En ces temps où la société (lasse des accommodements pas raisonnables) monte aux barricades virtuelles pour promouvoir un laïcisme clairement enchâssé dans notre Charte québécoise, j’aime me rappeler que, bien que républicain et entièrement d’accord avec ce principe, je pense qu’il ne faudrait pas pour autant disposer de notre patrimoine avec l’eau du bain multiculturel.
Je déplore vivement, et ce depuis de nombreuses années, la foire commerciale de la surconsommation et de l’endettement outrageux, par cartes de crédit interposées, ce qu’est devenu le Noël de mon enfance où l’on nous racontait une belle légende baignée dans une atmosphère de féérie et de partage. Noël est devenu un vaste festival de la surconsommation marchande et les échanges de cadeaux, tous plus inutiles et artificiels les uns que les autres, a été promue avec succès par un marketing agressif de petits et grand commerçants pour qui n’est sacré que l’argent qui tinte dans leurs grosses poches.
Oui, je préfère mille fois mieux qu’on en revienne à la tradition millénaire de la célébration du solstice d’hiver, du bon vieux feu de camp dans la neige et sous les étoiles. Mais, du même souffle,je n’aimerais pas que l’on bannisse, au nom de la neutralité religieuse, nos beaux sapins de Noël, qui font partie de notre patrimoine culturel (même si leur origine est allemande). Enlever le traditionnel sapin de l’hôtel de ville pour accommoder non croyants et néo québécois insensibles à nos symboles traditionnels relève de l’hérésie et du phénomène du colonialisme culturel et religieux. N’ayons donc pas peur d’être nous-mêmes et de célébrer comme bon nous l’entendons cette période de festivités et de tous les abus. Mais évitons, de grâce, les pièges mercantiles des achats à outrance qui, bien souvent, deviennent une pénible corvée. De l’amour, plutôt que des bébelles éphémères « made in China »…
On apprend aussi qu’après avoir culpabilisé automobilistes et fumeurs, nos gouvernants qui nous endettent en dilapidant nos sous, se réjouissent du retour à Montréal de la Formule Un du détestable Bernie Ecclestone que l’on va subventionner afin qu’il puisse nous rendre malades avec son grand festival clinquant de la pollution sonore et de gaz à effets de serre. Comme toujours, on culpabilise le petit et on encense les grands. Démocratie, il y a longtemps que tu nous a désertés…en douce et sans que personne ne proteste car nous sommes abrutis par les insignifiance télévisuelles qui nous empêchent de réfléchir. et dire qu’on m’a récemment défendu d’allumer une clope dans un bar de la Grande Allée où tout le monde fumait le cigare avec la bénédiction de notre gouvernement de merde…
Et puis, le clown milliardaire,au nez rouge comme un clochard céleste, est revenu sur terre après s’être payé un trip de douze jours dans l’espace. Au nom d’une fondation…et au coût de 35 millions de dollars. Je serais bien curieux de savoir si cette aventure poétique de supermarché va être payée par la Fondation, afin d’échapper aux impôts que vous et moi devons payer jusqu’à plus soif…Je n’accuse pas: Je pose la question qu’aucun journaliste n’a posée…
Et puis, un petit mot sur la contestation à l’ère internet. Je me suis inscrit, comme tout un chacun, sur facebook où se multiplient quotidiennement les groupes et mouvements revendicateurs. Qui contre la Monarchie, qui contre la pâte à dents…il y en a pour tous les goûts. On banalise ainsi les mots comme s’ils suffisaient, une fois que l’on s’est exprimé, à faire changer l’inacceptable. Comme si les mots suffisaient et qu’après les avoir écrits sur un mur virtuel, on pouvait passer à autre chose.
Pour moi, militant révolutionnaire et patriote, je crois que les mots doivent servir de détonateurs. Ils ne sont utiles que s’ils contribuent concrètement à déclencher la Révolution nationale qui devra se faire dans la rue et non dans les officines aseptisées de l’Assemblée nationale où la Reine d’Angleterre impose sa loi.
Je suis prêt à mettre un p’tit deux sur le fait que les avocats (à nos frais) de l’ex-lieutenante-gouverneuse accusée d’avoir volé les Québécois vont invoquer en défense le fait qu’en droit d’origine royal, « nul ne peut poursuivre la Reine…ou,par extension, ses représentants officiels !!!
On verra bien.
Et sur ce, je dois vous quitter: mes amis m’attendent pour aller « chauffer les oreilles » du Prince Charles, invité à nos frais par Ottawa à venir nous faire chier en réitérant la suprématie de la monarchie sur nos aspirations républicaines.
Falardeau a beau être mort, des centaines de Falardeau vont bientôt se lever avec dignité pour refuser avec éclat l’asservissement et revendiquer le droit inaliénable à l’Indépendance et à la liberté.
Enfin, l’autre « clown de la semaine », John James Charest a carrément perdu le Nord, après annoncé en grandes pompes son fameux plan pour le développement du grand nord. Or, la baloune s’est dégonflée: IL N’Y AVAIT PAS DE PLAN. C’ÉTAIT JUSTE UNE PROMESSE ÉLECTORALE. Un mensonge qui m’incite à croire que notre premier ministre aurait du se recycler en arracheur de dents. Il aurait été moins nuisible au Québec. Mais quel enculé !
PIERRE SCHNEIDER