Archives quotidiennes : 21 août 2009

De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (12)

serepatchIntérieurement, donc, la surveillance des individus n’a jamais cessé et s’est même renforcée. Extérieurement, la privatisation de la guerre décrétée par Donald Rumsfeld a eu des effets pervers incommensurables. Les nouveaux tortureurs de Guantanamo, d’Abu Ghraib ou de Bagram n’étaient pas des militaires, mais tout simplement des mercenaires, grassement payés pour les tentaives de noyade, les projections sur les murs ou les privations de lumière. Entre autres sévices. Les mêmes que ceux enseignés dans les centres de formation des forces spéciales, au rayon comment résister aux tortures. C’est là la particularité en effet : des civils ont appliqué sans ménagement les vieilles recette de Fort Benning, visiblement apprises sur le tas en ce qui les concerne, en leur appliquant quelques variantes de leur crû. Voyage au pays du sadisme.


En Afghanistan et en Irak, on avait espéré un mieux à l’arrivée du gouvernement d’Obama : les anciens tortionnaires avaient été en un premier temps gardés par Panetta puis ensuite « virés » pour abus manifestes. L’intérêt de la manœuvre, perçus au départ comme une bourde, c’est que c’est grâce à cela que les journalistes avaient eu confirmation des noms qu’ils soupçonnaient (*1) : Ce qu’il faut préciser en effet, c’est que les deux « psychologues » tortureurs de ce cabinet très spécial avaient vu leurs contrats reconduits tels quels deux mois auparavant par l’administration Obama ! Visiblement pas très au courant des méthodes de Mitchell, Jessen & Associates ! Et des effets très pervers de la privatisation ce la guerre à la Rumsfeld.Un article phénoménal de Katherine Eban dans Vanity Fair avait pourtant mis à mal la fine équipe de Mitchell, Jessen & Associates. Son titre fabuleux résumait tout « Rorschach and Awe », ou les tests psychologiques comme armes de terreur !


Le programme de ces tortureux bien spéciaux est pourtant connu depuis longtemps, c’est celui du SERE, un programme d’entraînement à l’endurance des pilotes US abattus, fabriqué à partir des témoignages des tortures Viet-Cong infligées à des gens tels que John McCain, ou à partir du fameux centre de formation d’Aussaresses de Fort Bragg. Les « psychologues » y ayant recours posent aujourd’hui un autre problème : les fameux « memos » sur les tortures menées par la firme Mitchell, Jessen & Associates révèlent que ces personnes n’étaient en aucun cas diplômées de médecine ! Et encore moins de psychologie ! Une enquête poussée l’a démontré (*2). Or là, cela devient crucial, car dans les explications officielles données des techniques d’interrogatoire, il avait toujours été établi que ces fameux interrogatoires musclés étaient soumis à contrôle médical. Or ce n’était en aucune façon le cas (*3). . Des tortionnaires, pas des médecins, portant le doux nom de code de « biscuits » (*4) .Des biscuits, bien plus durs que ceux de l’armée…

N’étant pas des militaires, soumis à une charte à respecter, les deux hommes et leurs nombreux confrères se sont tout permis. Ce qui explique facilement les dérives et les morts possibles, des décès répertoriés et ceux dont on ne gardera pas trace, comme ceux de la prison de Bagram, qui s’annonce aujourd’hui comme pire encore que Guantanamo (*5). Ou bien des décès comme ceux dont nous vous avons déjà parlé ici-même : « un autre cas le démontre. Celui de l’infortuné réceptionniste d’Hôtel Baha Mousa, 26 ans, en est l’exemple même. Retrouvé mort, le corps dans un état lamentable comme le montrent les photos. Tout y a passé dans son interrogatoire, la méthode utilisée à Abou Ghraib (*6). Il est retrouvé mort, le visage et le corps tuméfiés. On s’est visiblement trompé d’individu, il n’a rien d’un terroriste. Le 11 juillet 2008, la famille de Mousa recevait discrètement 3 millions de livres de dédommagement, du gouvernement anglais. Pas un journal télévisé n’en a parlé. Battu à mort, relevé avec 93 blessures, mais pas le droit à la une des journaux : un mort irakien de plus, sans plus. » L’un des autres cas pendables étant celui d’Abu Zubaydah, lieutenant de Ben Laden capturé en 2002 dans un triste état et interrogé tout de suite par le FBI (*7) Il y réussirent au FBI en un premier temps, puis l’équipe de psys de la CIA a débarqué et Zubaydah, torturé, à fini par ajouter n’importe quoi, au point de rendre ses premiers interrogatoires douteux ! Car nos deux sadiques, dans la majeure partie des cas ont fait pire que mieux. Leur sauvagerie, au nom de l’obtention de noms de préposés aux attentats, a souvent ruiné les patients efforts des interrogateurs purement militaire. A croire qu’ils n’étaient pas là pour interroger, mais pour apprendre à leurs patients des scénarii tout faits. Il y a bien eu ambiguité manifeste sur les méthodes et sur le résultat final, entre eux et les militaires sur place.

Car l’histoire révèle aussi que les deux tortureurs étaient également des Mormons affichés et que leurs collègues militaires les détestaient copieusement pour cette raison (*8) Pour beaucoup, leurs méthodes faisaient penser à un film qui avait en son temps défrayé la chronique (*9). Selon certains, nos deux duettistes avaient même ressuscité…Mengele (*10). Et tout cela pour un prix exhorbitant de 1000 dollars par jour (*11) »Et tout ça aussi pour assouvir leur réussite perso, rien de plus : une BMW pour l’un, une maison en Floride pour l’autre, tout cela aux frais du contribuable US (*12). C’est tout simplement minable comme état d’esprit : les envoyés spéciaux dotés des pleins pouvoir de tortute sont deux petits minables frimeurs : leurs actions condamnables sont bien à l’image du gouvernement qui les a envoyés !

Des gens qui n’étaient donc pas médecins, mais des mercenaires, plutôt, et qui provenaient tous d’un centre de formation très particulier, situé à Spokane, sur la côte Nord-Ouest des Etats-Unis. Exactement à partir de la base de Fairchild, ce qui nous ramène directement à la guerre du Viet-Nam : elle a été créée en 1966, spécialement pour le programme se survie SERE des pilotes faits prisonniers. Pour apprendre à résister à partir des tortures connues : autrement dit, savoir aussi infliger ces tortures à l’ennemi, obligatoirement ! Des t-shirts publicitaires en vente aujoud’hui encore au nom de l’escadron concerné rappellent son évidente origine viet-namienne. Une base qui possède d’autres particularismes saisissants.

Comme celui d’être présent dans le bottin US alors qu’officiellement l’escadron répertorié à été dissous depuis plusieurs années (*13) Un groupe des forces spéciales au logo un peu inquiétant… avec sa baïonnette, ses flèches et ses étranges « s » qui en rappellent d’autres de sinistre mémoire. Que cherche-t-on à cacher de la sorte en affirmant que le groupe a été dissous mais figure encore dans l’annuaire ? Sinon, c’est un centre d’entraînement où beaucoup semblent être passés depuis sa création (*14) On retombe sur les mêmes, ces fameux « contractants » si chers à Donald Rumsfeld, privatiseur de guerre en chef !

Or, à Spokane, on n’a jamais cessé de faire réunion sur réunion depuis 2002 sur les tortures, comment les infliger et qu’en espérer (*15) A Spokane, on a bel et bien utilisé les techniques de Fort Bragg et de Fort Benning, celles de la très connue School of America, devenue depuis Western Hemisphere Institute for Security Cooperation (WHISC or WHINSEC) : voilà qui nous relie directement à Pinochet et au formateur en chef Aussaresses ! A la « school », rappelons-le du beau linge à défilé. Notamment Carriles (*16) nous précise Wikipedia (consultez la liste des « graduates », c’est édifiant !). L’homme a toujours bénéficié de la mansuétude américaine : « Il y a tout juste quelques jours, Ricardo Alarcón, président du Parlement cubain, a présenté à la presse un document déclassifié du FBI qui indiquait que la police fédérale nord-américaine connaissait il y a 40 ans les adresses où le terroriste international vivait en Floride. Dans une déclaration assermentée qui faisait partie du document, Posada affirmait qu’il agissait toujours avec la conviction de compter sur la tolérance du gouvernement des États-Unis. » Quarante ans que ça dure !


Des faux psychlogues appliquant à la lettre les techniques du docteur Cameron (*17) Des techniques expliquées pour y être appliquées sur tous les prisonniers irakiens, à Abu Ghraib ou à Bagram comme à Guantanamo (*18)  Chez , Mitchell Jessen & Associates, on pratiquait ostensiblement le secret entretenu et les activités liées à la CIA, jusque dans les petites annonces (*19) Trop secret pour mériter la simple appellation « top secret » ??? On est en plein surréalisme là !! Que peut bien cacher ce type de travail « de mesures anti-terroristes » qui ne serait connu que d’une poignée d’individus au monde ? Le top du top du top secret ? Ou le boulot d’envoyés de quelques illuminés au pouvoir ?

Les deux lascars virés par Panetta représentent donc parfaitement l’ère Bush, celle du mensonge considéré comme moyen d’existence. Sur leur site internet, ils se vantaient ouvertement d’être membres de l’APA, la célèbre American Psychological Association. (*20) Or c’était faux, archi-faux (*21) Le mensonge, la raison d’état bushienne pendant huit années. Les faux diplomés bombardés psyscologues, simples adeptes de Cameron, et tortureurs ayant des assassinats à leur actif. Et tout cela pour pouvoir se pavaner en BMW… la CIA a toujours eu besoin de petite mains sans trop de cervelle pour ses basses œuvres. Avec ces deux larrons, elle avait semble-t-il touché le gros lot. On pense là avoir atteint le fond, mais il y a pire encore, hélas…

(1) « The New Yorker’s Jane Meyer wrote : “In April, [Obama CIA Director Leon] Panetta (above right) fired all the C.I.A.’s contract interrogators, including the former military psychologists who appear to have designed the most brutal interrogation techniques : James Mitchell and Bruce Jessen. The two men, who ran a consulting company, Mitchell, Jessen & Associates, had recommended that interrogators apply to detainees theories of “learned helplessness” that were based on experiments with abused dogs. »

(2) « you know, these were guys who have been described to me as op-docs. They were, you know, Ph.D.s who wanted to be sort of in the operational arena, which is a very seductive arena to be in. But effectively, they were teachers and overseers of a SERE program where they were just monitoring,you know, the well-being of troops. They weren’t scientists.« 

(3) « you know, in other words, it’s not torture according to doctors, and there are doctors there to monitor what’s going on, and there are doctors there to make sure that the person being interrogated doesn’t die on them. And they have data allegedly showing that, you know, SERE, this training, when we do it to soldiers, it doesn’t—you know, it doesn’t kill them, and it doesn’t make them crazy from the abuse they do during training. And so, it must be OK »

(4) « the New Yorker article was among the first to describe in detail how teams of “non-treating” psychiatrists and psychologists, called Behavioral Science Consultation Teams or “biscuits” in military language, were used at Guantanamo, the detention site established in January 2002 to hold “suspected enemy combatants” in the war on terror. »

(5)« [An] investigation of two deaths at Bagram. Both detainees were determined to have been killed by pulmonary embolism caused as a result of standing chained in place, sleep depravation and dozens of beatings by guards and possibly interrogators. (Also reveals the use of torture at Gitmo and American-Afghani prisons in Kabul) ».

(6) « using sexual jibes and degradation, along with stripping naked, is one of the methods taught on both sides of the Atlantic under the slogan « prolong the shock of capture », he said. Female guards were used to taunt male prisoners sexually and at British training sessions when female candidates were undergoing resistance training they would be subject to lesbian jibes ».

(7) « It didn’t matter that Zubaydah was unable to eat, drink, sit up, or control his bowels. They wanted him to talk. »

(8) « Mitchell and Jessen’s methods were so controversial that, among colleagues, the reaction to their names alone became a litmus test of one’s attitude toward coercion and human rights. Their critics called them the « Mormon mafia » (a reference to their shared religion) and the « poster boys » (referring to the F.B.I.’s « most wanted » posters, which are where some thought their activities would land them). »

(9) ’SERE psychologists had “implemented a regime of techniques that one well-informed former adviser to the American intelligence community described as ‘a “Clockwork Orange” kind of approach.’”

(10) « The same evil that led Dr. Josef Mengele to conduct his heinous experiments on people is the same evil that led Dr. Bruce Jessen and Dr. James Mitchell to conduct their heinous experiments on people. Because of their extraordinary efforts, I think Dr. Jessen and Dr. Mitchell have earned the right to be mentioned in the same sentence as Dr. Mengele. It’s a distinction no one should ever be able to take away from them« 

(11) « Associates say the two made good money doing it, boasting of being paid a $1,000 a day by the CIA to oversee the use of the techniques on top al Qaeda suspects at CIA secret sites. »

(12) « Mitchell has built his dream house in Florida. He also purchased a BMW through one of his companies. « Taxpayers are paying at least half a million dollars a year for these two knuckleheads to do voodoo, » says one of the people familiar with their pay arrangements. »

(13) « Why has the 12th Special Forces Group–which supposedly hasn’t existed for more than a decade–been listed for years in the DEX phone directory listing (click on thumbnail below for page 25 of the 2005 Spokane Qwest Dex phone entry and look at bottom of left column) for the U.S. Army Mann Hall Army Reserve Center in Spokane, Washington ? The specific listing is for Detachment B4 and B5 Co B 3rd BN 12th Special Forces Group. What is the non-existent 12th Special Forces Group and its personnel actually doing in Spokane ? »

(14) Fairchild AFB is home to a Survival, Evasion, Resistance and Escape (SERE) Program. SERE Programs train soldiers, seaman, airmen, CIA operatives, and others–including foreign nationals–in resistance techniques. However, they also provide military and other government torturers, trainers, foreign nationals, contractors (aka US government mercenaries employed by corporations such as Blackwater, CACI International, Titan Corp, and SAIC) and psychologists, among others, the opportunity to develop, refine, practice and polish their torture techniques ».

(15) « in their must-read June 29, 2007 Spokesman-Review article, reporters Karen Dorn Steele and Bill Morlin reveal that “the SERE program is used by the Army at Fort Bragg, where Green Berets train, and at the U.S. Air Force Survival School near Spokane, where thousands of other trainees are instructed annually. Using first-hand reporting and research as well as reporting from sources such as the New Yorker and Salon.com, Dorn Steele and Morlin reveal the role of Spokane area psychologists and businesses in the U.S. government’s reverse-engineering of torture resistance training ».

(16) « the terrorist Luis Posada Carriles was educated by the CIA in explosives and sabotage at Fort Benning (the current location of the academy) before the Bay of Pigs invasion »

(17) « the techniques include hooding and starving detainees, sleep deprivation, isolation in darkness, mocking their religious beliefs and subjecting them to other forms of extreme stress, including sexual humiliation, the report says — evoking the leaked photographic images of detainee abuse from Abu Ghraib prison in Iraq taken from October to December 2003 ».

(18) « these techniques of torture–witnessed at Abu Ghraib, Guantanamo and other U.S. facilities around the world–have been employed by the U.S. government, military, intelligence agencies, contractors and foreign agents with the express purpose of breaking human beings as part of the global U.S. “war on terror”.

(19) « As recently as April, Mitchell Jessen & Associates was advertising for a $76,000 a year instructor “in the fields of anti-terrorism measures,” according to an Internet job posting. The job, which required the successful applicant to relocate to Spokane, required a “Top Secret – Sensitive Compartmentalized Information (SCI)” security clearance. An SCI clearance is attached to a job considered so sensitive that a Top Secret classification alone isn’t sufficient. »

(20) « On the TechExpo Internet posting, the company describes its work in “high-risk programs” and says it is “additionally approved by the American Psychological Association to offer continuing professional education for psychologists.”

(21) « Informed Thursday by The Spokesman-Review of that claim, APA spokeswoman Rhea Farberman said : “Mitchell Jessen & Associates is NOT an APA-approved sponsor of continuing education for psychologists.” APA will follow up with the Web site and the company to make sure they no longer make that claim ».


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De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (11)

00784092-photo-affiche-air-america-305fbL’armée américaine s’adapte donc enfin aux nouvelles scènes de combat, après avoir refait des opérations Rolling Thunder bis pendant des années. En achat d’avions, l’US Air Force est en train de se « vietnamiser », façon fin de conflit, à grande vitesse : on abandonne le lourd pour faire place aux nettement plus légers. Place aux opérations plus discrètes de la CIA ! LeTalon II AC-130H, le roi des opérations spéciales (et des coups tordus) est désormais trop vieux et consomme trop, on songe donc à lui trouver des remplaçants. Et comme pour le Viet-Nam, on songe aussi à trouver un remplaçant à son grand frère armé, le Spectre, cet Hercules muni d’un énorme canon et de mitrailleuses à barillet, sous la forme du petit AC-27 J emprunté aux Italiens… 32 millions ont déjà été consacrés par l’AFSOC pour effectuer les transformations. Durant les premières heures de la première Guerre du Golfe, c’est le Spectre qui a décimé les troupes de Saddam en fuite…Le SOS (Special Operations Squadron) qui l’emploie était né en Thaïlande en 1968 (*1) .

