Les grottes à 220,000$

Gaëtan Pelletier

« The second thing I’am gonna do is starting  investing in America’s infrastructures… We must rebuilt our roads an bridges . So, American people will have a place to live on…

Steve Bridges, parodie d’Obama

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«On a vécu comme des chiens qui pouvaient manger autant qu’ils le voulaient. Un chien va manger tout ce qui est devant lui, même si ça le rend malade. On a fait exactement la même chose.» Stephen Jarislowsky . Cyberpresse

Ça m’étonne qu’on n’enseigne pas la nature humaine dans les écoles, dit-il. Si elle ne change pas, ça serait pourtant facile!» Cyberpresse

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Peu importe la façon d’analyser ces données, un fait demeure: les propriétaires de maisons n’ont jamais nagé dans un tel océan de dettes. «La récente folie dépensière a laissé les consommateurs plus endettés et épuisés que jamais», a fait valoir Diana Petramala, économiste à la Banque TD, dans un rapport publié hier.

Les taux d’intérêt historiquement bas ont enflammé la demande pour les habitations depuis le début de l’année, ce qui a propulsé les prix à des records. La valeur moyenne d’une maison s’est établie à 344 968$ en avril au pays, un niveau 23% plus élevé que le creux de janvier 2009.

Cyberpresse, Maxime Bergeron

De la grotte au château

Vous êtes nu, vous courez sous la pluie, un éclair frappe un arbre à vos côtés… Qu’est-ce que vous cherchez? Un abri…

C’était il y a 10,000 ans. On n’était pas encore à l’heure de l’hyper sexualisation, mais on se couvrait tout de même d’un cache sexe : car, voyez vous, quand on s’est fait poursuivre par un ancêtre du porc, et qu’il a faut  passer par une roseraie, on comprend que la douleur a besoin d’être un peu soulagée à certains endroits où la sensibilité est à fleur de pot.

Il pleut, il neige, il fait froid… Soulager! Ce n’est pas un concept abstrait, c’est une nécessité vitale.

Pour vraiment comprendre une chose il faut obligatoirement en chercher la nécessité et non le luxe.

Deux anecdotes

1. Mon beau-frère, qui a un gros « moi » , voulait faire réparer le petit toit d’une maisonnette de 8X12 pieds. 700$. Quelques pieds de bardeaux d’asphalte et deux ouvriers…

2. Un type de notre région, qui avait acheté une vieille maison il y a 20 ans, au prix d’environ 45,000$ l’a revendue à 225,000$.

Il avait trouvé un amateur de « bucolique », amoureux du Fleuve Saint-Laurent… Le luxe de se  « croquer  » un duo paysage-Bagel, pendant que les mouettes lui feraient des « waves » dans le ciel bleu…

La mélopée des « investisseurs »…

Il y a quelques mois, le maire Labeaume se félicitait du marché immobilier à Québec.

Selon les données compilées par Le Soleil, un acheteur devait étaler en moyenne 205 000 $ à Québec au dernier trimestre pour acheter une maison unifamiliale, soit le double du prix moyen payé en 2002 (102 000 $). (…)

Le résidant de Québec  s’est donc « enrichi ». Une bonne nouvelle pour le vendeur, mais une mauvaise pour l’acheteur…

En effet, depuis des décennies, on a cessé de claironner que les maisons étaient un investissement sûr. Au point ou les joueurs ont investis dans leurs avoirs futurs. Avec des conseillers  fiévreux,   vendeurs-harponneurs,  on a vu la crise immobilière aux États-Unis.

L’annonce faite à la mairie…

Stephen Jarislowsky : «Si vous regardez les prix de l’immobilier depuis les 30 dernières années, vous allez vous apercevoir que les valeurs ont grimpé de près de 428%. Ils auraient du monter de seulement 332% si on tient compte de l’inflation et de la productivité du pays. Seuls ces deux éléments doivent faire monter les prix de l’immobilier. Si les prix à long terme montent plus vite que ça après 100 ans plus personne ne pourra vivre dans une maison.» Canoe

Peuf! Il n’y a pas de danger… Il n’y a jamais de danger avec les vendeurs qui ont des visions à court terme… celle de « leur » vie. Si vous parcourez les pages  des agents en immobilier, vous allez constater que leur  optimisme pourrait  faire s’élever  une montgolfière en béton.  Et pourtant, voyez le tableau du passé :

Pour Benjamin Tal, économiste pour les Marchés mondiaux CIBC, même si l’activité sur le marché de l’habitation fluctuera au cours des 20 prochaines années, le prix réel moyen des maisons reflétera le rendement des deux dernières décennies.
Dans l’hypothèse d’un taux d’inflation annuel de 2%, il affirme que le prix des maisons au Canada devrait doubler d’ici 2026.
Maison Web

Il veut vous signifier que vous allez vous enrichir encore plus. Mais il n’indique pas que vous allez payer  – étalé sur 35 ans – le double  du prix de la maison. À 5%, c’est plus que le double.

Calculez : doublé en 10 ans et doublé en 15 ans.

Ajoutez les taxes foncières doublées, l’entretien – car au bout de 20 ans, votre hutte est ravagée par l’air salin ou autres imprévus… La majoration des coûts des matériaux…

Les nuances : les requins au Botox

Quand grand-maman B – une résidente de notre coin –  s’est vu offrir 345,000$ pour sa maison, elle n’a pas souri, elle est demeurée figée. Puis elle a décidé de rester dans SA maison… Une maison ancestrale,  bâtie à coups d’amour…

Mais d’où viennent donc tous ces acheteurs?

Vous allez penser que ce sont les baby-boomers à gros salaires? Il en est… Mais ils ne représentent pas la majorité. En fait, ces acheteurs  proviennent d’une période de floraison des petits et moyens entrepreneurs qui pouvaient créer une entreprise- ou poursuivre la familiale–   dans un monde qui le permettait.

Avant que n’arrive la caravane des requins aux Botox, qui ont entrepris d’avaler les petits entrepreneurs.

Ils étaient plusieurs milliers au Québec et ailleurs à s’enrichir honnêtement dans un labeur difficile mais qui rapportait suffisamment pour leur permettre un capital assurant une retraite dite dorée.

La création du concept du Wal-Mart,   des concentrations,  de la mondialisation,  a hélas!, anéanti cette « race » de petits et moyens entrepreneurs. Il en existe de moins en moins.

Et ce sont ceux-là qui ont eu les moyens de barguigner et d’acquérir leur liberté 55.

Si vous n’avez pas compris, je vais vous expliquer : ce n’est pas la richesse totale qui a permis à ces gens de profiter de la vie, c’est la richesse étalée et non concentrée.

La concentration de la richesse n’est pas un enrichissement social, c’est une pauvreté étalée.

Comprenons que si nous passons 35 ans à se payer une grotte, les dix ans de surplus est une perte au bout de la vie. Et en qualité… Tant sur le plan de la santé personnelle que celui de ladite santé financière… Même celle de l’État… Un « vieux » dépendant de l’État, coûte plus cher à l’ensemble des « fournisseurs »…

Les conseillers financiers et leur monde virtuel

Les voilà qui entrent dans vos téléphones, vos courriers électroniques, et à la télé… Un lignage  agacé de constater  que le Québécois n’investit pas suffisamment pour sa retraite. Même l’expression « bas de laine » a disparu… Ils geignent, se plaignent, se tordent, s’inquiètent! Je ne connais pas l’épaisseur des verres de leurs lunettes, mais pour la « réalité », ils auraient besoin d’un optométriste.

Les travailleurs commencent à travailler à un âge tardif, souvent endettés par les études, ou font un doctorat en cégep … Le système d’éducation leur permettant…

Bref, la période dite active se rétrécit de plus en plus… Avec un salaire moyen de 40,000$, ils survivent.  Et comment vivront-t-ils dans 20 ans?

Le conseiller financier a le neurone d’un gris qui rappelle les champignons qui ont séjourné trop longtemps dans le frigo : ils présentent des bulles éparses de pourritures molles et peu alléchantes.

C’est un schizophrène de salon de thé qui encourage l’épargne – au point de faire ses griffes sur vos dossiers après sa pause-café – dans un monde ou « la totale » est l’encouragement au crédit.

L’avenir : le citronnier séché

Faites le calcul de ce que nous léguons, avec un pareil système à nos enfants… En incluant tous les facteurs entourant les autres coûts annuels d’une maison, son entretien, les salaires à venir, les imprévus, etc. Je me demande qui pourra avoir un toit. Non seulement en visant le côté propriétaire mais celui également de locataire.

Certains dépensent  jusqu’à 40% de leur salaire brut pour l’achat d’une maison ou la location d’un appartement.

Si les conseillers  se demandent pourquoi les québécois investissent peu pour leur retraite, c’est qu’ils n’ont pas les moyens de se payer un « futur »…
La raison est simple : l’art de la finance, présentement, est de faire du jus de citron, même avec la pelure…

Gaëtan Pelletier

24 Commentaires

Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

24 réponses à “Les grottes à 220,000$

  1. On a compris récemment, aux USA, que vouloir résoudre le problème du logement en y voyant d’abord une occasion de faire du fric pour les spéculateurs peut créer une situation explosive.

    On a compris, mais on ne veut pas régler le problème. Plus tard on verra, quand on aura complètement pressé le citron… Maintenant on injecte du jus dans le citron, pour pouvoir le presser davantage.

    On se fiche des citrons. Mais le citron est acide et devient amer… Inutile de répéter encore qu’on va voir des têtes se promener au bout d’une pique, c’est connu… Un marronnier…

    Le projet d’accès à la propriété que la Régie du Logement m’avait commandé et payé, c’était pour Montréal et en 1980, je crois… On en a beaucoup parlé entre experts, comme de ce qui est devenu l’hypothèque inversée… Puis, tout le monde un a un a été promu et plus personne ne s’est occupé du dossier. Heil Peter !

    En 1991, il m’en restait un souvenir qui est devenu un petit chapitre d’un petit livre. Voyez le lien.

    http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/07/loger-chez-soi-ou-chez-son-voisin/

    Pierre JC Allard

  2. iota

    Avec la façon aveugle que l’on exploite les ressources naturelles, nous aurons bientôt une pression à la hausse sur les prix par le simple principe de l’offre et la demande. La population mondiale ayant été multiplié par 7 en moins de 150 ans. Et lorsque l’inflation montera, les taux d’intérêt feront de même et ce sera la début de la grande déconfiture du marché mobilier. Préparez-vous. Ceux qui vont vraiment être touché seront les marchés ayant eu une bulle encore plus grosse que Montréal. À Vancouver le prix moyen est maintenant 1 millions de dollars!!!
    http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/20100406/vancouver_100406/20100406?hub=Canada

    Et un petit jeu pour vous faire réaliser ce que vous pourriez avoir comme maison à Vancouver pour 1 million et plus. Je vous garantie que vous n’aurez pas un résultat plus élevé que le hasard!

    http://www.crackshackormansion.com/original.html

  3. Aimé Laliberté

    Bonjour à tous,

    Vous connaissez les enfants, on peut leur faire croire n’importe quoi.

    Quand une société entière confie l’éducation de ses enfants à des employés d’une corporation qui ne possède aucune âme, on se retrouve 50 ans plus tard avec une société presque entièrement composée d’adultes qui sont des enfants dans la tête, et à qui on peut faire croire n’importe quoi.

    Votre maison vaut 200 000 $ ou 500 000 $ vous dit-on, mais vous ne savez même pas ce qu’est un dollar.

    Achetez une maison, ou des actions en bourse, et vous deviendrez ‘riches’ sans avoir à lever le petit doigt, car votre ‘argent’ travaillera pour vous.

    Vous n’êtes pas capable de vous payer une maison, c’est le rôle du gouvernement de vous aider à accéder à la propriété (oui j’ai lu ton billet PJCA).

    Vous êtes maintenant propriétaire d’une maison, mais vous ne pouvez l’utiliser comme vous désirez. Vous devez respecter les règlements de la corporation municipale, et payer des taxes.

    Si vous ne payez pas vos taxes municipales, on fera vendre en ‘justice’ votre maison.

    La maison de grand-maman vaut 500 000 $ sauf que grand-maman devra débourser un autre 500 000 pour se loger ailleurs.

    C’est ce que j’appelle vivre dans l’illusion!

    Personne ne semble s’interroger sur la question fondamentale qui démontre l’évidence de l’illusion.

    Pourquoi dois-je travailler pendant 25 ans pour payer la maison que trois hommes et une couple de machine ont construit en 3 semaines?

    Wake up and smell the coffee!

  4. @ Pierre,
    Votre entrée résume bien « l’acharnement »… On ne répond plus à la demande, … on la presse de demander et on offre un coffre d’outils d’achats rempli de serpents.
    J’avais déjà lu votre texte, mais il est bon de le revoir sous l’angle d’aujourd’hui
    ***
    Nous avons acheté une vieille maison en 83. Nous étions au « seuil » de la pauvreté, mais avec un peu d’épargne. Il y avait énormément à faire: les fenêtres du deuxième étaient déjà à la pourriture.
    Ce qu’on a fait… On a à tous les ans mis entre 1000$ et 2000$ ici et là. Payée en 12 ans au lieu de 20. Ce qui nous a permis justement de ramasser un petit capital afin d’échapper aux chaînes de la dette.
    D’autres ont choisi la seconde option: tout refaire d’un coup en empruntant 30,000, voire davantage… Ils sont encore à payer… Mais le toit est à refaire…
    L’OPTION
    Cherchant une solution à ce problème, certains ont envisagé de fournir une option: achat par une famille et hypothèque transférable à la génération suivante…
    Drôle d’idée… Je suppose qu’en entrant, on vous demande si vous avez une « génération » en route …
    🙂
    Ma crainte… De voir surgir des bidonvilles dans les pays riches. Là, ce sera vraiment la cabane au Canada…
    Pour l’instant, ce qu’on ignore ou connaît mal, le budget du toit commence à ronger celui de la nourriture. Mais pas un pauvre n’ira se plaindre…

    @Iota,
    Vancouver est une sorte d’autre monde… On y place jusqu’à 70% de son revenu brut…
    Le maire Tremblay veut ramener les gens sur l’île de Montréal… Je pense que 80% des travailleurs de la ville habitent en banlieue…
    @ Aimé,
    Le but de bâtir une maison n’est plus de bâtir une belle maison mais un compte en banque pour y « loger » ses avoirs.

    On cherche des solutions pour l’avenir… L’une, entre autres, est de construire en hauteur avec des jardins intérieurs sur certains étages… Idée d’architecte…
    P.S.: Je suis en train d’écrire un billet, justement, sur cette « appropriation » des enfants par l’État…
    Bonne journée à tous!

  5. Redge

    Pour moi, la vie idéal serait d’avoir ma petite cabane avec panneau solaires, un petit terrain avec une serre pour faire pousser des légumes, quelques poules. Bref, être le plus indépendant et auto-suffisant possible, quoi!

    Pas d’hypothèque à payer, pas d’impôts, de taxes municipales non plus. Plus besoin de travailler 40h par semaine pour quelqu’un d’autre. Là au moins je travaillerais pour moi!

  6. Aimé Laliberté

    Redge, bravo, tu commences à comprendre.

  7. Marc

    @Gaetan:Nous avons acheté une vieille maison en 83. Nous étions au « seuil » de la pauvreté, mais avec un peu d’épargne. Il y avait énormément à faire: les fenêtres du deuxième étaient déjà à la pourriture.
    Ce qu’on a fait… On a à tous les ans mis entre 1000$ et 2000$ ici et là. Payée en 12 ans au lieu de 20. Ce qui nous a permis justement de ramasser un petit capital afin d’échapper aux chaînes de la dette.

    Idem icitte… j’ai eu la « chance » de revendre ma précédante maison avec un bénéfice assez hallucinant ( achetée 70 000$ avec une hypothéque, revendue 10 ans après 200 000$) et avec la différence je me suis acheté un vieux chalet pourri perdu dans le bois, aucune hypothéque et chaque année je poursuis mes rénos, ça commence à avoir franchement de la gueule et toujours aucune dette !!!!!

  8. Marc

    @Redge :Pas d’hypothèque à payer, pas d’impôts, de taxes municipales non plus.
    Tu payes toujours des taxes municipales où que soit situé ta tite cabane …

  9. Aimé Laliberté

    Marc…

     »Tu payes toujours des taxes municipales où que soit situé ta tite cabane … »

    Pas tout-à-fait exact. En Ontario il existe des régions qui ne sont pas ‘organisées’ en corporation municipale et ou il y a soit aucune taxe ou une taxe qui est environ 50 $ par année (payable à la province je crois).

    Il est également possible de louer un terrain ou une petite maison sur certains territoires autochtones (pas des réserves fédérales) qui sont en fait des territoires étrangers (en vertu des traités) ou les taxes sont inexistantes, mais un loyer convenu par contrat est payé aux autochtones.

  10. Marc

    je ne le savais pas ….y a une autre passe dans le coin ..tu fais une claim sur un territoire pour faire de la prospection minière, ça coûte 50$/an et t’as le droit d’avoir ta cabane dessus …

  11. Redge

    @ Aimé:

    Merci, ça fait longtemps que je comprend. Maintenant, mettre tout ça en pratique, c’est une autre paire de manche… 😉

  12. Aimé Laliberté

    Redge et Marc…

    Si vous regardez sur MLS, vous allez voir des réserves (fédérales) et des territoires. Les territoires sont indépendants (comme près de Kingston en Ontario).

  13. Il y des droits de coupes de bois sur les « terres de la couronne »….
    Quelqu’un peut-il me donner des indices… Je cherche depuis longtemps…
    @Marc
    J’arrive 🙂

  14. Terez L.

    @Redge

    Moi, j’ajouterais même un ou deux moutons pour pouvoir me tricoter des bas et des mitaines. LOL

    Moi aussi je bute sur le côté mise en pratique, mais nous sommes plusieurs à chercher des solutions concrètes pour sortir de ce modèle aberrant.

    @Gaétan

    Je ne sais pas si on peux vraiment parler d’appropriation par l’État. Il me semble que c’est plutôt une appropriation du futur par le Système en général. L’hypothèque transférable à la génération suivante est déjà une réalité dans certains pays européens.

    Pour ma part, pendant près de 15 ans, c’est 60% de mon budget que j’ai consacré au logement. Puis j’ai trouvé un meilleur emploi à peu près au moment où ma progéniture atteignait l’âge adulte. Quelques années plus tard, on a acheté ensemble un condo qu’on partage pour quelques mois encore. Avec les économies qu’on a fait en devenant proprio, on a pu réduire de moitié la balance hypothécaire en 5 ans. Ce qui nous permettra maintenant de passer à l’étape d’avoir chacun son espace. Qui sera dans mon cas, beaucoup plus modeste que présentement vu que je n’ai nulle intention de continuer à travailler au même rythme que ces dernières années.

    @Aimé

    L’argent est une créance sur le travail humain, dixit Chris Martenson. Et selon le Petit Robert, une créance est une dette, de l’argent qu’on vous doit, mais il peut aussi signifier une croyance, le fait de croire en la vérité de qqch. Comme tu dis, on se fait vraiment « avoir » (j’aurais utilisé un autre mot, mais je ne voulais pas heurter les chastes oreilles de qui que ce soit) quand on échange le travail de trois hommes et quelques machines contre 25 ans d’esclavage. Ce n’est plus un échange équitable, mais du vol. On engraisse les usuriers et un système bancaire bancal depuis le début. Une belle pyramide de Ponzi qui doit continuellement trouver de nouveaux emprunteurs pour pouvoir payer les dividendes des premiers qui ont investis de l’argent dans « l’affaire ». A défaut de quoi, tout s’écroule. Idéalement, il faudrait trouver rapidement quelques planètes habitées où les gens ne connaissent pas ce stratagème, mais bon, je crois qu’on est cuit.

    Idéalement, il faudrait aussi apprendre à nos enfants ce qu’est une fonction exponentielle. Quand les gens croient qu’en donnant une augmentation de salaire de 4% à tout le monde, on favorise l’égalité, ils se trompent lourdement.

    Pour calculer une croissance exponentielle, on prend le chiffre 70 et on divise par le pourcentage d’augmentation, ce qui nous donne le temps de doublement de notre nombre de base. Par exemple si le taux moyen d’augmentation du salaire est de 3%/an, ça prendra 23,3 ans pour que tout le monde double son salaire. Si les plus bas salaires sont de $20,000 et les plus élevés de $100,000, après 23,3 ans à 3%, on aura $40,000 pour les plus bas salaires et $200,000 pour les plus hauts. L’écart, de $80,000 il y a 23 ans, sera désormais de $160,000. C’est comme ça que les pauvres s’appauvrissent et que les riches s’enrichissent. C’est aussi comme ça que le coût des grottes est devenu prohibitif.

    On est plusieurs à essayer chacun de son côté de se sortir de ce système, cesser d’entretenir la « bête », tout en respectant ses limites personnelles. Je tiens à remercier tous ceux sur ce site qui nous donnent des infos concrètes sur des manières d’y arriver, ou du moins, des directions vers où mener nos recherches.

  15. @Terez,
    Merci! Excellent commentaire… Je ne connaissais pas cette règle.
    ‘ »Je ne sais pas si on peux vraiment parler d’appropriation par l’État. Il me semble que c’est plutôt une appropriation du futur par le Système en général. »
    Je ne sais pas si je me suis bien exprimé: je parlais des enfants et du système scolaire. J’aurais dû spécifier…
    ***
    Voici un article de cyberpresse: Le nombre de hauts salariés explose.

    On parle de Montréal…
    Mais là où ça me chatouille c’est ici:
     » Il y a deux semaines, le nouveau directeur général de la Ville, Louis Roquet, s’interrogeait lui-même sur les effets de la décentralisation et le dédoublement de certains services entre la ville centre et les 19 arrondissements. Dans un article publié dans Le Devoir, il considérait le fait que la Ville et les arrondissements aient chacun leur propre service d’achats comme «un non-sens». Il proposait également de regrouper certains services administratifs des arrondissements, comme les ressources humaines.

    Une entreprise de la taille de la Ville de Montréal, avec ses 29 000 employés, devrait compter 300 employés en ressources humaines. Or, la métropole en compte 500, répartis entre l’administration centrale et les 19 arrondissements. «La structure actuelle nous empêche d’avoir des économies d’échelle sur le plan des ressources humaines, des finances ou de l’administration», a-t-il déclaré lors des travaux de la commission des finances. »

    ***
    La centralisation des structures de la ville de Québec semble avoir donné des résultats plutôt étranges… Les petits conseillers à 6,000$ par an ont été retirés pour être remplacés par des conseillers à 70,000$.
    On parle toujours des « bons » coups des centralisations, mais pour ma part je trouve la démonstration loin d’être convaincante.
    On ne montre qu’un côté de la médaille…
    Un autre paragraphe de l’article:
    « Le syndicat a calculé que la masse salariale chez les cadres et les contremaîtres avait augmenté de 86,4% de 2001 à 2006, passant de 94 à 177 millions. Selon le budget 2010, elle est de 282 millions cette année, ce qui constitue une hausse de 59% en quatre ans. «L’impôt foncier qu’on paie va dans des structures d’encadrement, ça ne donne aucun service de plus aux citoyens, estime Mme Côté. On a carrément créé 19 villes, on se retrouve avec une ville complètement désorganisée.»

    Voilà qui encore fait bondir les coûts des taxes, et le reste…

  16. Redge

    @ Terez L.

    En effet, je sens qu’on est de plus en plus nombreux à vouloir sortir du système!

    Je crois que des petites communautés auto-suffisantes de gens partageant les même valeurs vont se former dans les années à venir. Je sens qu’il va y avoir un retour à un style de vie plus sain et équilibré.

    Parce que au fond, c’est ça ou on s’auto-détruit.

  17. jack

    Concernant l’augmentation du prix des maisons: à qui la faute? Aux constructeurs de maisons neuves? Aux propriétaires qui revendent leur maison? Ou peut-être à une autre cause? Voyons voir.

    Imaginons que vous êtes un Québécois vivant en 1980. Supposons également que 40% de la population gagne plus que vous et 60% gagne moins. En d’autres mots, vous êtes à la limite supérieure du troisième quintile. En dollars de 2007, vous gagnez 25700 $ (source: Cansim, 202-0406). Mais en argent de l’époque, c’était 9880 $ (http://www.banqueducanada.ca/fr/taux/inflation_calc-f.html). Vous avez donc 9880 $ dans vos poches.

    Vous acceptez de payer 30% de votre revenu pour vos paiements sur une maison. Cela fait environ 3000 $. En 1980, le taux hypothécaire était environ de 14% (http://www.banqueducanada.ca/pdf/annual_page57_page58.pdf). À ce taux, le prix maximal de la maison que vous pouvez vous offrir avec un amortissement sur 25 ans est de 22 000 $ (http://www.desjardins.com/fr/simulateurs/calcul_versements_hypothécaires/). Un propriétaire d’une maison existante ne peut pas exiger plus s’il s’adresse à la classe moyenne.

    Recommençons avec les mêmes hypothèses mais les données de 2007. Votre revenu est maintenant de 31600 $. 30% de ce montant donne 9500$. Le taux d’intérêt était de 6,5% environ. Cela vous permet d’acheter une maison de 120 000 $.

    Par conséquent, il est tout à fait normal que le prix d’une maison soit multiplié par presque 6 depuis 30 si elle s’adresse toujours à la même clientèle. Celui qui pouvait tout juste payer 22 000 $ en 1980 peut maintenant payer 120 000 $.

    Pourquoi? La baisse des taux d’intérêt, bien sûr! Il suffit de changer le 6,5% par le 14% qui avait cours en 1980 pour que le prix de la maison passe de 120 000 $ à moins de 70 000 $. La baisse des taux d’intérêt a fait doubler en dollars constants la valeur des maisons entre 1980 et 2007.

    Et ça, ce n’est pas la faute des méchants spéculateurs.

  18. Terez L.

    @Gaétan Pelletier

    Mais, si, vous la connaissiez, ou vous en connaissiez des démonstrations. Votre histoire du roi Belkib, dans votre texte « La photologie » en était une illustration.

    J’avais pris connaissance de cette règle dans un livre de Hubert Reeves ou de Albert Jacquard, dans les années 80. Je sais que c’est un de ces deux auteurs qui avait donné l’exemple, dans un de ses livres, d’un lac où la surface envahie par les nénuphars double chaque jour. L’auteur demandait aux lecteurs de deviner le moment où les nénuphars envahiraient la moitié de la surface du lac et le nombre de jours restant pour affronter le problème. La réponse était l’avant-dernier jour pour envahir la moitié du lac et une seule journée, ensuite, pour réagir.

    Dans votre texte, vous aviez ajouté à la suite de l’histoire du roi Belkib: « Finalement, Ponzi, c’est du copier-coller… On dirait de l’économie… ».

    Vous aviez parfaitement raison.

    Pour des explications plus détaillées sur la fonction exponentielle, vous pouvez suivre ce lien:
    http://jcbonsai.free.fr/cc/CH3.html

  19. @Terez >em>et une seule journée, ensuite, pour réagir.
    probablement ce qui va nous arriver un de ces quatre .. un truc pas possible sans possibilité d’y changer quoi que ce soit , mon fameux « grain de sable » dans la machine …

  20. @Jack,
    C’est justement ce genre de calcul où il manque 50 « petits effets » qui font qu’on arrive avec une telle démonstration.
    C’est une démonstration de vendeur…

    Personnellement, je n’achèterais pas une maison à 120,000$ avec 31,600$.
    Après salaire fixe.
    Impôt, taxes, auto, immatriculation, nourriture, médicaments, assurances, vêtements, outils, loisirs, meubles, imprévus…
    et deux chats 🙂
    Je vais aller vous en emprunter après…
    Quant aux « méchants investisseurs », ils ne sont pas méchants: nous vivons dans un encan.
    Alors, je vous laisse la maison…
    Vendu.

  21. Terez L.

    @Marc

    C’est comme écrit dans le ciel…du capitalisme. Depuis Calvin et sa « décriminalisation » de l’intérêt, qui avait toujours été interdit dans la majorité des religions, on va vers une sorte d’inéluctabilité.

    Mais, il ne faut pas sous-estimer la capacité de rebondir de ce système. De temps en temps, il redistribue, il répare une brèche ici et là. J’ai hâte de voir ce que donneront les 2G, au prix qu’ils demandent pour la sécurité.

  22. @Terez et Marc,
    Merci.
    Je me rappelle vaguement de ce truc…Je pense que c’est Jacquard.
    Dans les années 70, ou un peu avant, on parlait énormément de la futurologie. On dit que ce n’est pas une science. Non, mais à l’époque on prenait cela très au sérieux.
    Prévoir l’avenir.
    Il n’y a pas, malheureusement, aucun moyen de le prévenir. Un livre qui s’intitule LA BOMBE P, pour population parlait des années actuelles. Comment allait-on nourrir tout ce monde? 6 Milliards…
    On le sait: Monsanto en empoisonne un peu et un enfant meurt de faim à toutes les 4 secondes; 3 milliards ne mangeraient pas à leur faim.
    Je vais en mettre un peu… Finalement, les 3 milliards qui restent sont bien exploités pour un pourcentage infime de la population.
    La venue du « nègre translucide »…

  23. Terez L.

    @Gaétan

    On devrait plus parler de prévision que de futurologie. Jacquard n’est pas Jojo Savard quand même! Et on continue les prévisions. On s’inquiète de ce qu’il y aura dans les fonds de retraite si les quelques 50 variables que vous appelez « petits effets » ne changent pas d’ici-là!

    Mais, vous avez encore raison! On calcule, on calcule, les chiffres deviennent de plus en plus clairs et nous, humains, de plus en plus translucides. Des lucides trans, je n’y avais jamais pensé! LOL

    Vont-ils inventer un jour un vaccin pour ces gras dur?

  24. Terez L.

    Ou plutôt contre ces gras dur.

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