Archives quotidiennes : 24 janvier 2010

De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (22)

Avec Roland Carnaby, la CIA avait déjà un bel exemple : ancien membre de l’organisation ayant fondé sa société de sécurité et travaillant très certainement pour l’agence, il était en effet fort représentatif, mais d’une génération antérieure déjà. Car son prétendu successeur autoproclamé est un phénomène encore plus étrange, évoluant aussi bien dans le eaux troubles du show-biz le plus graveleux qu’au sein d’un mercenariat qui a phagocyté les deux conflits en cours. L’homme est une caricature d’agent secret, un fake vivant, vivant dans un monde grandguignolesque, à l’image même de ce qu’est devenue une CIA depuis longtemps incontrôlable. En fait, la privatisation des conflits à laquelle on assiste depuis une bonne dizaine d’années maintenant, l’externalisation des services de la CIA confiée à des agences sans aucun contrôle et « non officielles » fabrique des personnages fantasques et irresponsables qui ajoutent encore un peu plus à la confusion ambiante dans les pays où ils sévissent. Notre homme du jour est de ceux-là. Bienvenu au pays de la folie guerrière et de la prétention tous azimuts.

Car notre deuxième larron de l’épopée Carnaby est bien pire encore que le premier. Autant Roland Carnaby était discret et effacé, autant son successeur au sein de son entreprise est exubérant et extraverti. Car il n’a rien de l’espion type : il joue plutôt dans la catégorie mercenaire, dont il a le look et cette manie incompressible de se prendre en photos les armes à la main ou au volant d’une grosse voiture (en l’occurrence la Lamborghini de son collègue Carnaby, aujourd’hui décédé). La sécurité, aux Etats-Unis, ou les trafics divers du port de Houston, ça rapporte gros semble-t-il. En fait de mercenaire, Alan Premel, puisque c’est son nom, est sans nul doute un NOC, à savoir un « non official cover » un agent de la CIA sans liens véritables avec le gouvernement : une nouvelle espèce apparue il y a une vingtaine d’années (certains disent dès 1947 !), qui permet de se laver plus facilement les mains en cas de problèmes, mais qui coûte infiniment plus cher, l’homme devant assurer seul les risques qu’il prend. En cas de pépin, la CIA ne lui assure aucune garantie (*1) Etre NOC, c’est un peu gagner plus, pour vivre moins, en quelque sorte.

L’histoire des NOCs a été révélée en 1995 dans plusieurs magazines dont s’était fait l’écho ici l’excellent Mother Jones. Un système qui a gangrené tout le pays depuis. Au départ, des contractants, chargés de la surveillance économique et de l’espionnage industriel… qui ont vite débouché sur la surveillance politique de tous les firmes américaines travaillant à l’étranger notamment (*2). Selon l’article, de la plus grosse à la plus petite entreprise tout le monde a été touché et toutes ont accepté de collaborer en engageant des NOCs (*3) Le ver était dans le fruit depuis longtemps donc. La CIA new style a tout envahi : les métastases de ce cancer véritable ont été nombreuses, car dès le départ on a recruté… n’importe qui. Et ce n’importe qui, sans contrôle véritable, a eu tendance, on l’imagine à faire… n’importe quoi.

C’est bien ce qu’on appelle ici de « l’Intelligence Economique » que certains triviaux, dont je suis, nomment barbouzes. Des « barbouzes civiles » ou des « barbouzes new-style » si vous préférez, qui ont donc tout intérêt à jouer le jeu de l’hypermédiatisation actuelle plutôt que de se la jouer Panthère Rose, chapeau mou et gabardine, voire plus classe façon smoking de James Bond. Eux, c’est « grosse bagnole-gros seins » comme on peut définir le beauf parfait, catégorie dont ils font obligatoirement partie. La voiture jackysée ou customisée, une assistance régulière aux soirées VIPs, et à portée toujours un pistolet ou un fusil, choisi dans la catégorie ’ »le plus imposant possible ». On est bien loin des élégants pistolets Beretta de James Bond (*4)

Une nouvelle façon, en fait, de se fondre dans la masse d’un société devenue voyeuriste : se montrer le plus possible ! Plus on les voit, moins on pense qu’ils puissent être des espions. Exactement le cas d’Alan Premel, acoquiné avec une actrice de porno ou courant les première d’Hollywood, sans oublier les indispensables œuvres caritatives à laquelle il participe obligatoirement. Le tout fait avec une désinvolture et un mauvais goût renversant, qui en fait le prototype même de l’espion de son époque. A savoir avant tout un profiteur de situations, prêt à succomber à tous les attraits (*5). On avait écrit cela il y a quatorze ans maintenant, or depuis rien n’a changé, bien au contraire : Donald Rumsfeld, en décidant de privatiser la guerre, en offrant à des groupes tels que Blackwater ou Dyncorp le boulevard qu’il leur a ouvert, a donné l’idée à ces fameux NOCs de devenir ce qu’ils sont aujourd »hui : des gens imbus d’eux mêmes, se croyant tout permis grâce à la bénédiction d’un état, et ayant un comportement où plus aucun critère éthique ne prédomine. C’est l’argent qui les motive, c’est l’argent qui les meut, la notion d’une quelconque action patriotique ne les effleure même pas. Bienvenue chez les monstres-espions. De véritables robots. Des « transformers« , à leur façon, en quelque sorte. Le robot n’a pas d’état d’âme, dit-on : eux non plus, visiblement.

La carrière d’Alan Premel débute au sein même de la CIA, mais elle sera courte : il y restera quatre ans seulement, le temps de se forger des contacts pour une carrière future. Indubitablement narcissique, l’homme n’est pas fait pour la carrière d’espion traditionnel à la Carnaby. Si bien qu’aujourd’hui on a beaucoup de mal à comprendre les liens qu’il pouvait avoir avec son prédécesseur : il vit à l’opposé, à tâter de tout et d’être présent dans tous les médias, ou de se vanter avant tout. Et depuis la mort de Carnaby, d’envahir le net avec des mensonges éhontés et des tentatives répétées de mettre à jour Wikipedia sur tout ce qui touche à la CIA, et à s’attribuer les paroles des autres. Si bien que certains crient à la fabrication complète du personnage, une sorte de repoussoir destiné à protéger l’image de son supposé mentor Roland Carnaby ou à masquer d’autres choses ou d’autres individus encore. C’est possible. De savoir si Premel est un faussaire ou pas n’est pas le problème, le problème est de savoir pourquoi il est devenu aussi envahissant après la mort de Carnaby : a-t-il été chargé de brouiller les pistes ? Le fait-il par pure mégalomanie ? Les deux certainement !

En réalité, le rapport de 1995 sur la CIA explique parfaitement la situation actuelle : les NOCs ne sont pas fiables, ont été gérés n’importe comment, car tout le monde sauf eux en tirait profit (*6). Carnaby, avec Premel, n’avait rien fait d’autre, très certainement : leur association était de circonstance. Plus Premel se mettait au premier plan, moins on voyait Carnaby…

Pendant qu’il est encore membre de la CIA, sa vie dissolue le rattrape : il entretient une relation avec une actrice de porno qui n’a rien trouvé de mieux que d’emprunter le nom d’une camarade de classe comme pseudo. Un procès médiatique s’annonce à l’horizon. Mauvais pour l’image de marque. Au pays des blondes, on ne se refait pas : on fait comprendre à Premel que ça craint pour sa carrière. Au lieu d’obtempérer, ce dernier intente un procès à la CIA pour diffamation… et le gagne. Décrochant paraît-il 41 millions de dollars. Enfin, c’est ce qu’il prétend : on parle de 17 seulement versés. N’empêche, il peut quitter la CIA fortune faite et rejoindre en 2002 la firme privée de… Carnaby. La firme est en effet florissante, employant en 2007 plus de 248 consultants pour réaliser un chiffre d’affaires de 297 millions de dollars ! Les frasques de l’Irak et le besoin de services de sécurité privé l’ont rendu riche, très riche. L’année suivante, malgré des revenus moindres, la firme acquiert une société de jets privés pour 80,4 millions de dollars. Parmi les revenus de la société, une grande partie provient en effet d’activités en rapport avec l’aviation. Une activité fort particulière, qui lie directement l’entreprise au pouvoir Bushien.

En 2002, une photo de l’intérieur d’un C-130 échappe aux observateurs. Une photo de détenu en t-shirt et pantalon, les jambes entravées et maintenu par des sangles au milieu de la soute. A côté de lui, un homme en treillis de soldat, un casque sur les oreilles : c’est bien notre homme. L’avion est parti de Macédoine et vole vers le Maroc. Direction une de ces prisons secrètes où on va le torturer, les fameuses échappatoires de Guantanamo découvertes tardivement grâce aux « spotteurs » des bords d’aéroports qui vont noter consciencieusement les vols, et établir donc des trajets réguliers. Le pouvoir de W.Bush est hors-la-loi, ce faisant, il le sait, et il est donc obligé de faire appel à une société hors-normes, une société privée grassement payée. Premel n’est déjà plus dans la CIA, il agit donc au nom de l’entreprise de Carnaby, qui fait donc dans les vols secrets des détenus attrapés ci et là dans le monde. Le 15 décembre 2003, Premel et Carnaby sont vus ensemble à Malte, descendant d’un jet immatriculé N418MN, un Learjet connu et répertorié en partance pour l’Egypte, l’un des pays acceptant les prisonniers déplacés. L’appareil fait partie de la société qui est de notoriété publique un écran pour la CIA, Aerometro, dont nous avons décrit le rôle ici, et qui est basée à … Houston. L’appareil sera vu à plusieurs reprises au Danemark. Prermel, comme Carnaby, participe donc activement aux fameux « renditions flights ». Et la preuve en est, c’est que le Congrès va les convoquer tous deux pour venir en témoigner, en 2008 (*7) Ce qu’il y a d’intéressant à noter, c’est que les deux viennent témoigner en qualité de membres…. de la CIA. Un ancien membre, qui l’est encore pour beaucoup, et un NOC, qu’il a recruté. Impayable !

Car en 2005, en effet, il ne chômait pas notre fuyard recruteur de NOC : on retrouve Carnaby à Los Angeles pour dépêtrer le cas d’un Jordanien, Hussam Ahmad Khalil arrêté par les douanes pour une sombre histoire de pétrole frelaté importé. La Joint Counter Terrorism Task Force appelé à d’autres soupçons, mais aucun ne parle arabe chez eux. Carnaby, dépêché, va très vite le localiser comme membre actif du Hamas, fournissant au groupe terroriste 40 000 dollars chaque mois. Même chose en janvier à New-York pour le cas d’un dénommé Charles Vicente Alava, en réalité Murtada Ali Barakat, membre du groupe d’Hussain Baydoune, un libanais que Carnaby souhaite arrêter également. L’homme est suspecté d’appartenir à un groupe de vendeurs d’armes, dans lequel figure Fadi Hussein Nasser, un libanais, Fazal U. Khan, un pakistanais, et Hussam Ahmad Khali, qui est jordanien donc, bref, un joli coup de filet en perspective. La filière Jordanie-Liban comme source d’approvisionnement du Hamas et du Hezbollah est connue, et là Carnaby hérite semble-t-il d’un très beau dossier sur la question. Voilà un groupe de plus qui avait de quoi lui en vouloir… la liste des prétendants à l’assassinat s’allonge.

En 2005 toujours, en février, Carnaby est cette fois au Pakistan, sur la trace d’Ayman al-Zawahri, le second d’Oussama Ben Laden, l’homme qui fait les communiqués d’Al Quaida depuis 2003 à la place d’un Ben Laden devenu depuis invisible. Son supérieur, Peter Goss, vient de lui confirmer qu’Ayman al-Zawahri est à Bajaur, cerné par la Task Force 12, les Navy Seals et autres Army Rangers. Une info distillée par l’ISI selon le Pentagone. Tout est prêt pour aller le cueillir à bord d’un C-130 où il finira à même la carlingue, attaché au milieu de la soute. Au dernier moment, un ordre de Donald Rumsfeld annule toute l’opération (*8). Pourquoi, nul ne le sait encore aujourd’hui. A peine un an après, Carnaby se voit offrir le passeport pour tuer présidentiel pourtant (*9). Carnaby fait bien partie du gotha de la CIA. Le voilà devenu James Bond, avec un permis de tuer sur le territoire : pourquoi donc se faire aussi bêtement abattre à Houston ? Par les amis des vendeurs d’armes du Hezbollah ou du Hamas ? Par le Mossad ? Ou par ces anciens employeurs, comme c’est arrivé nous l’avons vu à un bon nombre d’agents de la CIA ? Si les policiers de Houston, réputés extrêmement violents, ont commis une belle bavure, qui a tout fait pour qu’elle se produise en leur transmettant de fausses infos à son propos ? Qui l’a présenté comme un criminel fuyant la police ? Qui a armé leur bras, qui n’a pas la réputation d’être tendre ? Qu’est donc cette police de Houston ? Quel est son degré de corruption ? Pourquoi autant d’incidents graves chez elle ? Qu’est-ce donc, sinon un assassinat pur et simple ? Qui avait intérêt à le supprimer ? Les israéliens, le Hezbollah dont il avait démantelé des réseaux ou ses anciens amis qui l’avaient chargé de « voyages d’affaires » très spéciaux ?

A noter en effet que le fameux Learjet avait été photographié à Fort Worth, endroit où se situait autrefois l’Ed Boardman Aviation School, là où Essam al-Ridi, le pilote personnel d’Oussama Ben Laden avait positionné son biréacteur Sabreliner dans les années 90 (*10) . Mieux encore : au Fort Worth Meacham International Airport il n’y avait pas moins de trois écoles d’aviation tenues par des arabes (*11). Des syriens ou des libanais… voilà qui renforce l’idée d’une bien plus grande participation de Carnaby à l’élaboration du scénario complexe du 11 septembre. Fort Worth mais aussi San Antonio (*12) ; L’avion particulier de l’équipe Carnaby avait été aussi photographié le 19 juin dernier aux côtés d’un Cessna Citation XL Excel N625QS, faisant le trajet régulier Naples (Floride) vers Van Nuys, Californie, un aéroport fort particulier, visité intensivement par des agents fédéraux , et ou Raytheon effectue des tests bien mystérieux sur les radars et le guidage d’avion à distance, avec en particulier de vieux Skywarriors ressemblant de loin à des biréacteurs commerciaux. Or ce genre d’appareil a été cité comme ayant pu avoir eu un rôle dans l’attentat du Pentagone. Une théorie difficile à suivre, cependant.

Van Nuys en fait présente un lien beaucoup plus intéressant en rapport avec le WTC : une entreprise fort particulière y était installée : Genesis Intermedia, installée à St George, fondée par deux financiers, Ramy El-Batrawi et le saoudien Adnan Khashoggi, dont le nom était déjà apparu en 1980 dans l’affaire des Contras iraniens, où avait été cité l’iranien marchand d’armes Manucher Ghorbanifar (un iranien dont on vous a déjà parlé), et où le père de W.Bush avait joué une rôle très actif…. car pour beaucoup également, Khashoggi est bien l’un des financiers de Ben Laden. Khashoggi a aussi été pendant longtemps le VRP de Raytheon dans les pays arabes. La sœur de Khashoggi est elle aussi bien connue : ce n’est autre que l’épouse de Mohamed Al-Fayed, oui, le père de Dodi… l’homme est plus que lié au groupe Carlyle, où sévit on le sait Dick Cheney, et a eu des relations plutôt houleuses avec Richard Perle, l’un des faucons à l’origine des théories sur le New World Order… et notamment sur l’invasion de l’Irak en 2003. Les liens entre le père de W. Bush est les saoudiens remontent à longtemps, à l’époque du Shah d’Iran (*13) .

Le dénommé Sheik Kamal Adham n’était autre que l’ancien responsable des services secrets saoudiens (de 1963 à 1979), le beau-frère du roi Faycal, avec lequel Khasshogi a fondé Oryx en 1975. Or c’est Oryx qui était derrière les fonds ayant permis la création de Huffman Aviation, la compagnie de Wallace Hilliard, celle qui a entraîné Atta. Le monde est bien petit à ce stade. Une compagnie étroitement liée à la CIA comme on a pu le voir (*14) . Selon un reporter, Atta participait au trafic de drogue de la région de Miami, un trafic intense comme on a pu le voir, couvert par la CIA (*15). On comprend de mieux en mieux la présence de tout le beau monde décrit à l’enterrement de Roland Carnaby : le père de W.Bush, via Dick Cheney, n’a jamais cessé de garder le pouvoir en réalité. Son fils perturbé devenu président n’a fait que continuer à servir ses intérêts financiers. Logique de trouver son bureau au port de Houston à quelques étages de l’un de ses meilleurs hommes de main au Proche-Orient.

(1) « because NOCs do not have the diplomatic immunity that protects CIA officers operating under embassy cover, if they are exposed they are subject to arrest and imprisonment—and they can be executed as spies. »

(2) « One hundred and ten CIA officers currently serve as NOCs, according to a recent CIA retiree. Some of the most familiar firms in America’s corporate hierarchy, CIA sources report, have sponsored NOCs overseas : RJR Nabisco, Prentice-Hall, Ford Motor Co., Procter & Gamble, General Electric, IBM, Bank of America, Chase Manhattan Bank, Pan Am, Rockwell International, Campbell Soup, and Sears Roebuck. »

(3) « In some cases, flamboyant conservative businessmen like Ross Perot and the late Malcolm Forbes have actively cooperated with the CIA in stationing officers worldwide. In other cases, obscure U.S. companies doing business abroad—such as a tiny Texas firm that deals in spare tractor parts in Latin America, cited by a former CIA officer—have taken part in the NOC program. Shipping lines, mineral and oil exploration firms, and construction companies with international operations, like the Bechtel Corp., often house NOCs ».

(4) « Unlike most CIA officers, who are stationed abroad disguised as State Department employees, military officials, or other U.S. government personnel attached to an American embassy, NOCs operate without any apparent links to the U.S. government. They are able to approach people who would not otherwise come into contact with a U.S. embassy official. The CIA’s operations within terrorist, drug trafficking, and arms dealer networks often involve NOCs, who can move more easily in such circles without raising suspicion. »

(5) « Interviews with former CIA officers who have served overseas and with midlevel and senior retired CIA officials reveal that the NOC program is beset with bungling, corruption, and poor tradecraft. The program is so badly run that NOCs are resigning from the CIA in droves, many after serious mistakes by the CIA that could have resulted in their exposure, arrest, or worse ».

(6) « When errors involving the CIA program do come to light, CIA headquarters invariably corrects the problem in a way that favors the inside officers, not the NOCs. A CIA officer says, « Just like the way the Catholic Church protects priests accused of sexual abuse or wrongdoing, headquarters will always cover up for the division chief, the chief of station, or the deputy chief of station—and they will discipline the NOC.In South America, for example, large sums of cash destined for a NOC were siphoned off by the CIA’s station chief, who escaped without reprimand. »

(7) « …after facing congressional testimony before a closed session of congress Alan Premel along with Carnaby is tied in and linked to rendition activities. This sparks inquiries in Congress on ’Secret Law’ and the Congressional re-writing of the laws on ’Rendition’, ’Extraordinary Rendition’. Carnaby and Premel were first hand CIA witnesses to the controversial kidnapping and torture programs. Premel is later coined a rendition supervisor in 2002. Details on the closed sessions are protected by the ’Rules of Secrecy’ which protect and are sworn by all individuals present in congressional hearings that are not public »..

(8) « Porter Goss, the CIA director at the time, urged the military to carry out the mission, and some in the CIA even wanted to execute it without informing Ryan Crocker, then the American ambassador to Pakistan. Rumsfeld ultimately refused to authorize the mission. »

(9) « Roland Carnaby receives the ’al Qaeda Network Exord’. A Presidential Order directed by President Bush, which is a special directive given to capture and round up terrorists, giving CIA special powers. It is similar to a ’Presidential Finding with Lethal Action’ which is by definition of law, the only way the US government can carry out assassination. It is illegal by law but through a Presidential Finding with Lethal Action and special exords, such tasks are possible for CIA. »

(10) « Al-Ridi – an Egyptian, like hijacking ringleader Mohamed Atta – testified that in 1993 he bought a used Saber-40 aircraft for $210,000 for bin Laden. He said bin Laden wanted it to transport Stinger missiles, so he flew it from Fort Worth to bin Laden, who at the time was based in Khartoum, Sudan. »

(11) « Meacham’s three other Arab-owned schools are : Gold Star Aviation (owned and run by Wael Alborghie), MK Conquest International (Eric Kudimi) and Skywings Flight Training (Walid Yammine). Elguezabal says the men are from Syria and Lebanon ».

(12) « What’s more, Abdul Hakim Murad, who was convicted several years ago of a plot to crash a suicide plane into CIA headquarters, trained at Alpha Tango Flying Services in San Antonio, Texas. The flight school is owned by Hamid Afzal. »

(13) « It was but two years earlier (en 1976) that the son of Prescott Bush, a well-heeled CIA director, struck up an alliance with Saudi Arabia and Iran under the Shah. George H.W. Bush’s left-hand man at Langley was Kamal Adham. After leaving the CIA in January, 1977, Bush was appointed to the executive committee chair of First International Bancshares (FIB), the largest bank in the District of Columbia. (In the 1980s, the Shiek and Abdul Khalil ((Adham’s successor as Saudi intelligence director)), then officers of BCCI, were implicated in a hostile bid for FIB, by this time transmorgrified into a dummy front for its scandal-infested parent, BCCI.) »

(14) « At Huffman, too, the CIA was a silent partner. Sander Hickes, a reporter for the Long Island Press, found that Hilliard « did business with Myron Du Bain, who worked alongside late ex-CIA director John McCone on the boards of several banks. Du Bain was chairman of the Fireman’s Fund Insurance Company in 1981 when the company announced plans to acquire Employers Health, an insurance company cofounded by Hilliard. »

(15) « In July, Daniel Hopsicker, after a two-year investigation into Huffman Aviation, offered from his MadCowMorningNews web soapbox the suggestion that Mohammed Atta had been engaged « in a lucrative drug trafficking operation which linked Osama bin Laden’s thugs and drug lieutenants to their equally-thuggish American counterparts. This places the two terrorists at the same airport where DEA agents brandishing submachine guns seized a Lear jet belonging to the owner of the flight school [Hilliard] where Atta and Al-shehhi were taking lessons … at that very moment. »

PS : Quatre vidéos (de simples animations de photos) mises en ligne en mai dernier résument le cas Carnaby/Premel, visibles ici :

http://www.youtube.com/user/MrJeffi…

http://www.youtube.com/user/MrJeffi…

http://www.youtube.com/user/MrJeffi…

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Classé dans Six de l'Hexagone, Stéphane Bouleaux

Haïti, coeur et tête

Yan Barcelo, 23 janvier 2010

 Ce vendredi 22 janvier 2010, les réseaux de télévision nous servaient une autre de ces grand-messes où officiaient les nouveaux prêtres de la société contemporaine : les artistes. Cette manifestation démesurée de sentimentalisme me fait craindre pour Haïti des lendemains qui ne chanteront pas autant.

Tout d’abord, il est réconfortant de constater que les Québécois ont encore le cœur à la bonne place et peuvent être si émus par les épreuves de tout un peuple, et se porter si vaillamment à leur secours. Il est essentiel et nécessaire d’aider et de soutenir les Haïtiens dans ce passage si désespérant.

Mais cette surcharge de sentimentalisme organisée à très-très grande échelle avec le concours de tous ces chanteurs dont les attitudes sont convenues d’avance et qui y voient une occasion de plus de faire avancer leur carrière, ça me laisse interloqué.

Petite anecdote, au passage. Je connais les propriétaires d’un petit café-théâtre à Saint-Sauveur, Le Café de la Gare, qui avaient vendu presque tous les billets pour un spectacle d’une chanteuse bien connue. Mais cinq jours avant de donner sa prestation, la chanteuse a annulé son spectacle pour participer à la grand-messe des réseaux télévisuels, sans offrir le moindre dédommagement au Café. Se montrer à cette grand’messe était évidemment plus payant pour sa carrière. Cette « bonne cause » qu’elle épousait tout à coup, elle la faisait en fait payer par les deux propriétaires du café-théâtre.

Mais je reviens à mon propos. Aider Haïti dans ce moment affligeant est absolument nécessaire. Toutefois, j’appréhende tout ce qui pourra s’ensuivre, tout particulièrement les grands projets de reconstruction dont on parle à gauche et à droite, comme un grand « Plan Marshall 2 » pour remettre Haïti sur les rails.

Je crains qu’on se serve de toute cette bonne volonté, abondamment exploitée sur les réseaux télévisuels par la porte de devant, pour que, par la porte arrière, nombre de sociétés et d’entreprises (Fonds monétaire international, Banque mondiale, ONU, ACDI, SNC-Lavalin, Bechtel, Halliburton et quantité d’autres) capitalisent sur ces bons sentiments et « reconstruisent » Haïti d’une façon qui ne conviendra nullement aux Haïtiens.

Quand on sait comment fonctionne souvent l’aide internationale, toute la situation actuelle, comme on la dépeint, prépare les plus jolis dérapages à venir. On va prendre en main les Haïtiens et mettre en branle une foule de jolis projets de « reconstruction » qui, sous le couvert de servir Haïti, vont servir en premier lieu à garnir les coffres d’une foule d’entreprises privées, financières, industrielles et autres.

Il faudra être très attentif de mettre à disposition d’Haïti une aide très respectueuse, mais exigeante, qui veillera à ce que les initiatives viennent de la population elle-même. Et si des initiatives fortes et sensées n’émergent pas, laissons faire. Autrement, nous allons simplement gâter les choses. Trop souvent, ce qui apparaît comme de l’aide et de la « charité » des pays développés ne sert, finalement, qu’à « organiser » bien malgré elles les populations visées. Je crains qu’on se retrouve dans une telle situation, mais je veux bien espérer que c’est un écueil classique qu’on saura éviter.

La plus belle façon de détruire un homme, disait à peu près Félix Leclerc, c’est de le faire vivre. Rien de plus destructeur que de vouloir « aider » l’autre à sa place. Une anecdote japonaise l’illustre bien. Un singe qui marche le long d’une rivière voit un poisson près de la berge. D’un geste vif, il s’empare du poisson et déguerpis avec lui en haut d’un arbre. Là, il s’assoit en berçant le poisson dans ses bras et lui dit : « Ici, au moins, tu ne risques pas de te noyer ».

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo