Archives quotidiennes : 22 août 2009

De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (13)

chiquita-bananaL’amérique de G.W.Bush a bassiné le monde entier avec sa notion de guerre au terrorisme, si pratique pour imposer en miroir un terrorisme d’Etat évident. C’était l’aboutissement d’une longue pratique, celle de la formation, sur le territoire même des USA, des terroristes eux-mêmes. Une formation tenue dans une école particulière, la SOA, devenue la Western Hemisphere Institute for Security Cooperation (WHISC) implantée à Fort Benning. Des documents révèlent aujourd’hui l’ampleur des dégâts causés, spécialement en Amérique du Sud, ravagée par les méthodes de la CIA depuis de cinquante ans. Retour sur l’un des fiefs de la CIA et de ses pires exactions.


Les Etats-Unis, par haine viscérale des communistes ont soutenu tous les mouvements d’extrême droite sud-américains, et tous les projets totalitaires, et continuent à le faire, comme nous le verrons dans quelques jours. Retour donc sur l’école de l’horreur, ouverte au Panama en 1946 dans un premier lieu. Parmi les plus tenaces à obtenir la fermeture de cette école infâme, il faut signaler la présence du sénateur McGovern, encore lui, l’homme qui, s’il avait été élu président des Etats-Unis, à la place de Nixon qui l’avait défait à plate couture, aurait rendu sa dignité à ce pays rongé par la tentation du fascisme. Plus le temps avance et plus il démontre que l’un des rares à avoir été visionnaire, c’était bien lui, et non pas les autres qui ont accédé au pouvoir. McGovern avait en 2004 soutenu le général Wesley Clark, resté célèbre pour sa lettre à W.Bush contre la décision d’envahir l’Irak. Et aujourd’hui demeure ferme opposant à toute intervention en Iran. Il faut visionner impérativement son réquisitoire !

Tout provient de la divulgation le 21 septembre 1996 d’un manuel de tortures rédigé en espagnol révélé à la presse et présenté comme celui de Fort Benning : étrangement, 13 ans après ce document pourrait aisément passer pour celui de Guantanamo ou celui des autres prisons délocalisées où ont été interrogés les prisonniers d’Al Quaida (*1)

Avec ce document, les américains découvrent en quelque sorte, voici treize ans, l’horreur d’Abou Ghraib, sans les photos, et constatent surtout que ça a duré pendant des années (*2) A Fort Benning, ont été invités tous ceux qui représentent la crème de la dictature en Amérique du Sud (*3). Tous ceux qui ont eu recours il a bien longtemps aux mêmes assassinats ciblés décrits dans cet ouvrage (*4). Le manuel avait pour nom « Terrorisme et Guérilla Urbaine » et semblait donc bien prémonitoire, en parlant de certains responsables d’Etat comme étant des « cibles » potentielles. On repense obligatoirement à Savador Allende ou à Patrice Lumumba (*5). En 2003, un documentaire plutôt étonnant de John Smihula, « Hidden In Plain Sight », montrait dans le détail l’inventaire des exactions commises à partir des entraînements de Fort Benning. Un document dont je vous recommande fortement le visionnage. Attérant. Au milieu du reportage, apparaît l’image de John LeMoyne, commandant de la Première Brigade durant la guerre du golfe de 1991 et rendu responsable par une enquête externe de la mort de 382 prisonniers irakiens. « A good soldier » dirons certains…. à son départ en 2003 : or il avait couvert manifestement les actions de son collègue Barry Richard McCaffrey, insructeur à Fort Benning lui aussi, et qui finira à la tête du Southcom, la direction des armées en Amérique du Sud. Puis fondra une société de conseil, BR McCaffrey Associates, qui se chargera de venir hanter les plateaux de télévision pour venir soutenir tous les soirs l’action américaine en Irak : à la tête d’une cohorte d’anciens généraux en retraite, tous grassement payés comme consultants chez Fox News par… la CIA. Un journaliste David Barstow, y gagnera un Pulitzer a décrire dans « Message Machine » cette véritable mafia propagandiste de la Fox ayant autant de sang sur les mains (*6). McCaffrey, qui a aussi été l’assistant de Colin Powell, a d’autres badges sur son uniforme : ceux de Veritas Capital et de deux autres compagnies Veritas, Raytheon Aerospace et Integrated Defense Technologies. Ce qui lui a valu comme par hasard en 2003 de toucher des millions de dollars de contrats pour avoir encensé les chars Abrams que sa propre compagnie conduisait en Irak !!! (7).

Car il est intéressant de noter que l’administration américaine, qui a tant dénoncé et soi-disant poursuivi le terrorisme, a hébergé pendant des années la plus grande fabrique de terroristes existant au monde (*8). Parmi les pays visés par cet entraînement figure la Colombie, qui a reçu en 2001 pas moins d’1,3 milliard de dollars d’aide pour combattre les « insurgés », plus 250 « assistants » américains : or en Colombie, la définition « d’opposants » incluait des enseignants, des paysans, des syndicalistes ou des prêtres, tous leaders de mouvements d’opposition (*9), la plupart assassinés par des escadrons de la mort paramilitaires . En Colombie, le paravent de la CIA était la United Fruit nous avait-on confirmé en mars 2007. Tout le monde s’en était toujours douté. Les agents de la CIA émargeaient à la Chiquita Brands International, qui arrosait aussi bien les groupes paramilitaires (*10) que… les Farcs (*11) ! United Fruit, en Amérique du Sud, a bien joué le rôle de « créateur de républiques bananières » comme on a pu justement le dire. En alimentant la corruption de l’Etat, avant tout. Son patron au Honduras avait eu un jour en effet cette phrase catégorique : « au Honduras, une mule coûte plus qu’un membre du parlement.  » Pour contrecarrer l’enquête du Département de la Justice sur ces paiements illicites lancée en 2005, Chiquita lâchera en 2007 près de 25 millions de dollars, mais peine perdue, la firme sera cette année la première compagnie dans l’histoire des Etats-Unis à être condamnée pour avoir financé une ou des organisations terroristes. Or, lors de ce long procès, l’avocat de United Fruit s’appelait… Eric Holder, le Procureur Général américain, soit l’équivalent du ministre de la justice de Barack Obama. Il travaillait alors pour le cabinet Convington (Covington & Burling LLP), où l’on trouvait aussi John Bolton et… John Negroponte, tous deux partisans de la manière forte en Amérique du Sud, via les milices d’extrême droite, abondamment aidées sur place par la CIA. Negroponte est abondamment cité dans « Hidden In Plain Sight ». Voilà qui augure plutôt mal de l’action future des Etats-Unis en Amérique du Sud, il semble…

En 1993 déjà on avait eu vent des activités de l’école de la torture à la suite d’un rapport des Nations-Unies sur le Salvador, où un des officiers avaient commis des exactions et des tortures d’opposants, des officiers dont les 2/3 provenaient du centre de formation de Fort Benning. Parmi eux, le terrible Roberto D’Aubuisson, le grand ami de l’évangéliste extrémiste Pat Robertson. D’Aubuisson, le leader des escadrons de la mort qui avaient ensanglanté le pays pendant des mois. L’auteur du meurtre de l’archevêque Ronero, et chef de 19 des 29 soldats qui avaient massacré des prêtres jésuites en 1989. Au Guatemala, c’est le Colonel Byron Lima Estrada, ancien locataire de Fort Benning lui aussi qui avait assassiné en 1998 le prêtre Juan Gerardi, qui venait de rendre compte des meurtres perpétrés par le commando D-2, les services spéciaux conduits par Estrada. 448 villages avaient été rasés en représailles, et plusieurs milliers de vilageois tués dans ce qui représente un des plus grands massacre oublié du XXme siècle. Près de 40% de ceux qui entouraient les cabinets de Lucas Garcia, Rios Montt et Mejia Victores, au Guatemala, sortaient de Benning. Ils sont à ce jour toujours impunis : « En lieu et place de la justice, les victimes se sont heurtées à un mur d’impunité, quand elles n’ont pas été l’objet de multiples menaces et violations des droits de l’Homme. Le 6 octobre 2005, la justice espagnole s’est déclarée compétente pour instruire les crimes universels commis par les hauts responsables des gouvernements de Roméo Lucas Garcia, Efraín Ríos Montt, et Humberto Mejía Victores. Le 19 juin 2006, une commission rogatoire dirigée par le juge Pedraz a été reçue au Guatemala. Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis à l’encontre de Angel Anibal Guevara, Germán Chupina, Humberto Mejía Victores, Pedro García Arredondo, Donaldo Alvarez, Benedicto Lucas García et Efraín Ríos Montt. » Rien de cela n’a eu lieu, augmentant dans les pays incriminés les tensions et les rancunes. La haine contre Daubuisson et ses exactions et toujours tenace dans le pays et remontera loin, son propre fils étant victime d’un attentat en février 2007. Son père était décédé d’un cancer en 1990. Mais comme nous allons le voir plus loin, il n’y a pas que le Chili, le Guatemala, le Honduras, le Salvador ou la Colombie qui ont eu à subir les assauts des envoyés de Fort Benning… d’autres pays dAmérique du Sud on fait partie de leurs objectifs… pratiquement tous, en réalité.

(1) « U.S. Army intelligence manuals used to train Latin American military officers at an Army school from 1982 to 1991 advocated executions, torture, blackmail and other forms of coercion against insurgents, Pentagon documents released yesterday show. Used in courses at the U.S. Army’s School of the Americas, the manual says that to recruit and control informants, counterintelligence agents could use « fear, payment of bounties for enemy dead, beatings, false imprisonment, executions and the use of truth serum, » according to a secret Defense Department summary of the manuals compiled during a 1992 investigation of the instructional material and also released yesterday. »


(2) « The Army School of the Americas, long located in Panama but moved in 1984 to Fort Benning, Ga., has trained nearly 60,000 military and police officers from Latin America and the United States since 1946 »


(3) « Its graduates have included some of the region’s most notorious human rights abusers, among them Roberto D’Aubuisson, the leader of El Salvador’s right-wing death squads ; 19 Salvadoran soldiers linked to the 1989 assassination of six Jesuit priests ; Gen. Manuel Antonio Noriega, the deposed Panamanian strongman ; six Peruvian officers linked to killings of students and a professor ; and Col. Julio Roberto Alpirez, a Guatemalan officer implicated in the death of an American innkeeper living in ».


(4) « On several occasions it uses the words « neutralization » or « neutralizing, » which were commonly used at the time as euphemisms for execution or destruction, a Pentagon official said.


(5) « The manual on « Terrorism and the Urban Guerrilla » says that « another function of the CI agents is recommending CI targets for neutralizing. The CI targets can include personalities, installations, organizations, documents and materials . . . the personality targets prove to be valuable sources of intelligence. Some examples of these targets are governmental officials, political leaders, and members of the infrastructure.« 

(6) David Barstow won the 2009 Pulitzer Prize for Investigative Reporting for exposing how dozens of retired generals working as radio and television analysts had been co-opted by the Pentagon to make its case for the war in Iraq and how many of them also had undisclosed ties to military contractors that benefited from policies they defended.


(7) « Shortly after the March 2003 U.S. invasion of Iraq, McCaffrey exclaimed on MSNBC : « Thank God for the Abrams tank and… the Bradley fighting vehicle. » The « war isn’t over until we’ve got a tank sitting on top of Saddam’s bunker, » he added. The Nation noted, « in March [2003] alone, [Integrated Defense Technologies] received more than $14 million worth of contracts relating to Abrams and Bradley machinery parts and support hardware. »


(8) « Insisting that global terrorism can only be stopped by « destroying it where it grows, » George W. Bush has conveniently forgotten the US military’s own terrorist training facility : the infamous Western Hemisphere Institute for Security Cooperation (WHISC). Located in Fort Benning, Georgia, WHISC has trained over 60,000 Latin American soldiers in the most heinous of counter-insurgency warfare techniques, and its graduates have gone on to comprise a bloody who’s who of coups, chaos and destruction. « 


