Archives mensuelles : avril 2010

Pelleter la neige vers l’avant

Publié aussi sur le site de Louis Préfontaine

« Wouaaaaaaaaaaaaaaah! Wouaaaaaaaaaaaaaaaah! » Les cris étaient stridents et dérangeaient la quiétude habituelle de l’épicerie. Sorte de mélange acide entre une sirène atomique et les pleurs d’un enfant qu’on égorge, les sons venaient par vagues successives et inondaient de douleur et de consternation la foule bigarrée des clients habituels hébétés assistant à ce triste spectacle. « Lâchez-moi, lâchez-moi! Wouaaaaaaaaaaaaah, vous me faites mal » gueulait la petite dame d’une cinquantaine d’années tout en se débattant comme un diable tombé dans l’eau bénite.

Au bout de quelques minutes de ce manège, et alors qu’elle commençait à essayer de frapper les employés qui la retenaient, le gérant a pris les choses en main et l’a plaqué contre un des comptoirs. Et moi, comme tous les autres, je regardais, avide, avare même, l’homme et les deux femmes tenter de retenir celle qui avait été prise à voler. Étant arrivé au milieu de la scène, je m’attendais à ce que d’autres que moi se soient offerts pour aider, mais il semblerait qu’à Tétreaultville, c’est le chacun pour soi qui compte.

Je m’offris donc pour donner un coup de main, ou plutôt un coup de bras et de bedaine, étant relativement costaud, et je passai ainsi les dix minutes suivantes à retenir une femme sur un comptoir d’épicerie, à l’empêcher de bouger et de se faire mal. Le gérant, lui, était coupé au visage et saignait; la dame lui avait arraché un morceau du front avec ses oncles. J’espérais qu’elle n’avait pas le SIDA. J’espérais que la police arriverait rapidement. J’espérais que j’arriverais à la raisonner, et que ma voix la plus douce possible pourrait la convaincre de se tenir tranquille et d’arrêter de se débattre.

Ce fut non seulement un soulagement de voir la police arriver, mais également un sentiment du devoir accompli. « Appelle un transport » a dit le policier à son collègue. « Appelez Louis-H. Lafontaine a répondu la femme ». Moi, simple citoyen, j’avais aidé, gratuitement et sans rien demander en retour, la loi à s’appliquer. J’avais aidé des employées moins fortes que moi, j’avais contribué à restaurer la paix, j’avais donné mes coordonnées à la police en m’offrant comme témoin et j’étais reparti, le torse bombé, vers d’autres aventures moins épiques. À une semaine de mon départ vers Laval, j’avais finalement eu maille à partir avec la clientèle de Louis-Hippolyte Lafontaine et moi, Louis Préfontaine, j’étais venu, j’avais vu et j’avais vaincu.

Un autre portrait

Pourtant, loin de l’héroïsme d’avoir contribué à maîtriser une femme ayant manifestement besoin de soins psychiatriques plus appropriés, une pensée s’est imposée à moi: « Comment se fait-il que cette femme soit dans la rue? » Elle était malade, vraiment. Et je dis cela parce que je n’aime pas le mot « folle ». Je la tenais, je lui parlais, et elle criait; une heure après, j’ai encore des acouphènes tellement elle a hurlé. Cette femme n’aurait pas dû être dans la rue. Qu’elle subisse des traitements à Louis-H. Lafontaine est un bon pas, mais on n’aurait sûrement pas dû la laisser sortir, même pour la journée.

Or, pourquoi tant de personnes ayant besoin de soins sont-elles ainsi envoyées dans la rue? À cause de ce que j’aurais envie d’appeler le « grand pelletage en avant » qui consiste à sauver de l’argent en renvoyant le monde des hôpitaux.  Et qu’importe où serait ce « ailleurs »: viens te faire soigner une fois par semaine, et organise-toi le reste du temps!  Dit autrement, on appelle cela désinstitutionnalisation. C’est ce genre de politique, mise de l’avant par des gouvernements souvent plus désireux de sauver de l’argent face à des gens qu’on préfère oublier, qui ont fait passer le nombre de lits, Louis-H. Lafontaine, de plus de 6000 en 1960 à près de 650 quatre décennies plus tard.

Dans les faits, je me demande si le jeu en vaut la chandelle. Imaginons, un instant. Imaginons que la femme ait été sidatique, et que le gérant du IGA Hochelaga soit maintenant séropositif. Combien est-ce que ça coûterait pour le traiter? Et si, en se débattant, elle m’avait crevé un oeil; qui aurait payé pour s’occuper de moi ensuite? Et combien coûtera la procédure d’arrestation, la mise en accusation, le passage devant le juge? Quel est ce coût, dites-moi?

Le pelletage en avant, c’est cette folie consistant à croire qu’on puisse économiser de l’argent en « coupant dans le gras » sans même s’intéresser à ce que ce gras signifie. Souvent, le « gras », c’est ce qui permet de sauver de l’argent plus tard. Le « gras », c’est un accident de moins, une agression de moins, une incarcération de moins, une visite à l’hôpital de moins. Croyez-vous que le gérant du IGA, lorsqu’il se couchera ce soir, n’aimerait pas avoir ce gras supplémentaire, alors qu’il se questionnera quant à savoir si la femme était sidatique?

Que ce soit avec la désinstitutionnalisation, avec la taxe-Charest sur la santé de 200$ ou avec le ticket-modérateur, on assiste au même pelletage vers l’avant. On gratte les fonds de tiroir sans considération pour les conséquences de ces gestes. On économise maintenant, mais on se fout de savoir si cette économie se traduira par des gens plus malades plus tard et qui coûteront encore plus cher à soigner. On ne veut pas savoir si des individus mourront faute de soin, si des commerces perdront de l’argent à cause de crises de folie ou du coeur qui auraient pu être traitées plus tôt. On ne veut rien savoir: on prend la neige, et on la lance vers l’avant. Que les prochaines générations vivent avec les conséquences!

Je ne suis qu’un simple citoyen, j’ai fait mon devoir, mais je n’aurais pas dû avoir à le faire. Cette femme n’avait pas sa place dans la rue, et si rien de grave ne s’est produit, c’est peut-être un hasard, mais quelqu’un, quelque part, subit peut-être les conséquences d’un tel pelletage vers l’avant et, sans même qu’on le sache, constitue ce gras que l’on coupe et élimine si dédaigneusement.

Louis Préfontaine


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L’impôt

Demain, C’est la date limite pour envoyer votre rapport d’impôt. Alors pour tous ceux qui sont si fiers de me dire qu’ils aiment payer de l’impôt pour tous les bienfaits que l’État nous livre grâce à eux, je vous livre quelques grains de sagesse d’un des grands penseurs libertariens: Frédéric Bastiat (1801-1850).

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Bastiat était un économiste et un homme politique français du début du XIXe siècle. Malgré ça, vous découvrirez que ses écrits sont tout aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient au moment où ils ont été mis sur papier. Plus ça change, plus c’est pareil. Le texte que je présente ici est un peu long, mais je vous serait reconnaissant de le lire jusqu’au bout. Sans plus tarder, je voue présente: L’impôt.

Frédéric Bastiat (1801-1850)

L’impôt

Ne vous est-il jamais arrivé d’entendre dire:

« L’impôt, c’est le meilleur placement; c’est une rosée fécondante? Voyez combien de familles il fait vivre, et suivez, par la pensée, ses ricochets sur l’industrie: c’est l’infini, c’est la vie ».

Pour combattre cette doctrine, je suis obligé de reproduire la réfutation précédente. L’économie politique sait bien que ses arguments ne sont pas assez divertissants pour qu’on en puisse dire: Repetita placent. Aussi, comme Basile, elle a arrangé le proverbe à son usage, bien convaincue que dans sa bouche, Repetita docent.

Les avantages que les fonctionnaires trouvent à émarger, c’est ce qu’on voit. Le bien qui en résulte pour leurs fournisseurs, c’est ce qu’on voit encore. Cela crève les yeux du corps.

Mais le désavantage que les contribuables éprouvent à se libérer, c’est ce qu’on ne voit pas, et le dommage qui en résulte pour leurs fournisseurs, c’est ce qu’on ne voit pas davantage, bien que cela dût sauter aux yeux de l’esprit.

Quand un fonctionnaire dépense à son profit cent sous de plus, cela implique qu’un contribuable dépense à son profit cent sous de moins. Mais la dépense du fonctionnaire se voit, parce qu’elle se fait; tandis que celle du contribuable ne se voit pas, parce que, hélas! on l’empêche de se faire.

Vous comparez la nation à une terre desséchée et l’impôt à une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous demander aussi où sont les sources de cette pluie, et si ce n’est pas précisément l’impôt qui pompe l’humidité du sol et le dessèche.

Vous devriez vous demander encore s’il est possible que le sol reçoive autant de cette eau précieuse par la pluie qu’il en perd par l’évaporation?

Ce qu’il y a de très-positif, c’est que, quand Jacques Bonhomme compte cent sous au percepteur, il ne reçoit rien en retour. Quand, ensuite, un fonctionnaire dépensant ces cent sous, les rend à Jacques Bonhomme, c’est contre une valeur égale en blé ou en travail. Le résultat définitif est pour Jacques Bonhomme une perte de cinq francs.

Il est très-vrai que souvent, le plus souvent si l’on veut, le fonctionnaire rend à Jacques Bonhomme un service équivalent. En ce cas, il n’y a pas perte de part ni d’autre, il n’y a qu’échange. Aussi, mon argumentation ne s’adresse-t-elle nullement aux fonctions utiles. Je dis ceci: si vous voulez une fonction, prouvez son utilité. Démontrez qu’elle vaut à Jacques Bonhomme, par les services qu’elle lui rend, l’équivalent de ce qu’elle lui coûte. Mais, abstraction faite de cette utilité intrinsèque, n’invoquez pas comme argument l’avantage qu’elle confère au fonctionnaire, à sa famille et à ses fournisseurs; n’alléguez pas qu’elle favorise le travail.

Quand Jacques Bonhomme donne cent sous à un fonctionnaire contre un service réellement utile, c’est exactement comme quand il donne cent sous à un cordonnier contre une paire de souliers. Donnant donnant, partant quittes. Mais, quand Jacques Bonhomme livre cent sous à un fonctionnaire pour n’en recevoir aucun service ou même pour en recevoir des vexations, c’est comme s’il les livrait à un voleur. Il ne sert de rien de dire que le fonctionnaire dépensera ces cent sous au grand profit du travail national; autant en eût fait le voleur; autant en ferait Jacques Bonhomme s’il n’eût rencontré sur son chemin ni le parasite extra-légal ni le parasite légal.

Habituons-nous donc à ne pas juger des choses seulement par ce qu’on voit, mais encore par ce qu’on ne voit pas.

L’an passé, j’étais du Comité des finances, car, sous la Constituante, les membres de l’opposition n’étaient pas systématiquement exclus de toutes les Commissions; en cela, la Constituante agissait sagement. Nous avons entendu M. Thiers dire: « J’ai passé ma vie à combattre les hommes du parti légitimiste et du parti prêtre. Depuis que le danger commun nous a rapproché, depuis que je les fréquente, que je les connais, que nous nous parlons cœur à cœur, je me suis aperçu que ce ne sont pas les monstres que je m’étais figurés. »

Oui, les défiances s’exagèrent, les haines s’exaltent entre les partis qui ne se mêlent pas; et si la majorité laissait pénétrer dans le sein des Commissions quelques membres de la minorité, peut-être reconnaîtrait-on, de part et d’autre, que les idées ne sont pas aussi éloignées et surtout les intentions aussi perverses qu’on le suppose.

Quoi qu’il en soit, l’an passé, j’étais du Comité des finances. Chaque fois qu’un de nos collègues parlait de fixer à un chiffre modéré le traitement du Président de la République, des ministres, des ambassadeurs, on lui répondait:

« Pour le bien même du service, il faut entourer certaines fonctions d’éclat et de dignité. C’est le moyen d’y appeler les hommes de mérite. D’innombrables infortunes s’adressent au Président de la République, et ce serait le placer dans une position pénible que de le forcer à toujours refuser. Une certaine représentation dans les salons ministériels et diplomatiques est un des rouages des gouvernements constitutionnels, etc., etc. »

Quoique de tels arguments puissent être controversés, ils méritent certainement un sérieux examen. Ils sont fondés sur l’intérêt public, bien ou mal apprécié; et, quant à moi, j’en fais plus de cas que beaucoup de nos Catons, mus par un esprit étroit de lésinerie ou de jalousie.

Mais ce qui révolte ma conscience d’économiste, ce qui me fait rougir pour la renommée intellectuelle de mon pays, c’est quand on en vient (ce à quoi on ne manque jamais) à cette banalité absurde, et toujours favorablement accueillie:

« D’ailleurs, le luxe des grands fonctionnaires encourage les arts, l’industrie, le travail. Le chef de l’État et ses ministres ne peuvent donner des festins et des soirées sans faire circuler la vie dans toutes les veines du corps social. Réduire leurs traitements, c’est affamer l’industrie parisienne et, par contre-coup, l’industrie nationale. »

De grâce, Messieurs, respectez au moins l’arithmétique et ne venez pas dire, devant l’Assemblée nationale de France, de peur qu’à sa honte elle ne vous approuve, qu’une addition donne une somme différente, selon qu’on la fait de haut en bas ou de bas en haut.

Quoi! je vais m’arranger avec un terrassier pour qu’il fasse une rigole dans mon champ, moyennant cent sous. Au moment de conclure, le percepteur me prend mes cent sous et les fait passer au ministre de l’intérieur; mon marché est rompu mais M. le ministre ajoutera un plat de plus à son dîner. Sur quoi, vous osez affirmer que cette dépense officielle est un surcoût ajouté à l’industrie nationale! Ne comprenez-vous pas qu’il n’y a là qu’un simple déplacement de satisfaction et de travail? Un ministre a sa table mieux garnie, c’est vrai; mais un agriculteur a un champ moins bien desséché, et c’est tout aussi vrai. Un traiteur parisien a gagné cent sous, je vous l’accorde; mais accordez-moi qu’un terrassier provincial a manqué de gagner cinq francs. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le plat officiel et le traiteur satisfait, c’est ce qu’on voit; le champ noyé et le terrassier désœuvré, c’est ce qu’on ne voit pas.

Bon Dieu! que de peine à prouver, en économie politique, que deux et deux font quatre; et, si vous y parvenez, on s’écrie : « c’est si clair, que c’en est ennuyeux. » — Puis on vote comme si vous n’aviez rien prouvé du tout.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

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Les Bob Binette turbo

Bob Binette

Sorte de clochard qui parle tout croche mais dont l’animateur Pierre Brassard comprend toujours les propos. Sa réplique “jlesais” restera mémorable pour les fans du groupe.

( Personnage joué par Ghislain Taschereau) Les Bleu poudre, Wikipedia


Image: Source: Tagtele

Bob Binette avait plusieurs variantes de «  Je le sais » : Lsé, Helsé, Sé, Esé… Et quelques expressions : Come on! Never… Etc.

***

TURBO

Le terme turbo correspond généralement à un organe mécanique doté d’une vitesse de rotation importante. Un simple ventilateur correspond donc à cette définition. Wiki

TRANSVERSAL

Qui passe en travers, qui coupe obliquement.
Ligne transversale.
meiadico dictionnaire

Cliquer pour agrandissement et clarté sur la photo.


La pédagogie en crise

La meilleure économie que le Québec pourrait faire dans le monde de l’éducation serait de fermer boutique dans le domaine de la pédagogie et de libérer les enseignants de ce carcan contre nature. La preuve? Les insuccès des réformettes. — Georges Allaire

Les pédagogues perdent patience

Y a quelque chose de détestable dans l’attitude des pédagogues du Québec : «l’éducation est une science qui évolue, nous maîtrisons cette science, laissez-nous donc travailler en paix.»

On en voit encore une preuve dans les réactions à l’élaboration d’un bulletin unique, pour tous les élèves du Québec. «Un recul», «absurde», «triste», «inquiétant», clamaient les spécialistes des sciences de l’éducation interviewés par Le Devoir. Cyberpresse

***

Il y a eu une belle discussion sur Cyberpresse, suite à une jérémiade de pédagogues frustrés  devant le retrait de la Ministre Courchesne. . Cyberpresse

Si vous  googlez  « connaissances transversales », vous vous retrouvez devant 1, 400,000 articles, ou je ne sais quoi. Mais une montagne… Dans la chanson country, les cowboys font le tour de la montagne. En éducation, les hyper –pédagogues font des rodéos pour rester en selle sur la logique…

Tentons une première définition. Une compétence transversale serait une compétence qui s’exprime dans un grand nombre de domaines, apparemment non apparentés. C’est pourquoi on leur accorde un statut de généralité, distinct de la conception générale de la compétence qui elle, est contextualisée. Définir les compétences

Normalement, vous devriez dire : « Je le sais… »…

C’est ce que disait Bob Binette. Lisez le document au complet, et tentez de le résumer.

Si vous regarder l’image d’en haut le,  noyau  est le suivant :

A)    Structuration d’identité

B)    Construction d’une vision du monde

C)    Développement du pouvoir d’action

Qu’est donc cette si chère transversalité?

Apprendre le français ( ou autres matières) ( connaître) , mais tout ça en même temps.

La transversalité est représentée  par une ligne droite d’apprentissage. Tous les autres apprentissages dits « non apparentés » sont représentés par les lignes obliques entrecoupant cette ligne.

Si, toutefois, vous multipliez les lignes transversales, vous brouillez l’apprentissage de connaissances et de compétences dans un champ limité, mais nécessairement limité, pour le besoin de l’apprenant et d’une nécessité de concentrer votre programme dans la matière.

Ce qui donnerait ceci :

Ben là! Vous ne pouvez que répéter sans trop y croire : « Je le sais… »

Mais où donc est la ligne directrice de la matière?

« Èlsé.. »

Tournez la page du dessin… Vous ne le savez plus…

Quand vous voulez un plombier pour réparer votre tuyauterie, que cherchez-vous? Un travailleur compétent qui a d’excellentes connaissances en plomberie, capable de régler votre problème.

Si on prend le modèle visé par les hyper-pédagogues, il ne serait pas bougonneur, aurait une bonne vision du monde, et un certain développement du pouvoir d’action (sic).

On se retrouve avec un plombier génial qui vous en apprend sur le fonctionnement des sociétés et qui vous demande de l’argent comptant. Il a si bien appris qu’il a refait une ligne transversale dans son parcours de vie pour améliorer son bien être personnel dans une connaissance vraiment universelle de la nature humaine : il vous demande de l’argent comptant. L’école est blanche, le monde est blanc, le travail est noir…

Il a bien compris le message des pédagogues : il s’est structuré une personnalité, il a bien compris le « monde », et il se met en action.

Enfin! Il « l’a » cet apprendre  à apprendre…

Il a appris du transversal occulte.

Travail au noir dans un monde blanc.

Mais  M.Net Pédagogue va vous arranger ça.

On dirait qu’il a bouffé la même nourriture qu’Alice  aux pays des merveilles.

Un peu de drogue de  pédagogue

J’aimerais vous offrir un bouquet de transversalOu de l’Edelweiss à profusion… Comme Hitler en donnait à ses troupes, car c’était sa préférée. Cette fleur de noblesse blanche… En provenance des hauteurs

Je vous conseille de vous tenir près  d’une poubelle… La marijuana, à côté de ça, c’est de la petite fumée…

Dans le champ des sciences humaines et sociales, et plus particulièrement dans les domaines de la psychiatrie et de l’éducation (psychothérapies et pédagogies institutionnelles) on doit à Felix Guattari l’usage du terme transversalité dans un sens précis. C’est la lecture commune permise à partir d’une prise de conscience (faute de laquelle elle demeurait impossible) d’intérêts communs tenant à des façons de vivre et d’être (la condition ouvrière, par exemple). La métaphore employée était celle de chevaux que les oeillères, qui font partie de leur harnachement habituel, empéchaient de voir de côté, latéralement, leurs congénéres. Nous retrouvons bien, avec cet exemple, les caractéristiques de réinterrogation, de lecture autre et de contestation plus politique sur lesquelles nous avons voulu insister. Certes l’intention de Guattari est d’atteindre, ici, quelque chose de structural, donc encore universel, à tout le moins général, masqué ou dérobé. Mais, en même temps, Guattari s’insurge contre une lecture dominante et, à ce titre assume la particularité. Au sein de ce même courant institutionnaliste, Georges Lapassade et René Lourau reprendront et travailleront cette notion qui contribuera évidemment à un remaniements des rapports traditionnels, plus verticaux, entre centre et périphérie. René Barbier, à son tour, esquissera une approche transversale faisant explicitement place à la multiréférentialité, en tant que lecture plurielle pouvant ouvrir à une culture de l’inattendu (il faut encore mentionner parallélement à ces démarches, le complémentarisme de Georges Devereux). Au fond, les collages suréalistes du début du vingtième siècle etaient autant d’esquisses d’approches transversales. Si l’étonnement est bien pour Alain, suivant Aristote, comme pour Louis Legrand, à l’origine de la démarche scientifique, ce sont beaucoup plus les effets de la surprise qui sont attendus de ces lectures contrastées. L’étonnement peut se penser indépendamment de l’autre, ou avec un autre trascendental ou épistémique toujours plus ou moins représenté en termes d’objet. L’autre concret, incarné, historique, vécu, est toujours présent et actuel dans la surprise. A l’ambition de cohérence d’une logique ensidique risquant parfois l’insignifiance, a force de procédures et de rituels, une lecture transversale voudrait justement opposer un retour aux interrogations sur le sens. Transversalité, J. Ardonio

( en passant, j’ai laissé les fautes….)

Application

Vous voulez apprendre le français?

Voici un exercice.

SD visant à mener les élèves à rédiger, selon le procédé de la réfutation, un paragraphe argumentatif d’un texte d’opinion.

Vous ignorez ce que signifie SD? Situation Modalisée…

Heulsé!

Travaillons sur : Cela, l’industrie le sait.

( Cliquer pour …bien saisir. Il y a trois parties )

Document PDF

Vous avez décroché? Je vous comprends. Passez à autre chose. Allez lire le Reader’s Digest, n’importe quoi. Pour ma part, je faisais respirer les élèves par l’humour.

Ça fait trois heures qu’il ( ou elle) est assis(e). Essayons de le détendre :

C’est une blonde qui vient d’écraser un poulet. Elle se rend à la ferme la plus proche et dit au fermier :
Je viens d’écraser un poulet, je suis désolée, vraiment…
– Bah c’est pas grave ma bonne dame, vous z’avez qu’à le manger.
– D’accord mais qu’est-ce que je fais de sa moto ?

Mais souvenez- vous!

A)    Structuration d’identité

B)    Construction d’une vision du monde

C)    Développement du pouvoir d’action

Ce n’est pas du domaine de l’école, c’est une vie… Et encore… Il arrive souvent, qu’à la fin, on soit plus confus qu’au début.

Quelle identité?

Quelle vision du monde?

Quel  pouvoir d’action?

Comment se fait-il que Vincent Lacroix ait pu développer toutes ces compétences transversales avant l’invention des hyper pédagogues?

Le transversal,  c’est comme la prose : on en fait sans le savoir. Et les élèves choisissent leur transversal…

Quelle infirmière a besoin d’apprendre à l’école ce charabia pour écrire quelques notes?

Pour travailler dans un supermarché, il vous faut un Secondaire 5. Vous devez apprendre tout ça. ( c’est du secondaire 4).  Et plus encore… Ce n’est qu’un échantillon.

Imaginez le reste.

Quel est le but? « Faire » un être humain parfait ( et pour qui?)  format fichier zip en quelques années?

Comprendre l’œuf par les plumes du poulet

L’œuf est constitué d’un jaune et d’un blanc.

Partir de la poule pour expliquer l’œuf?

Je le sais…

Ça fait des plumes à analyser…

Mais même si on le sait, l’œuf donnera toujours un poulet . Et pour les pédagogues, soit dit en passant, si le jaune est l’élève et le blanc est le cette masse de savoir et d’être quasiment plus ambitieuse que la création d’un univers, ce n’est pas de l’idéalisme, mais une folie d’enivrance. ».On ne pourra jamais trouver une formule pour figer cette effervescence du développement de l’être humain dans un univers de pétillements où les cellules des  savoirs se multiplient ad nauseam.

Pour ceux qui s’y connaissent un peu en enseignement, enseigner c’est simplifier. Le pédagogue de la ligne de front, c’est l’enseignant. Lui faut-il  passer l’élève sous scalpel à tous les jours pour disséquer ses formes d’intelligence, ses directions, par des grilles et des grilles, amen? Le classique du labo c’est de disséquer des grenouilles. Bonne chance si vous voulez en « remonter » une après votre scalpelisation.

Les « transversaux » de la réalité de la vie sont un peu trop écartés…

Donnez-leur l’histoire de la blonde, ils l’analyseront jusqu’au constat – dans une multiplicité de mémoires de maîtrise  – d’un sens profond.

Espérons qu’il y en aura un pour découvrir que la moto du poulet est la représentation d’un univers mécano-scientifique calqué par les humanistes. La pédagogie serait une science…

La blonde n’a su comprendre leur profondeur et elle ne la  comprendra jamais.

Ne reste plus qu’à faire le constat suivant : après dix ans,  la volaille pédagogique a arraché et analysé  bien des plumes pour écrire, sauf qu’elle n’a réussi ce n’importe qui de sensé aurait pu réussir : des œufs se reproduisent entre eux sans jamais donner de poulet.

C’est ça qui nous « nourrit »…

Et à quels coûts?

_______________

P.S. : J’ai lu bien des commentaires sur les enseignants qui ne travaillent que pour la paye, qu’ils sont blasés, écœurés…etc.

Je viens d’avoir des nouvelles d’une école. En l’espace de trois mois, 5 enseignants ont démissionné. Trois en burn-out…

Dans n’importe lequel domaine, on brûle les travailleurs comme des bougies. Les décrocheurs des écoles sont peut-être trop intelligents : ils quittent avant qu’ils ne soient transformés en  cire devant autant de cordons de sociétés qui ne sont que des mèches qui consument de la cire pour s’entre-éclairer au phosphore.

Gaëtan Pelletier

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Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

Le Manuel du Sceptique – Réchauffement climatique et CO2

Suite à l’article de mon collègue Yan Barcelo – Et la vérité fut : la Terre n’est pas plate! – et des nombreux autres que j’ai publié dans le passé – Climategate – La fraude à propos du climat s’effondreMaurice, Al & le Chicago Climate ExchangeÇa donne froid…Réchauffement ou refroidissement du climat ?De la documentation sur les changements climatiquesLe culte du réchauffement climatique et les 31 000 scientifiques qui s’y opposent – j’aimerais vous présenter le Manuel du Sceptique qui résume fort bien où nous en sommes dans cet épineux dossier du réchauffement climatique. Vous pouvez trouver ce document en cliquant sur ce lien:

Manuel du Sceptique

Par Joanne Nova (pdf 4,7 Mo)

Ce document est fort bien présenté et va droit au but, en plus du mérite d’avoir été traduit en français. Je vous laisse donc le soin de le lire par vous-mêmes. Mais j’ai quand même cru bon en extraire les plus importants passages pour vous simplifier encore plus la tâche, dans le cas où vous n’auriez pas le temps de lire ce court manuel de 16 pages. Donc, tout le crédit revient à l’auteur Joanne Nova qui a produit ce manuel portant le titre original de The Skeptic’s Handbook, dont 200 000 copies ont déjà été distribuées et traduit en dix langues.

François Marginean

*****

Il temps de dépasser les arguments de bas étage dans le débat sur le réchauffement climatique pour éviter les fausses pistes et les pièges. Être sceptique n’a rien à voir avec la folie ou la maladie mentale, ni le déni. Un sceptique est une personne non disposée à accepter qu’une majorité ou une autorité quelconque ait le pouvoir de déclarer une opinion comme étant une vérité.

Ne nous laissons pas prendre par l’argument de la « complexité » et n’acceptons pas de réponse vague. Certe, le climat est complexe et c’est aussi la raison pour laquelle nous sommes encore loin d’avoir tout élucidé dans les balbutiements de notre science météorologique. L’argument central auquel nous sommes confrontés par les réchauffistes repose sur l’hypothèse que l’ajout de CO2 dans l’atmosphère rendra la planète beaucoup plus chaude.

Tout dépend de cette question. Si le CO2 n’est pas une cause déterminante, alors il n’y a pas lieu de démoniser le carbone, les taxes sur celui-ci est les accords sur le climat sont une inutile perte d’argent et de temps.

Quelle est donc la preuve que davantage de CO2 conduira à des températures encore plus élevées? Un VRAI débat est nécessaire pour notre environnement. Les non-croyants n’ont rien à prouver. Les sceptiques ne demandent pas au reste du monde de l’argent ou du pouvoir. Les croyants doivent expliquer leur cause et ils doivent répondre aux questions qu’on leur pose..

Ne nous laissons pas berner et confondre par deux phénomènes différents: d’une part le réchauffement global et d’une autre, les gaz à effet de serre. Un réchauffement climatique attesté n’est pas la preuve que des gaz à effet de serre sont à l’origine de ce réchauffement.

Dans les discussions scientifiques, aucune théorie n’est sacro-sainte. Les dogmes appartiennent aux religions.

Principalement, il y a quatre points importants à retenir:

1- La signature des gaz à effet de serre est inexistante

Les ballons-sondes météo ont parcouru l’atmosphère pendant ces dernières années, mais n’ont mis en évidence aucun des points chauds qui devaient résulter des gaz à effet de serre. Même pas l’ombre d’un seul … Le réchauffement vient d’ailleurs.

Ceci est l’argument massue. Si la Terre est bien réchauffée par les gaz à effet de serre, on devrait en voir les premiers signes à 10 kilomètres au-dessus des tropiques. Mais ce »point chaud » n’est tout simplement pas là.

2- La principale preuve reposait sur les carottes de glace, mais les analyses plus récentes et détaillées ont inversé la théorie

Durant les 500 000 dernières années, ce n’est plus le CO2 qui a fait monter les températures mais l’accroissement des températures qui a précédé le niveau du dioxyde de carbone. Et ce, en moyenne 800 ans avant le pic de CO2. Cela annule complètement la relation initiale de cause à effet.

…Le réchauffement vient d’ailleurs.

Les carottes glaciaires montrent que les taux de CO2 suivent les changements de température plusieurs centaines d’années après. VOIR LES GRAPHIQUES DE VOSTOK.

En 1985, les carottes glaciaires extraites au Groenland ont permis d’établir des courbes de température et de CO2 depuis 150 000 ans. Température et CO2 semblaient être liés. Ce fut déterminant : l’effet de serre attira l’attention.

Mais, en 1999, il devint clair que le carbone augmentait ou diminuait après la température.

En 2003, des données de meilleure qualité ont montré que le décalage est de 800 ans plus ou moins 200 ans. Le CO2 suit la température.

Les pro-réchauffement répliquent que ce décalage est approximativement de 800 ans, mais que même si le CO2 n’initie pas le réchauffement, il l’amplifie.

Cependant, si le CO2 était une cause majeure, alors les températures devraient s’emballer. Rien de tel ne s’est produit durant les 500 derniers millions d’années, donc, soit un mystérieux facteur bloque cet effet d’emballement, soit le CO2 joue très peu.

Autrement dit, soit le CO2 est négligeable, soit les modèles ignorent la

cause principale. L’amplification par le CO2 reste de la spéculation ; c’est une théorie qui n’est pas confirmée par la réalité.

3- Les températures n’augmentent pas

Les satellites qui font deux fois par jour le tour de la planète montrent que le monde n’a PAS subi de réchauffement depuis 2001.Combien d’années sans réchauffement supplémentaire cela va-t-il durer ?

Alors que les températures sont restées stables, le CO2 a continué à augmenter. MAIS quelque chose a changé la tendance.

Les modèles informatiques ne peuvent pas dire quoi.

4- Tout le réchauffement que le CO2 peut générer est déjà là

Doubler le CO2 dans l’atmosphère ne doublera pas la différence de température.

Les faibles teneurs en CO2 ont beaucoup d’effet, mais son accumulation a peu de conséquences.

En fait, les taux de CO2 ont été dix fois plus élevés dans le passé alors que la planète allait en se refroidissant. Le Carbone est aujourd’hui un acteur négligeable dans le climat.

Quelque chose d’extérieur agit sur notre climat plus que ne le fait le CO2 et aucun des modèles climatiques ne sait ce que c’est.

Voici pourquoi le doublement de la teneur en CO2 ne changera pas grand chose:

Le carbone présent dans l’atmosphère absorbe presque toute la lumière qu’il peut absorber : il n’absorbe que certaines longueurs d’onde et il en absorbe presque la totalité.. Il peut certes en capter un peu plus dans des longueurs d’onde proches des bandes optimales mais il ne fera guère plus, parce qu’il reste très peu de photons disponibles dans ces longueurs d’onde.

L’effet de serre naturel existe, il réchauffe, mais il est à son maximum. Le carbone supplémentaire dans l’atmosphère ainsi que les autres gaz n’ont quasiment pas d’effet.

Les pro-réchauffement disent que les modèles climatiques intègrent la courbe logarithmique d’absorption et l’utilisent. Mais les sceptiques répondent que les modèles climatiques sont erronés et produisent des valeurs incorrectes. Le « Réchauffement de laboratoire » ne se retrouve pas nécessairement au niveau de la planète. Il n’y a pas de courants océaniques, de glaciers ou de nuages dans les tubes à essais. La vapeur d’eau domine le spectre infrarouge, et les nuages sont notoirement difficiles à prédire et modéliser: selon le type de nuage, il peut y avoir réchauffement ou refroidissement.

Personne ne se soucie de savoir si les nuages génèrent une contre réaction positive ou négative. (Les modèles postulent que celle-ci est positive, et cela fait plus que de doubler l’effet du CO2). Chaque molécule de CO2 en plus augmente le réchauffement d’une très faible quantité, « ad infinitum », mais avec au total moins d’effet que le CO2 déjà présent.

L’effet est tellement faible qu’il n’est pas mesurable. Si le fait ajouter du CO2 dans l’atmosphère jouait, on le verrait dans les carottes de glace et avec les températures. Or on ne voit rien. L’effet du carbone est donc probablement mineur.

Des croyants qui deviennent sceptiques

Ces personnes renommées ont toutes adhéré au fait que le réchauffement global était un problème jusqu’à ce que de nouveaux éléments les fassent changer d’avis. En voici quelques exemples.

Voici un effet collatéral curieux et potentiellement amusant. Quelle que soit leur compétence, leur sensibilité verte ou leur implication, leurs noms et leurs opinions ne prouvent rien car ”l’argument d’autorité » ne prouve rien en soi. Mais cela montre que le débat a évolué car en plus du groupe des “réchauffistes” et du groupe des “sceptiques”, il y a désormais un nouveau groupe, celui d’anciens pro-réchauffement qui ont changé d’avis. Et leur nombre ne cesse d’augmenter.

Ivar Giaever, Prix Nobel de physique, a dit : « Je suis un sceptique… Le réchauffement global est devenu une nouvelle religion. »

Le géophysicien Claude Allègre, auteur de plus de 100 articles scientifiques et l’un des premiers scientifiques à avoir annoncé les dangers du changement climatique, il y a 20 ans, dit maintenant que la cause du changement climatique est « inconnue ».

Le géologue Bruno Wiskel de l’Université d’Alberta avait commencé à construire une « Maison de Kyoto », en l’honneur du Protocole du même nom, mais a écrit récemment un livre intitulé « Le Climat Neuf de l’Empereur: démystification du réchauffement global. »

L’astrophysicien Nir Shaviv, un des jeunes scientifiques les plus récompensés d’Israël, pense que de plus en plus de scientifiques se convertiront au scepticisme lorsqu’ils découvriront l’absence de preuve. »

La spécialiste de l’atmosphère Joanna Simpson, première femme au monde docteur en météorologie : « Maintenant que je ne fais plus partie d’aucune organisation et que je ne reçois plus de financements, je peux parler franchement ». Anciennement à la NASA, elle a écrit plus de 190 études.

Le mathématicien et ingénieur David Evans a consacré six ans à la comptabilisation des émissions de carbone, et à élaborer des modèles pour le Bureau de l’Effet de Serre Australien. Il a écrit le modèle (FullCAM) qui évalue le respect des obligations par l’Australie au regard du Protocole de Kyoto pour les secteurs « occupation des sols et forêts ». Evans est devenu sceptique en 2007

Le météorologue Reid Bryson, considéré comme un des « Pères de la Météorologie », est devenu un des leaders du scepticisme sur le Réchauffement Global dans les dernières années avant son décès en 2008.

Le botaniste David Bellamy, environnementaliste anglais connu, ancien maître assistant à l’Université de Durham, et animateur de séries TV populaires sur la vie sauvage, dit : « le réchauffement global est pour une large part un phénomène naturel. Le monde est en train de dépenser d’énormes sommes d’argent en essayant de stabiliser quelque chose qui ne peut l’être”.

Le chercheur climatologue Tad Murty, professeur de Sciences de la Terre à l’Université de Flinders, a dit: « Au début, je croyais fermement au réchauffement global, jusqu’à ce que je travaille dessus moi-même« .

Le climatologue Chris de Freitas de l’Université d’Auckland, Nouvelle-Zélande, de croyant au réchauffement global anthropique, est devenu sceptique.

Le Docteur Kiminori Itoh, docteur ès sciences ayant reçu de nombreuses récompenses en physique et chimie de l’environnement, a déclaré que la peur du réchauffement est « le pire scandale de l’histoire. Lorsque les gens connaîtront la vérité, ils se sentiront trompés par la science et les scientifiques. »

Andrei Kapitsa, géographe russe et spécialiste des carottes de glace en Antarctique, a dit : « Les théoriciens de Kyoto ont mis la charrue avant les boeufs. C’est le réchauffement global qui déclenche de hauts niveaux de CO2 dans l’atmosphère,non l’inverse… »

Le physicien de l’atmosphère James A. Peden note que « Beaucoup de [scientifiques] sont en train de chercher un moyen de revenir doucement en arrière [après avoir répandu la peur du réchauffement], sans ruiner leur carrière. »

Le Docteur Richard Courtney, relecteur expert du GIEC et consultant en science du climat et de l’atmosphère basé en Angleterre : « Jusqu’à maintenant, aucune preuve convaincante du RCA (réchauffement climatique anthropique) n’a été découverte« .

Qu’est-ce qu’une preuve?

La science repose sur des observations, faites par des gens à différents moments et à différents endroits. Des choses qui peuvent être vues, touchées, entendues et notées.

Il y aurait des preuves que le carbone est la cause principale du réchauffement global:

Si les températures suivaient les teneurs en CO2 dans le passé (ce n’est pas le cas), si l’atmosphère montrait la signature thermique caractéristique d’un accroissement du réchauffement par effet de serre (ce n’est pas le cas).

Pourquoi les modèles informatiques ne prouvent-ils RIEN ?

Ils sont complexes, créés par des experts, et s’améliorent tout le temps. Mais même s’ils pouvaient correctement prédire le climat (mais ils ne le peuvent pas), même s’ils étaient basés sur des théories solides (ce qu’ils ne sont pas), ils n’en seraient pas plus une preuve.

Les modèles de systèmes complexes sont basés sur un grand nombre de postulats de départ et des estimations reposant sur des dizaines de théories. Aucun des modèles actuels n’a pu prédire que les températures cesseraient de s’élever entre 2001et 2008. Donc, il y a au moins un autre facteur qui compte plus que le CO2 et les modèles ne l’ont pas identifié.

Beaucoup de scientifiques ne se trompent pas, mais en fait, ils ne travaillent pas sur la question centrale. Au contraire, ils font des recherches sur les effets du réchauffement, pas sur les causes. Que les orangs-outangs de Bornéo soient face à une perte d’habitat, ne nous dit rien sur ce qui influence la météo. De même : l’efficacité des fermes éoliennes, la séquestration du carbone, et les épidémies transmises par les insectes. Un temps plus chaud change ces choses, mais ces choses ne changent pas le temps qu’il fait.

Le consensus ne prouve rien. Il suffit d’un seul scientifique pour prouver qu’une théorie est fausse. Les théories correspondent aux faits ou non. Au lieu de dire « De quel côté y a-t-il le plus de diplômes ?  » il vaut mieux demander : « Où est la preuve ? ». Il fut un temps où les gens pensaient que le monde était plat, qu’aucune machine ne pourrait voler et que le soleil tournait autour de la Terre…

Là est TOUTE la question. Toute variation naturelle, ou tout bruit, a une cause. Et en ce moment, quelle qu’elle soit, cette cause est plus importante que les gaz à effet de serre.

Dans le cas actuel, ce bruit n’est pas magique, il affecte le climat de la planète. Si on pouvait mettre ceci en évidence, et l’intégrer dans les modèles informatiques, ceux-ci pourraient peut-être être plus fiables.

Le dioxyde de carbone nourrit les plantes. C’est un engrais puissant. Nous pouvons remercier le CO2 supplémentaire dans notre atmosphère pour l’amélioration de 15 % de la croissance des plantes au cours du dernier siècle. (Quinze pour cent !). Les producteurs ajoutent du CO2 dans leur serres pour accroître la production, et nous ne parlons pas de 2 minuscules ppm en plus par an. C’est plutôt : « Allons-nous doubler le CO2 ou le multiplier par cinq ? » En d’autres mots, il y a des gens qui vivent grâce à ce carbone supplémentaire dans l’atmosphère.

Il est scientifiquement exact de dire: Le dioxyde de carbone peut aider à nourrir ceux qui ont faim.

Le carbone atmosphérique est à des niveaux plus élevés qu’à n’importe quel moment des derniers 650 000 ans. Oui. Mais revenez 500 millions d’années en arrière.

Là, les teneurs en CO2 n’étaient pas juste 10 à 20% plus élevées, elles étaient 10 à 20 fois plus élevées . La Terre a testé à fond l’effet de serre, et rien n’est arrivé. En fait, la Terre est entrée dans une période glaciaire alors que le CO2 était à des niveaux bien plus élevés que ceux d’aujourd’hui. Quel que soit l’effet réchauffant d’un CO2 super-concentré, il n’a pas pesé par rapport aux autres forces du climat. En outre, que le CO2 soit d’origine anthropique ou océanique n’a pas d’importance. Il s’agit de la même molécule.

Au siècle dernier, les températures sont montées de 0,7 °C (et la plus grande partie de ce gain vient d’être perdue au cours de ces 12 derniers mois). Mais vers 1700, il y a eu une montée de 2,2 °C en seulement 36 ans. (Telle qu’elle a été enregistrée dans la Série des Températures d’Angleterre Centrale, l’une des seules séries d’enregistrements fiables de cette période).

Elle a été trois fois plus forte et plus rapide que celle du siècle passé. Cette variation naturelle a été bien plus forte que ce que l’humanité aurait (ou n’aurait pas) provoqué récemment. Pendant la plus grande partie du dernier 1,5 million d’années, le monde était couvert de glace et environ 10°C plus froid qu’aujourd’hui.

Voilà ce qui était extrême.

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Justice, pour Robinson et pour tous !

«La conduite des affaires de Charest, Weinberg et Izard est basée sur la tricherie, le mensonge et la malhonnêteté (… ) des bandits à cravate ou à jupon (…) conduite scandaleuse, infâme et immorale.»

Ces extraits du jugement du Juge Auclair, dans l’affaire de Claude Robinson vs Cinar, prouvent  qu’il y a des justes au Québec. Il y a des justes, même dans le système judiciaire.  Mais il n’y a pas de justice au Québec.

En appelant la solidarité citoyenne à la rescousse, on en viendra peut-être  à obtenir une compensation pour Claude Robinson. Peut-être, car il est possible, sinon certain, que cet appel des bandits à cravate ou à jupon serve surtout  à gagner du temps afin qu’ils mettent leurs biens en lieu sûr, se déclarent en faillite et ne payent rien du tout. Mais ayons la foi que Claude Robinson obtiendra  justice.  On aura alors sauvé un arbre… mais pendant que chaque jour on continue d’abattre la forêt.

Pour un Robinson sauvé, des centaines de justiciables seront oubliés, sacrifiés, car nous vivrons encore demain, vous et moi, dans un État qui se prétend « de droit », mais qui a institutionnalisé l’iniquité. Un État où seuls les riches  peuvent  espérer obtenir justice.  Parce que des centaines de milliers de dollars en frais et honoraires, c’est trop cher pour le monde ordinaire; parce que 14 ans, pour obtenir un jugement, c’est trop long, pour tout le monde…  Dès qu’on dépasse les petites créances, il n’y a pas de justice fonctionnelle au Québec.

Il faudrait que, Robinson en tête, mais tous les gens de bonne volonté derrière lui, nous marchions pour réclamer une justice au Québec.  Une justice rapide. Une justice gratuite, une justice de bon droit, et non ce fatras de procédures qui permettent à ceux qui les maîtrisent d’apprivoiser l’injustice.  Un système où juges et magistrats ne sont pas nommés discrétionnairement par le pouvoir exécutif, créant ainsi une apparence de favoritisme, mais choisis par un processus démocratique

Il faudrait réclamer que soit transformé, pour le rendre efficace, le rôle actuellement inutile et malfaisant de l’avocat dans le processus judiciaire. Que soit transformée, aussi, la procédure d’exécution des jugements, et la Loi de faillite, cette licence 007 que les grand scélérats –  mais aussi tous les petits astucieux de ce monde – utilisent pour envoyer paître ceux qui leur ont fait confiance et qu’ils ne veulent pas rembourser.   Il faudrait exiger une justice qui soit juste. A laquelle on fait confiance.

Oui, je sais que TOUT le système est à revoir et que toute la gouvernance que nous avons ressemble à une opération d’extorsion, allant de la corruption à tous les niveaux de l’administration publique jusqu’à cette incroyable arnaque des banquiers, qui créent leur propre argent, le prêtent a intérêt et demandent qu’on leur en donne plus quand ils n’en ont pas assez …  Le brigandage est omniprésent.  Mais, la perversion de la justice inspire une répugnance particulière.

RIEN n’est plus odieux que de travestir la justice et de la vider de son sens, car c’est LE PREMIER DEVOIR D’UN ÉTAT D’ASSURER LA JUSTICE.  C’est la pierre d’assise et tout le reste en dépend. Le simple fait qu’il faille encourir des frais pour être reçu par un juge et – peut-être –  obtenir justice, est une ignominie. Il faut que la population soit manipulée hors de toute raison par les médias et mise dans un état confinant à l’hypnose, pour tolérer cette infamie – qu’une nation vraiment civilisée mettrait au rang moral de l’esclavage – d’un accès inégal à la justice, conditionnel à l’argent que peuvent y investir les parties.

Il n’y a rien de plus ignoble, rien qui contribue davantage à la perte de crédibilité de notre gouvernance. Rien qui la rende aussi illégitime, indigne qu’on la respecte ou qu’on lui obéisse que cette faillite de la justice.  Je pense  qu’il est de l’intérêt public que cette aberration/infamie qu’est le système judiciaire soit exposée sur la place publique.  Il faut regarder de près la réhabilitation du rôle des juristes, ceux par qui la justice devrait arriver et qui sont aujourd’hui une partie du problème et non de la solution.

Je serais ravi qu’un de mes anciens collègues, ou l’un des nouveaux prédateurs de la même espèce qui chassent désormais dans les mêmes boisés, me réponde. On pourrait en parler… Et si quelqu’un veut riposter en mettant en branle cette machine infernale de la justice au bras lent et à la main rapace, rien ne serait plus révélateur de l’ineptie, de la mauvaise foi ou de la turpitude de cette machine.

Pierre JC Allard

Avocat retraité

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Et la vérité fut : la Terre n’est pas plate!

Yan Barcelo – Philosophe et journaliste.

J’ai soumis jeudi dernier au journal La Presse cette réplique à l’article de Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal, intitulé « La Terre n’est pas plate », article d’opinion paru dans La Presse ce jeudi, 22 avril 2010. Vous pouvez lire copie de cet article d’opinion à la fin de cette chronique.

Merci à Normand Mousseau de nous mettre à jour dans notre compréhension de l’univers en nous apprenant que la Terre n’est pas plate. Malheureusement, c’est une information dont la plupart d’entre nous sommes déjà saisis.
Toutefois, outre le fait qu’il dispose d’un impressionnant titre de professeur de physique, on peut se demander si les connaissances de M. Mousseau n’ont pas plafonné au moment de découvrir que la Terre n’est pas plate. Car, en termes d’informations instructives et sensées, son article est cruellement carencé.
En fait, espérant sans doute nous faire taire sous le coup d’un argument d’autorité (après tout, c’est un physicien qui nous écrit!), M. Mousseau ne nous sert que le régime traditionnel de calomnies et de ridicule auquel nous ont habitué les alarmistes climatiques.
M. Mousseau nous dit que l’hypothèse selon laquelle l’activité solaire serait à l’origine du réchauffement climatique est « complètement discréditée pour la majorité de la communauté scientifique ». Vraiment? Puisqu’il est question d’arguments d’autorité, voyons s’il a entendu parler du projet CLOUD que le CERN poursuit au coût de 9 M$? A-t-il entendu parler du projet Astrometria que l’Agence spatiale russe mène à bord de la station orbitale internationale? Et qu’en est-il des travaux des physiciens Sami Solanki, directeur à l’Institut Max Planck, et Nir Shaviv, professeur agrégé à l’Institut de Physique Racah, à Jérusalem?
Tout d’abord, M. Mousseau veut nous faire croire que la science est une démocratie où le vote de la majorité détermine la vérité. C’est une vision très tribale de la recherche scientifique à laquelle semble souscrire le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avec son mantra de la « science par consensus ».
Ensuite, parlons brièvement des deux projets CLOUD et Astrometria. Le premier, initiative de Jasper Kirkby du CERN de Genève, vise à montrer le lien entre les cycles d’irradiation solaire et la formation de nuages bas. Si son hypothèse – très crédible – se vérifie au cours des deux ou trois prochaines années, on pourra conclure à une influence majeure sur le climat terrestre du soleil et des effets de celui-ci sur les rayons cosmiques.
Kirkby est-il seul dans son coin à jouer avec sa petit chambre de simulation atmosphérique? Que non. Tout d’abord, il a l’appui du CERN, l’organisation de recherche fondamentale regroupant le plus grand nombre de physiciens au monde. Ensuite, son projet CLOUD est mené avec la collaboration d’une vingtaine d’instituts et d’universités du plus haut calibre parmi lesquelles on trouve notamment le California Institute of Technology, l’Institut Max Planck de physique nucléaire, le Rutherford Appleton Laboratory. Le tout regroupe une centaine de scientifiques issus de diverses disciplines, mais tout particulièrement la physique et l’astrophysique. Puis-je vous rassurer, Monsieur Mousseau : ces gens ne souscrivent pas à l’idée que la Terre est plate.
Quant au projet Astrometria, il est mené par Habibullo Abdussamatov, un des physiciens les plus chevronnés de Russie, chef du laboratoire de recherche spatiale à l’observatoire Pulkovo de l’Académie des sciences russes. Et son hypothèse, elle aussi très crédible, de l’influence majeure du soleil sur les changements climatiques est prise au sérieux par l’establishment scientifique russe au point qu’on lui donne temps et espace à bord de la station spatiale internationale. Après tout, il est difficile de contester l’idée que le soleil, principale source de chaleur sur notre minuscule planète, puisse avoir une influence déterminante sur la variabilité de notre climat via des altérations très subtiles dont il reste à confirmer les mécanismes.
CLOUD et Astrometria sont basés pour l’instant sur des hypothèses et leur démonstration reste à faire au cours des prochaines années. Mais ce sont des hypothèses extrêmement crédibles et plausibles qu’il importe d’étudier avant de se lancer dans des projets multi-billionnaires d’éradication du CO2. Je m’empresse d’ailleurs de vous rappeler, Monsieur Mousseau, que l’anthropogenèse du réchauffement climatique est aussi une hypothèse, fort crédible; mais sa crédibilité ratatine à vue d’œil au fur et à mesure que les scientifiques ouvrent leurs yeux sur d’autres phénomènes et processus climatiques – notamment l’irradiation solaire, la formation des nuages et le stockage de CO2 par les océans – et cessent d’être hypnotisés par le hochet du CO2 surnuméraire.
La science – sans doute en êtes-vous informé, Monsieur Mousseau, – n’est pas un exercice de vote que se partagent quelques individus en sarreau blanc. C’est un travail de confrontation systématique d’hypothèses et d’observations en vue de déterminer la vérité la plus englobante qui soit. Et si les théories solaires se vérifient, il importera qu’on y donne le plus d’attention possible, car la menace des décennies à venir ne sera fort probablement plus le réchauffement de la planète, mais son refroidissement.

VOICI L’ARTICLE DE NORMAND MOUSSEAU AUQUEL JE DONNE LA RÉPLIQUE PLUS HAUT.

Publié le 22 avril 2010 à 06h11 | Mis à jour à 06h11
La Terre n’est pas plate
Normand Mousseau*
La Presse
Il est un peu déprimant de voir M. Faucher, ramener sur le tapis la possibilité que l’activité solaire soit à l’origine du réchauffement climatique plutôt que l’augmentation des gaz à effet de serre. Cette possibilité, qui a été amplement étudiée par des astrophysiciens et autres spécialistes du Soleil, est maintenant complètement discréditée pour la majorité de la communauté scientifique et ne subsiste que dans le discours des opposants à tout crin à la lutte aux changements climatiques. Après tout, que peut-on faire si c’est la faute au Soleil?
Pourquoi est-ce important de corriger cette fausseté? Parce que la science, contrairement à ce que laissent entendre de nombreux critiques doctrinaires, progresse et que la compréhension que nous avons aujourd’hui du réchauffement climatique est beaucoup plus précise qu’il y a 30 ans, 10 ans et même cinq ans. Or, quand les pseudodissidents se contentent de répéter leurs mêmes oppositions année après année, c’est la possibilité même d’un véritable dialogue politique qui est prise en otage. Au lieu de permettre une analyse intelligente des doutes et des certitudes de la communauté scientifique, on laisse plutôt planer, comme le fait Philippe Faucher, que les faits n’existent pas et qu’ils sont autant matière à débat que les mesures à prendre.
Or, ce n’est pas le cas. Affirmer que la Terre est plate et qu’elle est portée par une colonne sans fin de tortues ne change pas la réalité. Pire, continuer, malgré les nombreuses évidences, à défendre le droit des «?aplatistes?» de monopoliser le débat revient à nier l’existence du progrès dans la connaissance.
L’incertitude
Personne, dans la communauté scientifique, ne nie l’existence d’incertitude, d’inconnues et la possibilité d’erreurs. Plusieurs scientifiques sont aussi mal à l’aise avec la récupération politique de résultats qui n’ont pas eu le temps de décanter, offrant ainsi une image déformée de la situation. C’est pourtant dans ce contexte que doivent travailler les chercheurs qui s’intéressent aux changements climatiques, ce qui les force à modifier une tradition de recherche universitaire où les interactions avec le public sont limitées à quelques communiqués par année.
Ainsi, dans un premier temps, on a créé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont le but est de mettre à jour à intervalles réguliers, et de manière aussi objective que possible, l’état des connaissances dans le domaine. Les rapports ne sont pas parfaits, évidemment, surtout en ce qui concerne la partie modélisation, qui représente un défi technique remarquable, mais le message qui s’en dégage est resté remarquablement cohérent depuis plus de 20 ans: il y a un réchauffement planétaire qui est causé par l’augmentation des gaz à effet de serre.
Tout comme pour la maladie de la vache folle et la grippe aviaire, il importe que les données scientifiques soient aussi solides que possible. Et le débat sur celles-ci doit se faire à un niveau rationnel. Il est tout à fait acceptable et normal qu’on s’attaque à des résultats scientifiques particuliers et qu’on relève leurs limites. Il faut accepter, par contre, que la connaissance puisse progresser et clore un débat, comme c’est le cas pour le fait que l’activité solaire n’est pas à l’origine du réchauffement de la planète.
* L’auteur est professeur de physique à l’Université de Montréal. Il réplique ici au texte de Philippe Faucher, «La dissidence muselée», publié dans les pages FORUM de La Presse le 19 avril dernier.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Campagne de vaccination Gardasil; conséquences et effets secondaires

  

 

Lisa Melia DOSSIER Gardasil Vaccination et effets secondaires et Sexualité

Depuis septembre 2008, les jeunes Québécoises sont vaccinées en 4e année et en 3e secondaire contre le cancer du col de l’utérus. Or, plusieurs, dont des professionnels de la santé, remettent en cause le bien-fondé d’une campagne de vaccination qui a le soutien financier des gouvernements québécois et canadien. Les premières demandes d’indemnisation contre le vaccin Gardasil ont maintenant débuté.

Mise à jour: Pas de sexe sans le vaccin Gardasil nous dit Québec!

gardasil-vaccination-consequences-effets-secondaires Annabelle Morin avait 14 ans, vivait à Laval et était en parfaite santé. Le 24 octobre 2008, elle est sortie de sa chambre complètement perdue, incapable de parler ni de se souvenir de son nom ou de sa date de naissance. Ses parents s’inquiètent: «Ma première réaction a été de lui demander si elle avait pris des médicaments. On aurait dit une overdose. Ma fille ne prenait pas de drogues, mais, à 14 ans, on ne sait jamais», raconte Linda Morin, la mère d’Annabelle.

À l’hôpital, elle passe des tests et reste une nuit en observation. Les médecins concluent à une migraine basilaire (induisant des problèmes de coordination des mouvements). Ses parents doutent du diagnostic. La mère d’Annabelle insiste alors pour faire passer un scanner à sa fille, sans résultat concluant. Six semaines après, Annabelle rentre chez elle et va prendre son bain. Linda  Morin retrouve le corps sans vie de sa fille dans la baignoire trente minutes plus tard.

La première autopsie montre qu’elle ne s’est pas noyée, mais n’identifie pas la cause du décès. Les parents attendent encore la seconde autopsie. «Il ne s’est rien passé entre les deux incidents, explique sa mère. Quand je l’ai vue dans la baignoire, ça a été un choc.» Linda Morin a ensuite pris connaissance du retrait d’un lot de Gardasil en Espagne, en février dernier, suite au malaise de deux jeunes filles ayant reçu le vaccin contre le papillomavirus humain. Elle s’est renseignée et a appris qu’Annabelle avait été vaccinée à l’école. À partir de 14 ans, les élèves sont en effet libres d’accepter ou non un traitement médical, incluant la vaccination.

Les premiers troubles et la mort sont survenus à chaque fois deux semaines après l’administration d’une dose de vaccin. Janelle Marquis, l’infirmière qui a suivi la famille pendant plusieurs années, croit que le lien est plausible. Une réaction allergique suite à l’administration d’un vaccin peut prendre deux semaines avant d’atteindre son pic. «Je ne peux pas totalement exclure le vaccin comme cause du décès, mais je ne suis sûre de rien», dit pour sa part Linda Morin.

La famille d’Annabelle tente maintenant de prévenir les autres jeunes filles des dangers potentiels de la vaccination. Selon Mme Morin, celles qui auraient voulu refuser le vaccin ont été convaincues par les médecins et les infirmières scolaires de la nécessité de l’accepter.

Un virus qui fait peu de victimes

gardasil-vph-virus-papillome-humain-vaccination Le papillomavirus humain (PVH) est une maladie transmissible sexuellement (MTS) qui peut provoquer un cancer du col de l’utérus. Abby Lippman, chercheure au département d’épidémiologie de l’Université McGill, explique que le PVH est l’une des MTS qui s’attrapent le plus facilement: à peu près toutes les femmes ont été infectées au moins une fois. La probabilité d’être touchée par les souches de la maladie qui provoquent des cancers est cependant de moins de 3 %. De plus, cette infection est l’une de celles dont on guérit le plus facilement. «Dans 90 % des cas, même pour les formes les plus dangereuses, le système immunitaire élimine spontanément la maladie», explique Abby Lippman.

Le gynéco-oncologue Philippe Sauthier explique que le nombre de cancers du col de l’utérus est stable dans les pays développés, voire en baisse, grâce au frottis (test Pap), un examen gynécologique généralement pratiqué. Toutefois, une situation de pauvreté et un système immunitaire affaibli augmentent considérablement les risques que l’infection aboutisse à un cancer. «Le problème en est un de conditions socioéconomiques, explique-t-il. C’est le deuxième tueur dans le tiers-monde. Si l’on cessait tout ce qui existe maintenant, du vaccin au dépistage, il reviendrait au premier plan.» D’où l’intérêt du vaccin, car c’est le moyen de prévention susceptible de toucher le plus grand nombre de femmes.

Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes estime au contraire que le vaccin peut s’avérer nuisible car celles qui le reçoivent peuvent avoir un faux sentiment de sécurité. Les jeunes filles qui ont reçu une dose de Gardasil penseraient alors pouvoir cesser de se protéger lors de relations sexuelles. Or, le vaccin ne protège que contre 70 % des formes du virus pouvant causer un cancer et n’est d’aucune utilité contre d’autres MTS ou une grossesse non désirée.

Effets secondaires controversés

Par ailleurs, les effets secondaires du vaccin soulèvent des questions: un rapport du National Vaccine Information Center américain estime que plus de 5 000 vaccinées ont dû consulter en urgence à cause de troubles cardiaques, convulsions ou vertiges. À ce jour, 29 décès de jeunes filles dans le monde pourraient être reliés au Gardasil.

Jointe par Reflet de Société, Merck Frosst, la firme qui commercialise le vaccin, s’en tient à la décision de Santé Canada, en juillet 2006, d’autoriser le Gardasil et refuse de faire davantage de commentaires. «Que le vaccin entraîne des discussions et des controverses, c’est normal. Ça a été le cas pour tous les vaccins. Mais il n’y a pas d’effets secondaires graves», affirme Philippe Sauthier, qui est membre de l’Association des gynécologues du Québec, une organisation dont le «partenaire officiel» est la firme Merck Frosst. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec appuie cette affirmation et rappelle que la décision de mener une campagne de vaccination n’a pas été prise à la légère mais dans un but de prévention.

Abby Lippman souligne la nécessité d’une «collecte de données fiables pour évaluer les risques liés au Gardasil». Elle estime que pour réduire la transmission du VPH, il faut considérer d’autres solutions que le vaccin et travailler sur la prévention et l’éducation sexuelle. «Le vaccin peut jouer un rôle, mais il ne peut pas être le seul acteur.»

Silence, on vaccine

Devant la caméra de Lina B. Moreco, réalisatrice du documentaire Silence, on vaccine (2008), plusieurs médecins s’interrogent sur les impacts négatifs potentiels des 48 doses de vaccins que reçoivent, avant l’âge de six ans, les enfants nord-américains. Des éléments chimiques comme le thimérosal et l’aluminium auraient des effets néfastes très importants sur la santé. Serge Rivest, chercheur au CHU de Québec, explique que la réponse à un vaccin est différente selon les personnes. Il faudrait donc prendre systématiquement en compte l’historique médical des vaccinés.

Lina B. Moreco ne rejette pas les aspects positifs de la vaccination mais met en garde contre la fermeture du milieu médical à reconnaître leurs dangers. Une situation accentuée par l’influence des firmes pharmaceutiques. Le député américain Dan Burton, qui a enquêté sur les vaccins, affirme que «c’est probablement le groupe de pression le plus puissant à Washington.»

Merck Frosst omniprésente

La multinationale Merck Frosst, qui commercialise le Gardasil, dirige toute la chaîne d’informations, de la rémunération des experts à la tenue des colloques, selon Lina B. Moreco, et empêche les chercheurs indépendants de mener des recherches.

Ken Boessenkool, lobbyiste de Merck Frosst, est l’ancien conseiller à la santé du premier ministre canadien Stephen  Harper, dont le gouvernement a débloqué 300 millions de dollars pour la campagne de Gardasil. 70 millions$ ont été alloués au Québec. Pour Lina B. Moreco, les pharmaceutiques ont fabriqué une peur sociale de mourir si l’on n’a pas été vacciné, en plus de renvoyer une image d’irresponsable à ceux qui refusent un vaccin.

Pour en savoir plus sur les effets secondaires et les conséquences du vaccin Gardasil

Quand un homme accouche

quand-un-homme-accouche-roman-cheminementRoman de cheminement. Le personnage principal accouche de son enfant intérieur qui devient son ami et son thérapeute tout au long du roman. Ce livre est le premier d’une trilogie qui a été reprise dans L’amour en 3 Dimensions. 9,95$

Disponible Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: http://www.editionstnt.com/livres.html
Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4

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Classé dans Actualité, Raymond Viger, santé

Le négationniste de la langue

Ce texte est publié aussi sur louisprefontaine.com

Quand Alain Dubuc a publié son texte Les angoissés de la langue le 9 avril dernier, dans La Presse à Power Corporation, j’y ai lu un tel concentré de préjugés et de faussetés que je n’ai pas cru devoir y répondre. Et puis – il faut le dire – j’étais également très pris par la préparation du rassemblement pour le français, ayant lieu deux jours plus tard. Une anecdote m’a fait changé d’idée et donner le goût de détruire, point par point, le tissu de mensonges publié en réponse àl’étude de Pierre Curzi.

Ainsi, une personne me contait qu’elle avait épinglé un article parlant du recul du français sur le babillard de son entreprise. Le lendemain, comme toute réponse, on avait mis le texte de Dubuc par-dessus, comme s’il s’agissait d’une réfutation en règle. Voilà la force de la crédibilité d’un média de masse.

Or, Dubuc ne mérite pas cette crédibilité. Les principaux arguments de son texte, que je reprends un par un, sont tous au mieux trompeurs, au pire l’oeuvre d’un travail journalistique bâclé.

Les arguments d’Alain Dubuc:

1) La peur du recul du français provient des chiffres de la langue maternelle, qui est passée sous le 50% à Montréal et le 80% au Québec.

Par un habile amalgame, Dubuc reprend l’argument courant consistant à voir dans le simple recul de la langue maternelle un recul généralisé du français, alors que les études de Curzi et de la plupart des démographes crédibles se concentrent bien davantage sur la langue d’usage. Il devient facile ensuite pour Dubuc d’invalider l’idée que le français régresse en statuant que la langue maternelle ne constitue pas un bon indicateur, car elle ne permet pas de bien constater la hausse des langues tierces.

Évidemment que le recul de la langue maternelle ne permet pas de jauger de la situation! Le problème, c’est précisément qu’il ne s’agit que d’une fraction des signaux permettant de constater le déclin du français. En cherchant à en faire un argument central de ceux qui s’inquiètent légitimement du recul de notre langue commune, Dubuc crée un argument faible et s’assure ensuite de mieux le détruire.

Très malhonnête comme méthode.

2) La cause de l’anglicisation de Montréal n’est pas linguistique; ce sont les francophones qui déménagent vers les banlieues.

L’exode des francophones vers les banlieues comme cause de l’anglicisation de Montréal est un mythe. Montréal ne devient pas anglaise parce que les banlieues, gonflées par des francophones délaissant la ville-centre, se francisent.

En fait, l’ensemble des banlieues montréalaises subit une baisse du français presque aussi rapide que la ville de Montréal elle-même. Entre 2001 et 2006, le recul pour Montréal était de l’ordre de -2.4%, alors qu’il était de -2% pour l’ensemble des banlieues rapprochées.

La cause de l’anglicisation de Montréal EST donc linguistique, contrairement à ce qu’affirme Dubuc.

3) Le calcul de la différence entre l’attraction de la langue française et de la langue anglaise est trop « alambiqué pour être pris au sérieux ».

Quand les chiffres démontrent qu’on a tort, on lance la calculette au loin et on affirme qu’ils ne veulent rien dire.

Ce que n’aime pas Dubuc, c’est l’utilisation de l’Indice de vitalité linguistique (IVL) par Curzi, pour démontrer la différence d’attrait entre les deux langues. Cet indice – rappelons-le – mesure, en divisant le nombre de locuteurs d’usage par ceux de langue maternelle, le degré d’attrait d’une langue par rapport à une autre.

Il ne s’agit nullement d’une formule « alambiquée » ou d’une lubie de statisticien: l’IVL permet de voir clairement si une langue maternelle est capable de devenir une langue d’usage, c’est-à-dire si un enfant dont les premiers mots sont en français risque de parler le français à la maison à n’importe quel moment de sa vie ou s’il ne risque pas de perdre sa langue et de s’angliciser. Le chiffre 1 constitue le seuil de renouvellement permettant à une langue de se renouveler.

Ce que démontrent les statistiques, simplement, c’est que l’IVL de l’anglais à Montréal est de 1.43, contre seulement 1.09 pour le français, ce qui signifie que l’anglais est presque cinq fois plus attractif que le français. Ce n’est pas plus complexe que cela, et si Alain Dubuc avait le début du commencement d’une bonne foi, il le reconnaîtrait lui-même.

4) L’étude ne fait pas de distinction entre la langue d’usage et la langue publique.

L’étude ne fait pas cette distinction, car cette distinction n’est pas importante. L’indice de la langue publique existe, et il a été littéralement haché en morceaux et enterré par le statisticien et démographe Charles Castonguay. Au-delà des problématiques méthodologiques reliées à cet indice (il est presque impossible à calculer), celui-ci est… purement inutile.

En effet, il est de peu d’utilité de savoir quelle langue parle un anglophone en-dehors de son domicile; ce qui compte, c’est l’attachement véritable à une langue, c’est-à-dire de savoir quelle est la langue dans laquelle « vit » un individu. Par exemple, il est possible pour un individu de parler anglais à la maison, de baragouiner le français en public, mais l’impact, la trace laissée par cet individu dans la société, sera résolument anglaise, puisque son monde, sa vision des choses, les médias qu’il écoute, ce qu’il lit, ce qu’il écrit, tout se fera en anglais.

La langue d’usage, en intégrant la langue publique, constitue donc un indice beaucoup plus complet et fiable sur l’attachement réel à une langue ou à une autre.

5) Les chiffres de 2006 ne reflètent pas l’attraction de l’anglais aujourd’hui, mais des choix faits souvent avant la loi 101.

Je crois qu’on atteint de nouveaux sommets avec cette affirmation. Qu’on comprenne bien Alain Dubuc dans toute sa « grandeur »: les immigrants récents choisissent davantage le français, donc ce que nous voyons aujourd’hui ne serait qu’un aperçu de ce qui se faisait avant.

Cette affirmation ne fait pas le moindre sens d’un point de vue de la logique. Si les immigrants choisissaient de plus en plus le français, comment se fait-il que le français régresse? Si nous sommes tributaires des choix d’il y a trente-cinq ans, pourquoi les études ont-elles souligné une amélioration rapide de la situation linguistique après l’adoption de la loi 101, et un recul sensible depuis au moins une décennie? Pourquoi – soudainement – serions-nous en train de subir une situation vieille de plusieurs décennies alors qu’il était possible, dans les années 1980, de mesurer les gains concrets issus de la loi 101?

6) Parler de l’île de Montréal sans regarder l’ensemble de la région métropolitaine est « parfaitement arbitraire ».

Dubuc trouve injuste qu’on inclut Pointe-Claire dans les données de Montréal, par exemple, mais non Longueuil. Laissez-moi redonner la justice à ce brave éditorialiste. Les chiffres, je les ai calculés: entre 2001 et 2006, Pointe-Claire a perdu -1% d’anglophones et -2% de francophones pendant que Longueuil « gagnait » 5% d’anglophones et perdait -3% de francophones. Oui, vous avez bien lu: Longueuil s’anglicise plus rapidement que Pointe-Claire.

Et si on prend l’ensemble de la région métropolitaine (Montréal, Laval et les couronnes nord et sud), la croissance totale des locuteurs de langue d’usage anglaise atteint 6%, contre seulement 1% pour le français!

Arbitraire ou non, l’anglais progresse partout!

* * *

On le constate, on a raison d’être angoissés du recul du français. Celui-ci est généralisé et bien réel.

Quand Dubuc conclut son torchon en écrivant « le français n’est pas menacé », s’appuyant sur ses faux-arguments, il met simplement des lunettes roses à une personne à qui il vient de crever les deux yeux.

Contre les préjugés et les mensonges, qui aura maintenant le courage de déclarer publiquement que le négationniste de la langue Dubuc, de même que le journal pour lequel il écrit, n’ont plus la moindre crédibilité? À une époque où Power Corporation et sa Presse sont en guerre ouvertecontre tout renforcement de la loi 101, voilà des faits qu’il ne faudra pas oublier…

Louis Préfontaine

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Classé dans Actualité, Louis Préfontaine

L’échec du Modèle Québécois

Philippe David.

Il y a belle lurette que les choses vont mal au Québec et je me demande souvent si un jour nous verrons la lumière au bout du tunnel sans qu’il n’y ait littéralement un coup d’état. Car il m’arrive parfois de me demander si un soulèvement populaire est la seule façon de briser le statut quo. Le 11 avril dernier, 50 000 québécois de la classe moyenne ont déambulé sur la Grande Allée à Québec, brandissant des balais, enjoignant le gouvernement de nettoyer sa propre cour avant de venir une fois de plus piger dans nos poches. J’étais de ce nombre et j’ai même symboliquement laissé ma chemise aux portes de l’Assemblée Nationale. C’était bien la première fois que je manifestais pour quoique ce soit. Comme les autres personnes qui étaient présentes, j’ai manifesté parce que j’en ai marre. Marre de voir notre argent lancé aux quatre vents. Marre de ne recevoir aucun service équivalent. Bref, j’en ai marre du sacro-saint modèle québécois et au milieu de cette foule qui s’étendait littéralement à perte de vue à l’avant et l’arrière de moi, j’ai eu l’impression de ne pas être le seul. Sans doute je serai porté au bûcher pour oser maintenant critiquer notre religion nationale social-démocrate. Brûlons vif le méchant droitiste néolibéral! N’est-ce pas toujours le sort réservé aux hérétiques?


La Pensée Magique

Le Québec est le royaume de la pensée magique. Nous sommes complètement déconnectés de la réalité. Nous nous sommes concocté un modèle qui ne peut absolument pas tenir debout dans la réalité. Nous nous imaginons riches alors que nous sommes parmi les plus pauvres en Amérique du Nord. Nous agissons comme si la richesse n’était que quelque chose qui faut juste aller chercher, dans la poche des riches ou dans les caisses des compagnies privées, mais pas quelque chose que nous devons créer et pour laquelle nous devons travailler. Comme si l’argent poussait sur les arbres. Et lorsque le pillage des contribuables québécois ne suffit plus, nous pillons le reste des contribuables canadiens et nous empruntons, condamnant nos enfants à payer pour nos excès. En aucun temps nous nous sommes arrêtés à songer au conséquences à long-terme. Et le pire, c’est qu’on ne peut pas remettre tout ça en question sans se faire traiter de sans-cœur néolibéral comme si la gauche au lunettes roses avait le monopole de la vertu.

Le Mythe de la Solidarité Sociale Québécoise

Nous les québécois nous targuons d’être des modèles de solidarité sociale. Nous regardons les anglos du ROC et les méchants américains du haut de notre rectitude sociale. Nous sommes prêts à tout pour le bien commun et redistribuer la richesse, même si nous devons saigner toute notre classe moyenne. Nous nous sommes égalitaires, oui monsieur! Vraiment? Oui, c’est vrai, nous avons un filet social plus riche que partout en Amérique du Nord, mais à qui profite-t-il vraiment? Nous nous entêtons à rendre tous nos services publics gratuits ou quasi-gratuits, mais est-ce les plus pauvres ou les plus nantis qui en profitent le plus? Prenons par exemple le gel des droits de scolarités et des tarifs d’électricité. La moitié des étudiants universitaires viennent de familles mieux nanties, et ces étudiants, une fois diplômés, gagnerons des salaires bien au dessus de la moyenne. Pourquoi devraient-ils être subventionnés par d’autres qui n’ont probablement pas leur niveau de scolarité et qui gagnent des salaires moindres que ceux que ces étudiants gagnerons plus tard. C’est un non-sens. Pendant ce temps, les universités sont sous-financées et la qualité souffre. Ne serait-il pas plus sage de laisser les droits de scolarité augmenter et d’aider ceux qui en ont vraiment besoin par un système de prêts et bourses plus généreux? Même chose pour les tarifs d’électricité qui profitent en réalité aux propriétaires de grandes maisons. Ne serait-il pas mieux de laisser ces taux augmenter, quitte à rembourser une partie de ces frais à ceux qui sont en deçà d’un certain seuil de revenu? C’est quoi la solidarité sociale au juste? De tout donner à tout le monde, qu’ils en aient besoin ou pas? Ou de tout simplement de s’occuper de ceux qui en ont vraiment besoin? « Arrière Satan! » s’exclament sûrement les prêtres de la social-démocratie. « Quel blasphème! » Mais voilà, très souvent nos beaux programmes redistribuent la richesse de bas en haut, plutôt que de haut en bas. Et que fait la gauche? Elle en vante les mérites! Quelle ironie!

L’Aristocratie de l’influence et du Statut Quo

Aux élections de 2003, 64% des électeurs ont voté pour un changement. Une des promesses qui faisait partie de la plateforme électorale des libéraux c’était une ré-ingénierie de l’état. Nous connaissons la suite. Dès que les libéraux ont fait mine de vouloir remplir cette promesse, les boucliers syndicaux se sont levés et ce fût la fin de la ré-ingénierie. Ça fait combien de temps que nous savons que notre système ne fonctionne plus? Dix ans? Quinze? Des solutions ont-elles été présentées pour régler ces problèmes? Certainement des centaines. Elles ramassent la poussière sur des tablettes quelque part. On ne sait trop où. Sommairement rejetées par notre aristocratie bien-pensante. Car voyez-vous, beaucoup trouvent leur compte dans le système actuel. 42% des québécois ne paient aucun impôt et près de 60% sont des bénéficiaires nets de l’état, c’est-à-dire qu’ils reçoivent de l’état plus qu’ils n’en paient. Ceux qui restent sont les pauvres bougres qui portent les autres sur leurs épaules et de plus en plus, ce sont ceux de la plus jeune génération: les X et les Y. Puisqu’ils sont la minorité, ils commencent de plus en plus à réaliser la signification du terme « tyrannie de la majorité ». Ceux qui ont intérêt à perpétuer le modèle québécois, la classe politique, les fonctionnaires, les BS corporatifs, les syndicats et tous les divers groupes sociaux ont de puissants lobbies et une puissante influence sur la façon que les choses se passent et ils ont tous un intérêt à maintenir le statut quo. Vous croyez vraiment qu’on manque de solutions pour résoudre les problèmes de notre système de santé? Il y a énormément d’autres pays qui ont un système de santé plus efficace et moins coûteux que le nôtre, il y a belle lurette qu’on aurait pu essayer leurs idées. Mais les grands clercs sociaux-démocrates nous ont convaincus que notre façon de faire les choses est la meilleure. Il suffit juste d’y mettre un peu plus d’argent. Mais voilà, ce qu’ils ne vous diront pas, c’est que l’argent, nous n’en avons plus. Nos cartes de crédit sont au max et ils vont bientôt venir reposséder la maison. Nous allons frapper un mur, mais ils s’en moquent! Ils vont se payer une retraite dorée aux dépens des autres et c’est tout ce qui compte pour eux. Nous allons avoir le plan « Freedom 75 » pour qu’ils aient le « Freedom 55 ». Je suis à cheval entre les X et les boomers et je crois sincèrement que des boomers il ne restera que des miettes quand ce sera mon tour.

Mais qu’est-ce qui nous attend?

S’il n y a pas un grand coup de barre bientôt, nous allons assister à la paupérisation graduelle du Québec. Nous serons non seulement les plus pauvres du Canada ou de l’Amérique du Nord, mais des pays industrialisé. Nous étouffons nos entreprises et nous accablons la future génération de dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser. Nous allons probablement assister à un exode de tous les jeunes diplômés vers des pâturages plus verts. Pourquoi resteraient-ils pour se faire saigner? Vous croyez que la barrière linguistique va les retenir? Ils vont nous planquer là dans notre merdier après avoir collecté leur diplôme que nous aurons subventionné et ce sera bien fait pour nous. Ci-dessous est le compteur de notre dette. Je ne pourrais vous dire jusqu’où il va grimper avant que tout s’écroule, mais il sonnera certainement le glas du modèle québécois. Espérons que nous aurons abandonné nos lunettes roses avant ça.


J’ignore pourquoi, mais je n’arrive pas à faire afficher l’horloge de la dette dans le billet sur les 7 du Québec, mais vous pouvez la voir sur mon blogue

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Classé dans Actualité, Philippe David