and because no such treaty has been ratified by the people of Canada, the provinces still enjoy the status of sovereignty and are privileged to use it in any way they see fit.

    As you will observe from the enclosed addresses, I quote eminent Canadian constitutional authorities as suggesting that the only and logical solution to the existing constitutional circumstances is the drafting and the adoption of a proper federal constitution in which the provinces can reserve for themselves any and all powers necessary to enable them to govern their provinces successfully.

    I am sure you can appreciate that if this were done, you could solve your economic and other problems in Quebec without resorting to separation. I feel sure that having the ability to solve your problems and still remain constitutionally part of the country of Canada, would be much more satisfactory to your supporters as well as to others within your province.

    The following is a summary of the reasons for the things I have just stated:

    1. At the time of Confederation movement in Canada, the Provinces of Canada, Nova Scotia and New Brunswick desired to form a Federal Union.

    2. The Quebec Resolutions of 1864 provided for a Federal Union.

    3. The Bill drafted by the Canadian degates at the London Conference in 1866 also provided for a Federal Union.

    4. The Colonial Office of the Imperial Parliament was not disposed to grant the Provinces of Canada their request for a Federal Union.

    5. The British North America Act enacted by the Imperial Parliament carried out neither the spirit nor the terms of the Quebec Resolutions.

    6. Canada did not become a Federal Union or a Confederation under the British North America Act, but rather a United Colony. The privilege of federation, therefore, was still a future privilege for the provinces of Canada.

    7. The Parliament of Canada did not become the government of Canada, much less a federal government; it became merely the central legislature of a United Colony, a legislative body whose only power was that of aiding and advising the Governor-General as agent of the Imperial Parliament.

    8. The British North America Act, as enacted by the Imperial Parliament, was not a constitution but merely an act of the Imperial Parliament which united four colonies in Canada into one colony, with the supreme authority still remaining in the hands of the British government.

    9. The privilege of federating became realizable for the provinces of Canada, only through the enactment of the Statute of Westminster on December 11, 1931. Through this statute, the Imperial Parliament relinquished to the people of Canada their sovereign rights, and through them to their Provincial governments as their most direct agents.

    10. Since December 11, 1931, the Provinces of Canada have not acted on their newly acquired status in the forming of a Federal Union, nor have the people of Canada ratified a constitution. Therefore, the original proposition, namely: that all power to govern in Canada resides at the moment, with the Provinces of Canada; and, that all power legally remains there until such time as the Provinces sign an agreement and ratify a constitution whereby they may delegate such powers as they wish to a central government of their own creation. In the meantime, Canada exists as ten political units without a political superior.

    Should you consider that there is merit in the information which I have given you, I would be very happy to meet with you personally to discuss in greater depth the implications of the unprecedented constitutional circumstances prevailing in Canada.

    Yours for a better Canada,

    Walter F. Kuhl
    [Member of Parliament for Jasper-Edson, 1935-1949]

    Provinces Completely Sovereign

    Since the condition of sovereignty and independence must be enjoyed by the Provinces before they can federate, it was necessary that the British government relinquish its authority over them. This was done through the enactment of the Statute of Westminster on December 11, 1931. By section 7, paragraph 2, of this statute, the Provinces of Canada were made sovereign, free and independent in order that they might consummate the federal union which they wished to create in 1867, but were not permitted to do so.

    Since December 11, 1931, the Provinces of Canada have not acted on their newly acquired status; they have not signed any agreement, they have not adopted a constitution, and the people of Canada have not ratified a constitution. Such action should have been taken immediately upon the enactment of the Statute of Westminster. It is by reason of the failure of the Provinces and of the people of Canada to take this action that all the anomalies in our present position exist. We have been trying since 1931 to govern ourselves federally, under an instrument which was nothing more than an act of the Imperial Parliament for the purpose of governing a colonial possession.

    Not only has this anomalous condition obtained since 1931, but it has done so without any reference whatsoever having been made to the Canadian people. They have not been consulted on anything pertaining to constitutional matters. Before there can be a federal union in Canada and a federal government, the Provinces of Canada must be free and independent to consummate such a union. They have been free to do so since December 11, 1931, but they have not done so.

    Canada Witbout A Constitution

    I therefore pose this question: Whence does the Dominion Parliament derive its authority to govern this country? The Imperial Parliament cannot create a federal union in Canada or constitute a federal government for the people of Canada by virtue of the British North America Act or any other act. This can be done only by the people of Canada, and they have not yet done so.
    Since December 11, 1931, as an individual citizen of this country I have had the right to be consulted on the matter of a constitution. I have had the right along with my fellow citizens to ratify or to refuse to ratify a constitution, but I have not been consulted in any way whatsoever. I assert therefore that until I, along with a majority of Canadians, ratify a constitution in Canada, there can be no constitution, and I challenge successful contradiction of that proposition.

    Mr. POULIOT: Were you born in 1867?

    Mr. KUHL: Not that I recall.

    Mr. JOHNSTON: Were you?

    Mr. POULIOT: No.

    Mr. KUHL: Those who were in charge of Canadian affairs in 1931 were under obligation to acquaint the people of Canada with the constitutional position obtaining at the time and to prepare them so that they would be able to act upon their altered status.
    Mr. JAENICKE: What about section 7 of the Statute of Westminster?

    Mr. KUHL: I have already answered that. I have indicated the position of the British North America Act, and have pointed out that it has not been accepted as a constitution by the people of Canada.

    Mr. JAENICKE: The Statute of Westminster made the provinces autonomous?
    Mr. KUHL: Yes.

    Mr. JAENICKE: What about section 7 of the Statute of Westminster?

    Mr. KUHL: Which one?

    Mr. JAENICKE: Amending the British North America Act.

    Mr. KUHL: Just exactly as I have said, there can be no constitution in Canada, whether it is on the basis of the British North America Act or any other act, until the people of Canada accept it. They have not accepted it.

    Mr. COLDWELL: We have been acting under the British North America Act since 1867.

    Mr. KUHL. That does not alter the situation.

    Mr. JAENICKE: What are you going to do about it?
    Remedy For Condition

    Mr. KUHL: Before I resume my seat I shall indicate definitely what to do about it. The people of Canada have not acted on the altered constitutional status; hence the deplorable constitutional position in which we find ourselves in this country. I know of no country which is in such shocking constitutional circumstances as Canada. As a native of this country it is most humiliating to me to be obliged to continue to accept this position, and I am determined to do my part to rectify that position.

    Legally, Canada is in a state of anarchy, and has been so since December 11, 1931. All power to govern in Canada since the enactment of the Statute of Westminster has resided with the provinces of Canada, and all power legally remains there until such time as the provinces sign an agreement and ratify a constitution; whereby, they delegate such powers as they desire upon a central government of their own creation. Since December 11, 1931, the Parliament of Canada has governed Canada on assumed power only. It is imperative that this situation be dealt with in a fundamental way. Patchwork methods will not suffice.

    Obviously the first act is that the provinces of Canada shall sign an agreement authorizing the present parliament to function as a provisional government. That is number one in answer to my hon. friend. Secondly, steps must then be taken to organize and elect a constituent assembly whose purpose will be to draft a constitution which must later be agreed to by the provinces and then ratified by the people of Canada. The dominion-provincial conference is to reconvene in the near future. This would be a most appropriate time and a most appropriate occasion on which to initiate action of this kind. I trust that the delegates to this conference will not disappoint us in this matter. I shall observe with much interest what will be said in this conference on constitutional relationships in Canada.

    PERTINENT CLAUSES FROM THE STATUTE OF WESTMINSTER AND THER STATUTES

    2. (1) The Colonial Laws Validity Act. 1865, shall not apply to any law made after
    the commencement of this Act by the Parliament of a Dominion.

    (2 ) No law and no provision of any law made after the commencement of this Act by the Parliament of a Dominion shall he void or inoperative on the ground that it is repugnant to the law of England, or to the provisions of any existing or future Act of Parliament of the United Kingdom, or to any order, rule or regulation made under any such Act, and the powers of the Parliament of a Dominion shall include the power to repeal or amend any such Act, order, rule or regulation in so far as the same is part of the law of the Dominion.

    4. No Act of Parliament of the United Kingdom passed after the commencement of this Act shall extend or be deemed to extend, to a Dominion as part of the law of that Dominion, unless it is expressly declared in that Act that that Dominion has requested, and consented to, the enactment thereof.
    7. (1) Nothing in this Act shall be deemed to apply to the repeal, amendment or alteration of the
    British North America Acts, 1867 to 1930, or any order, rule or regulation made thereunder.

    (2) The provisions of section two of this Act shill extend to laws made by any of the Provinces of Canada and to the powers of the legislatures of such Provinces.

    (3) The powers conferred by this Act upon the Parliament of Canada or upon the legislatures of the Provinces shall he restricted to the enactment of laws in relation to matters within the competence of the Parliament of Canada or of any of the legislatures of the Provinces respectively.

    11. Notwithstanding anything in the Interpretation Act, 1889, the expression « Colony » shall not, in any Act of the Parliament of the United Kingdom passed after the commencement of this Act, include a Dominion or any Province or State forming part of a Dominion.

    THE INTERPRETATIONS ACT, 1889

    Sec. 18, Par. 3, – The expression « Colony » shall mean any of Her Majesty’s Dominions exclusive of the British Islands and British India, and where parts of such dominions are under both a Central Legislature and Local Legislature for the purposes of this definition shall be deemed to be one Colony.

    THE COLONIAL LAWS VALIDITY ACT, JUNE 29th, 1865.

    Sec. 6, – Any proclamation purported to be published by the authority of the Governor, circulating in any newspaper in the Colonies, signifying Herr Majesty’s assent to any Colonial law or Her Majesty’s disallowance of any such reserved bill as aforesaid, shall be prima facie evidence of such disallowance or assent.

  17. Vibrations

    @François M.

    1. Je suis absolument bouche bé… ce que rapporte M.KUHL est fascinant. Maintenant, pourquoi est-ce que René Lévesque n’a jamais abordé la question publiquement?

    Je tâche de faire circuler ces informations et te remercie.

    2. Peux-tu expliquer cette phrase ? : »Puisqu’il y a taxation sans représentation, nous avons affaire à des gouvernements illégitimes. »

  18. Cher Aimé Laliberté, je ne veux convaincre personne et je suis bien pour la liberté de tout le monde. Je ne ferais pas le moindre geste pour te faire changer. Mais ne nous fais pas rire avec ton autorité personnelle inattaquable. Tu peux bien rester braire dans ton coin, tu ne vaux pas mieux que ceux qui bêlent.

    Pourquoi rejoindre un parti existant a un interet ? Pas pour suivre sa ligne de parti, mais pour au contraire la faire changer. Pourquoi ne pas faire cela en dehors des sentiers battus et meme dans un parti n’ayant aucune chance d’arriver au pouvoir ? Simplement pour avoir une chance de faire bouger les choses avant 50 ans !

    Maintenant, tu peux continuer de lancer des idees sur le web 2.0 depuis ton canapé, tu es libre, ca ne changera jamais rien.

  19. @Vibrations

    Je trouve cela absolument fascinant moi aussi. Je me pose la même question à savoir pourquoi Lévesque n’a pas rendu ces informations publiques et clore le dossier de l’indépendance. Il y a des recherches à faire à ce propos.

    Pour ce qui est de ta demande d’explication quant à la taxation sans représentation qui nous place devant des gouvernements illégitimes, voici:

    Dans nos « démocraties » représentatives, le droit à la taxation (l’imposition au niveau provincial) de la part du gouvernement est légitime à une condition seulement: que le peuple soit adéquatement représenté et que son autorité soit respectée. Si le gouvernement cesse de représenter le peuple et de travailler pour lui, il n’est plus légitime et n’a aucun droit d’exister. C’est alors qu’il est devenu un gouvernement tyrannique.

    Quel est donc notre recours face à un tel gouvernement qui a cessé de nous servir, d’être notre représentant? Cessez de payer ses factures encourues, ses impôts et ses taxes, le renverser et installer un nouveau qui sera complètement subordonné à la volonté du peuple. (Et non aux intérêts corporatistes et financiers comme actuellement, un gouvernement à son propre service.)

    La pyramide de pouvoir devrait être:

    Le Peuple
    Le gouvernement
    Les corporations privées

    Aujourd’hui nous avons l’inverse:

    Les corporations privées
    Le gouvernement
    Le Peuple

    Il est temps qu’on apprenne à dire NON et ÇA SUFFIT.

  20. Et pour cela, reprenons notre pouvoir au sein des partis politiques et donc du gouvernement.

  21. Vibrations

    Reblochon, c’est la voie la plus rationnel à mon avis.

  22. Aimé L.

    Reblochon

    Tu changes un peu ton discours car tu vois que la méthode forte ne fonctionne pas, mais tu penses quand même que d’échanger des idées par écrit sur ce blog est une perte de temps inutile.

    On pourrait appliquer le même raisonnement à n’importe quel auteur de quoi que ce soit et conclure que tout écrit, non accompagnée d’une action immédiate est une pure perte de temps et d’énergie.

    J’en connais plusieurs, des gens comme toi, qui veulent changer le monde et prendre le contrôle et qui, fondamentalement, ne comprennent pas grand chose au système.

    L’assemblée nationale est déjà pleine de p’tit jos connaîssants qui vont prétendument régler les choses mais qui sont incapables de changer quoi que ce soit.

    Tu crois être différent, et que ta solution est meilleure qu’une autre, même si c’est la vieille méthode usée à la corde qui n’a jamais fonctionné. Vas-y fort, mais tu te mets le doigt profondément dans l’oeil, à mon avis.

    Ce qui est plus important, c’est ta réaction spontanée de dénigrer avec une hargne manifeste celui qui dit qu’il ne veut pas faire partie du troupeau ou qui ne veut pas jouer le jeu de la pseudo démocratie.

    Comme plusieurs autres, tu attaques spontanément celui qui ose prétendre être son propre maître.

    Non, tu veux un maître. Tu veux peut-être même être le maître ou un maître, mais tu n’admets qu’un homme puisse vivre librement et indépendamment de ce que tu appelles la  »société ».

    Tu n’es pas différent de la vaste majorité des gens, et ta réaction est entièrement prévisible.

    Tu aimes ta servitude.

