Archives quotidiennes : 19 juin 2009

La fatigue culturelle de nos « zélites »

La ministre Christine Saint-Pierre, prête à tous les accommodements pourvu qu’ils n’irritent pas les anglos montréalais dont les moyens de diffusion dépassent largement le nombre par rapport à ceux des francophones, a dit que c’était une tempête dans un verre d’eau.
Imaginez donc que les « nationaleux schizophènes de langue française » ont décidé que la fête se déroulerait avec des chansons en langue française dans le quartier Rosemont, un coin de la métropole à 95% francophone.
Et les scribes à la solde de l’Empire fédéraliste Desmarais de s’indigner et de jeter leur fiel haineux envers les souverainistes à pleines pages dans le gros torchon sale et à-plat-ventriste de la rue Saint-Jacques.
« Oh mon Dieu, s’indignent-ils, on refuse aux Anglais de Montréal de chanter dans leur langue le jour de la fête de tous les Québécois ? On va encore nous accuser de mesquinerie, de racisme, de xénophobie et j’en passe, car nous avons le dos large quand vient le temps de nous faire écraser par le multiculturalisme initié par Trudeau pour noyer dans le grand ensemble canadian ce « petit peuple grossier, ignare et de toute façon voué à l’assimilation ».
Qu’on retire du programme des fêtes de Rosemont, sous le soleil ou sous la pluie, deux groupes qui ne chantent qu’en anglais et voilà que tout le monde se déchaîne. Pauvres petits anglos qu’on met de côté pour fêter notre pays à nous dont la langue officielle est supposé être officiellement
le français.
Ne comprennent-ils pas qu’ils ajoutent l’injure à l’insulte en voulant nous imposer la langue des dominants le jour de notre fête nationale, cette langue qui est omniprésente dans tous les médias du Québec et qui réussit à séduire très fortement, et de plus en plus, nos petits groupes
québécois francophones comme Simple Plan, Pascal Picard Band, Lost Fingers, etc, qui ne rêvent que de chanter dans la langue du général Wolfe dans le but de faire carrière aux États ?
Vraiment pathétique quand on constate que ces mêmes petits esprits colonisés à l’os ne réalisent même pas qu’ils ne maîtrisent aucunement leur propre langue maternelle. Ils sont la preuve vivante du recul de la fierté nationale québécoise française.
Et les Anglos, qui possèdent à Montréal deux stations de télé, en plus de toutes les chaînes américaines, des postes de radio en veux-tu en v’là, des hôpitaux ségrégationnistes et plein de cinémas où on ne diffuse les films qu’en anglais, de quoi se plaignent-ils donc ?
Qu’on leur refuse de bilinguiser notre fête nationale, eux qui ont voté à 99% contre notre État du Québec ?
Ils ont la leur, le 1e juillet, et nous la leur laissons, quoique bien des artistes francophones putassiers se feront un plaisir d’aller à Ottawa chanter leurs tounes devant la mangeuse de coeur de phoque sanglant, Michaëlle-la-rouge.
Nous, le 1er juillet, c’est la fête des déménagements avec caisses de bière et pizza. Chacun sa culture…et s’ils n’aiment pas la nôtre, qu’ils décrissent à Toronto ou à Calgary, là où les francos
marchent les fesses serrées.
Pour couronner le tout, comme si ce n’était pas déjà assez, le petit page de Radio-Canada, surnommé Guy A. pour ses milliers d’intimes, a cru bon d’en rajouter en affirmant qu’il se dissociait complètement de ceux qu’il surnomme les « cous bleus », soit les séparatistes qui, comme bibi, n’ont pas peur des mots. quelque soit la tendance bien-pensante actuelle.
Plutôt que de dénoncer l’anglicisation galopante de Montréal, l’affaiblissement de la loi 101, les politiques anti-francophones du fédéral,
la création à coups de milliards d’un méga hôpital à la gloire de la ségrégation anglophone ( comme si on avait besoin deux deux monstres de béton dans une ville en décrépitude ! ), le ti-coune des Corn Flakes (c’est le nom de son groupe en spectacle) préfère taper sur la tête de ses compatriotes les plus lucides et engagés dans la lutte pour la SURVIVANCE du Québec francophone dans cet océan assimilateur qu’est l’Amérique.
Plus colonisé que ça, tu meurs…parce que la peur de l’affrontement paralyse et engourdit les cerveaux des bon-ententistes qui se sont empressés d’oublier qu’Ottawa a officiellement déclaré la guerre aux indépendantistes il y a déjà quelques années. Ô amnésie précoce !
Nous n’en voulons pas aux Montréalais d’origine anglophone, dont plusieurs font des efforts immenses pour apprendre notre langue nationale. Mais ils doivent comprendre que la fête patriotique du 24 juin est celle d’abord et avant tout du Québec francophone et de sa survivance héroïque depuis la Conquête.
Sous prétexte de s’ouvrir sur le monde, nombre de nos jeunes intellectuels et vedettes de l’heure démontrent une petitesse d’esprit effroyable envers l’histoire de leur coin de pays.
Se sentant imbus de leur éphémère popularité qui leur permet de vivre comme des rois nègres, souvent aux frais de l’État et de ses succursales, ils ne réalisent probablement pas qu’ils font oeuvre d’auto-destruction et d’auto-flagellation collective en tombant tête première dans le piège du bilinguisme et du multiculturalisme que les tenants du néo-colonialisme tentent de nous imposer par tous les moyens.
Leur nombrilisme caractériel leur fait oublier l’essentiel, soit qu’il ne saurait y avoir de dignité nationale sans affrontement. La politique étant un rapport de forces, ils choisissent lâchement le repli…dans leur pseudo ouverture.
Bien triste spectacle que celui auquel nous assistons depuis que le Parti québécois persiste à s’enliser dans les pièges des référendums initiés par l’agent de la GRC et de la CIA Claude Morin dont l’esprit se perpétue au sein du « vaisseau amiral » de la souveraineté à la carte…avec ou sans réelle
accession au pays de plus en plus imaginaire.
Nos peurs finiront-elles par contribuer à réaliser le souhait des forces
fédéralistes, soit de nous « exterminer » ?
J’en ai malheureusement bien peur.

Dernier exemple qui parle par lui-même: Pourquoi ne s’indigne-t-on pas quand l’entraîneur du Canadien est unilingue anglais alors que l’inverse se produit quand la candidate à la mairie Louise Harel est unilingue francophone ?

Me semble que c’est assez clair !

PIERRE SCHNEIDER

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