Par lutopium – Ces jours-ci, certains suggèrent une importante intervention de l’état alors que d’autres souhaitent son retrait presque complet. Le monde du commerce, quel qu’il soit, ne semble pas avoir de gêne pour demander des injections de fonds publics, de prêts, de subventions, de crédits d’impôt… Certains de nos entrepreneurs se disent conservateurs, voire libertariens. Mais ils n’hésitent pas à endetter les citoyens afin de stimuler leur croissance.
Personne ne semble satisfait des budgets qu’a récemment alloués Monsieur Charest, mais tout le monde s’entend pour dire qu’il n’est pas frileux avec le divertissement des masses. Est-ce pour mieux l’endormir? N’est-il pas amusant, quand même, de voir nos politiciens appuyer le sport et le jeu avec autant de détermination?
Le gouvernement libéral n’hésite pas une seconde avant d’appuyer les courses de chevaux, un club de hockey ou un grand-prix automobile… L’état moderne québécois est très actif dans le monde du jeu, il y joue des centaines de millions pour rénover son temple de la roulette, et son industrie du rêve millionnaire est publicisée comme nul autre produit de consommation. Pour ce qui est du hockey, voilà une valeur sure. À partir de ce soir, le Québec comptera un nombre impressionnant de regards vers l’écran. C’est presqu’un party de famille. Quand on se prend pour Jean le Baptiste, on doit se sentir en paix lorsque le peuple se rassemble et oublie ses tracas du quotidien. Car la victoire possible du gladiateur provoque une certaine somnolence. Y’aurait fort à parier que le nombre de québécois impliqués dans ce spectacle est plus important que ceux qui se sont déplacés pour voter en décembre dernier…
C’est ce soir que commence la grande fête. Si l’équipe a fière allure le premier soir, les fans pourront plonger dans l’euphorie des « séries ». On ira s’enfermer dans des cages aux sports en gang, y’a tellement d’écrans qu’on jurait être sur place. On pourrait manger gras, boire d’la bière. Y’en n’a pus de problèmes! À moins qu’on apprenne que l’équipe déménage. J’ai vu ce que peut provoquer le départ d’un club de hockey. Ça laisse des traces de morosité. Et ça devient suspicieux du pouvoir politique…
Vous comprendrez que, même si j’aime le sport, je n’apprécie plus la façon dont est présenté le hockey professionnel ces jours-ci. Y’a trop de fric. Et il y a encore beaucoup trop de violence gratuite et inutile. Je ne suis pas contre l’idée de garder les Canadiens à Montréal, mais je ne souhaite pas voir des fonds publics être investis dans un club qui peut facilement se passer de l’état pour exister et demeurer ici.
Là-dessus, bonnes séries!
Photo: Alex Ferguson – Flickr
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Le Canadien DOIT demeurer à Montréal. On ne parle pas du Ligthning de Tampa Bay où une bonne partie de la clientèle sont les snowbirds. On ne parle pas d’un club qui ne fait salle comple que quelques jours par année.
Le Canadien est une tradition et maintenant le seul gros club de sport professionnel de la ville.
Depuis le départ des Expos, les terrains de baseball sont laissés à l’abandon et le sport a décliné en popularité. Les équipes professionnelles ont une influence sur la pratique de leur sport dans la ville où elles jouent.
Mettre de l’argent publique pour sauver le club? Oui! Les dollars investis rapportent et je crois bien que c’est bien plus que du 1 pour 1.
Perdre le club aux yeux du public serait une réelle honte.
Les gouvernements ne doivent PAS mettre d’argent dans les corporations de MILLIONNAIRES.
Finalement, le sport professionnel est un SPECTACLE de circle qui enrichissent ses proprios.
J’ai défendu il y a longtemps l’importance du sport-spectacle et suggéré une intervention de l’État….
PJCA
http://nouvellesociete.org/107.html
Bonjour
« Dans le sport professionnel actuel, il est deux certitudes : sans fric, on ne va nulle part, mais avec du fric, on ne va pas nécessairement quelque part. »
Jean Dion, Le Devoir
@J-F l’Internaute: je ne souhaite pas le départ du Canadien. Je crois simplement que la transaction n’exige pas l’intervention du gouvernement. C’est une transaction facile car l’entreprise est profitable. S’agit que les banques ne soient pas trop gourmandes. Elles en ont l’habitude!
@Fern: ouais, le sport est souvent assombri par les questions de salaires, ce qui ne doit pas aider les entraîneurs à s’imposer comme chef. Bon nombre de joueurs n’en ont rien à foutre de jouer pour Montréal ou Phoenix. À la fin de l’année, c’est le total$ qui compte. Si on compare avec la ligue d’il y a 25 ans, la loyauté et la fierté en ont pris pour leur rhume!
@Pierre: je préfèrerais des investissements dans les infrastructures sportives locales pour le développement du sport amateur. J’aurais aimé m’impliquer dans un club d’athlétisme dans mon coin mais il n’y a rien. Pas d’équipement, pas de terrain, et de gros problèmes de collaboration entre les villes et les commissions scolaires.
@Cavour: bien dit! Il faut redonner le goût du sport amateur. Les Jeux du Québec, les Héros du Samedi… Maintenant, il faut que les enfants s’inscrivent dans des cours privés pour pratiquer plusieurs disciplines…