Archives quotidiennes : 22 juillet 2010

Les zélotes du recensement.

Tony Clement, Ministre de l'Industrie et du Commerce.

Si vous ignoriez jusqu’à présent qui est Tony Clement, son nom risque certainement de vous être familier avec le tollé qu’a créé sa récente décision concernant la formule longue du prochain recencement. Rappelons que le formulaire long du recensement est envoyé à 20% des ménages canadiens et contient une cinquantaine de questions additionnelles au formulaire court et pose certaines questions que beaucoup trouvent très intrusives sur le chapitre de l’ethnicité et des habitudes de vies. Jusqu’à présent, de remplir et retourner ce formulaire était obligatoire et le refus d’obtempérer est passible d’amendes et de peines d’emprisonnement. M. Clement a décidé pour sa part que ces pénalités étaient indues et a décidé de permettre que le remplissage de ce formulaire soit sur une base volontaire et qu’il soit distribué sur une base plus large, soit un tiers de la population. Personnellement, j’applaudis cette décision. Si je reçois ce formulaire, je vais promptement le mettre dans mon bac à recyclage.

De fait, je questionne l’éthique d’un gouvernement qui utlilise la force sous forme d’amendes et de peines d’emprisonnement pour obliger ses citoyen à un exercice de plus en plus intrusif à leur vie privée. Il fût une époque où le rôle principal du recensement était d’avoir un décompte des citoyens, permettant ainsi de fixer le nombre de sièges dans les différentes assemblées législatives. Maintenant, on veut même savoir combien de temps les différents membres de ma famille consacrent aux tâches ménagères. De quel droit le gouvernement me menace-t-il pour obtenir ce genre d’information?

Mais il y en a qui ont sévèrement critiqué la décision de M. Clement et une levée de bouclier a rapidement suivi cette décision. Naturellement, les opposants les plus vocaux sont justement le genre de gens qui profitent à contrôler chaque facette de nos vies. Bien entendu, l’état a besoin de ces informations afin de bien « gérer » notre économie et nos vies. Il a absolument besoin de savoir mon revenu ainsi que combien de chambres à coucher il y a dans ma maison. Est-ce que l’État a vraiment le droit de tout savoir? N’avons-nous pas nous aussi des droits, comme celui qu’on nous fiche la paix? Le droit de ne pas être harcelés par notre gouvernement sans juste cause? Le droit de ne pas être menacé d’emprisonnement pour avoir refusé de remplir un vulgaire formulaire? Dans son édito, André Pratte disait:

«Le questionnaire court (sept questions) demande aux Canadiens des renseignements sur leur état matrimonial, notamment s’ils vivent avec une autre personne en union libre. N’est-on pas là au coeur de l’intimité de chacun? Suivant la logique tordue des conservateurs, ne faudrait-il pas abolir ce questionnaire également?»

Une excellente idée!

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Classé dans Actualité, Philippe David