Archives quotidiennes : 5 décembre 2010

Capital et entrepreneuriat

Quand on pense gouvernance, on pense  Gauche, Droite,  Collectivisme, Individualisme…. mais ne sommes-nous pas, par habitude et avec une certaine arrogance, à nous prêter une discrétion de choix que nous n’avons plus tellement ?  Pourquoi vivons-nous en société ? Instinct grégaire, désir de protection, bien sûr, mais, dès  qu’il vit tranquille derrière une muraille, à quoi pense le citoyen ?  À s’enrichir.  Un façon de dire à satisfaire ses besoins. Une société perdure parce que, permettant une division du travail, elle nous permet a tous de vivre mieux que Robinson sur son île. En produisant ensemble.

Produire, c’est transformer ce qui est en ce qu’on veut qu’il soit pour mieux satisfaire nos besoins. On le fait mieux ensemble, mais pas n’importe comment. Plus une société est complexe, plus il apparait qu’il n’y a vraiment pas tant de bonnes façons de faire les choses. Il y a des coefficients techniques qui optimisent les paramètres de production. En fait, on n’est plus si loin du point où il n’y aura qu’une seule MEILLEURE façon de le faire que tout le monde verra.

On ne choisira plus entre des politiques, mais entre ceux qui appliqueront LA politique qui apparaitra la plus efficace.  Celle qui permettra de produire  plus et mieux. On fera collectivement ce qu’il est plus efficace de faire de cette façon: assurer la défense et l’ordre est un exemple. Assurer les communications en est une autre.  De même  la solidarité sans laquelle une société ne peut survivre. On fera individuellement, toutefois, ce qui fait appel à l’esprit d’entreprise et on fera  la part belle a la justice commutative qui donne a chacun selon ce qu’il contribue.

On choisira la gouvernance la plus efficace.  Peut-on prévoir ce qu’elle sera ?  Dans une société d’abondance , ce sont des SERVICES que veut surtout la majorité effective de la population.  On va donc poursuivre et compléter la mécanisation dans les secteurs prinaire et secondaire de production de bien tangibles et on la poussera aussi jusqu’à la limite du possible dans le secteur tertiaire. La migration de la main-d’oeuvre vers les tâches inprogrammables, va s’accélérer et le rapport de force entre le capital et le travail va donc se transformer.  Nous allons donc passer  d’un système capitaliste à un système entrepreneurial de production …

Ce n’est pas la même chose ? Oh non ! Le capitalisme hiérarchise les fonctions: il a des décideurs et des exécutants. Dans le système de production complexe  et essentiellement tertiaire que nous créons et où les fonctions deviennent de plus en plus complémentaires, le travail HUMAIN d’exécution devient si trivial, quand on le compare au temps de décision – incluant information, analyse, synthèse et réflexion indissociable de cette décision – que la tâche d’exécuter sans décider n’a plus de raison d’être.

Bien sûr, il faut encore aujourd’hui que quelqu’un balaie le parquet et aille chercher le café, mais on comprend que ce n’est qu’affaire de temps avant que la mécanisation fasse que le parquet se nettoie tout seul et que le café arrive quand on le siffle. Il ne faut pas prévoir la structure de production de l’avenir et les rapports entre travailleurs, en posant somme prémisse la perennité des porteurs d’eau. Ce serait une aberration. Il y aura de moins en moins de travailleurs qui ne décident pas et un jour il n’en restera plus.

Dans une structure de production où le résultat dépend des décisions et donc de la compétence et de la bonne volonté de tous, le capital est dans une position de faiblesse face aux travailleurs. Il peut encore exiger un rendement, mais il doit renoncer à s’immiscer dans la processus lui-même. Quand le capital ne peut plus intervenir dans la production au sens strict, ce sont les travailleurs qui deviennent les entrepreneurs et ils ne sont vraiment motivés et donc efficaces que s’ils sont autonomes.

Quand les compétences sont complémentaires et que chaque participant est décisionnel, l’entrepreneuriat est la seule façon d’optimiser la production et la distribution du produit; toute autre approche est inefficace. C’est cette structure de production dans laquelle COLLABORENT des travailleurs autonomes complémentaires pour optimiser un résultat RÉEL qui va remplacer la structure de production capitaliste actuelle où les ordres viennent d’ailleurs et dont l’efficacité se mesure dans le miroir déformant de la spéculation monétaire.

Ne pas en déduire que le capitalisme disparaîtra ! Un système de production peut être à la fois capitaliste et entrepreneurial. La plupart des systèmes actuels en sont des exemples et dire que capital et entreprise sont tous deux nécessaires est une évidence. Il faut éviter de les confondre, toutefois. Car si, pour asseoir sa dominance, le néo-libéralisme a réussi à présenter capitalisme et libre entreprise comme les deux piliers complémentaires de notre structure économique, la réalité est que ce sont plutôt les deux pôles d’un axe le long duquel le système de production se déplace.

Capitalisme et entrepreneuriat sont nécessaires l’un à l’autre, mais s’opposent irréductiblement. On pourrait les dire « synagonistes »… Quel est le rapport de l’entrepreneuriat au capital ? La fonction « entreprise » incarne le présent – et donc implicitement l’avenir – face au capital qui représente le passé. Lorsque les facteurs de production sont assemblés, le capital – incluant la matière première qui, au départ, est le « capital » par excellence – constitue l’apport au projet de ce qui existe déjà, par opposition au travail qui est la valeur qu’on veut y ajouter.

La valeur de l’entrepreneuriat en comparaison de celle du capital est donc dans le rapport de la valeur du travail à faire à celle de la richesse investie. Ell est dans le rapport de la valeur de l’ajout à celle du fond auquel il s’ajoute. C’est un rapport fluctuant, puisque ce que l’on fait dans l’instant présent (travail) devient dès l’instant suivant, un ajout au passé (capital). Le passé se nourrit du présent et ce que l’on produit devient capital. En fait, l’entreprise trouve sa motivation et sa fin à devenir capital.

On peut dire, à juste titre, que le pouvoir inhérent à la richesse est toujours entre les mains de celui qui, dans l’instant présent, possède le capital, mais ce capital est évanescent et le rapport de force réel de l’entrepreneuriat au capital dépend de la vélocité du changement, plus précisément du rythme de changement qu’on anticipe. Le pouvoir du capitaliste face à l’entrepreneur (travailleur) diminue à mesure que décroît la valeur relative de ce qu’il possède face a celle attendue de ce par quoi l’entreprise le remplacera. Or tout se transforme désormais plus vite et l’on VEUT que tout se transforme plus vite. Les exigences du capital nous retardent. Le capitalisme n’est plus efficace.

Le capital réel ne se dissipe pas, mais perd constamment de son importance relative face aux nouveaux apports du travail-entrepreneuriat. C’est le momentum même du changement qui détermine le rapport de force entre le travail et le capital, entre ce qui se crée maintenant et ce qui est déjà là. Plus l’on décide d’évoluer rapidement, plus le travail – entrepreneuriat gagne en importance par rapport à ce qui a déjà été accumulé. Plus l’importance relative de la compétence au capital change en faveur de l’entrepreneur, plus le pouvoir du capitaliste devient précaire, ce qui entraîne un changement de la hiérarchie sociale. Il faut accepter ce changement de hiérarchie: c’est la clef d’une nouvelle société.

Il ne faut pas voir cette partie de souque à la corde entre capital et entrepreneuriat comme lutte entre la Gauche et la Droite. On pourrait parler plus pertinemment d’une querelle des « anciens » et des « modernes », car le vrai clivage est entre la stabilité – qu’on peut aussi appeler méchamment l’inertie – et le changement… qu’on peut aussi interpréter tout aussi méchamment comme une destruction des valeurs en place. Ne pas y voir une lutte du bien contre le mal : il y a seulement un équilibre à trouver.

Il ne faut surtout pas penser que cette lutte conduira à une quelconque victoire finale. La riposte du capitalisme à la montée de l’entrepreneuriat prend la forme d’une alliance en gestation entre les grands capitalistes shylocks et les petits capitalistes rentiers. C’est une force passéiste en opposition aux travailleurs-entrepreneurs en quête du changement, qui sera sans doute toujours là et qui pourrait connaître encore de beaux jours. Le maternalisme est toujours une option: celle de la décadence.

Pour l’instant, toutefois, le systeme de production va favoriser les entrepreneurs. Le passage à une structure de production plus entrepreneuriale est nécessaire pour permettre l’éclosion d’une société où la compétence aura le pouvoir. Une société de collaboration plutôt que de concurrence forcenée. La crise actuelle des marchés financiers qui réduit a rien la valeur du capital monétaire rend ce passage vers l’entrepreneuriat plus facile.

A court terme, sur l’axe entrepreneuriat-capital, le curseur sera déplacé vers l’entrepreneuriat et nous mettrons en place une structure de gouvernance qui privilégiera l’entreprise, chaque travailleur étant un entrepreneur.   C’est cette nouvelle façon de produire  qui déterminera l’évolution de la société:  les germes d’une Nouvelle Société sont là et tout le reste suivra.

Pierre JC Allard

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Politique et culs bénis

« Le Prince », écrit en 1532, est un fantastique condensé des pratiques politiques du temps de Nicolas Machiavel… ce qui ne manque pas de piquant lorsqu’on s’aperçoit que nos hommes politiques appliquent encore et toujours ces mêmes principes….

Dés le départ du livre, le prince a bel et bien pris le pouvoir et doit faire en sorte que désormais, les mesures qu’il appliquera lui permettent de le conserver. Se posent alors un certain nombre de questions, très concrètes, liées à la morale et à l’action politiques, notamment dans leurs relations à la fortune et au gré des événements. De quelles qualités le prince doit-il faire preuve pour que son peuple le craigne et le respecte tout le temps de son règne ?

Machiavel nous apprend que « la religion est bonne seulement si elle soutient l’Etat ou une « hiérarchie », ou bien sert des fins hiérarchiques. En utilisant la religion, on peut ajouter des « sanctions divines » à des instructions auxquelles les gens n’auraient autrement eu aucune raison d’obéir. Nous pouvons donc voir que n’importe quelle forme de « hiérarchie » prend sa force dans le contrôle des autres : Le chef doit SEMBLER être religieux, même s’il ne croit pas ni ne pratique aucune religion. »On pourrait effectivement relier ce concept au campagne de marketing des candidats politiques quand ils ciblent certains groupes religieux d’électeurs …. mais ça m’a fait penser également au livre de Jeremy Scahill « Blackwater : l’ascension de l’armée privée la plus puissante du monde » (Actes Sud Collection). » où il décrit bien un autre prince : Erik Prince, fondateur de Blackwater , à l’origine de crimes de guerre, corruption, assassinats de témoins, proxénétisme, tortures, déportations, c’est un chrétien conservateur âgé de 40 ans, converti au catholicisme romain, cet ancien commando des Marines voue un culte aux croisades, au point de s’être inspiré des Templiers et de leurs signes de reconnaissance pour communiquer avec certains de ses frères d’armes. Probablement membre de l’Ordre de Malte. Probablement jésuite. Ce milliardaire, fils d’une famille influente de Républicains, prétend ne pas « être guidé par l’argent » et admet tout au plus avoir le « cœur d’un guerrier ». C’est un proche de Garry Bauer, l’un des membres du « Projet pour un nouveau siècle américain » (PNAC – fameux pour sa prédiction du 9 sept 2001), ainsi que de Rumsfeld ou Cheney.

On notera au passage les liens étroits entre Mr Prince et la famille Bush ( membres entre autre de la Fellowship Christian Foundation, subventionnée par Prince et appelée communément La Famille -dont Barack Obama, les Clinton et Bono du groupe U2 font également partie- ) et les Chevaliers de Malte, organisation du Vatican, « hommes de fer et de foi » selon leurs propres termes …

Car en plus des histoires de mercenaires arborant des insignes de croisés pendant leurs combats, et se nommant les « derniers croisés de l’Empire » , on retrouvera au milieu de ce labyrinth politico-religieux Alvin « Buzzy » Krongard, ex-numéro 3 de la CIA, et surtout Cofer Black, directeur de la Cia en contre-terrorisme en 2001, actuellement vice président de Blackwater. Il est celui qui a été à l’origine des enlévements de terroristes à l’étranger et gardés au secret dans les prisons de la CIA à Malte.. Il est vrai qu’il ne cache pas son adhésion, lui non plus, aux Chevaliers de Malte… A remarquer, l’Ordre militaire de Malte est reconnu par L’ONU et dispose donc de passeport/valise diplomatiques etc etc bien qu’il ne représente aucun territoire ni pays .

Le parlement européen a d’ailleurs publié un document par le reporter Giovanni Claudio Fava qui confirme les connections entre Blackwater et Malte, ce qui devrait m’éviter de voir ce billet tomber sous le couperet conspirationniste.

Revenons à notre Machiavel qui écrit : « A voir et écouter [le Prince], il devrait sembler toute foi, intégrité, humanité et religion… car les hommes jugent généralement plus avec les yeux qu’avec la tête, car tout le monde peut voir mais peu ont besoin de ressentir… Laissez donc un prince viser la conquête et le maintien de l’Etat, et les moyens seront toujours jugés honorables et seront loués de tous, car l’homme commun se fait toujours prendre par les apparences. « 

J’imagine que c’est ce qu’avait en tête Pie XI lorsqu’il honora Mussolini en le consacrant membre de l’Ordre papal de l’Éperon d’or. Dans un de ces discours, il a dit la phrase suivant : « C’est précisément la fonction de la justice sociale d’imposer aux membres de la communauté tout ce qui est nécessaire au bien commun. ».

On notera que le pape actuel, ancien boss de la Congrégation pour la doctrine de la foi ( Ex Inquisition) a pris immédiatement comme bras droit Luis Ladaria Ferrer, ( Opus Dei aussi appelé La Compagnie de Jésus , noyau dur politique chapeautant entre autre les Jésuites et les Chevaliers de Malte).

« «Hommes noirs, d’où sortez-vous ? Nous sortons des dessous de la terre, moitié renards, moitié loups. Notre règle est le mystère. Nous sommes les fils de Loyola » chantent les Jésuites en choeur …
Quatre siècles et demi après la mort de son fondateur Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus tient toujours une place fondamentale dans l’Église et dans l’entourage des papes. Elle est présente sur tous les fronts – l’essor du christianisme en Chine, la mondialisation, la révolution Internet, les biotechnologies et les interrogations éthiques qui l’accompagnent, l’environnement, le face-à-face avec l’islam – et on retrouve son influence derriere la politique actuelle globale … on pourrait également s’étaler sur leur influence historique dans d’autres religions, avec par exemple l’histoire sur les jésuites ayant déboulé au Tibet, le Père Antonio d’Andrade entre autre y étant reçu en 1624 dans des lamaseries comme étudiants en théologie, et où ils rédigèrent des dictionnaires et des traités en tibétain après quelques années. Les universitaires occidentaux rédigent actuellement leurs thèses à partir d’authentiques traités de Bouddhisme Tibétain écrits par … des jésuites … à noter également comment la hierarchie autour du Dalaï Lama est structurée excatement de la même façon que la Compagnie de Jesus, Himmler également recréera la structure militaire identique aux jésuites .. si un jour je veux m’amuser à structurer le pouvoir obscur style à la Da Vinci Code, je ferai un billet là dessus …à chacun de creuser à son rythme le terrier du gros lion noir jusqu’à Cybéle et le  mont Palatin….

« Hey Sarközy de Nagy-Bocsa, t’as l’air à bien aimer Malte ? »

« L’amour est tenu par une chaîne d’obligations qui, vu que les hommes sont égoïstes, est brisée chaque fois que cela sert leur but ; mais la peur est maintenue par la crainte d’une punition qui ne faillit jamais. » [Extrait du livre : Le Prince]
Nous voyons donc que la « peur » ou la « culpabilité » seront prédominants dans les outils du pouvoir , même si cela est exprimé subtilement. Si la religion ne maintient pas la culpabilité du péché originel et la peur de l’enfer, le deuxième cercle du conditionnement sera renforcé par les lois, l’éducation et la morale de l’époque. Le 3 ième cercle sera la force.

« Le pouvoir et l’autorité peuvent être obtenus le plus facilement là où les gens croient que l’obéissance est moralement appropriée. Machiavel enseignait que l’autorité est préférable à la coercition ( dictionnaire : action de contraindre) , car la coercition est une méthode terriblement inefficace pour contraindre à l’obéissance. Cela requiert des ressources énormes de « tenir un pistolet » sur la tête des masses. Et à la fin, le pouvoir brut n’est pas adéquat pour garder une population entière dans le droit chemin par l’utilisation de la force.Ainsi donc, un prince astucieux exploiterait le pouvoir des émotions et gérerait les passions plutôt que de guider les hommes par la raison. Le prince doit faire usage des passions humaines de l’amour, de la haine, de la peur, du désir de gloire et de pouvoir, et même de l’ennui. »

Ce passage m’a rappelé le « Tittytainment » :

Le mot tittytainment fut utilisé en 1995 par l’idéologue néolibéral Zbigniew Brzezinski, membre de la commission trilatérale et ex-conseiller du Président des États-Unis Jimmy Carter, pendant la conclusion du premier « State Of The World Forum », dans l’Hôtel Fairmont de la ville de San Francisco. L’objectif de la rencontre était de déterminer l’état du monde, de suggérer des objectifs et des objectifs désirables et proposer des principes d’activité pour les atteindre, et d’établir des politiques globales pour obtenir sa mise en œuvre. Les chefs réunis à San Francisco (Mikhaïl Gorbatchev, George Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc..) sont arrivés à la conclusion que l’arrivée de la dénommée Société 20:80 est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète. 80% de la population restante ainsi s’avérera superflu, ne disposera pas de travail ni d’occasions d’aucun type et nourrira une frustration croissante.
Hans-Peter Martin, Harald Schumann, dans leur livre Le piège de la mondialisation Ed. Solin Actes Sud, écrivent page 12 :
« L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.

Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. » Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré. 

Cet aréopage de haut niveau qui était censé travailler sur « l’avenir du travail » se consacre ensuite exclusivement à ceux qui n’en auront plus. Les participants en sont convaincus : parmi ces innombrables nouveaux chômeurs répartis dans le monde entier, on trouvera des dizaines de millions de personnes qui, jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quotidienne confortable des environs de la baie de San Francisco qu’avec la lutte quotidienne pour le survie à laquelle doivent se livrer les titulaires d’emplois précaires. C’est un nouvel ordre social que l’on a dessiné au Fairmont »
Je dis ça en passant, mais Zbigniew Brzezinski est prof à la Jesuit Georgetown University, a eu une éducation jésuite et est également membre décoré de l’ordre de Malte .

Selon ma perception, aujourd’hui, nous sommes engagés dans une course contre la montre. Certains d’entre nous sont prêts à tout au nom de Dieu, du profit, du pouvoir ou pour conserver leur mode de vie aussi inadapté que gaspilleur, même si cela conduit à la fin du monde.
A l’opposé, d’autres cherchent avec sincérité des solutions valables aux problèmes humains, sociaux, économiques et politiques de notre planète. Ces derniers incarnent une conscience supérieure de ce qu’est la Vie.

A mesure qu’un nombre de plus en plus grand d’entre nous intégrera cette conscience, nous nous rapprocherons de la masse critique. Voilà l’essentiel. C’est une condition que l’humanité peut maîtriser. Pour cela, nous devons nous rassembler et choisir d’évoluer consciemment, dans la cocréation, vers un nouveau monde.

Au niveau individuel, c’est la prise de conscience qui est la clé. Au niveau collectif, c’est notre nombre. Entre les deux, la masse critique est la solution.

(Extrait du 100 ième singe source)

Fin de transmission
Marc Lafontan

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