La CIA avait déjà été pincée voici quelques années (en 2003 et 2004 !) en flagrant délit de magouillage aéronautique dans un blog, clichés à l’appui, en plein désert du Nevada, à Base Camp le bien nommé, ancien terrain d’essai de bombes atomiques (*2).

Dans une première photo saisissante on y voyait l’arsenal traditionnel des opérations douteuses aéroportées : de petits avions aux couleurs d’avions de tourisme ou de compagnies de voyage se chargeant en essence à l’abri des regards. Un Pilatus banc V20A/PC-6, un CASA militaire, CN-235 immatriculé 66049 et deux Cessna Caravan 208 et 108Ba private Cessna Caravan 208. Les Cessna ressemblant comme deux gouttes d’eau à ceux travaillant en Colombie pour soi-disant traquer la drogue. Les trois contractants de DynCorps devenus otages des Farcs l’avaient été une fois leur Cessna 208 descendu. Le Pilatus avait été trahi par son numéro 56039, qui le faisait appartenir au 427th Special Ops Squadron. Les deux Cessna étaient enregistrés chez une adresse qui donnait cinq noms de propriétaires : Southern Transport Inc, Lh Investment & Leasing Inc, FLOAT DANCER INC, PIG FARM CO, JSZ AVIATION LLC.. L’avant dernier étant le plus connu comme nom d’emprunt de la CIA. En février 2003, un avion semblable s’était écrasé en Colombie.

Or c’était bien l’avion des trois otages ayant accompagné Bétancourt. Selon CNN (*4). La mission n’était pas sans péril, mais l’appât du gain les avait rendus dociles. Leur appareil en fait photographiait toute la région en effectuant des passes bien calibrées à des endroits précis indiqués par GPS (*5).

A Camp Base, les matricules des Cessna N208NN et N403VP renvoyaient eux à la base de Pope Air Force Base, celle du 427th Special Ops Squadron. Le Casa avait été vu lui à en Caroline du Nord le 15 janvier 2003, peint de blanc et enregistré à Pope Air Base et à…Bagram, en Irak le 23 décembre 2003 (*6) A Bagram en gris, un avion militaire, en plein Nevada ou en Caroline en blanc, déguisé en civil… mais avec le même numéro de registre ! On a bien la preuve de l’organisation d’opérations dites de « cover-up ». En plus, difficile de se tromper : dans l’inventaire de l’Air Force, c’est le seul avion de ce modèle ! Des avions qui faisaient étrangement le lien entre Irak, USA et Colombie : on songe obligatoirement à de la circulation de drogue : coca, cocaïne, opium.

A côté, un autre étrange visiteur : un Hercules C-130, en livrée civile, modèle enregistré N923SJ, numéro 41901 et appartenant à Southern Air Transport, sous-nommée Air Foyle. Retrouvé en 2005 sous le numéro N3755P sous le nom de Prescott Support Compagny…puis en Angleterre, à Newcastle, sous le numéro 382-4673, travaillant conjointement avec des Ilyushin IL-76 pour la firme de pétrole Oil Spill Response Ltd, OSRL (Un division de la Safair, d’Afrique du Sud ) avant d’utiliser des énormes Antonov124. La firme est intéressante à plus d’un titre, notamment par les amitiés de son propriétaire avec…Victor Bout (*7). Avions repeints, proximité d’avions ayant eu quelque chose à voir avec le plus grand trafiquant d’armes, le désert du Nevada finalement recèle bien des mystères…enfin, dernier appareil surpris par nos spotteurs : un autre Casa, civil, le N196D de chez DEVON HOLDING & LEASING INC, en fait un autre nom d’Aero Contractors Ltd de Johnston County Airport (Caroline du Nord). « Fondée en 1979 par Jim Rhyne, ancien pilote d’Air America (société utilisée par la CIA pendant la guerre du Vietnam). Aero Contractors fournit principalement des pilotes et tire l’essentiel de ses revenus de la CIA. »

Or Aero Contractors est une des firmes qui a servi aussi a transporter les prisonniers de Guantanamo : « Au plan logistique, le principe est presque toujours identique : un avion, propriété d’une société-écran ayant en général comme seul employé un avocat, est opéré par une société d’exploitation (Aero Contractors, Tepper Aviation et Pegasus) qui fournit des pilotes, le ravitaillement et l’assistance technique. Le jeu de piste se brouille dès lors que les avions passent de société-écran en société-écran. Ainsi le Boeing 737-7ET, ayant servi en janvier 2004 aux restitutions extraordinaires de l’Allemand Khaled el-Masri et de l’Ethiopien Binyam Mohammed, a été successivement la propriété de Stevens Express, Premier Executive (aujourd’hui disparue) et Keeler & Tate Management qui a réimmatriculé l’avion. De plus, les sociétés-écrans se rachètent mutuellement : Stevens Express a été repris par Devon Holding »…. on le voit, tous les moyens sont bons pour cacher la CIA derrière ces vols honteux ! D’autres sociétés ont fait de même : Stevens Express Leasing, donc, Premier Executive, Aviation Specialities, Crowell Aviation Technologies, Prescott Support Compagny, Centurion Aviation Services…

Un des anciens de Air America, George Arntzen Doole avait été le premier en 1971 à créer sa société privée (*8) . Car évidemment, Dole conitinuait à bosser pour la CIA malgré ses dénégations au bon moment. En Amérique du Sud, et intensivement (*9) . Déjà, il y a plus de 26 ans, des livraisons d’armes ! Puis au Salvador et au Nicaragua (*10). Evidemment, avec parfois des ratés comme lors de la mort suspecte d »un de ses pilotes, en 1989, Dean Clinton Moss.

La guerre en Irak a depuis boosté ces résultats (*11). Près de la moitié de ses revenus de 2002 proviennent de transports pour l’armée US en Irak ! Sachant que la société s’était faite une spécialité de transport d’armes… facile de retrouver les 747 d’Evergreen sur le chemin habituel de ces trafics. Evergreen était dans le coup des envois massifs de bombes à Israël lors de la guerre du Liban : des bombes GBU28 de 285kg chacune dans deux 747 Cargos, affrétés par Kalitta Air, les deux avions ayant atterri les 22 et 23 juillet, en provenance de San Antonio, Texas avaient été découverts à Gattwick en Angleterre. « A côté d’eux, des C-130 du 166th Airlift Wing (ANG) du New Castle County Airport Air Guard Station (AGS) au Delaware, et un autre 747 du Polar Air Cargo (N920FT), ainsi qu’un 737 de l’USAF (N123AQ) récemment racheté à Ryan Air ainsi qu’ un 747 d’Evergreen, une autre société liée directement à la CIA … Polar Air émanant directement de Southern Air Transport, fondée en 1947… par et pour la CIA. Une firme d’aviation bien connue maintenant de nos assidus lecteurs. » Evergreen (Global Air Cargo) , Kalitta Air, Southern Air Transport, Polar Air Cargo, toutes équipées de 747, les firmes privées devenues passeuses d’armes dans leur avions cargo : la privatisation de la guerre souhaitée par Rumsfeld est bien devenue une réalité ! Des firmes liées à la fois aux militaires et à la CIA, employant donc toutes des mercenaires, liés à la CIA.

On ressort aussi encore en 2009 les fameux avions d’Air America, toujours des Pilatus, mais devenus cette fois avions à aile basse U-28A par la magie des sigles américains. Des Pilatus, capables de se poser et de redécoller de n’importe où, pour déposer ou reprendre des petites équipes (*12). Ce modèle, ou, plus étonnant encore, le petit bimoteur polonais datant de l’ère soviétique, sous licence Sikorsky, le PZL M28 rebaptisé « Skytruck » par les américains… apprécié pour son format et ses capacités STOL : « idéal pour déposer une équipe des forces spéciales d’une douzaine d’hommes« , note le magazine Air Forces. Evidemment, au passage, on s’est largement resucré sur le dos des contribuables US : en cas de problème, c’est deux milles dollars le pneu !!!…(*13).

Tous ces nouveaux appareils sont en leasing, ils appartiennent en fait à une entreprise privée contractante de l’armée, Sierra Nevada Corp. Les spotteurs ont retrouvé la trace des avions privés d’origine. Comme le fameux M-310MV bimoteur, au départ immatriculé AJE 00310, ou l’ex 15ABR09… parti de Gérone en Espagne le 15 avril dernier pour rejoindre les USA. Sierra Nevada Corp est une firme bien mystérieuse, puisqu’en même temps elle vend à l’armée des matériels électroniques super-sophistiqués comme cet équipement pour faire atterrir par tous les temps un lourd Hornet automatiquement sur un porte-avions… oui, ça existe, ce qui veut dire que du lourd on peut lui faire viser ce qu’on veut grâce à ce petit radar… « l’UCARS-V2 Shipboard Autoland System ». Il provient du guidage des UAVs de la Navy, ces avions sans pilotes qui décollent et se posent des porte-avions US et dont la mise en service est imminente. L’appareil sert aussi aux hélicos ! SNC est installé à Sparks, encore dans le Nevada. C’est juste à côté de Reno, où ont lieu chaque année les courses de racers. SNC s’est aussi illustré en réalisant le premier ravitaillement automatique d’un F-18 en septembre 2007 pour la DARPA. La firme travaille donc activement aux projets secrets de l’Air Force. Les « black projects » d’un côté, les avions des « black ops » de l’autre : avec Sierra Nevada Corp on tient le pompon. Une SNC très, très liée à DynCorp. Ils travaillent ensemble sur la détection des IEDs par avion, ces bombes de bord de route meutrières en Irak ou en Afghanistan. Un contrat leur a été octroyé le 11 juin dernier : 248,3 millions de dollars pour 2300 appareils de détection d’IED. La firme est dévorée d’ambition, à vouloir avec sa division Space Dev produire une mini-navette spatiale en recopiant un vieux projet non abouti, celui du HL-20.

DynCorp, enfin, chargé de la mise en place en Afghanistan de l’avion miracle de la surveillance des Farcs en Colombie : le fameux RC-7B “Crazy Hawk” qu’on ne présente plus ici. l’appareil avait été présenté comme étant un détecteur de champs de pavots… comme en Colombie, ou, au prétexte de la coca, on cherchait les Farcs. Tout d’abord un contrat dans les Indes Néerlandaises, puis en Afghanistan même. Rejoignant ainsi les autres avions spécialisés que sont les RC-12N Guardrail dont DynCorp assure la maintenance. Rumsfeld voulait privatiser l’armée : c’est plus que fait. Evidemment le leasing des appareils et non leur achat coûte une fortune au contribuable US…

Des petits avions de L’ASFOC-SOS discrets ou même de l’Osprey, quand il n’est pas capricieux, descendent des tireurs d’élite…. et leurs fusils infernaux. Avec un nouveau contrat à la clé de 50 millions de dollars pour des fusils de snipers. Ou les véhicules légers et rapides héritiers des Quad du commerce, ou des karts-buggys électriques à 100 000 dollars pièce ! Pour compléter la panoplie, l’AFSOC louait en avril 2009 quatre hélicos russes… histoire de passer inaperçue au milieu des pays qui en possèdent déjà… (*14). Des hélicos russes, il y en a d’autres encore, dont nous parleront un peu plus loin si vous le voulez bien. Et ce n’est pas tout : l’article 9 du contrat contient cette close spéciale : les hélicos doivent être munis de capacités de vols de nuit (*15) .Ça, et un crochet sous élingue standard (*16). Sans oublier…. les « PKM« … (*17). On préparerait quelque part un coup tordu avec des tireurs munis d’armes de l’ex-URSS que ça ne m’étonnerait pas… quel intérêt à bord de se servir d’armes de ce type ? Sinon pour prouver que ce sont pas des américains qui on fait le coup ? Pas vus, pas pris ? Pour ceux que ça intéresse, ces hélicos sont logés dans des hangars en toile de Dacron de couleur beige… mais l’histoire ne dit pas s’il y a un atelier de peinture dedans…. Quads ou 6 roues John Deere, hélicos Mi-17, hangars beiges.. tout cela géré par un contractant extérieur qui pourrait s’appeler… DynCorp… oui, vous avez reconnu j’espère…

Comme l’Air Force a raté le stade COIN dans les années 80, comme nous avons pu le relater ici, on parle même de remettre en route les chaînes du meilleur appareil pour ça : l’OV-10A Bronco… qui date comme par hasard de l’ère Viet-Nam !!! Ironie de l’histoire, les américains avaient cédé leurs derniers exemplaires à la Colombie et à d’autres pays d’Amérique du sud, dont l’Equateur, et ce sont les pompiers US qui avaient souhaité les récupérer pour faire des merveilles lors des derniers terribles incendies de Californie. 23 ans après, Boeing songe à reconstruire l’appareil ou a mettre aux normes actuelles ceux gardés sous cocon à Davis Monthan… L’incompétence des généraux US, à ce stade, devient flagrante ! Se battre pour construire plus de 400 F-22 alors qu’ils avaient besoin de simples Pilatus PC-9 ou de Broncos ! Depuis la guerre du Viet-Nam, déjà dite asymétrique, ils savaient pourtant que des chasseurs lourds ne présentaient plus aucun intérêt !!! Même la guerre du Tchad aurait dû leur servir d’exemple !

Des avions « COIN » et des drones, voila ce qui est nécessaire aujourd’hui, des drones qui viennent de franchir fort discrètement un nouveau cap avec les révélations sur la nouvelle génération de Reapers, après celles sur la base secrète en plein Pakistan. Le modèle C des drones Predator, appelé Avenger, est à lui seul une révolution : c’est désormais un drone à réaction capable de voler à 740 km/h, jusqu’à 60 000 pieds, tout en utilisant le tout nouveau radar de recherches au sol promis au F-35 Lightning II (pas encore en service) : autrement dit le nec plus ultra du drone d’aujourd’hui. Son réacteur Pratt et Whitney PW545B (qui équipe le Cessna Citation XLS) est annoncé bien pus fiable que les moteurs de Skidoo équipant la première génération de Predator remplacé par une turbine Honeywell TPE-331-10T sur le modèle B (*18). Mais nous l’avons vu précédemment, le drone seul n’explique pas tout : les pointeurs infra-rouges ou GSM miniaturisés sont de précieux alliés.

Et pour couronner le tout une armée américaine qui vient de choisir de changer de chef, pour nommer à la tête des troupes en Afghanistan et en Irak un individu, le Lt. Gen. Stanley McChrystal , qui provient des sections spéciales de Fort Bragg et a fait toute sa carrière dedans !!! L’homme qui posait devant une diapositive « Iraqi Freedom » résumant son travail sur place ! Trouver les WMDs et Saddam !! Finalement, il ne trouvera que le second !!! Le responsable des terribles Joint Special Operations Command, celles qui ont effectivement capturé Saddam et attrapé à moitié mort Abu Mussab al-Zarqawi juste après qu’il ait été bombardé… Les  » the snake-eating, slit-their-throats « black ops » guys » comme disent les américains : les égorgeurs, mengeurs de serpents… Le côté sombre de la force, en quelque sorte : le pire des armées en tout cas, tous les généraux s’accordent à le dire (*19) Visiblement, tout le monde n’a pas oublié le lourd passé de McChrystal tel James Petras le qualifiant de « notorious psychopath« . Les prisonniers de Camp Nama en particulier se souviennent de ses méthodes (*20). Musclées, les méthodes !

Personne n’a véritablement noté cette nomination express d’Obama, via l’intermédiaire de Robert Gates qui l’a annoncée en mai dernier. C’est étrange, car elle propose une orientation pire encore que ce qui a été fait jusqu’ici en Afghanistan ou en Irak. Des bloggeurs s’interrogent en effet sur ce qu’ils appellent la nomination d’un « tueur » et d’un « chasseur de scalps«  (*21). Obama ne souhaite pas affronter l’ennemi de front, ce serait trop visible, alors il a choisi celui qui va l’en débarrasser d’une autre manière moins avouable encore. Le spectre de la fin de la guerre du Viet-Nam resurgit tout à coup. La guerre n’était jusqu’ici pas très propre… elle va finir sale, très sale. Black-Ops, ils appellent ça… L’assassinat d’Allende était une « Black Op’  » !!! Les tortures « outsourcées » à l’étranger également… attendons nous dans les mois à venir à en trouver, des morts subites inexpliquées… car aux toutes dernières nouvelles, l’homme vient de se voir décerner une totale carte blanche !!!

(1) « The 16th SOS became operational in October of 1968 at Ubon Royal Thai Air Force Base in Thailand. They moved to Hurlburt Field in December 1975, where they have been ever since »

(2). « Basecamp was once controlled by the Atomic Energy Commission as the base camp for the Project Faultless underground nuclear test to the north. It was later taken over by the Air Force, which built a modern 7300 foot runway. The runway, equipped with modern navigation aids, is shown as « closed » on air charts and is marked with an « X » painted on either end. Adjacent to the southwest end of the runway is a compound of housing a support buildings. The base employs no more than a dozen people, and facilities for aircraft are minimal. »

(3) « A Cessna similar to the ones below and owned by One Leasing, crashed in Columbia (South America) on February, 13, 2003. ABC news checked into One Leasing and found the following. The crashed plane’s registration number is N1116G, according to the Colombian civil air agency. Records show the plane with that registration number was leased by One Leasing Inc ».

(4) « The Cessna was contracted by the U.S. Defense Department, officials of the U.S. Southern Command. »Quelques jours après on apprenait que la firme de contractants venait de Californie ; The captured Americans were working for California Microwave Systems, a Pentagon contractor. Embassy officials would not say what company employed the three men killed in Tuesday’s crash » ;

(*5) « The mission of the three men that day, last Feb. 13, was to fly their single-engine Cessna, its underbelly loaded with sophisticated photographic equipment, over vast jungle tracts to search for illegal drug activities and, sometimes, guerrilla movements. The intelligence was then shared with the Colombian armed forces in Washington’s two-pronged fight against drug trafficking and a 40-year Marxist insurgency. Their operation was dubbed the Southcom Reconnaissance System, and Northrop Grumman held the $8.6 million contract for the work. The pilots knew that if their planes went down, for whatever reason, they were likely to be lost in the nearly impenetrable wilderness. But they said they did not complain, for fear of jeopardizing jobs that paid as much as $150,000 a year.

(6) « this CN235 had been spotted at Bagram Air Force Base in Afganistion (December 23, 2004). Note that the plane is now painted gray and is made to look military rather than civilian. There is new hardware just to the right of the door ».

(7)  « Air Foyle of Luton, Bedfordshire, worked with Victor Bout, a former KGB officer, through its South African agency, Norse Air Charter, from June 1996 until Bout fled the country in May 1998 after the South African authorities suspected him of smuggling. »

(8) « In 1971 Doole retired from the CIA. Formally, that is. He kept his hand in the aviation business as a director of Evergreen International Aviation, a company that refits and charters airplanes. Though Evergreen bought Intermountain Aviation, one of Doole’s CIA « proprietaries, » in 1975, the company insists that it has had nothing further to do with the agency. »

(*9) « CBS News, in a report broadcast Sunday, said airlines in Delaware, Florida and Arizona have flown CIA missions to Central America several times. The network said one mission took place on April 9, 1983, when Southern Air Transport of Miami carried 22 tons of small arms to a Honduran military base on a propeller-driven Hercules transport plane with a special crew. »

(10) :« About the same time the helicopter work started in El Salvador, two former Evergreen pilots said, they were asked to fly into Nicaragua to pick up some people and relay them to Houston. As outlined to them by Smith’s former personal Learjet pilot, the plan was to fly a short-takeoff-and-landing DeHaviland Twin Otter in to a grass airstrip in Nicaragua about 5 a.m., fly the people out to a highway where a Lear 24 could land, still inside Nicaragua, and take them in the jet from there back to Houston ».

(11) « According to a 2004 article in The Oregonian, Evergreen has benefited from the Iraq war : »…the Iraq conflict is pumping some new money into Oregon. Defense Department spending in the state rose in fiscal 2003 to $491.2 million, up from $404.1 million in fiscal 2002, according to a department Web site. Evergreen nabbed a good chunk of those new dollars. About 40 percent of Evergreen’s $568.6 million operating revenues last year came from cargo bound for U.S. military operations in Iraq, according to a March 1 filing with the U.S. Securities and Exchange Commission.« 

(12). « The PC-12, at $20 million plus upgrades, can carry a payload of up to nearly 3,000 pounds. Air Force versions are equipped with weather radar and advanced communications and navigation gear. There are currently six PC-12s in the inventory. Its crew is two pilots, though the machine can be flown by just one. »

(13) « The most pressing concern is that of government waste ! Is price gouging by both Sikorsky and SNC concerning the USAF now going on ? The last cost quoted in 2007 for a « standard equipped » M28 Skytruck by the PZL factory was $4.2M and now the USAF (and tax payers) are being charged well over $7M plus for the same aircraft by Sikorsky. What about a $600 (2007 price) main wheel tire that is now costing the USAF close to $2,000 ? » .

(14) « The United States Air Force, Hurlburt Field, FL seeks to identify potential business sources to support a requirement for a lease of the following aircraft : four (4) Mi-17 (Mi-8MTV-1) aircraft with TV3-117VM engines. The contractor will provide airworthy aircraft and factory certified maintenance personnel for major repairs and hourly inspection oversight ».

(15) « 9. All four aircraft must have Night Vision Goggle (NVG) Device compliant cockpit and instrument lighting ».

(16) « 12. One of the four aircraft must have a Rescue Hoist type SLG-300 (with short (boom) mast) mounted at the left hand forward cargo door is the preferred configuration ».

(*17) « 17. All four helicopters must be equipped with two OEM PKM machine gun mounts for cabin door and cabin window ».

(18)  « Lessons from the original jet powered Predator B UAV, later set aside in favour of the MQ-9 turbo-prop configuration at the request of the US Air Force, have also influenced planning for the ‘C’ type.

(19) .« JSOC is part of what Vice President Dick Cheney was referring to when he said America would have to « work the dark side » after 9/11. To many critics, the veep’s remark back in 2001 fostered his rep as the Darth Vader of the war on terror and presaged bad things to come, like the interrogation abuses at Abu Ghraib and Guantánamo Bay. But America also has its share of Jedi Knights who are fighting in what Cheney calls « the shadows. » And McChrystal, an affable but tough Army Ranger, and the Delta Force and other elite teams he commands are among them. »

(20)  « US personnel and former detainees reported torture and abuse as common practice, including beatings, confinement in shipping containers for 24 hours in extreme heat, exposure to extreme cold, death threats, humiliation, psychological stress, and much more. » En rappelant au passage des méthodes connues  : « Five interrogation rooms were used, the harshest called the “black room” where everything was black with speakers in the corners and on the ceiling. A table and chairs were in one corner for a boom box and computer. Detainees were stripped naked and subjected to stress standing, sleep deprivation, loud noise, strobe lights, beatings, dousing with cold water, and other abuses ».

(21) »So what is Gates getting in McChrystal ? McChrystal’s central experience this decade has been man-hunting. Within the narrow niche of direct action raiding, McChrystal earned credits for vastly improving interagency cooperation and for achieving excellent man-hunting results in Iraq in 2006-2008. Alternatively, Gates and Mullen may have picked McChrystal because man-hunting is exactly what they want. Perhaps success will soon be defined not by vague notions of nation-building but by the acquisition of a few « high value » scalps. With McChrystal in charge, this definition of victory may be easier to achieve ».

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C + I + G +(X – M), vous vous souvenez ?

Jean Gagnon Dossier Actualité économique

C’est l’équation qui permet de déterminer la valeur (ou la taille) de l’économie, soit le PIB (Produit intérieur brut). Il s’agit simplement de faire la somme des dépenses de consommation (C), des dépenses en investissements des entreprises (I), des dépenses des gouvernements (G) et de la balance du secteur extérieur, c’est-à-dire la valeur des exportations (X) moins celle des importations (M).

C’est ce qui détermine la santé de l’économie. Quant la somme est supérieure à celle de l’année précédente, c’est que l’on a bénéficié d’une croissance économique, soit un enrichissement général. Mais lorsque cette somme est inférieure, c’est que nous sommes en récession, donc que nous nous appauvrissons.

Pourquoi revenir sur cette équation la plus connue de la science économique ? Simplement parce qu’elle peut nous aider à comprendre le constat que vient de faire l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard.

Depuis quelques semaines, les médias rapportent les propos de nombreux économistes qui proclament tous que la récession est terminée et que la reprise s’amorce. L’économiste du FMI pense également que la récession est terminée, mais il croit surtout que la reprise, compte tenu que la récession fut très atypique, sera complexe, lente et douloureuse.

Revenons d’abord sur la récession. Elle fut violente comme pas une depuis la grande dépression des années 30. Durant les deux premiers trimestres de l’année 2009, le PIB s’est contracté de plus de 6 % comparativement aux mêmes trimestres de l’année précédente.

La raison est que le C et le I dans l’équation se sont écroulés. Les consommateurs américains, par exemple, se sont mis à épargner plus de 5 % de leurs revenus personnels, alors que le taux d’épargne avoisinait plutôt zéro depuis plusieurs années. Quant aux entreprises, ils ont cessé tout investissement, et se sont contentées de liquider leurs inventaires.

Si la récession semble maintenant être terminée, comme bien des économistes le prétendent, c’est que le G dans l’équation est en train d’augmenter dramatiquement. On a qu’à penser au programme de dépenses de près de 800 milliards de l’administration Obama.

Mais ne nous berçons pas d’illusion, prévient Olivier Blanchard. “ Plusieurs éléments de notre système économique ont été brisés “, dit-il. Plusieurs entreprises qui auraient tenu le coup lors d’une récession normale n’ont pas pu résister cette fois-ci et ont fait faillite. Dans plusieurs pays industrialisés, le système financier est devenu dysfonctionnel, et il faudra beaucoup de temps pour le remettre sur pied. Pendant ce temps, l’intermédiation financière, c’est-à-dire le transfert des ressources financières vers les différents agents économiques pouvant les utiliser efficacement, est en grande partie paralysée.

Chez les pays émergents, les entrées de capitaux, dont ils sont si dépendants, se sont évaporées et prendront de nombreuses années à revenir à leur niveau d’antan.

De plus, l’augmentation rapide et sans précédente du G aura comme effet de créer des déficits énormes chez les gouvernements. Les conséquences seront des hausses d’impôts et de taux d’intérêt à long terme, deux facteurs qui freineront la croissance économique future.

Il est clair que pour retrouver une croissance soutenue, il faudra que les consommateurs recommencent à jouer leur rôle si essentiel dans le système économique que nous connaissons, c’est-à-dire utiliser leurs épargnes pour augmenter le C de l’équation. Mais le feront-ils ? On peut en douter sérieusement.

La crise que nous traversons semble avoir eu raison de deux croyances populaires. D’abord, celle que le prix des maisons ne peut que monter. Mais aussi, celle qui dit que l’on peut compter sur un rendement annualisé moyen de 6 % et plus des marchés boursiers. Ces deux facteurs assuraient l’enrichissement des individus et faisaient en sorte que l’épargne n’était pas nécessaire.

C’est tout ça qui a changé. La croissance économique américaine sera supérieure à 4 % au troisième trimestre parce que les compagnies regarnissent leurs inventaires et que les gouvernements dépensent sans retenue. Mais attention, ne vous laisser pas berner, car ça ne durera pas. On devra vraisemblablement se contenter pendant quelques années d’une croissance économique au mieux de 1 à 2 %, à peine la moitié de celle à laquelle nous nous étions habitués.

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