  23. Je n’ai pas pris le temps de lire tous les commentaires, il y en a trop et trop sont trop longs pour le peu de temps dont je dispose. Sérieusement, je pense qu’il faudrait que les talons de paie de tous les citoyens s’en tiennent à indiquer le salaire net, ainsi ça diminuerait le niveau de frustration de ceux qui aiment voir le verre à moitié vide en regardant ce qu’on leur enlève plutôt que de voir ce qui leur reste et de vouloir mettre la faute sur le dos des pauvres, des malades et des autres.

    Toutefois, je crois que l’État ne devrait pas s’occuper de nous comme des nourrissons toute notre vie en cautionnant nos mauvais choix. D’autre part, je crois que le système de santé ne devrait en aucun cas être une « business », que 9 ans d’études ne devraient en aucun cas garantir un salaire 10 fois plus élevé que la moyenne, que les gens qui font un choix de carrière x ne devraient pas venir faire chier les autres en justifiant leurs exigences salariales élevés par la difficulté qu’exige leur passion; si ta job est trop dûre, c’est que t’es peut-être pas fait pour, donc change de job et arrête de faire chier tout le monde avec ton salaire.

    Ensuite, le problème n’est pas la maladie de l’un ou de l’autre mais bien notre société, nous individuellement comme collectivement, qui sommes malades d’aveuglement volontaire devant un cauchemar social dont nous sommes les responsables, malades de plein de trucs parce qu’on nous bourre de poisons, malades de croire que quelques gaz vont nous pousser à l’extinction pendant qu’on se laisse empoisonner, malades de paresse sociale et intellectuelle qui nous fait mettre les priorités à la mauvaise place, malades de toujours vouloir laisser les autres décider à notre place. Alors, quand je regarde mon talon de paie, je constate que je paie hebdomadairement à entretenir une bande de malades incapables de se regarder dans le miroir le matin.

    Donc, à tous les matins, je prends mon Greens+ detox et vais fumer une cigarette en me disant que, anyways, je me rends plus malade à contempler le monde et mes déductions à la source qui entretiennent le système qu’à me brûler les poumons. J’ai donc fait comme avec ma carte de parti politique, j’ai déchiré ma carte d’assurance-maladie, et je ne regarde plus mes talons de paie, simplement le dépôt dans mon compte de banque. Quand ce sera le temps de crever, je n’emmerderai personne avec mes problèmes et j’accepterai de quitter ce cauchemar avec le sentiment d’avoir profité au maximum des moments agréables que me procurent les gens et les choses que j’aime. Étrangement, et je touche du bois, je n’ai pas consulté de médecin depuis 1992.

    Fin de la montée de lait.

  24. M. Sremed,

    Vous avez beau vous défendre et défendre votre pratique à vous dans je-ne-sais-quel patelin, je ne vous attaque pas personnellement. Je ne vous connais pas et selon certaines de vos réponses, je pourrais même souhaiter que vous soyez mon médecin. En attendant, je n’en ai aucun. Pas parce que je n’en aurais pas besoin, pas parce que je me serais promis de jamais en consulter, mais parce que j’en avais pas besoin plus jeune et que maintenant que j’en aurais besoin, il en manque. Peut-être que le médecin que j’aurais pu avoir a quitté pour l’Ontario, une fois gradué de McGill…

    Vous ne voulez pas me comprendre quand je parle du pouvoir du médecin. La plupart des gens écoutent très attentivement les médecins quand ceux-ci parlent de santé. Et tout le monde veut être en santé. Du plus humble au plus puissant, les gens ont tous un jour besoin d’un médecin. Comment pouvez-vous nier votre pouvoir après nous avoir raconté que toute une communauté vous a supplié de continuer à offrir vos bon services!?

    Par ailleurs, dans notre société qui a tendance à spécialiser les tâches, la santé est devenue l’objet d’un savoir spécialisé: la médecine. Pour moi, idéalement, la santé devrait être affaire de tous. Elle est affaire de tous! Et, historiquement, les médecins ont régulièrement tenté de s’approprier l’exclusivité du traitement des maladies. Ce n’est pas moi qui l’invente.

    Je n’ai fait que rappeler que les médecins, comme tout le monde, ont aussi des intérêts corporatifs… Je ne vois pas pourquoi on laisserait les médecins êtres les seuls juges de leur aire d’intervention. Oui, je crois que plusieurs tâches dans un hôpital pourraient être effectuées par d’autres que les médecins, à un moindre coût. Et, oui, je crois toujours que plusieurs rendez-vous donnés par les médecins entre eux sont superflus. Mais seulement poser la question me vaut hauts cris et insultes…

    Idéalisation les médecins du Sud ? Aux USA ? Nous avons les mêmes livres d’étude, la même formation, alors pourquoi les idéaliser ?

    Il est clair à vous lire que préféreriez qu’on vous laisse totalement libre de pratiquer votre métier, qu’il n’y aie pas de gestionnaires, mais que le gouvernement finance sans compter. Je n’ai pas voulu écrire que vous idéalisiez les médecins des USA, mais que vous idéalisiez leur situation.

    Bien sûr, quelqu’un qui a un salaire moindre vaut plus, c’est évident… Pourquoi ces puériles comparaisons… Du beau judéo-chrétien, de beaux principes communistes.

    Serait-ce que, pour vous, quelqu’un qui gagne un meilleur salaire vaut nécessairement plus? Moi, je ne disais ni cela, ni le contraire. Je disais seulement que les infirmières et les préposés sont autant sinon plus importants que les médecins, même s’ils gagnent une fraction de leur salaire. Ça fait si mal qu’on souligne l’apport de ceux qui triment aussi dur dans les mêmes conditions, dans les mêmes hôpitaux que les médecins, mais pour une fraction du coût? Puisque le présent billet porte sur une façon d’équilibrer les dépenses en santé et les revenus, je dis qu’il ne faut pas oublier le salaire des médecins dans la colonne des coûts. C’est drôle, malgré que je répète des mots à la mode comme « holistique », je n’entends jamais remettre en question les sommes versées aux médecins. Pour 99,9% de la population, il va de soi qu’un médecin doit être bien payé: il ne faut surtout pas regarder à la dépense si on veut continuer à avoir des médecins…

    Mais je ne parlais pas que du salaire des médecins, je parlais d’abus en général, abus qu’il est difficile de documenter sans plus de cette information que les médecins me semblent vouloir garder pour eux bien plus que pour leur patients ou le bien public.

    Vos propos ne font rien pour réduire mes « préjugés », mon « racisme professionnel » envers les médecins, au contraire. Je lis un médecin qui nie avoir du pouvoir tout en racontant qu’on l’a supplié de continuer à rendre ses bons services. Je lis un médecin qui me répète de m’informer, qui réaffirme que la médecine est seulement l’affaire de médecins, qui se défend en disant que ses patients ne l’écoutent pas, mais qui nie avoir une autorité morale. Je lis ici un médecin qui blâme l’État, les patients, le Collège des médecins, les pharmaceutiques et la Loi, à sa convenance. Je lis un médecin offusqué parce que je parle de ses collègues comme d’intouchables qui devraient rendre plus de comptes, ce qui le fait paraître lui-même comme un intouchable.

  25. «Vous ne voulez pas me comprendre quand je parle du pouvoir du médecin. La plupart des gens écoutent très attentivement les médecins quand ceux-ci parlent de santé. […] Comment pouvez-vous nier votre pouvoir après nous avoir raconté que toute une communauté vous a supplié de continuer à offrir vos bon services!?»

    Ce n’est pas un pouvoir, c’est une compétence. Les gens font confiance en sachant que le médecin ne sait pas tout, mais en sait en général un peu plus sur la santé que les non-médecins, puisque c’est sa spécialité, sa profession (on va voir un comptable pour ses impôts, pas un caissier, même si les deux savent compter). Un pouvoir serait d’utiliser ces compétences en faisant du chantage : «si tu veux que je te soigne, viens faire mon ménage, etc.» Jamais un médecin ne refusera de soigner quelqu’un, même bénévolement (ce qui arrive souvent, des gens oublient leur carte d’assurance-maladie ou négligent de la renouveler lorsqu’elle est expirée). Qu’en serait-il d’un naturopathe ou d’un « biologiste total » ?

    La santé est affaire de tous, bien sûr, et les médecins font justement beaucoup de prévention, avec les infirmières, pour que tout le monde soit éduqué en santé, se prenne en charge, améliore ses habitudes de vie, évite de prendre des médicaments, etc. Est-ce le pouvoir dont vous parlez ? Si oui, je ne vois pas en quoi le médecin devrait perdre ce « pouvoir ». Maintenant, connaître la physiologie et la psychologie humaines requiert de nombreuses années d’études et de l’expérience, avec des cadavres, des malades, des normaux, des mourants, des nouveaux-nés, des femmes enceintes, des situations d’urgence, etc. Ce n’est pas vrai — à moins d’être charlatan ou de mauvaise foi — qu’une personne qui n’a jamais fait cela puisse prétendre connaître plus le corps humain normal et malade que le médecin qui lui-même, malgré cette connaissance, a l’humilité de reconnaître qu’il est loin de tout savoir sur le corps humain. Encore une fois, je ne parle pas des exceptions. Il y a toujours du travail à faire chez les médecins.

    La santé a toujours été l’objet d’un savoir spécialisé — la médecine —, depuis l’Égypte ancienne, depuis la Mésopotamie, les Grecs, les Romains. Le malade VEUT ce savoir spécialisé (il n’y a qu’à voir comment les médecins de famille sont traités avec condescendance par certains patients qui ne jurent que par les spécialistes). Ce ne sont pas les médecins qui ont tenté de s’approprier les traitements, ce sont les malades qui spontanément vont vers les médecins pour chercher une guérison depuis l’antiquité. Quand le médecin est impuissant, ils se tournent vers les «médecines alternatives» qui n’ont trop souvent pas l’humilité de reconnaître leurs limites (évidemment, puisque c’est un commerce à but lucratif dont le « guérisseur » est en même temps celui qui vend les « remèdes »). De nos jours, des lois existent qui donnent, sauf exceptions, au médecin le droit exclusif de diagnostiquer, de prescrire des examens et des traitements. Cette décision de l’État fut prise pour le bien des patients. Cela dit, rien ne vous empêche de manifester pour la faire abroger, mais je ne crois pas que vous aurez beaucoup d’appuis.

    Aujourd’hui, on retrouve des inhalo, des ergo, des psychologues, des physiothérapeutes, des optométristes, des audiologistes, etc. À la base, c’étaient tous des domaines de la médecine dont les pionniers, les « inventeurs », furent des médecins. Ces gens sont très compétents pour ces champs limités de pratique, mais ils n’ont pas la vue d’ensemble du corps humain comme un médecin la possède. Un physiothérapeute soignant une douleur ne pensera pas nécessairement à se questionner sur une hypercalcémie, un myélome multiple, des métastases d’un cancer de la prostate, une leucémie, etc. Il n’est pas formé pour connaître ces maladies, donc ne connaît pas nécessairement leurs présentations clinique, contrairement au médecin qui est le mieux spécialisé pour les suspecter. Par contre, le physiothérapeute connaît chaque muscle, chaque os et chaque articulation mieux que la majorité des médecins puisqu’il ne fait que cela, c’est sa spécialisation. Son traitement sera donc plus efficace que si c’était un médecin qui le donnait. Mais le diagnostic est d’abord posé par le médecin qui s’assure qu’il ne s’agit pas d’une autre pathologie et qui ensuite réfère le patient pour traitement par le physiothérapeute.

    «Je ne vois pas pourquoi on laisserait les médecins êtres les seuls juges de leur aire d’intervention. »

    Ce sont les patients qui le sont. S’ils reviennent, c’est parce qu’ils ont confiance, qu’ils sont satisfaits. Pas parce que le médecin a un « pouvoir » de l’obliger à revenir. Si vous retournez voir votre comptable l’an prochain, est-ce parce qu’il a un « pouvoir » sur vous? Le patient demeure toujours libre, sauf en cas de coma, d’intoxication, de d’inaptitude psychiatrique ou de démence.

    «Je crois toujours que plusieurs rendez-vous donnés par les médecins entre eux sont superflus.»

    Par exemple, quand je réfère quelqu’un en chirurgie parce que je suspecte un cancer du colon et que je veux lui faire passer une colonoscopie, il doit y aller en avion, car le chirurgien le plus proche est à 500 km de mon hôpital et qu’il n’y a pas de route. Le chirurgien le voit une première fois pour l’évaluer, puis lui donne un second rendez-vous pour effectuer l’examen. Il est certain que l’idéal serait de pouvoir faire cela en une seule fois ou que je sois moi-même chirurgien, mais logistiquement, c’est impossible (question de local). C’est souvent à cause d’impératifs du genre. Sinon, c’est pour avoir une seconde opinion par un spécialiste.

    «Il est clair à vous lire que préféreriez qu’on vous laisse totalement libre de pratiquer votre métier, qu’il n’y aie pas de gestionnaires, mais que le gouvernement finance sans compter.»

    Ça, c’est clair, et tous les professionnels de la santé s’entendent là-dessus. Demandez aux infirmières qui sont encore plus victimes de ces gestionnaires que les médecins. Le gouvernement a fait une loi pour un système universel et public, c’est son devoir de la financer. Je ne m’empêcherai jamais de prescrire un examen ou un traitement justifié à un patient parce qu’un gestionnaire trouve que ça coûte trop cher.

    «Ça fait si mal qu’on souligne l’apport de ceux qui triment aussi dur dans les mêmes conditions, dans les mêmes hôpitaux que les médecins, mais pour une fraction du coût?»

    Vous semblez avoir un problème avec les revenus des médecins. Communiste ? Chrétien ? Ma mère était infirmière. Elle faisait 40h/semaine, avec une heure de dîner, des pauses, des avantages sociaux, des congés de maladie, un fonds de pension, des assurances, des vacances payées. Si elle faisait du supplémentaire, elle était payée temps et demi je crois. Elle avait une formation professionnelle de trois ans. Elle a pris sa retraite à 55 ans. Mon grand-père a été préposé dans un hôpital. Il n’avait aucune formation professionnelle. Il travaillait 40/semaine avec tous les avantages, etc. Désolé, mais ce ne sont pas les mêmes conditions. Pas les mêmes responsabilités, pas la même formation, pas le même nombre d’heures de travail, pas les mêmes avantages sociaux, pas la même pénurie, pas les mêmes dépenses professionnelles. Mais il est certain que si vous êtes communiste ou chrétien, vous ne trouverez jamais justifié une différence de revenus bruts entre deux individus. Vous semblez plus dérangé que les autres professionnels de la santé par cette différence. Ils ont leurs syndicats, ils se battent contre l’État, et les médecins aussi. Ils sont avec eux, du même côté. Il n’y a pas de guerre entre les professionnels de la santé, on dirait que vous voulez un créer une.

    De quel abus parlez-vous ? Tenez, par exemple, je fais l’urgence aujourd’hui. J’ai vu ce matin quatre ou cinq cas de rhumes ou de sinusites. Ai-je fait de l’abus ? Ai-je le droit d’être payé pour avoir pris mon temps pour voir ces consultations « inutiles » ? Je ne suis pas bénévole, je suis professionnel. Pour voir une sinusite à l’urgence, un médecin à l’acte est payé 12,90$ de la consultation, ce n’est pas de l’abus. Combien chargerait un plombier ? Combien chargerait un avocat ? Encore une fois, ce n’est pas le médecin qui court après le patient, les salles d’attente sont pleines. Le médecin ne manque pas d’ouvrage. Même s’il voulait abuser, il n’aurait pas le temps.

    Ah, oui, le « pouvoir » que vous m’attribuez parce que je n’ai pas démissionné et qu’on m’a demandé de rester, je n’en ai jamais profité. Rien eu en retour sauf des sourires. J’ai donc le pouvoir de faire sourire ! Le même pouvoir qu’un comédien alors. Je suis donc moi aussi un farceur.

    PS : mettez des lunettes.

  26. @Eric Bondo :

    Pour ajouter à ce que vous dites, je citerais ceci :

    «Si t’as pas fait le « bon » choix de carrière et que t’es envieux des revenus plus élevés d’un professionnel mais qui sont très loin d’être 10x la moyenne, deviens ce professionnel et arrête de faire « chier » les autres en te plaignant de ton salaire « injustement » bas. Si t’es pas ce professionnel, c’est peut-être parce que c’est trop dur pour que tu sois fait pour ça.»

  27. @Vincent Sremed

    Décidément, vous ne voulez pas me comprendre, ni admettre grand chose…

    Évidemment, après m’avoir traité de quelques noms, du haut de votre savoir, vous vous permettez maintenant de me définir le mot « pouvoir » avant de me prescrire des lunettes. N’êtes vous pas généraliste et non optométriste, vous?

    Vous avez le pouvoir de guérir, de prescrire des médicaments, vous avez le pouvoir d’influencer les gens de façon durable, vous avez le pouvoir de vous faire désirer, vous avez le pouvoir de définir ce qui relève de votre profession et vous avez le pouvoir d’exiger le salaire que vous, vous jugez convenable. Et « vous », ce sont les médecins en général, pas votre personne que je ne connais ni d’Éve, ni d’Adam. Et je ne parle pas du pouvoir de retenir quelqu’un en urgence psychiatrique, de donner à un autre congé de maladie payé, ni de celui de définir ce qui est officiellement une maladie ou non, par intérêt corporatiste ou scientifiquement! Je ne vous referai pas tout un cours d’histoire, mais vous êtes probablement bien placé pour savoir que la psychiatrie fait partie de la médecine depuis à peine un siècle, qu’auparavant, le traitement des aliénés relevait plutôt de la contrainte physique, dans un asile dont le directeur n’était pas médecin. Et si ce n’est pas une illustration du « pouvoir grandissant » de la médecine, vous n’êtes pas sans savoir, vous qui semblez en connaître tant, que plusieurs maladies s’ajoutent au fil du temps à la liste des maladies reconnues, assurées. Je pense à la fibromyalgie, mais je n’ai pas le temps de vérifier si c’est un bon exemple. Si vous niez encore que les médecins ont collectivement, sociologiquement, un immense pouvoir, c’est moi qui va vous traiter d’imbécile,vous accuser de mauvaise foi ou vous inviter à arrêter de vous regarder le nombril.

    Vous-même devriez mettre des lunettes parce que vous m’illustrez une fois de plus que beaucoup de médecins manquent de recul sur l’ensemble de leur profession. Vous êtes vous relu? Vous ramenez tout à votre petite personne! Je m’en fous de votre pratique à vous! On parle ici de financement du système de santé, et je parle d’abus « en général » puisque j’ai eu plus d’une preuve qu’il y en avait. Et non, je ne soumettrai pas ces preuves à votre bon jugement, puisque de toutes évidence, vous prenez tous mes arguments de haut. Votre ton paternaliste à lui seul conforte tous ces préjugés que vous voulez démonter.

    De nos jours, des lois existent qui donnent, sauf exceptions, au médecin le droit exclusif de diagnostiquer, de prescrire des examens et des traitements. Cette décision de l’État fut prise pour le bien des patients. Cela dit, rien ne vous empêche de manifester pour la faire abroger, mais je ne crois pas que vous aurez beaucoup d’appuis.

    Tiens, tiens, l’État fait votre affaire ici, n’est-ce pas? Voyons donc, je n’ai pas l’intention de manifester comme vous le suggérez! Surtout que c’est déjà mon propos de dire que les médecins ont tellement de pouvoir qu’à peu près personne ne le remet en cause. Vous n’avez donc pas besoin de me rappeler que je risquerais d’être bien seul! Et quelqu’un qui beugle tout seul dans la rue, ben… il risque fort de se faire accompagner par un policier à l’urgence psychiatrique la plus proche.

    Mais il est certain que si vous êtes communiste ou chrétien, vous ne trouverez jamais justifié une différence de revenus bruts entre deux individus. Vous semblez plus dérangé que les autres professionnels de la santé par cette différence. Ils ont leurs syndicats, ils se battent contre l’État, et les médecins aussi. Ils sont avec eux, du même côté. Il n’y a pas de guerre entre les professionnels de la santé, on dirait que vous voulez un créer une.

    Évidemment, puisque j’ose remettre en question les revenus des médecins, je dois être communiste! Si ce n’est pas le cliché du médecin qui rêve d’être libre-entrepreneur ça… Non, je ne veut pas semer la zizanie, encore moins la « guerre ». Mais je remet en question et les revenus des médecins et le fait qu’ils ne veulent pas qu’on regarde de plus prêt leurs pratiques. Parce que l’un et l’autre influent directement sur les coûts et qu’on en parle si peu qu’on en vient à se demander s’il ne faudrait pas faire payer la grosse diabétique qui ose manger du McDo et fumer alors qu’elle est sur le point de crever! Moi, la médicalisation des enjeux de société, je l’emmerde!

    Ce que je vois c’est que vous, M. Sremed, défendez âprement votre salaire, de toutes les façons possibles. Ça ne me donne pas une très bonne impression. Par contre je comprends, en lisant entre les lignes, que vous travaillez fort, que faites tout votre possible et je suppose que ça fait de vous un bon médecin. Mais ça, ça n’a jamais été mon propos: je n’ai jamais dit, comme vous l’avez tout de suite interprété, que les médecins étaient des sans-coeur ne pensant qu’à l’argent. Mais vos insultes répétées envers ma personne, vos leçons de vocabulaire, votre ton suffisant et votre réplique à M. Bondo suitant l’arrogance et le sentiment de supériorité n’ont fait que renforcer mes impressions que je ne répéterai pas.

