Mon confrère Yan Barcelo a, six fois plutôt qu’une, exposé sur Les 7 du Québec tout le mal qu’il pensait, et de l’art contemporain, et des institutions qui le supportent ( SIDA de civilisation – Les arts : Partie 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6). Et l’idéateur de ce blogue, Pierre JC Allard, a résumé sa pensée par ce qui va suivre :
la musique concrète est une forme de bruit particulièrement désagréable, et une bonne part de ce qui est accroché aux murs du Musée d’Art Contemporain est du niveau de la Période Jaune de mes enfants, c’est à dire celle où ils mouillaient encore occasionnellement leurs couches
Je ne peux pas faire autrement que de leur répondre, au moins minimalement, puisque je suis de l’autre côté de la clôture : étant Bachelier ès Art Plastique, ayant autrefois parfait une démarche singulière que l’on pouvait imbriquer dans la catégorie « art contemporain », et étant bien sûr un amateur dudit art, encore aujourd’hui.
À la base, je vois l’art dans une perspective historique, donc il me semble normal que les démarches des artistes tendent à se répondre, ce qui donne comme résultat que le public se retrouve souvent à la remorque, j’en conviens. Mais la question principale est : est-ce qu’il serait souhaitable de freiner la créativité des artistes parce que la majorité du public ne comprend pas (ou plutôt, ne veut pas comprendre) leurs oeuvres?
L’argument principal de Yan Barcelo tient dans le fait que l’art contemporain est beaucoup subventionné, donc qu’il devrait être redevable du public qui contribue par ses deniers. Comme réponse, j’ai le goût de faire un parallèle avec la recherche scientifique via les deux premiers paragraphes de la fiche « Financement de la recherche » sur Wikipédia :
Les activités de recherche scientifique, et particulièrement de recherche fondamentale, ne peuvent pas garantir une rentabilité commerciale à court ou moyen terme. Elle ne peut donc que marginalement être financée dans la cadre de la loi du marché en attirant des investisseurs au sens classique du terme.
Les États ont donc développé des systèmes spécifiques de financement pour ces activités, qui peuvent faire intervenir aussi bien des fonds publics que privés. Ces modes de financement doivent être adaptés à l’exigence d’autonomie de la science, et soulèvent le problème de l’évaluation de la pertinence des travaux effectués.
C’est tout à fait comme ça que je vois le financement étatique de l’art contemporain (cela, sans faire entrer là-dedans le débat de société concernant la place de l’État dans nos vies…). Pourquoi les résultats des recherches des artistes seraient-ils moins importants que celui des scientifiques? Parce qu’ils ne sont pas du domaine de l’utilitaire? Je suis bien d’accord que l’apport des artistes à la société est beaucoup moins palpable, surtout quantifiable, mais qui ira jusqu’à dire sérieusement qu’il est complètement nul?
Parfois, je me dis que j’aurais dû noter le nombre de fois où j’ai vu des influences de l’art contemporain dans des domaines comme le graphisme, la déco, la mode, même le style de vie, le web, et j’en passe. Et j’espère ne pas être le seul à le remarquer. En fait, je pense que je ne le note pas parce que je suis bien, contrairement aux détracteurs, avec le fait que l’art contemporain fait partie de la vie, conjoncturellement, qu’il n’est qu’une dénomination permettant de pointer l’art vivant aujourd’hui, et non pas un complot pour empêcher les vrais artistes de s’exprimer!
Pour terminer avec le problème de l’inaccessibilité des oeuvres, il n’y a que l’éducation pour le régler. Quand on pense qu’à l’époque où les impressionnistes commençaient à déconstruire la représentation, la majorité n’y voyait que des gribouillages, et aujourd’hui, c’est ce que les gens aiment, même que les peintres « populaires » répètent inlassablement la même formule. Est-ce que l’art contemporain serait alors un art pour le futur? Si la réponse est oui, moi je pense que le futur, c’est maintenant!
