Par lutopium – Cette semaine au Québec, deux évènements qui n’ont aucun lien mais qui utilisent le même principe pour défendre leurs positions: la liberté de conscience. Tout d’abord, le début de ce procès qui vise à rendre inconstitutionnel le nouveau cours sur l’éthique et la culture religieuse (ECR) et la résolution des membres de la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) en ce qui concerne le port de symboles religieux pour les travailleurs et travailleuses de la fonction publique.
En ce qui concerne l’opposition au cours sur l’ECR, je n’en reviens toujours pas. D’emblée, je dois avouer que je suis agnostique et que les dogmes et l’approche monothéiste me laissent complètement indifférent. Cependant, j’ai toujours cru bon que mes deux enfants soient « exposés » au phénomène des religions et de la spiritualité, qu’elles découvrent par elles-mêmes ces mystères de la vie humaine et qu’elles choisissent leur propre cheminement. Évidemment, avant l’arrivée de l’adolescence, l’intérêt des enfants pour le phénomène religieux est, plus souvent qu’autrement, associé à la fête et aux cadeaux. Et vive le Père Noël et le Lapin de Pâques.
Les parents de la région de Drummondville qui ont porté leur opposition au palais de justice, appuyés par la Coalition pour la liberté en éducation, utilisent la clause de « liberté de conscience » afin de prouver le bien-fondé de leurs revendications. Quelle approche paradoxale! Chers parents évangélistes, ne me parlez pas de liberté de conscience si vous refusez aux enfants l’opportunité d’apprendre sur les autres dogmes de la planète… Soyez conscients que votre approche médiévale ne servira qu’à renforcer ce repli-sur-soi qui alimente la ségrégation et la méfiance des autres. Nos amis de l’ADQ et du Parti Conservateur seront probablement tentés de courtiser ces parents… Car, ce qui semble être un des éléments déclencheurs de cette inititative, c’est la sacro-sainte Autonomie et le rejet d’un ministère de l’Éducation qui conçoit les programmes scolaires. Si la Cour permettait aux parents de retirer leurs enfants du cours ECR, elle leur donnerait du même coup le droit de ne pas assister aux cours d’histoire. Ça leur permettrait d’endoctriner leurs enfants avec la théorie du créationnsime.
La défense des droits religieux est donc à la mode ces temps-ci. Que penser de la position surprenante de la FFQ sur l’idée de permettre le port de signes religieux pour les fonctionnaires de l’État? Encore une fois, l’importance qu’on donne à ces symboles me laisse complètement indifférent. Vous désirez porter un crucifix, un hijab ou un kirpan pour démontrer votre soumission aux Écritures? C’est votre décision. Cependant, si votre emploi exige une certaine « neutralité », je crois que vous devriez faire preuve d’un peu d’humilité.
La FFQ se veut avant tout un organisme qui fait la promotion de l’égalité des femmes et des hommes. Elle doit choisir entre un appui envers la liberté fondamentale des femmes ou leur soumission envers leurs époux. Les femmes musulmanes qui luttent contre l’oppression partout dans le monde veulent se détacher de l’emprise des hommes qui utilisent les Écritures, comme bon leur semble, afin d’assurer leur autorité patriarcale sur la famille et la société. On ne peut pas défendre un morceau de tissu, la polygamie ou la répression pour faciliter l’accès à un emploi. Lorsqu’on choisit de venir s’établir au Québec, ou dans toute autre société « moderne », on doit s’attendre à des compromis afin de faciliter notre intégration. Si les femmes-journalistes des pays occidentaux portent le voile lorsqu’elles nous offrent des reportages en provenance des pays musulmans et ce, en respect des traditions en cours dans ces pays, nous sommes en droit de nous attendre que les néoquébécois fassent preuve d’une ouverture similaire lorsqu’ils décident de venir vivre ici avec nous.
Si on suit le raisonnement de la FFQ jusqu’au bout, on pourrait justifier l’utilisation de la violence afin de permettre à un jeune garçon d’accéder à la ligue nationale de hockey…
Il y a une trentaine d’années, nos voisins du sud ont réussi à associer des revendications religieuses au programme politique du Parti Républicain. Serions-nous en train de vivre la naissance d’une droite religieuse qui vise à influencer le pouvoir politique et les choix de société?
Illustration: Frank Benson – Flickr
Lutopium, tu mélanges encore ton imagination avec la réalité. Tu attribues au monopole public d’éducation le fait que chaque personne ait accès à celle-ci. Tu ignores totalement le fait que l’école coûte des ressources, que ces ressources sont limitées et que dans un contexte de société technologiquement peu développée, l’éducation est un luxe coûteux.
Avec l’augmentation de productivité, la richesse est devenu plus accessible à tous grâce à la spécialisation, l’échange volontaire (et non forcé par l’état) et l’innovation (motivée par le profit personnel mais qui bénéficie à toute la société)(Henry Ford voulait prospérer en premier lieu, pas uniquement enrichir la société mais il a rendu les transports beaucoup plus accessibles).
Aujourd’hui, je suis plus riche que Louis XIV, l’homme le plus riche de son époque. Avec un métier non spécialisé, même en étant analphabète, je pourrais avoir un revenu suffisant pour avoir de la nourriture de qualité, un appartement propre, l’électricité, l’eau courante, etc.
Il est ridicule de croire que par décret et par monopole, l’éducation est plus accessible puisqu’elle requiert des ressources. Le même monopole il y a 200 ans aurait été innefficace puisque ces ressources n’existaient pas. L’éducation est tout à fait accessible pour 95% des familles, les écoles privées actuelles ne sont même pas un modèle d’école privée, seulement des émules du système public parce que les familles plus aisées voient bien que le système public, par son monopole se détériore (conséquence normale d’un système monopolistique).
Pour les 5% qui reste, ils sont si peu nombreux qu’une organisation caritative pourrait très bien se charger d’offrir une éducation de base à leurs enfants. Même dans un contexte hyper taxé et hyper réglementé, des organisations privées (« Dans la rue » par exemple) font un excellent travail de manière totalement indépendante (98% de leurs revenus sont privé). Il me ferait plaisir d’offrir une partie de mon salaire à une organisation du même type pour éduquer ceux qui ont des difficultés financière. L’avantage est que cette organisation serait responsable des ressources qu’on lui confie, contrairement au monopole.
Ce qui me fais rire là dedans c’est que vous vous dites altruistes, généreux etc. mais refuser de croire que le reste de la société est capable de volontairement choisir d’aider. Vous voulez bâtir un monde où l’élite prend les décisions à la place des individu pour leur propre bien, ignorant totalement les effets pervers de votre constructivisme social.
Je crois que l’humain a de la difficulté à reconnaître l’ordre spontané. Autrefois, on raccordait chaque chose à Dieu. Les tempête de neige, la pluie et le beau temps était son oeuvre, chaque créature ne pouvait être que le résultat du design intelligent d’une entité divine. Lorsque la religion prend le bord, les hommes s’en remettent à une divinité qu’ils croient être capable d’influencer : l’état.
La société ne pourrait donc pas être simplement une organisation née des intérêts différents mais convergents de chaque individu (par exemple je donne un bon service à mes clients pour garder mon travail, pas par amour ; mon boss m’engage pour avoir une production efficace et consacrer son temps à une production plus rentable, pas pour mes beaux yeux)(théorie des avantages comparatifs de Ricardo). Dans votre tête la société ne peut être que le design intelligent d’un état qui dirige comme des marionnettes chaque personne et chaque détail de la société. L’ordre spontané est beaucoup trop compliqué à comprendre, il faut que ce soit quelqu’un ou un groupe de personne qui dirige tout à partir d’en haut et si on réussi à modifier les variables en fonction de nos buts, nous créerons une société meilleure.
Les constructivistes et les créationistes ont en commun qu’ils ne croient pas en l’ordre spontané, seulement au design intelligent par paresse intellectuelle.
**** Fait intéressant : l’évolution ne contredit pas l’existence d’une « entité divine », Darwin était lui-même croyant. À mon avis, si cette « entité divine » existe, elle ne s’amuserait pas à jouer avec sa création en influençant chaque détail de celle-ci mais se contenterait de créer un environnement de règles (physiques) dont le résultat serait la vie et l’évolution. Si Dieu est aussi sage qu’on le prétend, il se contente de voir évoluer sa création sans intervenir…. sans quoi il ne mériterait pas un once de mon respect (puisqu’il ne respecterait pas sa propre création)(moi)(pourquoi devrais-je le respecter?).
@ Pierre JC Allard
4. Très simple à comprendre ; les enfants sont sous la responsabilité de leur parent. La transmission de valeurs et de principe moraux est leur responsabilité puisque la moralité appartient aux individu. Si vous souhaitez vous interposer et contrôler les principe moraux qu’ils transmettent, vous devez vous interposer pour les choix alimentaires, vestimentaire, sur les opinion politiques ou philosophique des parents et des influences religieuses.
Exemple : dans ma très jeune jeunesse (haha à partir de lorsque j’étais bébé), j’avais un ami dont la mère était québécoise et le père algérien. Jusqu’à ses 13-14 ans, il était exclusivement chez sa mère et voyait son père une fois par mois. À partir de cet âge, il est allé vivre sur la côte Ouest avec son père et je ne l’ai revu qu’environs 4 ans plus tard.
Je n’ai jamais vu une transformation aussi frappante. Il était devenu profondément religieux, avait perdu toute vivacité et tout goût de connaissance, suivait machinalement les préceptes musulmans. Je ne l’ai plus jamais revu par la suite, son père l’avait complètement transformé, je n’avais plus rien en commun avec lui. Cette transformation est peut-être regrettable mais personne ne devrait jamais s’interposer dans la transmission de valeurs. Je respecte son père comme je le respecte lui, les valeurs auxquelles il adhère lui appartiennent, il est maintenant un adulte.
De prétendre que son éducation (de son père) l’a orienté vers qui il est serait simpliste. Il a nécessairement choisi d’embrasser ces valeurs, ce n’est pas un imbécile incapable de penser, de juger ou de choisir. Je ne partage pas des valeurs identiques à mon père (surtout au niveau des goûts), j’ai fait mes propres choix à partir de l’éducation que j’ai reçu. En fait ma famille m’a toujours enseigné à critiquer, réfléchir et raisonner. C’est probablement le meilleur enseignement possible mais ça ne me donne pas le droit de m’interposer dans une situation qui ne me concerne pas ; la transmission de valeurs d’un parent à un enfant.
Lorsqu’un parent agresse un enfant, ce sont les même crime que s’il agressait un autre individu (vol/viol/agression physique/meurtre/etc.) mais les conséquences devraient être plus grave en raison du rapport d’autorité.
Comme le dit si bien MissiveDuTexas,
« Quand vous vous rendrez compte que cette perspective qui retire le concepte d’appartenance des enfants aux parents va dans les deux sens, vous comprendrez peut-être qu’il est primordial de ré-affirmer ce principe »
Ça implique justement que vous n’êtes que le géniteur de l’enfant, que la société peut vous retirer sa garde selon ses propres dictats arbitraire décidé par les bien-pensants. Si des parents n’agressent pas leur enfant, PERSONNE n’a le droit de venir s’interposer.
Je pense que c’est très logique, très clair et très rationnel, je vois mal pourquoi vous êtes confus. Justement pour la confusion, c’est ça que je parlais : vous êtes pour la liberté indidivuelle et la responsabilité individuelle mais voulez infantiliser les parents et les traiter en simple géniteurs stupide incapable de prendre des décisions dans l’intérêts de leurs enfants. Vous prétendez que l’état doit s’élever au dessu d’eux et avoir un droit de regard sur leur vie sans qu’il n’y ait aucune agression.
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Pour votre page sur le libertarianisme, je vous conseille de vous informer en profondeur parce que même Lutopium qui traîne sur le site du QL depuis longtemps ne comprend absolument rien à la philosophie de liberté individuelle.
@ Lutopium
« et qu’on arrête de pousser sur le concept de la compétition »
Encore une belle phrase creuse et irréaliste… tu porte vraiment bien ton nom………………
J’imagique que tu appliques tes belles valeurs de négation de la compétition dans tes choix de tous les jours. J’imagine que tu vas équitablement vers les commerce qui offrent un service impeccable qu’à ceux qui en offrent un médiocre. J’imagine qu’en tant qu’employeur, tu engagerais autant d’incompétents que de compétents et les rénumèrerais de manière identique.
Tu mélanges encore une fois tout en associant compétition avec élimination. Dans ta tête, un système scolaire idéal serait celui où il n’y a pas de notes et personne n’aurait à faire d’efforts pour progresser? Ceux qui dorment en classe et ceux qui écoutent attentivement auraient les mêmes résultats et tu t’attends bien sûr à ce que les plus forts continuent de mettre de l’énergie sans jamais être récompensé……….
Des résultats?? Oh mon Dieu, ça serait de la compétition, c’est mal la compétition…… sérieusement….. wake up… tu es libre de faire ce que tu veux de ta vie et de fixer tes propres objectifs…. je ne suis pas obligé de compétitionner avec tout le monde dans tout. Chacun ses défauts, chacun ses vices et si pour moi ça ne vaut pas la peine de compétitionner une personne sur quoi que ce soit, je m’en abstient……
@Kevin: Moi rêveur? Utopiste? Entièrement, et je l’assume. Et toi? T’es pas un peu rêveur et un utopiste avec tes concepts libertariens? Là où les lois du mérite, de la performance, de l’individualisme, de la suprémacie de la propriété privée et de la confiance idéaliste envers les entrepreneurs sont à l’avant-scène? Oui je rêve d’une société où les humains sont égaux, où la monnaie ne rend pas les gens fous furieux, où la spiritualité des gens transcende leurs religions monothéistes – ne pensant même pas à déclarer la guerre à l’autre parce qu’il est un infidèle ou détient quelque richesse naturelle à protéger…
Je crois que l’école peut être un rendez-vous de la jeunesse, un rattachement à la communauté et à l’apprentissage du vivre ensemble. J’ai beau essayer de me convaincre, avec tes arguments et concepts autonomistes, je n’y arrive pas. Même si un environnement scolaire peut paraître homogène, les enfants y vivent sans effacer les signes de leurs différences et les traits de leur personnalité. L’école, c’est pas un lavage de cerveaux. Et plus l’école entreprend une démarche neutre et généraliste, moins l’endoctrinement est possible.
Pour ce qui est de la compétition, j’ai simplement suggéré qu’on arrête de « pousser » sur l’idée. Je me rappelle qu’à l’époque où j’ai fréquenté l’école secondaire (73-78), il y avait quelques élèves qui quittaient l’école publique pour aller au Petit Séminiare de Québec. Pour nous, ces quelques « fils de riches » migraient vers un environnement privilégié, destinés à demeurer dans les rangs de la petite aristocratie québécoise. Aujourd’hui, dans ma petite banlieue de la Montérégie, c’est presque la moitié des enfants qui se tournent vers le privé. Évidemment, la p’tite subvention de l’état leur fait grand bien. C’est quand même incroyable que les élèves perdent la moitié de leurs amis en 6ème année.
Tu peux toujours rêver à l’amélioration du modèle libéral en t’imaginant que nous sommes au début du 19ème siècle. J’ai choisi de viser un modèle solidaire. C’est irréconciliable.