Philippe David
Seriez-vous surpris d’apprendre qu’un vulgaire sandwich au jambon est l’aboutissement du travail de milliers de gens? Dans votre sandwich, vous allez probablement trouver du pain, du jambon, du fromage, de la laitue, des tomates, de la moutarde et de la mayonnaise. Chacun de ses ingrédients lui-même l’aboutissement d’un processus de production plus ou moins long. Par exemple , le jambon provient probablement d’un épicier ou une charcuterie, qui elle l’a obtenu d’un abattoir, qui l’a obtenu d’un éleveur de porcs. Pour élever ses porcs, l’éleveur doit les nourrir donc un autre fermier devra probablement cultiver du maïs pour nourrir les porcs. Mais ça ne s’arrête pas là. L’épicier, le charcutier et l’abattoir ont sûrement dû garder la viande réfrigérée, chaque réfrigérateur nécessitant les efforts de centaines d’autres personnes. Pour être transportée d’une place à l’autre, des camions ont été utilisées qui ont dus être construits et qui ont besoin de carburant et de pneus. À vrai dire, la production de votre sandwich a probablement débuté plusieurs années auparavant. Tout ça en nous n’avons pas encore parlé des autres ingrédients.
Comment est-ce possible? Comment est-ce que tout ça se produit? Y a-t-il un comité qui décide plusieurs années à l’avance combien de porcs à élever, combien de laitue à cultiver, combien d’oeufs pour faire de la mayonnaise, combien de lait pour le fromage, combien de diésel à distiller, combien de camions à construire, pour que 3 ans, 4 ans ou 5 ans dans le futur, je puisse me commander un sandwich au jambon pour environ $4.00? Est-ce le gouvernement qui contrôle tous ces processus qui arrivent à rassembler tous ces ingrédients pour qu’en fait, nous puissions avoir un sandwich à n’importe quel moment où l’envie nous prend? Pourtant, si on écoute certains, il faudrait absolument que quelqu’un soit en charge de gérer tout ça. Les marchés, ça ne peut pas se gérer d’eux-même voyons! Si nous laissons tous les producteurs faire à leur tête, ça va être le chaos! La jungle! Que dis-je, la catastrophe!
Eh bien non! Il n’y a pas de planificateur qui dirige tout ça. Que des entrepreneurs qui, en poursuivant leur propre intérêt, s’assurent qu’il y a toujours du pain, du jambon, du fromage, de la laitue, des tomates, de la moutarde et de la mayo et même un cure-dent avec une petite olive, si ça nous chante; dans les tablettes des épiceries. En fait, l’histoire démontre que ce n’est que lorsque l’état se met en tête de tout planifier, que soudainement, on manque de tout, même des choses qui étaient abondantes avant. C’est ça la puissance des marchés.