Archives mensuelles : décembre 2009

Reconstitution historique…

Les 250 ans de la bataille des plaines d’Abraham

2000 soldats assiégeront le parc en 2009

Québec, le 28 mai 2007 – La Commission des champs de bataille nationaux a annoncé ce matin la mise sur pied d’activités gratuites de commémoration du 250e anniversaire de la célèbre bataille des plaines d’Abraham qui changea le sort de l’Amérique tout entière, incluant l’affrontement qui a suivi quelques mois plus tard : la bataille de Sainte-Foy. Du 6 au 9 août 2009, les plaines d’Abraham replongeront en 1759-1760 avec plus de 2000 « reconstituteurs » historiques qui établiront des campements d’époque à visiter par le public et participeront à deux affrontements plutôt qu’un sous l’oeil des descendants du général James Wolfe et du marquis de Montcalm. La plus imposante reconstitution du genre au pays, indéniablement l’événement de l’été 2009 à Québec. (Communiqué du gouvernement du Canada).

AVANT PROPOS

Elle n’a pas eu lieu la reconstitution de cette célèbre bataille.  Mais j’ai tiqué. L’idée du siècle…

Ouah! Elle  m’est tombée sur la tête comme la pomme de Newton. Adam et Ève. Ce n’est pas très éloigné… Le jardin bleu du bien et du mal.

CHAPITRE 1

Linda et moi  étions divorcés depuis  cinq ans… Mon ex, me coûtait une fortune en pension alimentaire. Il me fallait trouver une solution pour régler ce sempiternel problème.

J’étais fébrile, quasi fiévreux à l’idée de lui parler de mon projet : reconstituer la scène qui nous avait menés à notre divorce. La raison : en faire un mini spectacle  pour une levée de fonds dans le but d’en finir avec nos dettes mutuelles. J’étais prêt à lui donner tout le contenu de la caisse pour me débarrasser de ce fardeau.

Il fallait d’abord convaincre la présente conjointe, Sharon.

Elle sourit. Rien ne lui faisait plus plaisir que de se débarrasser à jamais de cette plaie , nommée X WOMAN ,qui me harcelait.

CHAPITRE 2

J’ai donc contacté Linda et  lui ai proposé mon plan.

Elle est restée muette un moment. Puis elle a éclaté d’un rire fou… J’ai dû attendre un peu,  avant  qu’elle ne s’en remette. Un grand silence… Et de beaux yeux encore troublants.

–          Ce n’est pas bête! Tu es toujours aussi cinglé…

–          Il faut s’en sortir un jour… Je parle de ce divorce…

–          Comment procéder?

–          On va écrire le scénario… à deux. Il y a des bouts dont je ne me souviens pas.

–          Moi non plus…

–          Où?

–          On commence la semaine prochaine… Et on envoie des faire-part.

Elle a failli s’étouffer. Mais j’ai senti que ça l’excitait. Linda est une latine folâtre, passionnée, toujours dans des bouillonnements chauds   qui, je dois le dire, m’ont  consommé. Je suis un grand brûlé du mariage…

CHAPITRE 3

Comme dirait Proust, «nous nous rencontrâmes dans un petit resto afin de délier les nœuds de nos amours en convulsions, qui finirent par se tordre jusqu’au point de rupture  notre liaison d’une brûlure à faire frémir un pompier de calendrier.»

Il fallait d’abord trouver le «fait» central, le «tueur»,  qui avait assassiné notre amour.

Elle me rappela le moment où elle avait quitté la maison pour prendre soin de sa mère en me léguant un plan afin de refaire un aménagement paysager. Content d’avoir un peu d’«espace entre nos êtres», comme disait Gibran, j’ai poussé un peu sur la liberté. En fait, j’ai tout simplement fait une grosse partouze avec les gars et je les ai payés avec de la bière pour «travailler». Ils ont suivi le plan à la lettre, sauf que la plupart ont perdu le nord. De sorte qu’une fois terminé, l’avant de la maison avait l’air d’une robe d’été fleurie, mais déchirée.

Linda  est revenue à la fin du  party. Mais  elle n’en n’est pas revenue…

Après l’engueulade, les œufs lancés, la cuisine charcutée, la maison était un champ de bataille : une peinture de Pollock.

–          C’est fini, je m’en retourne chez ma mère.

–          Je ne veux pas t’insulter, mais j’ai souvenir d’une réplique de film : «Ta mère est décédée depuis 6 ans… »

Nous sommes passés chez le notaire. D’où les sommes…

CHAPITRE 4

Mais «l’écriture» du scénario fut plus longue que prévu. Comme dans l’Histoire, les bons moments finirent  par se mixer aux mauvais.  Mais le mauvais, une fois «couché» sur papier, nous amena à  revivre quelques plaisants instants  hors papier… Les plus grandes catastrophes font les meilleurs films…

On a fêté ça comme deux bouteilles de champagne qui se sabrent mutuellement les bouchons en pétarades  dans des chambres d’hôtels :Bang! Au plafond! On pétait les plombs à coups d’arquebuse.

C’était… Comme avant.

J’en oubliai  ma flegmatique Sharon qui m’attendait chaque jour avec son sourire placide, ses dents blanches, et sa coiffure étudiée. Fade comme une tirelire vide…

Je pense que j’aimais Linda pour son esprit combatif… Pour sa pétillance, son embrasement, sa flamme. On avait toujours fait l’amour comme une bataille… Le lit pourrait en témoigner… Après tout, on va toujours revoir les champs de bataille après des siècles…

L’amour et la guerre n’ont de différent que dans l’un on fait des enfants et dans l’autre on les tue.

CHAPITRE 5

La représentation.

Nous suivîmes le scénario à la lettre. Jusqu’au moment où Linda, enragée et déboussolée, finit par  confondre la réalité et l’entreprise théâtrale : elle s’empara d’un couteau dans un tiroir de la cuisine reconstituée… Mais ce n’était pas un faux.  Le hasard fit en sorte que dans la vie tout s’arrange… Ou presque. Car nous étions rendus au moment où voulant me dégriser du party  je buvais une chopine de jus de tomate : du V8. Ça vous siphonne un réservoir….

La chopine fut fendue sur un air de la 9ième de Beethoven,  le sang éclaboussant  la pièce.

Nous eûmes droit à une ovation debout. On applaudissait à tout rompre. La salle était en liesse. C’était plus beau que la réalité… Plus étoffé,  plus prenant… Tous les spectateurs nous regardait ébahis, l’un d’entre eux nous filma pour le légendaire You Tube et son «brodcast yourself» .

Elle lâcha son couteau, s’effondra en larmes et articula sa dernière réplique, pas prévue…

– Salaud, je suis enceinte…

Ce fut le délire dans la salle.

C’est à ce moment que je pris conscience que pour nous en sortir encore, il fallait réécrire l’histoire.

Mais nous devions  attendre encore des années avant que l’on oublie le scénario.

J’étais déconfit.

CHAPITRE 6

C’est en arrivant à la maison que j’ai eu droit à une seconde guerre. Sharon – je ne vous l’ai pas encore dit – est anglophone. Avec ses cheveux roux et ses grands yeux de guerrière, elle me lança, en hoquetant de colère :

–          You, Son of a B****!|

Il me restait Clara, une petite foncée timide aux yeux de noisette. Ou encore, Angèle,  une  blonde incendiaire qui ne cessait de me faire de l’œil au travail.

C’est ça la différence entre l’amour et la guerre : dans l’amour on se fait des scénarios plaisants avant, dans la guerre on se fait des scénarios plaisants après.

Voilà la raison pour laquelle  que je paye autant de pensions alimentaires qu’il y a de pays, de divisions dans les pays, et de répétitions «reconstituées».

Là, je venais de comprendre que les guerres sont d’énormes pensions alimentaires qui tournent en rond par des passions qui se soudent et se divisent continuellement.

Si on ajoute à ça tous les cocus… Je pense qu’on ne peut même plus divorcer de son pays…

Il n’y a plus de citoyens.

Rien que des cocus qui s’appauvrissent en payant des pensions alimentaires à des politiciens qui couchent avec des banquiers.

On reconstituera plus tard…

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P.S : C’est avec ça que roule le « capitalisme »… La scission entre citoyen-État est une épave.

Reste un volant, M. Charest…

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Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

Au-delà du spectaculaire

Jean Gagnon Dossier Actualité économique

L’année 2009 avait commencé avec la spectaculaire assermentation du président Barack Obama. L’image que projetait le nouveau président et sa famille, et l’espoir du renouveau que son élection nourrissait avaient tellement captivé l’imagination des américains que son assermentation le 20 janvier avait été suivie par les médias et la population comme jamais auparavant.

Faut dire que les États-Unis, et à ce compte l’ensemble des pays industrialisés, étaient plongés dans une grave crise économique et financière. C’est quand ça va le plus mal que l’on cri désespérément au changement.

Le nouveau président n’a pas déçu. En quelques mois, toutes les mesures de sauvetage et de stimuli de l’économie étaient en place, et l’espoir d’un assainissement du système financier était bien vivant. Sa popularité était à son zénith.

Mais dès l’automne, le taux de chômage avait atteint un nouveau sommet, et les banquiers semblaient être vite retombés dans leurs vielles habitudes. La popularité du président avait déjà fortement décliné, si bien qu’il semble alors avoir décider d’effectuer un blitz de fin d’année.

D’abord, il multiplie les coups d’éclats médiatiques, telles les apparitions à l’émission 60 Minutes du réseau américain CBS, où il explique comment l’économie est retombée sur ses deux pieds et où il traite les banquiers de “ fat cats ” devant un auditoire national.

Ensuite, il atterrit à Copenhague quelques heures avant la fin de la conférence de l’ONU sur le climat et joue le rôle de sauveur en ficelant à la dernière minute une entente avec l’aide de la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud.

L’arrivée d’Obama lors du dernier jour de la conférence et l’entente qui en a suivi ne m’impressionnent guère. Son entrée en action tardive n’aura permis que de créer l’illusion de cette influence de l’homme que l’on décrit toujours aux États-Unis comme le plus puissant du monde. D’ailleurs, cette conférence qui avait commencée dix jours avant l’arrivée d’Obama, s’est avérée un échec retentissant selon l’avis de la majorité des observateurs indépendants. L’accord de dernière heure n’y a rien changé.

Enfin, j’ai trouvé particulièrement agaçant cette volonté de faire adopter absolument la réforme des soins de santé avant Noël. J’ai de plus en plus l’impression qu’il s’agit là d’un autre coup d’éclat qui ne servira pas nécessairement la réforme. Dans un dossier de cette importance, il m’apparaît dangereux d’établir une date butoir comme on l’a fait, car cela invite à trop de compromis pour ne pas rater le rendez-vous.

Le mois prochain, comme c’est la tradition à chaque année en janvier, Barack Obama prononcera devant le Congrès et le Sénat réunis son premier discours sur l’état de l’union. J’ai peur que l’exercice serve principalement à relater les coups d’éclat, tels la relance économique, la conférence de Copenhague, la réforme des soins de santé.

J’espère sincèrement que ceux qui jugeront les propos du président verront au-delà du spectaculaire.

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Classé dans Actualité, économie, Jean Gagnon

La Chine éveillée

Napoléon, puis Peyrefitte… on nous l’avait bien dit qu’elle nous ferait trembler… Si vous avez moins de 50 ans, je vais vous annoncer une mélancolique nouvelle.   Cette idée d’être les meilleurs en tout, parce qu’on est blanc, judéo-chrétien, gréco-latin, Occidental, quoi, n’a plus beaucoup d’avenir.  Vous croyez qu’on aura toujours les meilleurs sièges au spectacle du monde, parce qu’on est créatif, aventureux, rationnel, qu’on a inventé la liberté et la démocratie, la science et la technologie, l’altruisme et la charité ?  Vous allez être déçus.  Le résultat le plus permanent de la crise actuelle, c’est que, lorsqu’elle sera terminée, l’Occident ne sera plus dans le fauteuil, mais sur le strapontin.

La Chine prend le volant. Tragique ? N’exagérons rien.  Sur le plan cosmique, sub specie aeternitatis, une vaguelette imperceptible. Sans importance pour Gaïa et un détail pour ce qui, on l’espère, sera la longue histoire de l’humanité.  Mais peut-être éprouverez-vous une vague nostalgie, dans vos vieux jours, à penser que vous aurez été les derniers dans le siège du conducteur.  Un rétablissement psychologique à faire, aussi, pour la génération de vos enfants qui ne seront plus la Race des Seigneurs.

On écrira certainement des livres sur la longue décadence de notre civilisation, mais bornons nous ici au dernier chapitre. La double déconstruction, depuis deux générations, d’une part  de nos valeurs et, d’autre part, de notre structure  de production.

Pour nos valeurs, on a accepté qu’elles soient cyniquement remplacées par un égoïsme pur, menant à la perte de confiance en tout et en tous qui est la conséquence logique de la projection sur les autres de cet égoïsme que l’on ressent en soi. Fatal pour une société, puisque celle-ci repose économiquement sur la division du travail, politiquement sur la délégation réciproque de tâches et de l’autorité pour les accomplir et que le concept même de bonheur, qui sert de justification à tout effort commun, repose sur l’hypothèse que l’on est plus heureux lorsque l’on n’est pas seul…

Pour la production, la recherche d’un optimisation du profit sur un horizon n’excédant pas celui d’une vie humaine a conduit l’Occident à exporter sa capacité même de production industrielle, lâchant la proie pour l’ombre et n‘en gardant que le contrôle des variables financières. Contrôle précaire qui ne vaut que si est respecté un consensus que seule la force militaire peut imposer à ceux qui n’en profitent pas.

Sans autre valeur que son cynique égoïsme, l’Occident, qui a bradé les outils de creation de la richesse réelle, se retrouve avec des symboles monétaires qui ne valent plus rien et une force militaire qui peut encore détruire, mais dont il a été amplement prouvé, au Vietnmam et en Irak, que ses effectifs n’auraient ni la motivation ni la vertu, au sens romain du terme, de gagner une véritable guerre.  L’Occident est devenu ce « tigre en papier » dont parlait Mao.

La Chine va sortir grande gagnante de cette crise.  Elle a tous les atouts.  D’abord, elle a celui évident d’une capacité de production en plein essor, ostensiblement tournée vers l’exportation, mais dont la fusion du politique et de l’économique a permis l’éclosion en Chine d’un nouveau “capitalisme d’État” qui pourrait réorienter rapidement cette capacité vers la consommation domestique.

La réorienter sans les arguties auxquelles une tentative de ce genre donnerait lieu, dans une démocratie occidentale mandataire d’un capitalisme privé.  Si la Chine était contrainte de cesser d’exporter — ou choisissait simplement de le faire — elle ne ferait que des heureux dans sa population, dont elle pourrait mieux satisfaire la demande de consommation depuis longtemps réprimée. La Chine produit.

Que des heureux ? À quelques exceptions près… dont on pourrait attendre la plus grande discrétion. Cette discrétion est le deuxième grand atout de la Chine. La Chine est une dictature que sa population Han considère majoritairement bienveillante et éclairée et que ses minorités tibétaine, ouigour et autres n’ont pas la masse critique de contester. La Chine est gouvernée.

Elle n’est pas, comme l’Occident, tombée dans le piège tendu par le Capitalisme d’une pseudo démocratie totalement soluble dans une omniprésente corruption et donc complètement manipulée par le pouvoir financier. On a compris en Chine que, dans une économie monétaire, l’État n’est pas vassal de l’argent. Celui qui a le pouvoir politique CRÉE la monnaie et y ajoute à sa convenance le pouvoir économique.

Dans une Chine quasi-autarcique, le pouvoir d’opposition d’un pouvoir économique distinct de celui de l’État n’est pas une véritable menace. Ce qui manque à l’autarchie chinoise, d’ailleurs, elle peut, avec ces milliers de milliards de dollars US qu’elle a accumulés, l’acheter sans problème de tous ceux qui croient encore que cet argent vaut quelque chose… Et ce ne sera pas les USA qui les détromperont.

Avec une gouvernance bien en selle, une structure de production réelle solide et même un ligne de défense dans le virtuel monétaire, la Chine poursuit un plan impeccable, comblant rapidement les quelques retards technologiques qui lui restent. Dans dix ans ce sera fait et même ses transferts de connaissances avec l’Occident se feront d’égal a égal…  D’égal à égal … en théorie.

En pratique, sa force d’attraction industrielle permettra à la Chine de faire venir à elle tous les experts qui lui manqueraient, même dans les filières du tertiaire où elle ne se serait pas hissée au premier rang. L’équilibre des forces basculera alors de plus en plus vite vers la Chine… .

Les dirigeants chinois semblent modestes. Ils parlent de construire une société de « prospérité moyenne », en rattrapant dans 20 ans le PIB par habitant du Portugal, un parent pauvre de l’UE. Mais le modeste PIB par habitant du Portugal, pour 1,3 milliards de Chinois, c’est plus que le PIB combiné des USA et de Europe incluant la Russie !

Quand son économie aura complété sa transformation vers la demande domestique et que son PIB aura ainsi augmenté, la Chine ne voudra plus  – en fait,  ne POURRA plus – vendre à l’Occident les biens industriels que nous accoutumons chaque jour davantage d’acheter d’elle. Si nous n’avons pas alors reconstitué chez-nous une structure industrielle complète, pour remplacer celle que nous avons démantelée, notre niveau de vie s’effondrera… et la population mécontente tirera ses conclusions.

La population, aigrie, comparera les vessies qu’auront apportées une démocratie bidon et un capitalisme exploiteur, avec les lanternes magiques de l’enrichissement accéléré et de la paix sociale « à la chinoise », sous l’égide d’une oligarchie en possession tranquille de la richesse et trouvant sa seule satisfaction dans la dominance.

Il n’est pas sûr que les Occidentaux ne renonceront pas à des bribes de liberté pour avoir la paix, la sécurité et la prospérité. S’ils font ce choix, l’ultime export de la Chine à l’Occident aura été être son mode de gouvernance… Une tyrannie efficace et qu’on souhaite bienveillante qui, d’ailleurs, a été le modèle par défaut de l’Histoire avant que ne viennent les Lumières.

À la victoire économique de la Chine s’ajoutera alors sa victoire idéologique, quand l’expérience démocratique, qui a été le rêve de l’Occident depuis deux siècles, ne sera pas violemment détruite, mais doucement effacée…  J’aimerais une autre fin au scénario.

Pierre JC Allard

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À la santé d’une nouvelle Amérique !

À 7h05, le 24 décembre 2009, le Sénat américain a adopté le projet de loi proposé par les Démocrates pour la réforme du programme de couverture maladie aux USA. Il y a, je crois, trois (3) choses à dire de cet événement.

Il faut dire, d’abord, que ce qui est présenté comme une victoire de la solidarité qui pemettrait de voir enfin les USA comme un pays avec une conscience sociale, apparaît, quand on y regarde de plus près, comme un très complaisant compromis avec le lobby des assureurs – lisez les grand groupes financiers – dont le résultat est surtout d’obliger les individus à s’assurer. Il oblige aussi les entreprises – lisez, les petites entreprises, les grandes le faisant déjà – à contribuer au paiement des primes pour cette couverture assurance.

Quand on comprend que ce qui est en jeu n’est pas une faveur à faire au peuple, mais une OBLIGATION pour Quidam Lambda et une charge pour les millions de petits entrepreneurs américains, on comprend que le soutien public à cette mesure ne soit pas aussi fort qu’il le serait s’il agissait vraiment d’accorder des DROITS.

Il faut dire, ensuite, que ce qui est présenté comme une affaire reglée ne l’est pas du tout. « House » et « Senate » ont approuvé deux projets différents qui doivent maintenant être conciliés et fondus en un seul, après les recommandations d’un Conference Committee où se réuniront pour en jaser des représentants de ces deux volets de la gouvernance amricaine. De nouveaux sommets y seront sans doute atteint dans la menace et la corruption.  Il y a trois ( 3) points où il doivent s’entendre.

Le premier, c’est la mise en place par l’État d’un système d’assurance public qui ferait concurrence aux assureurs privés. « OUI » dit la Chambre, plus Démocrate, « NON » dit le Senat, plus Républicain. Ce point est crucial, car il va marquer la ligne des hautes eaux de la vague « socialiste » que représente l’élection d’Obama, symbole d’une volonté de changement de l’Establishment.

Sur ce point, on en arrivera sans doute à un compromis qui permettra au gouvernement fédéral de créer un tel programme – avec autant de restrictions qu’on pourra – puis en donnant à chaque État de l’Union le droit de ne PAS permettre le fonctionnement de ce système public sur leur territoire. Des heures de plaisir en famille, quand chaque individu devra en voir les effets pour lui et les siens, selon qu’ils habitent New-Yoy, Houston ou Topeka.

Le second point concerne le fardeau fiscal et les laisssés pour compte. Le plans des congressmen propose de couvrir 96 % de la population, pour 1 trillion tout net ( USD$ 1 000 000 000 000) sur dix ans, et d’en faire les frais par une surtaxe de 5,4% sur ceux qui gagnent plus de USD $ 500 000 par année ( USD$ 1 000 000 par ménage).

Le plan des sénateurs n’en couvre que 94% (pour 871 milliards de dollars durant ces 10 ans) et va chercher des sous plus bas chez les contribuables, avec une surtaxe de 2,35% pour ceux dont le revenu individuel annuel excède USD $ 200 000 (USD $ 250 000 par ménage). On choisira ici sans doute cette deuxième option. Une petite victoire de principe pour le Senat… et prendre l’option la moins chère est toujours la décision la plus facile.

Le troisième point en litige est l’un de ces amalgames bizarres qui laissent penser que le Chinois vont vraiment nous remplacer. Le lobby fondamentaliste insiste pour que les frais d’avortement ne soient pas inclus au plan de couverture des soins de santé. On fera sans doute plaisir à la fois à Eustace et à la « vieille dame de Dubuque » en laissant à chaque État d’en décider. On aggravera ainsi encore un peu la scission entre une Amérique branchée et celle qui ne l’est vraiment pas, mais on reglera ça plus tard…

La troisième chose à dire de cet événement, c’est l’importance, justement, du « plus tard ». Sur le plan de la toute petite politique, ce plan « Obama » ne sera vraiment opérationnel qu’en 2013 ou 2014.  Or, il y aura une présidentielle en 2012 et il n’est pas sûr que les démocrates la gagneront. Ce plan de couverture des soins de santé en sera un facteur crucial ; le corollaire est que, si les Républicains la gagnent, ils se sentiront mandatés pour y apporter des changements majeurs, avant même qu’il n’ait été complètement appliqué….

Dès novembre 2010, d’ailleurs, les élections de mi-terme pour  la Chambre et le Senat pourront en modifier la composition. On pourra donc peut-être, alors, changer déjà des pans entiers de ce plan avant même que l’on n’ait commencé sérieusement à le mettre en place !

N’est-il donc pas trop tôt pour chanter victoire ? … C’est qu’il y a aussi un aspect,  de « grande » politique, celui-là. Quelle que soit la version finale du plan qui sera acceptée incessamment – avant le discours traditionnel sur l’État de l’Union à la fin janvier – le principe d’une intervention de l’État pour gérer le volet social de la société aura été accepté aux USA. A partir de là,  le gouvernement qui a le pouvoir peut vite bouger ses pions, poser des gestes irréversibles et se rendre indispensable.

Les Républicains ont sans doute tort de lutter contre cette évolution, mais ils ont parfaitement raison de la prévoir ! Cette avancée de l’État dans le champ du social va d’ailleurs de paire avec son occupation de celui de la production industrielle, dont la reprise de Chrysler et de GM ont été les faits saillants.  Stratégiquement, cette campagne pour la santé est une grande manœuvre qui devrait réussir et raffermir le pouvoir de ceux qui veulent le changement aux USA.

Et pendant ce temps, la pendule tourne… l’Amérique continue sa décadence sur son erre. Elle recule devant la Chine à Copenhague et son argent ne vaut plus rien.  Il est urgent que ça change. Simple question de temps et d’opportunité, avant que l’État ne doive nationaliser les banques et reprendre le contrôle de la monnaie.  Ce projet apporte une pierre et on bâtit pierre par pierre une nouvelle Amérique. Pour le meilleur ou pour le pire.

Pierre JC Allard

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La rage du trop gentil

Raymond Viger Dossier Dyslexie

trop-gentil-dépendant-affectif-gros-nounours J’ai déjà partagé avec vous mes problèmes d’apprentissage et de dyslexie. Suite aux différents commentaires, un internaute m’a fait parvenir une demande. Parler des gens qui sont trop gentils et qui vivent un enfer à être gentil.

Je ne parlerais pas d’un tel sujet d’une façon théorique. Mais plutôt de ce que j’ai pu vivre en étant le gentil nounours de tout le monde et des conséquences que j’ai eu à subir.

Gentillesse et dépendance affective

J’ai été un dépendant affectif. Toujours jouer le rôle du gentil est peut-être une des conséquences de ma dépendance affective. Peur de déplaire, peur de perdre, peur de ne pas être aimé… Aujourd’hui, j’aime les gens, mais pas au point de me perdre. Je veux faire un bout de chemin avec eux, mais pas au point de perdre mon propre chemin…

J’ai longtemps donné plus d’importance aux autres qu’à moi-même. De 16 à 21 ans, je me suis occupé de ma mère, divorcée et orpheline, qui avait le cancer. Je ne me suis pas donné le droit de prendre ma place devant ma mère, de lui parler de mes limites, de mes besoins. Finalement, j’étais le fidèle serviteur qui refoulait toutes ses émotions.

Après la mort de ma mère, il y avait mon père qui était très souffrant. Lui aussi était habité par la dépendance affective. Incapable de survivre au départ de sa femme, sa souffrance était plus importante que la mienne. Parce qu’être un éternel gentil c’est de toujours penser que la souffrance ou le bonheur des autres sont plus importants que les miens.

Pendant les réunions, c’est le gentil qui s’occupe de la musique, des boissons, faire la vaisselle, de ramasser les dégâts des autres…

Pendant que les autres s’amusaient, que les autres bénéficiaient des services du gentil, une rage, une frustration, une injustice grandissait en moi. Les autres étant toujours plus important que moi. Quand ils me quittaient, d’une façon ou d’une autre, je sentais un vide qui grandissait en moi.

Et mes relations amoureuses! J’en ai écrit plusieurs livres. Je n’ai jamais quitté une relation amoureuse. Ce sont les autres qui m’ont quitté. Je ne voulais pas leur déplaire et ne pouvait, n’y partir, n’y exprimer mes besoins.

Conséquences d’être trop gentil

Un vide qui ne cesse de se remplir de cette rage. Un gentil ne peut pas se choquer. Il ne peut pas déplaire. Entre mes besoins et mes émotions, j’avais créé un mur pour m’empêcher de penser à moi et de vivre mes émotions que je pensais être négatives. Jusqu’au jour où tout a explosé comme un volcan. Ce qui m’a plongé dans une profonde dépression, suivi de deux tentatives de suicide. Toute cette rage qui m’habitait, je l’ai retourné contre moi.

Après avoir fait plusieurs thérapies, j’ai réussi à trouver un équilibre entre être gentil pour les autres et être gentil pour moi-même. Si je ne mets pas des limites, si je ne prends pas soin de mes besoins, je ne pourrais plus m’occuper des besoins des autres. Comme dit le dicton que je suis amusé à déformer: Gentillesse bien ordonnée commence par soi-même!

La dépendance affective

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Le père Noël qui puait de la bouche…

Il neigeait à manger debout.

La ville était blanche. Pour une fois…

Roger, le mendiant barbu qui portait toujours tout ce qu’il avait dans un grand sac vert sur le dos, arpentait les rues. De son souffle court émanait une vapeur qui s’élevait vers le ciel.

On entendait des chansons des haut-parleurs de chaque vitrine. Les rues étaient bondées.

And so this is Christmas

And what have you done?

Another year over

A new one just begun

Une larme coulissait de sa joue. Il avait froid. Et sous sa tuque verte, élimée, en laine effilochée, sourdaient des cheveux blancs.

Montréal.

Il faisait un froid à ne pas mettre un chien dehors. Pourtant…

Alors il marchait, marchait, pour éviter que le froid le tue.

Il tomba pour la première fois.

Il se releva, reprit son souffle et repartit.

Quand il tomba la seconde fois, il resta un moment immobilisé. Il eut une légère perte de conscience. Et lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit devant lui un portefeuille. Mais un portefeuille singulier. Il contenait beaucoup d’argent et de nombreuses cartes de crédit.

Il le prit, l’enfouit dans sa poche puis reprit sa route. Il rentra dans un restaurant. Un petit resto avec des bancs au rebord nickelé qui devaient dater des années 50. Il commanda trois cafés et un … déjeuner.

– Vous avez une belle barbe blanche, fit remarquer la serveuse.

Il sourit.

– Je suis le père Noël.

– Je n’en doute pas.

– Si je vous donnais un bon pourboire, pourriez-vous me trouver un flacon de whisky?

Elle sourit.

– Je vais faire un effort.

Il lui donna une vieille bouteille d’eau qu’il traînait toujours.

Elle se dirigea vers l’arrière, prit un grand flacon et remplit la bouteille.

Quand elle revint, il avait terminé son repas.

Il était presque deux heures.

Il sortit, héla un taxi, et demanda au conducteur de le conduire à l’adresse indiquée sur un carte trouvée dans le portefeuille.

*

Ding Dong!

Il n’avait pas vu un tel château depuis longtemps. Un château lumineux et bruyant. . Il y avait une file de voitures de luxe à l’entrée. Toutes de couleur acier ou argent.

Il sortit la bouteille et prit une lampée.

La porte s’ouvrit.

Apparut  un  garçon, cheveux courts, cravaté.

–  Êtes-vous le père Noël?

– Non.

La mère, juste derrière le garçon, prit ce dernier et le tira  derrière elle.

–  Vous êtes un mendiant? Ce n’est pas l’heure.

Il puait et elle ressentit un certain dédain.

– J’ai trouvé ceci dans la rue…

Il tendit le portefeuille.

Elle écarquilla les yeux.

–  Georges, quelqu’un a retrouvé ton portefeuille.

L’homme arriva aussitôt, souriant, mais il perdit son sourire en voyant le mendiant.

–  Bonne nouvelle!

Il regarda sa femme. Ils se demandaient comment ils allaient s’en débarrasser. Car il pouvait tout leur demander…

En arrière plan, une grande fête. Et des tables de nourriture, des vins, des bières… Et des gens bien vêtus…

–  Nous ne ….savons…

–  … comment vous remercier…, continua la dame.

Il haussa les épaules.

–  Ce n’est rien…

Il hésita.

– Sauf que j’ai pris un café et ai mangé un peu… En plus, le taxi…

Ils s’esclaffèrent. Soulagés…

–  Je veux voir le père Noël, demanda le garçon.

–  Qu’est-ce que tu as eu pour Noël mon garçon?

–  Je ne sais pas encore… Mais je crois que c’est un ordinateur et plein de jeux. Je voudrais voir votre sac… Est-ce que vous avez quelque chose pour moi?

–  On ne sait jamais…

L’homme et la femme cessèrent de sourire. Ils devinaient  ce que transportait l’homme.

–  Le monsieur doit repartir…

–  Oui, renchérit le propriétaire.

–  Mais pourquoi?

Ils ne surent que répondre.

–  On va fouiller le sac et si j’ai quelque chose que tu désires je te le donnerai. Je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps…

–  D’accord.

Il répandit le sac sur le plancher et il apparut une navette spatiale qu’il avait lui-même sculptée.

–  Qu’est-ce que c’est ? demanda le garçon.

–  Un peu ma vie…

…..

–  …une sorte d’oiseau en bois qui représente la liberté.

–  Elle  peut voler?

–  Tout peut voler, il suffit d’y ajouter les ailes de l’esprit… Tu comprendras plus tard…

–  Quand je serai grand?

– Ça dépend… Pour être grand il faut toujours savoir rester un peu petit…

–  Pourquoi es-tu si sale?

– J’ai passé par toutes les cheminées du monde… On s’y brûle, on se salit, et… ce n’est pas le plus beau métier du monde…

–  Mais il n’y a qu’un père Noël?…

Il prit une lampée, pendant que les parents s’étaient éloignés.

– Oui… Exact… Il n’y en n’a qu’un… Celui que l’on voit… Et ce n’est pas ce qui nous est donné qui importe… C’est comme si le cadeau te cherchait et te trouvait…

Les yeux du garçon s’illuminèrent.

–  Je crois que vous êtes vraiment le père Noël.

–  On ne sait jamais… Car on ne donne que ce qu’on l’on a de plus précieux. Tu pourrais prendre tout ce qu’il y a dans ce sac… Mais ce que tu désires est ce que je désire aussi. Mais je suis vieux et malade… C’est un peu comme passer le flambeau…

– Vous pensez que je ferais un bon père Noël?

–  Je crois que oui… Voilà la navette … C’est ce que j’ai de plus cher au monde… Il vole seulement si on la  fait voler avec ce que l’on a d’enfant en soi. Les autres sont collés sur Terre…

–  C’est assez, Jérémie. Laisse le monsieur tranquille, il doit…

– Oui, je sais, il a un autre monde à visiter…

–  Oui.

– Vous voulez combien pour nous avoir ramené le portefeuille?

–  Rien. C’est votre cadeau… Votre fils est un garçon qui vient de me donner ce que je cherchais : croire. Croire qu’en chaque enfant il y a un… sauveur… Et il vivra si personne ne tue en lui la magie avec laquelle tout le monde est né…

…..

– Alors, je m’en vais… Bonne soirée à tous…

*

Il faisait froid, si froid… Il ouvrit une portière, deux portières… Du moins il essaya. Il trouva enfin son logis : une Mercédez. Il s’étendit sur le siège arrière.  À travers la vitre givrée il entrevit la silhouette du garçon dans une fenêtre du château.

Il prit une lampée et s’endormit.

*

Vers cinq heures on trouva l’homme mort dans la voiture. Tout le monde étant un peu soûls on décida de traîner le cadavre jusqu’à cette borne fontaine  au coin de la rue. On ne voulait pas avoir d’ennuis avec les policiers. Trop long…Trop embêtant…

*

Pendant la nuit, le garçon rêva que la navette volait dans l’espace immense toute picotée d’étoiles. Et son rêve était si merveilleux qu’il le raconta à ses parents le lendemain.

*

Je me demande encore si le père Noël existe, dit le garçon…

L’homme et la femme se regardèrent. Ils ne surent que répondre. Mais ils pensèrent tous deux qu’il ne servait à rien. Ce n’était qu’une illusion.

Mais pendant qu’il mangeait, le jeune homme volait au-dessus de la ville, la navette posée  sur la table, souriant, se disant qu’un jour il serait le père Noël.

Gaëtan Pelletier

21 décembre 2000

Les 7 vous souhaitent un Joyeux Noel à tous.  Le  Pere Noël,  qui nous aime comme on l’aime, va passer Noel avec nous. Le 26, on reprend la marche…

Gaetan, Pierre, Jean, Raymond, Yan, François, Pierre JC

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Établir des politiques économiques sans point de repère

Jean Gagnon Dossier Actualité économique

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et le ministre des Finances, Jim Flaherty, semblent tous les deux d’accord quant aux risques que court toujours l’économie canadienne, et pour y faire face ils exhortent les canadiens à diminuer leur endettement. Mais ils n’ont sûrement pas l’appui de tous les experts.

En effet, le ministre des Finances vient d’annoncer qu’il veut resserrer les conditions du financement hypothécaire au Canada. Sans donner un objectif précis, le ministre informe d’abord que la mise de fonds minimale d’un acheteur de maison devra être éventuellement supérieure à 5 % comme c’est le cas présentement. Puis, il dit que les termes de l’amortissement, c’est-à-dire l’échéance du prêt hypothécaire, qui peut s’étirer sur 35 ans actuellement, devra dorénavant être plus courte.

Une semaine plus tôt, le gouverneur de la Banque du Canada avait déclaré que l’endettement des ménages canadiens était trop élevé et que cela s’avérait le facteur de risque le plus important qui pesait sur la reprise de l’économie canadienne. Tout indique que Carney et Flaherty voient les mêmes risques, car les mesures proposées par le ministre des Finances visent justement à réduire cet endettement.

Pourquoi s’agit-il du risque le plus sérieux que court l’économie canadienne, alors que la majorité des économistes s’entendent à dire que la récession est terminée ? J’aurais cru que l’endettement excessif peut causer un problème lorsque l’économie ralentit, non pas quand elle s’améliore.

De plus, plusieurs économistes se sont empressés de rétorquer que le projet du ministre des Finances  risque de causer plus de tort que de bien à l’économie, car il affaiblira le marché de l’habitation, un secteur très important dans l’ensemble de l’économie. D’autres disent que la reprise économique est encore beaucoup trop fragile pour instaurer des mesures contraignantes comme celle-là.

Depuis l’automne 2008 les gouvernements et les banques centrales n’ont pas hésité à mettre à la disposition des agents économiques toutes les ressources financières nécessaires pour éviter un écroulement de la demande des biens et services qui aurait pu nous plonger dans une dépression semblable à celle des années 30.

Carney et Flaherty sentent probablement que le moment est venu de faire marche arrière et de corriger les déséquilibres, soit l’endettement des ménages, bien sûr, mais aussi les immenses déficits des gouvernements.

Si on commence par l’endettement des ménages, c’est que la Banque du Canada, qui garde toujours un œil sur l’inflation, voudra augmenter les taux d’intérêt à un moment donné l’été prochain, peut-être même dès le printemps. Une hausse de taux d’intérêt a toujours, on s’en doute, un effet malheureux sur les gens qui ont trop de dettes.

Mais aussi, si l’on réussit à réduire l’endettement des ménages, il sera d’autant plus facile de s’attaquer aux déficits des gouvernements, car qui croyez-vous devront se cotiser pour rembourser la dette du gouvernement ?

Une chose est sûre, c’est que les avis seront plus partagés que jamais quant aux politiques économiques à privilégier. La situation vécue au cours des deux dernières années n’a pas de comparable. Or, établir des politiques économiques sans point de repère est toujours une tâche particulièrement difficile. Ce sera le cas en 2010.

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Les interventionnistes et quelques réflexions…

Le clan des néo-conservateurs, cette faction d’idéologie militariste pour l’imposition d’une hégémonie américaine mondiale, tel que décrit et illustré par dans leurs propres documents et projet comme le PNAC, réuni l’extrême droite, le complexe militaro-industriel, évangélistes chrétiens, sionistes, banquiers internationaux, et des gens de descendance idéologique nazie comme George H.W. Bush et de factions de la CIA.

Ce sont ces gens qui ont voulu prendre avantage du momentum de la configuration stratégique américaine présente à la fin Seconde guerre mondiale, cristallisée ensuite durant la guerre froide, pour imposer leur nouvel ordre mondial. Ils se retrouvaient avec l’armée la plus puissante de l’histoire et beaucoup pensaient qu’il était insensé de ne pas s’en servir pour assurer leur contrôle sur le monde. Pour ce faire, on devait utiliser cette puissance militaire qui selon eux était d’une tristesse à posséder sans pouvoir s’en servir réellement pour imposer cet ordre, en combinaison avec la sphère financière et bancaire à travers lesquelles ils dominaient et dominent encore le reste du monde. Ces nouveaux maîtres du monde ne pouvait se servir de cette incroyable machine de guerre parce que le peuple américain et la Constitution des États-Unis ne leur permettraient jamais.

Il fallait donc miner et éventuellement anéantir ce dernier bastion de la liberté et de la souveraineté du peuple et des individus, en finir avec cette expérience unique de quelques centaines d’années à peine où pour la première fois de l’Histoire, le Peuple est souverain et donc pas soumis, esclave, serf, sujet d’un quelconque tyran, dictateur, leader religieux ou d’une monarchie.

Alors, pour imposer une telle politique étrangère agressive et criminelle à tendance eugénique, ils comprenaient que la démocratie, ou en fait, la République des États-Unis, était pour les en empêcher. La souveraineté du peuple et la liberté sont le véritable ennemi de l’élite, de l’establishment, de l’ordre établi. Elles sont l’antithèse du darwinisme social.
C’est ce qui explique la motivation derrière le coup d’État avorté de justesse dans l’affaire Smedley Butler impliquant la famille Bush ainsi que de grands industriels et banquiers.

Il s’agit du même dessein en ce qui concerne le 9/11 et la descente rapide dans un état policier fasciste qu’on peut observer en Amérique. Nous sommes témoins de l’érosion brutale – et dans plusieurs cas la perte – de nos droits et libertés ainsi que la protection de notre vie privée, sans compter les multiples transgressions de la Constitution des É-U.

Il y a longtemps que les multinationales et le secteur bancaire ont opéré un coup d’État silencieux prenant contrôle de nos institutions civiles et gouvernementales. Les gens qu’on nomme nos « représentants » ne le sont plus en grande majorité, surtout aux plus hauts échelons. Les créditeurs et les multinationales dictent la loi, font la pluie et le beau temps. Ils sont le gouvernement de facto. Ils organisent les choses en leur faveur, pour leurs intérêts. Par exemple, ils sont le moteur qui propulse le Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité (PSP), ou plus simplement, l’Union nord-américaine. Une refonte du Canada, des États-Unis et du Mexique en un espace commun commercial favorable au secteur privé et financier, opéré via un nivellement vers le bas des conditions de travail, des salaires, des réglementations et protections des gens et de l’environnement.

Nous payons des impôts et des taxes, mais nous ne sommes plus représentés. Nous avons perdu $40 milliards de notre Caisse de dépôt et de placement et l’État de droit au Québec est en train de basculer vers la loi du plus fort et du crime organisé, mais les « autorités » refusent toute enquête publique! Ils parlent de monter la taxe de vente et votre compte d’électricité pour combler les déficits causés par leurs « erreurs », de dépenser des milliards de dollars pour investir dans la centrale nucléaire de Gentilly-2 et la remettre en marche avec tout ce que cela implique en terme de risque nucléaire et des matières radioactives, mais ne nous consultent jamais et ne font qu’à leur tête.

Le partenariat entre les compagnies et les forces armées/complexe militaro-industriel est l’axe essentiel par lequel l’élite anglo-saxonne pensait organiser leur collaboration pour créer une super-puissance dans le but d’imposer leur contrôle sur le monde et poursuivre l’expansion de l’emprise de l’empire anglo-saxon sur les ressources du monde et ainsi remplacer le colonialisme européen. La guerre contre le terrorisme est le parfait outil puisqu’elle est sans fin et permet de créer sans cesse de nouveaux ennemis qui eux sont là que pour justifier l’expansion de la plus grande économie militarisée que le monde est connu.

Il est un fait qui semble se dégager de plus en plus de l’histoire du régime nazi : ils avaient été appuyés en puissance par les banquiers de Londres et de Wall Street, et le 3e Reich de Hitler fut construit par les corporations des États-Unis et d’Angleterre dans le but de contrer la menace Communiste de l’Union Soviétique (financée et maintenue en place par les mêmes banquiers internationaux). Hitler s’est avéré un homme hors de contrôle et c’est les Soviétiques qui ont dû perdre entre de 20 à 40 millions d’hommes pour le défaire. Suite à la défaite du régime nazi, nous avons appris grâce à des documents américains déclassifiés, que sous le projet « Paperclip », des milliers de têtes nazis, dont des scientifiques, propagandistes, stratèges, hauts-gradés militaires, etc, furent rapatriés aux États-Unis, sous un chapeau nommé la CIA, nouvellement crée à cet effet.

George H.W. Bush est un des grand responsable de cette affaire, avec son père Prescott Bush qui amassa une fortune en aidant et finançant Hitler, blanchissant l’argent nazi et en investissant dans la machine de guerre nazie. Étaient aussi de fervents supporteurs: Henry Ford, IBM, JP Morgan, Rockefeller et la Standard Oil. Il est de plus en plus compris que la famille Bush et les gens qui leur sont reliés constituent la montée d’un 4e Reich aux États-Unis. Les nazis ont perdu une bataille en 1945, mais pas la guerre puisque les vrais architectes, constructeurs et profiteurs de la machine nazie et son idéologie n’ont jamais été publiquement identifiés, exposés et jugés pour leurs crimes.

Les médias sont lourdement concentrés entre les mains de quelques entités seulement. Il se trouve beaucoup d’actionnaires importants et propriétaires qui sont aussi investis et liés à des fabricants d’armement et des financiers de Wall Street. Ils répondent uniquement aux impératifs du marché et de la rentabilité, mais ils ont l’immense pouvoir de façonner notre perception de la réalité. Les médias n’accomplissent pas leur mission de chercher et rapporter la vérité, d’être les gardiens de la liberté et démocratie, de surveiller les gouvernements et les gens au pouvoir.

Nous savons maintenant que des milliards de dollars furent et sont dépensés par des gouvernements tels que celui des États-Unis ainsi que par des corporations pour produire de fausses nouvelles ayant toutes les apparences de nouvelles indépendantes produites par les médias. Il n’y a pas moyen de savoir si elles sont authentiques ou pas, ainsi que de connaître leur source de financement. Elles nous sont présentées dans les journaux ainsi qu’à la télévision comme si elles étaient authentiques, rapportées par de véritables journalistes.

Bien sûr qu’il ne s’agit pas de la totalité des nouvelles qui nous parviennent, ni probablement pas de la majorité, mais il est certain que cela s’est produit des centaines de fois seulement que dans la période avant le début de l’agression de l’Irak en mars 2003. On peut aussi penser à l’affaire des couveuses Koweït en 1991 alors que le gouvernement des États-Unis avaient engagé une firme de relation publique pour créer une fausse histoire de bébés jetés sur le sol froid par les soldats irakiens pour voler les couveuses des hôpitaux du Koweït. Cette campagne de désinformation avait pour but créer une indignation et un soutient chez les Américains et ainsi servir de justification pour attaquer l’Irak pour la première fois en 1991.

On peut penser au 11 septembre 2001, un domaine où les mensonges et fantaisies de la version officielle rapportés joyeusement par les médias sont si épais qu’ils n’arrivent plus à s’emboîter et former un tout compréhensible et logique, défiant les lois de la physique et de la nature.

Nous savons par les documents officiels maintenant déclassifiés aux États-Unis que les attaques de Pearl Harbor et du golfe de Tonkin qui ont mené les Américains à la Deuxième guerre mondiale et dans la guerre du Vietnam respectivement, ont été des évènements basés sur des mensonges: les États-Unis avaient délibérément provoqué les Japonais et savaient qu’ils étaient pour attaquer Pearl Harbor et n’ont rien fait pour les arrêter et prévenir leurs hommes en place; et dans l’autre cas, les Vietnamiens n’ont jamais attaqué la flotte américaine (qui elle se trouvait carrément dans leurs eaux territoriales), il s’agissait en fait d’un coup monté, une fausse attaque simulée par l’armée américaine.

Et ainsi de suite…

Il faut aussi comprendre le passé pour comprendre le présent: ceux qui ne connaissent pas ce que fut le programme Mockingbird de la CIA qui comptait plus de 3000 agents et journalistes sur leur liste de paye, et travaillant à travers tous les médias d’Amérique, auront du mal à comprendre à quel point l’information et la perception de la réalité peuvent être contrôlées et manipulées.

L’objectif étant de mener une guerre informationnelle et psychologique, de contrôler les informations transmises et pour la propagation de propagande. Les événements du 11 septembre 2001 ainsi que la version officielle du gouvernement américain de George Bush n’ont jamais fait l’objet d’enquête sérieuse de la part des médias. Ceci est d’autant plus grave que la guerre contre le terrorisme qui s’en est suivi, découle de ces tristes événements.

Cui bono?

Autour de mille architectes et ingénieurs demandent au Congrès américain une vraie enquête indépendante sur le 9/11, car les faits, la physique et les évidences dans le domaine de la chimie ne correspondent pas avec la version officielle; sans compter que les responsables mêmes de la Commission sur le 9/11 ont publiquement déclaré que leur enquête et analyse sont loin d’avoir révélé la vérité et qu’il y avait beaucoup d’inexactitudes et de mensonges dû à un « cover up » politique, un refus de coopérer de la part des autorités qui étaient responsables ce jour-là.

N’oublions pas ces deux faits plus que cocasses:

– Des enquêtes sur des fraudes fiscales majeures menant vers des poursuites judiciaires importantes concernant des compagnies comme Enron furent détruites lors de l’écroulement du Salomon Brother Building (WTC7), qui lui, ne fut jamais frappé par un avion et n’était la proie que de trois feux mineurs étant sous contrôle.

– Donald Rumsfeld avait annoncé la journée précédente au 11 septembre que le Pentagone avait perdu, écarté des livres de comptabilité, plus de $2.3 trillions ($2 300 000 000 000), un scandale de proportion historique. Le lendemain, un avion venait s’écraser en plein dans les bureaux du Pentagone où les enquêtes à ce sujet se déroulaient, après avoir pris le risque de faire une acrobatie sans pareil pour aller percuter ce côté précis du Pentagone.

Le Nouvel Ordre Mondial est composé principalement de deux clans: les socialistes/Société Fabienne d’Europe et les fascistes/capitalistes d’Amérique. Mais dans cette dernière, il y a une division Zbigniew Brzezinski/CFR/Commission Trilatérale/CIA/NED/Ford Foundation qui lui est en train de devenir spécialiste des révolutions colorées qu’on a pu observer dans différentes régions du monde. Ils se drapent d’une apparente révolution populaire/étudiante. Il semble que les derniers coups sont ceux qui nous ont apporté Barack Obama et le coup manqué contre l’Iran lors des dernières élections.

Il existe une sorte de continuum traversant les décennies et les générations, d’une idéologie interventionniste, colonialiste et de domination qui persiste jusqu’à nos jours. Elle vise l’imposition d’un ordre mondial à travers différentes crises pour faire émerger une solution commune: une gouvernance globale entre les mains de non élus. Que ce soit la crise du réchauffement climatique, la crise financière, la crise alimentaire, la crise A/H1N1, tous les chemins mènent à Rome, on nous dit que nous avons besoin d’une gouvernance mondiale pour nous sauver et sauver la planète.

Cela étant dit, ces autorités et leaders du monde ont l’air tout-puissants – et ils le sont dans une certaine mesure, tant il y a de gens qui acceptent de vivre leur vie à genoux – mais ils sont en fait extrêmement vulnérables, en petit nombre et complètement terrorisés face au peuple. La révolution de la façon dont circule l’information dans nos sociétés qu’a engendré la venue d’Internet et ensuite du mouvement pour la vérité qui y est né, animé par des millions de chercheurs de la vérité partout à travers la planète, est un facteur que l’élite n’a pas su prévoir et bien contrôler. Les menaces auxquels  l’Internet libre et neutre fait face s’intensifieront en nombres et en gravité. Nous serons de plus en plus sollicités, mais ultimement, la vérité et la vie triompheront. Il y a une lutte, une guerre pour contrôler et soumettre l’esprit humain, une guerre de l’information qui fait rage.

Nous sommes en train de développer des mécanismes de protection, tel qu’un « firewall » mental, un instinct pour détecter les mensonges et les manipulations. Les révolutions et les grandes avancées humaines ont toujours été le fait de quelques individus ou petits groupes d’individus. Il y a présentement des millions de personnes connectées ensemble, faisant circuler l’information instantanément et l’enregistrant partout. Nous sommes devenus une immense agence du renseignement civile. En l’espace d’une heure seulement, une information ou des images vidéo peuvent faire le tour du monde et être vues, enregistrées et copiées des millions de fois avant même que les médias n’aient eu le temps de réagir. Le contrôle de l’information est devenu beaucoup plus difficile. Avec le recul historique, cette révolution sera certainement perçue comme étant un évènement clef de la libération du savoir et de l’information, et ultimement, de la sagesse humaine qui sera notre seul salut, la seule solution pour éviter que l’humanité s’autodétruise.

Il ne faut pas tomber hypnotisé et paralysé par les évènements du passé et les horreurs de présent, il faut les interpréter comme étant des symptômes d’un mal de société, d’une maladie de civilisation, qui a pour origine le cœur des hommes et femmes, l’individu qui est psychologiquement malade de par ses valeurs fausses découlant d’une grave incompréhension du sens profond et essentiel de la vie, ou simplement de son oubli. Mais les défauts et les fausses motivations ne sont que des qualités et saines motivations perverties. Il est impératif que nous retrouvions une vision du futur, que nous ayons un projet de société réel pour et par le peuple.

« La lutte de l’homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l’oubli. » – Milan Kundera

« Celui qui ignore son passé est condamné à le revivre. » – Marc Bloch

François Marginean

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Neigeux Noël et hommage au verglas !

À Noël on se souhaite la paix… Mais est-ce que vous êtes fiers de nous ? Vous lisez les journaux ?  On parle de hockey, de la vie privée des vedettes du sport et du cinéma, de crimes crapuleux qu’on ne fait rien pour empêcher, de trafics qu’on fait tout pour encourager, de pseudo problèmes économiques qu’on pourrait régler d’un trait de plume mais qu’on laisse pourrir, comme le chômage, l’éducation, la corruption

On laisse pourrir, parce que l’essence d’une politique de temps de paix, c’est de ne pas faire de vagues. Rester tranquille en espérant que la situation demeurera supportable le temps de vivre une carrière de politicien sans envergure. En temps de guerre, c’est autre chose….

En temps de guerre, il y a de vrais problèmes à régler et on prend des décisions. En temps de guerre, on sait que c’est le travail qui produit, qui enrichit et qui fait gagner les guerres… et tout le monde travaille. En temps de guerre, on sait que l’argent est un papier commode pour reconnaître le travail effectué et faciliter les échanges… et on en imprime selon les besoins. En temps de guerre, on sait que c’est la solidarité qui fait gagner les guerres. Pendant la guerre, on reprend contact avec la réalité.

Je dis “la guerre”, mais il faut comprendre “crise”, “urgence”, “catastrophe”. Au Québec, il y a douze ans, nous avons fait la guerre.  L’ennemi, c’était la neige, le froid….la Crise du Verglas. Nous avons gagné cette guerre, parce que nous nous battions contre de vrais ennemis. Le froid est une réalité; un fil brisé est un vrai problème pour lequel il y a une vraie solution – le réparer – et avec lequel on ne peut pas tricher: le courant passe ou ne passe pas.

Si nous avions réagi à cette crise comme nos gouvernants réagissent à nos problèmes de “temps de paix” – chômage, éducation, justice, santé, etc. – c’est le froid et le verglas qui auraient gagné. Si nous avions procédé par commissions d’enquête, griefs, injonctions, si nous avions lancé un “vaste débat public”, si nous avions pensé d’abord aux coupures budgétaires, aux privilèges syndicaux et au profit des investisseurs, nous serions morts de froid. Dieu merci, on a repris contact avec la réalité et on a fait ce qu’il fallait. J’ai été fier de nous. Le temps d’une guerre.

Mais après? Après le verglas, on est revenu au spectacle navrant des politiciens de “temps de paix”? Ceux qui se gargarisent de mots et préfèrent se battre contres des fantômes, pour pouvoir dire de temps en temps qu’ils ont gagné quand ils choisissent de changer de moulin a vent.  Ceux à qui il faut 30 ans pour digérer une mise à jour de l’éducation… dans un monde où une technique qui a cinq ans est désuète.  Ceux qui trouvent “naturel” un taux de chômage de 9%, sans vouloir voir qu’il cache une réalité de 22 % de sans-travail.  Des politiciens qui ne voient rien de scandaleux à ce qu’il y ait des scandales

Pourquoi les gouvernements qui peuvent réagir avec célérité à une crise naturelle imprévue ne peuvent-ils pas réagir avec la même promptitude pour résoudre les problèmes cruciaux permanents – et bien connus – de notre société? Il n’y a, hélas, qu’une seule réponse à cette question: nos gouvernants NE VEULENT PAS régler les problèmes de notre société.

Ils feignent de lutter contre le chômage, mais, en réalité, ça arrange bien les marchés financiers que près d’un travailleur sur quatre ne travaille pas; ça diminue la pression à la hausse sur les salaires, et il faut bien que les ouvriers cèdent la place aux machines, si on veut des investissements rentables et une production concurrentielle. Ils feignent de lutter contre le crime organisé, mais ça fait bien l’affaire du pouvoir en place que les marginaux et délinquants les plus doués trouvent plus attrayant de régler leur problème individuel en s’enrichissnt dans le crime que de devenir les leaders d’une révolte collective dont ils seraient les Guevara et les Mao potentiels. Et il y a des retombées…

Nos gouvernements feignent de vouloir réduire la dette publique, mais tout le monde sait bien que le volume de la dette dépend fondamentalement d’une série de décisions quasi-quotidiennes de recourir à de nouveaux emprunts portant intérêt – plutôt qu’à la prese à billets, gratuite – pour financer les investissements de l’État. Des décisions dont chacune transporte un peu plus vers les riches l’argent qu’on ira chercher chez les moins fortunés de notre société.

Et le reste de l’action de l’État est à l’avenant. Des feintes, des escarmouches, pour soutenir l’image d’une volonté – qui en fait n’existe pas – de changer la situation actuelle, de créer une société plus équitable. Tous nos gouvernants constituent, quel que soit le parti dont ils se réclament – un bloc monolithique opposé au changement. Nos gouvernants sont en paix, bien intégrés dans les rangs de ceux à qui la situation actuelle profite. Rien ne presse. Il n’y a pas de catastrophe…

Quand la guerre est finie, on dit des niaiseries. On dit que nous sommes les meilleurs parce que Laliberté va dans l’espace, parce que Céline a une jolie voix et un bon manager… On dit qu’il est plus important d’équilibrer le budget que d’avoir une population en santé. On fait comme s’il n’y avait pas d’autres solutions que de donner plus à ceux qui sont déjà pleins aux as et de laisser sur le bord de la route ceux qu’on ne prend pas le temps d’éduquer, de former, de mettre au travail. La solidarité? C’est pour les jours de tempêtes, pour les jours de guerre contre le froid et le verglas.

Il faudrait insuffler à ceux qui nous dirigent la volonté ferme de traiter avec le sérieux qu’ils méritent les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Il faudrait qu’ils comprennent que la crise actuelle justifie qu’on lui fasse la guerre.  Où sont les « chefs » avec des méninges et des couilles ?  Peut-être que s’il neigeait beaucoup, et qu’on avait un peu de verglas…

Pierre JC Allard

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SIDA de civilisation : la société (4 / 8)

Yan Barcelo, 19 décembre 2009

 Encore une fois, je ne peux consacrer beaucoup de temps à ma chronique. Je vais donc livrer l’essentiel de mon analyse des jeux vidéos violents en points-résumés.

  • Il est très difficile pour un être humain de tuer.
  • Dans l’armée américaine, durant la 2e guerre mondiale, selon le témoignage de Dave Grossman, lieutenant-colonel de l’armée américaine, une étude a révélé que seulement 15 à 20% des soldats se résolvaient à tirer sur un soldat ennemi exposé. Voilà beaucoup de balles perdues. L’Armée américaine a entrepris de corriger ce problème. À la guerre de Corée, 55% des soldats tiraient pour tuer, à la guerre du Vietnam, 90%.
  • Comment l’armée est-elle parvenue à des résultats aussi convaincants? Par une savante combinaison de désensibilisation et de conditionnement. Une partie importante de cet entraînement a été occupée par des simulateurs de tir où un soldat apprenait à tirer sur une cible sans penser, par pur réflexe conditionné. Ça, c’était la partie conditionnement opérant. Mais il y a aussi la partie de conditionnement classique : associer le fait de tuer avec une récompense agréable. Par exemple, faire suivre une séance de simulation avec une beuverie ou un plantureux repas.
  • À un moment, les simulateurs de l’armée qui occupaient des terrains de tirs entiers, ont été transférés sur ordinateur. Mais comparé à certains jeux vidéos qui ont gagné en popularité, l’armée s’est rendue compte que ses simulateurs manquaient de force et d’efficacité. Qu’est-ce que l’armée a fait? Elle a acheté des milliers de « jeux » comme Doom et Quake, et remplacé les petits fusils de plastique qui accompagnaient ces jeux avec des fusils mitrailleurs M16. Les simulateurs de meurtre de masse de l’industrie du « divertissement » étaient meilleurs que ceux de l’armée! Les mêmes jeux qui servent à « divertir » les jeunes servent à enseigner aux militaires à tuer.
  • Mais ces premiers jeux comme Quake n’étaient que la première salve de l’industrie. Dans ces jeux, on ne faisait qu’enseigner au jeune comment tirer et tuer. Une nouvelle génération de jeux comme Grand Theft Auto Race, Urban Empires, Postal et tant d’autres, est en train de donner aux jeunes le goût de tuer et de vivre une vie marginale dans le crime organisé. Et chaque crime que le jeune commet lui donne des points et le fait monter dans la hiérarchie des gangs et de la mafia!
  • Les études se multiplient pour montrer que les jeux vidéos violents ont des effets très néfastes sur leurs adeptes. Par exemple, Akio Mori, professeur de neurologie à l’Université Nihon, identifiait en 2002 le syndrome du « cerveau jeu-vidéo », une suppression permanente de certaines fonctions cervicales. Ses sujets, des gens entre 6 et 29 ans, montraient tous une baisse des ondes beta associées avec l’émotion, la capacité de planifier et le contrôle de soi. Ceux qui jouaient entre 2 et 7 heures par jour ne montraient presque plus aucune activité à ce niveau.
  • Une autre étude menée par le National Institute of Media and the Family a suivi 500 étudiants du secondaire. Chez tous les sujets qu’on a soumis à un régime de vidéos violents pendant un semestre complet, même chez ceux qui ne montraient aucun profil violent au départ on a enregistré une hausse marquée de comportements violents et agressifs. Chez les jeunes qui avaient déjà un profil violent, celui-ci avait atteint un niveau alarmant.

 Toutes ces observations parlent d’elles-mêmes, je crois. Je n’y ajouterai que quelques notes.

 On connaît aujourd’hui la force et la valeur des simulateurs informatiques dans l’apprentissage. Ils l’intensifient et l’élargissent considérablement. N’est-il pas incroyable qu’on se serve si peu de la force de ces technologies pour enseigner aux jeunes la géographie, la physique, la musique et tant d’autres disciplines nobles. Et n’est-il pas encore plus incroyable qu’on laisse toute une industrie prospérer qui s’empare de ces technologies pour enseigner aux jeunes à mépriser leur prochain, à rire devant sa douleur et à l’abattre « en jouant »?

 L’incitation à la violence de ces jeux est déjà suffisamment repoussante. Mais ces jeux présentent une autre tare impardonnable : la fascination qu’ils inculquent pour tout ce qui est laid, grimaçant et repoussant. Platon, un des fondateurs de toute la pédagogie en Occident, jugeait que l’enseignement d’un jeune devait passer par une découverte de la beauté, de la vérité et du bien. Où en sommes-nous aujourd’hui avec des produits aussi répréhensibles?

 Il n’y a qu’un seul geste sensé à poser devant un tel phénomène : l’interdiction pure et simple de vente et de distribution de ces jeux à tout mineur avec imposition de lourdes amendes pour quiconque enfreint la règle. On fait des pieds et des mains pour interdire, ou tout au moins contrôler, la vente d’armes à feu au Canada. Si on veut être le moindrement conséquent, on devrait d’abord et avant tout interdire les simulateurs qui s’acharnent à donner à nos jeunes le goût de tuer et d’aller s’acheter des armes.

 Je termine en soumettant ce petit fait divers sur lequel méditer. Montréal est la seule ville au monde à se distinguer par le fait qu’elle a abrité deux assassinats de masse, à Polytechnique et au Collège Dawson…

 La chose peut sembler tristement ironique après tout ce que je viens de décrire, mais je vous souhaite néanmoins un Joyeux Noël et une Bonne Année de paix, de santé et de prospérité. En espérant qu’on ne retrouvera pas de jeux vidéos violents dans les bas de Noël.

 Avis à mes quelques lecteurs : je ne serai de retour qu’au début février.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo