Archives mensuelles : octobre 2010

La fin des commentaires

Il y a 6 mois, je devenais Éditeur de CentPapiers.  Les 7 du Québec en devenaient  l’ossature et le « brain trust ». Nous prenions la décision de grandir, en respectant certaines regles, pour atteindre notre objectifs de donner à Quidam Lambda son tour au micro. Cela pour que là population puisse s’exprimer, condition essentielle, à notre avis, pour que naisse une véritable démocratie. Tout le reste n’était que des moyens pour y parvenir, mais il fallait grandir et apprendre.

Nous avons grandi. Le lectorat, les visites a plus de 100 000 par mois, les pages vues ont doublé à plus de 6 000 par jour en moyenne (Voir le rapport Alexa), 9 nouveaux articles sont publiés tous les jours, de nouveaux noms s’ajoutent sans cesse à la liste des auteurs… Succès.   Succès ? Pas encore, car nous avons appris. Appris des événements une vérité que nous appréhendions dès le départ, mais dont nous voulions faire l’expérience :  Quidam Lambda doit toujours avoir le droit d’émettre ses idées, mais il n’est pas toujours apte a comprendre toutes les idées des autres et encore moins à en discuter…   Ce que la plupart d’entre eux savent – ils ne sont pas si bêtes – réagissant par le silence à tout ce qui dépasse leurs cothurnes.

Parce que la plupart le savent, un article qui reçoit 1 000 visites recevra rarement plus de 60 commentaires, s’il en reçoit 100 ou plus, c’est que le sujet ne faisant appel a aucune compétence, ce sont de pures émotions qui seront exprimées. Il en découle ce résultat paradoxal, que les sujets intéressants et instructifs, ceux qui peuvent apporter le plus, sont souvent ceux qui reçoivent plus de visites… mais bien moins de commentaires. Pour le dire brutalement, le nombre de commentaires est inversement proportionnel  à la qualité moyenne des interventions.

Un effet induit de ce phénomène est de susciter l’émergence d’une faune parasitaire – les trolls –  dont l’intérêt n’est plus de faire connaître leur opinion, ni de connaître l’opinion des autres, mais simplement d’apparaître à l’écran et, à défaut de susciter un réel intérêt, de se rendre assez nuisibles et exaspérants pour obtenir un peu d’attention.   Mettant  a profit la circulation non négligeable de CentPapiers – et ne reculant pas devant la confrontation – nous avons pu estimer que, de 100 lecteurs,  9 seulement commentent et que, de ceux-ci, un ou deux seulement sont des trolls dans le plein sens du terme.

On comprend qu’il ne s’agit pas ici d’une enquête scientifique ; nous collaborerions avec plaisir et pour un prix raisonnable à une telle enquête, mais nous n’en sommes pas là.  Nous en sommes au point, cependant, de modifier la façon de faire de CentPapiers pour tenir compte des leçons de l’expérience. Rien n’est encore définitif, mais vos réactions à cet article infirmeront ou confirmeront nos conclusions préliminaires et nous pouvons penser que, d’ici deux semaines des changements pourraient être introduits

Sous réserves de vos bons conseils, voici ce que nous avons en tête :

1.  Les commentaires sur tout article seront ouverts ou fermés à la discrétion de l’auteur.  Il est clair que nous serons plus strict sur les articles fermés aux commentaires,  pour refuser certains articles qui nous sembleraient racistes ou diffamatoires, mais nous serons néanmoins aussi permissifs  que la loi le permet.   Nous serons tout aussi permissifs quant aux commentaires sur les articles où l’auteur aura accepté des commentaires.  Sur ses articles ouverts, l’auteur tiendra CentPapiers indemne des propos tenus. Sans préjudice au droit de CentPapiers de couper ce qui semble illégal, sans préjudice au droit de l’auteur d’exercer les recours que prévoit la loi en semblables matières.

2.  Un forum perrmanent – La Foire aux Pensées – sera ouvert, où tous pourront venir exprimer une idée en plus de 200, mais moins de 500 mots, sans devoir la mettre en forme d’un article structuré.   IL N’Y AURA PAS DE COMENTAIRES SUR CE BABILLARD… mais quiconque le voudra pourra bien y mettre une nouvelle «pensée »  qui en contredira une précédente .Cette nouvelle pensée, toutefois, devra aussi compter plus de 200, mais moins de 500 mots.    Le message est clair : n’ouvrez la bouche si vous avez quelque chose à dire.

3. Un autre forum, plus « chat », ne fonctionnera que de 19 h a 22 h, heure de Montréal et de 19 h à 22 h  heure de Paris.  Nous l’avons nommé « Une fine au salon »  Il sera modéré/animé  discrètement par notre réincarnation de Madame Récamier, laquelle proposera chaque jour un thème de discussion dont on ne devra pas trop s’écarter . Ces thèmes seront, autant que possible, ceux que vous aurez vous-mêmes suggérés auparavant.

Le but de ces trois changements est évident

1.  Du respect pour les auteurs… et l’immense majorité des lecteurs qui veulent écouter ce que l’auteur veut dire et voient les commentaires comme un pollution.

2.  Donner de plus en plus à tous l’occasion de s’exprimer, mais tout en favorisant les débats ciblés. Il vaut mieux parler de quelque chose que de parler pour rien.

3) Permettre à tous de parler de n’importe quoi tout leur saoul… mais en imposant comme rite de passage de pouvoir écrire  au moins 200 mots cohérents avant de prendre la plume.  Ceux qui n’y arrivent pas peuvent aller twitter.

 » Some day, all watches will be made that way« – ( Seiko,  1970. Le créateur de la montre au quartz)

Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Le culte du cargo

L’acceptation d’une croyance n’est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n’être rien du tout, d’être vide ? Et pourtant un récipient n’est utilisable que lorsqu’il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d’affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition.
(KRISHNAMURTI – La Première et Dernière Liberté )

Le culte du Cargo est un nom donné à un phénomène religieux qui s’observe dans de nombreuses îles occupées par des indigènes et sur lesquelles ont débarqués des occidentaux: missionnaires, haut-fonctionnaires… qui faisaient travailler les indigènes et qui eux, du point de vue des indigènes, ne faisaient rien sinon classer des feuilles de papier et parler dans d’étranges boîtes (des radios) avec des mats pour faire venir le cargo: les occidentaux ne produisaient rien et tous les biens matériels qu’ils souhaitaient arrivaient en « faisant venir le cargo ».