    Si je suis venu lire cet article ce jeudi, c’est qu’à la radio de Radio-Canada ce matin, vers 7h45, René Homier-Roy s’entretenait avec Michel David, du Devoir sur… la rémunération des médecins.

    Qu’y aie-je entendu?

    Salaire moyen d’un médecin spécialiste au Québec?

    260 000 beaux dollars.

    Coût de la formation d’un seul de ces médecins?

    1 million de dollars.

    Et Michel David a rappelé le fait, auquel je faisais allusion plus haut, selon lequel la moitié des finissants de McGill quittent pour l’Ontario à court terme, et les 3/4 à long terme! Michel David rappelait que la récente entente entre le gouvernement Charest et celui de l’Ontario sur la mobilité de la main d’oeuvre donnerait du poids aux arguments des médecins pour qu’il obtiennent leur « rattrapage salarial » par rapport aux provinces voisines.

    Michel David a aussi titillé mon intérêt en parlant d’un intellectuel français qui, en visite chez nous, s’étonnait du silence total de la population québécoise sur cette question de la rémunération des médecins.

    Alors je conclus, parce que je commence à me répéter: je ne suis aucunement sympathique à une augmentation du salaire des médecins; je suis pour qu’on les oblige à pratiquer ici ou rembourser leurs frais d’études s’ils quittent la société qui leur a payé la formation; que cette formation est en soi un privilège énorme; qu’ils doivent rendre plus de comptes à l’État; que la santé est affaire de tous et relève avant tout de l’éducation; que si les gens doivent adopter de meilleurs comportements, ce n’est pas en les faisant payer leurs soins et que remettre en question les sommes versées aux médecins. Et j’ajouterais: remettre en question les sommes versées aux médecins ce n’est pas nécessairement les envier.

    P.S. : Au moment d’écrire ceci, un médecin français en entrevue à Christiane Charest parle lui-même, à 9h28, du pouvoir des médecins. Peut-être que si un médecin le dit, vous admettrez enfin cette évidence?

  28. Je dois avouer un « pouvoir » à vous rendre jaloux : c’est une arme de séduction massive, pour qui sait s’en servir (c’est-à-dire toujours le plus tard possible, après avoir déjà suscité la curiosité d’une femme par sa personnalité et son corps). Et il ne faut jamais en parler avant qu’on nous demande ce que l’on fait dans la vie (sinon, ça fait l’effet contraire et on se fait vouvoyer).

  29. Je ne suis pas généraliste (ce qui ne veut rien dire et qui est réducteur), je suis médecin, à l’ancienne.

    Pour les autres pouvoirs que vous attribuez aux médecins, je les considère comme des tâches, une job. Comme le vidangeur a le pouvoir de ramasser nos vidanges, comme le pompier séducteur a le pouvoir d’éteindre des feux, comme le professeur sur qui les élèves fantasment a le pouvoir de donner son cours, etc. Influencer les gens et se faire désirer, tout le monde peut faire cela avec un peu de charisme. Le pouvoir d’exiger un salaire ??? On ne vit pas dans le même monde. On n’a aucun pouvoir de grève.

    On pourrait jaser longtemps de ces nouvelles maladies inventées par les compagnies pharmaceutiques…

    Vos preuves d’abus n’ont jamais été étalées ici. Moi, je ne vous parle pas seulement de mon nombril, mais de ce que je vois depuis 12 ans chez tous les médecins que j’ai vus, ceux qui m’ont formé, mes anciens camarades de classe, mes collègues, mes étudiants, etc. On est à peu près tous dans le même bateau de l’expérience commune. J’ai très rarement vu des abus dans tout ce beau monde. Il y en a, mais des exceptions. Ce n’est pas ça qui fait crouler le système de santé.

    Regardez votre erreur : vous confondez mon ton ici avec mon ton au travail. Vous réduisez l’homme à son travail. Quand je quitte l’hôpital, je prends le ton que je veux, je m’habille comme je veux, je baise qui je veux. Je laisse la morale avec mon sarrau. J’étais et je serai toujours Moi avant d’être médecin, ce qui n’est qu’une infime partie de moi.

    «Moi, la médicalisation des enjeux de société, je l’emmerde!»

    On s’entend à merveille là-dessus.

    «Ce que je vois c’est que vous, M. Sremed, défendez âprement votre salaire, de toutes les façons possibles. »

    Qui ne le ferait pas ? Vous ?

    Dire le contraire ne serait que grande hypocrisie. Même le prêtre défend âprement la quête et la capitation.

    «Mais vos insultes répétées envers ma personne, vos leçons de vocabulaire, votre ton suffisant et votre réplique à M. Bondo suitant l’arrogance et le sentiment de supériorité n’ont fait que renforcer mes impressions que je ne répéterai pas.»

    Encore une fois, mon ton ici n’a rien à voir avec mon travail. Nous sommes tous des blogueurs ici. Quant à ma réplique à M. Bondo, je la trouve excellente, du haut niveau d’ironie. Chère âme, je suis de l’un de ceux qui aiment se défendre, vous l’aurez remarqué. Mais je ne vous ai pas insulté. La modestie n’est pas l’une de mes valeurs. Heureusement. Mais ça, c’est mon côté artiste.

    Le coût de la formation d’un médecin est une pure arnaque que le gouvernement se plaît à brandir et dont personne n’a jamais fourni le détail des chiffres. Je suis professeur de médecine, je forme les externes (qui font un travail non rémunéré dans l’hôpital), bénévolement puisque je ne suis pas payé pour le faire, même que cela me ralentit dans mon travail, augmente mon temps et diminue mon salaire. L’une des revendications des médecins dans la dernière « grève » était d’être payé pour former les étudiants. Par ailleurs, les médecins, avec leurs gros salaires comme vous dites, financent à fond l’État par leurs impôts.

    Tous ceux qui étudient à l’université au Québec (ou au cégep, ou autre), peu importe le domaine, sont libres de travailler où ils veulent, peu importe le pays. Votre désir dictatorial ne s’appliquerait qu’aux médecins? C’est le vieux désir chrétien de rendre esclaves de l’État, donc de soi, les mieux nantis. Car si le médecin gagnait 30 000$, vous n’auriez pas ce discours stalinien.

    Bonne journée.

  30. À ma relative surprise, la discussion demeure intéressante et de bon ton…

    Si vous comprend bien, je devrais me fier à vous pour conclure qu’il n’y a pas assez d’abus dans la facturation pour nécessiter qu’on y regarde de plus près et que les coûts des études est une arnaque gouvernementale. Excusez-moi, mais j’ai pas tendance à me fier à ceux qui sont juge et partie. C’est ce que je dis depuis le début.

    Les médecins en tant que groupe professionnel détiennent un des plus grands pouvoirs dans notre société. Vous ne voulez pas l’admettre? Tant pis. Vous devriez peut-être vous initier à la sociologie pour finir par me comprendre. Ne venez pas comparer vos « tâches » avec celles du vidangeur. Je ne connais aucun vidangeur gourou, aucun vidangeur qui écrive des livres donnant les lignes à suivre pour vivre une meilleure vie, aucun vidangeur qui a le pouvoir d’interner quelqu’un. Voyons donc! Et ne venez pas me parler de votre pouvoir d’influence personnelle en le réduisant à votre charisme. Tant mieux pour vous si vous avez du charisme en plus, mais votre seul statut de médecin vous apporte le respect, l’écoute. Arrêtez de jouer avec les mots et admettez!

    Si les médecins gagnaient $30 000 par année et qu’ils quittaient pour l’Ontario après leurs études, je tiendrais certainement le même discours quant au remboursement des frais de scolarité car, dans ce cas, même les unilingues francophones voudraient aller voir ailleurs et la perte économique serait plus grande. Probable même que je militerais pour un meilleur salaire des médecins! Mais on est loin d’en être là! Les études en médecine demeurent en elles-même un très grand privilège dont les médecins ne parlent pas quand ils pleurnichent à propos de leur condition salariale.

    Ceci dit, je sais que les internes travaillent fort et que ça se comptabilise aussi dans l’ensemble des coûts et/ou des économies. C’était un des contre-arguments qu’un de mes proches devenu médecin (psychiatre) m’avait avancé quand j’avais abordé en saprésence la possibilité qu’on fasse payer ceux qui fuient le Québec une fois leurs études en médecine terminées. Selon lui, un étudiant en médecine avait déjà amplement rendu service à l’État alors il n’y devait plus rien. Malgré cela, malgré que les internes travaillent pour pas cher (parce qu’il me semble qu’ils sont payés), oui je crois que les coûts pour former un médecin sont énormes et que, comme un soldat ou un policier, un médecin gradué devrait être tenu de rendre un certain nombre d’années de service ici en échange.

    De plus, on estime ces économies comment? On prend les heures travaillées par l’interne en estimant comment elle auraient coûté au Trésor s’il était vraiment payé comme un médecin? Je ne sais pas, mais ça aussi c’est un calcul tordu, surtout si on croit, comme moi, qu’un médecin coûte déjà très cher. Je serais d’ailleurs curieux de voir comment les aspirant-médecins réagiraient si on les forçaient à payer tous leurs frais d’étude et si la somme de $1 million diminuerait tant que ça au moment de leur revendication, car revendication y aurait certainement.

    Quant aux argument des impôts, ça vaut pour tout le monde, justement. La différence avec quelqu’un qui fait un salaire qui dépasse de beaucoup ce qui permet de combler ses besoins vitaux, comme manger et se loger, c’est que l’argent excédentaire, non payé en impôts et susceptible d’être taxé, mais seulement susceptible d’être taxé, justement. Si le médecin décide de se reposer régulièrement en République dominicaine, l’argent qui y est dépensé ne revient aucunement dans les coffres de l’État québécois. S’il achète une voiture européenne de grand luxe, oui le gouvernement recevra quelques taxes, mais la grosse part de la somme ira à l’étranger. Bref, qu’ils paient 50% d’impôt et beaucoup de taxes, ça ne change rien au fait que les sommes versées aux médecins peuvent et doivent être regardées de plus près. D’ailleurs, dans ma critique première, je pensais à la multiplication des actes facturés, pas au taux horaire des médecins.

    Je peux bien admettre que les médecins travaillent généralement des heures de fou, qu’ils méritent un salaire élevé, plus élevé que la moyenne des gens, beaucoup plus élevé même, surtout à cause du nombre d’années d’étude. Mais 10 fois le salaire moyen? Pas sûr du tout. Et je ne crois pas qu’en les payant plus, ils deviendront meilleurs, ni qu’il seront plus motivés. D’ailleurs, si les nombre d’admission en médecine augmentait grâce à la perspective d’un meilleur salaire encore, j’aurais quelques doutes de plus sur les motivations des médecins.

    Finalement, quand je me référais à Cuba et au bas salaire des médecin de là-bas, je soulignais aussi leur grand nombre. Et je suppose que ceux-ci ne travaillent pas 80 heures/semaine. Moins libres certes, mais peut-être moins « exploités ». Tout ça pour dire et redire que le modèle de médecin-libre-entrepreneur n’est pas nécessairement la solution à tous les maux du système de santé. Et qu’il ne faut surtout pas croire aveuglément les médecins là-dessus.

    J’ai très rarement vu des abus dans tout ce beau monde. Il y en a, mais des exceptions. Ce n’est pas ça qui fait crouler le système de santé.

    Je n’ai jamais dit que cela faisait crouler le système de santé, non plus. Mais c’est un facteur parmi d’autres. Un autre pourrait être ce dont il était question ici: les mauvaises habitudes de vie de la population. Un autre pourrait être le seul vieillissement de la population. Mais ça pourrait également être le fait que les gens s’en remettent déjà trop aux médecins, la plupart du temps trop tard. C’est dans cette optique que je parle d’un pouvoir déjà trop grand des médecins et que je m’offusque de la « médicalisation des enjeux de société ».

    La médecine a fait de formidables progrès, mais n’empêchera jamais personne de mourir. Il y aura toujours une première cause de mortalité et ça me surprendrait bien qu’un jour ce soit la seule vieillesse. La médecine a évolué vers une plus grande spécialisation, et je ne crois pas que plus de spécialistes, ni que mieux payer ces spécialistes soient la voie à suivre. Quand j’y oppose une vision plus « holistique », c’est cela que je veux dire. A-t-on vraiment besoin d’un spécialiste du foie pour éviter les cancers du foie? Je crois que non. Autrement dit, pour régler les problèmes du système de santé, ça ne nous prend pas plus de médecine, mais moins. Surtout que plus il y a de médecine, plus il semble y avoir de maladies!

    Alors on revient à la responsabilité des individus quant à leur propre santé. Oui, ils devraient être plus responsables, mais pas punis autrement que par leur piètre santé si telle est la conséquence de leurs actes. Et cette responsabilisation des individus passe aussi, selon moi, par un déboulonnement de la statue hérigée au médecin. Au bout du compte, les médecins ne valent pas plus que les autres acteurs de la société, doivent se soumettre à la critique et rendre des comptes.

  31. Une nouvelle intéressante aujourd’hui dans le journal « Le médecin du Québec », No 44, vol 4, avril 2009, sous le titre « Médecins enseignants, entente particulière paraphée » :

    « À quoi auront droit les omnipraticiens professeurs? Ils recevront 35$ pour superviser un résident pendant une demi-journée et 42$ pour un externe » et « Une somme de 20$ s’ajoute également si la formation se déroule dans une région qui était considérée comme « désignée » [régions isolées] ». Le salaire minimum, 8,75$/h. Où va le million de dollars brandi par la ministre ?

  32. Les études en médecine ne sont pas un privilège. Tout le monde peut appliquer dans la société pour devenir médecin.

    Les internes n’existent pas.

    Les externes ne sont pas payés, ils payent entre 1500 et 3000 $ par session de frais de scolarité (il me semble, dans mon temps en tout cas). Ils payent pour faire un travail ingrat dans l’hôpital et se faire enseigner par des médecins payés au salaire minimum. Puis ils doivent étudier beaucoup par eux-mêmes pour passer leurs examens après deux ans.

    Les résidents (on est résident après 5 ans d’études) sont des médecins diplômés (ils sont M.D.) qui se spécialisent et qui ont un salaire équivalent à celui d’une infirmière et qui travaillent des heures de fou dans les hôpitaux, souvent des 8o heures/semaine avec des gardes de 24h, etc. Ils sont le support majeur des hôpitaux universitaires, sans eux ce serait la paralysie. Étape la plus difficile dans la vie d’un médecin, la plus épuisante, car en plus ils doivent étudier leurs examens de spécialité (on finit tous par passer au travers, mais on vieillit d’un coup). Ils payent aussi des frais de scolarité. Ils enseignent aussi aux externes (bénévolement).

    Comparer une formation universitaire (de médecin ou autre) avec une formation technique de policier ou une formation secondaire de soldat est assez étrange. Un soldat renonce à ses droits civils en s’engageant. Un policier peut décider d’aller dans la GRC ou dans une autre province qui reconnaîtrait son diplôme (mon frère est policier). Un médecin est un travailleur autonome.

    Vous faites l’erreur de regarder les revenus bruts. Vous oubliez toutes les cotisations obligatoires (au moins 5000$ par année mimimum), les dépenses professionnelles aux frais du médecin (matériel, secrétaire, bureau, etc.) et vous oubliez que les médecins sont des travailleurs autonomes sans aucun avantages sociaux. Combien vaut un fonds de pension d’un employé syndiqué ? Combien valent les assurances collectives ? Combien valent les vacances payées ? Combien valent les congés de maladie payés ? Le médecin n’a rien de tout cela, comme les autres travailleurs autonome.

    «La médecine a fait de formidables progrès, mais n’empêchera jamais personne de mourir. Il y aura toujours une première cause de mortalité et ça me surprendrait bien qu’un jour ce soit la seule vieillesse. La médecine a évolué vers une plus grande spécialisation, et je ne crois pas que plus de spécialistes, ni que mieux payer ces spécialistes soient la voie à suivre.»

    On s’entend à merveille là-dessus.

    «A-t-on vraiment besoin d’un spécialiste du foie pour éviter les cancers du foie? Je crois que non.»

    Non, en effet, et personne ne prétend cela. Mais le jour où vous avez une maladie génétique du foie rare, vous êtes content de voir un spécialiste du foie.

    Votre dernier paragraphe est étrange. Affirmez-vous que les médecins punissent les malades qui ne se responsabilisent pas ?

  33. @Vincent Sremed

    Merci de ces précisions sur les conditions des médecins, c’est rare qu’on a ce point de vue.

  34. @Simon Dor :

    Je sais. À tous les jours, depuis 12 ans, j’entends des préjugés, des faussetés, des racontards, de l’envie, de la jalousie, des absurdités, des désirs de réduire les libertés, d’obliger, des attaques sur les revenus, etc.

    Habituellement, je tolère, de passe outre, je ne perds pas mon temps, surtout lorsque celui ou celle qui fait ces commentaires est minable.
    Mais Martin ne l’est pas, et j’ai cru bon d’entrer en dialogue, plus pour me faire du bien, me soulager un peu de toutes ces années que pour le convaincre. Demain, j’entendrai de pleins d’autres gens des discours cent fois pires. Et je passerai outre.

  35. Désolé pour l’usage du mot « internes ». Je ne me souvenais plus des termes « externes » et « résidents ».

    Ceci dit, non, je ne change pas d’avis: étudier en médecine est un privilège. D’une part, par le long processus de pré-sélection et, surtout, par les ressources humaines et matérielles que ça prend pour former un médecin. Je n’ai pas de problème avec le fait que des membres de la société aient des privilèges, soit privilégiés (ce qui devrait prouver que je ne suis pas communiste).

    Votre dernier paragraphe est étrange. Affirmez-vous que les médecins punissent les malades qui ne se responsabilisent pas ?

    Non, je tentais de boucler la boucle et revenir au sujet du billet: faire payer les malades pour leurs mauvaises habitudes. Si les médecins en venaient à évaluer qui devrait payer ses soins à cause de ses mauvaises habitudes de vie, alors là, oui, ils puniraient ceux-ci. Mais, effectivement, ça me semble peu probable que les médecins aient un jour à porter ce fardeau en plus du celui qu’ils portent déjà.

    J’étais au courant que le médecin a beaucoup de frais à payer. Ce n’était pas une « erreur » de ne pas en parler. Mais, à mon tour de vous remercier pour les précisions.

    P.S.: Le lien vers l’entrevue avec un généraliste français (terme utilisé par Radio-Canada) à propos du droit de mourir:

    http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2008-2009/chronique.asp?idChronique=78749

    À la dix-huitième minute:

    Je pense que le corps médical a du mal à ce que ce soit les malades qui prennent en main leur destin. Les médecins, vous savez, ont tendance à penser qu’ils savent tout, ils peuvent tout. Il y a un espèce de pouvoir médical… Je ne parle pas du pouvoir de l’argent.

    Dans le contexte, je rappelle, d’une discussion sur le droit de mourir dignement.

    Ça rejoint un autre de mes points soulevés rapidement lors de ma première intervention, sur « l’acharnement thérapeutique ». Je ne veux pas me lancer à nouveau dans une longue discussion, mais faudra aussi un jour ou l’autre aborder, collectivement, le sujet plus délicat de la mort, des derniers jours des patients. Parce que tant qu’à parler froidement de chiffres, nous pourrions parler de ce que coûtent les derniers jours d’un patient.

  36. « étudier en médecine est un privilège »

    Comme étudier en agronomie, en enseignement du primaire. Comme étudier à l’université tout court.

    J’ai visité des hôpitaux français de Paris et de Lyon en tant que professeur de médecine responsable de ma région il y a deux ou trois ans, ainsi que des cabinets de médecins de famille là-bas. C’est un autre monde, et là je vous donne entièrement raison. C’est hiérarchique, paternaliste, il y a tout un pouvoir et un prestige. Mais c’est français. En France la société est restée très aristocratique malgré la Farce que fut la Révolution. Ce monsieur n’a aucune idée du système nord-américain, complètement différent, complètement américain. Un ami de Montréal fait un post-doctorat en gastro à Paris. Il est gastro-entérologue, mais il se fait traiter comme une sous-loque par les médecins et les professeurs en haut de lui. Deux mondes, je vous dis. Ici, le dernier arrivé est considéré au même niveau que le vieux. Il m’est arrivé de voir des patientes françaises, en ville, elles étaient surprises que je ne leur demande pas de se mettre flambant nue devant moi ! Surprises de l’attitude différente, l’attitude de conseillers des médecins nord-américains plutôt que paternaliste !

    Ce médecin français dis sans doute vrai pour la France (quand j’étais étudiant, certains vieux professeurs avaient étudié en France et me disaient que jusqu’à tout récemment le médecin là-bas ne disait même pas à son patient qu’il avait un cancer car il n’y avait pas de traitement !), mais c’est aujourd’hui en Amérique du Nord beaucoup mieux que cela.

    Concernant votre dernier paragraphe, je suis d’accord avec vous. Difficile de changer la société qui se croit ou qui veut être immortelle… L’autre jour, un monsieur de 99 ans était presque moribond mais la famille s’acharnait pour qu’on le maintienne en vie pour qu’il aille ses 100 ans… Pas facile j’imagine pour une famille d’accepter de cesser les soins pour ceux qu’ils aiment. Heureusement, le médecin est là pour les accompagner, les faire cheminer dans cette décision, et offrir en fin de vie un soulagement.

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