Archives quotidiennes : 12 août 2009

Goldman Sachs au bûcher ?

Goldman Sachs declare des profits exceptionnels et des bonis mirobolants. Des profits ostentatoires. Des bonis scandaleux, en cette période de crise et de supposée austérité. On veut vraiment nous faire fâcher… Pour bien marquer le point, un  article dévastateur de Matt Taibbi,, dans le numéro de juillet du magazine Rolling Stone, vient expliquer clairement pourquoi Goldman Sachs est, depuis des lustres, l’ennemi du peuple, de l’Amérique et du genre humain.

Goldman Sachs au bûcher ? Probablement… mais il a encore des inconnues. Car, quoi qu’ait fait Goldman Sachs, il faut voir en arrière plan la totale connivence de l’État et du capital. Il y a quelques annéess, j’écrivais:

 » Les variables qui déterminent le succès d’une spéculation sont toutes aujourd’hui directement ou indirectement sous le contrôle de l’État. Même si c’est une catastrophe naturelle qui déclanche une occasion d’affaire, c’est la réaction de l’État pour faire face à la catastrophe qui sera au coeur de la spéculation qui en résultera.

Toutes les roulettes sont mises en mouvement par l’État et seuls peuvent y gagner les amis de ceux qui les font tourner. Seuls ceux qui agissent de connivence avec l’État peuvent désormais spéculer et gagner. Les gros pontes jouent toujours avec la banque. Ceux qui jouent en s’en remettant au hasard ou même à leur honnête sagacité pour spéculer seront vite ruinés.  »

Cette connivence, depuis le Plan Paulson ( ex-pdg de Goldman Sachs ! ) de l’automne 2008, est plus évidente que jamais. Pourquoi et comment cette information impitoyable sur Goldman Sachs devient elle AUJOURD’HUI disponible ? Pourquoi annoncer aussi clairement que tout ça est du chiqué, que l’austérité de façade recouvre en fait une prodigalité des fonds publics comme il n’y en a jamais eu et que l’argent ne vaut plus rien ?

Tout se passe comme si, un transformation radicale du système étant inévitable, on voulait préparer le peuple à cette nouvelle à côté de laquelle le New Deal n’était rien. Prise de conscience à faire. Préparons le peuple… Il ne fait aucun doute qu’on est à dresser le bucher pour quelqu’un. En octobre, après que le G 20 de Pittsburgh aura donné une nouvelle image du systeme financier et que le plan de santé de Obama aura connu son sort., on jettera la torche sur les fagots. Mais n’y aura-t-il que Goldman Sachs sur le bucher ? Et quel pouvoir a organisé l’autodafe…?

il y a trois scénarios qui expliquent la divulgation:

1. Le capitalisme est bien en selle. On s’est mis d »accord sur un bouc émissaire. Les profits faramineux et les boni ostentatoires, indécents et provocateurs en cette période de crise, ont pour but de ramener la vindicte populaire sur quelques têtes chez Goldman Sachs. Ces têtes seront tranchées, une montagne de titres d’une valeur monétaire colossale seront saisis et GS mise en faillite. Mais ce ne sera que du papier. Toute valeur réelle aura été transférée ailleurs, les vrais maitres resteront inconnus et, après cette saignée, le systeme reprendra ses activités comme avant, sous un autre nom

2. Le pouvoir fait peau neuve. Ceux qui ont vraiment le pouvoir ont décidé qu’il n’est plus nécessaire d’avoir cette couverture de l’argent pour l’exercer, une structure qui va de paire avec la démocratie et repose sur une incessante, universelle et fastidieuse corruption. La crise actuelle est là pour abattre la capitalisme qui sera remplacé par la dictature discrète d’une élite, au sein de laquelle les dirigeants réels seront cooptés. L’argent ne confere plus le pouvoir, c’est le pouvoir qui crée et distribue l’argent à sa discrétion. Un systeme pas si different de celui de l’ex-URSS. On ne parlera pas de soviets, mais tout pourra se faire sous couvert de démocratie. La manipulation est devenue une scienhce exacte; les medias peuvent être controlés et, par eux, on peut obtenir l’accord du people à n’importe quoi.

3. L’explosion des techniques de communication, dont surtout l’Internet, a pris le pouvoir par surprise et il devient impossible de gouverner dans la discrétion, rendant tous les complots précaires et créant la menace de pouvoirs circonstanciels se formant et se défaisant selon des événements imprévisibles. Tout devient possible, y compris un pouvoir populaire et des épisodes de vraie démocratie, mais toute devient du même coup imprévisible. C’est l’insurrection qui vient,, avec une alternance anarchie-dictature qui ne serait pas sans rappeler le moyen-âge.

Qui sait lequel de ces scenarios est en marche ? Peut être quelqu’un a-t-il les choses bien en main… mais il est possible, aussi, que nous allions totalement à l’aventure. Je ne sais pas laquelle des trois (3) hypotheses me fait le plus peur.

Pierre JC Allard

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