« Laissez donc les gens libres de faire ce qu’ils ont envie de faire « , disent-ils. À propos de la controverse sur ce qu’il est maintenant convenu d’appeler les Anglofolies de Québec, le discours de ceux qui appuient l’événement anglomane se limite toujours à peu près à ceci: laissez faire le marché. Qu’importe si, dans le marché tout-puissant, c’est toujours le plus fort qui gagne. Et si nous, Québécois comptant pour moins de 2% de l’Amérique du Nord, sommes précisément dans une situation de faiblesse
En fait, ce qui impressionne avec la logique de ceux qui aimeraient qu’on cesse de réglementer ou de contrôler ce qui touche à la langue et à la culture, c’est précisément l’élasticité de leurs conceptions. Quand il est question d’une loi pour protéger la jeunesse des affres de la pédophilie, ils sont au front. Quand un criminel à cravate se fait arrêter, ils réclament un durcissement des peines. Quand un politicien s’acoquine avec des entreprises privées, ils veulent des lois anti-lobby. Quand un promoteur veut détruire des espaces verts pour construire des condos, ils réclament qu’on réglemente pour l’empêcher. Quand une espèce animale est menacée, ils exigent sa protection. Mais quand il est question de protéger la langue française et la culture québécoise, ils brillent d’une éclatante absence.
Or, s’il est normal et obligatoire de protéger notre jeunesse, de lutter contre les crimes économiques, de protéger notre faune et notre flore, s’il est compréhensible de les soustraire au libre-marché, pourquoi serait-ce différent dès lors qu’il est question de notre langue et de notre culture ? Pourquoi serait-il plus acceptable de brimer la « liberté » d’un citoyen désirant polluer un lac contenant une espèce rare de poissons que celle d’un festival recevant des millions de dollars de l’État et qui contribue, même modestement, à accélérer le recul de nos valeurs communes ?
Certains diront pourtant – et ils me l’ont affirmé plusieurs fois – que ce n’est qu’un festival. « Le français ne va pas disparaître du Québec parce qu’on invite surtout des groupes anglophones ! » déclamait à peu près un individu sur le groupe Facebook dénonçant le peu de présence francophone au festival. C’est une évidence qu’individuellement cet événement ne scellera pas davantage la fin de notre expérience francophone en Amérique du Nord qu’un déversement de cyanure dans un lac protégé ne détruirait toutes les espèces menacées. Est-ce que cela rend la chose morale pour autant ? Non. Il n’y a aucune morale qui puisse justifier l’inaction, que ce soit pour protéger un seul lac menacé ou pour promouvoir notre langue lors d’un seul événement. Une espèce en danger est en danger, que ce soit dans le lac de l’île Notre-Dame ou dans le Lac St-Jean ; une langue menacée est menacée, que ce soit à Montréal toute l’année ou à Québec pendant un festival de onze jours.
La peur de la Loi
Il semble y avoir une gêne à légiférer dès qu’il est question de culture et de langue. Comme si, collectivement, nous avions oublié la raison d’être de tels règlements ; comme si nous nous étions déconnectés de ce qui avait rendu la Loi 101, les quotas de contenu francophone à la radio et d’autres mesures nécessaires à la survie du français il y a à peine une génération.
Aujourd’hui, alors qu’on a laissé la Loi 101 se faire détruire morceau par morceau et qu’on remet parfois ouvertement en question les quotas radiophoniques, nos politiciens sont devenus de véritables pleutres du français. Ils craignent le dossier linguistique comme la peste. Ils se sont dépêchés, par exemple, de voter une résolution d’appui au Festival d’été de Québec. Plutôt que de prendre le problème de front et d’exiger l’établissement de règles garantissant que les subventions gouvernementales en matière de culture doivent assurer une présence satisfaisante du français, ils se sont avachis, unanimement, et ont décidé ainsi de récompenser l’anglomanie triomphante d’un festival n’ayant désormais de québécois que le nom de la ville, ou presque.
Alors que dans la plupart des pays il s’agit d’une normalité que de subventionner ce qui sert à renforcer et à promouvoir la culture locale et nationale, le Québec fait bande à part précisément dans un domaine où son statut de simple province le rend plus vulnérable. Concrètement : si d’autres pays sont conscients de la nécessité d’utiliser les deniers publics dans un objectif de cohésion sociale, culturelle et linguistique, comment une simple province comme le Québec pourrait-elle arriver à un tel objectif en finançant un festival où près de 60% des artistes joueront dans la langue qui la menace directement ? Pire : comment peut-on se montrer fier d’un tel à-plat-ventrisme et d’un tel refus de protéger notre plus grande richesse, le français, et de favoriser l’émergence et la réussite de groupes s’exprimant dans notre langue commune ?
On ne le dira jamais assez : le libre-marché, ce je-m’en-foutisme érigé en dogme absolu, ne peut pas assurer la survie du faible. Le français a réussi à prospérer au Québec et à intégrer les immigrants grâce à la Loi 101. Avant celle-ci, 90% des nouveaux arrivants s’intégraient en anglais. Notre culture s’est raffermie parce que des hommes courageux ont décidé de ne pas laisser la main invisible du marché décider à notre place. Notre langue est devenue langue commune et d’inclusion parce que des politiciens conscients de leur rôle historique ont décidé que, parfois, une Loi est nécessaire et que si cette Loi peut brimer une minorité de la population, elle assure la plus grande des libertés à la majorité, celle d’assurer la survie de ses valeurs fondamentales.
Nous ne sommes que 2% de l’Amérique du Nord. Si nous étions une espèce animalière, nous serions aussi protégés que peut l’être le béluga du St-Laurent ou le carcajou. Mais puisque nous sommes des Québécois, nous finançons nous-mêmes notre propre disparition et nous élisons des députés pour qu’ils applaudissent quand on méprise nos valeurs et qu’on nous impose un festival d’une telle aridité culturelle que même la beauté de la verve d’un Vigneault ne pourrait s’y enraciner.
Cette liberté de laisser-faire, ce n’est pas une liberté, mais bien le pire des marchés de dupes, où on nous couvre de fausses idoles pendant qu’on nous dépossède de nos âmes et qu’on nous propose des tas de plantes exotiques en pots pour remplacer la forêt vivace qui peuplait l’imaginaire de nos ancêtres.
Louis Préfontaine
Cet article a aussi été publié sur le site Louispréfontaine.com
Même si je sais que l’auteur ne commente pas ici, il y a quand même lieu de rectifier le tir.
Je suis moi-même un promotteur de la langue française, mais je me refuse à utiliser des mesures totalitaires pour le faire.
L’auteur parle de libre-marché, mais ne comprend visiblement pas de quoi il s’agit.
Il dit:
« Notre culture s’est raffermie parce que des hommes courageux ont décidé de ne pas laisser la main invisible du marché décider à notre place. »
Mais qu’est-ce que la main invisible? Dans le cas du fameux festival, ce sont les acheteurs de billets. Et que font les organisateurs s’ils veulent que l’événement fonctionne et que les billets se vendent? Ils tentent de plaire aux acheteurs de billets.
Donc si Louis Préfontaine n’est pas satisfait de la programmation du festival (moi non plus d’ailleurs), qu’il fasse comme moi et qu’il n’achète pas de billets. S’il l’aime tant que ça Gilles Vigneaults, libre à lui d’aller acheter son dernier CD ou d’assister à son prochain spectacle.
Il serait temps que les gens réalisent que la ‘main invisible’, C’EST NOUS!
La meilleure phrase du billet est certainement la première:
“Laissez donc les gens libres de faire ce qu’ils ont envie de faire “
C’est évidemment ce que l’auteur aimerait nous empêcher de faire en dépensant NOTRE argent pour que le ‘ti ‘pestacle soit à son goût à LUI.
Notez que, peu importe l’identité des artistes, je m’oppose diamétralement à ce que ce festival reçoive une quelconque somme d’argent public de toute façon.
Un gouvernement qui m’impose LA culture de son choix, non merci!
Oh, et en terminant, la pire phrase du billet:
« Pourquoi serait-il plus acceptable de brimer la « liberté » d’un citoyen désirant polluer un lac contenant une espèce rare de poissons »
On peut présumer que si ce citoyen a accès à ce lac pour le polluer, c’est qu’il en est propriétaire, car sinon le propriétaire légitime a le droit de l’empêcher de polluer sa propriété.
En fait, le problème au Québec est que la plupart des lacs appartiennent à l’État et que ce dernier en est un bien piètre protecteur.
Si ce lac contient une espèce rare de poisson (nous savons tous qu’il y en a des tas, non???) et que cela tient à coeur aux autres citoyens, il y a beaucoup de façons de régler ce litige sans intervention étatique.
Ils pourraient, entre autres, constituer une fondation qui se porterait acquéreur du lac pour ensuite le protéger (comme il en existe tant). Il serait certainement très facile de mobiliser une bonne partie de la population à donner quelques dollars pour sauver ce lac.
Le pollueur serait dédommagé et pourrait investir dans les infrastructures nécessaires à disposer plus proprement de sa pollution.
Mais cela n’a pas d’importance. Ce qui importe est de réaliser que l’auteur a utilisé cet exemple irréaliste et saugrenu pour faire valoir son point (que le totalitarisme est acceptable lorsque ça fait son affaire). Du pur sophisme.
Je comprends les inquiétudes énoncées içi, s’il n’y avait pas les Canadiens pour défendre la langue Française il ne resterai plus personne !
Il ne faut pas compter sur la France pour défendre la langue et la culture, il suffit d’observer la dégradation sémantique qui frappe le vieux continent .
Plus aucun mot n’a de sens académique, les mots sont utilisés fallacieusement, vidés de leur sens afin de leur donner un sens nouveau qui sert les intérêts de l’usager .
Lobbys, politiques, journaux télévisés mais encore plus grave la maladie touche les chaines dites culturelles animées par des érudits qui trouvent bien leur compte dans ce désert sémantique.
Voilà comment on tue une langue, on vide les mots de leur sens pour leur en inventer de nouveaux .
Malheur à ceux qui s’appuient sur le Latin ou le Grec pour intégrer la sémantique !
Ajoutons à cela le langage texto et les anglicismes et nous pouvons dors et déjà prédire que le Français ne sera bientôt plus une langue mais tout juste un patois …
Ceci-dit quelle richesse pour un Canadien que de marier deux cultures et deux langues, encore faut il que l’une ne tue pas l’autre !
@ minarchiste:
Si tous les lacs étaient privés ils seraient tous pollués, car le pollueur payera plus si les gens résistent et tôt ou tard la main invisible en convaincra un d’accepter n’importe quoi. Après un qui accepte, le prix de polluer diminue et les autre prendront ce qu’on leur donnera… jusqu’à ce que tout soit un dépotoir. Comme au Mexique ou la main invisible a mis des sacs en plastique sur toute surface plane et la moitié des montagnes…
Pierre JC Allard
@ Sun Tzu
« nous pouvons d’ores et déjà prédire que le Français ne sera bientôt plus une langue mais tout juste un patois … »
St-Jean Baptiste était le Précurseur…. À quand un article de vous sur CentPapiers ? Je n’ai pas oublié quie c’est vous qui aviez débusqué l’affaire des 9 000 000 000 000 $ perdus… à laquelle persone n’a jamais pu trouver une explication !
PJCA
@PJCA
« Si tous les lacs étaient privés ils seraient tous pollués, car le pollueur payera plus si les gens résistent et tôt ou tard la main invisible en convaincra un d’accepter n’importe quoi. Après un qui accepte, le prix de polluer diminue et les autre prendront ce qu’on leur donnera… »
Je ne vous suits pas du tout…
Si les polleurs acceptent n’importe quoi, le coût d’acquérir les lacs diminue et donc il est plus facile d’empêcher les pollueurs de polluer les lacs….
Au départ, le pollueur devra acquérir le lac avant de commencer à y polluer (on peut imaginer une espèce d’enchère). Quel sera le prix qu’il sera prêt à payer? Ce sera l’équivalent du coût de la deuxième option la moins dispendieuses pour disposer de sa pollution (on peut imaginer qu’il acheminerait les déchets vers un endroit plus approprié). Il serait irrationnel pour lui de payer davantage.
De plus, si la protection de l’environnement est importante pour les citoyens, le pollueur devra considérer les dommages à sa réputation (et par le fait même à ses ventes/profits) de polluer le lac. Ce « coût » supplémentaire s’ajoutera au coût d’acquisition du lac, ce qui rendra cette option moins attrayante économiquement.
Je connais plusieurs lacs privés au Québec et croyez-moi, ils ne sont pas pollués, au contraire.
Pourquoi? Parce que l’intérêt économique de leur propriétaire en dépend.
@PJCA, @ Sun Tzu,@ minarchiste:
Quoi que l’on puisse écrire sur la valeur des langues et de sa culture, l’une est ancrée à vie dans un Palais et reste toujours suffissament humide, pour parler comme Cambronne. Qui sut en son temps dire /merde à ses détracteurs.
De l’autre côté du miroir se trouve des lacs privés et je partage l’opinion de minarchiste en certains points.
Le Québec est et restera une Province du Canada, cela ne le diminue pas pour autant, loin s’en faut.
Le Canada grand en superficie de 18 fois la France.
Il existe dans le « 63 » les Lacs étalons pour le monde, en tenant compte de la richesse de cette faune et flore.
Je pourrais aborder la systéme de la biomase et ce qui en découle, mais là, n’est pas le point du sujet.
Les copépodes et tous leurs alliés, constituent commes les mots la richesse d’une phrase, à la condition expresse que chacun parle de ce qu’il connait, dans le cas contraire, il peut toujours poser une question ou supputer.
On peut reconstruire sur des ruines, à la condition vivement recommandée de faire des fondations qui rasent le passé gratuitement.
Je veux bien croiser le fer, à la condition de ne pas revenir au moyen âge et aux idées toutes faites.
Dans ce cas le débat, tourne vite à la dérision, dans la mesure ou je me trompe, merci de me rectifier.
Patrick Juan, qui a bien des amis et connaissances au Canada.
Le Panda
‘Parce que l’intérêt économique de leur propriétaire en dépend.’
Où l’on voit effectivement l’intérêt économique de BP dans le Golfe du Mexique.
@Denis G
‘Parce que l’intérêt économique de leur propriétaire en dépend.’
Où l’on voit effectivement l’intérêt économique de BP dans le Golfe du Mexique.
Non je partage pas ce point de vue, la raison est simple, d’un côté il y a une invasion politico-commerciale de la B.P.
Alors qu’à l’inverse, le sujet me semble porter un sujet moins ciblé, il ne faut pas forcemment tout confondre, à moins que je ne me trompe à la lecture de cette réflexion.
Pourtant il y a du vrai, ce sont les petits cours qui font les grands, ainsi nâquit le Missisipi, merci de cette réaction qui toutefois me permet de ne mélanger, l’eau, le sel et les carburants.
Dans un cas c’est une protection, dans l’autre les casseurs seront les payeurs.
Merci,
Patrick Juan
Le Panda
@ Denis G
Votre ignorance est légendaire!!! On parle de droit de propriété, on dit que lorsqu’un lac (ou le golfe du mexique) est de propriété publique, celui-ci est très très mal protégé.
Le golfe du mexique n’appartient pas à BP et il y a même une loi américaine qui limite la responsabilité de ce genre de dégat à 75 milliards. C’est une belle politique corporatiste qui élimine la responsabilité.
Dans un système où la zone serait une propriété privée, la pollution d’un cours d’eau qui se déverse dans le lac a des externalités sur le lac en question et donc est une aggression envers le propriétaire.
Mais ceci est trop compliqué pour vous, je vous suggère donc de chialer en faveur de la nationalisation de tout ce qui existe et de pleurer lorsque les politiciens prennent des décision qui ne vous plaisent pas.
@Le Panda
Ma remarque fait suite à une divergence fondamentale entre les Libertariens qui font la promotion d’une polique de ‘laissez-faire’ , sans règlementation où le seul rôle de l’État devrait se confiner à la protection de la propriété privée.
La déchéance financière est le résultât justement d’une dérèglementation du système financier. Du ‘laissez-faire’ Croire que le marché pourra s’autoréguler de lui-même par la seule vertu de la concurrence est une utopie où l’on constate déjà les effets et conséquences.
Confier au marché et au privé l’avenir de notre civilisation est suicidaire. Un projet de société nécessite un Étât, expurgé de corruption. Le Capital ne construit rien, c’est le travail qui bâtit. Le travail du citoyen est-il devenu secondaire, laissant place au travail de l’argent?
Pour protéger les petits lacs au Québec, il a fallu instituer des lois pour empêcher les propriétaires (privés) riverains de poluer. Il est évident qu’un lac appartenant à un seul et unique privilégié qui le polue sera sans conséquences sur l’environnement. Un droit de propriété accordé à une infime minorité de riches possédant le capital est-il le projet des Libertariens?
De même pour la culture, chaque nation doit protéger la sienne et conserver cette richesse qu’est la diversité dans la concorde.
L’eau et le sel c’est la vie, une énergie qui peut très bien séparer le carburant de son existance, ainsi que le dieu Capital qui s’en nourrit.
@Kevin
oui, j’avoue mon ignorance. Je suis ici pour m’informer, apprendre, et tenter de me faire une opinion selon mes valeurs qui sont ceux d’un humaniste.
Je prend note de vos suggestions.
Messieurs Philippe David et Minarchiste vous pouvez chanter l’hymne à la joie. ‘Vive le Capital !’ comme vous le déclarez.
Passez à la caisse, votre propagande est maintenant inutile. Votre Système a triomphé.
Pour tous les lecteurs de ce blog qui ont peine à comprendre pourquoi il existe un double discours entre deux pensées qui semble diamétralement opposées et qui trouvent ici un marriage presque parfait, je vous recommande la traduction d’un article de Noam Chomsky sur ce qu’il nomme: un brillant exercice de double pensée.
http://socio13.wordpress.com/2010/05/10/la-colere-de-la-frange-industrielle-des-etats-unis-par-noam-chomsky/
À ceux qui cherchent honêtement ce qui se passe, conservez toujours le doute. Doutez de tout. ‘La sincérité du mensonge, dialogues avec Boris Cyrulnik, Paul Lombard, André Bercoff, Christian Delorme’ est un livre que je recommande pour vous guidez. Faites vous votre opinion vous même.
Pour ma part je quitte, j’entre en résistance active.
@François Marginean
Je crois toujours en l’honêteté de votre démarche et à votre engagement.
@PJCA
Une grande majorité de vos propositions sont pour moi des avenues à propager. Principalement celle qui s’apparente au dividende social monétaire dans le cadre d’une Constitution pour l’Economie et d’un contrât social.
au revoir à tous.
Denis Gélinas, FICA,
Directeur de la Guardian Royal Exchange, division commerciale et industrielle pendant 22 ans.
Canadian Risk Manager, Bell & Clements Ltd. Lloyd’s of London.
Retraité, activiste Altermondialiste.
@DenisG
Comment peux-tu être si ignorant?
Un billet de Paul Krugman est plutôt intéressant à ce sujet. Son billet utilise l’exemple de la catastrophe de BP pour ridiculiser le libertariannisme (sans succès comme d’habitude) tout come vous.
Mais pourtant, son billet énonce que les poursuites contre BP seront limitées à $75 million par le gouvernement, ce qui est diamétralement opposé à la prescription libertarienne! Comment peut-on affirmer une chose et son contraire dans le même paragraphe…
Dans un monde libertarien, le gouvernement ne limiterait les pas les pénalités à payer par qui que ce soit, ce qui mettrait probablement BP en faillite suite à un tel accident.
Dans ces circonstances, il y fort à parier que BP aurait agi plus prudemment face au risque réel de faillite et peut-être que l’accident ne se serait pas produit.
C’est ce qu’on appelle le risque moral. Le gouvernement permet à BP de ne pas assumer tous les risques, ce qui fait en sorte qu’elle a un incitatif à prendre des risques démesurés sachant que ces pertes seront limitées. Ce genre de privilège n’est rien d’autre que du corporatisme.
C’est le même phénomène avec le bailout des banques. Celles-ci peuvent prendre des risques démesurés sachant que la Fed va les sauver si ça tourne mal…résultat: crise financière.
Krugman termine son billet avec cette perle:
“If libertarianism requires incorruptible politicians to work, it’s not serious.”
Un peu comme votre désir d’un « État, expurgé de corruption. »
Haha! Cela n’existe pas. Effectivement, les libertariens ont abandonné l’idée selon laquelle les politiciens puissent être “honnête”! La seule solution qu’il reste pour éviter la corruption et le corporatisme est de limiter autant que possible le pouvoir des politiciens et la taille de l’État
Vous dîtes:
« La déchéance financière est le résultât justement d’une dérèglementation du système financier »
De quoi parlez-vous? Vous ne faîtes que répéter ce que vous avez lu sur un blogue de gauche tel un vulgaire perroquet sans savoir de quoi vous parlez.
Lisez donc ceci à la place, les faits sont toujours plus intéressants que les gens qui parlent à travers leur chapeau:
http://minarchiste.wordpress.com/2010/04/14/dereglementation-mon-oeil/
« Confier au marché et au privé l’avenir de notre civilisation est suicidaire. »
Allez vous enfin réalisé que le MARCHÉ et le PRIVÉ, ce sont NOUS les citoyens! N’êtes vous pas capable d’assumer votre liberté et les responsabilités qui vont avec? Avez vous vraiment besoin d’un gouvernemaman bureaucratique pour vous dire quoi faire de votre vie? Ouvrez-vous les yeux, on vous mange la laine sur le dos et vous en redemandez.
Votre croisage contre la liberté passe encore dans le beurre…
@Denis G
Vos interventions vont me manquer. Bonne résistance active. On a besoin de gens de coeur comme vous pour transiter vers un monde plus humain. Moi, il semble que j’aie encore un peu de temps à perdre, mais ce ne devrait plus être pour longtemps.
@Minarchiste
Quand M. Préfontaine utilise un exemple pour expliciter son point de vue, c’est du sophisme, mais quand vous, vous utilisez des paraboles simplistes comme l’île déserte, ce serait la vérité avec un grand V?
Ce n’est pas parce qu’on ne croie pas au libre marché qu’on croie nécessairement à l’état. Vous ne croyez pas à l’honnêteté des politiciens. Mais, dites-moi, au nom de quoi seraient-ils différents des autres humains? C’est justement le problème avec le libertarianisme, c’est qu’il postule une honnêteté à certains individus qu’il refuse aux autres. C’est un peu simpliste comme raccourci, non? Pourquoi n’y aurait-il pas parmi les propriétaires privés de lac des imbéciles incapables d’en prendre soin? Ce n’est pas toutes les ménagères qui tenaient bien maison. Et encore faut-il s’entendre sur ce qu’est bien tenir sa maison. Certaines semblent penser que plus on vaporise de produits chimiques, plus c’est propre. L’asphalte, c’est tellement plus pratique et plus facile d’entretien que le gazon. Les maudits arbres, ça perd ses feuilles à l’automne, coupez-moi ça!
Je sais, je sais, je suis impertinente, vous me l’avez déjà dit. Et je suis aussi ignorante que Denis G. Vous voyez, je vous épargne du travail. Profitez-en, je ne suis pas toujours aussi libérale sur le crédit!
En tous cas, moi, ma main invisible, si tout le monde fait comme moi, vous ne verrez pas l’économie redémarrer très fort. Je n’achète plus rien depuis un bon moment, sauf la bouffe, et même là j’essaie de m’auto-suffire ou d’échanger local. J’ai bien compris. Acheter, c’est voter! Ça ne sert plus à rien de voter. Sauf qu’il ne tiennent pas compte du taux d’abstention, sinon ils verraient bien que leur Système, on n’en veut pas! Socialisme et capitalisme sont les deux faces d’une même monnaie, celle de la marchandisation de tout.
Moi, je suis une radicaliste. Un mot qui vient de racine, et mes racines sont francophones. Mais là, je sens que je vais vous perdre. Je vais aller arroser ma luzerne.
Dans ce monde, il y a des ignorants et des irrécupérables. Et moi, j’ai abandonné l’idée que les libertariens puissent être un jour biodégradables.
@ Un peu tout le monde…
Il s’est dit tellement de choses depuis mon dernier passage que je ne sais plus ou donner de la tête, mais si vous êtes patients, je répondrai à tout le monde au cours des deux prochains jours
D’abord à Denis G qui a des inquiétudes stratégiques. Pourquoi ce mélange de Gauchistes et de Libertariens sur ce blogue ? Parce que nous sommes pour la libre expression, bien sûr, mais aussi parce qu’il y a aujourd’hui une alliance de fait circonstancielle nécessaires entre tous ceux qui veulent en finir avec l’oligarchie bancaire et le corporatisme qui en est l’instrument.
Minarchiste et Philippe peuvent différer d’opinion avec moi sur la société idéale a créer, mais nous sommes d’accord sur le fait que le coeur du mal est une monnaie factice créée par une coterie avec la connivence de l’État. Il faut faire sauter cet embâcle à l’enrichissement collectif et à la justice.
Je suis prêt a relever le défi de promouvoir la solidarité dans un monde libertaire, mais il faut prioritairement en finir avec la dictature financière qui mène le monde depuis plus de deux siècles, qui à épuisé son apport positif et n’offre plus que des inconvénients.
Or, une analyse lucide de la situation montre que les « libertaires », au sens large, peuvent aujourd’hui présenter une force plus efficace contre l’Establishment que les groupes gauchistes qui portent le poids des erreurs de leurs extrémistes passés et sont aujourd’hui en panne d’imagination. Voyez la totale insignifiance du PS en France !
Haro à l’énnemi commun ! Pensez à Roosevelt aidant Staline, parce que seule l’Armée Rouge pouvait tenir tête à la Wermacht. Si vous voulez entrer en résistance, faites-le pour gagner.
PJCA
A Minarchiste et Kevin i.a, vous ne perdez rien pour attendre :-))
« Effectivement, les libertariens ont abandonné l’idée selon laquelle les politiciens puissent être “honnête”!
Je trouve ca weird que d’un bord t’as 0 confiance en l’humain qui est au pouvoir…et de l’autre bord tu croit dur comme fer que dans un etat minimaliste les plus riches prendraient soin des plus pauvres comme ca tout bonnement.
@PJCA sans oublier tous les autres:
Il s’est dit tellement de choses depuis mon dernier passage que je ne sais plus ou donner de la tête, mais si vous êtes patients, je répondrai à tout le monde au cours des deux prochains jours.
Je suis prêt a relever le défi de promouvoir la solidarité dans un monde libertaire, mais il faut prioritairement en finir avec la dictature financière qui mène le monde depuis plus de deux siècles, qui à épuisé son apport positif et n’offre plus que des inconvénients.
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Je partage pleinement ces deux positions, il est dommage de ne pas avoir juste un peu patience.
Je vous invite si vous le souhaitez à lire le dernier article sur Les Voix du Panda sur l’écroulement de l’euro, puis peut-être sa disparition totale.
Il en va de même si nous ne réagissons pas, face aux autres problémes qui vont surgissant sur le plan planétaire.
Donc, c’est avec pudeur et modestie, que je me retire du débat, qui prend, une tournure vindicative.
Mais le propre d’un blog est effectivement de céder la parole à tout un chacun quelles que soient ses positions.
J’attendrai Pierre, de vos nouvelles afin de revenir vous apporter tout le soutien logistique et autres en fonction de nos moyens si vous en voulez cela va de soit aussi.
Alors, je vous souhaite bon courage et je vous promets de revenir afin de croiser les idées, celles qui font avancer les mentalités puis obligent parfois les gouvernements à regarder droit devant.
Bien cordialement à toutes et tous.
Patrick Juan
Le Panda
@Stéphane G.
« Je trouve ca weird que d’un bord t’as 0 confiance en l’humain qui est au pouvoir…et de l’autre bord tu croit dur comme fer que dans un etat minimaliste les plus riches prendraient soin des plus pauvres comme ca tout bonnement »
Oui j’ai confiance à l’humain dans un monde libre.
Mais lorsqu’on donne à un groupe d’humains le monopole de la violence et les reines de notre liberté, c’est très dangeureux.
On leur demande simplement de nous protéger et les voilà rendus en Afganistan. On leur demande de maintenir les routes en état, et les voilà qui accordent des contrats juteux contre des enveloppes brunes, etc…
Je propose que l’on reprenne les reines de nos vies et qu’on diminue le pouvoir de ces bureaucrates.
“Je trouve ca weird que d’un bord t’as 0 confiance en l’humain qui est au pouvoir…et de l’autre bord tu croit dur comme fer que dans un etat minimaliste les plus riches prendraient soin des plus pauvres comme ca tout bonnement”
… Simplement parce que la concurrence fait le ménage!!! Un restaurant qui donne de la nourriture de mauvaise qualitée vas se faire évincer du marché par ses concurrents. Dans un système ou les restaurants seraient des monopoles d’état, la qualité du service et de la nourriture serait au bon vouloir du gestionnaire puisque le client ne peut pas aller chez le compétiteur, IL N’Y EN A PAS!
Dans le contexte d’une grande organisation, la réputation est extrêmement importante. Si une compagnie de véhicule avait la réputation d’offrir des voitures qui tombent en panne pour absolument rien, elle ferait faillite parce que ses client la délaisserait.
Toutes les voitures crées par des monopoles d’état ont été des modèles d’incompétence!!!
Mais bon, nationalisons tout ce qui bouge pour un monde meilleur et solidaire hein!
@ Minarchiste:
En prenant un lac comme exemple, on est forcé de compliquer l’equation en introduisant deux motivations, l’une ludique et l’autre mercantile. Il est plus simple de les traiter séparément, comprenant que chacun, dans le réalité, pondère les deux critères a sa guise et agit en fonction de la résultante
A: Prenons l’exemple du propriétaire d’un hectare de terre. Il veut en optimiser la jouissance. Libre lui de s’en faire un parc, mais, s’il veut en maximiser la rentabilité il doit voir le prix qu’on lui en offre pour l’usage. Si l’usage le plus payant est d’en faire un dépotoir – ce qui sera NECESSAIREMENT parfois le cas, puisque le prix pour le faire augmentera avec la rareté – certains propriétaires accepteront de transformer leurs terrains en dépotoir… à moins que la loi ne l’interdise ou ne crée une servitude en faveur des voisins qui l’interdise également.
Voulez-vous vraiment que chacun puisse faire un dépotoir de son terrain ou n’est -il pas plus raisonnable qu’une réglementation intervienne qui tienne compte du bien commun ?
B: Supposons, maintenant que ce soit l’utilisation ludique qui prime pour le propriétaire et que son parc , avec le temps, se trouve précisément dans le seul empattement possible pour la voie de TGV que réclame la région. Peut-on prévoir une valeur pour son expropriation… ou 10 000 000 de personnes devront-elles attendre que le proprio change d’avis ou décède ?
Lorsque les principes libertariens sont confrontés à la réalité on arrive vite a devoir choisir entre des accomodements ou l’absurde.
Pierre JC Allard
@ Kevin:
Avez-vous réfléchi que, dans un monde comme le nôtre, où les connaissances se développent de façon exponentielle, chacun devient chaque jour plus ignorant, puisque la masse de ce qui est connu et que lui ne connaît pas grandit bien plus vite que la masse de ce qu’il peut apprendre et connaitre ?
Pourquoi traiter d’ignorant votre voisin qui, même dans le plus favorable pour vous des scénarios, connaît certainement néanmoins une multitude de choses que vous ne connaissez pas ?
C’est dans cette optique que, tout en insistant pour que chacun soit courtois, je résiste longtemps à la tentation de supprimer des posts. Assez longtemps pour que celui qui insulte se rende compte que ses insultes ont nui à son image bien plus qu’à celle de celui qu’il a insulté…
Sur le fond du débat, vous dites: « lorsqu’un lac (ou le golfe du mexique) est de propriété publique, celui-ci est très très mal protégé. » JE SUIS BIEN D’ACCORD.
Mais c’est une erreur de logique formelle de déduire de ce qu’un chose est mal faite par l’État, que l’État ne pourrait pas la faire correctement.
On n’a jamais lutté efficacement contre les infections bactériennes… jusqu’a ce qu’on trouve avec les antibiotiques, une panacée pour le faire. Plus généralement, on n’a jamais réussi à faire quoi que ce soit… avant de réussir à le faire.
Il n’y a pas de vie possible en société sans que l’ordre n’y règne et sans que les disparités ne soient maintenues à l’intérieur d’une fourchette raisonnable. Ce qui maintient l’ordre et évite que les disparités ne deviennent insupportables, c’est ce qu’on appelle l’État. On peut lui donner un autre nom… mais on ne s’en privera pas.
Il faut simplement en baliser l’action et introduire des contrôles citoyens. C’est ce qui est proposé dans chacune des politiques du projet Nouvelle Société. Il y a des décennies qu’on cherche des failles dans ce projet sans en trouver. Vous êtes le bienvenu à tenter d’y planter Excalibur… :-))
Pierre JC Allard
Kevin
Tu est tres naif je crois…perso j’ai confiance a moi et mon entourage thats it…ceux qui dirige…les ceo de compagnies je les trust pas…la seule facon d’avoir un certain controle est que justement il faut avoir un gouvernement avec des regles stricte …pas de regle le peuple se fais crosser solide.
Pas de filet social tu en vient a la loi du plus fort….alors la disparitee entre les riches et pauvres vas s’aggrandir..as tu une idee du taux de criminalitee que tu vas avoir?…tout le monde veut bien vivre et personne veut faire du cheap labour. Les pays scandinaves devraient etre l’example mondial…pas une societee 100% socialiste..ni une societee 100% capitaliste.
Ah! Québec! Québec et ses vieux réflexes de colonisée! On en revient au débat sur la présence d’un ex Beatles aux fêtes du 400e… Faut se lever et dénoncer. Se battre pour parler français, recevoir des services en français, écouter des chansons francophones est plus actuel que jamais. Si la langue est le berceau de la culture, de quoi pensez-vous que demain sera fait? Le 24 juin à 22h00, chantons Gens du pays fièrement et debout si nous refusons que nos enfants vivent en anglais et à genoux.