Archives quotidiennes : 12 juin 2009

La grande confusion de Pauline Marois

Quelle pénible semaine pour ceux qui, comme moi, croient encore de tout coeur, à l’indépendance du Québec. En 1963, quand je militais dans un mouvement subversif, notre slogan était « l’indépendance ou la mort ». Pour moi, il est encore le reflet de ce qui attend le Québec si ses élites, tant nationalistes que souverainistes, continuent à se comporter comme si la lutte pour la libération de notre pays était un jeu où l’on pouvait adopter la stratégie des petits pas.
La cheffe du PQ, qui PERSISTE à refuser aux membres de la base la tenue d’un congrès souverain, a été bien décrite par le chef intérimaire de l’ADQ, Sylvie Roy, député de Lotbinière, qui a accusé la tante Pauline de copier la position autonomiste de son parti. Selon elle, Mme Marois fait des acrobaties et parle des deux côtés de la bouche quand elle dit aux militants vouloir faire la souveraineté tout en laissant entendre à la population qu’elle ne veut pas la faire. Confusion, quand tu nous tiens !
Au-delà de tous ces débats au cours desquels Jean Charest en a profité pour démontrer une fois de plus que son attachement à Ottawa prime sur les intérêts fondamentaux du Québec, quand Alain Dubuc, le lèche-cul des Desmarais annonçait la mort de la souveraineté, il y a une chose qui m’a beaucoup encouragé. Et c’est le sondage Angus Reid publié dans La Presse du mardi 9 juin.
Ce sondage nous révèle des choses essentielles qui devraient faire réfléchir les professionnels de la politique qui sont très déconnectés des desiderata et des perceptions de la population.
Ainsi, à la question: « Etes-vous d’accord pour dire que le Québec est une société distincte du reste du Canada ? 74% des répondants ont dit OUI, tandis que 7% n’étaient pas certains… Et quand on demande aux gens si le Québec a besoin de plus d’autonomie (30%) ou devrait se séparer (28%), on constate que 58% de la population est insatisfaite du statut actuel du Québec dans la fédération canadian.
Pauline Marois, qui a beau nier vouloir provoquer des crises, perd chaque jour plus de crédibilité. En jouant sur deux tableaux, on finit par être démasqué. Elle est loin d’avoir la franchise d’un Jacques Parizeau qui prône ouvertement l’affrontement direct avec nos maîtres d’Ottawa.
La liberté, ça ne se quémande pas, ce n’est pas négociable à la pièce, ça se prend, un point c’est tout. Au lieu de mettre en application les décisions prises lors du dernier congrès sur l’élaboration du projet de pays, nos salariés et professionnels de la souveraineté continuent à jouer le petit jeu d’hypocrisie parlementaire comme si nous étions dans des structures normales t qu’il n’y avait pas urgence alors que Montréal s’anglicise rapidement.
Qu’ont-ils fait depuis ces années que nous leur envoyons des cotisations pour mettre sur pied
un organisme chargé de faire le procès des exactions du Canada à notre égard. Qu’ont-ils fait au niveau international pour contester les résultats du référendum volé de 1995 ? Qu’ils ne se demandent pas pourquoi la population ne se mobilise pas alors qu’eux-mêmes semblent paralysés par la peur et par les compromis odieux.
Quand j’apprends que Mme Pauline a courtisé à plusieurs reprises le très fédéraliste Clément Gignac ( un grand ami de son mari) afin qu’il soit candidat du PQ MÊME S’IL REJETTE l’OPTION SOUVERAINISTE, je me dis qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de l’Ile Bizard où le couple de milllionnaires Marois-Blanchet tient ses réunions « d’affaires ».
Je n’entrerai pas dans de plus amples détails, car d’autres l’ont fait quotidiennement à travers tous les grand médias.
Mais il est un point que tout le monde persiste à ignorer dans tous ces grenouillages de basse-cour: Pourquoi donc le PQ s’accroche-t-il à la formule référendaire telle que préconisée par l’agent double et ex-ministre influent de René Lévesque, Claude Morin ?
Ça fait plus de trente ans qu’on retarde les choses avec cette lecture déformée de la réalité québécoise. Combien de Claude Morin la GRC, le SCRS, la CIA et les services de renseignements militaires ont-ils infiltré aux plus hauts niveaux d’un parti qu’on a réussi à détourner de la volonté de ses membres indépendantistes ?
Pourquoi ne parle-t-on jamais ( comme si c’était l’hérésie suprême) d’une élection décisionnelle à double majorité ( nombre de députés et nombre de votes) qui aurait le pouvoir de proclamer que le pays du Québec est désormais adulte et libre de tout lien avec le reste du Canada ?
Il me semble que poser la question, c’est y répondre. Nous avons été piégés pas à peu près. Comme des cons.

PIERRE SCHNEIDER

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