(9) «  Case in point : Colombia has received military equipment and a $1.3 billion aid package- not to mention over 250 US military personnel on the ground – to help the government fight against what it calls counter-insurgents (frequently peasants or community leaders such as educators, union organizers and religious workers). Add to that a full 10,000 Colombian WHISC/SOA graduates and plans to set up WHISC-oriented training locally, and it’s clear the US is not only inviting mission creep, but more importantly entering a bloody and unethical quagmire. « 


(10) « In court documents filed Wednesday, federal prosecutors said the Cincinnati-based company and several unnamed high-ranking corporate officers paid about $1.7 million between 1997 and 2004 to the United Self-Defense Forces of Colombia, known as AUC for its Spanish initials ».


(11) « Prosecutors said the company made the payments in exchange for protection for its workers. In addition to paying the AUC, prosecutors said, Chiquita made payments to the National Liberation Army, or ELN, and the leftist Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, as control of the company’s banana-growing area shifted ».

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Fredy Villanueva, 1 an après…

Raymond Viger Dossier Street gang

Au lendemain du 1er anniversaire de la mort de Fredy Villanueva, je me suis fait questionner par plusieurs jeunes. Pourquoi Reflet de Société n’était pas présent à cette journée? Plus spécifiquement, pourquoi, moi je n’y étais pas.

Le jeune qui m’a posé la question était devant un ordinateur. Il regardait nos textes sur les gangs de rue.

J’ai été ébranlé par la question. Je ne pensais que notre absence serait remarqué. La réponse est longue et risque de provoquer quelques remous. J’ai été aussi ébranlé de voir ce jeune consulter nos pages sur les gangs de rue. Pour eux, notre présence Internet est peut-être plus significative que je ne le pensais.

Fredy Villanueva il y a un an…

L’an dernier, dès les premiers jours suivant la mort de Fredy Villanueva, des jeunes de Montréal-Nord et d’autres, en lien avec ceux de Montréal-Nord, me demandaient de m’impliquer.

Les événements étaient trop significatifs pour les occulter. Les jeunes avaient besoin que l’on en parle, que quelque chose soit fait. Depuis l’an dernier, je ne cesse de parler de ces événements avec plusieurs jeunes. Ils ont besoin d’en parler, une forme de thérapie pour extérioriser la violence qu’ils ont subie ou qu’ils ont été témoins.

J’ai écrit 8 billets sur un « dossier Montréal-Nord« . Les billets ont été lu à 9188 reprises, générant 203 commentaires. Je reçois encore 372 visites mensuelles pour ces billets. Sans compter les dossiers plus généraux tels que Gang de rue. Pourtant, avant de regarder les statistiques, j’avais l’impression que mon implication se limitait plus à des rencontres individuelles avec les jeunes. Mes attentes sur cet espace Internet pour amorcer une réflexion étaient peut-être trop élevé.

Une murale pour Fredy Villanueva

Pour aller plus loin dans mon intervention dans Montréal-Nord, nous avions mis sur pied un projet: réaliser une murale pour Fredy Villanueva. L’idée partait d’un graffiteur, Hérésy, lui-même un immigrant Chilien, qui avait besoin de faire quelque chose en lien avec Fredy Villanueva. La réalisation de cette murale l’aurait été avec la communauté de Montréal-Nord. Une forme de thérapie collective pour ventiler un peu, donner un prétexte pour en parler…

Je ne voulais pas faire une action visible dans Montréal-Nord sans le faire en concertation avec les organismes déjà impliqué. J ‘ai fait des téléphones aux administrations municipales dans l’arrondissement, au central ainsi qu’avec plusieurs organismes communautaires de Montréal-Nord.

Au début, tout ce monde semblait en faveur d’une telle concertation où l’on pouvait rassembler nos différentes expertises. Puis, les problèmes de communication ont débuté. Mes appels n’étaient plus retournés. Ce genre d’expérience est malheureusement trop fréquent dans le communautaire. Tout le monde parle de concertation, il existe des tonnes et des tonnes de table de concertation, mais en bout de ligne que reste-t-il de concret sur le terrain?

Du rap pour Fredy Villanueva

Arrive le mois de juin. Un rappeur de Montréal-Nord m’approche et me demande mon aide pour organiser un spectacle pour le 1er anniversaire de la mort de Fredy Villanueva. Il me dit que la tension est grande dans Montréal-Nord. Il est en lien avec les jeunes ainsi que les principaux artistes de Montréal-Nord. Ils veulent s’impliquer pour baisser la tension et que les jeunes puissent prendre le micro sur scène avec des artistes hiphop.

Je ne peux rester indifférent à ce projet. Un projet qui part du besoin des jeunes. Un projet positif et qui peut être rassembleur. Un spectacle dans un parc, cela veut dire une demande de permis. J’appelle à l’arrondissement de Montréal-Nord. Et voilà que la lourdeur administrative débute.

Pour faire une demande de permis, il faut que ça passe par le conseil d’arrondissement. Celui-ci vient de faire sa dernière rencontre en juin. Il aurait fallu faire une demande 5 mois avant l’événement. Vive la flexibilité! Me semble qu’on est dans Montréal-Nord. Me semble qu’il y a un peu de tension dans l’air. Me semble qu’on pourrait être plus à l’écoute des jeunes…

Autre problématique. Pour une collaboration de l’arrondissement de Montréal-Nord, il faut être un organisme de Montréal-Nord et être accrédité! Même si le Café-Graffiti est en lien avec des jeunes de Montréal-Nord, même si le Hiphop est le gaz avec lequel les jeunes de Montréal-Nord carbure, parce qu’on n’a pas pignon sur rue dans Montréal-Nord, on ne serait pas significatif et « acceptable » pour l’arrondissement de Montréal-Nord.

Je demande à l’arrondissement de Montréal-Nord la liste des organismes accrédités qui pourraient être significatifs pour ce genre d’événement. Je les appelle et la dame de l’arrondissement fait ses appels. Personne du communautaire, P-E-R-S-O-N-N-E, n’a retourné mes appels. Vive la concertation!

Je veux tout de même souligner que les fonctionnaires de l’arrondissement, les êtres humains avec qui j’ai parlé, ont tenté de faire ce qu’ils ont pu pour faciliter la réalisation du projet. Malgré leur bonne volonté et leur écoute, ceux-ci sont « pognés » dans un dédale et une lourdeur administratif déconcertant.

La mort de Fredy Villanueva, 1 an après…

Et voilà que je voyais venir le week-end du 1er anniversaire de la mort de Fredy Villanueva. Mes journalistes n’étaient pas disponibles pour ce week-end. De toute façon, c’est moi qui aurait dû y être. Parce que je connais trop de jeunes dans Montréal-Nord. Pour certains, depuis plus de 10 ans.

Ce week-end arrive en même temps qu’une importante convention graffiti dans laquelle nous sommes impliqués: Underpressure. Je ne peux pas me diviser en deux. Je suis obligé de faire un choix. J’ai supposé que mon absence de Montréal-Nord pour l’anniversaire de la mort de Fredy Villanueva passerait inaperçu, que je pourrais après coup en parler avec les jeunes qui y avaient été, que tout se passerait bien dans le meilleur des mondes…

J’aurais pu tenter de faire les 2 événements en même temps. J’ai considéré qu’il valait mieux être complètement à un seul endroit que de me diviser et d’être moins pertinent.

À ma grande surprise, mon absence de Montréal-Nord a été remarqué. Je remets en question le choix que j’ai fait. Je profite de cette occasion pour m’excuser auprès des jeunes qui auraient voulu que j’y sois. Notre relation est importante et j’aimerais bien pouvoir en faire plus. Mais je n’ai pas encore trouvé cette 8e journée de travail dans ma semaine.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger