Archives mensuelles : novembre 2009

Réduire le coût du système de santé

Obama, aux USA, est à jouer le sort de son administration et sa place dans l’histoire pour mettre en place un systeme de santé  humain.   Nous, nous l’avons !  Hosannah !

Bravo.  Mais Sarah Palin vient de nous dire – ce qui a fait un tabac sur le blog de Lagacé  et ailleurs – qu’il faudrait  liquider ce systeme de santé « socialiste » qui nous ruine.   De quoi elle se mêle, la Palin  ! … mais bien des Québécois  pensent la même chose.   Il coûte cher, notre systeme de santé. En avons-nous les moyens ?…

Avant de penser à le saborder, il faudrait tout de même se demander si on ne pourrait pas en réduire le coût. Or, il y a une façon de réduire radicalement les coûts de la médecine: en formant une autre  sorte de médecins.

En 1996, le Gouvernement du Québec a pris la décision mal avisée de pousser vers la porte une partie non négligeable des médecins en exercice.  Le Québec ne s’est jamais remis de ce sabotage de l’excellent réseau de santé que l’on avait mis une génération à bâtir à grands frais. J’ai dit à l’époque tout le mal tout le mal que je pensais de cette décision (Le Prix Mengele).

Mais pourquoi l’a-t-on prise ? Parce que les médecins, payés à l’acte, y coûtaient trop cher. Un médecin payé à l’acte fixe e fait sa propre rémunération, puisqu’il peut compenser une baisse du nombre de ses patients par une augmentation des actes médicaux par client. L’État n’a donc pas de contrôle réel sur le revenu d’un médecin. Pour diminuer les coûts, au poste de la rémunération des médecins, l’État n’a pas d’autre solution que de réduire le nombre de médecins !

Diminuer le nombre des médecins, alors que les progrès de la médecine exigeraient plus de ressources, signifie une détérioration progressive des services. Aujourd’hui, on console les Québécois du délabrement du système de santé en promettant une hausse prochaine des effectifs…. mais penser que l’on va régler ainsi le problème suppose qu’on a oublié pourquoi, il y a dix ans, on les avait réduits.

Augmentez les effectifs, et les coûts de la médecine vont augmenter et devenir intolérables. Après un intermède qui permettra aux gouvernants actuels de terminer leur mandat et de prendre leur retraite, on sera prêt pour le déluge. Le Québec pourra alors choisir, définitivement, cette fois, la voie de la privatisation

Y a-t-il une alternative  ?  OUI !  La solution passe par une rationalisation de la rémunération des ressources médicales.  Si l’on veut un système de santé gratuit et universel de qualité, en n’y consacrant que les ressources qu’une société peut se permettre, il faut procéder à cette rationalisation. Il faut la faire en deux étapes.

Premièrement, pour les omnipraticiens et les spécialistes dont l’intervention auprès de leurs patients est récurrente ou de longue durée et devrait comporter une part de prévention, il faut remplacer le paiement à l’acte par un régime de capitation. Ce n’est pas une trouvaille, ce régime fonctionne un peu partout en Europe. Même aux USA, meme si la ce sont les assureurs qui en tirent parti !

Pour mettre en place ce mode de paiement, chaque détenteur d’une carte de santé s’inscrit aux cabinets du généraliste et des spécialistes  payés par capitation de son choix. Le montant de la capitation, pour chaque type de patient, est fixé par négociation avec l’État et chaque médecin est ensuite payé selon le nombre de ses clients inscrits. Puisque l’on connaît la population inscrite, le budget de l’État est sans surprises.

Il reste des spécialistes – des chirurgiens, des anesthésistes, etc –  dont l’intervention est ponctuelle et ils sont encore payés à l’acte, mais ce sont ceux dont les « actes » sont bien identifiables. Les statistiques permettent de fixer le coût des interventions pour assurer aussi à ces spécialistes le revenu moyen que l’on souhaite.

Ayant rationalisé ainsi la rémunération des médecins en place, on peut, dans une deuxième étape, se doter pour l’avenir des ressources médicales que va exiger une demande pour la santé que les progrès de la médecine et le vieillissement de la population vont faire exploser.

Il ne faut pas tenter de répondre à cette demande en créant plus de spécialistes à prix faramineux !  Nous n’en avons pas les moyens et, surtout, ce n’est pas nécessaire. Au lieu de spécialistes dont la rémunération élevée est au moins en partie justifiée par une formation prolongée – 6 à 10 ans, au Québec – il faut, dans cette deuxième étape, créer une nouvelle classe d’intervenants qui recevront, DANS LE DOMAINE DE LEUR SPECIALITÉ, une formation identique à celle des spécialistes actuels, mais dont la formation de tronc-commun aura été réduite à un an.

On donnera à ces intervenants spécialisés le titre que l’on voudra; mais ils pourront prendre en charge l’immense majorité des tâches des spécialistes actuels. Il est bien difficile de croire que psychiatres, ophtalmologues et obstétriciens doivent tous, pour être performants, passer 4 ou 5 ans à apprendre la même chose.

En allégeant ainsi les programmes, on ne réduit pas seulement les coûts de formation ; on ramène surtout les attentes de revenu des nouveaux spécialistes au niveau de celles des autres diplômés universitaires formés en 4 ans. Si ce nouvel intervenant touche le tiers ou la moitié de la rémunération d’un spécialiste actuel, on peut en avoir deux ou trois fois plus.

On peut en avoir assez pour une médecine humaine, ouverte à l’innovation. Les délais d’intervention et les listes d’attentes disparaissent. La rareté disparaît. L’offre devient abondante: c’est une nouvelle dynamique.  POURQUOI ne considère-on pas cette approche ? Serait-ce que prévaut au Québec la même situation que confronte Obama aux USA, où songer à réduire le revenu des médecins est une idée séditieuse, blasphématoire…. puisque l’American Medical Association est l’une des premieres sources de financement des partis politiques ?

Je ne le crois pas.  Je pense qu’au Québec on pourrait en discuter sobrement et faire  le choix de la solidarité.  Le faisant, nous garderons un système « humain » . Si nous ne réalisons pas cette économie –  ou d’autres, mais lesquelles ? – rien n’est moins sûr.

Pierre JC Allard

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Autres coups d’oeil sur la science

Yan Barcelo, 28 novembre 2009

N’ayant pas eu le temps de répondre à des commentaires depuis ma dernière chronique, j’aimerais le faire dans celle-ci en traitant de certaines objections à niveau général. Ce n’est qu’à la fin que j’aborderai un point plus spécifique relativement au travail de Charles Darwin.

Le fait que je livrais un extrait, donc un passage seulement, d’un spectacle plus large, a pu mener certains à conclure que je suis contre la science ? Certes, non ! Contre le scientisme ! Radicalement !

S’il y a une entreprise à laquelle j’adhère d’emblée, c’est bien celle de la science. Ce vaste projet d’enquête qu’elle a initié il y a plus de 300 ans est un des phares de l’humanité. Un sommet intellectuel et spirituel qui témoigne de la grandeur et de la noblesse humaines. Et j’adhère autant à la petite sœur de la science, la technologie. Sur le plan qui lui est propre – l’enquête systématique des phénomènes pour en comprendre la composition et l’opération – la science emporte mon adhésion totale.

Là, ou je décroche, c’est quand elle transpose au niveau métaphysique ses observations pratiques – quand elle devient scientisme.

La science part de constations « mécaniques », observant des éléments et des forces en interaction, et en extrait des lois – ou constantes – le plus possible universelles. Il est évident que sur ce plan, toute perception d’une causalité première ou d’une finalité lui échappe.

Cependant, nombre de scientifiques et de commentateurs n’hésitent pas à faire le saut au plan métaphysique. Un saut que je récuse. Parce qu’ils n’ont aucune vue sur les causes première et les fins dernières, ils décident de dire que toute la « mécanique » universelle relève du plus pur hasard, d’un déterminisme parfaitement aveugle et aléatoire.

C’est un geste de fermeture injustifié et, au plan intellectuel, illégitime. S’il est une chose que les avancées de la science nous ont montrée, c’est que l’univers est profondément, inimaginablement mystérieux. Ce mystère laisse totalement ouverte autant la question du Hasard que celle de Dieu. Choisir un côté ou l’autre relève totalement de… la foi : croire en Dieu ; ou de la non-foi : croire au Hasard. Dans les deux cas, le choix relève de la foi, non de la science. Et, sur ce plan, vouloir faire une opposition entre foi et science est parfaitement farfelu et malvenu. Il s’agit d’entreprises humaines qui se situent sur deux plans totalement différents. Autant comparer des oranges et… des météorites ! D’ailleurs, l’histoire nous livre le témoignage de la plupart des grands scientifiques chez qui science et foi faisaient très bon ménage. Einstein en est l’incarnation la plus éloquente.

