Quand l’Institut Fraser lance des chiffres et des informations comme « la famille moyenne gagnait 71 764 $ en 2008 et a dû débourser 31 535 $ en impôts, ce qui représentait 43,9 % de son revenu » et « la facture d’impôts des Canadiens a crû de 1783 % », il est clair que le but est d’écarquiller grandement les yeux de tous. Mais il faut avoir en tête qu’un des buts premiers de cet Institut est de nous convaincre de « coordonner et concerter nos efforts en vue de réduire l’impôt des particuliers et des entreprises à tous les niveaux de l’État. »
Cela combiné au cliché « que les Québécois sont les contribuables les plus lourdement taxés en Amérique du Nord », on assiste aussitôt à l’éclosion du verbe criticailler, autant du côté de la gauche que de la droite, par la magnificence des idéologies et de leurs grands penseurs prémoulés. Et on pense aussitôt au simple citoyen qui se réfugie dans une glose pernicieuse envers les prestataires de l’aide sociale ou, au contraire, dans une défense premier degré des victimes de la pauvreté. Mais qu’en est-il vraiment?
La Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques faisait paraître, en 2008, une étude de Luc Godbout et de Suzie St-Cerny qui fait ressortir que malgré « le fait que le Québec utilise davantage l’impôt sur le revenu que d’autres pays du G7, les cotisations sociales plus faibles jumelées aux généreuses prestations mises en place par le régime fiscal amènent la charge fiscale nette des contribuables québécois à se comparer avantageusement avec celle de la moyenne des pays du G7. » Et, en « comparant l’année d’imposition 2006 à l’année 2000, les réductions d’impôts annoncées par les gouvernements au fil des années ont fait en sorte que le Québec est maintes fois le champion, parmi les pays du G7, en ce qui a trait à l’importance des réductions fiscales. » Encore, la « position favorable du Québec devrait encore s’améliorer au cours des années à venir avec les réductions d’impôts sur le revenu qui entrent en vigueur le 1er janvier 2008 au Québec. »
Et nous en sommes rendus là. Des faits qui en cachent d’autres. Des clichés qui colorent la réalité et qui font en sorte qu’on ne discute jamais sur de bonnes bases. Pour les uns, nous sommes en terres communistes, pour les autres, nous sommes étouffés par le néolibéralisme : et si nous étions simplement dans une société riche avec des problèmes correspondants à ce fait?
Tout cela paraît bien futile face aux problèmes globaux. Même la crise économique actuelle donne l’impression d’être une partie de Monopoly sans trop de conséquences. Nous avons des laissés-pour-comptes de luxe… et pourquoi pas? Si nous sommes capables de nous les payer!
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n’est-ce pas mieux d’être une société capable de se payer des impôts et une illusion de services publics efficaces, que de ne pas pouvoir du tout? J’aime encore me bercer des grandes illusions de l’état providence, c’était une belle idée – point de communisme là-dedans, je souligne. Etre un assisté social ou au chômage, même au Québec, n’est pas mon choix. Dans une société riche, il n’est point valorisant d’être pauvre.
Je faisais allusion au communisme en lien avec les railleries de la droite envers la gauche, bien sûr.
Comme le dit si bien modotcom, c’est merveilleux d’avoir l’état providence, ça donne l’illusion que les problèmes ne nous concernent pas et que tout est pris en charge par l’état. En échange d’un vote au 4 ans et d’une portion de ton salaire, on te simplifie la vie au maximum! Il manquerais juste de nationaliser tous les secteurs essentiels et plus personne n’aurais la lourde tâche de choisir quoi manger, de chercher un logement, de chercher un emploi ou même d’avoir des revenu stable et gérer un budget!!!
Moi j’aime ça l’état providence, ça me permet de croire que les pauvres et les malades sont pris en charge (même si la réalité est différente, mais on s’en calice bin de ça hein!) et que je n’ai pas à faire de don de charité parce que c’est déjà pris en charge par l’état providence. Ça me permet de me renfermer dans mon petit cocon et d’ignorer totalement ce qui se passe.
Payer pour un show?? PFFFFFF on le subventionne. Épargner pour avoir une assurance? PFFFFFF on le nationalise. Faire de choix de vie sains pour éviter les dépenses médicales? PFFFFFF l’assurance maladie. Faire un don à une organisation privée qui prend en charge les itinérants (Dans la rue par exemple)? PFFFFFF je paye déjà de l’impôt et ils ont du BS.
…. non mais quelle connerie, et ils croient « encourager la solidarité » alors qu’ils sont le moteur de la frustration, de la ségrétation et de l’individualisme!
@ RL: Je suis tout à fat d’accord avec vous sur le principe. L’avenement de l’abondance avec l’industrialisation a créé une nouvelle problématique. Une situation ou l’enrichissement pour chacun dépent de notre complementarité comme producteurs et oblige à une solidarité à la mesure de notre interdépendance. Je ne dis pas autre chose en 1 000 articles écrits sur mes sites depuis 30 ans…
Ce sont les détails pratiques qu’il faut régler et, politiquement, voir comment édifier des constructions libertaires sur le basilaire des services essentiels que seule la collectvité doit gérer sous peine que tout ne s’écroule
Voyez http://nouvellesociete.org/00.html … et bonne lecture :-))
PJCA
Kevin,
en théorie, ça se tient, je ne peux pas dire le contraire. Mais avec la vie de fou qu’on mène, je ne suis pas sûr que toute cette responsabilité d’un coup serait une bonne chose. Étape par étape, cas par cas. Petit train va loin.
PJCA,
si je peux quelquefois faire ressortir quelques points de vos réflexions, j’en suis fort aise!
Et pour les détails pratiques, où sont les politiciens qui devraient s’en charger?