L’arrêt tant attendu sur la validité de la loi 104, qui avait été adoptée en 2002 pour éviter que les allophones puissent étudier en anglais à nos frais, est tombé du Banc de la Supreme court of Canada jeudi, le 22 octobre. Et le Québec français se voit décapité d’un des outils essentiels qu’il s’était donné pour sa survie.
J’ai lu l’arrêt (fastidieuse lecture s’il en est) au complet et toute la question tourne autour des droits du Québec à défendre la langue française avec sa Charte. Le débat dure depuis quelques années déjà et, après d’innombrables péripéties juridiques, sept juges néo-colonialistes viennent de décréter que les alinéas 2 et 3 de l’article 73 de la Charte de la langue française étaient inconstitutionnels parce qu’ils contreviennent au paragraphe 23(2) de la Charte canadienne.
La dernière instance décrète que » la charte canadienne n’établit aucune distinction entre le type d’enseignement reçu par l’enfant, le caractère public ou privé de l’établissement d’enseignement ou encore le source de l’autorisation en vertu de laquelle l’enseignement dans une langue est dispensé ».
En langage plus direct, ça veut dire: Québec français, prend ton trou et crève » !
Ce jugement très politique vient confirmer celui rendu par la cour d’appel du Québec. Auparavant, l’affaire avait été entendue par le tribunal administratif du Québec, qui avait confirmé la validité de la Loi 104. Puis, la Cour supérieure du Québec entérine la décision du tribunal administratif. Jusque là, tout baigne dans l’huile pour la reconnaissance de nos droits.
Mais ça se gâte peu après en Cour d’appel du Québec, qui renverse les jugements préalablement rendus. Siégeaient à cette cour d’appel, les juges Hilton, Dalphond et Giroux.
Ce dernier est dissident, mais les deux juges anglophones forment la majorité et ils gagnent ce combat contre la langue des Québécois.
Dernière manche: On se retrouve en Cour suprême où, on le savait d’avance, le Québec allait en manger toute une. Et c’est ce qui est arrivé jeudi alors que les sept juges du plus haut tribunal de la monarchie canadienne ont débouté complètement les prétentions des Québécois à défendre, comme ils l’ont voté, leur avenir comme peuple francophone.
Après avoir lu le torchon, c’est-à-dire le jugement, je me suis livré à une petite recherche sur les sept juges qui viennent d’enlever au Québec une loi qui avait enfin des dents.
Me croiriez-vous si je vous disais que, parmi les sept, il n’y avait qu’un seul Québécois francophone !!! Eh oui, vous avec bien lu, on en a mangé toute une de la part des British et des juifs anglos.
Voici ce que j’ai découvert:
1) La juge en chef se nomme Beverley Mc Lachlin. Elle vient de la Colombie britannique et elle a étudié à Edmonton, Alberta.
2) Le juge William Dan Corneil Binnie a étudié à McGill, à Toronto et à Cambridge (Angleterre). Reçu un doctorat honorifique du barreau du Haut-Canada…Admis au Barreau d’Angleterre en 1966, il pratique par la suite le droit au prestigieux cabinet d’affaires McCarthy-Tetrault. Puis, de 86 à 98, il est nommé conseiller spécial par le gouvernement pour examiner l’Accord du Lac Meech ! En 79, il était évidemment nommé conseiller de la REINE.
3) Louise Lebel: Née à Québec en 1939, études à l’Université Laval…et maîtrise en droit à Toronto ! C’est la seule Québécoise francophone de ce tribunal dont les Québécois ne devraient pas reconnaître l’autorité. Parce qu’il fait la sale « job de bras » des néo-colonialistes qui ne veulent qu’une chose: notre disparition par l’assimilation.
4) Morris J. Fish, fil d’Aaron Fish, est né à Montréal. Études à Mc Gill et membre des barreaux de l’Ile du Prince Edward et de l’Alberta, en sus du Québec. Il a été associé avec le célèbre criminaliste Sidney Leithman, abattu par la pègre colombienne dans un règlement de compte relié au trafic de la cocaïne.
5) Rosalie Silberman Abella. Née en Allemagne en 1946 de parents juifs déplacés, arrive au Canada en 1950. Etudes à Toronto. Membre du comité consultatif du premier ministre sur la confédération de 77 à 82 et co-présidente, à Vancouver, des conférences constitutionnelles de 92. Première femme d’origine juive, selon son CV officiel, à siéger à la Cour suprême.
6) Louise Charron: Avec un nom semblable, on la croirait québécoise, mais non, elle a étudié et grandi à Sturgeon Falls, Ontario. Autres études à Carleton et à Ottawa. Membre du Barreau de l’Ontario. Doctorat honorifique du Barreau du Haut-Canada ainsi que des universités Nipissing et Sudbury.
7) Enfin, le dernier des larrons, Marshal Rothstein. Né à Winnipeg, a fait carrière au Manitoba et reconnu comme conseiller de la reine en 1979. Et il a aussi dans son CV juge de la cour d’appel de la Cour martiale du Canada.
Voilà donc le portrait, l’image réelle de ces néo-colonialistes qui viennent de faire subir au Québec un cuisant échec. Parce que désormais, les petits allophones, par un tour de passe-passe, pourront aller à l’école publique anglaise où ils vont apprendre que le français est une langue morte. Grande victoire du melting pot multiculturel et défaite aussi désastreuse que celle des Plaines d’Abraham pour les Québécois (j’exagère à peine).
Que nous reste–t-il à faire si on veut survivre en tant que peuple ? Rien de moins que la révolution nationale. Nous sommes légalement coincés par un jugement inique rendu par l’ennemi qui, il ne faut jamais l’oublier, est en guerre contre nous. Allons-nous prendre encore une fois notre trou ou nous lever massivement pour prendre la rue, assiéger l’Assemblée nationale, sortir cul par dessus tête les députés du Bloc d’Ottawa, où nous n’avons pas d’affaire. Ce pays nous est non seulement étranger, il nous est hostile et ses attaques répétées nous placent en situation de légitime défense.
Nous ne reconnaissons pas sa constitution, nous ne reconnaissons pas ses lois, ses juges, ses lieutenants gouverneurs et toute sa racaille politique anglaise.
Nous avons le droit de nous défendre par tous les moyens. C’est l’Histoire qui jugera nos actes, pas les tribunaux au service des assassins de notre culture.
PIERRE SCHNEIDER