Cependant, choisir de basculer du côté du Hasard et de l’Aléatoire porte un prix très lourd au plan des civilisations et des personnes. Ce prix est celui du désespoir, un désespoir dans lequel la science n’est qu’un contributeur parmi tant d’autres. Ce désespoir pèse de façon de plus en plus brutale sur nos sociétés où nous croyons de moins en moins aux grands transcendants qui ont animé tout notre héritage intellectuel, soit le Bien, la Vérité, le Beau. Nous versons imperceptiblement du côté de la Violence, de l’Opinion, de la Laideur.

Au niveau individuel, ce désespoir auquel contribue la science fait en sorte que les personnes voient leur vie uniquement dans les termes d’un parcours sur cette Terre, et non d’un destin qui s’inscrit dans un parcours cosmique. On est de plus en plus obsédé avec les conforts et les complaintes du corps, de moins en moins avec les besoins et les devoirs de l’âme. Ce matérialisme impose de plus en plus sa logique, qui est celle de la force, de l’indifférence à autrui et d’une peur maniaque de toute souffrance.

Je termine avec un aparté au sujet de Darwin. Un superbe travail d’enquête que celui de Darwin et, là encore, sur le seul plan des phénomènes des espèces, il est irréprochable. Mais de là à élever au niveau d’une dogme religieux et absolu sa loi de la survie de l’organisme le plus ouvert à l’adaptation, il y a un grand pas que je ne suis tout simplement pas prêt à faire. Car il s’agit, là encore, d’une « loi » vouée au credo du hasard et de l’aléatoire. Et son universalisation constitue une boursouflure illégitime quand on considère qu’elle ne s’applique que de façon très partielle aux adaptations à l’intérieur d’une même espèce et n’explique en rien les sauts quantiques qui prévalent souvent entre espèces.

Tenter d’expliquer à l’aide de la « loi » de Darwin l’émergence de l’œil, de l’odorat, de la sensibilité cutanée tient d’exercices qui sont tout simplement farfelus. Chaque fois que j’en ai lu un compte-rendu, il était évident qu’il s’agissait d’une tentative désespérée d’ajuster des faits imaginés à une théorie qui ne peut les contenir.

Comment croire qu’un organisme, aveugle jusque-là, qui commence à développer une capacité de voir, soit mieux « adapté ». L’afflux massif de nouvelles informations qu’un tel organe est susceptible de causer justifierait davantage un état de terreur catatonique permanente qu’un comportement « adapté » et souple face à un environnement devenu soudain prodigieusement menaçant.

Il ne fait pas de doute que la travail de Darwin a introduit l’humanité à une nouvelle façon de penser la vie d’une façon dynamique, en rupture avec un monde où l’impératif statique dominait. Mais ce n’est qu’un petit pan – quoique crucial – de la logique de la vie qu’il a ouvert. Vouloir en faire LA loi fondatrice de l’évolution, une loi régie par le hasard le plus aveugle, tient de la caricature intellectuelle.

Je reviens à la proposition que je mettais de l’avant dans ma dernière chronique. Si on suit la logique de Darwin, l’organisme le mieux adapté à l’univers de brutalité et de violence aléatoire que nous propose Darwin et tout le scientisme à sa suite, ce n’est certainement pas l’humain. Pas même l’orang-outan ni même la tortue. C’est le caillou. Ah, cette paix profonde et insondable du minéral. Pourquoi diable aller se soumettre à tous les tourments et les tortures de l’évolution ? Vivement la carcasse indestructible du rocher, auprès de quoi celle de la tortue paraît… une singerie.

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Réussir à l’école malgré un trouble de l’apprentissage

Raymond Viger Dossier École alternative

difficultés de l'apprentissage écoles alternatives apprendre à la maison J’ai toujours été un premier de classe. Je n’ai pas grand mérite, les études ont toujours été faciles pour moi. Ma mère m’avait déjà appris à lire, écrire et compter avant que je ne débute l’école. L’année avant mon entrée au primaire, elle m’a demandé de lui donner un coup de main: sous sa supervision, transmettre à mon jeune frère mes connaissances pour qu’il arrive aux mêmes résultats que moi.

Quand j’ai commencé mon primaire, bien maîtriser les acquis initiaux m’a permis de sauter quelques années et de devancer les programmes d’études. Grâce à l’expérience acquise avec mon frère dans la transmission de connaissances à un autre, je me suis souvent retrouvé assistant de l’enseignant.

Malgré mon jeune âge comparé aux autres élèves, étant plus grand que la moyenne, je me sentais en pleine confiance pour faire la discipline auprès des fortes têtes du groupe. L’intimidation physique ne m’inquiétait pas.

De père en fils

apprendre différemment école alternative difficultés d'apprentissage En devenant père de famille, je rêvais de transmettre cette tradition à mes enfants. Mon garçon a eu plus de difficultés. Il apprenait différemment et avait des résultats différents. Je réussissais tout de même à lui enseigner plus facilement que d’autres ce qu’il avait à apprendre.Mon garçon a vite reçu un diagnostic de trouble de l’apprentissage et a eu recours à des services spécialisés. En découvrant le sens de cette différence et la façon dont il apprenait, je me suis rendu compte que j’avais le même problème!

Plusieurs troubles de l’apprentissage ont une forte composante génétique, c’est donc un héritage que j’ai transmis à mon garçon. Mais comment concilier un trouble de l’apprentissage et être en même temps premier de classe tout au long de son parcours d’étudiant? Comment se fait-il que je n’aie pas eu de difficultés dans mes études et que tout m’ait semblé si facile? Avoir appris à lire, écrire et compter avant de commencer mon primaire a été un héritage important de ma mère qui m’a permis de vivre différemment mon trouble de l’apprentissage. En débutant l’année scolaire, je regardais ce que nous avions à apprendre. Je faisais la liste des choses que je ne maîtrisais pas et je les apprenais seul avant qu’elles ne soient vues en classe. Quand ce jour-là arrivait, c’était une forme de révision et la matière ne m’inquiétait pas. Ce n’était pas les enseignants qui me disaient quoi étudier ou sur quoi travailler. Je faisais ma propre grille de travail.

Entrer dans la danse

apprendre-différemment-ecole-alternative-apprendre-a-la-maison Même avec un trouble de l’apprentissage, je n’ai jamais eu à vivre de «crise» liée au fait d’être limité dans mes actions par cette différence. Jusqu’au jour où j’ai débuté un cours de danse. Contrairement à ma conjointe, pour moi, prendre des cours implique des heures et des heures de pratique pour réussir. Nous nous entendons sur l’objectif d’avoir du plaisir. On fait du mieux que l’on peut et si on n’a pas le temps de se pratiquer, ce n’est pas grave.

J’arrive dans un domaine complètement inconnu pour moi. Dès le premier cours, je suis dépassé. Je ne comprends rien au premier pas de base que déjà le professeur en montre un 2è! Rendu au 3è, je n’ai toujours rien compris aux 2 premiers, et là, il faut tout enchaîner. C’est la panique dans mon cerveau. Plus rien n’entre, je veux retourner chez moi, tout abandonner… Pour survivre à cette «crise», je me suis inscrit à une pratique supplémentaire et j’ai dû prendre des leçons privées pour en arriver à rester dans le groupe et persévérer. Ce cours de danse aura été une belle occasion de vivre ma différence d’apprentissage sous toutes ses formes. Cela m’a permis d’identifier ma façon d’apprendre pour éviter la crise. C’est simple: connaître la matière d’avance.

J’espère que le témoignage que j’apporte ici pourra aider des parents et des jeunes qui vivent cette réalité. Si votre enfant apprend différemment et qu’il n’a pas compris le contenu d’un cours, ce n’est pas la matière passée qui est importante, mais celle à venir. Commencez par vous assurer qu’il la maîtrise avant de la voir en classe. Cela va lui permettre de vivre de petites victoires dans ses cours tout en évitant de vivre une crise, une panique totale. Quand un jeune qui apprend différemment ne veut plus aller à l’école, ce n’est pas qu’il ne veut pas apprendre. C’est qu’il ne veut pas vivre ce sentiment de panique, d’échec et de crise. Les gens avec des troubles de l’apprentissage apprennent simplement différemment.