(Photo : oeuvre de Sam Jinks, trouvée sur Mange mon blog.)
Ajout :
Si le sujet vous intéresse plus amplement, Simon Dor a publié un billet où il réfute les arguments de Yan Barcelo : http://www.simondor.com/blog/2009/07/lart-contemporain-nest-pas-un-sida-de-civilisation.html
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Salut M. L’éveillé,
Je suis de retour depuis peu sur la blogosphère… Votre article m’a rappelé un débat semblable que j’ai eu avec mon professeur d’espagnol: Assistons-nous à la Démocratisation ou à la Médiocratisation de l’art?
J’appuie la thèse de la Démocratisation, contente de voir que vous aussi!
Merci,
Mía
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Bonjour Mia!
Bien content de vous voir de retour!
Mais une question, qu’est-ce que signifierait le terme « médiocratisation », puisqu’il ne semble pas être antonyme de « démocratisation »?
HAHA! peut-être que si je l’écris comme ça: médiocre-atisation… le fait que l’art, en devenant moins élitiste et plus accessible à tous, devient de plus en plus médiocre en comparaison à l’art qui se voyait dans le passé…
Vous comprenez?
Mía
L’art contemporain…


Ça couvre bien des choses.
En littérature, ça a donné bien des livres que personne ne relira, ni des techniques dans ledit livre que personne n’osera «puiser».
Mondrian?
Quelqu’un trouve que c’est de l’art?
Ça existe en musique, en littérature, en peinture.
M.Barcelo parle de Carl Orff
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Orff
à titre d’exemple d’art qui est «différent», contemporain, mais abordable.
Je ne pense pas qu’il condamne totalement l’art contemporain. Je pense plutôt qu’il s’en prend à tous les théoriciens…. Comme un certain roman dont l’ouverture est une description de poignée de porte sur 40 pages.
Je ne connais pas grand chose en art graphique. Découvert par hasard une certaine Daina Bael.
Même si c’est abstrait, il y a là quelque chose qui… parle. Excusez le cliché.
Moi je trouve que Mondrian c’est de l’art. Si vous avez raison, ce serait intéressant de savoir à quels théoriciens il s’en prend, et qu’il puisse s’y référer explicitement, de sorte qu’on sache ce qu’il leur reproche précisément.
Je n’avais auparavant pas donné mon avis sur le sujet car mon opinion ne sera fort probablement pas très appréciée, car un peu trop « deep ».
D’après mes connaissances, les arts font partie de ce que l’on appele « Luciférianisme », ce qui signifie que les arts nous donnent l’impression que le monde matériel est beau, qu’il est important, qu’il est le SEUL monde à exister.
Pourtant, nous savons tous que le monde matériel, le monde physique, est voué à l’échec depuis le commencement. Rien de tout ce que nous pouvons percevoir ici n’est immortel, tout est voué à la mort.
Les Ésseniens savent ces choses et c’est pourquoi ils misent essentiellement sur le monde spirituel, le vrai monde, car ils savent que les sens humains sont excessivement limités et ne perçoivent qu’une infime partie de ce qui existe…
Les arts ne sont qu’une chose de plus pour accrocher l’Humain à la matérialité et le divertir, le distraire des choses qui sont réellement importantes, comme la spiritualité et l’illumination vers l’Ascension…
Le problème, je pense, c’est quand on croit que l’art est une seule chose…
Je ne dis pas que l’art est SEULEMENT du Luciférianisme.
C’est une façon que j’ai de l’analyser tout en étant conscient du monde spirituel.
Mais ne te fais pas d’illusion: j’écoute énormément de musique, je lis des livres, je regarde des films, je m’intéresse aux peintures et aux sculptures, etc…
Je disais simplement du Luciférianisme afin que tous soient mis au courant.
parlais, pas disais!
Comment faire pour faire afficher sa photo à côté de son nom? Merci!
Euh… désolé… J’ai oublié de dire que je fais même partie d’un band, alors tout en étant conscient de ce qu’est réellement l’art, eh bien j’en créé et je l’apprécie.
Simon L.
Tu es sur My Space. Avec WordPress on utilise un avatar qui apparaît automatiquement.
Demande à Simon Dor, il le fait avec un site.
@ Avatars
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@ Art
C’est juste fondé un peu sur rien votre idée de luciférianisme et d’art.
Mia,
je demandais ça justement parce que le sens de « démocratisation », dans ce contexte, d’après moi, revient pas mal au même qu’à ta définition de « médiocratisation », soit : « le fait que l’art, en devenant moins élitiste et plus accessible à tous, devient de plus en plus médiocre en comparaison à l’art qui se voyait dans le passé… »
En passant, « médiocratie » est dans le dictionnaire Antidote, ça m’a surpris!
Gaetanpelletier,
si cette oeuvre de Mondrian est de l’art? C’est un classique de l’art moderne. Et quand je parlais d’influence dans mon billet, voilà un bon exemple. Cette manière de découper l’espace a influencé beaucoup de domaines, dont l’architecture et la mode (je me souviens avoir vu une robe d’un grand couturier avec un motif semblable).
Et en plus, il faut vraiment regarder ça avec en tête l’époque où l’oeuvre a été produite. Faire une oeuvre semblable aujourd’hui serait… comment dire… archaïque. Ce qui était de l’art à cette époque est aujourd’hui une manière possible d’organiser graphiquement l’espace, la technologie aidant. Combien d’affiches de film ont été faites dans ce style, entre autres?
@renart l’éveillé
Je trouve tout à fait inadéquat et illégitime le rapprochement que vous faites entre art et science, tout au moins au plan où vous le faites.
En science, le but premier est la quête de la vérité, mais la vérité dans un segment très limité de la réalité, celui du plan physique. La part utilitaire de la science tient à la technologie qui, elle, est beaucoup moins subventionnée parce que rentable. Évidemment, si la science ne débouchait pas sur la rentabilité technologique, il y a longtemps qu’on aurait cessé de la subventionner.
En art, le propos n’est pas utilitaire. S’il l’est, on parle alors davantage de divertissement que d’art. Bien sûr, on peut revêtir l’art d’objectifs utilitaires, mais c’est un propos qui lui est extérieur.
Le propos de l’art est la beauté et la vérité et, comme je dis, la beauté de la vérité. Pourquoi? Parce que, contrairement à la science, l’art se donne comme objet de contemplation aux sens, essentiellement la vue et l’ouïe. Évidemment, la science, et même la technologie, peuvent susciter une émotion de beauté, par exemple quand on est saisi par la magnificence et le mystère de l’univers que la relativité d’Einstein nous a révélés. On est alors ému par la beauté d’une vérité qui nous est dévoilée. Et sur ce plan, le rapprochement est légitime entre science et art. La part de science dans l’œuvre d’Einstein lève le voile sur un territoire plus large de la vérité; sa part artistique nous rend contemplatifs devant la part de beauté qui nous est présentée là.
Toutefois, la beauté est incidente dans le travail d’Einstein. L’essentiel tient à sa quête de vérité qui lui fait formuler E=mc2 et mène aux conséquences pratiques de la fission nucléaire. Dans l’œuvre d’un Bach, la beauté est première, mais c’est une beauté dont l’architecture musicale nous ouvre sur la vérité de l’indicible mystère de l’être et de la création.
Pour revenir à votre propos : je suis tout à fait d’accord avec le fait que vous demandiez « Pourquoi les résultats des recherches des artistes seraient-ils moins importants que celui (sic) des scientifiques? ». Ils sont aussi importants. Par contre, la validité de la recherche scientifique se vérifie dans un ensemble de propositions vraies et vérifiables expérimentalement capables de mener à une application technologique. Il n’y a pas moyen de vérifier la validité de l’œuvre artistique autrement qu’en l’offrant en contemplation à un public et d’espérer que l’émotion esthétique qu’elle contient soit partagée par le plus grand nombre possible. Or, ce que je dis, c’est que les résultats de la « recherche artistique » du dernier siècle demeurent confinés à un groupuscule hyper-intellectualisé et n’ont gagné aucune notoriété auprès d’un public élargi, ne serait-ce que le public relativement restreint des gens qui s’intéressent à l’art (et pas seulement aux produits de l’industrie du divertissement). Le constat est simple : ce public ne trouve dans ces « produits artistiques » aucun teneur de beauté, de vérité et de sens. Or, la chapelle contemporaine et ses grands et petits prêtres se sont emparés du monopole de la définition de ce que doit être l’art contemporain et exercent un souverain mépris à l’endroit du « public » qui ne comprend rien et ne veut rien comprendre aux élucubrations des artistes qu’ils défendent. Je dis que ce terrorisme doit cesser. Voici 100 ans qu’il dure, pourtant la chapelle contemporaine demeure aussi minuscule, confinée, méprisante et élitiste qu’au début.
Vous impliquez dans votre argument qu’il faut alors juger de la valeur de l’art contemporain par l’influence qu’il a exercé dans différents secteurs de la société. C’est un leurre. On ne peut appliquer à l’art les mêmes critères que ceux qui valent pour la science. En science, on a vu des recherches très pointues que plusieurs considéraient comme farfelues mener ultimement à des résultats probants. Vous sous-entendez qu’en dépit de cette « incompréhensibilité », on a eu raison de persévérer dans le financement de telles recherches. Sans doute.
Mais votre argument confond « résultats » et « influence ». Que l’art de Mondrian ou de Boulez ait eu de l’influence, on ne peut en douter. Mais à ce compte, l’art de Delacroix et de Beethoven en a eu bien davantage, et massivement plus. Pourtant, je doute qu’au nom de cette influence vous accepteriez de considérer Delacroix et Beethoven largement supérieurs à Mondrian et Boulez.
Finalement, je ne vois qu’un moyen de briser l’impasse dans laquelle nous a mis l’art contemporain. De toute évidence, « l’éducation » dont vous parlez n’a pas marché : voici plus de 100 ans qu’elle a cours et l’art contemporain ne passe toujours pas la rampe. Il faut faire en sorte que les artistes se mesurent à l’appréciation du public et gagnent leurs sous au mérite de cette appréciation. S’agit-il de laisser jouer les lois du libre marché? Non, surtout pas au Québec où le marché est beaucoup trop petit. Alors, la solution s’impose : qu’on ne subventionne plus les artistes, mais les publics.
@Simon
Mais l’art peu très bien être spirituelle tout dépand de l’individu et de la manniere qu’il est mis en pratique. L’art et aussi un moyen de communiqué nos sentiment et émmotions part rapport au monde qui nous entour et pouvons voir le regard des gens et se qu’il voie du nous intérieur et extérieur.
PS: dsl pour l’écriture
@yanbarcelo
Parce que l’art contemporain a échoué à faire qu’un public réfléchisse aux notions de beauté et de vérité, on devrait cesser de le financer? Faire voir la beauté et la vérité, si Beethoven et les autres précités ont réussi à le faire, pourquoi recommencer constamment à le faire, encore et encore? Y a-t-il d’autres moyens de faire voir une autre forme de beauté (ou de voir une beauté dans la laideur, ou encore, de voir une laideur pour constater nos réactions vis-à-vis d’elle, et ainsi réfléchir à notre manière d’appréhender la beauté)? L’art contemporain pourrait être vu selon cette perspective, aussi, vous ne croyez pas?
@Francis
L’art n’est pas a priori une manière d’exprimer nos émotions sur le monde; il ne l’est qu’accidentellement, si on veut bien lui donner ce mandat. Mais pourquoi est-ce qu’il n’y aurait que cet art-là qui serait financé? Une bonne partie de l’art médiéval était destiné à éduquer la population (notamment en illustrant des récits bibliques). L’art de la Renaissance s’est penché sur des questions de perspective, de représentation d’un monde en trois dimensions sur une surface en deux dimensions. Le rapport avec l’expression des émotions? A priori aucun, mais bien sûr notre regard peut regarder les œuvres du passé différemment de la manière dont leurs contemporains le faisaient.
@simon dor
Vous écrivez:
…voir une beauté dans la laideur, ou encore, de voir une laideur pour constater nos réactions vis-à-vis d’elle, et ainsi réfléchir à notre manière d’appréhender la beauté)? L’art contemporain pourrait être vu selon cette perspective, aussi, vous ne croyez pas?
Je le crois, en effet. Mais que cela dure depuis 100 ans, il y a une limite. Quelques oeuvres par-ci par-là auraient largement suffi. Par ailleurs, pour contempler la laideur et me convaincre qu’il n’y a pas de beauté dans la laideur, je n’ai pas besoin de l’oeuvre d’un artiste. Les journeaux, la télévision, l’Internet et la rue m’en donnent l’occasion tous les jours. Et tout cela m’affame de beauté. Malheureusement, je ne trouve pour rassassier cette faim que des artistes le plus souvent morts depuis plus de 100 ans. Je proposerais qu’on reprenne l’exercice effectué par Beethoven et les autres de chercher à exprimer la beauté et la vérité et de reprendre l’exercice inlassablement. Croyez-moi, nous n’en aurons jamais assez pour compenser la laideur et l’horreur que les humains exercent leurs talents à produire partout – y compris nombre « d’artistes »!
C’est intéressant que vous proposiez cela. Malheureusement, la plupart des gens prônent que les gens soient libres de leurs actes. Ainsi, certains (mais pas tous, contrairement à ce que vous affirmez) ont choisi de ne pas chercher ultimement la beauté. Le fait que vous jugiez que ce ne soit pas digne du financement de l’état n’y change pas grand-chose, et je ne crois pas qu’il soit pertinent que l’état ne finance qu’un seul type d’art – celui qui cherche la beauté et la vérité ou la beauté de la vérité.
Par ailleurs, si une (certaine) œuvre est une recherche vers la question de la beauté (en essayant de la montrer différemment – et j’ai bien dit « si »), forcément, certaines ne vont pas retrouver leur public. J’avoue trouver belle la toile de Mondrian qu’a montré Gaetan Pelletier.
En politique étatiste, médiocratisation et démocratisation sont des synonymes.
Mais généralement, la distinction de sens entre ces deux termes est pertinente.
Ceux qui vomissent sur l’art ou sur des formes d’art particulières sont des êtres superficiels. Ils s’intéressent plus au contenant, i.e. la partie concrète et visible de l’oeuvre, qu’au contenu, i.e. la partie intangible et invisible de l’oeuvre ainsi qu’à l’ensemble du processus de création artistique.
De l’enculage de mouches ça. La dissertation sur ce qui est Art ou pas.
Ce genre d’Art, bien que je sois ignorant, je sais qu’on parle d’élite. Juste à lire l’intellectualisation de la chose dans les réponses à ce billet, ce n’est pas à la portée de tous.
Il y a des subventions, des mécènes qui font vivre ce genre de trucs et ces gens, cette petite communauté de brillants, se masturbent les neurones entre eux avec un petit vin blanc à la main.
Alors pas besoin de me dire que je suis ignorant, je l’ai dit moi même.
Moi ces dictateurs qui savent comment il faut faire pour bien faire les choses que ce soit dans les Arts ou ailleurs. Ils ont beau avoir une belle façon de le dire mais ils me font vomir. Je serais superficiel et centré sur le contenu, ignorant des processus?
Pourtant j’en connais pas mal de processus.
Ce n’est que du mépris. Ce n’est pas en méprisant que tu fais aimer quelque chose. Au contraire.
Alors frayez donc avec vos mécènes, artistes dépendant des sous des gros bourgeois.
M. Gendron,
En fait, la démocratisation et la médiocratisation de l’Art sont une seule et même chose, et elles sont un fait. Sauf qu’on peut choisir de voir ça de façon positive *démocratisation* ou de façon négative *médiocratisation*… Mon point de vue est-il plus clair?
Mía
@Simon Dor
Vous vous méprenez sur le sens de mon propos.
Les idées que j’avance au sujet de l’art et de la beauté et de la vérité ne sont que des propositions personnelles et je ne soutiens en aucune facon que l’état ne devrait subventionner que l’art qui souscrit à un tel credo. En fait, je dis que l’État ne devrait subventionner directement aucune forme d’art, et financer plutôt les oeuvres et les productions artistiques au prorata du nombre d’amateurs qui y participent. C’est une subvention des publics que je propose, non une subvention des artistes.
Selon une telle formule, je fais la gageure qu’on verrait spontanément une grande part des praticiens de l’art contemporain adopter des attitudes et des pratiques plus alignées avec les goûts du public. Et mon humbre opinion, c’est que les amateurs d’art (et non les consommateurs de divertissement) entretiennent, à leur insu dans la majorité des cas, une perception de l’art comme celle que j’articule, axée sur la beauté, la vérité et la beauté de la vérité. Comment expliquer autrement que ce sont encore et toujours les oeuvres de Bach, Mozart et Beethoven qui ont, par-dessus tout, la faveur dans les salles de concert. Et comment expliquer que ce sont les expositions d’oeuvres de Goya, de Courbet et des impressionnistes qui attirent les plus grands publics. Et comment expliquer que parmi les artistes du XXe siècle, ce sont ceux qui, en musique, se rattachent à la tradition de l’harmonie et de la mélodie, en arts visuels, à la tradition picturale (incluant Picasso et les cubistes), que les plus grandes foules fréquentent?
Et c’est aussi le cinéma d’Hollywood qui attire les plus grand publics. Et la musique pop attire un public immensément plus large que la musique classique. Comment fonctionne-t-on dans ce cas-là? Je ne crois pas que le prorata peut fonctionner. La seule chose qu’il ferait, c’est faire formater l’art au goût du plus large public, au lieu d’aller solliciter la diversité des goûts.
Je ne vois pas où il y a un problème : vous aimez la musique d’il y a cent ans, et bien, tant mieux, elle est libre de droits et on la joue encore et encore à la radio. Pourquoi voulez-vous que la musique contemporaine change pour vous? Idem pour l’art contemporain il me semble.
Je crois qu’il est possible de ne pas s’intéresser à l’Art contemporain tout en étant une personne bien.
Je trouve que votre discours est un peu pédant.
@Simon Dor
Là encore, vous vous méprenez sur mes propos.
Je ne dis pas d’ouvrir les vannes à fond et de mettre l’art à la merci du plus grand public possible en le faisant concurrencer avec le public du cinéma ou de la musique pop. C’est une chose qui n’arriverait pas de toute facon. Ce que je dis, c’est de cesser de financer de facon presque exclusive les produits déliquescents d’une toute petite clique à qui on a donné l’incroyable privilège de n’avoir de comptes à rendre à aucun public. Ce que je dis, c’est de donner l’argent au public amateur d’art, pas aux artistes, et de voir si « l’art contemporain » aura la vitalité nécessaire pour survivre à un tel changement de climat.
Je n’en ai pas contre l’art contemporain. Si un tel art peut par ses propres moyens assurer sa place au soleil, tant mieux. Après tout, tous les goûts sont dans la nature — bons et mauvais. Ce que je conteste, c’est que par un financement illégitime empreint de favoritisme, on en soit venu à assurer une survie artificielle à ces pratiques au point qu’elles en sont venues à exercer une hégémonie et un terrorisme totalitaire sur les idées de l’art et sur les mécanismes de subvention. Coupons les vivres aux laboratoires des « artistes contemporains » qui ne réussissent qu’à mettre au monde des bébés monstrueux en éprouvette et voyons si leurs monstres seront capables de vivre à la pleine lumière du jour.
Après cette réplique, je juge que je ne pourrai pas me rendre plus explicite et je vous propose que nous en restions là. Merci pour l’intérêt que vous avez montré à l’endroit des questions que je soulève.
@ Simon Dor
L’idée que j’ai exposée concernant le Lucifériannisme ne concerne pas QUE l’art; elle englobe toutes les choses qui donnent l’impression à l’Homme qu’il n’est pas Satanique ( = un être entièrement matérialiste) comme par exemple: la religion, la philosophie, la famille, les arts, la politique, etc…
Cette idée ne m’est pas propre: je l’ai emprunté aux Esséniens et j’y adhère presqu’entièrement, bien que je ne la mette pas en application dans ma vie (je suis musicien de métier). J’aime beaucoup les enseignements Esséniens, pour moi, ils regorgent d’une réelle sagesse et d’un profond savoir, une ancienne tradition conservée purement au fil des années.
@ Francis
Je suis entièrement d’accord avec ce que tu dis quand tu dis que » (…) L’art et aussi un moyen de communiqué nos sentiment et émmotions part rapport au monde qui nous entour et pouvons voir le regard des gens et se qu’il voie du nous intérieur et extérieur. (…) »
Par contre, quand tu dis » (…) Mais l’art peu très bien être spirituelle tout dépand de l’individu (…) « , je ne suis pas d’accord, car pour moi, le monde spirituel fait référence à l’invisible, le vrai réel, l’essentiel qui n’est pas percevable avec nos sens. La véritable élévation spirituelle, selon moi, est constituée du détachement envers le monde matériel, puis l’illumination grâce à l’application des connaissances acquises qui fournissent la purification, puis enfin, l’Ascension dans la Lumière (oui oui je sais, je suis fou! pas la peine de fatiguer vos doigts sur le clavier!) comme tous les grands Maîtres tels celui qu’on appele Jésus, ou encore Bouddha.
@ tous
Personnelement, je parlerai musique, et je dois dire que je trouve que la musique contemporaine fait excessivement pitié. J’écoute à 90% de la musique « passée date » et je trouve que la musique de l’époque (1930 à 1980 environ) était tellement riche comparativement à la musique moderne.
Il faut comprendre que les arts d’aujourd’hui sont scrupuleusement choisis afin de stimuler toujours plus le désir et le goût pour la beauté. Tout cela est, pour moi, excessivement satanique, puisque le satanisme signifie ne porter attention qu’au monde physique…
@un gars
Il faut remettre en contexte ce que je dis, je répliquais ici à quelqu’un qui a écrit six articles de blogues contre l’art contemporain, en disant que c’est un symptôme du sida de notre civilisation!
@yanbarcelo
Oui, je comprends votre point de vue. Il aurait été intéressant en ce sens de se concentrer sur le système que vous proposez pour financer les publics davantage que de tenter de prouver que l’art contemporain a fait son temps.
Yan Barcelo,
ce débat pourrait se poursuivre indéfiniment… mais je vais quand même ajouter une dernière contribution, question de préciser quelques détails.
Le rapprochement que je fais entre l’art et la science ne tient que sur l’idée de recherche et d’expérimentation, ce qui est commun aux deux domaines. Mais si comme vous on croit que l’art devrait s’arrêter à la beauté et à la vérité, c’est normal que ces notions de recherche et d’expérimentation en art semblent absurdes.
Comme artiste et comme citoyen, je n’adhère pas à cette idée que l’art se devrait absolument de poursuivre seulement une quête de beauté et de vérité. Cela contrevient à la liberté, et des artistes, et des « spectateurs ».
J’espère qu’en lisant vos prochains billets je vais enfin comprendre où vous voulez en venir avec tout ça.
@renart:
Juste un mot parce que j’ai été cité, mais je suis en marge du fond de ce débat, car je suis d’une totale neutralité sur la définition de l’art…sauf dans le contexte des subventions de l’État.
Je crois que la société ne doit investir les ressources communes que dans ce qu’un consensus social lui demande de soutenir. Et encore, ce consensus social ne devrait-il pouvoir s’exercer que dans l’espace de solidarité auquel l’individu adhère librement en consentant le « contrat social » qui en fait un participant à la société.
Je ne présente pas ici un argument pour cette approche – j’en parle beaucoup ailleurs – je le mentionne seulement pour préciser qu’elle est cohérente avec les autres positions que j’ai adoptées.
Pierre JC Allard
Si vous fouillez sur le web, autant anglophone que francophone, vous trouverez des centaines de textes qui critique l’art contemporain, souvent appellé « l’art officiel » ou « art d’État ». De nombreuses études de philosophie de l’art se sont penchées sur la question. Dans les années 90 la France a connu un sérieux débat sur l’art contemporain, dans les milieux de la critique.
Je vous suggère aussi d’aller voir le film « L’art s’explose » du critique d’art britanique Ben Lewis (disponible sur Dailymotion), qui montre bien comment l’art contemporain est une création du marché de l’art international. Je ne vois rien de mal à l’existence d’un marché internationale et leurs magouilles mafieuses, mais le problème exposé dans ce documentaire est surtout que lorsque les musées et les institutions de l’État s’en mêle, ils impliquent l’argent du peuple là-dedans, et cela devient du vol.
Au Québec, le milieux de l’art est complètement déconnecté, de ce qui se dit et se passe ailleurs dans le monde. Vous avez manqués les grands débats sur l’Art Contemporain. Vous en avez perdus un grand bout, et votre université (UQAM) y est pour quelque chose. À Concordia ils sont un peu moins tatas que vous autres, parce que moins déconnectés de ce qui se fait dans le monde anglo-saxon. Ils sont moins complexés par rapport au fric.
Même un enfant de 4 ans serait capable de comprendre que l’idéologie sur laquelle se fonde l’art contemporain, et en particulier l’art conceptuel, ne tient pas la route, et est dépassée. Et cette supercherie est une création du marché de l’art de New York. Mais si vos profs de l’UQAM vous ont dit que c’est bien, alors vous devez croire que c’est ça que vous devez faire, n’est-ce pas?
L’art contemporain est la forme d’art la plus commerciale qui n’a jamais existé. Mais à l’UQAM, vous continuez de vous prendre pour des saints non-commerciaux. De toute façon le Québec n’a pas de marché de l’art, donc ce n’est pas comme s’ils avaient le choix. Mais on veut quand même imiter les tendances de New York, Londres ou Berlin hein? Qui va payer la facture pour vous soutenir dans votre lubie? Le peuple québécois! Et qui choisit qui pourra exposer ou non dans les centres d’artistes? Votre p’tite gang, et vous ne voulez surtout pas que le peuple ait son mot à dire là-dedans. J’pense que j’aime encore mieux les collectionneurs d’art magouilleux de New York tant qu’à ça. Ils sont moins hypocrites.
Il y a un autre point dont j’aimerais vous parler. C’est quand on entend dire que l’art « officiel » contemporain (comprendre l’Art d’État), est de la RECHERCHE. Si vous adhérez à cette idée, vous êtes franchement naïfs.
À votre avis, pourquoi on appelle cela de la « recherche »? C’est pour avoir des subventions. C’est pour défendre son statut officiel dans l’Université. Comme les profs universitaires doivent faire de la « recherche » pour avoir leur statut. Comme tous les autres départements (sciences humaines, sciences pures, génie, etc…) contribuent à faire avancer la recherche dans leur domaine, alors les départements universitaires d’Arts Visuels revendiquent aussi ce statut. Mais dans le cas des Arts Visuels, on tombe dans des définitions nébuleuses de la recherche, alors que dans les autres domaines la question de la légimité du terme ne se pose pas. Bref, on est encore dans des patantes institutionnelles.
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