Ainsi des « cultes du cargo » se sont développés simultanément dans ne nombreuses îles très éloignées et certains sont encore en cours aujourd’hui. Les indigènes prient pour que viennent un cargo rempli de tout ce qu’ils ont envie: une espèce de corne d’abondance. Dans certaines îles, les indigènes attendaient un messie « John Frum » qui devait venir par avion. pour l’inciter à venir, ils ont même construit une « piste d’atterrissage, une tour de contrôle en bambou, posté des contrôleurs avec des casques radio en bambou et sur la piste, des faux avions en bambou et paille pour attirer le vrai.

Un jour, David Attenborough discutait avec un dévot: « Mais Sam, voilà dix-neuf ans que John dit que le cargo va venir. Il promet, promet, promet, mais le cargo ne vient toujours pas. Dix-neuf ans, ce n’est pas long pour attendre? « 

Sam répond : « – Si vous pouvez attendre deux mille ans pour que vienne Jésus Christ et qu’il ne vient pas, je peux attendre plus de dix-neuf ans. « 
Je me demandais : Ne sommes-nous pas parfois conduits, nous aussi, dans notre « démocratie » actuelle bourrée de gadgets de haute technologie, à appliquer des méthodes par mimétisme, sans réelle réflexion sur le bien-fondé de nos démarches ?  la première image qui me vient est le cellulaire… la mauvaise bouffe … la mode … si on y ajoute les conditionnements donnés par notre éducation, religion, société, famille, boulot, voisins, couple…

Derrick Jensen dans son livre « Endgame » écrit : « Si les histoires que vous entendez depuis votre naissance vous répètent d’une manière ou d’une autre les messages que la civilisation industrielle profite aux êtres humains; que les gens « civilisés » ne commettent pas d’atrocités; que la violence est « barbare » et que « les barbares » sont violents; que quelqu’un qui est violent est un « animal », une « brute »; que seulement les dominants survivent; que les non humains (et beaucoup d’autre humains) sont là pour qu’on les utilise, que les non humains (et beaucoup d’autre humains) n’ont pas de désirs qui leur sont propres; que la tristesse, la colère, la frustration, la solitude vont se dissiper d’une manière ou d’une autre juste si vous achetez quelque chose ; que de travailler en tant que salarié de l’économie, i.e., avoir un boulot, est normal, naturel, désirable, ou nécessaire; que le monde est une vallée de larmes et que vous aurez une vie meilleure après votre mort; que ceux qui sont au pouvoir sont trop forts – ou peut-être ils règnent par voie divine ou son équivalent moderne, l’inéluctabilité historique – pour être renversés; que nous souffririons tous si la civilisation disparaissait; que ceux qui sont au pouvoir ont le droit de détruire la planète, et qu’on ne peut presque rien faire pour les arrêter, alors bien sûr vous allez en venir à croire tout ça. »

Le conditionnement va loin visiblement … combien de leviers allons nous devoir lâcher pour être libéré de ce systéme et de ceux qui le manipulent ?

On m’a déjà argumenté que lire et participer sur internet était une libération des grands médias au service du pouvoir et des corporations ( classement du Canada au niveau de la censure des médias : 21 ième… ) …Oui, lire l’actualité hors du filtre télévisuel permet d’avoir des nouvelles du monde plus réalistes que TVA/CNN, et oui, le récit des meurtres est plus vivant, la longueur de votre chaîne semble plus objective. Mais est elle enfin défaite ?

Alors certains répondent que parce que nous choisissons, nous sommes libres. C’est bien là l’une des autres absurdités qu’on nous fait croire, car fondamentalement, nous ne sommes pas libres du tout. Nous sommes toujours conditionnés. Changer de point de vue sur le monde parce qu’on lit autre chose que la presse officielle ne semble pas changer la perception qu’un individu peut avoir de lui même…La lecture des commentaires ici et là dans les blogs ou les forums semble prouver ce point …imaginez un peu  le nombre de personnes qui ont donné leurs vies dans différentes guerres pour des causes qui n’étaient que des jeux de pouvoir pour des gens assis dans leurs bureaux …on arrive à regrouper 60 000 personnes pour une foutue patinoire à hockey mais on ne trouve personne qui conteste la torture sur un enfant soldat….on organise un téléthon pour Haiti et on les oublie sans se soucier que le fric ne leur est jamais arrivé et qu’ils sont en train de crever du choléra, on accepte que la paix c’est maintenant la guerre, et qu’en prenant notre destin en main on va se sortir de cette crise économique ….la majorité des gens sont conditionnés à l’action/réaction sans se soucier de savoir au nom de quoi ils réagissent .. une émotivité manipulée par toutes les ficelles usées des médias ..c’est rendu que les émotions sont rendues consommables et jetables, chacun cherchant dans la prochaine nouvelle la surenchere qui le fera frémir pour quelques minutes …

Et dés qu’un levier est manipulé, nous redevenons aussi agressifs qu’avant, nous haïssons certains peuples ou certaines races, nous méprisons tel leader politique et prenons parti pour tel autre, nous sommes les dupes des religions organisées, des manifs organisées,d’un nationalisme organisé, et nos misères continuent …Nous ne faisons que changer un moule pour un autre, dans une longue fuite pour éviter la peur. Peur du changement qui doit se faire en nous sous peine de ne rien changer en dehors de nous …

Et donc, rien ne change.
Et la Bête râle de plaisir devant cette Déception de ceux qui tournent en rond dans la Cage , lui fournissant ainsi toujours plus d’énergie…

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Classé dans Actualité, Marc Lafontan

Gardasil condamné en France

Peut-on encore faire confiance au vaccin Gardasil?

Raymond Viger Dossier Gardasil, Santé

Mise à jour: Pas de sexe sans le vaccin Gardasil nous dit Québec!

vaccination-gardasil-vaccin-merk-frosst-mise-en-garde-effets-secondaires-consequences En septembre dernier, Legifrance, le service public de la diffusion du droit en France publie un jugement contre le vaccin Gardasil. Merck Frosst, le manufacturier du vaccin Gardasil ne peut plus publiciser le vaccin Gardasil. Un jugement qui remet en question l’honnêteté de Merck Frosst dans son lobbying pour vendre son Gardasil auprès des médecins et des pharmaciens.

Dans un pamphlet distribué lors d’une congrès en Suède, il est inscrit, en parlant du Gardasil: une efficacité qui se maintient sur le long terme. Cependant, les autorités françaises nous disent que cette efficacité n’était pas celle du Gardasil, mais d’un autre vaccin!!!

Ensuite la présentation met en avant une efficacité préventive du Gardasil vis-à-vis des lésions génitales de bas grade ce qui n’est pas conforme aux indications validées par l’Autorisation de mise sur le marché de Gardasil qui ne concernent que les lésions génitales de haut grade!!!

La deuxième partie précise que  le Virus du papillome humain existent aussi chez les hommes et présente des données épidémiologiques sur le risque d’infections du Virus du papillome humain  chez l’homme . Cependant, les indications validées par l’autorisation de mise sur le marché de Gardasil précisent que l’efficacité protectrice n’a pas été évaluée chez les sujets de sexe masculin!!!

Les nouvelles données présentées qui confirment l’efficacité et l’intérêt de la vaccination au Gardasil n’est pas conforme aux indications validées par l’Autorisation de mise sur le marché de GARDASIL.

Le pamphlet présente des chiffres non référencés faisant état de nombres de jeunes filles à vacciner pour éviter un cas de cancer invasif mais en réalité, il n’y a pas d’étude démontrant un effet préventif de la vaccination sur la survenue des cancers. Ces études nécessitent des recherches sur 15 à 25 ans qui n’ont pas été réalisées!!!

Avec autant d’erreurs et d’omissions dans la présentation du vaccin Gardasil peut-on faire encore faire confiance à ce vaccin et à l’intégrité de son géniteur Merck Frosst?

Le Gardasil est le vaccin le plus coûteux de l’histoire et sa capacité à réduire la fréquence du cancer et la mortalité qui y est associée n’a pas été démontrée. Protégez-vous.

Lien sur le texte original de Légifrance, le service public de la diffusion du droit en France.

Autres textes sur Gardasil Vaccination et effets secondaires

Pas de sexe sans le vaccin Gardasil nous dit Québec!

Campagne de vaccination Gardasil; conséquences et effets secondaires

Vaccination au Gardasil: victimes et effets secondaires, une enquête est demandée

Controverse sur une campagne de vaccination au Gardasil pour protéger du Virus du papillome humain (VPH)

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Classé dans Actualité, Raymond Viger, santé

Dans la tête de Raymond Bachand

 

Notre médiocre gouvernement n’a pas que John James Charest comme clown, s’il faut le rappeler. Raymond Bachand est assez drôle aussi dans son genre. Et c’est un clown jongleur en plus.

Il a trouvé le moyen de réduire une proposition du Parti Québécois pour « lutter contre le trafic d’influence » à une soi-disant manoeuvre pour bloquer le projet d’une nouvelle formation politique de droite par l’ex-péquiste François Legault, qui est visiblement un peu trop pour l’instant du domaine spéculatif. (Cette proposition, ou plutôt ces propositions, serait de réduire le plafond des dons citoyens aux partis politiques à 300$ — certains vont jusqu’à 100$ — et « que le financement des partis politiques soit essentiellement pris en charge par l’État, sur la base des résultats aux élections ».)

C’est assez tordu comme raisonnement, ce qui est tout à fait dans la tradition libérale. En vérité, la force du PLQ tient exclusivement dans sa facilité à bien performer au niveau du financement, avec, on s’en doute, un bon retour sur l’investissement pour les donateurs, tout nous l’indique. C’est cela que le ministre des Finances veut protéger, et c’est tout à fait dans ses cordes!

Et je ne crois pas que le PQ soit si en reste, du moins au niveau du strict financement. Mais peut-être qu’avec une nouvelle formule cela reviendrait pratiquement au même pour eux, contrairement au PLQ qui se verrait perdant au change. Et c’est bien là où le PQ voudrait frapper, au-delà de la simple raison du trafic d’influence.

Ce qui me fait surtout rire là-dedans, c’est que Raymond Bachand joue sérieusement le jeu de la possibilité d’une réelle application d’une telle proposition alors que ce n’est que du jeu politique, le PQ n’ayant pas le pouvoir pour mener à bien ce projet. Dans ce scénario là, comme il le construit, ça serait évidemment un croc en jambe à François Legault par la bande, mais serions-nous assez stupides pour classer cette élucubration ailleurs que dans la fiction?

Et puis, il faut aussi prendre en compte que, même accepté, ce changement ne devrait pas se produire dans un avenir rapproché, même que ce serait là le noeud du débat, question de ne justement pas mettre de bâtons dans les roues de tout nouveau joueur politique sérieux avant les prochaines élections. Je crois que tout le monde s’entendrait là-dessus, même la population. Parce qu’il y a proposition, et mise en application. Et j’espère un peu de sens de la « justice » dans la culture politique.

Cependant, pour ma part, il y a un bémol dans toute cette question : c’est que je ne suis pas confiant quant à la poursuite de ce projet de réforme dans le cas où le PQ prendrait le pouvoir.

Je suis peut-être gangréné par une cynismie

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Le vent vient de tribord.

Ce weekend dernier à Québec, nous avons vu la première conférence d’un nouveau mouvement citoyen nommé le Réseau Liberté-Québec. La salle était comble avec 450 participants qui ont payé $25 ou $35 chacun et les organisateurs ont dû refuser des inscription à cause de la capacité de la salle. Cette conférence fut étonnamment sujette à une forte couverture médiatique. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un rassemblement de gens se disant politiquement de droite sur la scène politique québécoise, largement dominée par le discours de la gauche sociale-démocrate. Il semble que le mouvement ait attiré la curiosité des observateurs et aussi l’ire des ténors de la gauche.

Contexte

Pour les cousins européens qui pourraient lire ces lignes et les autres qui pourraient nous observer de l’extérieur sans connaître le contexte politique spécifique au Québec, j’aimerais faire une brève mise en scène. Après la conquête de la Nouvelle-France par les britanniques, les colons français qui sont restés se sont retrouvés seuls dans une mer anglophone en Amérique du Nord. Il n’est donc pas trop surprenant qu’il se soit développé une mentalité de siège, culturellement parlant, chez les canadiens français, un peu comme un village d’irréductibles gaulois.

Nous avons pendant longtemps été dominés par l’Église Catholique, mais en 1960, nous avons troqué cette religion pour celle de l’état social-démocrate. Peu après, le mouvement souverainiste est né et depuis ce temps, les débats politiques se sont centrés sur la question de l’indépendance du Québec. Pour le reste des questions politiques, nous nous sommes soumis aveuglément à l’État. Après plus de 50 ans de débats constitutionnels et de social-démocratie, nous sommes devenus la Grèce du Canada. Le Québec croule sous une dette publique qui est 94% de son PIB selon les normes de calcul de l’OCDE, ce qui en ferait le 5e état le plus endetté au monde s’il était indépendant. Nous sommes bénéficiaires net du système de péréquation fédéral qui redistribue la richesse des provinces riches aux provinces pauvres, au montant de $8,5 milliards/an. Nous sommes parmi les provinces/états les plus pauvres (57e sur 60) d’Amérique du Nord. Mais étrangement, nous vivons comme si nous étions les plus riches. Nous nous offrons des programmes sociaux plus luxueux que toutes les autres provinces canadiennes et états américains, comme les garderies subventionnées à $7 par jour et les congés parentaux. Nous distribuons plus de subventions aux entreprises que toutes les autres provinces également, mais sans que ça nous bénéficie sur le plan économique. Nous sommes en déficit structurel, ce qui veut dire que notre gouvernement doit emprunter pour payer les salaires et les dépenses courantes. Notre régime des rentes sur lequel des milliers de québécois dépendent comme leur seule source de revenus de retraite est un schéma de Ponzi qui va être à sec en 2037, laissant ces retraités sans un sou. Tel est l’héritage que nous allons léguer à nos enfants, si rien n’est fait pour y remédier.

Qu’est-ce que le RLQ?

Le RLQ est un mouvement citoyen fondé par 6 personnes, soit Éric Duhaime, Joanne Marcotte, Ian Senechal, Guillaume Simard-Leduc, Roy Eappen et Gérard Laliberté. Selon son site web, c’est «un organisme sans but lucratif visant à favoriser le réseautage de tous les Québécois qui partagent des idéaux de liberté et de responsabilité individuelles.» Leur but primaire est de former un groupe capable d’influencer les partis politiques à accomplir un programme de réduction de l’état afin de diminuer notre endettement et rétablir l’équité inter-générationnelle. N’en déplaise à certains détracteurs, il existe une vaste clientèle au Québec pour un tel mouvement. À preuve, lorsqu’il y a eu une rumeur de la formation d’un nouveau parti politique de droite dirigé par François Legault, un ex-ministre du Parti Québécois, les sondages lui ont donné 39% du votre, ce qui, dans notre système est presque suffisant pour remporter une majorité des sièges à l’Assemblée Nationale. Tel est le nombre d’orphelins politiques au Québec qui cherchent à être représentés, mais qui ne se retrouvent dans aucun véhicule politique présentement. Le RLQ, c’est le quidam lambda qui paie ses impôts et qui en a marre de les voir gaspillés par les politiciens et bureaucrates. Qui a marre aussi de payer toujours plus pour de moins en moins de services. Ce sont les 45 ans et moins qui paient pour la retraite dorée de plusieurs dans la génération précédente, mais qui n’auront plus rien quand ce sera leur tour. Ce sont aussi des fonctionnaires qui n’en peuvent plus de voir le gaspillage perpétré par leurs collègues. Ce sont aussi un bon nombre de syndiqués qui n’en peuvent plus de voir leur cotisations syndicales utilisées pour toute sortes de causes qui n’ont rien à voir avec la défense de leurs droits et ceux qui voudraient avoir le choix d’adhérer ou non au syndicat, mais qui ont été privés de ce choix. Ce sont ceux qui constatent que le soit-disant modèle québécois ne fonctionne tout simplement pas. Mais afin de laisser les gens se faire une idée par eux même, je vous livre quelques-uns des discours prononcés pendant cette conférence. Écoutez ou lisez à vos propres risques:


L’extrême gauche syndicale a la chiasse

Naturellement, un nouveau mouvement de droite ne pourrait pas voir le jour sans rencontrer une vive opposition de la part de certains éléments de la gauche. Les journalistes des grands médias montréalais, notoires pour leurs sympathies gauchistes ont pour la plupart fait preuve de grande retenue, mais on y détectait une grande réserve dans leurs reportages. Cependant d’autres éléments syndicalistes et extrémistes, ne se sont pas gênés pour vertement critiquer le RLQ sans même savoir la teneur de leur discours. Jean Lapierre, par exemple, qui les décrivait comme des vieux mécontents, parce que supposément on devient plus à droite en vieillissant, pour qu’on apprenne ensuite que la moyenne d’âge des participants à la conférence se situait dans la mi-trentaine. Réjean Parent en fut un autre qui a critiqué le mouvement sans pour autant avoir d’arguments et s’est dégonflé dans un débat face à face contre Éric Duhaime. Il y a aussi ceux qui n’ont d’autres arguments que des attaques ad hominem du genre que nous sommes des apologistes de Pinochet. Venant d’un apologiste de Castro et Che Guevarra, c’est vraiment la marmite qui accuse le chaudron d’être noir. Qui plus est, je ne connais personne dans ce mouvement qui ait fait l’apologie de Pinochet, mais ils ne se gêneront pas d’applaudir les progrès économiques que le Chili a fait depuis le départ de Pinochet et leur réforme des retraites qui devrait nous servir d’exemple. Mais ce qui était particulièrement édifiant fut le tas de fumier déversé à l’entrée de l’hôtel où avait lieu la conférence et la quinzaine de manifestants qui se sont tenus à l’extérieur. Mis à part leurs nombres pitoyables, leur présence et leur carte de visite témoignent du peu de respect que ces gens ont pour autrui et pour les droits individuels, comme la liberté d’expression et la liberté d’association et le respect de la propriété. Mais plus encore, ces gens ont vraiment peur que les idées de droite puissent un jour trouver un terreau fertile au Québec et prendre racine.

Je dois tout de même lever mon chapeau à Denise Bombardier, qui même si ses sympathies sont à gauche, fait preuve de grande maturité en saluant la diversification des idées qu’une organisation de droite apportera au débat public. Car c’est ça la véritable démocratie et la véritable liberté.

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Classé dans Actualité, Philippe David

LA FRANCE ET LA MUSIQUE GLOBALE

Il y a une ou deux décennies, lorsque je voyageais en France, comme un bonhomme- touriste, je m’étonnais d’entendre à la radio autant de musique pop américaine et anglaise. Il n’y avait pas de mal à cela me disais-je, mais je trouvais quand même que cela manquait de diversité.

C’était comme si, pour la jeunesse française, le divertissement – le divertissement un peu osé, ‘libéré’ – était devenu anglo-américain et qu’il ne restait plus, pour la ‘«culture française», qu’un espace restreint, dans un coin de la nation.

Ce n’est pas que la culture française, pour moi, était morte. Je me souviens de ces concerts de musique ancienne, dans l’amphithéâtre des Halles, les anciennes halles, où un orchestre se produisait avec ses violes de gambe et tout et tout. Et puis, aussi, ces récitals de musique du Moyen Age, dans le beau mystère de la Saint Chapelle. Sans oublier le résonnement des grandes orgues de l’église Saint-Eustache, au pied de la riche rue Montorgueil, qui donnait à coup sûr ces frissons dans le dos si particuliers.

La culture française, à bien y penser, était-elle, ainsi, devenue ‘«ancienne»? Ce n’était pas ce que je souhaitais pour ma part. Je voyais bien que Johnny Haliday, avec son beau nom «global»,  ne passait pas la rampe internationale; cela faisait un peu trop caricatural…  La culture française que je voyais et à laquelle je voulais me rattacher, était actuelle, présente; elle avait été valorisée par mes enseignants jésuites, notamment, qui accordaient à la langue elle-même de bons points pour sa clarté et sa beauté; pour son universalité surtout.

La «Nouvelle histoire de la langue française», de Jacques Chaurand, explique bien comment cette langue a une présence bien actuelle et comment elle a le devoir de durer; comment avoir sa place centrale dans le monde. C’est, explique-t-il dans son livre bien documenté, qu’avant tout elle est «belle» et qu’ainsi elle a avantage, en chanson ou autrement, de se maintenir en place, de rester mondiale.

Or il y a un signe qui montre, dans la vie présente, que la France s’engage dans le provincialisme; qu’elle baisse les bras en matière d’autonomie culturelle. C’est une coutume désagréable, pour le moins; un pli dangereux certes.

Si une télévision ou une radio françaises entreprennent de réaliser une émission sur Florence, par exemple, ou sur les philosophes athées… n’importe, il peut y avoir des moments creux, des entredeux. Or à chaque coup ces pauses de réflexion ou ces respirations sont inévitablement meublées de musique pop anglo-américaine.  Les réalisateurs veulent probablement ainsi faire «moderne»; mais ils ne font que montrer leur dépendance à la culture de l’Autre. Ces bouche-trous musicaux sont uniquement faits de musique anglaise dont les paroles sont la plupart du temps incompréhensibles mais qui ont pour effet de distraire et de poser la question de la soumission de l’Hexagone à l’Autre. Si ces pauses étaient variées et en rapport avec les propos tenus dans ces émissions diffusées,  le mal serait moindre, peut-être même serait-il nexistant?; mais il n’y a pas d’exceptions… Pourtant les mondes espagnol, allemand, russe pourraient fournir autant d’instants de musique bonnes à colmater les souffles, les brèches, les vides… Il existe assez de musique française, du reste pour faire les liens qui s’imposent.

Dans bien des pays – que ce soit au Québec ou au Sénégal – les auditeurs, sont souvent surpris de ces choix insolites. Au Québec, rappelons-le,  la société combat pour enrichir son vocabulaire, pour former ses phrases, pour rester française, ne pas devenir  «american».. Il arrive souvent, là, que les discours sortent des bouches comme de la bouillie. La distance est grande entre l’Académie française et les bords du Saint-Laurent. Mais il se trouve encore, en ce Nouveau monde des résistants de la langue française qui ont des succès relatifs; lesquels, par leurs actions, contribuent à la diversité culturelle mondiale. Il est bon, certes, que l’Amérique ait sa petite flamme française vivante, tout à côté des déflagrations des États-Unis et des chaleurs latines au sud.

Alors la France n’a-t-elle pas le devoir de donner l’exemple de sa solidité culturelle globale? Ne doit-elle pas cesser de choisir de faire du remplissage dans ses communications uniquement par ces boum boum et ces  ye ye de New York et de Californie? de se jeter ainsi à genoux psychologiques devant les Amériques?  L’affaire commence à ressembler à une maladie, à une névrose…

Il est possible que cette coutume répréhensible soit le résultat de la privatisation de la radio française il y a bien des lunes; on a ainsi voulu se montrer dans le courant moderne pour plaire aux ados…Mais la modernité se trouve partout, sur le Globe. Et, pour ma part, il m’est parfaitement détestable de me faire tisser les émissions – même les bonnes –  par du fil usé et insolite.

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Classé dans Actualité, Jean-Pierre Bonhomme

John Turmel est l’invité de l’Autre Monde – Alternative à l’usure bancaire destructrice

Par François Marginean                                                          Image Flickr by jah~

Une émission spéciale dans laquelle cet homme de 59 ans nous explique comment le système bancaire, la création de la monnaie et l’inflation fonctionnent. Une bonne partie de l’interview est consacrée à la solution à ce système qui est volontairement fait sur mesure pour appauvrir les gens. Une superbe solution qui est déjà appliquée à certains endroits dans le monde et qui fonctionne à merveille. Il y a plus que de l’espoir, il y a vous et des solutions prêtes à nous propulser dans une nouvelle ère pour l’humanité où la pauvreté n’existera réellement plus !

Ne manquez pas cela !!

Télécharger l’émission intégrale du 21 octobre 2010 pour une écoute audio au format mp3 ici:

L’Autre Monde 21 octobre 2010

90 min / Radio de l’UQAM, CHOQ FM

Soyez de la partie les jeudis dès 11h sur les ondes de CHOQ FM, la radio officielle de l’UQÀM, l’alternative à Montréal et dans le monde!

Pour en savoir plus sur John Turmel et son alternative à l’usure bancaire destructrice :

http://johnturmel.com/

La suite c’est ici: http://www.youtube.com/user/Stef2892#g/c/64A53E2302722604

Les blogs de l’Autre Monde c’est ici :

http://lesnouvellesinternationales.bl…

http://www.lepost.fr/perso/stef2892/

Pour vous abonner en Podcast à l’Autre Monde, utilisez ce lien :

http://archives.choq.fm/xml/lautremon…

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Classé dans Actualité, économie, François Marginean

Le scénario du pire

Comme tout le monde, je lis les nouvelles de France. Comme tout le monde, j’espère que quelque chose va interrompre la spirale  descendante qui semble mener à un de ces affrontements entre une population et son gouvernement dont nous parle Orwell dans 1984.

Comme beaucoup, je veux croire que  la tradition de démocratie en France va prévaloir…. Mais il serait bête de se cacher que cette « démocratie » n’est pas tout à fait celle que les Français voudraient. Quels sont les risques d’un dérapage vers la violence ? Si ce dérapage se produit, comment s’amorcerait-il ?

Le point le plus chaud ? L’approvisionnement en produits pétrolier.  Les dépôts de carburants sont certainement protégés, mais ils sont d’autant plus vulnérables que l’ennemi n’est pas à l’extérieur, mais dans les murs.  Tout sabotage serait ici un coup droit à la jugulaire du système.  La marge de sécurité est bien mince.  Il suffit d’UN SEUL SABOTEUR.  Est-on sûr que, de tous ces gens qui protestent, pas un seul ne tentera  un geste irréparable ?

Supposons un tel geste, ou pire un attentat.   Que se passerait-il si, dans le cadre d’un tel attentat, une réaction policière trop musclée faisait accidentellement une ou des victimes dans un foule de manifestants ? Comment réagiraient les syndicats ? Pourraient-ils, au point où l’on en est, calmer le jeu ?  Si la population ne suit plus les mots d’ordre, mais prend la voie de la grève perlée, du sabotage gratuit, de la désobéissance civile, Existe-t-il un pouvoir assez fort, une autorité assez crédible qui puisse la ramener à l’ordre, ou ne va-t-on pas vers un énorme Mai 68 ?

Notre société est, plus que tout, une structure infiniment complexe de production et de consommation. Elle est fragile. son équilibre est toujours précaire.  Il suffit de bien peu pour en enrayer le fonctionnement.   Il ne faut qu’un peu de mauvaise volonté pour que plus rien ne fonctionne bien et quelques gestes individuels pour qu’elle ne fonctionne plus du tout.

Nous dansons sur un fil, les yeux fermés. A peu près tout le monde a lu ou feuilleté un peu l’« Insurrection qui vient ». L’avons-nous bien compris.   Voit-on qu’un scénario d’anarchie,  plus passive qu’active, n’en est que plus imparable puisqu’il ne demande qu’à laisser faire…

Est-on prêt pour le scenario  du pire, qui est que la population, plus ou moins consciemment,  SOUHAITE que la machine s’arrête ?

Si on en arrive là, l’anarchie apparaîtra et seule l’Armée pourra prendre les choses en main.  Tout peut  alors devenir incertain, discutable, car il ne s’agit pas de mettre en cause la loyauté de l’Armée, mais de se demander  si elle doit cette loyauté à un gouvernement qui n’a plus la confiance que d’un quart de la population… et dont a légitimité repose sur un ’un résultat électoral obtenu par des promesses qui n’ont pas été tenues.

Ne la doit-elle pas plutôt à la « Nation »,  que peuvent prétendre constituer les trois-quarts  de cette population qui ne font plus confiance à la gouvernance actuelle ?

Si l’Armée devient l’arbitre – comme elle l’a été en 1958 –  existe-t-il, dans ce qui est aujourd’hui l’opposition au régime, l’embryon d’un consensus de gouvernance consensuelle qui serait l’alternative démocratique à un simple coup d’État ?

Il semblerait important que tous ces politiciens, de gauche comme de droite, dont la crédibilité a été bien malmenée, mais qui sont néanmoins les seuls dépositaires d’un mandat populaire parcellaire, se mettent d’accord sur un plan B  qui soit, en cas de déchéance du régime, une meilleure  solution immédiate que de laisser le champ libre à l’anarchie ou à une dictature.

Peut-etre « ceux d’en haut » n’ont-ils pas compris la hargne de  « ceux d’en bas » et la menace implicite de violence qu’elle recèle.  C’est une inconscience inquiétante.  Il est bien téméraire, avec la crise financière qui s’aggrave et le discrédit du pouvoir, de ne pas prévoir une alternative  qui soit la bonne riposte au scénario du pire.  Cette riposte ne peut être légitime que si elle repose sur un large consensus.  Il faudrait construire ce consensus. Tout de suite.

Pierre JC Allard

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[kon-klu-zion] : La peur

(NDLR    Marc Lafontan  prend la relève de Yan qui a du subir d’urgence une grave intervention chirurgicale.  Inversant la procédure avec laquelle les lecteurs ici sont familiers, ceci est le troisième d’une série de trois (3)  textes  dont les deux premiers ont été publiés  sur Cent Papiers les 16 et 18 octobre) Votre éditeur

De même que la chenille ignore le papillon tant qu’elle est chenille, le papillon, une fois qu’il sera devenu papillon, comprendra ce qu’était la chenille, mais pas avant. ( Autres Dimensions)

Conclusion et fin :

j’aurais pu prendre probablement 10 thémes différents et en faire un exposé aussi glauque que ceux que j’ai fait … la surveillance électronique, l’industrie de la guerre, la malbouffe, les banques centrales, la pauvreté, c’est pas les horreurs qui manquent pour faire du contenu et nous laisser la langue pendante devant l’ampleur du mur à abattre …Si j’ai choisi les armes de répression, c’est qu’il y a là un choix, où on peut fonctionner dans l’action/réaction ou dans le choix conscient et éclairé … on a le choix de continuer sans fin à examiner toutes les facettes de la prison qui nous entoure, en connaitre ses mécanismes et ses méandres , ses maîtres et ses esclaves, et penser qu’on peut changer quelque chose de ce monstre à 10 000 têtes de psychopathes … ou on a le choix de prendre sa vie en main en examinant objectivement ce qu’on fout ici bas et examiner les répercussions sur notre vie de ce type de choix concret…

La Bête a peur de notre mécontentement …utilisant notre production, elle en profite pour mieux s’armer et se protéger au cas où… en plus, on nous apprend par toutes sortes de leviers à éviter cette rogne à cause du questionnement qui en découlerait, comme une putain d’écharde dans le talon qui serait toujours là mais qu’on met pas le doigt dessus ….en nourissant ce questionnement jusqu’à ce que l’étincelle devienne une flamme et qu’on soit perpétuellement mécontent de tout – du travail, de la famille, de la traditionnelle course à l’argent, à la situation, des religions,du pouvoir – là on se mettrait tous vraiment à penser, à découvrir.

Or, en vieillissant, on se rend compte qu’il est très difficile de maintenir cet esprit de mécontentement. La crise d’adolescence achéve plus ou moins tard …On a des enfants à nourrir, et les exigences de notre boulot ( quand on en cherche pas ) à prendre en compte, l’opinion des voisins, de la famille, du boss, de la société qui se referme sur vous, et très vite on commence à perdre cette flamme ardente du mécontentement…on en jase, ça défoule. Alors, on se confirme qu’on vaut quelque chose en vérifiant auprès des autres, de l’exterieur, on allume les gadgets électroniques, on lit sur des gourous, on commente dans des blogs ou des forums, on s’inscrit à Facebook ou Twitter, on boit ou on se dope, on prie Dieu, on court après les femmes les hommes les chêvres – tout est bon pour étouffer la flamme.Pis on meurt, dans un soubresaut en ralant sur l’injustice de cette chienne de vie …Yééé

Or, sans cette flamme du mécontentement, on n’aurait jamais l’initiative qui est le commencement de la créativité. Pour découvrir la vérité, il faut être en révolte contre l’ordre établi.


Alors, que faire de cette révolte ? Qu’est ce qui définit votre réalité ? d’où viennent ces définitions ?

Cette réalité n’est qu’un espace où tout le monde pisse de peur, l’odeur doit monter jusqu’à Alcyone dans la constellation des trouillards …En réalité, nous avons pratiquement tous peur. Nos parents ont eu peurs, nos ancétres ont eu peur… les gouvernements et les religions ont aussi peur que vous deveniez un individu à part entière, car ils veulent tous qu’on reste bien à l’abri au sein de la prison que sont les influences de l’environnement et de la culture. Mais seuls les individus qui brisent le carcan des schémas sociaux en les comprenant, et qui cessent par conséquent d’être prisonniers du conditionnement de leur propre esprit – seuls ceux-là sont en mesure de faire éclore une nouvelle civilisation, un fort de résistance, et non ceux qui ne font que se conformer aux schémas en place, ou qui résistent à un moule donné parce qu’ils ont été moulés dans un autre. La quête de Dieu ou de la vérité ne consiste pas à demeurer dans la prison, mais plutôt comprendre la prison et à s’en échapper et ce mouvement vers la liberté crée une nouvelle culture, un monde différent.

Le problème est le même dans le monde entier. L’homme cherche une nouvelle réponse, une nouvelle approche de la vie, car les voies anciennes s’écroulent, que ce soit en Europe, aux Usa ou ici. La vie est un perpétuel défi, et ne faire qu’instaurer un ordre économique meilleur n’est pas la réponse totale à ce défi, qui est perpétuellement neuf ; et quand des cultures, des peuples, des civilisations sont incapables de répondre en totalité à ce défi, ils sont anéantis.On arrive à ce type de transition dans notre civilisation selon ma perception..

Avant que le changement ne se passe dehors, massivement, hors peur, il doit être individuel, en solo, comme un petit enfant qui chemine le long d’un chemin et qui se retourne quand même de temps en temps en se demandant si quelqu’un ne va pas finir par lui prendre la main mais qui avance pareil, sans peur…Lui donner un nom, Eveil, Initiation, Passage, Fin, ne ferait que re-compartimentaliser ce qui Est, tout simplement …

Voilà pourquoi il est si important de comprendre la société, l’environnement dans lequel on vit, et, par ce processus de compréhension, de rompre les liens avec tout cela.Faire un pas en arrière, re-examiner objectivement nos connaissances, notre culture, nos acceptations au nom de… pour mieux plonger sur comment notre perception des choses, souvent dictées par notre ego, nous empeche de voir la porte de la cage, grande ouverte …

Marc Lafontan

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La vie dans une prison

Jean-Pierre Bellemare, prison de Cowansville.

Le sadisme des prisonniers envers les nouveaux arrivants dans les pénitenciers. Quand la violence engendre la violence.

Dossier Chronique du prisonnier, Criminalité

prison-prisonniers-penitencier-bagnard-vie-carcerale Les jeunes prisonniers qui débaquent pour la première fois au pénitencier le font avec beaucoup d’appréhension et pour cause. Secoué par une lourde condamnation, ils doivent tenter de se reprendre en main le plus rapidement possible pour se préparer à un changement de vie radical. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les compagnons d’infortune exercent un sadisme qui dépasse l’entendement.

Les récidivistes, qui connaissent bien le tabac, identifient les plus faibles et s’amusent à les terroriser. Pour y arriver, ils utilisent tous les moyens possibles et imaginables. Ces jeunes, avec des craintes et une imagination déjà enflammées, représentent des proies faciles et vulnérables! Le stratagème le plus souvent employé est la description d’histoires scabreuses de viols collectifs et de meurtres sanglants avec détails. Il ne faut pas s’étonner que certains craquent et se suicident, lamentable réalité carcérale.

Faire son entrée en prison

Lorsque j’ai fait mon entrée au pénitencier, âgé d’à peine 19 ans, beau bonhomme, svelte et blagueur, j’avais beau me préparer psychologiquement à cet enfer, une odeur fétide provenant de mon arrière-train trahissait ma peur. Je me sentais semblable à un morceau de viande accroché, attendant la découpe d’un boucher maladroit équipé d’un couteau mal aiguisé. Des images d’horreur aveuglaient toute objectivité. Je ne voulais qu’une chose, me protéger. Pour y arriver, je pensais m’équiper d’un objet piquant ou tranchant à la première occasion. J’avais la ferme intention de défendre chèrement ma peau contre le premier qui essayerait de jouer au loup avec moi.

Mon second réflexe fut d’effacer mon sourire idiot (nervosité) pour des années à venir. Le remplacer par un masque d’allure patibulaire avec l’espoir que cela découragerait tout carnassier en mal de chaire humaine. Désirant mettre toutes les chances de mon côté, j’ai ignoré mon hygiène, espérant qu’un être dégoûtant en dégoûterait quelques-uns.

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Prisons et vautours sexuels

Toutes ces années passées, je suis resté sur mes gardes. Aujourd’hui encore, à 43 ans je me sens parfois dévoré du regard par quelques-uns de ces vautours sexuels qui chassent tout ce qui bouge.

Ce qui me ramène très loin dans un recoin de ma tête où j’avais coupé volontairement l’éclairage, un souvenir trop sinistre. J’avais à peine douze ans lorsque mes parents, en instance de divorce, tentaient pour la énième fois de se réconcilier. Mon père, un alcoolique violent et désespéré, n’arrivait pas à s’imaginer refaire sa vie sans ses enfants. La séparation était bien au-dessus de ce qu’il était capable d’accepter. Il mit fin à ses jours.

Avant d’en arriver là, il a commis une grave erreur de jugement aux conséquences désastreuses. Réfugiée dans le joli petit village de Ste-Clothide, ma mère essayait de retrouver un peu de quiétude et de sécurité auprès de sa famille. De mon côté, j’en garde de très bons souvenirs, ce n’était qu’une autre aventure d’enfant. J’étais un premier de classe et sortais avec une belle fille. Je m’amusais souvent à taquiner mes deux adorables sœurs et mon grand frère. La vie normale d’un jeune pré-adolescent qui grandit.

DPJ, centre d’accueil et prison

Jusqu’au jour où, deux fonctionnaires de la protection de la jeunesse (aujourd’hui DPJ) débarquent chez moi. Je voyais ma mère discuter fortement avec eux. Ils m’invitent à monter à l’arrière de leur voiture. Je pleurais tel un veau arraché à sa mère mais rien ne semblait les arrêter. Ma mère, impuissante, me regarde partir. On venait de m’enlever de force, devant ma mère, moi qui n’avais rien fait. Des années plus tard, j’ai découvert que mon père, en guerre contre ma mère, avait inventé une histoire abracadabrante pour qu’elle perde la garde de ses enfants.

Inconsolable, je fus placé dans un centre d’accueil, conçu pour me protéger, m’éduquer et m’aider à compléter mon développement, qui était, selon eux, compromis. C’est là que je fus abusé et agressé sexuellement par ceux qui devaient me protéger et m’éduquer! Trente ans plus tard, ces souvenirs pèsent encore très lourd et compromettent mon épanouissement. Plus jamais personne ne violerait mon intimité sans en payer le prix.

Se préparer à la prison

C’est avec ce genre de bagages que je m’apprêtais à affronter l’enfer de la prison. Les principaux outils utilisés par les rapaces sexuels sont tristement les mêmes que ceux utilisés par les gens qui désirent véritablement nous aider. Les sourires, l’aide apportée, le support offert, toutes ces approches n’avaient qu’un but précis, voir, toucher, posséder ma fragilité d’homme.

La principale conséquence engendrée par cette manière de faire a été la confusion qu’elle fit naître chez moi. Comment reconnaître la bienveillance de la malveillance lorsque quelqu’un s’approche d’un peu trop près? C’est l’élément déclencheur d’une méfiance permanente. Ce qui endommage aussi la plupart des relations affectives que j’ai eues par la suite. Pour moi, tout contact avec des personnes en autorité se révèle souvent catastrophique.

Ce drame a contribué en bonne partie à me rebeller contre toute forme de pouvoir. Incapable de gérer ma propre colère, je la déversais sur les autres. Mon malheur a provoqué beaucoup de peines, de tristesses et de blessures. J’en suis profondément désolé. Mon seul vœu est de donner un sens constructif à ma vie à travers mes chroniques, mes pièces de théâtre et mes projets d’émission de télévision, dans l’espoir de susciter une réflexion. Je ne serai jamais un saint, car c’est aussi sous cette couverture que certains abuseurs se cachent. Je me contente d’aider mon prochain de mon mieux, en respectant mes propres limites.

Grâce au magazine Reflet de Société, je vous renvoie un reflet sans miroitement d’une réalité que beaucoup d’hommes renient. J’espère transmettre aux lecteurs une meilleure compréhension de l’agir criminel.

Puissent les saboteurs de vie prendre conscience un jour des graves conséquences de leurs gestes. Tuer l’âme d’une personne n’est pas moins grave que de tuer le corps humain.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger