La photologie

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La pauvreté  met le crime au rabais.

Nicolas de Chamfort

La pauvreté est un refus de partager la grande fraternité de la merde.

Romain Gary

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C’est long apprendre l’astrologie… Et je ne suis pas doué en calculs. Alors, j’ai créé une nouvelle « science » : la photologie. Elle consiste à prédire l’avenir des gens par une simple photo.

Ce n’est pas trop malin : au lieu de se fier aux astres, on se fie aux désastres. La culture du désastre a pris bien de la place dans nos sociétés. Et, comme je l’ai déjà mentionné, les enfants sont la matière première des « adultes ». Ce fut, et ce sera toujours, la pépite qui fait saliver les investisseurs et tous les harmonisateurs pour une société monocorde.

Coffie


La plupart des gens me consultent pour connaître leur avenir… C’est la première fois que je vois quelqu’un habillé de mouches…  Ce n’est pas gentil, mais ici on vit assez vieux pour avoir le sens de l’humour. En fait, rire est  un luxe…. Un peu méchant? Ce  ne sont pas des mouches, c’est un essaim de banquiers venus voir si tu étais « potable »…

On voit bien que tu n’as pas mangé depuis longtemps. Attend quelques années, il y aura un McDo…

Tu devrais faire attention où tu mets les pieds. Les adultes  ont un jeu dangereux qu’ils appellent la guerre… Ils laissent traîner leurs jouets partout. Ils en cachent sous terre pour attraper l’ennemi par la jambe. Si tu passes dessus, tu auras encore plus mauvaise mine, comme dirait  Oncle Georges .  Eux, ils sont trop paresseux pour ramasser leurs jouets après  leur jeu. C’est l’argent du jeu qui les intéresse… Surveille bien le petit d’en bas… Il n’a l’air de rien, mais c’est une grosse mouche en puissance. Et qui sait si un jour, pour sauver ton pays, il ne te tirera pas dessus. Tu risques de devenir un dommage collatéral…

Je ne connais rien de ton pays, mais il y a des chances qu’on ait trois ou quatre secondes pour se parler. On ne fait pas long feu chez vous. Parler de ton avenir… C’est déjà s’avancer trop. Sans vouloir t’insulter, tu as l’air d’un œuf mal en point.

Pour l’avenir, rien ne dit que tu en as. Ça dépend qui a acheté le sol que tu as sous les pieds. Mais on ne sait jamais… Avec beaucoup de chance, tu pourrais te rendre à la trentaine. Ce qui ne te donnera pas le temps de faire de toi un réalisateur d’émissions sur les problèmes de la trentaine des Occidentaux dans le grand défilé de cette mode des « psychos narcissiques »  télévisés. Ils ont des problèmes, EUX… : leur blonde, leur voiture, de grands questionnements… Et de temps en temps, ils font des shows pour toi…

Esteban


Pour l’instant, tout va bien. Tu as déjà compris qu’il faut partir avec le butin avant que les autres viennent le chercher.

En partant, on peut voir ton petit air de méfiance… Ce qui pourra t’aider pour ton avenir. Avec de la chance, tu émigreras vers un plus gros village, avec une école, et tu apprendras à lire et à écrire.

À moins que tu ne sois déjà au travail pour quelqu’un et que tu te méfies à savoir combien il va te payer. Pas besoin d’être devin. La réponse est la même depuis des siècles : le moins possible. Si on te paye…

Il y a de fortes chances que tu vives  avec le moins possible. Ton avenir, pour l’instant c’est « le moins possible », mais vivant. C’est encourageant, non?

C’est vrai que le photographe a une sale tête. Et il a peut-être des cheveux blancs. Ce qui n’est pas toujours un signe de sagesse. Ici, ce sont souvent les pires… Mais ça, c’est une autre vie…

Dans ton pays, les cheveux blancs, ça existe. Il n’y a pas trop de grands livres en dessous, il y a de la vie, de l’expérience. On ne cultive plus ça ici, on a passé de la bio au aux modifications génétiques par une série de serpents électroniques pour « modifier » un peu le cerveau.

Tu en as de la chance! À court terme… Tes parents,  ainsi que le gratin de toutes  les organisations possibles et impassibles,  sont en train de te sculpter une personnalité : tu es déjà riche, détendu, sûr de toi.  À moins que ce soit l’effet de l’antidépresseur. C’est dur l’école…

Mais c’est peut-être là que tu démarreras ta première entreprise : la vente de ton surplus de ritalin. Ou encore de diverses substances légales de tes parents.

Tu sais lire et écrire. Tu as déjà une main de prise dans une montre. Deux, on appelle ça des menottes… La prison? Ne t’en fait pas : des riches y vont, mais pas trop longtemps. Le temps que le peuple se calme… Une autre mauvaise nouvelle le lendemain, et c’est fini!

Avec un air comme ça, tous les rêves te sont permis : tu pourrais devenir star de cinéma, chanteur, artiste-peintre, banquier, PDG chez Norbourg ou  à la Caisse de dépôt, ministre, etc. Si ça ne marche pas, tu seras pompier ou infirmier. Dans le pire des cas… Voyons! Tes parents ont dû te le dire!

Tu pourrais devenir  avocat ou médecin. Tu risques d’avoir plus de mouches dans la tête que le premier qui n’a pas d’avenir. On renforcera ta dose de médicaments. On te fournira des psy, des travailleurs sociaux, des idéologistes patentés, supposément crédible.

On te vendra de tout. Tu as les moyens de tout acheter. Le crédit est là pour les gens comme toi. Même des idées…

Pour l’avenir, il y a deux voies : tes ennuis pourraient te conduire au suicide vers la trentaine. Après trois mariages, tu  reviendras vers  la cinquantaine pour me consulter afin de connaître ton passé. Il n’y a pas de Google-Map pour savoir où l’on va dans la vie…

Pour l’instant, tu as les mains dans les poches de ton pantalon. Mais tu te rendras compte  très vite qu’on ne va pas loin avec les deux mains dans ses pantalons. Alors, on te donnera la recette : aller puiser dans les poches des autres.

Si tu es costaud, tu pourras aller dans la construction. Non! Pas planter des clous.. Planter des gens. Passer à la télé. Raconter des mensonges. Et engager des avocats pour dire que tout est vrai.

Au pire, si tu ne sais trop quoi faire, tu achèteras les terres des deux autres enfants en haut de ton image. . On a dû te dire qu’on fait son avenir? …Eh! Oui! Ça se prépare…

Il est écrit quelque part que l’on s’enrichit les uns les autres. Mais ça,  c’est dans les livres d’école. Les livres, ce n’est pas la vie. Et l’école encore moins…

Tu es une sorte d’oie de société… Un « à gaver »…

George


Tes parents doivent être pauvres… Une photo en noir et blanc! Comme un peu de pétrole dilué dans du blanc…

On dirait que s’annonce devant toi une belle carrière : le base-ball. Sauf que ta moyenne au bâton sera sans doute mauvaise. Mais ton camarade Dick Chenille te montrera comment devenir papillon et  ce  qu’on peut faire avec un bâton et des balles. Tu auras un lancer tellement puissant que celles-ci  iront jusque dans des terres étrangères.

Tu iras loin : avec de l’argent et les ethnies. Les ethnies ce sont ceux les deux premiers enfants d’en haut. Ce sont tous des terroristes en puissance. Le petit noir est peut-être en train de creuser pour planter une mine. Et l’autre, il doit avoir fait une cueillette de grenades…

La planète est ton stade. Un grand champ rond … Comme une boule bleue…

L’ultime réussite c’est le grand   Chelem

Comme le dit le cliché : La balle est dans ton camp.

Et le reste de l’arsenal…

Méfie-toi du petit juste au dessus de toi… Au cas où il deviendrait banquier. Car ceux-là ont repris un vieux truc d’il y a bien des lunes…

La légende la plus célèbre sur l’origine du jeu d’échecs[G 14] raconte l’histoire du roi Belkib (Indes, 3000 ans avant notre ère) qui cherchait à tout prix à tromper son ennui. Il promit donc une récompense exceptionnelle à qui lui proposerait une distraction qui le satisferait. Lorsque le sage Sissa, fils du Brahmine Dahir, lui présenta le jeu d’échecs, le souverain, enthousiaste, demanda à Sissa ce que celui-ci souhaitait en échange de ce cadeau extraordinaire. Humblement, Sissa demanda au prince de déposer un grain de blé sur la première case, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième, et ainsi de suite pour remplir l’échiquier en doublant la quantité de grain à chaque case. Le prince accorda immédiatement cette récompense en apparence modeste, mais son conseiller lui expliqua qu’il venait de signer la mort du royaume car les récoltes de l’année ne suffiraient à s’acquitter du prix du jeu. En effet, sur la dernière case de l’échiquier, il faudrait déposer 263 graines, soit plus de neuf milliards de milliards de grains (9 223 372 036 854 775 808 grains précisément), et y ajouter le total des grains déposés sur les cases précédentes, ce qui fait un total de 264-1, soit 18 446 744 073 709 551 615 grains. Échecs, Wik

Finalement, Ponzi, c’est du copier-coller… On dirait de l’économie…

Signer la mort du royaume sans s’en rendre compte…

Il ne faut jamais oublier de regarder les vieilles et présumées naïves photos. Les paysans finiront peut-être par avoir raison du désordre de la présentation de l’album.

Les « grands » ne savent pas rester petits…

17 Commentaires

Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

17 réponses à “La photologie

  1. Tant de haine, de sarcasme sur la société.
    Un tel regroupement de clichés décousus et négatifs, présentés comme une analyse de notre monde ne fait que trahir votre manque de valeur humaine et un manque de compréhension de ce monde.

    Le monde réel n’est pas un ensemble de petit flash, de perceptions que l’on assemble pour faire un tout tel que présenté ici. Le monde est plus grand et plus complexe que celà. Et pour bien le comprendre, il faut le raisonner. Un concept à la fois.
    Autrement, pris uniquement via les perceptions, le monde ressemble à ce que vous dépeignez: un monde cruel, incompréhensible. Un monde où tout est contrôlé par la force, et où ceux qui ont cette force ne sont évidemment pas vous. Un monde où «nobody belongs». Un monde où tout est vain, où rien n’a de sens, où toute volonté est illusion.

    Ce doit être pas mal déprimant de voir le monde derrière ces lunettes noire. Bonne chance dans la vie !

  2. @François J
    « Bonne chance dans la vie ! »
    Merci!

  3. @Gaetan

    Le 3e il n’a pas de nom?

    En passant, le billet dont je vous parlais:

    http://minarchiste.wordpress.com/2010/05/10/vive-le-capital/

  4. @ Francois J.

    Vous paraissez bien « articulé », comme on dit au Québec, et vous semblez partie prenante d’une vision du monde que peu de gens soutiennent encore. Intéressant.

    Je vous invite à nous envoyer un texte sur CentPapiers – qui est, de facto, le journal extension des « 7 ». Je vous publierai et on pourra tous discuter à armes égales…

    Pierre JC Allard
    Editeur de CentPapiers

  5. @ Minarchiste:

    Il n’a pas de nom… il est en SARL ou en SA. Les riches sont d’abord des patrimoines… 🙂

    PJCA

    PS: Ne vous remettez pas en question – une remarque totalement rhétorique quand on parle à un libertaire :-)) -si votre auditoire s’est restreint sur CP. Pendant les rénovations nous ne recevons que le tiers des visites habituelles.

  6. @Minarchiste,
    Je suis allé lire votre article. Au moins trois fois… Je vais y retourner et commenter.
    Pour le nom…
    Je n’en ai pas mis. Comme je viens du « milieu littéraire », j’ai choisi une technique banale: le non-nom.
    🙂
    C’est donc participatif… Vous pouvez y placer le nom de votre voisin… Le gars ou la fille qui prend le bus jaune.

  7. Terez L.

    @Gaétan

    Quel magnifique texte! Tout y est!

    « Signer la mort du royaume sans s’en rendre compte », c’est bien ce que semble avoir fait ce si grand Georges.

    @François J

    Ce n’est pas ce texte qui est noir, c’est ce vieux modèle qui n’en finit plus de tomber. M. Pelletier est un poète, et ce texte est plein d’espoir.

    « Les « grands » ne savent pas rester petits… »

    Essayez de me dire qu’il n’y a aucune lueur d’espoir dans ce constat. Il vous faut seulement retrouver un peu du paysan en vous. Essayez, vous verrez, on y arrive!

  8. À Terez L. et aux autres qui liront,
    Je suis loin d’avoir une vision « noire » du monde, car le « monde » c »est les gens qui le forment. Je parle des gens simples qui se lèvent chaque matin pour gagner leur vie et bâtir un pays. Ce sont eux les vrais grands. C’est d’eux dont on profite. Un clique, des cliques, bref, une poignée de gens.
    Ce sont ces « petites gens » que j’ai côtoyés dans ma vie.
    Il faut avoir les yeux bien ouverts et être attentif à la beauté de la nature humaine pour constater leur grandeur.
    La beauté de ce monde, c’est « eux ». Un nous -québécois- que nous avons oublié. Et que bien des citoyens de d’autres pays ont oublié.
    La fondation de pays se fait par ces gens. Les « grands » l’ont oublié eux aussi.
    Le petit humaniste que je crois être n’a pas grand pouvoir. Mais il a au moins celui de partager dans une manière de faire une soudure que nous avons tendance à perdre.
    Au delà des chiffres et des analyses…
    Pour ceux qui préfèrent le mode intellectuel, parce qu’il leur est essentiel de « comprendre » les choses, voici une explication d’un jeune de 27 ans, très brillant:
    Mathieu Bock-Côté.

    « Le dossier de La Presse consacré au cynisme politique a le grand mérite de chercher à comprendre un profond malaise qui traverse notre société. C’est un fait, le lien est rompu entre la classe politique et la population. Mais l’explication par le cynisme n’est pas la bonne. Elle consiste à prendre la conséquence pour la cause. Plutôt que de cynisme, il faut parler d’un sentiment d’impuissance politique généré par une crise de la démocratie associée à l’avènement de nouveaux pouvoirs qui entrent en contradiction avec elle.
    La première dimension de cette crise est celle de la représentation. Depuis une vingtaine d’années, on a assisté à l’émergence de la « société civile », qui permet à une collection de groupes militants et de lobbies de gagner un pouvoir démesuré sur le débat public. Il n’y a plus de peuple, seulement des intérêts catégoriels. Ces groupes, qui ne représentent souvent qu’eux-mêmes et n’existent que par leur mise en scène médiatique, exaspèrent le sentiment populaire qui est le seul à ne pas disposer d’expression publique. La conséquence de cette survalorisation de la société civile se laisse deviner : la société perd de son unité au profit d’un corporatisme qui se place en contradiction avec toute référence au bien commun.
    La deuxième dimension de cette crise est celle de la bureaucratisation de la société avec l’hégémonie d’une certaine technocratie qui prétend monopoliser la décision politique au nom d’une soi-disant expertise dont elle serait dépositaire. Le sens commun est sacrifié et les bureaucrates en viennent ainsi à s’immiscer dans toutes les dimensions de la société pour la reconstruire selon les méthodes de l’ingénierie sociale, ce qui entraîne souvent une forme de délire thérapeutique. »
    http://bock-cote.net/Quel-cynisme

    Peut importe la manière de voir, d’analyser, on en arrive à la même conclusion.
    Agir en écrivant, c’est montrer un angle des choses, tout simplement.
    Notre pouvoir perdu vient d’une vision de « spécialistes » qui s’octroient le droit de juger en enlevant lentement celui du peuple, le qualifiant en sourdine « d’incapable » de juger de situations qui selon eux sont trop compliquées pour les petites gens….
    Selon M.Bouchard et Dumont, nous n’avons pas le droit d’être cyniques et blasés.

    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201005/07/01-4278466-lucien-bouchard-et-mario-dumont-on-na-pas-le-droit-detre-cynique.php
    ______________
    Alors, il y a quelque chose qui cloche…
    Mais qui donc écoutent ceux qui parlent intelligemment?
    Sourds au peuple, sourds aux intellectuels…
    = monologue.

  9. Terez L.

    @GaétanPelletier

    Ce n’est pas moi qui trouvait votre texte noir. Au contraire, je le trouve lumineux. Je dois peut-être expliquer un peu mieux ce que j’en entends, car j’ai tendance à penser que nous avons tous les mêmes pré-requis, ce qui est peu souvent le cas.

    Votre texte est une photo réaliste et émouvante de notre monde en plein délabrement. Votre utilisation d’un Georges joueur et celle du jeu d’échec pour expliquer la fonction exponentielle qui est bien en cause dans l’endettement insoutenable de nos sociétés et que nos « grands » n’ont pas l’air de connaître. Votre allusion au Chelem comme métaphore de la globalisation, c’est du grand art. Et votre photographe aux cheveux blancs, pas toujours signe de sagesse, que j’ai interprété comme un signe d’auto-dérision ou comme un clin d’oeil à un de vos collègues, c’est touchant.

    En tous cas, moi, votre texte, je le trouve vraiment très beau. Je vous lis souvent sans commenter, mais là, pour moi, vous vous êtes surpassé et je tenais à vous en féliciter.

    Encore bravo!

  10. @Terez L.
    J’ai bien vu que vous aviez compris… Dès le début…
    C’est le genre de texte que certains peuvent interpréter à leur manière.
    Ou bien, j’ai été malhabile…
    On prend des « risques » à ne pas écrire dans un style bien carré et journalistique. Mais j’adore les risques…
    🙂

  11. Terez L.

    @Gaétan

    Vous n’avez pas été malhabile, pas du tout. Continuez de risquer.

    Et acceptez mes fleurs. J’ai lancé le pot sur quelqu’un d’autre , alors vous ne risquez rien avec moi, aujourd’hui. MDR

  12. «C’est le genre de texte que certains peuvent interpréter à leur manière. Ou bien, j’ai été malhabile…»
    Non, je ne penses pas que ce soit le style.
    J’ai relu le texte pour m’assurer du sens ( n’étant certainement pas à l’aise avec ce style d’écriture ) mais je penses bien qu’on y comprends la même chose.

    Je vous dis c’est noir, vous me répondez: non, c’est réaliste…. soit… C’est pas l’interprétation du texte qui diffère mais celle du monde 🙂

    «M. Pelletier est un poète, et ce texte est plein d’espoir.
    “Les “grands” ne savent pas rester petits…”
    Essayez de me dire qu’il n’y a aucune lueur d’espoir dans ce constat. »
    Peut-être ne devais-je pas commenter la poésie que je ne comprends pas alors ?
    Dans le contexte de ce texte, je vois deux interprétations possible à cette phrase et les deux me choquent.
    La première est que les grand devraient voir le monde comme le font les jeunes ( n’ayant pas encore un esprit conceptuel développé ): avec les sentiments. Pour les jeunes, le monde est perception du moment, sans passé, sans futur.
    (Le reste de ceci est dans mon premier commentaire.)

    La deuxième interprétation est la négation de la réalisation personnelle: «rester petit», ne pas s’élever, ou se surpasser. C’est impliquer que chercher à se réaliser l’est toujours au détriment d’autres, ce qui est faux.

    Y a-t-il un autre sens poétique que je ne saisis pas ?
    A moins de me tromper sur le sens de l’affirmation, non, je n’y vois aucunement de lueur d’espoir. Au contraire, cela me donne une petite crainte pour l’avenir de l’humanité. 🙂

    Pour terminer rapidement (sur un sujet qui en demanderait long malheureusement… ):
    «La beauté de ce monde, c’est “eux”»
    Vous nous dites, la beauté de ce monde, c’est les gens laissés derrière. (Votre «eux» n’est pas utilisé de facon consistance mais semble être ces gens, non?)
    «Ce sont eux les vrais grands. »
    Et bien, je ne peux qu’être en désaccord.

    Ce que vous faites ici est l’apogée de la non-réussite. Vous nous dites que les vrais gens, le modèle, l’idéal humain ce sont ceux qui en arrachent le plus dans la vie.
    Il me semble que vous mélangez compassion et vénération (au figuré évidemment.).
    En nous disant que ceux qui en arrachent le plus sont les «vrais», quel modèle, quel idéal avez-vous de la société ?
    En nous disant que ce sont eux les «vrais», vous les «figez» dans leur état. La conséquence qui s’ensuit est qu’il n’est donc plus nécessaire de les aider et de chercher à améliorer leur sort: ils sont si «vrais», si «beaux»…
    Ainsi, ce qui a commencé par de la compassion se termine par un mépris de leur condition sous la forme de l’acceptation.

    Non, je ne méprise pas ces gens. Mais je méprise leur condition.
    Non, ils ne sont pas «beaux». Non, ils ne sont pas «vrais» et non, ils ne sont pas «grands».
    Ils s’est justement parce qu’ils sont si moche qu’ils méritent de la compassion (réelle) et de l’aide pour améliorer leur condition.

    PS: tout ceci n’est pas dans le but de choquer mais bien de faire réfléchir…

  13. @PJCA:
    «Je vous invite à nous envoyer un texte sur CentPapiers. Je vous publierai et on pourra tous discuter à armes égales…»

    «vous semblez partie prenante d’une vision du monde que peu de gens soutiennent encore. Intéressant.»

    :):) Juste pour cette affirmation, il est fort possible que je relève le défi…
    Autant parce que j’ai lu de vos textes sur votre autre site (désolé, j’ai oublié le nom ) sur une nouvelle société, autant pour le recul nécessaire à cette affirmation, je sais que vous êtes pour moi cet adversaire de taille à confronter mes valeurs.(…)

    Gaetan me dit:
    «Mais qui donc écoutent ceux qui parlent intelligemment? Sourds au peuple, sourds aux intellectuels… = monologue.»
    «Agir en écrivant, c’est montrer un angle des choses, tout simplement.»
    Non, il reste des humains qui croient encore en l’atout principal de l’humain: la raison…

  14. @ François J
    Erreur. Je ne parle pas à vous directement.

    « Mais qui donc écoutent ceux qui parlent intelligemment? Sourds au peuple, sourds aux intellectuels… = monologue.»
    «Agir en écrivant, c’est montrer un angle des choses, tout simplement.»
    Non, il reste des humains qui croient encore en l’atout principal de l’humain: la raison… »
    Je parle à ceux – les politiciens ici – qui ne savent pas écouter le peuple.

    Relevez le défi de Pierre! Pourquoi pas? Le but n’es pas de se fermer mais de s’ouvrir.
    Tout le monde a quelque chose à apporter aux autres et au monde.
    Et Pierre en est bien conscient. Ne sous estimez sa capacité « d’absortion » de la différence. Il est très ouvert…
    La preuve? Il me laisse écrire n’importe quoi… 🙂
    Et avec « raison »….

  15. « Non, je ne méprise pas ces gens. Mais je méprise leur condition.
    Non, ils ne sont pas «beaux». Non, ils ne sont pas «vrais» et non, ils ne sont pas «grands».
    Ils s’est justement parce qu’ils sont si moche qu’ils méritent de la compassion (réelle) et de l’aide pour améliorer leur condition.  »

    Ô que oui ils sont grands! Si vous voulez les « aider », aidez-nous à tuer ceux qui ne savent pas voir.
    Comme dirait le sage: si on jette un sceau d’eau dans le mains d’un nain, il en restera quelques gouttes.
    Vous pensez que je vous attaque? Que non!
    Nous sommes tous des nains. C’est l’ensemble qui fait la grandeur des mains.
    Les serpents laissent leur peau pour évoluer… Laissons quelques idées apprises pour ré-apprendre.
    C’est une tâche journalière. Sinon, nous sommes victimes des épouvantails au jardin du bien …

    http://gaetanpelletier.wordpress.com/2010/05/13/les-epouvantails-du-temps/

    Lâchez un peu votre « raison ». L’univers serait né d’un Big Bang et, selon les savants, il va s’éteindre ou se rétrécir un jour. Ou prendre de l’expansion…

    Que voulez-vous que je vous dise? Je ne suis pas un vendeur de balayeuses. On a tous de la poussière en dedans. L’art de la vie consiste à se dépoussiérer. Aspirons- nous?
    Et pour en ajouter, je déteste les intellectuels qui s’acharnent à faire du ciment avec de la pierre mais pas d’eau.
    Laissez-vous vous « fluidifier » un peu…
    Il n’y a que les morts qui peuvent parler à des intellectuels arides.
    Ils s’entendent bien entre eux.
    C’est ce qu’on peut nommer le partage des froideurs.
    Quand les glaçons se font l’amour entre eux, ils ont besoin de le faire longtemps avant que le résultat se transforme en eau.
    Bon!
    Je m’en vais au dodo. Demain je cultive mes patates et mes carottes.
    Ça ne pousse pas dans les livres. C’est la raison pour laquelle les « intellectuels » devraient avoir de la compassion pour ce « petit » qui garnit leur table.
    La preuve est faite depuis longtemps qu’un « mort de faim » ne peut pas se payer le luxe d’un blog.

  16. OK, j’abandonne….
    Désolé pour le bruit et le dérangement…
    Est-ce que je referme la lumière en sortant ?

  17. François J.
    Pourquoi fermer la lumière?
    Il y en a d’autres que moi ici…
    Je suis allé visiter votre site. Et je vais y retourner.
    Bonne journée!

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