Gaëtan Pelletier
À son ton naturellement tranchant, il ajouta la suffisance d’un parvenu. [Rousseau, Les confessions]« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Rabelais
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Il ne faut pas oublier les 140 000 personnes qui sont mortes, rein qu’en 1945, à cause de cette bombe. Il ne faut pas oublier que les USA en lâchèrent une deuxième sur Nagasaki quelques jours plus tard. Face à ces actes inqualifiables, la destruction du World Trade Center est presque une anecdote de l’histoire. J’exagère, bien sûr: les deux événements témoignent de l’absurdité d’une logique de mépris, de haine et de guerre, mais les USA pourraient avoir un jour la décence d’admettre qu’ils ont commis en 1945 deux des pires crimes jamais commis contre l’humanité !!! Lettre au Devoir, BG
La pierre au bout du bâton
On a conclu un jour que le singe était intelligent en s’outillant d’ une paille dans un nid de fourmis : les fourmis s’y agrippent puis le singe retire la paille et s’en faire une brochette.
La guerre a des sources diverses. Pendant des milliers d’années, elle est demeurée négligeable en regard de cette «grande» planète qu’est la Terre. Pierres, javelots, arcs et flèches, furent les outils de tueries pour des causes diverses.
Fier de ses muscles, ce bipède, pas encore chaussé de Nike, courait avec un cache-sexe après son «belligérant». Il n’avait probablement pas encore inventé le feu, mais celui qui courait devant l’avait là où le «bât» blesse.
L’évolution de la technologie des guerres
L’arc et la flèche apparurent il y a environ 20,000 ans. Une manière de frapper sans trop s’approcher du combattant. Deux pièces étant réunies, il n’en fallait plus qu’une troisième pour créer l’ armes à feu Les chinois, au VII ième siècle…(version bêta… 🙂 . Les européens, presque mille ans plus tard.
Notre déluré se fit un trio de génie : il flanqua feu, pierre dans un tuyau pour la propulsion. On commençait à prendre ses distances pour surveiller ses arrières.
Ce fut le premier trio Mc-Do de l’Histoire. Il servait à faire manger de la misère à la race humaine.
Notre homo-diafoirus (sic) avait découvert qu’il valait mieux se servir de son cerveau pour protéger ses muscles. Il en usa pour élargir- en mythomane naissant- sa «gamme» : de l’arme légère, il passa à l’arme lourde. Puis à la multiplication…
Grossir et multiplier. C’était inventer… Son chromosome d’hypocrisie – au stade dormant – se résumait à copier-coller les animaux qui changeaient de camouflages selon les saisons et les climats, paysages, etc. Alors, il se barbouillait la face pour se fondre dans le décor. Plus tard, le fessier bien au chaud, il inventa le complet et la cravate. Voilà que l’œil est incapable de distinguer un salaud d’un bon gars.
Et certains, non contents de se fondre dans le décor, décidèrent de fondre le décor.
Les «échantillons» d’Homme
Étrange que dans un monde où l’on vend des produits sophistiqués en distribuant des échantillons pour taquiner le consommateur, la société a tendance à réduire notre «produit» humain en un échantillon.
On présume toujours que la haine est la cause principale des guerres. En un sens… C’est le jeu de la tire la barbichette. Mais cela va bien plus loin et est bien plus profond.
Se venger d’avoir reçu un baffle n’est pas suffisant pour les …suffisants. L’esprit de vengeance affidée à la gloriole de la science, se permet des démonstrations grandioses sans regard à la nature du «un», de chaque être humain : un point sur une carte.
À partir de cet Alzheimer avant la lettre, il n’y a plus eu de morale qui tienne : on peut bien tuer mères et enfants. L’émotion est perçue comme une faiblesse. Les grands projets sont ceux qui causent les grands drames. Les larmes ? De l’eau d’œil. Voilà notre grisé de la matière qui s’éloigne de plus en plus des «autres».
Le «moi» vient d’être aspiré dans l’égo. Et l’égo utilise de nouveaux outils, toujours du copier-coller des inventions, pour ce petit singe devenu grand.
L’invention des inventions
La «science» est probablement la plus vaniteuse et la plus fermée des approches humaines. Elle est basée sur des «preuves», des amoncellements de recherches sous le grand chapiteau des mathématiques. Et une multitude de tricheries. Les chiffres sont le langage des bègues de l’esprit.
Tesla disait qu’il n’était pas un inventeur mais un découvreur. Observer le monde et découvrir. Et c’est sans doute la raison pour laquelle les chinois inventèrent la poudre à canon. Découvrir est un progrès en regard de la science. Inventer peut être la pire affliction pour l’humanité. Car, au fond, elle peut créer des combinaisons ( feu, poudre, tubes) bien sophistiquées sans buts «lucratifs» humains…Simplement par démonstration de force.
La science s’est inventé un crédo… Pas meilleur que la religion. C’est juste que la chaîne de chromosomes de «pensées» a été si savamment orchestrée qu’elle est devenue…foi.
Une beurrée d’égos
Si science et religion font bataille. Ne vous plaignez pas de voir apparaître un Témoin de Jéhovah le samedi matin. Ils sont inoffensifs.
Quand un pays achète des cerveaux et des égos – ex. (Von Braun )- pour enfler son «portefeuille» de réussites de peuplade et qu’il le greffe à d’autres «sciences», le peuple s’en fait une réussite sociale et des parades de rues. De sorte que qu’un bœuf nourrissant une flopée de crapauds – par propagande – fait ballonner le troupeau en mal d’estime. On surchauffe la locomotive d’État pour bouffir en brodant la courtepointe de couleurs si variées que le cerveau en perd un œil…
L’achèvement : Hiroshima, mon désamour
Quand un cerveau fut uni à un autre cerveau… ils s’aimèrent. Comme Roméo et Juliette. Ils se marièrent en gris… Matière obligeant…
Et un bel apogée naquit : un enfant contre nature : la bombe atomique… Ayant compris la structure de la matière du canon, dans une grande frénésie, ils décidèrent d’en faire exploser les particules. Au buffet froid de la guerre, on avait savamment préparé «Un champignon pas du tout comestible» ( Sacha Guitry).
Quelques nombrils firent l’amour aux nombrils. Mais en secret… (Les complotistes ne sont pas toujours sur le net…)
La grande décision ! Car bafoué par Pearl Harbour, Ô Honte ! Il fallait faire preuve de courage.
Le singe à mallette et décida de donner une leçon aux japonais. Il lança la bombe sur une cible civile : Hiroshima. On the double ! Nagasaki.
Pourtant, des pourparlers de redditions avaient vraisemblablement déjà été entrepris.
Toutes les raisons sont bonnes quand on a un esprit «scientifique», un pays à «défendre» et des leçons à donner. Mais il y avait plus que ça : l’entrée en guerre de L’U.R.S.S contre le japon. Toutefois, après deux bombes, une troisième était prévue pour la fin d’août… La guerre froide avait débuté bien avant entre la Russie et les États-Unis. Une démonstration de force allait peut-être décourager la Russie…
Bref, tout était préparé, reddition ou non. On avait réussit à créer un champignon si vénéneux, que deux villes allaient disparaître de la carte d’un seul «œuf de B-29» ( Robert Charlebois).
«Le 20 Juillet, 1945, sous les instructions de Washington, je suis allé à la conférence de Potsdam et faire rapport au secrétaire [de guerre] Stimson sur ce que j’avais appris de Tokyo: ils souhaitaient se rendre à la condition de pouvoir conserver l’empereur et leur constitution en tant que une base pour le maintien de l’ordre et la discipline au Japon après que la nouvelle dévastatrice fut apprise au peuple japonais The Decision to Use the Bomb by Gar Alperovitz ( traduction : l’auteur)
Mais voulait-on vraiment écouter le discours des japonais ?
Le transfert de la tumeur
Fendre un crâne en deux ne modifie pas le cours de l’Histoire. La dangerosité des grandes réalisations humaines est que notre «sauvage» a pris encore plus de distance que la flèche et l’arc avec ses adversaires. Pis encore, ces grandes réussites techniques, conjointées à un crapaud en délire devant ce miracle de calculs, a donné naissance à des rejetons de la Little Boy qui pulvérisa Hiroshima.
La première tumeur sur le visage de la Terre.
Cette puissance permet de trancher la planète en deux, comme un crâne minuscule dans l’Univers.
Cette démence de réussites techniques mit au monde une génération amorale, gonflée de ses réussites comme des supers «little boys» enfermant – par soir d’été – des lucioles dans un bocal.
La sagesse-escargot de l’Humanité ne pourra plus rattraper ces zombies dont la tumeur enfle en même temps que les réussites de ces tueurs en série pieux.
C’est une nouvelle peuplade que l’on on nommait jadis «sauvages».
Elle s’est reformée en un clan de distingués. Très distingué…
Mais ne lui ouvrez pas la porte le matin…
Le testament charbonneux
Tous ceux de cette «race» qui sont passés dans l’Histoire, et qui dorment maintenant sous six pieds de pissenlits, ont laissé un héritage bien sombre à l’Humanité. Les éclopés des guerres – enfants, femmes, vieillards – les gens simples qui n’aspirent qu’au bonheur tranquille portent tous une cicatrice de ces «grands» violeurs de la paix, «innocents» créateurs de souffrances.
L’autre partie de leur «testament» est encore plus horrifiante : les idées, les haines, les inventions et leurs valeurs funèbres qu’ils ont léguées se perpétuent. Avec elles, la tumeur.
La bonté et la chaleur humaine sont des démonstrations de fusion.
La haine et la vanité sont des fissions avec nos semblables.
Les morts «important» sont de loin plus dangereux que les vivants simples : les gens normaux ne laissent rien en partant, sinon que quelques photos et bien de l’amour.
Heureusement (sic) nous sommes parvenus à l’ère de ce que d’aucuns nomment les bombardements chirurgicaux.
À quoi donc a servi Hiroshima ?
Mon père est plus fort que le tien.
Et ta mère ?