Archives mensuelles : décembre 2010

2011: la tête dans le sable

Un récent sondage SOM/La Presse montre que les québécois, quoique pessimistes pour l’économie américaine et l’économie européenne, sont très optimistes envers les économies canadienne et québécoise. Malheureusement, leur confiance est très mal placée.

C’est vrai que notre économie semble aller beaucoup mieux, si on se compare aux américains ou la zone Euro, mais c’est toujours comme ça lorsqu’on est dans un boum artificiel alimenté par l’argent facile. Malheureusement, ce boum est un mirage qui risque de s’évanouir en 2011. MM. Carney et Flaherty le savent très bien. Mais ils se gardent bien d’éloigner le bol de punch pour autant. Pourtant leurs exhortations à la prudence ne retarderont même pas l’inévitable.

J’ai déjà écrit au sujet de la bulle immobilière qui est en train de se gonfler au Canada (ici et ici) et cette bulle est en train de plafonner. Nous sommes exactement comme les américains en 2007, mais dans notre arrogance, nous nous imaginons que ce qui leur est arrivé ne nous arrivera pas. Quelque faits pour votre considération:

  1. Les banques canadiennes ne sont pas aussi blindées qu’on le croit et lorsque la bulle éclatera, nous verrons à quelle point elles sont vulnérables.
  2. Beaucoup de canadiens passent de 50% à 70% de leur revenus sur leurs paiement d’hypothèque. La plupart ne survivront pas une hausse des taux hypothécaires, ne serait-ce que de 1%.
  3. Un nombre effarant d’hypothèques sont assurées par la SCHL et titrisées sous formes de dérivatifs. Devinez qui va payer les pots cassés?
  4. L’industrie de la construction représente 20% de l’économie canadienne. Cette industrie va être sérieusement atteinte.


Je sais que je vais probablement sembler comme un rabat-joie en cette veille du nouvel an, mais je me dois de vous servir quelques idées de résolutions: Payez vos dettes et reportez toute dépense inutile dans la prochaine année.

Je vous quitte avec cette petite citation de Benjamin Franklin:

« Soyez en guerre contre vos vices et en paix avec vos voisins, et que chaque nouvelle année fasse de vous un meilleur homme. »

Bonne et Heureuse Année!

3 Commentaires

Classé dans Actualité, Philippe David

Des tests d’urine pour recevoir son chèque de B.S.?

 

NDLR: ARTICLE PUBLIÉ LE 22 JUILLET 2010.

***

J’ai reçu ce « témoignage » par courriel la semaine dernière :

LETTRE D’UN TRAVAILLEUR

Cette lettre a été écrite par un travailleur de la construction à Fort MacMurray.

Très bon sujet.

Je travaille, je suis payé.

Je paie mes impôts et le gouvernement distribue mes impôts comme il se doit.

Afin de gagner mon chèque de paie, je travaille sur une plateforme flottante pour le projet de Fort MacMurray Construction.

Je suis tenu de passer un test d’urine, sans avertissement soit au hasard, avec lequel je n’ai aucun problème.

La chose avec laquelle j’ai un problème est la distribution de mes impôts aux gens qui n’ont pas à passer de test d’urine.

Ces gens ne devraient-ils pas avoir à passer un test d’urine pour avoir leur chèque de bien-être parce que moi je dois en passer un pour le gagner pour eux.

Veuillez comprendre que je n’ai aucun problème à aider les gens qui sont dans le besoin à se prendre en main.

Par contre, j’ai un problème à aider quelqu’un assis sur son cul – buvant de la bière et fumant de la dope.

Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?

S’il vous plaît,  faites circuler ce courriel si vous êtes d’accord ou supprimez-le si vous n’êtes pas d’accord.

J’espère que vous le ferez circuler, parce que les choses doivent changer dans ce pays et ça presse !!!!

Un travailleur tanné de travailler pour faire vivre les autres qui ne font rien !!!

Ça me fait beaucoup penser à une petite réflexion que j’ai élaborée dans un court billet, nommé : « Être à la remorque de sa vie ». Qui va comme suit :

Être à la remorque de sa vie, c’est se construire en réaction. C’est réagir en animal blessé, c’est se bâtir une armure avec nos blessures, petites ou grandes, tout en pensant utiliser du solide.

C’est regarder les événements fâcheux, qui sont souvent seulement des petites broutilles que l’on a le choix de considérer sérieusement ou non, et en faire des preuves, des arguments de notre colère dirigée.

Je ne peux pas écrire que j’en suis totalement vierge, mais je tends, ouvertement, à fuir ce réflexe. C’est un filtre sur la conscience au monde, un empêcheur de tourner autour des problématiques pour en extraire le plus large possible.

C’est le contraire d’être ouvert au point de vue des autres, même si cela ne veut pas dire d’accepter tout facilement.

Quelque chose comme tenir en équilibre.

Ce travailleur croit avoir trouvé par son exemple du test d’urine un argument solide, mais il ne fait qu’éclabousser son propre mal-être. S’il était heureux dans son travail et dans sa vie, il ne sentirait pas le besoin de jalouser le peu de bonheur que sont capables de se payer les « B.S. » avec sa mince contribution à l’impôt, parce qu’en fait le pourcentage de son impôt qui sert à ça, c’est tellement pas grand chose! (Pour s’étourdir, il devrait plutôt calculer le pourcentage qui va à l’armée et considérer combien sont d’accord avec ça!) Et en plus, si ça se trouve, c’est seulement une mince minorité des « B.S. » qui boivent et se droguent. Et même si c’était la majorité! Si j’en suis réduit un jour à attendre un chèque du gouvernement pour survivre, je n’ai même pas de doute que l’alcool et la drogue seront un baume sur ma peine… Toute autre réaction serait héroïque, et les héros ne vivent pas de l’aide sociale!

Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?

C’est drôle, mais moi je m’imagine plus le nombre de personnes de plus à la rue et l’augmentation de la criminalité qui irait avec. Puisque ce n’est pas parce qu’un « génie » a trouvé une manière de faire économiser « les Provinces » que ces gens-là vont arrêter du jour au lendemain de faire tout en leur pouvoir pour survivre! Et quand tu es en mode « survie », dans la rue ou sur le « B.S. », c’est bien difficile de penser plus loin que son nez! C’est bien beau le concept de « se prendre en main », mais c’est tellement facile de se prendre pour un génie de l’analyse sociale quand tu vis dans le luxe, bien que tu travailles fort fort fort pour te le payer! Et ce génie-là sera le premier à chialer — après que son idée se soit retrouvée récupérée par le Parti Conservateur ou un autre avec une vue tout aussi basse — qu’il y a trop de quêteux dans les rues quand il sera en vacances de sa plateforme…

Et il reste les autres, ceux qui n’ont pas le choix, pour plusieurs raisons : est-ce qu’eux aussi passeraient le test d’urine? Une autre question : combien ça coûterait faire ces tests?

C’est bien ça qui m’énerve avec ce raisonnement : ça semble se tenir au premier abord (et je suis généreux!), mais ça s’écroule aussitôt qu’on en fait le tour. Parlez-moi de créativité pour aider ces gens à se sortir de ce cercle vicieux, parlez-moi de tout sauf de profiteurs, parce que pour trouver des profiteurs, c’est beaucoup plus facile en pointant n’importe où ailleurs! Parlez-moi d’améliorer la société pour amoindrir la possibilité que des gens préfèrent se laisser mourir plutôt que de participer. Parlez-moi intelligemment, et de grâce, débarrassez-vous de vos frustrations avant de vouloir refaire le monde!

 

(Photo : Monyart)

69 Commentaires

Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Mot de bienvenue de la nouvelle équipe de CentPapiers

Image Flickr par Paul Worthington

Bonjour à vous tous, lecteurs, auteurs et commentateurs de CentPapiers!

Comme vous avez pu le constater, le 27 décembre dernier, Pierre JC Allard passait le flambeau à la prochaine génération de gestion de CentPapiers. Monsieur Allard aura accompli des étapes cruciales dans la survie du seul véritable journal citoyen du Québec, en lui permettant de grandir de nouveau et de lui permettre de se développer dans le but de lui donner son plein potentiel.

Ce potentiel est énorme puisqu’il n’a de limite que ce que l’Internet permet, avec l’imagination et la participation de tous. Je dois donc, au nom de toute l’équipe de relève, remercier du fond du coeur les efforts et sacrifices personnels que Pierre JC Allard a fait depuis presque un an.

Nous avons maintenant une base solide sur laquelle nous pourrons, grâce à lui et tous les participants de ce site, bâtir pour vous offrir le meilleur espace d’échange et de partage des idées, d’informations et d’analyses. Nous nous engageons, dans la limite de nos moyens, à vous donner tous les outils nécessaires pour que vous puissiez prendre la parole et être entendus.

À court terme, la nouvelle équipe travaillera à faire augmenter le nombre de rédacteurs de qualité sur le site, pour finalement avoir un journal diversifié pour à peu près tous les goûts. Déjà, plusieurs nouveaux auteurs se sont ajouté à la grande équipe que nous sommes tous et beaucoup d’autres se préparent à entrer en scène, ce qui est excessivement réjouissant. De plus, pour assurer une gestion efficace de cette plateforme qui est en pleine croissance, l’équipe de CentPapiers s’agrandit peu à peu et pourrait compter quelques nouveaux collaborateurs d’ici aux prochaines semaines, au lieu d’une seule personne comme ce fût le cas pendant quelques années.

J’aimerais, par la même occasion, inviter tous les gens intéressés par l’écriture à participer à cette belle aventure; que vos passions et domaines de connaissances soient la politique, l’économie, le sport, les activités à faire et ne pas manquer, les évènements de l’actualité, psychologie, philosophie ou autres.

À moyen terme, nous entendons nous donner les moyens d’offrir une expérience multimédia unique, regroupant non seulement les meilleurs textes du Web francophone, mais aussi une section audio/visuelle. Cela sera à surveiller dans les prochains mois.

Finalement, à long terme, le but est de permettre à CentPapiers d’atteindre son plein potentiel qui est d’être un nexus, un lieu d’échange et de partage autant de l’information que des idées sous toutes leurs formes , d’analyses, de débats de société et dans la mesure du possible, d’expansion de la conscience. Il se peut que l’Internet soit le dernier bastion de la liberté d’expression et nous nous devons d’exercer ce droit fondamental pour le préserver pour les générations futures.

Cette liberté d’expression comporte des responsabilités sur lesquelles nous insisterons, dans le but de lui donner sa pleine ampleur et portée. Nous croyons qu’un site tel que CentPapiers doit fournir un environnement sain et respectueux de tous pour éviter de tomber dans les mêmes pièges qu’a rencontrés le journalisme citoyen dans son enfance de l’Internet. Personne ne grandit, n’évolue ou ne gagne quoi que ce soit en recevant des attaques personnelles et des insultes.

Le contrat commun qu’on se donne ici, c’est de se conduire honorablement et avec courtoisie. De cette façon, nos efforts seront décuplés et porteront fruit. Si chacun s’occupe individuellement de suivre cette simple ligne de conduite, il sera extrêmement facile pour nous de distinguer les gens de mauvaise foi qui ne cherchent qu’à être déplaisants et diviseurs sans rien apporter aux gens autour d’eux. Notre travail sera de protéger tous les lecteurs, auteurs et commentateurs pour que tous sachent que CentPapiers est un lieu où il fait bon vivre. Ce travail sera accompli inlassablement et avec intégrité.

Le résultat visé est d’atteindre une plus grande cohésion sociale et une diffusion sans barrière de l’information, des connaissances et de la sagesse. Il est permis de croire que nous pouvons effectivement apporter notre grain de sel dans l’évolution de nos sociétés et de l’humanité. À chaque jour, nous participons au déroulement de l’histoire. Plus nous serons organisés et unis, plus nous réaliserons que c’est ensemble que nous sommes forts et maitres de notre destin.

C’est dans cet esprit que nous poursuivrons notre chemin tous ensemble et que nous serons en mesure de porter fièrement le flambeau qu’a passé Pierre JC Allard, pour un jour le passer à notre tour à la prochaine génération.

Sur ce, nous retournons humblement les projecteurs et le micro à tous les acteurs de CentPapiers et nous vous souhaitons la meilleure expérience qui soit sur ce journal citoyen fait sur mesure pour vous et par vous!

Au nom de toute l’équipe de CentPapiers,

Mes sincères et cordiales salutations à tous!

François Marginean

Éditeur

14 Commentaires

Classé dans Actualité, François Marginean

Nos deux chums hospitaliers

Jean-Pierre Bonhomme

Juste avant Noel un ministre québécois est venu dire à la population que le gouvernement du Québec consentirait à ce que le nouvel hôpital national – un méga hôpital  communément appelé un «chum» – coûte 2 milliards $, c’est-à-dire deux fois plus que prévu au début. Le tout «en partenariat» avec l’entreprise privée.

Les journalistes, tout socio-démocrates qu’ils sont, se sont demandé s’il n’aurait pas été mieux de réaliser cette œuvre dans le domaine public comme cela se faisait autrefois et comme cela se fait encore. Et ils se sont demandé pourquoi la construction ne semble pas lever plus tôt. Les palabres, disent-ils, n’en finissent pas… Malgré tout cela l’opinion journalistique convient que l’affaire n’est pas si mauvaise et le ministre, lui, laisse entendre que le milliard supplémentaire est en quelque sorte un cadeau de Noel.

Le problème, pourtant, est ailleurs et l’opinion de presse, tout autant que l’opinion en général, font semblant de ne pas s’en rendre compte. Le problème c’est qu’il n’y a pas UN chum, il y en a DEUX.

Le deuxième chum, (centre hospitalier universitaire de Montréal ou «de McGill» comme on le dit), lui, est en train de lever de terre «en partenariat» avec l’entreprise privée – on le savait depuis longtemps – dans la partie centrale de la ville (près de Westmount). Et la gauche québécoise fait semblant de ne pas le savoir; elle n’a pas levé le petit doigt pour dénoncer cette «collusion» avec le capital et elle ne voit pas, en cette affaire, une injustice sociale flagrante, comme elle le fait pour le premier «chum».

Car injustice et problématique il y a! Injustice culturelle au moins.

Le deuxième «chum», n’est pas l’hôpital de l’Université McGill, comme on le dit. C’est  un hôpital anglais d’envergure pan-québécoise et… canadienne payé par l’État québécois et par les nombreux possédants privés et publics reliés à l’État fédéral. En ce cas particulier les journaux n’ont pas suivi la trace des augmentations de coûts. C’est comme si l’argent, pour lui, tombait du ciel. Les augmentations de coûts ne se produisent pas que dans le monde français. Silence sur cette question. C’est comme si le chum anglais se construisait en Sibérie! Pourtant, en définitive, le méga hôpital anglais sera d’envergure «nationale». Il desservira le Québec en son entier; mais en anglais; ce qui consacrera le Québec en son entier comme un État bilingue. Est-ce bien cela que notre gouvernement «national», à Québec veut? Les faits montrent en tout cas que le chum anglais devait desservir les huit pour cent d’anglos de souche à Montréal et les immigrants anglicisés – une majorité – et vivant à Montréal. Que voilà un équipement de luxe pour ces communautés somme toute restreintes auxquelles nous versons un milliard et demi, peut être plus!

Le premier chum, le français, lui, nous a dit le ministre, juste avant Noel – le chum de la minorité française d’Amérique – ne sera prêt à accueillir les malades que cinq (5) ans après le chum anglais. Comme les chiffres doublent souvent, il faut se préparer à ouvrir «notre» méga hôpital que dans 10 ans après l’autre, celui de la majorité canadienne. L’auteur de ces lignes l’avait craint il y a cinq ans lorsque les décisions furent prises. Il considérait alors que si ces choses s’avéraient cela serait rien moins qu’un scandale.

Il est certain que les Québécois sont une race forte; mais il est certain aussi qu’ils ont un aussi grand besoin d’être traités en milieu hospitalier que les autres citoyens du Canada et que 10 ans, dans l’histoire d’une vie c’est assez long merci.

Il ne faut jamais oublier que le méga hôpital français, dont la construction devrait commencer bientôt, n’est pas le «chum», l’hôpital de l’Université de Montréal, comme on le dit. C’est le grand hôpital national du Québec, devant desservir toute la nation. N’aurait-il pas été normal, vue la situation minoritaire de cette nation en Amérique, que sa construction se fasse en priorité et qu’il soit ouvert longtemps avant l’autre, celui des minorités vivant au Québec? Et que l’hôpital des minorités anglaises soit beaucoup plus modeste que l’autre?

Je le répète. Cette aventure, au total, rend le Québec bilingue – officieusement au moins – et elle contribue, comme d’autres institutions anglaises privilégiées, à l’anglicisation fulgurante de la ville de Montréal. Il en découle que le Québec est maintenant divisé en deux. Tout cela, faut-il le signaler, est la responsabilité de gouvernements, à Québec, qui n’ont qu’une vue courte de la situation culturelle du territoire et qui se laissent guider par de puissantes forces économiques et politiques étrangères aux intérêts du Québec proprement dit.

Poster un commentaire

Classé dans Non classé

2011 : quel vent dirigera votre bateau ?

Un juriste dit : Mais qu’en est-il des nos Lois, maître ?
Et il répondit : Vous vous délectez à établir des lois, mais vous éprouvez un délice plus grand encore à les violer. Tels des enfants jouant au bord de l’océan, qui construisent avec persévérance des châteaux de sable, puis les détruisent en riant. Mais pendant que vous construisez vos châteaux de sable, l’océan apporte d’avantage de sable à la plage, et quand vous les détruisez, l’océan rit avec vous. En vérité, l’océan rit toujours avec l’innocent.


Mais que dire de ceux pour qui la vie n’est pas un océan, et pour qui les lois humaines ne sont pas des châteaux de sable, mais pour qui la vie est une roche, et la loi un ciseau avec lequel ils voudraient la tailler à leur propre image ? Que dire du paralysé qui hait les danseurs ? Que dire du bœuf qui aime son joug, et pour qui l’élan et le daim de la forêt sont des choses égarées et vagabondes ? Que dire du vieux serpent qui ne peut plus perdre sa peau, et pour qui tous les autres sont nus et sans pudeur ? Et de celui qui arrive le premier à la fête du mariage et qui, repu et fatigué, s’en va clamant que toutes les fêtes sont des forfaitures et les convives des hors-la-loi ?
Que dirais-je d’eux sinon qu’ils se tiennent aussi dans la lumière, mais tournent le dos au soleil ?
Ils ne voient que leurs ombres, et leurs ombres sont leurs lois.Et que signifie le soleil pour eux, si ce n’est ce qui projette les ombres ? Et qu’est-ce que reconnaître les lois, sinon se baisser et tracer leurs ombres sur le sol ?

Mais vous qui marchez face au soleil, quelles images dessinées sur le sol peuvent vous arrêter ?
Vous qui voyagez avec le vent, quelle girouette dirigera votre course ?
Quelle loi de l’homme vous contraindra, si vous ne brisez votre joug sur aucune porte de prison faite par l’homme ?
Quelle loi craindrez-vous, si vous dansez et ne trébuchez sur aucune chaîne de fer forgée par l’homme ?

Khalil Gibran

1 commentaire

Classé dans Actualité, Marc Lafontan

Interlude poétique

Yan Barcelo, 31 juillet 2010

Petit interlude estival.
Ne disposant pas du temps nécessaire pour produire ma suite de chroniques en cour, je propose à ceux qui en ont le goût (ou la patience) deux poèmes de ma composition, le premier écrit il y a un an à peine, l’autre il y a plus de quarante ans. La poésie n’est certainement pas dans le ton habituel du site des 7 du Québec, mais pourquoi ne pas faire un petit détour alors que ce si bel été nous invite plus à la contemplation qu’à l’argumentation?
Je renoue avec le fil de mon chapitre sur « Les grandes hypothèses » la semaine prochaine. Merci à ceux qui ont manifesté jusqu’ici l’intérêt de me suivre.

VOYAGE MARIN

D’où venons-nous si ce n’est de la mer
Tant pour le premier voyage, et pour le dernier?

Si lointain et si proche, si distant et intime
L’appel marin en nous murmure et mugit,
Résonne et s’éteint, et renaît et fait rage.
L’écume de ses vagues nous dit notre ivresse,
Et chante dans ses marées une ode si dense,
Où toutes les épopées du monde résonnent,
Comme autant de clameurs toujours répétées;
Où tous les secrets de la vie se résorbent,
Comme en un puits sans fond, une fosse abyssale,
Là où l’âme repose, et plonge et s’abîme.

D’où venons-nous si ce n’est de la mer
Tant pour le premier voyage, et pour le dernier?

Entendez le cri des mouettes qui exalte l’azur,
Voyez leur envolée si blanche, si vive, si pure,
Sur la mer émerveillée tendue vers l’horizon,
Caressée par la chair sablonneuse des plages,
Embrasée, excitée, éperdue, enflammée
Par la morsure solaire, mâle et aimante.
Ce soleil qui danse à la crête des vagues,
Chevelure lumineuse où s’emmêle la mélopée du vent,
Qui s’enfle des odeurs de varech et d’algues,
Et chante une élégie à la parfaite vie.

D’où venons-nous si ce n’est de la mer
Tant pour le premier voyage, et pour le dernier.

Mais dans tes profondeurs, océan, appellent aussi
Des créatures sans nom, les ombres de cauchemars,
Les nuits d’encre sans lune, les naufrages sans retour,
Tous les monstres que nous n’osons regarder
Qui pourtant nous dévisagent, nous attendent.
Comme nous attendent des galions légendaires
Et leurs trésors engloutis dans un silence de glace.
O mer, tous les désirs de l’homme sont lovés en ton sein,
Ses répulsions aussi, l’envers grimaçant de ses rêves,
Mêlés en une étreinte muette au creux de tes gouffres noirs.

D’où venons-nous si ce n’est de la mer
Tant pour le premier voyage, et pour le dernier?

RENAISSANCE

Quand j’aurai caressé mes montagnes
jusqu’au ventre de leurs vallées torrentielles,
Quand j’aurai remonté le cours des tempêtes
jusqu’en leur antre noir,
Que je serai dilaté dans le souffle auroral
sur les rampes solaires,
Je parlerai avec des mots de fleurs,
des colères de fauves,
des haleines de nuit,
Mon sang brûlera dans mes doigts,
fera frissonner la pierre
et sculptera mes déesses,
Tout mon corps reconstruira le lit de la nature
pour y étendre mon vaste amour.

Quand je fermerai l’horizon autour du soleil,
comme une bouche sur un fruit,
Que mes yeux retraceront la courbe
qui créa la Terre et ses moissons,
Que j’enduirai mes bras de nuit,
au reflet d’un lac,
Quand j’ouvrirai mes veines
au frisson d’un printemps,
Que le jour émerveillé pénétrera
mon abondante respiration,
Que mon pas coulera en fleuve extasié
vers une aube gonflée de silence,

J’aurai recommencé l’aventure de ma naissance.

2 Commentaires

Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Un artiste vagabond

Art et culture à travers le monde

Arpi, un graffer qui commence à faire sa marque a vécu dans la marginalité et la précarité pour assouvir sa passion. Le parcours sinueux qu’il a suivi pour vivre son art parle autant que ses oeuvres.gn

Dominic Desmarais Dossier Murales, Arpi, Culture

arpi-muralistes-designer-urbain-art-rue-design-mural Décontracté, les cheveux en bataille qui vont de pair avec ses idées qui partent dans toutes les directions, Arpi a une joie de vivre contagieuse. Son côté artistique, il l’a développé dans sa façon d’aborder la vie. En voulant tout goûter, tout expérimenter.

Comme bien d’autres, cet éternel curieux s’est cherché à l’adolescence. Attiré par le dessin, il observe le graffiti pendant plusieurs années avant d’oser s’y frotter. À 17 ans, l’âge des décisions, il doit choisir sa voie. Son intérêt pour le dessin le dirige vers le graphisme au cégep. Mais Arpi déchante. Il ne se sent pas à sa place. Il n’a pas complété une année qu’il s’absente de plus en plus de ses cours. «J’ai compris qu’à l’école, ce n’est pas ta passion qui paie, c’est d’être dans le moule.»

Le jeune homme est confronté à la réalité du monde adulte en observant ses enseignants. Certains sont des artistes frustrés devenus professeurs par dépit, pas par choix. Arpi commence à décrocher. Il s’évade en pensée vers la Colombie-Britannique. Il aimerait travailler dans l’industrie du skateboard à Vancouver.

C’est lors d’un cours d’infographie qu’il se réveille. La vie lui envoie un signe. Il aperçoit ses confrères rivés à leurs écrans, comme s’ils se faisaient bronzer devant l’ordinateur. «Personne n’avait conscience des autres. Ils n’existaient que pour leur ordi. J’ai réalisé que le graphisme, c’est peut-être de l’art mais le gros du travail se fait devant l’écran. Alors, avoir ça comme profession… Même la peinture, quand tu ne fais que ça au quotidien, tu développes des lésions professionnelles. En contrepartie, plus tu t’exposes à la nouveauté, plus tu apprends vite», dit-il en connaissance de cause.

arpi-designer-urbain-muraliste-art-murales À partir de ce moment, sa vie prend le virage de l’inattendu. Il rêve de grands espaces, de liberté. Il exprime ses frustrations à la maison. Avec sa mère, tout devient prétexte à engueulade. Un jour, il lui demande si elle souhaite qu’il quitte le foyer familial. Elle répond oui. Arpi casse son petit cochon, va coucher chez un ami le soir même et achète un billet d’autobus pour Vancouver dès le lendemain. Il a 18 ans. Il quitte le seul monde qu’il connaît.

Départ pour l’inconnu

En chemin pour la Colombie-Britannique et son industrie de la planche à roulettes, le jeune Arpi profite de sa liberté nouvellement acquise. Il débarque à Calgary pour une petite escale de deux jours. Objectif: le Millenium Park, le plus grand skatepark extérieur en Amérique du Nord à l’époque. Vancouver peut bien attendre 48 heures! Finalement, il y accrochera ses roulettes pendant 2 mois.

Il dort où il peut. Dans la rue ou chez des amis qu’il rencontre. «C’était la première fois de ma vie que je couchais n’importe où. Que je n’avais pas d’argent dans mon compte en banque et dans mes poches. Et j’étais encore en vie! Je me disais: je n’ai pas besoin de cash! Ça ne me stressait pas, au début. C’était l’aventure. J’étais émerveillé de voir que c’était possible de vivre sans un sou!»

arpi_trains_graffiti_art_urbain_artistes_de_la_rue_graffer_trains Arpi se nourrit dans les organismes de soupe populaire. Il savoure sa passion du skate la nuit. Le jour, il dort dans les parcs pour éviter les policiers. Après deux mois, il se lasse de cette vie. «Quand j’allais manger dans les refuges, j’étais toujours avec des itinérants et des fous. Je les voyais boire des bouteilles de parfum. Dès qu’ils se levaient, ils s’intoxiquaient. Je voulais vivre autre chose.» Bien qu’il vit comme un itinérant, Arpi ne se sent pas l’un des leurs. Comme il commence à le réaliser, la vie lui fait signe. Un Haïtien, originaire du Québec, l’invite à l’accompagner travailler sur une ferme biologique à Creston, en Colombie-Britannique. L’appel de l’ouest refait surface.

L’appel de la terre

Arpi passe l’automne et le début de l’hiver à Creston. Il fait la récolte, vide les champs avant l’arrivée de la neige. Il entrepose, lave et trie des carottes, des oignons, des patates. «Il neigeait et on lavait des carottes. Les mains me gelaient», se souvient-il en s’esclaffant. À cette époque, il loge dans une maison abandonnée, sans eau ni chauffage. Les fondations sont en ruine, les fourmis infestent le sol, les murs. L’expérience de la rue, à Calgary, lui sert. Il sait qu’il est capable de supporter des conditions de vie misérables. Aux fêtes, il retourne chez lui. Mais il a encore des choses à vivre en Colombie-Britannique. Il y retourne en janvier. Il n’a pas d’argent, pas d’emploi. «Je connaissais une boulangerie qui jetais son pain dans une poubelle. Pendant une semaine, je n’ai mangé que ça. Je trouvais ça excitant d’être capable de subvenir à mes besoins grâce à ma débrouillardise. Mais je me disais que si j’étais capable de me démerder, pourquoi ne pas faire autre chose?»

Le jeune homme se trouve un emploi la semaine suivante sur une autre ferme. Il quittera la Colombie-Britannique en avril pour mieux se retrouver sur une ferme familiale au Québec. «J’étais épanoui, en santé. J’ai vu le cycle de la terre. J’ai appris à opérer des tracteurs, des moissonneuses-batteuses. Je ne faisais que travailler. Pas de dessin, pas de grafs. J’étais heureux d’être en contact avec la terre. Mais j’étais encore éloigné de tout.»

En six mois, il ne prend que 5 jours de congé. À la fin de la récolte, en octobre, Arpi tourne le dos à la ferme le coeur léger.  «Partout où je suis allé, j’ai rencontré des gens, j’ai tissé des liens. Même si je sais que je ne les reverrai plus jamais, je quitte toujours un endroit avec le sourire. J’emmène avec moi une partie d’eux, des moments que nous avons partagés», dit-il en parlant de ses endroits de vagabondage.

L’appel de l’art

murale-graffiti-hotel-alt-quartier-dix-30-muraliste-canette Depuis qu’il a quitté le cégep, Arpi n’a pas dessiné. Il a vécu au contact de la terre, il a appris à se connaître. Le hasard de la vie le ramène à sa passion pour l’art par l’entremise d’un emploi de nuit, dans un entrepôt. Il y travaille avec des membres du groupe de graffers K6A. À leur contact, il passe du côté contemplatif à la création. «J’étais pourri en graf. Dès que j’avais de l’argent, je m’achetais de la peinture. Je graffais partout pour les rattraper en terme de talent et de notoriété. C’était mon premier contact avec la scène des graffers.»

Arpi ne connaît qu’une façon: s’abandonner de tout son être. Il met toutes ses énergies dans sa passion retrouvée. En trois semaines, il tapisse les murs d’une ville de banlieue et se fait arrêter. Loin de le décourager, il en est motivé! Il s’exile dans la métropole. C’en est terminé des fermes, de la terre.

La peinture prend toute la place. Il vogue d’un petit boulot à l’autre. «Quand ma bouffe et mon loyer étaient payés, je quittais mon emploi pour me consacrer à la peinture.» L’artiste en devenir s’exerce sur des trains, dans une gare de triage. «C’était mon trip! C’est spontané, c’est de l’art gratuit. Le meilleur moyen de s’exprimer. Ça n’affecte en rien le train, il se promène. Et ton dessin voyage. Il se rend à la grandeur du continent.»

Arpi travaille de nuit sans être dérangé. Il s’applique à apprendre sa technique: l’éclairage, les trois dimensions, les contrastes. S’il est conscient que des artistes vivent de leurs graffitis, lui ne se considère pas encore de ce calibre lorsqu’il regarde ses oeuvres.

Graffiti illégal à graffiti légal

murale-graffiti-boutique-coffee-shop-amsterdam-muraliste-canettes-hiphop-art Arpi et un ami proposent au propriétaire d’une lunetterie de peindre son mur délabré et rempli de tags. Ils dessinent des personnages en noir et blanc avec des lunettes en couleur. «Les passants me voyaient et disaient wow, j’en veux une! Quand je faisais des grafs illégaux, j’étais toujours seul. C’est plaisant d’avoir un contact avec les gens.» Ces rencontres le sensibilisent à leurs inquiétudes envers les tags, ces signatures qui enlaidissent les murs. Mais c’est en travaillant pour l’organisme de sensibilisation Y’a quelqu’un d’l’aut bord du mur qu’Arpi commence à se métamorphoser. Il doit enlever des tags sur les murs de commerces, faire de la prévention dans les écoles. «J’expliquais aux jeunes que l’autre bord du mur, il y a un être humain. C’est lui qui paie, qui vit un stress. Pas le système.»

Arpi a alors un pied dans l’illégal, un autre dans le légal. «Mes amis me haïssaient parce que j’enlevais des tags. Mais moi, je trouve ça con de faire un tag sur une maison. N’importe qui peut aller donner un coup de peinture sur un mur. Ça ne m’impressionne pas. Moi, j’en faisais à des endroits pour faire réfléchir les gens. Pour avoir un impact. Ça a toujours été mon approche. Je veux susciter un questionnement. Surtout chez les gens qui font du 9 à 5, en habit, qui pensent que la vie, c’est juste le travail, l’argent.»

Pour provoquer les gens, Arpi passe ses messages à des endroits inusités. En faisant des grafs sur des immeubles abandonnés, délabrés, sur des ponts, sur les hauteurs. Il interpelle les gens. Il les force à regarder des édifices qu’ils ne voient plus. À jeter un nouveau regard sur des paysages qu’ils ne remarquent plus. À sortir de leur petit questionnement routinier. Pour qu’ils prennent du recul sur leur vie comme lui quand il a vu ses confrères en graphisme rivés sur leurs écrans comme des robots.

Arpi prêche par l’exemple. Il prend du recul sur la peinture afin d’expérimenter de nouvelles possibilités. Il apprend à communiquer ses messages sous d’autres formes. Aujourd’hui, il dépense ses énergies sur la vidéo. Il apprend à maîtriser la caméra et les techniques du montage. Une façon différente de s’exprimer et de toucher les gens.

Il développe aussi d’autres aptitudes. Lors d’un contrat important avec Desjardins, il a supervisé une équipe de 14 graffers pour réaliser une murale de 11 étages dans un escalier. Il n’est plus seulement un artiste mais un gestionnaire.

Arpi a arpenté des chemins peu communs. Il a appris à se découvrir. Il est allé à la rencontre de gens de différents horizons. Il se sent privilégié, libre. «J’apprécie la vie que j’ai. Je me sens riche d’être capable de tout quitter pour aller vivre ce que j’ai envie. Sauf que parfois, je me demande si je peux donner autant de bonheur que ce que la vie m’a offert.»

C’est cet état d’esprit qu’Arpi partage à travers son art. Le bonheur de s’abandonner à la vie en toute conscience. Plus que les mots, pour l’artiste, c’est l’action qui parle. Et grâce à son dernier contrat, une publicité pour un concessionnaire automobile, Arpi reprend la route de l’aventure. Cette fois, c’est en Inde qu’il élargira ses horizons.

Deux premières photos: François Laplante Delagrave. Autres photos gracieuseté Café-Graffiti.

Photos de Murales et fresques urbaines.

Autres textes sur le Graffiti:

Arpi: Muraliste et designer d’intérieur

Inauguration de la fresque de Fluke avec RFF

Vidéo murale graffiti pour l’agence de communication ID3 (idées aux Cubes)

Murale graffiti, animation de foule, peinture en direct, T-shirt

Mural de Michael Jackson au Festival de Jazz avec les graffiteurs Fluke et Omen

Mural graffiti en direct par Fluke

Projet graffiti pour Oakley

Graffiti calligraphie El Seed

Le mural Jean Talon

Rencontre avec Nawlz: Graffeur du monde

Poster un commentaire

Classé dans Actualité, environnement, Raymond Viger

En attendant vos relevés de cartes de crédit…

Dernièrement, nous avons assisté à deux sorties, une de Mark Carney, Gouverneur de la Banque du Canada, et une de Jim Flaherty, Ministre fédéral des Finances; nous enjoignant à la prudence. Voyez-vous, ils s’inquiètent maintenant du taux d’endettement des canadiens qui est à 148% de leur revenu, dépassant de ce fait celui de nos voisins du sud. C’est une situation qui n’est guère enviable. Nos joyeux lurons essaient donc maintenant de restreindre notre enthousiasme. Cependant, Ils sont très mal placés pour nous faire la leçon.

Depuis que M. Flaherty est Ministre des Finances (2006), la dette fédérale est passée de $460 milliards à $520 milliards, une augmentation de 13%. Pour mettre les choses en perspective, notre dette fédérale équivaut à 75% de notre PIB et nous place mondialement en 18e place au palmarès de l’endettement, juste derrière le Portugal qui est actuellement en train d’imploser.

M. Carney pour sa part, depuis qu’il a été nommé en 2008, a abaissé le taux directeur de 5% à 1%. Avec le taux d’inflation annuel actuel de 2%, nous nous retrouvons avec un taux d’intérêt réel négatif. Ce taux est un incitatif énorme à emprunter et dépenser et de ne pas épargner. Avec notre dollar qui perd son pouvoir d’achat à ce rythme, à quoi bon mettre son argent à la banque? Est-il donc surprenant que les ménages canadiens soient si endettés. Est-il aussi surprenant qu’alors que les américains renouent avec les vertus de l’épargne, atteignant un 6% actuellement, que les épargnes des canadiens aient fondu à 2.5%? Il ne faut pas être grand clerc ou même avoir un doctorat en économie pour réaliser que de ne mettre aucune épargne de côté pour les mauvais jours et de s’endetter jusqu’au cou n’est pas une façon de s’enrichir. C’est tout le contraire.

Les bas taux d’intérêt, couplés avec une garantie d’hypothèque de la Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL), ont aussi causée une bulle immobilière sans précédent au Canada. Dans des conditions comme celles-là, les actifs immobiliers pourraient perdre leur valeur très rapidement et voir plusieurs ménages avec des dettes dépassant largement la valeur de leurs actifs. Mais contrairement à nos voisins américains, abandonner notre hypothèque n’est pas une option pour nous. Nous restons enchainés à notre hypothèque. Bref, nous sommes en train de répéter le même scénario que les américains en 2007. Tout ça parce que M. Carney maintient les taux trop bas.

Depuis la crise financière américaine, nos politiciens ne cessent de nous dire de dépenser, dépenser, dépenser et la Banque du Canada se fait un plaisir de nous rendre la tâche plus facile avec des taux dérisoires et maintenant ils sont surpris de constater que nous sommes sur-endettés? M. Carney et M. Flaherty on tenu une partouze à bar ouvert pendant deux ans et ils sont surpris de voir leurs invités se promener à quatre pattes avec des abat-jours de lampes sur la tête.

Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Pendant ce temps, les grandes banques ont empoché des profits records et tous les amis de M.Carney ont sans doute eu droit à un épais bonus pour Noël. N’est-ce pas magnifique? J’ironise, bien sûr. Bien peu de gens le réalisent, mais le rôle de la Banque du Canada a toujours été de financer les excès de notre gouvernement (comment vous croyez qu’ils font pour financer des guerres, des programmes sociaux et tous ces petits contrats pour leurs amis?) et de bourrer les poches des banquiers. Il serait temps que les gens s’en rendent compte et qu’on l’abolisse.

Je vous souhaite un très joyeux Noël tout de même.

Poster un commentaire

Classé dans Actualité, économie, Philippe David

La clé est dans le nombre, la multitude

Généralement, le discours de la droite mise sur l’impossibilité de l’État à bien agir, et c’est de même pour la gauche par rapport à l’entreprise privée. C’est la guerre à qui débusquera le plus de fautes pour faire avancer son idéologie dans le coeur de l’opinion publique, pour entretenir la généralisation.

Par généralisation, j’entends, par exemple pour une certaine droite, le rejet complet de l’État comme levier efficace pour la cohésion sociale, économique, etc. On tend alors vers la généralisation pour appuyer ses idées, pour y donner plus de poids. Mais il y a un piège. Comme il y en a un à essayer de faire ressortir que l’entreprise privée au complet n’agit jamais dans l’intérêt de la société.

Personnellement, j’essaye de fuir le plus possible la généralisation. On pourra me traiter alors de gauchiste puisque je ne condamne pas l’État en bloc, ou bien de droitiste puisque je ne suis pas contre l’entreprise privée, ni même le capitalisme. Une vraie girouette!

En vérité, je crois qu’il y a une impossibilité à condamner de la sorte. C’est totalement contre-productif. La discussion ne devrait se concentrer que sur la synchronisation de ces entités : comment l’État et les entreprises peuvent-ils contribuer le mieux possible à la paix sociale? Y a-t-il franchement de sujets plus importants que celui-là?

Et j’ai bien l’impression qu’en soulevant cette question je me positionne pour certains en pourfendeur des libertés individuelles, mais il n’en est rien. Puisqu’à la base, il n’y a personne pour vivre en vase clos : les individus étant condamnés aux compromis. Pour certains, le mot « social » est seulement une partie de « socialisme » et « socialiste », mais ce n’est qu’une autre démonstration de l’expression « se mettre la tête dans le sable ». Même l’individualisme fait partie d’un tout.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la liaison efficiente entre chacun et ses parties est le but à atteindre, quelles que soient les opinions de chacun. Et la transparence, et la circulation de l’information sensible en lien avec ce qui nous est important, en société autant qu’individuellement. Encore, il faudrait surtout que de plus en plus de gens se responsabilisent face à la vie en société, pour ne pas laisser le beau jeu aux spécialistes de l’opinion, à ceux qui espèrent ne jamais se faire contredire, à ceux qui accumulent les adeptes (être un adepte ne devrait pas être un but dans la vie : c’est s’abandonner).

Parce qu’il n’y a personne pour être la clé à lui seul. Idem pour ce qui est des idéologies.

2 Commentaires

Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Un Joyeux Noël et de l’espoir pour l’humanité

Par François Marginean

Après cette longue année mouvementée, voici arrivé la fin de 2010 avec cette période des réjouissances qu’apporte Noël et le Jour de l’An. Nous avons couvert une multitude des sujets les plus chauds, incluant la « pandémie » de grippe A/H1N1, la catastrophe de BP dans le golfe du Mexique, les dessous de la crise économique mondiale, la fraude du réchauffement climatique, l’attaque barbare en eaux internationales par Israël de la flottille d’aide humanitaire destinée aux Palestiniens, la chute des médias traditionnels, la montée de la tyrannie, du terrorisme et de ses véritables origines, du fonctionnement du système, de la fluoration et de beaucoup d’autres. Vous pouvez d’ailleurs retrouver la compilation complète de tous ces articles sur Les Nouvelles Internationales.

Bien que cela puisse être parfois déprimant, nous devons nous rendre compte d’une chose qui est très positive: l’information circule et la conscience des individus et de l’humanité ne cesse de croître. Si nous voyons des mensonges, de la corruption, de la collusion et des fraudes partout, c’est que nous en avons pris conscience plus que jamais auparavant. Cette ère du pouvoir brut se termine et une nouvelle prend définitivement sa place. Il s’agit de l’ère de l’éthique et de la conscience universelle. Nous sommes en route vers une conscience universelle de co-création. Mais avec le pouvoir, vient la responsabilité devant la vie.

Alors, en ce temps des fêtes, au lieu de discuter de sujets difficiles et peut-être un peu déprimants, je préférerais jeter un regard à ce qui est positif. Malgré tout, je conserve une confiance inébranlable en l’esprit humain et l’humanité. La science est en train de prouver que la pensée est littéralement créatrice, qu’elle influence l’organisation de la matière et même des particules. Plus ça va, plus on réalise que la pensée est créatrice et que l’intention joue un rôle primordial dans les processus de la création, d’où notre prise de conscience graduelle que nous sommes des êtres co-créateurs. Est-ce la signification profonde de l’homme créé à l’image de Dieu?

En conséquence, il apparait donc que rien n’est plus important que ce que nous pensons. Dans cette perspective, on commence à comprendre pourquoi il y a tellement d’argent dépensé pour influencer et contrôler ce que l’on pense. Il y a clairement des avantages à maintenir une population dans la peur et l’insécurité. Il y a des raisons évidentes de mal informer les gens, de les arroser de désinformation, de propagande et de mensonges. De les abrutir via le système d’éducation. De les faire sentir impuissants et incapables de se gérer soi-même. Mais à force de manquer de vision pour nous-même en tant qu’humanité et pour notre futur, nous risquons de mettre en marche les mécanismes de notre propre disparition. Plusieurs peuples et civilisations sont venus et disparus. Nous ne serions certainement pas les premiers ni les derniers.

Certains peuples n’ont pas su s’imaginer de futur et donc, ils n’en ont jamais eu. Il faudrait songer à éviter ce piège.

La plus ancienne loi de l’univers est celle-ci: «Ce à quoi vous portez attention, est ce dont vous prenez conscience».

Ce dont nous sommes devenus plus conscients en 2010, c’est l’état de pourriture du système et aussi que nous sommes menés par des gens qui sont majoritairement inconscients et insensibles, sans empathie pour la vie en général. N’est-ce pas là la définition même de la psychopathie? Si cela a pu être possible, c’est parce que nous avons laissé les choses aller, nous avons remis notre pouvoir entre de mauvaises mains, s’en remettant à des autorités extérieures au lieu de l’autorité intérieure. Nous sommes responsables de l’état du monde. Même si nous n’avons pas directement causé tous les maux auxquels nous faisons face en tant qu’humanité, population mondiale, nous en sommes responsables en notre ignorance, notre indifférence et acceptation de l’inacceptable. Mais cela change, imperceptiblement en premier lieu, mais attention au jour où cela devient apparent dans la dimension physique, car ce jour-là, tout devient possible.

L’univers et la vie ont un agenda, un sens et donc un but. Ils tendent tous deux vers plus de conscience et tout est instrument pour y parvenir. Si c’est en passant par l’expérience de fraudes monumentales, de manipulations et de sacrilèges contre la vie, ainsi soit-il. La vie est implacable. Nous avons le libre-arbitre, nous sommes libres de ne pas suivre le sens de la vie garant de la joie de vivre et de la satisfaction profonde et durable de la vie, mais nous ne sommes pas libres d’en subir les conséquences. Je vous le rappelle, des civilisations entières se sont détruites elles-mêmes, à plusieurs reprises, dans cette longue aventure de l’humanité. La vie et l’univers sont patients. S’il faut recommencer à partir de zéro, ainsi soit-il. Ceux qui ont le plus à perdre, c’est nous. Nous avons reçu le cadeau inestimable – la vie – et notre responsabilité est d’en faire le meilleur usage. Lourde responsabilité, d’où la crise d’adolescence que l’humanité traverse présentement. Nous sommes en train d’évoluer et de devenir une espèce adulte, plus mature et consciente. Voilà la vue d’ensemble qui nous manque parfois, noyés que nous sommes dans la vie quotidienne et ses aléas.

Malgré tout, ces regrettables évènements nous poussent à évoluer et faire grandir notre conscience. Et cette conscience grandit avec l’amour. Tout a un sens.

Nous sommes en train de redéfinir notre réalité et de nous redéfinir nous-mêmes en tant qu’espèce. Nos motifs, nos valeurs et ce que nous voulons être. C’est probablement ce qui se passe avec Noël aussi. Plusieurs, dont moi le premier, se plaignent de la commercialisation de Noël. Les grands magasins commencent à vendre les items de Noël au mois d’août et on voudrait nous faire croire que tout a rapport avec la valeur des cadeaux que nous distribuons. Noël est dénaturé et vidé de son sens. Bien sûr, pour la religion chrétienne, c’est la naissance du Christ et tout ce que cela signifie. Mais pour le non-pratiquant que je suis, cela signifie davantage une question de valeurs qui nous animent. C’est la famille, les amis, l’amour et la joie. C’est le partage, tendre la main et penser à l’autre. Noël, c’est donner et célébrer en famille et entre amis, être heureux, tous ensemble. Au lieu de se plaindre de la commercialisation de Noël, il nous suffit d’en faire ce que nous voulons. Ce n’est certainement pas à propos de celui qui a le plus gros cadeau, mais plutôt de profiter de ce moment pour réfléchir et méditer sur le sens de la vie en général et sur le sens de sa propre vie, incluant nos valeurs, ce que nous voulons être et ce dont nous voulons vraiment faire l’expérience, de manifester cette intention et d’être intègre.

Car si l’humanité a un espoir, c’est au coeur de chacun d’entre nous qu’il se trouve. Le Christ, c’est un symbole qui signifie «la bonne nouvelle». De nombreux prophètes ont incarné cette bonne nouvelle qui signifie qu’il est humainement possible et réalisable d’atteindre ce niveau d’achèvement et d’harmonie intérieure. C’est l’incarnation d’un niveau de conscience élevée qui nous a été démontré. Là réside toute l’importance du message et du symbole. Voilà la tâche essentielle de chaque être humain face à la vie: s’harmoniser intérieurement et s’orienter dans le sens de la vie. L’ennemi commun que nous avons tous, c’est la vanité, ou vanitas – ce qui est vide de sens. Il nous faut délaisser l’amour du pouvoir pour retrouver le pouvoir de l’amour. Il faut chercher constamment la victoire sur la vanité, mais éviter qu’elle ne se transforme en vanité de la victoire.

Un moyen de demeurer humble devant la vie est de prendre conscience du côté sacré de la vie, ce qui n’a rien d’une religion, mais tout d’un sentiment de religiosité face à tout ce qui EST. De prendre régulièrement le temps de contempler ce côté sacré de la vie, d’être plein de gratitude face à tout l’univers et de montrer notre appréciation pour toute la création. Nous en faisons partie, nous ne sommes pas à l’extérieur de la création, de la vie, de l’univers et même de Dieu, pour les croyants. Il n’y a pas que des lois dans le monde physique, le monde extérieur, gérant le fonctionnement de la matière. Il existe aussi des lois immuables déterminant le fonctionnement du monde intérieur. Les découvrir, c’est aussi révéler le sens de la vie et les conditions de satisfaction de notre être. Ces lois n’ont rien à voir avec les dogmes religieux, le moralisme ou l’amoralisme. Ce sont des lois biogénétiquement fondées. Voilà, en fin de compte, pourquoi l’autorité extérieure est toujours appelée à être un échec. Seule l’autorité intérieure détient la vérité et toutes les réponses. Nous savons tous faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal… à part peut-être les psychopathes inhumains jonchant cette planète. À nous d’en prendre conscience et d’agir conséquemment.

Pour terminer, j’aimerais vous partager une pensée qui sera mon cadeau de Noël pour, chers lecteurs. Il s’agit d’un passage du livre du Docteur Marianne Sedar, à la découverte de soi-même, basé sur la pensée et l’oeuvre de Paul Diel, que j’estime énormément pour sa lucidité à propos du fonctionnement du monde intérieur, ayant débouché sur l’élaboration de La psychologie de la motivation.

Pour ma part, je vous souhaite donc un vrai Joyeux Noël!

=======================================

Comprendre d’une part ce que la vie exige de chacun de nous et, d’une autre part, comment et pourquoi – pour quels motifs – nous nous détournons de cette exigence est le seul moyen de retrouver un critère de valeur sensé et de nous affranchir de tous préjugés, les croyances ou les superstitions qui nous conditionnent depuis l’enfance.

Nul ne peut changer les circonstances de sa vie passée, l’éducation qu’il a reçu,le milieu dans lequel il a grandi, les influences qu’il a subies, les frustrations de toutes sortes dont il a souffert. Mais chacun peut prendre conscience de la manière dont il réagit face à ces circonstances, de son attitude en face des accidents de la vie, et finalement des motifs qui le pousse à réagir toujours de la même manière. Pourquoi l’un se sent-il toujours coupable et inférieur? Pourquoi un autre n’admet-il jamais qu’il ait tort? Pourquoi un autre se prend-il sans cesse en pitié chaque fois qu’il lui arrive quelque chose de déplaisant? Pourquoi a-t-on peur de vivre? Pourquoi tant de personnes sont-elles angoissées, déprimées, inquiètes? Pourquoi souffre-t-on d’insécurité et de solitude?

Il y a le monde et la vie avec ses drames et ses conflits, et il y a notre manière propre de réagir face à eux. Cesser de réagir selon l’ornière creusée par nos motifs inconscients, par tous les faux jugements de valeur que nous avons emmagasinés, et agir selon des motifs plus justes et un critère plus satisfaisant est la seule démarche qui puisse faire de chacun un être responsable, libre et heureux de vivre.

Cela, c’est vivre pleinement. C’est devenir entièrement soi-même. C’est accepter de se voir tel que l’on est et c’est accepter les autres tels qu’ils sont. C’est donc devenir capable d’aimer authentiquement.

Comment y parvenir? En écartant les masques dont on est tenté de s’affubler, les comédies que l’on est tenté de se jouer, les mensonges que l’on est tenté de se raconter dans l’espoir vain de se prouver que l’on est bien tel que l’on «devrait» être. Pour devenir soi-même, il faut donc se connaître et se connaître c’est, avant tout, être capable de dépister toutes ces tentations qui menacent notre être authentique.

Être soi-même c’est finalement admettre que l’on est tour à tous bon et mauvais, juste et injuste, tendre et cruel, jaloux, possessif ou envieux et désintéressé et généreux, au lieu de se réduire à l’un ou l’autre de ces aspects de soi. C’est intégrer tous les sentiments, les émotions, les désirs qui font partie de nous-mêmes afin que de leur confrontation résulte une attitude plus sensée et plus satisfaisante.

Il ne s’agit pas de se changer par un effort de volonté, mais de s’accepter. Car s’accepter avec sa force et ses faiblesses, c’est changer. Se donner pour but de changer est au contraire refuser d’assumer ce que l’on est. C’est projeter dans un avenir plus ou moins lointain son espoir de mieux vivre. C’est se préparer sans cesse à vivre alors que la vie est ici et maintenant.

Se découvrir soi-même à chaque instant, sans se condamner ni se justifier, et à travers soi, découvrir l’humanité entière est l’expérience qui donne à la vie son prix et sa richesse. Cette expérience est à la portée de tous ceux qui cherchent à s’orienter dans un monde incertain et secoué, à trouver la voie de l’épanouissement.

*     *     *

Depuis des années nous assistons, impuissants, à une détérioration croissante de la qualité de la vie – de notre vie. L’incommunicabilité entre les êtres, l’indifférence générale, le «chacun pour soi» qui en témoignent, sont devenus mots courants de notre langage, lieux communs ou presque exprimant un état de fait, une réalité avec laquelle chacun s’habitue à vivre et dont il ne se sent pas personnellement responsable. L’absence de motivation dont souffre une partie de la jeunesse n’est qu’une autre manière d’exprimer ses réticences, ses hésitations, son manque d’enthousiasme à l’égard de cette réalité qu’il lui est demandé d’assumer comme si elle était l’unique réalité de la vie: une vie sans amour et sans joie, une vie réduite à sa seule dimension matérielle, économique, une vie horizontale, linéaire et quantitative.

Dans cet océan d’indifférence quotidienne, seules surnagent les passions politiques et religieuses. Mais elles dressent l’homme contre l’homme par la conviction sur laquelle elles se fondent de détenir la vérité, à l’exclusion de tout autre. Reste la science. La science porteuse de tout l’espoir du XXe siècle. Mais une science dont il faut bien dire qu’elle est en train d’accélérer notre chute en réduisant l’être humain à l’état de matière, en niant l’esprit humain sous prétexte qu’il n’est pas constatable.

Crise de civilisation, décadence de la société, perte de nos valeurs morales, quels que soient les termes employés, ne recouvriraient-ils pas tous une même question angoissée: notre passion de vivre, notre passion pour la vie, serait-elle éteinte? Le courage, l’espoir et la foi en la vie nous auraient-ils abandonné? Nos âmes seraient-elles mortes, étouffées par nos préoccupations matérielles, nos tracas quotidiens, par les menaces de toutes sortes – chômage ou guerre – qui pèsent sur le monde et qui ne le spiritualisme des religions, ni le matérialisme scientifique ne nous apprennent à affronter calmement, véridiquement.

Entre la religion qui exalte l’esprit au détriment de la matière et le matérialisme scientifique qui exalte la matière au détriment de l’esprit, n’y a t-il pas place pour autre chose, d’autres certitudes, d,autres valeurs à partir desquelles nous pourrions réinventer notre vie? Entre le moralisme de la religion et l’amoralisme de la science entre lesquels le monde vacille alternativement, n’y aurait-il pas place pour une autre morale, une morale authentique sur laquelle nous pourrions fonder notre vie et l’épanouir? Qui ne serait pas fondée ni sur une idéologie spiritualiste, ni sur une idéologie matérialiste, qui ne serait pas croyance mais certitude, qui donnerait à notre existence une orientation et un sens, qui pourrait enfin nous servir de critère de valeur et donc de guide pour penser mieux, pour aimer mieux. Un guide pour mieux vivre, qui nous conduirait vers la satisfaction profonde de nous-mêmes et de la vie.

Un tel critère existe et au milieu de la désorientation angoissée et angoissante qui est la nôtre, il est possible à chacun de nous, individuellement, de le découvrir au fond de lui-même et de ranimer ainsi son espoir en la vie et sa joie de vivre. Paul Diel disait toujours: «Je ne vous offre pas une croyance mais une expérience».

Cette foi en la justice de la vie n’est autre que la certitude sentie et réfléchie que la vie a un sens et des lois, que s’y opposer conduit inéluctablement à la souffrance psychique, affective et même corporelle, et que s’y conformer nous conduit vers la liberté, la joie de vivre et l’amour.

21 Commentaires

Classé dans Actualité, François Marginean