Archives quotidiennes : 14 octobre 2010

Sept principes de bonne gouvernance que les politiciens ignorent.


Les principes énoncés dans cet article sont tirés d’un discours donné maintes fois par Lawrence W. Reed, un ex-journaliste et présentement le directeur du Foundation for Economic Education, un « think tank » libertarien. Lui-même se garde bien d’en accepter le mérite. Il dit les avoirs glanés ça et là, au cours de sa vie. Gare aux cœurs sensibles, ces principes sont supposés être la fondation d’une société libre. Je me suis permis de traduire et au besoin, de paraphraser et condenser les propos de M. Reed, mais j’ai quand même préservé l’essentiel.

1. Les gens libres ne sont pas égaux et les gens égaux ne sont pas libres.

Ce premier principe nécessite une clarification du concept d’égalité. Lorsqu’on parle d’égalité dans ce contexte, nous ne parlons pas d’égalité devant la loi, cette notion qui dit que vous serez jugés pour une offense selon que vous l’avez perpétré ou non, peu importe votre âge, sexe, race, couleur ou croyance religieuse. Ceci est à la fondation de la civilisation occidentale et peu de gens ici ne contrediraient son importance.

Non, l’égalité à laque nous faisons référence ici se rapporte aux revenus et à la richesse. Ce que nous gagnons et acquérons sur le marché du commerce, du travail et de l’échange. Je parle ici de l’égalité économique. Partageons ce principe en ses deux moitiés.

Les gens libres ne sont pas égaux. Lorsque les gens sont laissés libres d’être eux-mêmes, d’être maitres de leur destinées, de s’appliquer à améliorer leur bien-être et celui de leur famille, le résultat dans le marché ne sera pas l’égalité des résultats. Les gens auront une vaste gamme de revenus différents et accumuleront des quantités très différentes de richesse. Alors que certains déploreront ce fait et parleront de l’écart entre les riches et les pauvres, je trouve que les gens soient eux-mêmes dans une société libre est merveilleux. Nous sommes tous des personnes uniques, différents en d’innombrables respects à tout autre être humain mort ou vivant. Pourquoi diable devrions-nous nous attendre à ce que nos intéractions dans le marché produisent des résultats identiques?

Nous sommes différents en termes de talent. Certains ont plus de talent ou ont des talents qui ont plus de valeur. Certains ne découvrent leurs talents que tard dans la vie, ou pas du tout. Will Kellogg a découvert son talent d’entrepreneur à 46 ans et avant qu’il aille fonder sa compagnie, il travaillait pour son frère à faire des menus travaux pour $25 par jour dans un sanatorium de Battle Creek au Michigan.

Nous sommes différents en termes de notre vaillance, de notre volonté à travailler. Certains travaillent plus longtemps, plus fort ou plus intelligemment. Ça fait une grande différence dans la valeur que d’autres attribueront à notre travail et ce qu’ils voudront payer pour.

Nous sommes différents au niveau de l’épargne. J’argumenterais que si le Président (ou Premier Ministre) pouvait claquer des doigt et égaliser instantanément les revenus, nous serions tous encore inégaux le lendemain parce que certains épargneraient, alors que d’autre dépenseraient leur argent. Ce sont trois raisons, mais certainement pas les seules pourquoi les gens libres ne sont pas égaux.

Les gens égaux ne sont pas libres, la deuxième partie de mon premier principe, va au cœur des choses. Montrez-moi un peuple n’importe où sur terre où les gens sont égaux économiquement et je vous montrerai un peuple privé de liberté. Pourquoi?

La seule façon que vous puissiez avoir une chance d’avoir une égalité dans tous les revenus d’une société, est de mettre un fusil sur la tempe de chaque citoyen. Vous devrez littéralement employer la force pour rendre les gens égaux. Vous devrez émettre des ordres, appuyés par la guillotine, la corde, le fusil et la chaise électrique. Ces ordres seraient: n’excellez pas. Ne travaillez pas plus fort ou plus intelligemment que les autres. N’épargnez pas plus que les autres. Ne soyez pas les premiers avec un nouveau produit et n’offrez surtout pas une produit que les consommateurs voudront plus que tout ce qu’ont à offrir vos compétiteurs.

Croyez-moi, vous ne voudriez pas d’une société qui émettrait ce genre d’ordres. Le Cambodge, sous les Khmers Rouges dans les années 1970 est passé très près d’avoir ce modèle. Le résultat fût que 2 millions sur une population de 8 millions furent tués en moins de quatre ans. Mis à part l’élite gouvernante, le reste des survivants ont vécu avec un niveau de vie similaire à l’âge de pierre.

Quel est le message de ce premier principe? Ne vous souciez pas trop des écarts de richesse lorsqu’ils proviennent de l’interaction de gens qui sont simplement eux-mêmes. S’ils sont le résultat de barrière politiques artificielles, enlevez ces barrières. Mais n’essayez pas de prendre des gens inégaux et les compresser dans une masse homogène. Vous n’y arriverez pas et vous causerez le chaos en essayant.

Les taxes confiscatoires ne répartissent pas la richesse, ils font tout simplement fuir les entreprenants et les innovateurs en appauvrissant ceux qui auraient bénéficié de leurs apports. Abraham Lincoln est réputé d’avoir dit: « Vous ne pouvez pas relever un homme en abaissant un autre. »

2. Vous prenez soin de ce qui vous appartient. Ce qui n’appartient à personne, ou à tout le monde a tendance à devenir vétuste.

Ceci illumine la magie de la propriété privée et explique beaucoup à propos des économies socialistes à travers le monde.

Dans l’ancien empire soviétique, les gouvernements proclamaient la supériorité de la planification centrale et de la propriété de l’État. Ils voulaient abolir ou du moins minimiser la propriété privée parce qu’ils disaient qu’elle était égoïste et contre-productive. Avec le gouvernement à la tête, disaient-ils, les ressources seraient utilisées pour le bien de tous.

Ce qui était les aliments du fermier est devenu les aliments du peuple et le peuple crevait de faim. Ce qui était l’usine de l’entrepreneur est devenue l’usine du peuple et le peuple dût s’accommoder de biens de si piètre qualité que personne n’en voulait au-delà des frontières.

Nous savons maintenant que l’Union Soviétique a produit un désastre économique après l’autre et un cauchemar écologique après l’autre. C’est le résultat de toutes les expériences avec le socialisme. Et alors que les socialistes aiment à dire qu’il faut briser des œufs pour faire une omelette, ils ne font jamais d’omelette. Ils ne font que briser des œufs.

Si vous croyez être bons à entretenir une propriété, essayez d’aller habiter dans la maison d’un autre pendant un mois ou de conduire la voiture d’un autre pendant la même période. Je vous garantis que ni la maison, ni la voiture n’auront la même apparence que la vôtre après cette même période.

Si vous voulez prendre les rares ressources d’une société et les détruire, confisquez-les de ceux qui les ont créé et donnez-les à gérer à une autorité centrale. En un coup, vous pouvez tout détruire. Malheureusement, les gouvernements de tous niveaux votent continuellement des lois qui viennent éroder les droits de propriété par la tactique du salami: une tranche à la fois.

3. La bonne gouvernance requiert que nous considérions les effets d’un politique à long-terme et sur tous les gens, pas seulement à cout-terme et sur quelques personnes.

Il est peut-être vrai, comme le déclarait l’économiste John Maynard Keynes, qu’à long-terme, nous sommes tous morts. Mais ça ne devrait pas être un licence à créer des politiques qui feront un peu de bien à quelques personnes aujourd’hui, au prix de faire mal à plus de gens plus tard.

Je peux penser à plusieurs de ces politiques. Quand Lyndon Johnson a introduit sa grande société dans les années 60, la pensée était que certaines personnes allaient bénéficier d’un chèque d’aide sociale. Nous savons maintenant qu’à long-terme, ces mesures ont encouragé l’oisiveté, brisé des familles, créé des dépendances inter-générationnelles et le désespoir, coûté une fortune aux contribuables et créé des pathologies qui prendront plusieurs générations à résoudre. De même les politiques de déficit et d’expansion du gouvernement, alors qu’elles ont enrichi une minorité au départ, ont dévoré les entrailles de notre économie et notre fibre morale pendant des décennies.

Ce principe est en fait un appel à être consciencieux dans notre pensée. Il dit que nous ne devrions pas être superficiels dans notre jugement. Si un voleur allait de banque en banque, dévalisant tout l’argent sue lequel il met la main pour ensuite le dépenser dans le centre commercial local, vous ne seriez pas très judicieux dans votre pensée si tout ce que vous faites est de sonder les commerçants du mail pour conclure que le type a stimulé l’économie.

Nous devons nous souvenir qu’aujourd’hui est le demain que les politiciens nous ont dit que nous pouvions ignorer. Si nous voulons être des adultes responsables, nous ne pouvons pas agir comme des enfants qui sont strictement concernés par le moi et le ici et maintenant.

4. Si vous encouragez quelque chose, vous en aurez plus. Si vous le découragez, vous en aurez moins.

Nous sommes tous des créatures motivés par les incitatifs et les dés-incitatifs. Nos agissement sont tous influencés par eux, quelque fois de façon très puissante. Les politiciens qui oublient ceci font souvent des bêtises comme hausser les taxes sur une activité et s’attendre à ce que les contribuables continuent de faire cette activité comme avant, comme des moutons qu’on mène à la tonte.

Souvenez-vous lorsque George Bush (le premier) a dû renoncer à sa promesse « pas de nouvelles taxes »? En 1990, il y eut de grosses augmentations de taxes de toutes sortes. Entre autres, le Congrès avait augmenté les taxes sur les bateaux, les avions et les bijoux. Les politiciens on cru que puisque seuls les riches achètent de telles choses, que nous devrions leur en faire manger avec ces taxes accrues. Ils s’attendaient à des nouveaux revenus de 31 millions la première année avec ces trois taxes. Nous savons maintenant que ces taxes n’ont rapporté que 16 millions. Nous avons payé 24 millions en assurance-chômage à cause de ceux qui ont perdu leur emploi dans ces industries à cause des taxes. Seulement à Washington, les politiciens peuvent-ils viser 31 millions pour n’en récolter que 16 et en payer 24 et penser que de quelque façon ils ont fait du bien.

Vous voulez briser des familles? Offrez un plus gros chèque d’aide sociale si le père lève les pattes. Vous voulez décourager l’investissement? Double-taxez le et ajoutez une belle grosse taxe sur les gains de capitaux par-dessus. Vous voulez avoir moins de travail? Imposez assez de taxes dessus pour que les gens décident que l’effort n’en vaut pas la peine.

Maintenant, dans les législatures d’état et fédérales, beaucoup d’attention est donnée à la question des déficits et de la chute des revenus. Je crois que les gouvernements devraient agir de a même façon que vous et moi et d’innombrables familles font dans de telles circonstances: réduire leurs dépenses. En particulier si nous voulons redémarrer une faible économie dans le but de créer plus d’emplois et plus de revenus. Lorsque le patient est malade, le médecin n’ira pas le saigner.

5. Personne ne dépense l’argent des autres aussi judicieusement que le sien.

Vous êtes-vous déjà demandé à propos de ces histoires de marteaux à $300 et sièges de toilette à $400 que le gouvernement achète parfois? Vous pourriez traverser le pays de long en large et vous ne trouverez jamais personne qui gaspillerait son propre argent de cette manière. Pourtant ce genre de gaspillage arrive fréquemment au gouvernement et ailleurs. Pourquoi? Invariablement, ça se produit quand quelqu’un dépense l’argent des autres.

L’économiste Milton Friedman avait élaboré sur ce sujet, il y a des années. Il disait qu’il y avait quatre façon de dépenser de l’argent. Lorsqu’on dépense notre propre argent pour nous-mêmes, nous pouvons occasionnellement faire des erreurs, mais elles sont plutôt rares. Le lien entre celui qui gagne l’argent, le dépense et en récolte les bienfaits est fort, direct et immédiat.

Lorsque vous dépensez votre propre argent pour quelqu’un d’autre, vous voudrez sûrement en avoir pour votre argent, mais vous pouvez aboutir à acheter quelque chose que l’autre n’appréciera pas nécessairement.

Lorsque vous dépensez l’argent des autres pour vous-même, comme un dîner sur un compte de dépense, vous avez l’incitatif d’obtenir ce qui vous plait, mais peu de raisons d’économiser.

Finalement, lorsque vous dépensez l’argent des autre pour acheter quelque chose à d’autres, le lien entre celui qui gagne l’argent, celui qui le dépense et celui qui en bénéficie est inexistant. et que le potentiel de corruption est le plus élevé. Pensez-y. Dépenser l’argent des autre pour les autres, c’est ce que le gouvernement fait à tous les jours.

6. Le gouvernement ne peut rien vous donner qu’il n’a pas préalablement pris à quelqu’un d’autre et un gouvernement assez puissant pour tout vous donner est assez puissant pour tout vous enlever.

Ceci n’est pas une déclaration radicale anti-gouvernementale. C’est simplement comment sont les choses et ça en dit long sur la nature des gouvernements

Il a été dit que le gouvernement, comme le feu est un dangereux serviteur et un impitoyable maitre. Pensez-y un instant. Même si le gouvernement n’est pas plus gros que ce que les pères fondateurs ont voulu. Même s’il est vraiment le serviteur du peuple. Il est quand même dangereux! Comme Groucho Marx disait de son frère Harpo: « il est honnête, mais il faut le surveiller. » Vous devez surveiller même le plus petit et le meilleur gouvernement car, comme le disait Thomas Jefferson, la tendance est au gouvernement de grossir et à la liberté de diminuer. Vous ne pouvez pas l’établir et le laisser seul. Ça prend une vigilance éternelle pour le garder à sa place et garder nos libertés en sécurité.

Le soi-disant état-providence n’est ni plus, ni moins que de dépouiller Paul pour le donner à Pierre après en avoir lavé et gaspillé une bonne partie sur une bureaucratie indifférente. D’une autre façon, c’est comme si nous nous tenions tous dans un cercle avec la main dans la poche de notre voisin.

Un peuple libre et indépendant ne se tourne pas vers son gouvernement pour sa subsistance. Il ne voit pas son gouvernement comme un gros plat de bonbons, mais plutôt comme un protecteur des libertés dont les fonctions se limitent à maintenir la paix et maximiser les opportunités de tous, mais qui nous laisse tranquilles autrement. Il y a un gros désavantage à la dépendance à son gouvernement comme des civilisations aussi anciennes que celle de Rome peuvent témoigner.

Lorsque votre représentant arrive et vous dit: « voyez ce que je vous ai apporté », vous devriez lui demander qui va payer pour. S’il est honnête, il vous répondra que la seule raison qu’il a pu vous obtenir son petit cadeau, c’est qu’il a du voter pour tous les petits cadeaux que les autres représentants ont ramené chez eux.

7. La liberté fait toute la différence au monde.

Juste au cas où les six principes précédents ne vous ont pas livré le message, j’ai ajouté ceci comme mon septième et dernier principe.

La liberté n’est pas seulement un luxe ou une bonne idée. Ce n’est pas seulement une heureuse circonstance ou un concept de tous les jours. C’est ce qui fait marcher tout le reste. Sans elle, au mieux la vie est ennuyeuse, au pire, il n’y a pas de vie du tout.

Les politiques qui ne préservent pas ou ne renforcent pas la liberté devraient être immédiatement suspectes dans l’esprit d’un peuple vigilant. Ils devraient demander: « Qu’obtenons-nous en retour si nous devons abandonner un peu de nos libertés? » Et espérer que c’est plus qu’un petit bonbon temporaire. Benjamin Franklin nous avais même conseillé, « ceux qui sacrifieront leur liberté pour un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni sécurité, ni liberté »

Trop souvent, les politiciens ne songent même pas à l’état de la liberté. Si ça semble bon et que ça va les faire réélire, ils le font. Tous ceux qui émettront des objections basés sur la liberté seront ridiculisés ou ignorés. De nos jours les divers niveaux de gouvernements siphonnent 35% de notre économie (NDLR Au Canada et en France c’est beaucoup plus), comparativement à 6 ou 7% en 1900. Pourtant peu de gens sont intéressés à demander aux avocats de plus gros gouvernements des questions comme « Pourquoi est-ce que 35% n’est pas suffisant » ou; « Jusqu’à quel point un homme a-t-il droit aux fruits de son travail? »

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Classé dans Actualité, Philippe David