Lois linguistiques: une normalité mondiale

L’automne sera chaud. La Consultation générale sur le projet de loi 103 débutera le 8 septembre; le lendemain, l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA)publiera une importante et dévastatrice étude portant sur plus de 3000 cégépiens et démontrant de quelle façon la fréquentation d’un cégep anglais mène à une intégration en anglais; le 18 septembre aura lieu un gigantesque rassemblement pour le français au centre Pierre-Charbonneau, à Montréal, avec Michel Rivard, Luc Picard, les Loco Locass, les Zapartistes, Daniel Boucher et plusieurs autres. Toute cette activité doit nous mener vers notre prochaine action collective courageuse: l’application de la Loi 101 au cégep.

Or, je les entends déjà ces journalistes pleutres et ces Marie-Madeleine de la cause des pauvres anglophones opprimés: « On ne peut pas renforcer la Loi 101! Ce n’est pas normal d’avoir à faire ça; que penseront les autres de nous? Ce n’est pas ce qu’un pays démocratique ferait! » Balivernes. Qu’on cesse un peu d’écouter ces acrochordons de la pensée qui passent le plus clair de leur temps à nous qualifier d’incapables et qui se réjouissent du moindre de nos échecs. Légiférer pour protéger la langue commune, c’est précisément ce que font la plupart des pays sur la planète.

En rafale1:

  • Afrique du Sud: Selon la Politique linguistique cadre pour l’enseignement supérieur de juillet 2001, « tous les établissements d’enseignement supérieur doivent participer à la facilitation et la promotion des objectifs de la politique linguistique nationale ».  Ces institutions ont la responsabilité de par la loi d’assurer une cohérence avec les langues nationales.
  • Albanie: Selon l’article 6 de la loi relative au système d’enseignement pré-universitaire de 1995, « l’enseignement dispensé dans les établissements publics d’enseignement de la république d’Albanie l’est en albanais, sauf dans les cas où la présente loi en dispose autrement ».
  • Algérie: L’article 8 d’une ordonnance de 2005 fixant les règles régissant l’enseignement dans les établissements privés impose que l’intégralité de l’enseignement (hormis les cours de langues étrangère) se fasse en arabe dans toutes les disciplines et à tous les niveaux.
  • Andorre: Selon la loi du 20 juin 1996 sur les dénominations commerciales, les raisons sociales et les enseignes d’établissement,  une dénomination commerciale ne peut être enregistrée que si elle est écrit en catalan.
  • Angleterre: La loi sur la nationalité britannique de 1981 exige la connaissance de l’anglais, du gallois ou du gaélique écossais pour l’obtention de la citoyenneté.
  • Argentine: Dans un accord-cadre pour l’enseignement des langues, adopté en 1998, on réaffirme que l’espagnol est la langue de la majorité des habitants, que c’est celle d’usage courant, celle des documents officiels, de l’école et du travail.
  • Arménie: Dans l’article 2 de la loi sur la langue, adoptée en 1993, l’Arménie exige un examen d’entrée sur la langue arménienne et l’enseignement de la langue arménienne pour tous les établissements d’enseignement secondaires spécialisés, professionnels et supérieurs.
  • Azerbaïdjan: Selon la loi sur la langue officielle de 2002, tout citoyen de la République azerbaïdjanaise est dans l’obligation de connaître la langue officielle.  Toute admission dans un établissement d’enseignement secondaire ou supérieur est conditionnelle à la réussite d’un examen de connaissance de la langue azerbaïdjanaise.
  • Belgique: Au sein de la communauté française, le Décret Spaak-Lagasse de 1978 a interdit l’emploi exclusif d’une langue autre que le français dans toutes les relations avec l’État et au niveau de l’affichage sur les bâtiments.   La communauté flamande, elle, a adopté une loi, en 2006, qui fait du néerlandais la seule langue de tout le processus de votation.
  • Biélorussie: Selon la loi sur les langues de 1990, « le travail d’instruction et d’éducation à l’école générale se fait en biélorusse ».
  • Brésil: L’État de São Paulo a adopté une loi, en 1999, statuant que l’utilisation du portugais est obligatoire dans l’enseignement et l’apprentissage, dans le travail, dans les relations juridiques, dans l’expression officielle, dans l’expression lors des événements publics, dans les moyens de communication de masse, dans la production et la consommation de biens, produits et services et en ce qui concerne la publicité de ceux-ci.
  • Bulgarie: La loi sur l’éducation nationale de 1991 demande à ce que l’éducation permette une maîtrise de la langue officielle et que les élèves dont la langue maternelle n’est pas le bulgare ont le droit d’étudier leur propre langue maternelle, mais à l’extérieur de l’école publique.
  • Colombie: La loi en faveur de la langue espagnole, qui  a été adoptée en 1960 (mais abrogée par la suite), décrétait  que tous les documents officiels, tout nom, enseigne, annonce de commerce ou quoi que ce soit à la portée de tous devait être écrit en espagnol.  Si la loi n’était pas respectée, l’autorité responsable avait le droit d’ordonner l’enlèvement de l’annonce.
  • Costa Rica: La loi sur la défense de la langue espagnol et des langues aborigènes costaricaines de 1996 oblige les raisons sociales, les brevets et les marques les documents publics, la publicité et les brochures a être dans les langues nationales.
  • Espagne: Dans la région autonome de la Catalogne, la loi sur la politique linguistique de 1998 a statué que le catalan constitue la langue de l’enseignement en Catalogne et cela à tous les niveaux et dans toutes les branches de l’éducation.
  • États-Unis: De nombreux États ont voté des lois linguistiques, dont l’Arizona, avec sa proposition 103, en 2006, qui a interdit toute forme de mesure officielle ignorant, nuisant ou diminuant le rôle de l’anglais comme langue du gouvernement.
  • France: La loi Toubon de 1994 stipule, dans son article 3, que « toute inscription ou annonce apposée ou faite sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en commun et destinée à l’information du public doit être formulée en langue française ».  En outre, cette loi a des dents: on peut retirer une inscription délinquante.  Dans la même loi, à l’article 11, on statue également que la langue d’enseignement dans les enseignements publics est le français.
  • Irlande: L’article 28 de la loi sur la radiodiffusion de 2001 stipule que que la programmation doit absolument offrir du contenu dans la langue irlandaise, et pas seulement en anglais.
  • Islande: L’article 15 de la loi sur les étrangers de mai 2002 impose qu’un cours d’islandais de 150 heures, avec une assiduité minimale de 85%, soit imposé à tout étranger espérant obtenir un permis de séjour.
  • Lettonie: L’article 12 de la loi sur la citoyenneté de 1998 stipule qu’une personne ne peut obtenir une naturalisation si elle ne parle pas couramment le letton.
  • Macédoine: L’article 7 de la loi sur l’emploi de la langue macédonienne (1998) demande à ce que les textes officiels, mais également les manuels scolaires et la presse soient obligatoirement édités en macédonien.
  • Maroc: L’article 111 de la Charte nationale d’éducation et de formation de 1999 rend obligatoire l’enseignement en arabe de tous les enfants marocains et ce, dans toutes les institutions éducatives du Maroc.
  • Russie: La loi sur la langue officielle de la fédération de Russie de 2004 affirme que le russe doit être la langue obligatoire pour l’activité des pouvoirs publics, pour les noms des pouvoirs publics, lors de la tenue d’élections, dans le domaine de la justice, dans la correspondance entre les pouvoirs publics, dans l’orthographe des lieux géographiques, dans les publicité, etc.
  • Suisse: La Suisse est un cas un peu spécial, car chaque canton peut adopter ses propres règlements.  Ceci dit, des organes fédéraux, comme la Société suisse de radiodiffusion et télévision, doivent s’assurer que les langues officielles des cantons sont respectées et que la programmation y est égale entre chaque langue.
  • Turquie: L’article premier de la loi sur l’usage du turc dans les établissements stipule qu’aucune société ou établissement ne peut supprimer le turc de leur commerce, de leurs contrats ou de leurs communications.  Les délinquants s’exposent à des amendes.

Ces nations ne sont pas des dictatures et elles ne violentent pas leurs minorités. Simplement, elles ont compris que c’est en légiférant qu’on peut assurer que la cohérence et la stabilité sociales issues du partage d’une seule langue commune bien établie puisse prévaloir. Elles ont saisi que si des lois permettent de protéger les individus, en interdisant tout ce qui pourrait s’attaquer à leur intégrité, de telles lois sont tout autant nécessaires pour protéger la nation, cette collectivité d’individus partageant des valeurs communes, dont la langue est généralement la principale.

Il faut appliquer la Loi 101 au cégep

L’application de la Loi 101 au réseau collégial ne constitue donc rien de plus radical que ce qui se fait ailleurs, n’en déplaise à ceux qui aiment nous dépeindre comme des extrémistes alors qu’on réclame, précisément, la normalité des peuples libres. En fait, on pourrait même dire que c’est une mesure bien timide, un simple premier pas, quand on se compare avec des pays qui ont décidé de ne financer que l’éducation publique dans la langue nationale, alors que nousfinançons davantage l’éducation des anglophones que la nôtre!

Si le Québec était indépendant, la question ne se poserait pas. Il suffirait d’instaurer un seul réseau public d’éducation en français avec quelques exceptions pour les minorités anglaise et autochtones.

Mais la réalité étant ce qu’elle est, la Loi 101 au cégep constituera un nouveau rempart contre l’assimilation qui nous guette et nous permettra, en attendant le Grand Soir, d’aspirer à une existence un peu plus normale, à l’image de celle des centaines d’autres nations de la Terre.

Il n’y a rien de mal à éduquer nos enfants dans notre langue et à demander que ceux qui vivent sur notre territoire le fassent également. C’est ainsi que cela fonctionne partout sur la planète. C’est commun, presque banal.

La réaction des anglophones et de leurs sbires anglomanes ne doit pas nous surprendre. Ce sont des gens qui se prétendent ouverts d’esprit parce qu’ils parlent la langue impériale mais qui ignorent tout des lois linguistiques de par le monde. Ils nous dépeignent comme des radicaux, ils parlent de « police de la langue », mais ce n’est pas parce qu’ils ont raison de le faire, mais plutôt parce qu’ils espèrent jouer sur notre séculaire sentiment d’infériorité de peuple ayant vécu trop longtemps l’échine courbé.

Si toutes ces nations, ci-haut, ont ressenti le besoin de protéger leur langue commune, pourquoi le Québec, qui n’est pas un pays et qui vit entouré d’une mer d’anglophones, ne pourrait pas également le faire?

Cessons d’avoir peur de ce qu’en diront les incultes et appliquons la Loi 101 au réseau collégial. Ouvrons-nous sur le monde en protégeant notre langue et en joignant les centaines de peuples qui ont décidé d’enrichir l’humanité de leur présence en se donnant les moyens de survivre. Leur combat pour la diversité linguistique est aussi le nôtre.

Oui, l’automne sera chaud. Mais pas autant que l’enfer du quotidien de l’ethnocide de nos descendants si nous n’agissons pas maintenant.

Louis Préfontaine

http://louisprefontaine.com/2010/08/18/loi-101-cegep-normal

  1. Les données proviennent du site Trésor de la langue française au Québec, du Département de Langues, linguistique et traduction de l’Université Laval. []

14 Commentaires

Classé dans Actualité, Louis Préfontaine

14 réponses à “Lois linguistiques: une normalité mondiale

  1. Aimé Laliberté

    @Louis…

    La plupart des pays auxquels tu fais référence dans ton article sont soit des dictatures, soit des pays en voie de développement.

    La Suisse, dont les habitants parlent plusieurs langues différentes est justement un exemple de pays qui accorde autant d’importance à une langue qu’à une autre.

    La plupart des autres pays dans ta liste sont des républiques de bananes.

    Peut-être que c’est ça que tu veux, la république de bananes du Québec?

  2. Aimé Laliberté

    De plus, même si les pays auxquels tu rèfères ont adopté des lois à caractère linguistique, la plupart ne cherchent pas à imposer une langue d’enseignement particulière aux enfants de leurs citoyens, comme certains cherchent à faire au Québec.

    Imposer le français comme langue d’enseignement au Québec, c’est condamner une bonne partie de la population à l’ignorance, tout en violant les droits individuels de chacun de choisir ce qui est bon pour lui/elle et ses enfants.

    Ce que tu proposes, c’est la dictature de la médiocrité. On connait cette chanson.

  3. JP

    Personnellement, je me débrouille assez bien en anglais mais je souhaiterais être encore meilleur. Comprendre l’anglais permet d’accéder à beaucoup plus d’informations sur le net, entre autres. Et cela a une valeur: http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/09/20100901-162819.html

    Je n’ai rien contre ceux qui veulent promouvoir le français. Mais qu’ils n’empêchent pas les autres d’accéder à un univers non-francophone.

  4. Aimé Laliberté

    Nommez moi une seule profession, un seul secteur d’activités (à part chansonnier à la Saint-Jean) ou c’est un avantage de ne pas comprendre l’anglais!

    Depuis quand l’ignorance est-elle un atout?

    Ce n’est pas pour rien que tous les postes de cadres dans l’entreprise privée au Québec exigent le bilinguisme écrit et parlé.

    Ça fait tellement 1976 cette série d’articles sur l’usage du français au Québec.

  5. Aimé Laliberté

    @ Louis qui ne daigne pas répondre aux commentaires, tellement il est convaincu du bien-fondé de sa position, ne jugeant point utile de défendre son point de vue, perché sur son clavier, tenant un fromage dans son bec …

    De toute façon, depuis la réforme scolaire, on forme des professeurs dans aucune matière en particulier, et on enseigne du grand n’importe quoi aux enfants, à un oint tel que les parents ne comprennent même plus ce qui est ‘enseigné’ à l’école.

    Ceux qui comprennent l’anglais savent que la réforme scolaire vise d’abord à abrutir les enfants, et à leur faire croire aux bienfaits du c-o-m-m-m-u-n-i-s-m-e,

    Lisez livres ou écoutez les vidéos intitulés ‘The deliberate dumbing down of America.’

    Si vous connaissez un(e) professeur(e) demandez-lui comment il/elle aime enseigner à des classes de 30 élèves et plus, dont 5 et plus ont des difficultés d,apprentissage.

    La langue d’enseignement est secondaire, ce qui compte, c’est CE qu’on enseigne et présentement, au Québec, on enseigne du grand n’importe quoi ce qui se reflète, notamment, dans les articles de certains bloggeurs.

  6. Aimé Laliberté

    Non mais, regardez donc quelques pays dans la liste auquel le beau Louis compare le Québec.

    1) Turquie
    2) Maroc
    3) Macédoine (wow!)
    4) Lettonie (double wow!)
    5) Costa Rica (parlant de république de bananes)
    6) Colombie (que dire de plus)
    7) Bulgarie (ah ben là)
    8) Andorre (pays inconnu, ça doit être parce que je ne parle pas l’Andorrais)
    9) Algérie (pays pratiquant la torture)
    10) Albanie (PIB par habitant de combien encore?)
    11) Afrique du Sud (!!!)

    Faut pas conter des menteries Louis, c’est pas bien!

  7. Aimé Laliberté

    J’ai oublié l’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux autres puissances mondiales.

    Faut pas rire du monde Louis!

  8. Kevin

    @ Aimé

    Je suis pas plus en accord avec Louis mais calm down (oops scuse, calme toi)! Le billet a été émis hier soir et ton premier commentaire ce matin. Il travaille ou je ne sais trop quoi mais donne lui un break (oops scuse, une pause).

    Logiquement, si on déclare le Québec francophone de façon démocratique, le Canada pourrait se déclarer anglophone de façon tout aussi démocratique. Ils pourraient criminaliser l’usage du français et là tu aurais une raison de faire ta belle souveraineté.

    Mais bon, 2 poid, 2 mesures

  9. Aimé Laliberté

    Kevin,

    As-tu l’article?

    Je veux bien être gentil avec Louis, mais quand il prends des pays du tiers-monde comme exemple pour justifier des lois abusives au Québec, je dis Woah les moteurs!

  10. anonyme

    L´Andorre est une principauté à cheval entre les Gaules et l´Ibérie.Ils parlent le catalan, le françois et le castillan. Ils ont un PIB supérieur à celui du Canada. Cela ne signifie pas que cela me plaise: trop de commerçants et aucun impôt, pas d´industrie ou presque pas. Mais ils ont le droit de choisir leur politique linguistique: ils ont le droit d´être un petit pays presque indépendant. Par ailleurs, sauf le français au Canada, les langues en péril d´extinction se trouvent dans dans des pays souvent du tiers monde, puisque l´anglais, le français (sauf au Canada), l´allemand, l´italien sont des langues dominantes de l´europe riche. Cependant des langues régionales en Italie, au Royaume Uni, en Espagne, en France et je ne sais point si en Allemagne, peuvent se perdre.

  11. Aimé Laliberté

    Anonyme,

    Merci pour ces informations et précisions utiles.

  12. anonyme

    Ils ont un PIB/habitant supérieur à celui du Canada. Pas un PIB tout court, of course.

  13. anonyme

    Voici un exemple de langue régionale en péril d´extinction:

    http://ca.wikilingue.com/fr/B%C3%A9arnais

    Il faut comprendre deux choses:

    1) Le français au Canada, comme les langues régionales dans beaucoup de pays d´Europe, est une langue potentiellement en péril, car l´anglois, surtout l ´anglois étatsunien, avance trop vite (la force de la technologie amer-y Caine, et la force de la mauvaise-culture-hollywoodienne: mauvais films, mauvaises séries-soaps télévisives, qui inondent cependant le marché mondial, pas seulement le marché Canadien ou Québecois; et qui COLONISENT CULTURELLEMENT le monde).
    2) La défense des langues régionales en Europe et dans le tiers-monde (en Europe, ce sont des langues minoritarisées par le Castillan en Espagne, le François en France, l´Anglois au Royaume Uni, l´Italien, l´Allemand,….) n´est pas incompatible avec la défense des langues dont le prestige international; et surtout l´usage; est en traîn de se perdre, face à l´anglais: le Français, le Castillan, l´Italien et l´Allemand.
    C´est en fait le même combat culturel. En défendant, en fait, nos langues régionales minoritarisées , nous défendons, nous défendrons en deuxième instance, les langues majoritarisées, face à l´illégitime, tricheuse, conquête de l´anglois.

  14. I want to write on my page like this, it gave me an idea of the cheers.

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