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Éducation désaccordée

Les troubles de l’apprentissage

Les troubles de l’apprentissage ont une origine neurologique. Ils affectent l’apprentissage chez des gens ne souffrant pas de déficience intellectuelle et n’étant pas confrontés à des contraintes sociales, culturelles ou économiques qui les empêcheraient de progresser au même rythme que les autres. Les activités affectées par les troubles de l’apprentissage sont principalement la lecture, l’écriture et le calcul.Bien que l’on ne puisse pas guérir un trouble de l’apprentissage, il existe différents moyens d’en atténuer les effets, principalement par un apprentissage adapté à la personne atteinte. Il est important pour les gens touchés par ce trouble de bien connaître et d’exprimer ses besoins afin que leur environnement scolaire ou professionnel puisse s’adapter à leur condition.Les troubles de l’apprentissage les plus connus sont la dyslexie et le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité. François Richard

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Le racisme anglophone se porte bien, merci

Fallait entendre cette semaine les réactions de haine et de racisme des Anglos du New Brunswick fulminant, la bave aux lèvres, contre le projet d’acquisition de leurs installations hydro-électriques par l’Hydro Québec et, par voie de conséquence, par le gouvernement du Québec.
Un peu plus et, dans la bouche déformée de ces Canadians, John James Charest était associé au séparatisme québécois !
Ils craignent qu’un futur État indépendant du Québec ait trop de pouvoirs et de contrôle énergétique sur la vente des l’électricité aux États-Unis. Et la meilleure preuve qu’ils sont racistes, c’est lorsqu’on leur demande s’ils auraient eu la même réaction devant la vente de la New Brunswick Power à la Nouvelle Écosse. Ici, pas de problème… Entre Anglos, tout est correct, mais si par malheur c’étaient des Québécois francophones, hop là: Trop dangereux.
Pour ceux qui, en 1995, se sont laissés prendre au piège du grand rassemblement canadian quand ils sont venus de partout au Canada nous crier qu’ils nous aimaient, voilà la preuve irréfutable que vous avez été bernés. Une fois de plus. Ils ne nous aiment pas, ils nous détestent…à moins que nous ne soyons soumis et dociles, que nous vivions selon leur volonté, leur langue et leur sous-culture.
Alors quand Jacques Parizeau parlait de vote ethnique et d’argent, il avait tout à fait raison. Mais les « bien pensants » qui l’entouraient ont cédé à la pression des médias, ce qui n’est pas du tout à leur honneur.
Près de quinze années ont passé depuis et on se retrouve dans la même situation où nous étions après le purgatoire et les séances d’auto-flagellation qui avaient suivi le timide référendum de 1980.
La prochaine fois, car il y aura sûrement une prochaine fois, j’espère qu’il ne sera pas trop tard car la régression du français à Montréal s’accentue et il ne faut pas compter sur les nouveaux Québécois issus de l’immigration qui viennent de prêter serment à la Reine pour nous épauler dans notre démarche de libération.
C’est d’ailleurs une des raisons qui me font opter pour une élection décisionnelle plutôt qu’un référendum où nous sommes piégés et où nous jouons selon les règles édictées par les fédéralistes et néo colonialistes d’Ottawa, de Bay Street et de Calgary.
Un gouvernement ou une coalition indépendantiste doit adopter une constitution transitoire républicaine avant de retourner et la faire ratifier par le peuple. C’est tellement simple qu’on se demande pourquoi les grands penseurs et salariés de la Souveraineté Inc. n’y ont pas encore songé.

LES VERTS DE TERRE

À peu près tout le monde est pour la vertu et contre le vice. Pour l’écologie et contre un statu quo suicidaire. Mais quand les Verts du Québec veulent avoir Stéphane Dion comme chef de leur parti, ils me font penser au NPD, qui a toujours été un parti fédéraliste très centralisateur. Raison pour laquelle il n’a jamais réussi à prendre racine au Québec.
Avec le Père de la loi sur la clarté référendaire, les Verts québécois se condamnent à un avenir de vers de terre. Ni plus, ni moins et c’est dommage.

LE P.M. TEFLON

Le Québec est presque unanime à réclamer une enquête publique sur la collusion criminelle entre entrepreneurs de la construction et le pouvoir établi, tant dans les municipalités qu’au niveau provincial où la ministre des Transports ferme les yeux sur de graves anomalies en donnant des contrats à des compagnies déjà condamnées pour malversation. De toute façon, même si ces compagnies étaient bannies, elles n’auraient qu’à repartir sous un autre nom pour continuer de nous arnaquer.

Et devant cette quasi unanimité, le P.M. teflon Charest, sur qui aucun scandale ne semble vouloir coller, semble trouver ça drôle. On le voit sourire à l’Assemblée nationale après les assauts verbaux de l’Opposition officielle. Comme s’il était au-dessus de la démocratie. Mais pourquoi s’en faire face à une chef de l’Opposition maladroite et confuse qui soutient une chose et son contraire dépendant de l’air du temps ?
Et son ministre des Finances, le suave et souriant Bachand persiste à nous promettre des hausses de nos tarifs d’électricité. Il paye même à gros prix des profs pour signer une étude endossant ses prétentions.
Pourquoi faire payer le consommateur, déjà surchargé d’impôts et de taxes de toutes sortes ?
Pour se payer l’improvisation du projet Grand Nord ou pour l’achat de la New Brunswick Power ?
C’est tout simplement indécent ! Mais les indécences et les magouilles peuvent se poursuivre en paix en ce pays endormi qui n’en est même pas un vrai.
Si nous avons ce que nous méritons, alors honte à nous tous qui laissons aller ces choses sans faire plus que de rouspéter un peu avant de retourner à nos petites affaires personnelles.
Chacun pour soi. Le soi étant diamétralement opposé au NOUS.

Pierre Schneider

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L’erreur boréale: quand les lucioles nous flambent une forêt

 

Gaëtan Pelletier

«OK, Desjardins, on va les sortir de là, mais par
contre tu vas arrêter de m’appeler le ministre
des Environs.» ( André Boisclair)

 

On voit un lac, on le vide de ses poissons. On voit
une rivière, on la barre. On voit une patch de bois,
 on la bûche. Toujours à piocher dans le fond du baril.
Et maintenant, on veut commercialiser la biomasse
elle-même, le substrat de la vie… Richard Desjardins
 
La parade des Environs…
Dans le monde de la politique, comme dans celui du showbiz, les politiciens passent, mais les arbres restent… À condition que l’on gère bien notre patrimoine, et que l’on ait un suivi.  Ils ont souventes fois une vie politique aussi passagère que la lueur d’une luciole.

Je ne sais si vous avez lu les deux lettres au journal Le Devoir de M. Desjardins.

Mais ce dont je veux parler aujourd’hui, c’est qu’en lisant les lettres montrant le parcours de Richard Desjardins, c’est qu’on peut y voir jusqu’où les politiciens et fonctionnaires, alliés à des «politiques» dites de développement, peuvent aller.

La grande question que l’on se pose  – en regardant défilé de ces  bon gars « pas d’alcool, pas d’tabac»( R. Desjardins)-  est la suivante : le bon politicien est-il victime d’un mauvais système? Ou bien si c’est lui qui est en quelque sorte responsable de sa réputation?

Mais, avant, un petit rappel sur la forêt.

Constat

Durant les dernières décennies, toutefois, de nouvelles valeurs environnementales ont émergé et la population s’est de plus en plus impliquée dans le dossier des forêts. En 1999, le documentaire de Richard Desjardins, L‘erreur boréale, soulevait les passions et mettait à l’avant-plan les pratiques dévastatrices de l’industrie forestière, en dénonçant entre autres l’usage généralisé de la coupe à blanc. Déboisement dans le monde

De nouvelles valeurs environnementales?

La forêt boréale représente 20% de forêts vierges qui subsistent sur la planète. 15% de cette forêt est encore originelle.

Pendant des décennies, l’État a toléré des pratiques néfastes de la part des compagnies forestières qui ont miné une partie de notre forêt publique. En 2004, le rapport Coulombe sur la gestion de la forêt publique québécoise constatait plusieurs problèmes reliés à l’exploitation de nos ressources forestières. Entre autres conclusions, le rapport recommandait la mise en place d’une gestion plus participative de la forêt, une diminution des coupes et la création de nouvelles aires protégées Déboisement dans le monde

 J’ai visionné à nouveau le documentaire et décortiqué les lettres. Ce n’est pas qu’une «Erreur boréale», c’est une horreur d’un défilé de menteurs et d’actionnaires qui ont saboté la richesse collective du Québec.

Le pire est qu’après dix ans, le constat est que c’est irréversible. Tout simplement parce que les «spécialistes» ont été choisis en fonction des revenus et les forêts ne se renouvellent pas tel que prévu.

On se livrait alors à des études sur des scénarios de 150 ans et des investissements dans les 30 ans à venir…

On dirait que tout le monde veut le déluge mais ne veut pas être là pour construire l’arche.

Ne vous demandez plus d’où vient l’expression «développement durable»… C’est en fait «destruction durable», puisque le tourniquet des ministres  tourne 

Un défilé qui se défile

Sur sa route, M.Desjardins fera face au «marches d’escalier» de la fonction publique, ministres, sous ministres, etc.

1. Jacques Brassard, Ministre des Ressources naturelles

Suite au documentaire, M. Brassard tente d’éteindre un peu le feu de forêt pour «résorber la mauvaise impression qu’il dégageait».

Mais personne ne l’a suivi.

2. Jacques Robitaille, ancien sous-ministre,  adressa à M. Desjardins  une lettre d’avocat me mettant en demeure de ne plus évoquer publiquement son nom. M. Robitaille étant  devenu patron d’une  des compagnies de bois du Québec.

Et comme intimidation :

Le documentaire, présenté en France, subventionné, le Québec décide de retirer sa subvention. Elle fut ramenée…

Après ce bluff, le Québec a maintenu sa subvention, sans doute pour ne pas donner trop de publicité à son geste déplacé. D’autant plus que notre gouvernement avait fait placarder dans tout le métro de Paris une affiche touristique, une magnifique photo aérienne de la forêt boréale québécoise avec la chevelure d’une belle pitoune en guise de ciel.

3. François Gendron et André Boisclair. ( Respectivement ministre et responsable de l’environnement.)

«Si vous ne sortez pas Norbord de là, nous allons le faire nous-mêmes!» R.D.

«OK, Desjardins, on va les sortir de là, mais par contre tu vas arrêter de m’appeler le ministre des Environs.»

«Quelques jours plus tard, en décembre 2002, nos efforts pour alerter l’opinion publique au sujet de l’incurie de notre gestion forestière trouvèrent un formidable écho lorsque la vérificatrice générale du Québec déposa son rapport sur la question. Sa conclusion: «Le ministère des Ressources naturelles n’est pas en mesure de déterminer s’il y a surrécolte du bois dans les forêts publiques.» R.Desjardins

Ah! J’oubliais… Un certain Thomas Mulcair. Déménagé au pays de l’or noir, «ottawaé» dans le parti NPD.

Plein de bonne volonté…

Le rapport Coulombe

Les élections s’en venaient. Le ministre Gendron cafouilla, le premier ministre Landry bafouilla et Charest en profita, promettant une enquête publique advenant une victoire libérale. Il gagna. En résulta la commission d’étude Coulombe (2004).

Rapport qui «étouffa» un peu le gouvernement. Car on s’attendait à ce que M. Coulombe ne frappe pas trop fort. Hors, ce fut le contraire. M. Coulombe, honnête dans sa démarche, présenta un portrait de la situation peu flatteur.

Quant à savoir qui est responsable, ou s’il n’y a pas de responsable, il semble que l’on était au courant de la situation 

Frank Dottori, alors p.-d.g. de Tembec, l’entrepreneur forestier probablement le plus respecté dans le milieu industriel, eut cette candide réflexion: «La forêt nous a rendus riches parce que nous l’avons surexploitée. Le gouvernement a accordé des droits de coupe pour du bois qui n’existait pas. Et tout le monde le savait.» Et tout le monde le savait! Cette seule phrase aurait mérité le déclenchement d’une véritable enquête publique et la condamnation probable de tous ces sous-ministres et ministres dilapidateurs, dont plusieurs sont depuis passés à la solde de l’industrie. Ça reste à faire.( Lettre au Devoir, Richard Desjardins, juin 2009)

Les vendeurs

Ben! Beau! Comme dirait M. Desjardins. Le hic est que cette parade de «cvéistes» passe en coup de vent, jetant les richesses naturelles du Québec – richesse qui appartiennent au peuple – à des intérêts américains, octroyées par des acteurs de l’époque, tel Guy Chevrette, p.-d.g. du Conseil de l’industrie forestière et ancien ministre responsable de coupes de bois records, sillonne actuellement le pays, violon à quatre cordes sous le bras, pour forcer le gouvernement à se rendre à ses vues.  ( R. Desjardins).

Des richesses vendues pour quelques cents…

Après dix ans, après les parades, les luttes, les petites sournoiseries, la forêt est toujours amochée. Après 2.5$  milliards, en 2005. Combien a-t-on ajouté depuis?

Deuxièmement, la qualité moyenne des arbres coupés s’est considérablement dégradée depuis 25 ans. Pour les essences résineuses, le volume de bois par tronc récolté a diminué de 35 %. Dans le cas des feuillus (bouleau jaune, hêtre, chêne, noyer, etc.), on a assisté à un tel écrémage des arbres de qualité que les scieries québécoises affirment devoir maintenant importer des États-Unis presque 40 % de leurs billes de sciage. Imaginez : le Québec importateur de bois !

Quatrièmement, malgré les 2,5 milliards de dollars investis depuis 1980, les travaux sylvicoles de remise en production restent d’une efficacité douteuse. Leur effet véritable sur le rendement de la forêt publique n’atteint pas la moitié de ce qu’on avait espéré. L’action boréale

Le béton l’a emporté sur la sylviculture.

Détournement de bois…

De 2000 à 2005, les trois plus grandes entreprises forestières ont retourné à leurs actionnaires deux fois plus d’argent qu’elles n’en ont fait. Un gros milliard qui, justement, aurait pu être investi dans la diversification de la production. Or c’est ce même milliard manquant que nous venons de prêter-donner à l’industrie, les banques traditionnelles ne voulant plus rien savoir de ces bons-à-rien corporatifs. Et parfois bandits. Abitibi-Bowater, endetté jusqu’au trognon, vient de se mettre sous la protection de la loi sur la faillite, éludant ainsi l’obligation de verser les cinq millions dus à des travailleurs saguenéens. Quant à son patron Weaver, il se sauve avec 20 millions à titre personnel.

Les ministres passent, mais ils ne restent pas toujours dans les environs…

Forget it!

J’aime mon petit titre, parce qu’il contient un petit jeu de mots tout subtil : IT.

 Il y a comme une petite saveur des écrits de Stephen King. J’ai été tenté de ne mettre que le lien, mais comme nous sommes tous paresseux, j’ai été assez bûcheur pour vous le copier-coller. Si ça ne vous tente pas, sautez deux paragraphes.

Ils croyaient l’avoir vaincu, au terme d’un combat douloureux et épuisant dans lequel chacun des enfants joua un rôle important ; notamment Bill, dit Bill le Bègue, qui fut le seul à être assez fort pour pouvoir combattre Ça. Mais Ça est revenu leur rappeler que la terreur ne meurt jamais et qu’ils ont fait une grossière erreur en la laissant fuir, parce que cette fois-ci Ça ne se laissera pas surprendre et tuera les êtres qui vingt-sept ans plus tôt l’avaient défié. Tenus par une promesse qu’ils ont signée de leur sang, les membres du « Club des Ratés », car c’est comme ça qu’ils se sont appelés, doivent revenir à Derry, ville infernale sous l’emprise d’une créature diabolique et vicieuse, replonger dans un passé qui peut les tuer s’il ne les rend pas fous, afin d’achever ce qu’ils ont commencé. Malgré la force de l’amitié, de la loyauté et du courage qui les habitent, leur survie est désormais incertaine car Ça veille et rôde, nuit comme jour, puisant dans leurs souffrances et dans leurs cauchemars pour assouvir sa soif de sang… et de vengeance… Ça Stephen King

C’est un peu «ça»…

 Madame Monique Jérôme-Forget vient de se vertiliser ( recycler) dans un nouveau poste.

Après avoir quitté la vie politique en avril, Monique Jérôme-Forget se joint au cabinet d’avocats Osler, Hoskin & Harcourt à titre de conseillère spéciale rattachée au bureau de Montréal. Elle commencera sa nouvelle carrière dès demain. Les affaires

L’aviron des Environs a tenu tout juste le coup le temps d’une élection à titre de Ministre des Finances pour nous rassurer sur la crise économique.

Titre : conseillère spéciale.

Spéciale, en effet.

On suggère d’envoyer l’article à un ami. J’aurais envie de lui renvoyer…

« …renom de politicienne transparente, qui « parle vrai et qui donne toujours l’heure juste ». Radio-Canada

Une chose est sûre en démocratie au Québec : on est 7 millions à participer aux CV des élus.

Il existe une belle  expression dans la langue française : péter sa coche.

C’est tout de même surprenant  qu’en langage de comptabilité on utilise souvent l’expression ventilation des comptes.

Richard Desjardins, Lettre au Devoir 1

 Richard, Desjardins, Lettre au Devoir 2

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Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

Le risque des taux d’intérêt à zéro

Jean Gagnon Dossier Actualité économique

Le moment est arrivé pour les banques canadiennes de publier leurs résultats financiers pour le dernier trimestre et pour l’ensemble de l’année qui s’est terminée le 31 octobre. La Banque de Montréal a été la première à s’exécuter hier en annonçant des bénéfices à la hausse de 16 % pour le quatrième trimestre comparativement au même trimestre de l’année dernière. Toutes les autres banques publieront leurs résultats d’ici le 8 décembre.

Elles ont probablement toutes réalisé de bons profits pour le trimestre, ce qui se traduira par une année très respectable, compte tenu du contexte économique. N’oublions pas que nous traversons la pire crise économique et financière depuis la grande dépression des années 30.

Comment les banques canadiennes peuvent-elles s’en tirer aussi bien, compte tenu que la récession leur a fait mal, comme à tout le monde ? Un grand nombre de leurs clients se sont retrouvés en difficulté financières, et n’ont pas pu rembourser leurs prêts. Les banques doivent accumuler  des provisions importantes pour absorber ces pertes sur prêts, comme elles avaient eu à le faire lors des deux trimestres précédents. Ces provisions, au moment d’être inscrites, sont l’équivalent d’une perte, et ont donc comme effet de réduire les profits du même montant.

C’est que les banques retirent actuellement des bénéfices énormes de leurs activités sur les marchés des capitaux, c’est-à-dire les achats et les ventes de valeurs mobilières, de contrats à terme de toutes sortes et de devises étrangères qu’elles effectuent pour leur propre compte. Car ne nous trompons pas, les gens les plus actifs sur les marchés des capitaux, les plus gros spéculateurs quoi, ce sont les grandes banques à travers le monde, dont les nôtres, bien sûr.

Et en cette période de crise économique, on leur a offert un terrain de jeu très propice en baissant les taux d’intérêt jusqu’à zéro, et en leur assurant que ces taux allaient demeurer là au moins jusqu’à l’été prochain.

Depuis six mois, le jeu est assez clair. On emprunte dans une devise faible, c’est-à-dire le dollar américain, et on investit dans les actifs risqués, soit les actions et les matières premières. Depuis le printemps, les spéculateurs répètent le stratagème, après après mois, et engrangent les profits mois après mois. La corrélation entre la baisse du dollar américain d’un côté, et la hausse des marchés financiers de l’autre est presque parfaite.

Les autorités gouvernementales ne semblent pas trop s’inquiéter de cette situation, car souvenons-nous qu’une des priorités lors de l’éclatement de la crise était d’éviter un écroulement du système bancaire.

Les baisses de taux devaient également permettre un plus grand accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les particuliers, et cela afin d’aider à le relance économique. Mais là, on n’a pas eu la même efficacité que pour le sauvetage des banques. Le taux de chômage continue de monter, et les économistes semblent incapables de prédire avec certitude quant cela se terminera.

Le risque de ces taux d’intérêt à zéro est que nous sommes en train de recréer le même environnement spéculatif qui a été à l’origine de la crise.

L’inflation des actifs risqués s’arrêtera bien un jour. En fait, elle s’arrêtera dès que la Réserve fédérale américaine manifestera une intention quelconque de hausser les taux d’intérêt. Alors le dollar américain va s’envoler et les bourses s’écrouleront à nouveau. Pourquoi ? Parce que tout le monde est du même côté, banques, hedge funds, spéculateurs avisés. Lorsqu’ils voudront tous prendre la porte de sortie en même temps, on risque de revivre le même scénario que l’hiver dernier.

Et qu’est-ce que cela aura apporté à la population en général ? Pas grand chose. Les banques seront en meilleure santé, bien sûr, mais elles se refermeront à nouveau comme des huîtres ne voulant pas prêter à des emprunteurs dont le bilan financier demeurera suspect. Quant aux gouvernements, ils auront les mains liés par les déficits causés par les programmes de relance dont les effets seront, au mieux, mitigés.

La vraie reprise, ce n’est pas pour l’an prochain. Le processus de guérison sera beaucoup plus long que l’on veut bien nous le laisser croire.

 

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Classé dans Actualité, économie, Jean Gagnon

Obama: le bilan après un an

« Yes we can » – Barack Obama, slogan de sa campagne électorale, automne 2008

« Au cours de périodes où règne le mensonge et la manipulation, dire la vérité devient un acte révolutionnaire » – George Orwell

« Vous pouvez avoir du pouvoir sur autrui tout aussi longtemps que vous ne leur enlevez pas tout ce qu’il possède. Mais lorsque vous avez tout volé à un homme, il n’est désormais plus sous votre pouvoir – il est libre de nouveau » – Aleksandr Solzhenitsyn

Voilà déjà une année d’écoulée depuis l’élection de Barack Obama. Comme je le prédisais à l’automne dernier, ce nouveau gouvernement élu sur un vent de changement, se révèlera n’être qu’une vaste illusion, une campagne de promesses vides et de faux espoirs. L’administration Obama n’est rien de plus que la continuité de celle de Bush. L’illusion du paradigme de la gauche et la droite, des Républicains et des Démocrates s’effondre. Il n’y a qu’UN parti politique aux États-Unis: Le parti de la guerre et de Wall Street, le tout orchestré par les banquiers privés de la banque centrale, la Federal Reserve Bank (Fed). Que les Américains votent pour un parti ou l’autre, l’agenda est le même. Il y a longtemps que les États-Unis sont tombés sous un coup d’État silencieux, probablement depuis la mort de JFK.

Voici de nombreux exemples de ce bilan négatif de l’administration Obama:

– L’administration Obama tente d’étouffer le dossier des courriels manquants de la Maison Blanche

Obama avait promis à l’Amérique plus de transparence. Cela ne s’est jamais vraiment concrétisé. Nombreux sont les exemples. L’administration Obama a décidé de suivre les pas de l’ancien président George W. Bush en tentant d’étouffer une poursuite judiciaire visant récupérer des millions de courriels manquants liés à la Maison Blanche pouvant contenir des informations importantes quant à la gestion de l’administration Bush, effaçant ainsi potentiellement des évidences de crimes.

– L’argument identique du « secret d’État » utilisé par Bush est mis de l’avant par l’administration Obama pour empêcher la divulgation d’informations troublantes et incriminant.

Le département de la Justice imite l’administration Bush en invoquant le privilège du « secret d’État » face à des poursuites judiciaires dans le dossier du programme de capture extraordinaire de la CIA (rendition program), mis en place par Bush, Cheney et Rumsfeld. La raison évoquée pour éviter que les poursuites judiciaires se poursuivent contre ce programme d’enlèvement de suspects à travers le monde, transportés secrètement vers des prisons non identifiées publiquement pour se faire torturer, est que ces poursuites pourraient révéler des informations secrètes relatives à la sécurité nationale.

– Barack Obama avait promis que les États-Unis ne torturerait pas sous sa garde.

Mais tout comme Bush, Obama se bat pour empêcher des milliers de photos documentant la torture made by America, alors que Guantanamo n’a toujours pas fermé ses portes et que la torture se poursuit inlassablement sous son administration, tel que rapporté par une enquête espagnole. Cette dernière explique différentes techniques pratiquées comme l’écrasement de testicules, la détention dans des cellules souterraines dans un les ténèbres totales avec privation de sommeil et de nourriture pour une durée de trois semaines, inoculation à l’aide d’injections de maladies canines, torture à l’eau (waterboarding), etc. Tout cela sous l’autorité de personnel militaire américain, parfois conduit en présence de professionnels médicaux.

Le président Obama refuse de rendre public les photos de torture parce qu’il « croit que leur publication pourrait mettre en danger les troupes ».

En réalité, non seulement Obama ne poursuivra pas les responsables de la torture en justice, mais en fait, il planifie donner de l’expansion à cette torture et continuer sa pratique. Des centres de détention secrets pour des suspects terroristes seront ouverts en Mauritanie, en Éthiopie, dans quelques pays de l’Afrique du nord, du Moyen-Orient et en Asie.

Obama a passé outre le Congrès américain pour permettre la détention de suspects terroristes pour une durée de temps illimitée, sans qu’aucune accusation formelle ne soit déposée. Dans d’autres pays du monde, on appelle cela des pouvoirs dictatoriaux.  Cela permet au président de détenir unilatéralement des « ennemis combattants » sans habeas corpus, un terme légal qui signifie que les plaignants sont forcés de vous accuser formellement d’un crime pour justifier la détention d’un suspect. Le terme « ennemi combattant » qui faisait en sorte que les Accords de Genève sur les prisonniers de guerre ne s’appliquaient plus, a été abandonné par Obama dans le cas des détenus de Guantanamo, mais il a gardé le terme pour les autres prisons à l’étranger, s’assurant ainsi encore une fois de conserver des pouvoirs exécutifs impérialistes.

– Obama est du même avis que Bush: les prisonniers de Bagram, Afghanistan n’ont pas de droits constitutionnels. Pourtant, les droits ne sont pas donnés par la Constitution, ils sont reconnus. Lorsque les droits peuvent être retirés, ce ne sont pas des droits, mais bien seulement des indulgences octroyées par un maître inspirant la crainte à des esclaves qui se comportent particulièrement bien.
Obama Sides With Bush: No Rights for Bagram Prisoners

– Obama est allé jusqu’à menacer l’Angleterre de cesser leur coopération d’échange du renseignement pour éviter que des évidences de torture soient révélées.

Trois provisions controversées du Patriot Act instauré Bush reçoivent l’appui d’Obama.

Le département de la Justice a indiqué que l’administration Obama donne son soutien pour le renouvellement de trois sections controversées du USA Patriot Act qui expire en décembre. La première est la Section 206 qui permet au FBI de faire de l’écoute électronique des lignes téléphoniques ou des ordinateurs des Américains. La suivante est la Section 215 qui permet aux enquêteurs d’obtenir les archives médicales, d’affaires, de librairie, bancaires et autres de quiconque, avec l’approbation de la Foreign Intelligence Surveillance Court. La dernière, surnommée le « loup solitaire », permet d’accumuler des renseignements à propos de personnes qui ne sont pas suspectées d’être part d’un gouvernement étranger ou d’une organisation terroriste.

– Toutes les pièces de législation adoptées sous l’administration Bush qui étaient profondément liberticides et allant à l’encontre de la transparence, de la Constitution et de la démocratie, sont maintenant embrassées par le régime de continuité d’Obama, qui a brisé une fois de plus une importante promesse électorale. Il en est de même pour le Commissions militaires (Military Commissions Act), qui permet de juger des détenus dans des tribunaux militaires établis à Guantanamo Bay, Cuba.

La NSA a filtré toutes les communications des Américains et a ciblé des journalistes depuis l’instauration de ces mesures draconiennes par Bush, dans le cadre de sa guerre bidon au terrorisme. Tout le trafic de ces communications transigeant par de grandes firmes privées de communication comme AT&T étaient directement reliées à la NSA, agence d’espionnage américaine. Depuis que les Démocrates sont au pouvoir, rien n’a changé. Obama ne veut pas tenir Bush et ses acolytes responsables de leurs crimes et violations de la Constitution parce qu’il veut conserver ces pouvoirs. Idem pour l’enlèvement d’individus étrangers, leur transport vers des nations étrangères pour ensuite être torturés.

Ainsi, l’administration Obama bloque les poursuites judiciaires contre les écoutes électroniques illégales, donne de l’expansion à la défense légale de Bush en ce domaine et invoque constamment le « secret d’État » pour défendre le programme envahisseur et criminel de surveillance de Bush.

– Le parti de guerre est toujours l’oeuvre. L’industrie de la mort poursuit ses bonnes affaires sous Obama

Les États-Unis planifient déployer 25 000 troupes militaires en Géorgie d’ici 2015, à la frontière de la Russie. Les Américains ont l’intention de construire deux bases militaires sur le territoire de la Géorgie et une base navale. Ce déploiement fait suite à la provocation de la Russie en août 2008 par les États-Unis et Israël, via l’Ossétie du sud. Une guerre contre l’Iran signifierait une confrontation contre la Russie qui a déclaré qu’elle considèrerait une attaque contre l’Iran comme une attaque personnelle.

Quoi de mieux que d’avoir le prix Nobel de la Paix pour plaider en faveur du recrutement de mineurs pour l’armée? Obama veut son armée, il entend lever une armée de jeunes qui ne serviraient pas la Constitution, mais le président directement. Le plan d’Obama se nomme le « Generations Invigorating Volunteerism and Education Act», ou plus simplement, le « GIVE Act ». Ce projet de loi a été voté, à 321 contre 105, le 18 mars 2009. Ce projet de loi H.R. 1388 est donc présentement « à l’étude » au Sénat américain.

Obama a d’ailleurs annoncé, de pair avec Rahm Emanuel, qu’il comptait avoir un corps de volontaires de type milice paramilitaire aux États-Unis aussi bien financé et équipé que l’armée US elle-même.
Heil Obama! Des enfants-soldats sur tout le territoire américain…

La guerre est toujours une option sur la table, comme on a pu le voir toute l’année dans le cas de l’Iran., quitte à nommer un anti-iranien pour gérer cette situation.

L’administration Obama continue la doctrine américaine de dominance militaire globale.

Obama n’a pas diminué le budget militaire, au contraire. Il n’y aura pas de renversement de l’agenda militaire ni de la politique étrangère des États-Unis. Surtout pas avec Hillary Clinton, Robert Gates et Rahm Emanuel et son frère. Les États-Unis viennent de briser son record de la guerre du Vietnam en étant en Afghanistan depuis plus de 8 ans. Cela n’est pas près de se terminer, au contraire de ce Obama avait promis durant sa campagne électorale.

– Obama, son administration et différentes agences gouvernementales comme la NSA reçoivent d’ailleurs leurs instructions et conseils par la même élite dirigeante, dont fait partie Henry Kissinger, la Ford Fondation, et la quatrième branche du gouvernement, Goldman Sachs et les banquiers et financiers de Wall Sreet qui pullulent au sein du gouvernement Obama, comme Geithner.

– Obama refuse toujours de toucher à la Fed. Tant qu’il ne forcera pas une reforme entière de la Fed pour récupérer le pouvoir de la création de la monnaie, au lieu de le laisser entre les mains de banquiers la créant de nulle part et la prêtant à crédit au gouvernement (lire le peuple) avec intérêts, l’économie entière sera sous l’étroit contrôle des banquiers privés qui ont ruiné les États-Unis depuis 1913, date de la création de la Fed.

– Obama avait promis que les lobbyistes ne se retrouveraient pas dans son organisation. Une autre fausse promesse lamentablement vendue au public américain. Une douzaine de lobbyistes ont trouvé un poste au sommet de l’administration Obama. On y trouve des gens nommés au département de la Défense ayant travaillé pour Raytheon, un manufacturier d’armement, un ancien VP de Monsanto à la FDA, des anciens généraux et du Pentagone partout dans le gouvernement, et ainsi de suite.

– Obama agit de manière similaire à Bush dans le domaine des pétrolières, des énergies et est même allé jusqu’à approuver la décapitation des montagnes pour y retirer du charbon, une politique qui fut sévèrement condamnée lorsque Bush s’y adonnait. L’étroite collaboration entre les exécutifs du pétrole et Washington se poursuit de plus belle.

Il y a fort à parier qu’avec un tel bilan, les Américains ne seront pas dupes très longtemps et qu’Obama sera un président d’un terme seulement. En attendant le prochain poulain de l’establishment, du parti de la guerre et de Wall Street, nous pouvons aussi parier que l’Amérique aura le temps de s’appauvrir énormément, au point où la classe moyenne aura pratiquement disparue et où le pays sera complètement ruiné et en banqueroute, affligé d’hyperinflation et de la plus grande dépression depuis les années 30. On annoncera alors l’arrivée d’un autre président… sauveur de tous, charismatique au sourire charmeur.

« Yes we can »

« Change we can believe in »

François Marginean

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Arrière, les livres !

C’est une provocation. Je prendrais le dernier livre souffreteux par la main avec compassion pour lui faire traverser la rue… Mais il reste que cette chère vieille chose a fait son temps et que je n’irai pas au Salon du Livre cette année. Je n’ai raté les Salons, au cours des dernières décennies, que quand  je n’étais pas à Montréal. Cette année, je décide de ne PAS aller au Salon du livre. Je tourne la page.

Pourquoi ? Parce que, comme c’en est le slogan cette année sans qu’on y voit l’ironie, le Salon du Livre  est  » Une affaire de famille ». C’est la grand messe d’une clique qui veut se garder un droit de cuissage sur la culture. En fermant leur porte aux éditeurs électroniques, il y a quelques années, les éditeurs, libraires et autres serviteurs du papier contre la pensée ont raté un virage crucial. Ils sont devenus une partie du problème contre la solution et ils vont maintenant disparaitre. Les choses changent…

L’Histoire commence avec l’écriture. Dans ce qui vient avant, on cherche des traces, après on lit les signes. Si l’humanité a fait quelques pas depuis 5 000 ans, c’est surtout parce qu’on a pris des notes et qu’on a ajouté une mémoire collective à nos mémoires individuelles. On a vite compris qu’on voyait plus loin si on grimpait sur les épaules des autres. Celles des « géants », comme Bernard de Chartre l’aurait dit et comme Newton l’a fameusement répété. Or, les épaules des géants, ce sont les textes qu’ils nous ont laissés.

Quand est venue l’imprimerie, des nains on pu se joindre aux géants pour amonceler leurs pierres et la pyramide du savoir s’est élevée plus vite. Lecture, réflexion, découverte, science, techniques… En haut de la pyramide du savoir, à laquelle chacun peut contribuer, on a trouvé l’industrie et l’abondance. Quand le Times, pour marquer l’An 2 000, a choisi Gutenberg comme « Homme du Millénaire », ce n’était vraiment pas bête.

Malheureusement, quand le savoir apporte la richesse, le pouvoir est jaloux du savoir. L’Église, d’abord, s’est approprié l’écrit et a bâti un mur d’interdits : ne montait pas qui voulait à la pyramide du savoir. Pas les femmes, pas les pauvres, pas les autres… Alors la pyramide a grandi, mais moins vite que si on avait tous pu y grimper et apporter son caillou. Dommage…

L’Église est partie, mais même aujourd’hui, ne monte pas qui veut au savoir. Il y a un guichet et un prix à payer pour lire et savoir. A l’entrée, comme cerbères, il y a la faune des éditeurs, imprimeurs, distributeurs, agents, libraires et que sais-je qui barbotent autour du livre, pour contrôler et faire payer l’accès à l’écrit et à la culture. Oh, il y a bien quelques petits sentiers qui permettent de se faufiler et d’atteindre la connaissance sans payer le prix qu’en exigent ceux qui la tiennent en otage, mais il faut se battre… ou tricher.

Heureusement, avec l’Internet, est venue la possibilité concrète de donner à tous l’accès à toute connaissance et à toute culture. Le temps est venu de la bibliothèque universelle, virtuelle, globale, exhaustive. L’objectif  final, c’est que tout ce qui a été écrit et qu’on a conservé, tout ce qu’on a publié et tout ce qu’on publiera soit disponible en ligne.

Pas seulement la littérature, dite grande ou petite, mais aussi les journaux, les périodiques, les manuels et tout le corpus des travaux de recherche scientifique que leurs auteurs souhaitent publier et qui constituent l’état de la science et de la technique. Il faut que tout ça puisse apparaître à l’écran de l’usager et être imprimé à sa discrétion SANS FRAIS. Il est impérieux qu’on abatte le guichet et qu’on mette hors d’état de nuire  ceux qui sont en fait les geôliers de la culture.

Crucial, car si tous peuvent avoir accès à tout ce que la mémoire collective a accumulé, chacun partira de plus haut pour aller poser sa pierre. La pyramide grandira BEAUCOUP plus vite. C’est la voie du progrès, du développement, de l’enrichissement comme du plaisir qu’apporte la culture. L’humain a choisi l’arbre de la connaissance. Il faut en cueillir tous les fruits et inviter tout le monde à table. TOUT ÊTRE HUMAIN A DROIT À TOUTE LA CONNAISSANCE. Nous devons tous avoir accès à tout ce qui a été écrit depuis toujours. C’est notre patrimoine.

C’est le devoir et ce doit être la responsabilité de la société de s’approprier toute connaissance et toute culture et de les mettre gratuitement à la disposition de tous ses citoyens. C’est à l’État, mandaté par nous tous, de rémunérer les auteurs et tous les créateurs pour les motiver à produire plus et mieux, mais la propriété de ce qui est pensé et créé ne peut être que collective et son usage ne peut être que libre pour tous. L’État qui ne le fait pas ne fait pas son travail.

Pour nous, francophones, c’est  la culture française qu’on trahit en ne le faisant pas, car la prochaine génération ne prendra connaissance que de ce qui aura été numérisé. Or, la Bibliothèque Nationale de France, qui détient 13 000 000 de documents, n’a réussi à ce jour à en numériser que 300 000 en format texte – environ 2% ! – et l’Association des archivistes français déplore la disparition de la Direction des archives de France, diluée dans une « Direction générale des patrimoines de France »…

Pendant qu’on tergiverse, Google a numérisé 10 000 000 de documents aux USA, presse le pas et part même en croisade pour sauver aussi les « petites cultures », numérisant tout gratuitement, contre l’engagement d’un accès public gratuit. C’est ainsi qu’on est à compléter la numérisation de la bibliothèque de Barcelone, en catalan… Google est le Chevalier qui vient abattre le mur et libérer la pensée. Il y parvient en deux (2) opérations dont les effets se complètent.

La première, c’est cette numérisation de tous les documents écrits. Un travail colossal, mais indispensable dont j’ai parlé il y a longtemps. La deuxième, c’est une procédure pratique et efficace que Google vient d’annoncer, pour rémunérer ceux qui écrivent.

Il était difficile de payer sur Internet de tout petits montants. Google va intervenir pour consolider les petits paiements de chaque lecteur à tous les auteurs… et les versement à chaque auteur de ses nombreux lecteurs. Chaque auteur pourra ainsi devenir autonome et vendre lui-même sa prose, dont Google fait aussi la promotion méthodique. Intelligente. Gratuite.

Aujourd’hui, l’auteur ne touche que 6, 8 ou 10% des 20, 30, 40 euros que coûte un bouquin. Via l’Internet et Google, l’auteur ne touchera peut-être que 1/100e ou 1/200e de centime du mot pour ses écrits, mais à ce prix, des dizaines ou des centaines de milliers, voire des millions de gens voudront le lire…. C’est par là que passe la rentabilité future du métier d’écrivain.

Numérisation et micro-paiements permettent de briser les barreaux de la prison et de libérer la pensée. Google, bien sûr, veut aussi numériser la France, à la rage folle de l’élite de ce qui y scribouille. Le Syndicat national de l’Edition française (SNE), ne veut pas comprendre que Google est là pour aider notre vieille connaissance, Quidam Lambda –  héritier de la même culture que le SNE et qui paye sa quote-part de son entretien – mais à qui on n’envoie pas des exemplaires gratuits des espoirs au Goncourt et au Renaudot, lui. pour avoir son avis.

Le SNE ne comprend pas que QL, qui paye pour ses livres, en a marre de les payer au prix fort, pas pour mettre du beurre sur les épinards des écrivains, mais pour faire vivre la faune des geôliers de la culture. Le SNE qui a visiblement fait le choix de grenouiller et de grouiller, monte aux barricades contre le projet Google.

Le 4 septembre dernier, le Ministère de la Culture et de la Communication a adressé, ses observations au tribunal américain chargé de vérifier la légalité des ententes entre Google et les autres intervenants. Le SNE allégue que l’intervention de Google est “non conforme” au droit de la propriété intellectuelle et au droit de la concurrence.

Même son de cloche à l’occasion des auditions de Google Books devant la Commission européenne : “Cette affaire (intervention Google gratuite) pose une question de principe” : le respect du droit d’auteur qui garantit la rémunération des créateurs et fonde la diversité culturelle », qu’il nous dit le  SNE….

Bullshit (selles de bœuf) ! Tout le monde est pour la rémunération des créateurs. Il faut seulement affirmer que c’est à l‘État de le faire, selon le consensus social et d’assurer ainsi vraiment l’égalité d’accès au savoir et à la culture. Tout le monde est aussi pour la diversité culturelle. Il faut simplement cesser de dire des âneries et favoriser la diffusion des diverses productions culturelles si on veut qu’elles survivent.

Il est temps de dire que, comme vecteur d’un message, enveloppe d’une oeuvre, contenant d’un contenu, le livre est l’accessoire. C’est un bel objet qui a sa place dans les musées, mais il n’y a plus de raison pour que tout ce qui est écrit ne soit pas accessible à tous. Il est temps que l’âme de l’écrit échappe à son enveloppe matérielle et s’envole, immortelle, sur les ailes de Internet. LIBRE.

Vivement la pensée en liberté ! J’aurais préféré que l’État la libère, mais peut-on espérer une bonne action de ceux qui ont imaginé HADOPI ?  Ici, c’est Google le preux chevalier. On peut trouver que Du Guesclin est laid et dire qu’on n’aime pas les Bretons… mais c’est lui qui vient sauver la France.

Le SNE et ceux qui le soutiennent concoctent une mixture délétère de chauvinisme et de corporatisme qui leur permettrait de momifier la culture francaise. Il faut les ignorer. Tout ce qu’à pensé l’homme est à toute l’humanité. Google va numériser ? Vivement Google. En France et au Québec.

Les livres ? J’adore… Mais la culture ne passe pas par là.   Le Salon du Livre, rencontre annuelle de élites québécoises cultivées, est un événement touchant, mais qui nous retarde.  Bien gentil, mais aussi  anachronique que le Bal des Débutantes ou une neuvaine à Ste-Anne. C’est l’édition électronique qu’il faut encourager, Pas la promotion des bouquins à 30 ou 40 dollars.

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Pierre JC Allard

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Yan Barcelo, 21 novembre 2009

Note aux lecteurs – Comme ce fut souvent le cas récemment, je dois interrompre la série régulière de chroniques que j’avais entreprise sur la société à cause d’un projet de spectacle, intitulé Le Désir du Désir, sur lequel je travaille présentement et qui accapare tout mon temps. De façon à ne pas laisser ce blog en plan, je vous soumets un passage, tiré de ce spectacle,  qui traite de la science – plus exactement du scientisme.

On nous dit que la science explique tout. Balivernes. Elle nous a ouvert des horizons incommensurables, mais elle n’explique rien. En tous cas, certainement pas l’essentiel, comme dit Victor Hugo, c’est-à-dire l’origine et la fin. On nage en plein désarroi. Des exemples? On pensait que depuis l’explosion du Big Bang l’univers était en expansion à vitesse constante. Logique : après l’explosion, les choses, dans le vide, filent à vitesse constante. Ben non. Les galaxies s’éloignent à une vitesse qui accélère. Ça contredit toutes les équations de l’astrophysique.

Une autre belle affaire. La vitesse de la lumière était supposée être la vitesse limite dans l’univers. Rappelez-vous Einstein. Pas de raison de distribuer des tickets de vitesse; ça peut pas aller plus vite. Mais en 1997, une expérience démontre que certains phénomènes communiquent entre eux instantanément. Instantanément. Les mots « vitesse » et « distance » ne veulent plus rien dire.

Et qu’en est-il de la Terre. Elle est dans une zone de danger extrême. À 5 kilomètres d’altitude, il fait  – 70  degrés fahrenheit. La glacière. 50 kilomètres plus haut, c’est le four : la température bondit à 2700 degrés fahrenheit. L’univers n’attend que le moment de faire de nous des shish-kebabs.

Regardons dans le ciel un beau soir d’été, que voyons-nous? 6, 7, 8 mille étoiles, maximum. Mais si nous avions des télescopes à la place des yeux, nous verrions beaucoup plus près de nous, dans notre propre système solaire, des dizaines de millions de météorites et de corps célestes dont la trajectoire traverse l’orbite de la Terre. Une seule rencontre inopinée et l’agenda de demain pourrait être un tantinet compromis. Nous sommes dans un coin de l’univers particulièrement dangereux.

Darwin nous dit que l’évolution est une longue succession de transformations aléatoires et arbitraires où survit l’organisme le mieux adapté. Ah oui? Alors, si on suit sa logique, l’organisme le mieux adapté à ce monde brutal et menaçant, ce n’est certainement pas l’humain qui n’a pas de fourrure, qui gèle dans le temps de le dire, qui se tape un coup de soleil en un clin d’œil, qui porte son enfant pendant 9 mois, qui le traîne avec lui pendant 15 ou 20 ans et qui a de la misère à s’adapter à un simple changement d’horaire d’autobus.

À bien y penser, l’organisme le mieux adapté, c’est le caillou. Le rocher. 

La vie, sa complexification et sa sensibilité croissantes, tout ça échappe totalement à la théorie de Darwin. Comme à toute la science, d’ailleurs.

Après 13 milliards d’années, tout ce que l’évolution a réussi à produire au chapitre de la vie, c’est une toute petite, misérable, insignifiante, et miraculeuse, bactérie. Après ça, il a suffi d’un milliard d’années pour produire la tortue, l’hirondelle, le cheval, le chimpanzé, des millions d’autres organismes, et enfin l’humain.  L’humain avec son système métabolique archi-complexe, en passant par des dizaines d’autres créations miraculeuses comme l’œil, l’oreille interne, l’écriture, la conscience de soi.

Et la science – il serait plus juste de parler de scientisme, ou la science, une simple méthode, transformée en métaphysique – nous martèle la tête avec l’idée que tout ça, c’est le fruit du plus pur hasard. Du plus pur hasard!

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Financement de la presse indépendante et communautaire

 

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Dossier Presse Communautaire

Reflet de Société est un magazine communautaire, non subventionné qui existe depuis maintenant depuis 17 ans. La vente d’abonnement de ce magazine d’information et de subvention permet le financement de notre intervention auprès des jeunes au Café-Graffiti.

Le monde des médias s’est écroulé. Cette nouvelle réalité n’a pas épargné les médias communautaires comme Reflet de Société. Cela met de la pression sur le Café-Graffiti pour trouver ses propres sources de financement indépendantes de Reflet de Société.

Ce sont les préambules qui nous ont amenés à organiser un concert bénéfice avec l’Orchestre symphonique pop de Montréal. La réalité des concerts et des spectacles est tout de même surprenante.

AXE -MR MUSCLE - 108X50 - 295$ copie Pendant que Grégory Charles sera au théâtre St-Denis avec un spectacle sur les Super-Héros avec MusicMan, Guillaume Girard, comédien de l’émission Frank VS Girard sur Vrak TV sera l’animateur du Concerto en aHÉROSol en l’Église St-Jean Baptiste. Le tout avec un orchestre symphonique. Héros VS Super-Héros, qui va gagner cette guerre artistique et culturelle?

Grégory Charles a été invité à canceller son spectacle du 28 novembre et de se présenter à l’Église St-Jean Baptiste pour participer au concert bénéfice du Café-Graffiti. Sera-t-il présent? Nous en reparlerons le 29 novembre prochain.

Pendant que Grégory Charles s’amuse avec les Super-Héros, le même thème utilisé dans le Concerto en aHÉROSol, le Groupe Spectacles Gillett et Another Planet présente le 25 novembre Star Wars In Concert, un événement combinant la musique de John Williams, interprétée par un orchestre symphonique avec chœur. Le concert bénéfice du Café-Graffiti jouera aussi des musiques de films, incluant Star Wars! Trois spectacles avec certaines similitudes!

L’Église Saint-Jean Baptiste sera décorée avec les toiles qui ont servi aux vitrines de la Maison Simons avec une mise en scène signée Pierre Gagnon.

Pour plus d’informations et de photos sur le Concerto en aHÉROSol. Cela fait maintenant six mois que nous nous investissons corps et âmes dans ce concert bénéfice. J’espère vous voir à ce spectacle de financement. Merci pour votre aide et soutien.

Pour l’achat de vos billets du Concerto aHÉROSol, par téléphone au (514) 256-9000, sur le site Internet de l’organisme ou encore sur le Réseau Admission. Vous pouvez aussi en profiter pour faire un don à l’organisme sur Paypal.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger