« Méfiez-vous des grecs apportant des cadeaux », dit un vieux dicton, faisant référence au cheval de Troie. On pourra dire la même chose des démocrates aux États-Unis parce que leur réforme de la santé est effectivement un cadeau à la grecque qui viendra bientôt mordre les contribuables américains droit dans leur portefeuille.
Ce n’est pas seulement que la réforme que les américains surnomment « Obamacare » coûte affreusement cher ($900 milliards) à un moment où les États-Unis n’ont guère les moyens de se la payer, mais cette soit-disant réforme ne règle absolument rien des problèmes fondamentaux du système de santé américain. J’ai déjà mentionné ces problèmes dans un billet précédent, mais je vous les rappellerai ici. La gauche québécoise ne cessent de pointer du doigt le système américain comme argument contre la privatisation de notre système de santé, mais la sombre vérité est que le système américain est en réalité sclérosé par leur volet public que sont Medicare et Medicaid, eux même des schémas de Ponzi insoutenables économiquement. Parce que Medicare et Medicaid fixent le coût minimum de la plupart des frais médicaux et que ce barème est ensuite utilisé par les assurances privées. Il n’y a aucune compétition dans les prix des soins et donc aucune façon de réduire ces prix par la compétition comme ça se produit dans un marché libre.
De plus, les poursuites légales fréquentes contre les médecins et le fait que pour la grande majorité de la population, les frais sont payés par un tiers (assurance publique ou privée), encourage l’irresponsabilité et les abus.Les américains sont aussi souvent couverts par un plan de santé fourni par leur employeurs et perdent cette couverture lorsqu’ils changent d’emploi ou décident de fonder une entreprise.
Enfin, les choix de polices d’assurances sont restreintes aux États-Unis à cause de barrières entre les divers états qui empêchent d’acheter une police en dehors de leur état. D’autres règlementations des états forcent aussi les types de couvertures disponibles, limitant les choix. Ainsi, dans des états comme le New Jersey, on ne peut qu’obtenir une couverture « Cadillac », même si on préfère avoir une moindre protection. Il est souvent impossible d’avoir chaussure à son pied, il n’y a que le « one-size-fits-all »
Tout ces problèmes font que les choix des américains sont restreints en matière d’assurance, même si celles-ci son privées. Ce n’est pas un marché libre mais plutôt un cartel. Si vous croyez que d’ordonner aux compagnies d’assurances de relâcher leurs critères d’acceptation et de forcer les gens à souscrire à une police (qu’ils le veuillent ou non) va régler ces failles fondamentales, vous vous mettez un doigt dans l’œil. Obamacare n’est pas un pas en avant, il ne fera qu’exacerber les problèmes actuels et contribuera à les mener à la ruine.