UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Moonwalker

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entrepreneuriat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursoufflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–         La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de règlementer la valeur de celle-ci … .  »
–  » L’argent tangible (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis, « le reste est dans des entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

 » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent crée par les banques est investi dans leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation.

Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous mèprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou les structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècle Thorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

* * * * *

Ce texte est une gracieuseté de Gaëtan Pelletier, en remplacement de François Marginean. Vous êtes tous invités cordialement à visiter son site personnel LA VIDURE et y découvrir une panoplie de billets tout aussi intéressants pour les réflexions qu’ils suscitent que pour le style d’écriture unique de ce poétique auteur.

13 Commentaires

Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

13 réponses à “UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

  1. Redge

    Wow! Excellent billet, Gaëtan! Tout est là!

  2. Fern

    Gaétan Pelletier

    BRAVO
    Votre billet est excellent et synthétise vraiment la situation du monde contemporain.

    En ce qui concerne les décrocheurs, pour avoir travaillé en éducation comme enseignant et comme directeur, je suis bien placé pour vous donner RAISON à 100%.
    Je connais des administrateurs en région qui ont travaillés très FORT pour AMÉLIORER le système sans trop de bons résultats.
    Les fonctionnaires sont des blocs de glace, extrêmement lourds, qu’ils ne faut pas trop déranger si vous voulez avoir les subsides régulières pour continuer la monotonie du système.

  3. Éducation,
    Bienvenue dans le club, Fern. Dans certains secteurs, on en est rendu au point de montrer au vieux enseignants comment faire. Et d’appliquer des méthodes qui sont…«douteuses». Et par la force…
    Quant aux jeunes qui entrent, je me demande si l’université les prépare au «renouveau pédagogique». Et on se demande s’il va survivre ce «renouveau». Si je ne m’abuse, ça fait au moins dix ans qu’on piétine. À tel point que c’est à se demander s’il ne sera pas désuet au moment de son «application étendue».
    Je me demande dans quelle réalité ils vivent les fonctionnaires, les hauts, j’entends.
    Bonne journée!

  4. Fern

    Les enseignants qui finissent leur bac doivent suivre des stages de fin de semaine, pendant les vacances ou durant les journées pédagogiques régulières afin de connaître ces « NOUVEAUX » programmes qui font réussir les « PLUS TALENTUEUX » et « ABANDONNENT » les autres à leur sort.
    Ces jeunes décident alors d’abandonner l’école à 16 ans, âge ou un jeune peut laisser l’école selon la loi.

  5. Tres bon article. On ne pourra plus se passer de vous… !

    Je me demande souvent, toutefois, s’il est préférable de mettre des articles longs qui font le tour du sujet ou s’il faut scinder en petites bouchées pour accommoder ceux qui veulent faire un petit tour et ne revenir que plus tard pour en savoir plus.

    J’aimerais votre opinion sur ce sujet. L’opinion de tout le monde d’ailleurs, car c’est important pour l’avenir de ce site

    PJCA

  6. @Pierre,
    Je vais vous donner mon avis de lecteur… Avis que je n’ai pas suivi:-)
    Trop long, en effet. J’avoue ne pas m’en être rendu compte en l’écrivant. Il faut songer à la mise en page. Il faut songer au lecteur. Et la problématique me paraît se résumer ainsi:

    1. Il y a ceux qui couvrent un sujet court, ça va.
    2. Il y a ceux avec de nombreux liens qui gagneraient à être publiés en deux parties.
    3. Il y a les textes très denses – ceux d’Yan Barcelo en sont l’exemple – qui gagnent beaucoup à être découpés en parties comme se fut le cas pour le dernier.
    Je sais que ce n’est pas votre anniversaire, mais vous avez une longueur de texte qui est parfaite dans un contexte «d’écran».
    Dans le cas d’un texte long- comme c’est ici le cas – il aurait fallu prévoir, ce qu’on pourrait nommer, deux séquences bien liées.
    J’invite les autres à donner leur opinion.
    C’est très important, en effet.

  7. Il l’a proclamé haut et fort le  » grand bâtisseur « …l’économie d’abord. Alors les jeunes démotivés (es) parce que dépossédés de leur être tout aussi bien que de leur avenir, iront travailler pour gagner de l’argent au détriment de leur propre développement.

    L’économie d’abord, cela relègue tout le « reste » au second plan, c’est très simple à comprendre! Mais cette aberration sert les intérêts de qui en premier lieu? Ceux de la majorité ou bien ceux d’une poignée de riches? Ils prétendent que la richesse nous coulera dessus comme le chocolat fondant sur de la crème glacée. C’est sans tenir compte des évasions fiscales et des paradis fiscaux. Sur l’aide consentie aux sociétés mutinationales à même l’argent du trésor public et la spoliation de nos ressources naturelles par ces dernières. Nous sommes dépossédés (es) de notre patrimoine collectif par celles et ceux qui sont sensés s’occuper à plein temps de nos intérêts à nous. Ils dilapident nos ressources au profit des milliardaires tout en s’en mettant plein les poches. Que nous reste-t-il au bout du compte?… Un système de santé très mal en point mais comptez sur eux, ils ont LA solution…le privé! Un système d’éducation dysfonctionnel, mais ils ont LA solution…le privé! Des centres d’entraide exsangues, mais ils ont la solution… donner ça à leurs petits amis avec les subventions à la clé. On veut construire quelque chose…les P.P.P.!

    Les choses ont très mal été à cause de la finance débridée…on s’empare de l’argent du peuple à coup de milliards, on sauve les responsables de la catastrophe, on les récompense et on nous dit  » tournons la page…passons à autre chose « . Les plus riches deviennent encore plus riches et les contribuables voient leur filet social se désagréger. Mais la privatisation c’est le plan du gouvernement en place…en catimini, en douce, par la porte arrière. Le tout en parfaite conformité avec le crédo néolibéral  » l’économie d’abord…le vrai monde ensuite!

    Ils ont mis l’économie mondiale en péril, se sont servis de l’argent des travailleurs, travailleuses pour sauver leur peau, ils ont socialisé leurs pertes et ils privatiseront leurs profits. Par-dessus tout ça, ils sont déterminés à reprendre exactement à l’endroit où ils ont frappé le mur de briques et de la même façon avec comme mot d’ordre…l’économie d’abord!!! Après on comptera les morts.

    Nous sommes en train de nous faire avoir aller-retour. Non seulement n’ont-ils rien compris mais ils s’activent résolument à consolider un modèle aux relents de mafia planétaire.

    Celles et ceux qui croient naïvement qu’il nous est impossible d’y changer quoi que ce soit sont dans l’erreur et elle est de taille, lourde de conséquences pour toutes les populations du globe. Il est possible de changer  » leur  » nouvel ordre du monde. Comment? Avec le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. La social-démocratie en ACTION.

    Si nous avons du courage, nous avancerons. Si nous choisissons de nous plier à leurs dictats, à l’emprise du Capital, nous demeurerons à leur merci, pratiquant le  » moon walk  » et nous n’aurons jamais fini de nous lamenter inutilement. Nous resterons avec les dirrigeants que nous méritons, les chaînes aux pieds et aux mains!

  8. @Daniel Charette,
    Merci de votre réflexion… Il y a un point important que vous soulignez et que je pense pouvoir un peu éclaircir:
    Les générations qui nous ont précédées vivaient dans une grande pauvreté. Mes grands-parents, québécois, peu instruits, étaient condamnés à des petits lopins de terre.
    Quand est arrivée l’ère industrielle – du moins étendue partout – ils ont cru que c’était la fin de leur misère. C’était la fin d’une misère… Sauf que malgré notre richesse collective, nous devrions avoir un système plus «humain» qui fait en sorte qu’on peut également jouir d’un confort de santé et de vie saine. Or, à ce que je remarque dans le monde qui m’entoure et de par les «nouvelles» de chaque jour, la misère «morale» est en train de nous détruire.
    Si les gens sont moins attirés par certaines professions, ce n’est plus parce que le salaire n’est pas bon, c’est que les conditions de travail sont devenues insupportables.
    La «simplicité volontaire» est issue d’un malaise et d’une prise de conscience : le confort matériel n’est pas tout.
    Pour ce qui est de nous lamenter inutilement, je suis d’accord. Et j’aimerais bien qu’on avance un peu… Le hic! est que les gens au pouvoir sont – on dirait – supportés par les gens qui ont le capital, ce bien qui nous appartient à tous.
    Il y a aussi énormément de manipulation des masses…
    La petite politique a ses serviteurs… Ceux-là ne remettent jamais rien en cause.

  9. @Gaëtan

    Merci pour votre aide. Votre texte fait bien le tour d’une facette importante de notre société et je pense que nous sommes plusieurs à ressentir ce « moonwalk ». Il semble que nous allons nulle part, le marasme.

    @Pierre JC

    Personnellement, je n’ai pas de problème avec un long texte, en autant qu’il soit captivant et pertinent, ce qui est le cas présent. Je suis un de ces terribles auteurs qui écrit des textes trop souvent longs. J’essaie de me contrôler. Je pense que si le tout est balancé, qu’il y a des courts et longs textes qui alternent, ce n’est pas trop mal.

    Mais il faut dire que nous vivons dans une époque où la concentration et l’aptitude à lire des textes soutenus ne soit pas vraiment à la mode.

  10. @ Pierre et François,
    Il y a une nuance, ou un point oublié: les textes à caractère «scoop».
    Il n’y a pas avantage à couper le texte, c’est évident.
    Comme les dossiers sur la grippe porcine ou Gaza.
    Même si le texte est long et truffé de liens.

  11. Quand c’est bon, c’est rarement trop long! Je ne me lasse pas de vous lire. Continuez, persistez car le monde a besoin de renouveau et de fraîcheur! Ne sommes-nous pas ici pour apprendre et progresser, partager nos connaissances, échanger sur le plan des idées?

    J’aime bien la formule à plusieurs pistes. Texte court, moyen et relativement long.

  12. Fern

    Les riches ont pris l’argent des travailleurs pour en ACCUMULER encore PLUS et NON pour SAUVER leur PEAU.
    Tous les textes sont INTÉRESSANTS à la condition qu’ils apportent de l’eau FRAICHE au moulin………..

  13.  » Manque de pot?… ».

    Une image que je garde gravée dans ma mémoire est celle de millionnaires ruinés se jetant du haut de leurs tours d’ivoire au cours de la crise des années trente (1930). Ceux-là n’avaient pas pu sauver leur peau…tandis que ceux d’aujourd’hui grâce aux parachutes dorés connaissent une chute pour le moins salutaire!…Ils se sont octroyés des bonus après avoir mis le feu à la baraque…se sont enfuis avec la caisse. Oui, ils se sont enrichis, car la raison d’être des plus riches parmi les riches…c’est de s’enrichir!

    Disons par exemple que Henri-Paul Rousseau en quittant avant son naufrage le bateau dont il était le capitaine, s’est enrichi tout en sauvant sa peau. Admettons qu’il était parfaitement au fait de ce qui s’en venait…Power Corp. of Canada l’a repêché en lui offrant des dizaines de millions en actions et il a pu réclamer et encaisser sa prime de départ de quelques centaines de milliers de dollars gracieuseté des cotisants de notre caisse de  » dépôts », pris en otages.

    Selon mon observation, les riches en général sont d’un naturel plutôt anxieux. C’est la raison pour laquelle ils sont obsédés/es par la peur de perdre leur argent. Pour eux, perdre leur argent c’est comme perdre la vie alors qu’en réalité ils sont en quelque sorte déjà morts du fait justement qu’ils ne peuvent concevoir la vie sans leurs possessions.

    Donc, règle générale les gens qui possèdent une fortune sont par nature des individus animés/es par la peur constante de perdre. Alors, pour sauver leur peau de riches, ils sont prêts à faire la peau à tout ce qui bouge autour d’eux. C’est la loi de la jungle où les plus puissants croquent les plus faibles.

    Autre exemple…la mafia dite illégale. Un  » capo  » qui a le malheur de s’attendrir deviendra la proie de touts ceux qui le guettent afin de l’éliminer pour prendre sa place. Le plus féroce entre tous devient le nouveau chef et ainsi de suite. Donc celui qui est au sommet, pour sauver sa peau devra donner des ordres pour faire la peau de touts ceux qui en veulent à sa peau avant que ces derniers ne la lui fassent …et ce faisant il établit son pouvoir tout en augmentant sa fortune, en n’oubliant jamais de protéger sa peau!

    Je crois que le monde est armé à coups de trilliards à cause d’une petite bande de peureux qui alimentent les peurs, en les semant. Vingt-cinq-mille enfants meurent à chaque jour qui passe, un milliard-deux-cents millions d’êtres humains souffrent de la faim, ,mais les plus riches parmi les riches se croient à l’abri grâce à leurs industries de guerre cotées en bourse.

    Joseph Staline était le plus grand paranoïaque de son époque, il a fait mourir des dizaines de millions de personnes…pour protéger sa peau!

    Je vous concède volontiers que tout cela n’a rien de nouveau, ça remonte en effet à une mentalité digne de l’âge des cavernes où chacun tenait à sa peau!

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s