Archives quotidiennes : 22 novembre 2009

Yan Barcelo, 21 novembre 2009

Note aux lecteurs – Comme ce fut souvent le cas récemment, je dois interrompre la série régulière de chroniques que j’avais entreprise sur la société à cause d’un projet de spectacle, intitulé Le Désir du Désir, sur lequel je travaille présentement et qui accapare tout mon temps. De façon à ne pas laisser ce blog en plan, je vous soumets un passage, tiré de ce spectacle,  qui traite de la science – plus exactement du scientisme.

On nous dit que la science explique tout. Balivernes. Elle nous a ouvert des horizons incommensurables, mais elle n’explique rien. En tous cas, certainement pas l’essentiel, comme dit Victor Hugo, c’est-à-dire l’origine et la fin. On nage en plein désarroi. Des exemples? On pensait que depuis l’explosion du Big Bang l’univers était en expansion à vitesse constante. Logique : après l’explosion, les choses, dans le vide, filent à vitesse constante. Ben non. Les galaxies s’éloignent à une vitesse qui accélère. Ça contredit toutes les équations de l’astrophysique.

Une autre belle affaire. La vitesse de la lumière était supposée être la vitesse limite dans l’univers. Rappelez-vous Einstein. Pas de raison de distribuer des tickets de vitesse; ça peut pas aller plus vite. Mais en 1997, une expérience démontre que certains phénomènes communiquent entre eux instantanément. Instantanément. Les mots « vitesse » et « distance » ne veulent plus rien dire.

Et qu’en est-il de la Terre. Elle est dans une zone de danger extrême. À 5 kilomètres d’altitude, il fait  – 70  degrés fahrenheit. La glacière. 50 kilomètres plus haut, c’est le four : la température bondit à 2700 degrés fahrenheit. L’univers n’attend que le moment de faire de nous des shish-kebabs.

Regardons dans le ciel un beau soir d’été, que voyons-nous? 6, 7, 8 mille étoiles, maximum. Mais si nous avions des télescopes à la place des yeux, nous verrions beaucoup plus près de nous, dans notre propre système solaire, des dizaines de millions de météorites et de corps célestes dont la trajectoire traverse l’orbite de la Terre. Une seule rencontre inopinée et l’agenda de demain pourrait être un tantinet compromis. Nous sommes dans un coin de l’univers particulièrement dangereux.

Darwin nous dit que l’évolution est une longue succession de transformations aléatoires et arbitraires où survit l’organisme le mieux adapté. Ah oui? Alors, si on suit sa logique, l’organisme le mieux adapté à ce monde brutal et menaçant, ce n’est certainement pas l’humain qui n’a pas de fourrure, qui gèle dans le temps de le dire, qui se tape un coup de soleil en un clin d’œil, qui porte son enfant pendant 9 mois, qui le traîne avec lui pendant 15 ou 20 ans et qui a de la misère à s’adapter à un simple changement d’horaire d’autobus.

À bien y penser, l’organisme le mieux adapté, c’est le caillou. Le rocher. 

La vie, sa complexification et sa sensibilité croissantes, tout ça échappe totalement à la théorie de Darwin. Comme à toute la science, d’ailleurs.

Après 13 milliards d’années, tout ce que l’évolution a réussi à produire au chapitre de la vie, c’est une toute petite, misérable, insignifiante, et miraculeuse, bactérie. Après ça, il a suffi d’un milliard d’années pour produire la tortue, l’hirondelle, le cheval, le chimpanzé, des millions d’autres organismes, et enfin l’humain.  L’humain avec son système métabolique archi-complexe, en passant par des dizaines d’autres créations miraculeuses comme l’œil, l’oreille interne, l’écriture, la conscience de soi.

Et la science – il serait plus juste de parler de scientisme, ou la science, une simple méthode, transformée en métaphysique – nous martèle la tête avec l’idée que tout ça, c’est le fruit du plus pur hasard. Du plus pur hasard!

12 Commentaires

Classé dans Actualité, Yan Barcelo