Archives mensuelles : mars 2011

La pollution visuelle et mentale des pancartes électorales

 

En 2008, lors de la campagne électorale fédérale qui a mené Stephen Harper au pouvoir, j’ai fait à ma façon et à mon humble niveau la promotion de l’absence de pancartes électorales dans les rues. Comme je l’écrivais autrement, ces pancartes sont une grosse nuisance à l’esthétisme de l’environnement urbain et rural, en plus d’être un gaspillage de ressources. Ça ne s’arrêtait pas là :

Et question marketing, je me disais qu’un parti qui aurait eu le courage de me pas embarquer dans cette pollution visuelle aurait pu utiliser cet argent pour faire un beau coup de pub. Imaginez combien l’absence de pancarte d’un parti politique dans le paysage aurait eu d’impact si une pub avait réussi à lier fortement cette absence et ce parti.

Ce parti se serait retrouvé nulle part et partout à la fois.

Sans faire de lien de causalité, il s’est avéré qu’en 2009 Union Montréal et Vision Montréal ont décidé de ne pas s’afficher dans la ville pendant la campagne électorale municipale. On arguait que la raison principale était les coûts énormes de ce genre de campagne publicitaire. Question de mononcliser, dans mon livre à moi, c’est une autre bonne raison d’abandonner cette pratique.

Malgré cet exemple, il semble que tous les partis fédéraux vont placarder nos horizons de leurs slogans et autres sourires en plastique quand même. À notre grand dam. Alors, j’aimerais trouver une autre bonne raison de plus pour que l’avenir nous réserve un ciel plus monochrome…

Parce qu’il faut se le dire franchement, les pancartes électorales titillent tout sauf l’intelligence des gens. Elles ont peu à voir avec l’essence même de la démocratie représentative. On y présente les couleurs des partis, des slogans (l’antithèse du développement d’une idée) ainsi que des gueules figées dans le sens du plan de marketing choisi (même si la plupart du temps c’est d’un sourire plus ou moins réussi dont il s’agit). En gros, nous sommes dans le royaume des apparences, de la représentation. Ce qui est juste bon pour voter pour les mauvaises raisons.

Donc, voilà, j’accuse les pancartes électorales d’encourager la paresse intellectuelle auprès de ceux qui sont paresseux de nature. Pour qui va voter pour un candidat surtout parce qu’il a un air rassurant, nonobstant de ce qu’il prône réellement. Pour qui va voter pour cet autre parce qu’il le conforte dans ses préjugés physionomiques, avec tout ce qui vient avec : genre, origine. Sans oublier ceux qui n’iront pas voter en réaction de cette agression visuelle, quand c’est tout ce qu’ils peuvent retenir de la politique (contrairement à mes amis anarchistes abstentionnistes).

Dans ces conditions, la politique devrait se tenir aussi loin que possible de ces techniques publicitaires, qui sont par nature tapageuses, racoleuses, parfois même mensongères (et je ne me pencherai pas ici sur les messages publicitaires télé et radio). Puisqu’il n’est pas question de « vendre » quelque chose, mais bien de se choisir un moyen d’avancer. Et la meilleure façon de faire un choix de véhicule éclairé est sans conteste de faire fi des apparences et d’aller creuser, même si ça demande un effort. Qui achète une voiture en se basant seulement sur le design de la carrosserie?

Je pourrais continuer sur cette lancée en tentant de détruire aussi le traditionnel serrage de mains et même l’idée du porte-à-porte, mais bon, une chose à la fois…

(Photo : sashamd)

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Adieu, Japon

Par François Marginean

Le Japon ne sera plus jamais le même. Il y aura dorénavant un « avant Fukushima » et un « après Fukushima ». La ruine radioactive du Japon a commencé, entrainant le reste de la planète dans son sillon avec le relâchement des démons nucléaires de Fukushima par General Electric (GE) et la Tokyo Electric Power Company (TEPCO). La cruelle réalité est que cette sombre crise va durer des mois ou peut-être même des années et possiblement de longues nombreuses années étant donné que la demi-vie du plutonium 239 est de 24 000 ans.

««Malheureusement, nous n’avons pas de prévision concrète en ce moment pour nous permettre de dire dans combien de mois ou d’années (que la crise se terminée),» a déclaré Sakae Muto, le vice-président de TEPCO»

Il y a eu plus de 823 tremblements de terre qui ont suivi celui de 9.0 ayant frappé le 11 mars 2011, et ça tremble encore. La ville de Tokyo est située à environ 250 km de Fukushima et plus de 35 millions de personnes y vivent. Tokyo est l’un des trois plus importants centres financier du monde, aux côtés de Londres et New York. Avec trois coeurs nucléaires présentement en fusion, ainsi que les piscines d’entreposage de combustible irradié utilisé en danger, cumulant depuis autour de 40 ans plus de 1700 tonnes de déchets nucléaires entreposés, les retombées nucléaires ne vont que s’accentuer dans les temps à venir et se déposer sur la capitale. Déjà 25 gouvernements étrangers ont soit fermé leurs ambassades à Tokyo, ou ont évacué Tokyo et déplacé leurs ambassades à Osaka. Les banquiers internationaux sont en train de fuir en masse Tokyo et le Japon. La US Navy a annoncé le 17 mars qu’ils étaient prêts à évacuer autant que 87 000 personnes si nécessaire et la USO a annoncé deux jours plus tard, le 19 mars, que l’armée américaine a commencé l’évacuation volontaire de 200 000 militaires et leurs personnes à charge présentement au Japon.

Pendant que tout cela se déroule, le gouvernement japonais a également exhorté plus de gens à évacuer la zone de Fukushima et il a discrètement élargi la zone d’évacuation autour de la centrale de Fukushima. En bon français, toute cette activité signifie que l’évacuation de Fukushima, du Japon et de Tokyo, a déjà commencé. Un grand nombre de personnes sont déjà « volontairement » en train de fuir le danger. Plus la crise s’éternisera, plus le nombre de personnes qui vont partir sera élevé.

L’ensemble de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi devrait être condamné, ce qui en fait le plus important des accidents nucléaires (devant l’accident nucléaire de Tchernobyl) en termes de conséquences techniques.

Les héros qu’on surnomme les « bio-robots », terme originellement donné aux travailleurs qui avaient sacrifié leur santé et leur vie pour contenir l’accident de Tchernobyl, en Ukraine, se sont battus pendant maintenant plus de deux semaines pour tout tenter dans le but de prévenir le pire scénario, soit une fusion incontrôlable des coeurs des réacteurs nucléaires et la combustion des déchets radioactifs contenus dans les piscines d’entreposage situées immédiatement au-dessus des réacteurs Mark 1, un design absolument génial de General Electric. Ils auront silencieusement et courageusement donné leur vie pour éviter le pire au reste des Japonais et du monde entier. Et très malheureusement, il semble que ce soit en vain. La bataille, à toute fin pratique, est perdue. Les taux de radiation sont si élevés qu’il sera bientôt simplement impossible d’envoyer quiconque sur les lieus de la centrale de Fukushima. Déjà, ces employés qui doivent payer le prix de leur santé de façon permanente et risque la mort pour les inepties, les mensonges, l’avarice, l’insouciance et la négligence criminelle de leurs patrons et de GE, ont subi des expositions à la radiation plusieurs fois la norme acceptable annuelle. Nul besoin de rappeler qu’il n’y a pas de dose sécuritaire dans le domaine de la radioactivité.

Dose radiative

Le principe retenu en radioprotection est de maintenir l’exposition au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre (principe ALARA). Pour faciliter cette optimisation, les sites nucléaires français sont organisés en zones dont l’accès est plus ou moins restreint, et qui correspondent aux débits de doses suivants :

  • zone bleue : de 2,5 à 7,5 µSv⋅h-1 ;
  • zone verte : de 7,5 à 25 µSv⋅h-1 ;
  • zone jaune : de 25 µSv⋅h-1 à 2 mSv⋅h-1 ;
  • zone orange : de 2 à 100 mSv⋅h-1 ;
  • zone rouge : > 100 mSv⋅h-1.

Le débit de dose dont on est certain qu’il produit des effets biologiques dangereux se situe à partir de 1 mSv⋅h-1, c’est-à-dire en « zone jaune ». Les effets varient selon le temps auquel on y est soumis. Les effets statistiquement observables apparaissent pour des doses cumulées supérieures à 100 mSv, soit un stationnement de plus de 50 h (une semaine à plein temps) en zone jaune. Cette exposition peut être atteinte en 1 h en « zone orange ».

La dose cumulée d’une source radioactive artificielle devient dangereuse à partir de 500 mSv (ou 50 rem), dose à laquelle on constate les premiers symptômes d’altération sanguine. En 1992, la dose efficace (E) maximale pour une personne travaillant sous rayonnements ionisants était fixée à 15 mSv sur les 12 derniers mois en Europe (CERN et Angleterre) et à 50 mSv sur les 12 derniers mois aux États-Unis. Depuis août 2003, la dose efficace maximale est passée à 20 mSv sur les 12 derniers mois. En France, la réglementation fixe les limites annuelles de radiation à 20 mSv (2 rem) pour les travailleurs et à 1 mSv (0,1 rem) pour la population. (source)

La dose limite pour un travailleur du nucléaire en France est de 20 millisieverts pour une année. La limite réglementaire d’exposition en circonstances exceptionnelles est de 100 millisieverts, mais cette limite réglementaire a été exceptionnellement relevée à 250 millisieverts pour permettre aux travailleurs de continuer à travailler sur le site de Fukushima, ce qui signifie quand même que ces travailleurs nagent en pleine zone rouge quotidiennement.

Le 16 mars, aux alentours de 16 heures (heure locale), le niveau de radioactivité au-dessus de la centrale de Fukushima Daichi a atteint les 1 500 millisieverts par heure, empêchant ainsi les largages d’eau par hélicoptères[116].

Selon l’AIEA un niveau de radiation de 400 millisieverts par heure a été observé entre les unités 3 et 4[117]. À ce taux de radiation, un travailleur du nucléaire sur le site de Fukushima Daichi est exposé en 3 minutes à la dose limite admise en France pour une année.

Le 24 mars 2011, les équipes de l’AIEA ont enregistré des taux de 161 microsievert par heure dans les villes de Namie dans la préfecture de Fukushima, à 8 km au nord ouest de la centrale[122]. Une population exposée à ce taux pendant 5 jours accumule 20mSV, ce qui correspond à la dose autorisée en un an pour un travailleur du nucléaire en France. En 25 jours soumis à ce taux, la population exposée atteindrait la limite de 100mSV, seuil à partir duquel les risques de cancers dus à la radioactivité augmentent significativement.

Le 13 mars 2011, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité ambiante a été mesurée à 0,1 mSv/h[126],[127], soit un taux environ 800 fois supérieur à la radioactivité ambiante moyenne par heure : cela signifie qu’à quelques kilomètres de la centrale, on se trouve déjà en zone jaune.

Selon le Réseau Sortir du Nucléaire[128], des mesures effectuées à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi par six journalistes de l’association Japan Visual Journalist Association ont permis de constater un débit de dose s’élevant à 10 voire 100 milliröntgens par heure (soit 0,1 voire 1 millisievert par heure), débit selon eux « dramatiquement élevé ».

Des mesures indépendantes relevées dans la journée du 12 mars indiquent des niveaux de radioactivité très élevés sur toute la zone : jusqu’à 1 mSv à deux kilomètres de la centrale[129]. (source)

Les taux de radiation à 20 km de la centrale de Fukushima sont maintenant 1600 fois plus élevés qu’à la normale.

Radioactivité dans le site

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a déclaré «l’état d’alerte maximale», laissant entendre que trois des réacteurs nucléaires situés à Fukushima sont présentement en fusion. Le réacteur N°3 qui fonctionnait depuis peu avec du MOX, un mélange d’uranium et de plutonium, est fissuré et donc des fuites y sont présentes. D’ailleurs, des échantillons prélevés à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments ont décelé du plutonium, l’élément chimique le plus toxique connu de la science. Ils ont décelé du plutonium 238, 239 et 240. TEPCO a rapporté que des taux de radiation 100 000 plus élevés que la norme ont été mesuré dans de l’eau contaminée sous le réacteur N°2, dans des tunnels et qui se déverse maintenant dans l’océan adjacent. (source)

De l’eau dans un tunnel à l’extérieur du réacteur N°2 a un taux de radiation excédant 1 Sievert/heure, a rapporté un porte-parole de TEPCO, un niveau si élevé qu’un employé ne peut demeurer dans la zone affectée plus de 15 minutes, selon les normes d’exposition actuelles. Une exposition à cette dose pendant 30 minutes entrainera des nausées alors que quatre heures d’exposition pourrait mener à la mort, selon la U.S. Environmental Protection Agency (EPA).

Voici donc la situation en détail pour les six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima:

La société TEPCO a pompé de l’eau douce dans les réacteurs n°1, n°2 et n°3 , a rapporté l’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon. L’alimentation externe a été rétabli pour les six réacteurs en date du 22 mars, selon la Tokyo Electric Power.

Réacteur N°1: Le réacteur est très dégradé. De l’eau contaminée s’est rendue jusque dans les salles des machines, signifiant clairement que qu’il y a absence d’étanchéité de l’enceinte de confinement ou du circuit de refroidissement. Le combustible est endommagé. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement de l’eau de refroidissement régulière, selon l’agence NHK. La société a commencé à enlever l’eau contaminée provenant du sous-sol de la salle des machines et préparera plusieurs pompes pour évacuer l’eau, a indiqué l’agence. L’appareil a été endommagé depuis l’explosion d’hydrogène survenue le 12 mars qui a détruit les murs du bâtiment. La gravité de la menace que représente le réacteur envers la sécurité est évaluée au niveau cinq sur l’échelle internationale de 1-7.

Réacteur N°2: Tout comme le réacteur N°1, il est excessivement endommagé et de l’eau contaminée s’infiltre aussi dans les salles des machines. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 100 000 fois plus de rayonnement que l’eau de refroidissement normale, toujours selon l’agence japonaise de nouvelles, NHK. La société prévoit retirer l’eau contaminée, mais avec de tels rayonnements, la tâche sera très ardue et quasiment impossible. La société prévoyait commencer à utiliser de l’eau douce pour remplir la piscine de combustible à partir du 28 mars, a indiqué l’agence. L’enceinte de confinement a été endommagé dans une explosion du 15 mars et un câble d’alimentation a été reconnecté à l’unité le 19 mars. Le réacteur est noté à un niveau de cinq concernant la menace qu’il pose.

Réacteur N°3: Réacteur lui aussi très dégradé. Les barrières de confinement ne sont certainement plus étanches et le combustible est endommagé. Le New York Times rapporte qu’il y aurait une longue fissure verticale, sur le côté et jusqu’au bas de l’enceinte de confinement, laissant s’échapper des fluides et des gaz toxiques. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement normal et elle s’est infiltrée dans la salle des machines. La société est en train d’examiner des moyens d’éliminer l’eau contaminée. Une explosion survenue le 14 mars a endommagé la couverture de l’unité de combustible. La menace du réacteur est noté à un niveau de cinq. L’analyse de 5 échantillons de sols prélevés indique que du plutonium s’échappe du réacteur et est un signe qu’il y a fusion du coeur, qui rappelons-le, fonctionnait au MOX. Le pire est qu’aux dernières nouvelles, une grue se serait effondrée sur les barres de combustible MOX du réacteur N°3. Il s’agit d’une massive grue interne intégrée à la structure d’acier qui déplace les barres du réacteur vers la piscine de combustible usé, ce qui signifie que les tiges qui contenaient du plutonium sont endommagées.

Cette grue s’est effondrée il y a deux semaines. Le gouvernement japonais et TEPCO ont menti à ce sujet, sachant très bien que seul cet incident pourrait déclencher une catastrophe nucléaire aussi grave que Tchernobyl. Les gouvernements et les banquiers ne veulent pas de panique. Le Nikkei, Dow Jones, et le maintien de l’industrie de l’énergie nucléaire sont plus importants que la vie humaine et l’environnement.

Réacteur N°4: La société prévoit injecter de l’eau dans la piscine de refroidissement de combustible usé. L’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon a indiqué le 17 mars qu’il n’y a peut-être plus d’eau dans la piscine. Le réacteur est évalué à trois sur le niveau de menace. Ce réacteur était en cours de maintenance lors du tremblement de terre.

Réacteur N°5: Cette unité était inactive et en entretien avant le séisme. Le réacteur est correctement refroidi. La pompe alimentant le circuit de refroidissement s’est abruptement arrêté le 24 mars, mais elle a été réparé et elle fonctionne.

Réacteur N°6: Le réacteur est atteint et correctement refroidi depuis le 20 mars à 19h27, lorsque la température est tombée en dessous de 100 degrés Celsius, a indiqué la compagnie. Un générateur de secours a été réparé le 19 mars, selon un communiqué de presse de la société. L’unité était inactive et en entretien avant le séisme.

Ajoutant aux difficultés, l’augmentation du niveau de contamination dans la mer près de l’usine. De l’iode 131 radioactif atteignant une concentration 1850,5 fois la limite légale a été détectée dans un échantillon d’eau de mer prise samedi dernier, à environ 330 mètres au sud de l’usine, près d’un drainage à la sortie des quatre réacteurs en difficulté, par rapport à 1250,8 fois la limite qui fut mesuré la journée précédente, soit vendredi, a indiqué l’agence.

Le danger des piscines de refroidissement des combustibles utilisés

Après avoir été retirés du cœur d’un réacteur, les éléments combustibles usés continuent de dégager de la chaleur, et sont entreposés dans une piscine, l’eau servant à la fois pour les refroidir et de barrière aux rayonnements qu’ils émettent[69]. La température et le niveau d’eau de ces piscines doivent être constamment contrôlés ; la température de la piscine est normalement maintenue à 25 °C au maximum, ce qui demande un refroidissement constant[69].

Le défaut de renouvellement d’eau extérieure pour le refroidissement d’une piscine d’entreposage du combustible usagé entraîne au bout d’un certain temps l’évaporation (0,4 litre par seconde et par mégawatt)[70] et l’ébullition du liquide, occasionnant alors l’échauffement puis l’éclatement (lié à l’oxydation) des crayons de combustible hors d’eau[71]. En outre, les piscines d’entreposage sont extérieures à l’enceinte de confinement résistante des réacteurs (elles sont confinées dynamiquement en service normal) et sont ainsi plus facilement exposées à l’atmosphère[72].

Cette situation est potentiellement très grave : si l’eau des piscines s’évapore (ce qui peut prendre quelques jours), les éléments combustibles irradiés qu’elle contient peuvent fondre ou prendre feu, répandant leurs produits de fission directement dans l’atmosphère[73],[74].
Dans un tel cas, les rejets radioactifs correspondants seraient bien supérieurs aux rejets survenus jusqu’à présent[75]. Un tel accident serait du niveau de gravité de celui de Tchernobyl. (source)

Conclusion

Ça va bien aller. Comme les autorités le répètent si souvent, il n’y a aucun risque pour la sécurité et la santé humaine, encore moins pour l’environnement et la chaine alimentaire.

Adieu, Japon

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Classé dans Actualité, François Marginean

Faire bloc et vivre collectivement

Commençons par mettre la table politique. Le Canada s’apprête à choisir un nouveau gouvernement. Ce sera le quatrième en une courte période de temps. Et disons-le, c’est un peu – beaucoup – à cause du Bloc québécois, lequel, par sa forte présence au Parlement a    empêché le gouvernement actuel d’avoir une majorité absolue; sans lui il n’y aurait pas l’actuelle campagne électorale. Ce fait – fondamental – n’est pas très exprimé, par les temps chauds actuels; c’est un tabou.

Oui, mais comme les Anglais le disent, «The only way out is through». Il faut voir le problème politique actuel en face. Les Québécois ne règleront rien en passant à côté des vraies choses; et la «vraie chose» du jour, qui devra surgir, c’est que le peuple québécois s’est fait imposer une constitution de force, sans sa participation, sans sa signature par le Canada anglais. Autrement dit il n’existe pratiquement et symboliquement pas beaucoup!

L’enjeu de l’élection actuelle, dans ces circonstances, est d’importance capitale pour la nation québécoise. Selon votre serviteur il est vraisemblable – probable même – que le Canada anglais va se donner un autre gouvernement conservateur. N’oublions jamais que l’opinion publique, au Canada anglais – surtout celle de souche britannique – est fondamentalement conservatrice. C’est elle qui veut vivre dans un régime symboliquement monarchiste; c’est elle qui a refusé le régime républicain de ses voisins au sud; c’est elle qui est ultra nationaliste. C’est au Canada anglais, renforcé par une immigration massive que le statu quo symbolique est le plus collé au ras du sol. Et il faut respecter cela. C’est à chacun de décider de son sort social.

Le problème c’est que la nation québécoise – il parait que l’on a le droit d’utiliser ce terme – a une autre façon de voir les choses. Elle est moins monarchiste, d’abord; elle est plus social démocrate ensuite et il lui reste un peu d’esprit français – avec les qualités et les défauts qui vont avec ce titre.

Jusqu’à ce jour la présence d’une forte députation québécoise au parlement fédéral donnait à notre nation un certain pouvoir de négociation lorsqu’il s’agissait des principaux enjeux nationaux. Or il faut se rappeler qu’à cause de certaines politiques dangereuses,  la part relative du Québec est en baisse constante au Canada depuis 1971. Elle était de 28 p. cent en 1971 et elle est tombé à 23 p. cent en 2009. La baisse est constante et inexorable. Et c’est pourquoi le nombre de sièges du Québec, au Parlement, a été réduit. Et c’est pourquoi, vues les entourloupettes des élections, il se pourrait bien que le Québec perde son pouvoir de négociation; qu’il n’ait plus sa capacité d’intervenir collectivement pour se protéger, qu’il n’ait plus assez de votes pour infléchir les politiques.

Malheureusement les commentateurs des grands journaux estiment qu’il n’y a pas, là,  de grave problème national pour la nation. Pour eux, du reste, il n’y a jamais de problème. L’immigration ne peut plus être intégré? Celle-ci passe culturellement à l’anglais? Pas de problème! Montréal devient anglaise? «Ya rien là»!

Il me parait évident que le Canada anglais voit venir ce tournant de notre déconfiture historique.  Le statut de minorité ethnique «comme une autre» pour définir les Québec ferait son affaire! Le premier ministre du Canada, du reste ne se sent plus obligé d’acheter les votes du Québec en déversant des millions pour les rêves d’arénas des maires!

Mais cette affaire n’a pas que des conséquences locales. Elle a de l’intérêt sur le plan international. La présence d’une nation française bien identifiée en Amérique du Nord donne une couleur au continent tout autant que le Mexique enrichit ce même continent par sa présence espagnole. L’uniformité culturelle a moins bon goût que la diversité.

Quoi qu’il en soit il me paraît évident qu’une disparition ou un affaiblissement du bloc de députés québécois au parlement fédéral sera le signe d’un affaissement de la culture franco-québécoise en Amérique. Ce groupe est en quelque sorte le miroir d’une collectivité certes, mais il est aussi un mur protecteur. Il permet au Parlement de Québec de songer à prendre les mesures vitales qui s’imposent pour stopper la pente glissante sur laquelle la démographie québécoise est engagée.

Je sais que ces opinions semblent radicales. Mais elles sont radicales au sens d’aller à la racine des choses. Pour passer à travers, comme on dit, il faut voir la réalité en face et prendre les moyens qu’il faut pour vivre.

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Classé dans Actualité, Jean-Pierre Bonhomme

La crise de l’environnement… en 1 000 mots

Crise de l’environnement ?  Oui.  Le mot est à la mode et nous avons été bien négligents. Quand un amas de détritus de la taille d’un continent flotte sur le Pacifique, que les forets disparaissent plus vite qu’on ne les remplace, qu’un nuage de pollution couvre la plupart de métropoles du monde et que l’on peut se demander sérieusement si, dans un siècle, nous aurons assez d’eau potable pour nos besoins, on peut parler de crise.

On peut en parler, mais n’avez-vous pas la vague impression  que quelque chose sonne faux ?  Non, nous ne détruirons pas cette planète ; elle en a vu d’autres. Nous pourrions la rendre inhabitable, mais il faudrait multiplier notre action néfaste par quelques ordres de grandeur.   Sommes-nous si bêtes ?  Sans doute pas…. Est-ce qu’on voudrait nous faire peur ?

Bien sûr, il faudrait arrêter de polluer l’environnement et de gaspiller inutilement, nos ressources, mais les solutions sont simples, évidentes, faciles à appliquer.  N’est-ce pas abusif de nous présenter la sauvegarde de l’environnement comme LE défi de société de notre époque, alors qu’il ne s’agit  en somme que d’un bon nettoyage à faire et de bonnes habitudes à prendre que nous aurions dû prendre il y a déjà longtemps ?

Abusif et trompeur. Je m’inquiète que les actions prises pour règler les indéniables problèmes de l’environnement soient si ostentatoirement accompagnées des confiteors des marches de pénitents. A-t-on maltraité Gaia ? A-t-on abusé de notre planète ? Devrons-nous expier ?   Va pour une prise de conscience, mais je n’aime pas tellement cette vision transformée d’une nature qui n’est plus à notre service, mais nous au sien ; j’entends  les bruissement de bannières qui précèdent les croisades. J’ai bien peur qu’on ne nous manipule…

Mon scepticisme monte, quand je vois l’invraisemblable saga de contradictions qu’est devenue la théorie du réchauffement de la planète causé par notre utilisation des énergies fossiles.    Une théorie dont la raison d’être semble être le suspense qu’elle engendre plutôt que les solutions qu’elle suggère.  Car soyons sérieux, si cette menace et ses effets cataclysmiques annoncés étaient avérée, les alternatives d’énergie propre sont connues, évaluées et leur application bien en deçà de nos possibilités techniques et économiques.   N’agirions-nous pas sans délai ?  Comparer cet atermoiement à la réaction démesurée au pétard mouillé de la H1N1…

Nous ne procédons pas aux changements qui seraient  – peut-être – requis, pour contrer le réchauffement de la planète, parce que la science, ici, nous a laissés tomber.   D’une certitude à son contraire, les scientifiques nous ont déçus, en donnant tous les signes de se vendre aux plus offrant.  A-t-on vraiment un réchauffement de la planète… ou une bataille médiatique et politique titanesque pour des enjeux trillionnaires, entre un lobby vert et celui des hydrocarbures ?  Je m’inquiète, car  vraie ou fausse, cette crise de l’environnement  peut en susciter  une plus profonde, touchant la destinée humaine.

Depuis que l’humanité  a commencé sur deux pattes son long trek vers on ne sait trop quoi, il n’y a vraiment eu accord entre nous humains que sur une seule chose : aller de l’avant.  Si, pour des motifs  divers, mais dont on a des raisons de douter de la bienveillance et de la sincérité, on réussissait à nous convaincre aujourd’hui d’inverser nos valeurs, d’accepter que moins devient mieux, qu’il est préférable d’être petit que grand et que tout pas dont on ignore où il nous mène est une « fuite en avant »….  il resterait quoi comme finalité à l’épopée humaine ? Le Ciel ou le lotus ?

Avec 1 milliard d’humains sur  cette terre qui croupissent dans une misère abjecte et un autre milliard dont la vie ne consiste qu’à survivre, est-ce vraiment le moment de se demander si on ne devrait pas y aller plus mollo sur le développement ?  Il faudrait échapper au battage publicitaire environnementaliste et se mettre d’accord sur ce qui pollue et détruit inutilement … et ce qui est progrès, même si ce progrès a son prix.

On parle trop, la bouche en cœur, de réduire notre consommation d’énergie et donc de ralentir le rythme de notre développement. C’est un langage qui m’irrite, surtout il est tenu dans des réunions populistes et n’est pas collé à des propositions chiffrées.   L’Américain moyen aujourd’hui consomme ONZE FOIS plus d’énergie que le Chinois moyen. Pense-t-on une minute qu’on va diminuer la consommation de l’Américain au niveau de celle du Chinois ?  Bien sûr que non ! Veut-on, sans le dire, faire en sorte que le Chinois n’ait jamais le niveau de vie de l’Américain ?  Dangereuse croisade…

Le consensus actuel n’existe que sur la volonté de freiner le progrès des autres ; le sien propre, jamais. On peut, dans un double bluff « à la Kyoto », prétendre n’imposer les contraintes qu’aux pays développés… mais c’est une pirouette grossière, car comment  même imaginer ce scénario de conte de fées, d’un monde industrialisé qui stagnerait volontairement pendant des décennies, en attendant que ses concurrents du tiers-monde l’aient rejoint en production et richesse !  Absurde.

Personne ne le croit, personne ne s’y attend. On en parle pour passer le temps, pendant que les Verts se positionnent, laissant aux pétroliers et à leurs alliés le temps de rentabiliser un peu plus leurs investissements et de trouver une niche aux pays producteurs d’énergie fossile.  La seule  question – mais qui fait débat, car elle vaut d’innombrables milliards –  c’est :  « On passe au vert quand  ?  Dans 5, 10 ou 20 ans ? »

Si, sans croire qu’il soit en péril de mort imminent, on veut protéger l’environnement, il faut proscrire le bavardage sur la baisse de la consommation d’énergie : l’humanité ne choisira pas la régression dans la pauvreté.  On doit consacrer tous les efforts au passage accéléré à la production d’une énergie propre : solaire, éolienne, géothermique, nucléaire.   Fin de la crise.

Cette solution équivaut à une victoire du lobby vert, dont les objectifs sont très probablement aussi égoïstes et sordides que ceux des pétroliers…  mais dont les conséquences pour l’environnement sont plus acceptables. Gaia ne vous dira pas merci, elle s’en fout. Mais NOUS, nous vivrons mieux.

Pierre JC Allard

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Japon : un fascisme qui a réussi

Yan Barcelo, 27 mars 2011

 Le titre de cette chronique peut donner l’impression qu’il cherche la provocation. Il n’en est rien. Il résume, dans une formule condensée, le fruit d’une étude de deux mois que j’ai menée au Japon en 1990, suite à l’obtention d’une bourse de la Fondation Asie-Pacifique.

On voit depuis deux semaines dans tous les médias les images d’un Japon ravagé, mais où sa population se tient debout, digne, courageuse… résignée. Cette persévérance dénuée d’indignation, cette force dénuée de violence, cette patience dénuée de ressentiment nous présentent une réalité très différente et beaucoup plus noble que ce qu’on a pu voir dans d’autres théâtres de catastrophe, à Haïti, à Mexico, à la Nouvelle Orléans.

Cette démonstration sans égal tient en grande mesure à une expérience unique que le Japon a menée depuis plus de 600 ans : la lente et systématique création par ses élites d’une société hautement organisée et intégrée et d’une population étonnamment conformiste et docile. L’essentiel de ce travail a été mené par le Japon des shoguns, en vase-clos, sur une île qui s’est fermée à toute incursion étrangère pendant plus de 500 ans, jusqu’à la Restauration Meiji au milieu du XIXe siècle. Ce patient et systématique travail a livré un résultat tout à fait original dans l’histoire : un fascisme de facto, un fascisme réussi.

Certaines personnes à qui j’ai présenté ces idées m’ont dit que, pour tenir de tels propos, je devais haïr les Japonais. Quelle erreur ! En fait, au cours de tous mes voyages à l’étranger, il n’y a pas un seul peuple où j’ai trouvé une personnalité aussi finement découpée, aucun où je n’ai trouvé autant d’authentique gentillesse et bienveillance, aucun que je n’ai autant aimé. Et c’est justement parce que j’ai tant aimé les Japonais que je me permets cette analyse distanciée et sans complaisance de leur personnalité nationale.   

On retient surtout du fascisme certains éléments qui n’en sont pas constitutifs au départ, notamment le racisme, la violence et l’eugénisme. Le théoricien à l’origine de l’idéologie fasciste a été Hegel, un des plus éminents philosophes du XIXe siècle. Sa doctrine faisait culminer dans l’État tout le parcours de l’histoire de la raison et de la liberté où celles-ci trouvaient leur point d’accomplissement. Selon lui, les humains étaient vraiment libres seulement dans la mesure où ils soumettaient librement leur volonté à l’État, porteur de la civilisation, garant de la liberté de tous. Dans une telle pensée, nous sommes loin de l’idéologie libérale et individualiste qui prévaut aujourd’hui et pour laquelle la liberté tient à une zone franche dans laquelle chaque individu peut faire à sa guise sans interférence extérieure, dans la mesure où il ne nuit pas à la même sphère d’autrui, l’État ayant pour rôle de préserver cette sphère individuelle.

En théorie, l’idéologie fasciste semble presque idéale en ce qu’elle propose une harmonisation optimale entre l’individu et l’État. Mais c’est un leurre, car elle fait l’économie de l’individualité qu’elle soumet à des transcendants supérieurs de la Raison et de la Liberté. À quoi servent la raison et la liberté si elles ne sont pas portées par chacun des membres du corps social?

D’une certaine façon, le fascisme est proche d’une définition idéale de la société politique dans la mesure où chaque personne porterait en elle le sens du bien commun, ce bien commun à son tour porté et garanti par l’État. En fait, dans un monde idéal, il n’y aurait pas d’État, seulement des organismes de gestion des échanges sociaux, économiques et culturels.

Or, dans les faits, le fascisme a presque inévitablement glissé vers le racisme et la violence, d’autant plus que Mussolini a revu et récrit le manifeste du théoricien formel du fascisme, le néo-hégélien Benedetto Gentile, en lui donnant une impulsion avouée vers « l’action violente ». Quant au racisme, c’est une greffe que le fascisme doit à Hitler et au nazisme.

On sait que les fascismes européens ont échoué, à cause justement de leurs manifestations scandaleuses de violence extrême et de racisme. Mais on peut imaginer un fascisme plus « pur » en quelque sorte, plus proche de l’idéal formulé par les philosophes. Et c’est ce type de fascisme que le Japon a patiemment mis en place au cours des siècles, un fascisme non théorisé, certes, mais un fascisme de fait. Et surtout, un fascisme réussi.

Je poursuivrai la semaine prochaine en explorant certaines caractéristiques concrètes de la société japonaise et qui peuvent justifier qu’on la décrive comme je le fais, en tant que fascisme réussi.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Suicide en centre jeunesse

Le suicide des adolescents est-il pris au sérieux?

Le système de santé et la psychiatrie ont-ils fini de répéter les mêmes erreurs? Combien d’adolescents devons-nous laisser mourir avant d’avoir un protocole d’intervention adéquat pour les jeunes?

Raymond Viger  Dossier Suicide

Il arrive que des adolescents déjouent tout ce que nous aurions pu faire pour prévenir le suicide. Mais il y a d’autres histoires qui ne semble être qu’une répétition d’erreurs et de laxisme du système de santé et de la psychiatrie au Québec.

Suicide au centre jeunesse

Le suicide d’un jeune au centre jeunesse Mont St-Antoine le 7 mars dernier n’est pas un cas isolé. J’offre toutes mes sympathies à la famille et aux proches éprouvés. Je comprends et soutient la dénonciation qu’ils font envers les spécialistes et notre système de santé.

Il existe des principes de base en matière d’intervention auprès de personnes suicidaires. Ces principes sont connus de tous les intervenants de crise et sont enseignés par tous les centres de crise. Au Québec, nous sommes les chefs de file en matière d’intervention auprès de personnes suicidaires. Les intervenants du Québec ont été demandé dans plusieurs pays à travers le monde pour partager leur façon de faire, leurs connaissances.

Dommage que dans les hôpitaux du Québec ont ne semble pas vouloir s’inspirer de l’expertise existante en matière d’intervention auprès de personnes suicidaires!

Ce que disent les manuels d’intervention

Dans tous les manuels d’intervention auprès de personnes suicidaires on peut lire que lorsqu’une personne fait une tentative de suicide, il faut assurer un suivi, créer un réseau d’aide. Ça ne veut pas dire donner un anti-dépresseur et demander au jeune de revenir voir son psychiatre dans 6 mois!

Dans tous les manuels d’intervention après de personnes suicidaires on peut lire qu’une amélioration subite n’est pas signe que le danger est écarté. AU CONTRAIRE! Cela peut vouloir dire que le jeune vient de finaliser son plan pour se suicider et que l’URGENCE EST ÉLEVÉE.

Dans tous les manuels d’intervention auprès de personnes suicidaires on peut lire qu’après une tentative de suicide, le jeune a besoin d’une thérapie pour désamorcer ce qui l’a amené en crise. Et je me répête, ça ne veut pas dire se limiter à lui donner un anti-dépresseur et demander au jeune de revenir voir son psychiatre dans 6 mois!

On ne sort pas d’une crise suicidaire en claquant des doigts. Un anti-dépresseur est une béquille que l’on utilise EN ATTENDANT QUE LA THÉRAPIE FASSE EFFET!

L’histoire du jeune qui se suicide

L’histoire que nous raconte Julie Marcoux dans le Journal de Montréal sur le jeune qui s’est suicidé au centre jeunesse Mont St-Antoine n’est pas un cas isolé. Après une tentative de suicide il a été admis à l’hôpital St-Luc et il lui ont donné son congé le lendemain matin, APRÈS AVOIR ÉTÉ EXAMINÉ PAR UN PSYCHIATRE! Après 2 jours dans une CHAMBRE D’ISOLEMENT il est examiné par un spécialiste du centre jeunesse qui juge qu’en 48 heures le jeune va mieux! Belle façon de briser l’isolement d’une personne suicidaire! Belle thérapie! Beau réseau d’aide! Beau suivi!

Le Journal de Montréal continue son histoire avec Julie Grenier, la coordonnatrice du Centre jeunesse de Montréal qui explique:

Tous les efforts sont actuellement portés vers le soutien psychologique des jeunes et du personnel touché par cet événement.

C’est très bien et c’est très important de s’occuper de l’impact qu’un suicide peut avoir sur les proches. Mais est-ce que tous les efforts ont été fait pour éviter le suicide?

Le suicide des jeunes, une histoire qui ne cesse de se répéter

J’ai déjà été demandé auprès de jeunes qui avaient fait des tentatives de suicide et qui se sont retrouvés dans des hôpitaux. Et c’était la même histoire que celle-là. J’ai déjà tenté de faire entrer une personne en psychiatrie parce qu’elle était suicidaire. Elle n’a été admis qu’après 6 mois de vaines tentatives, lorsque la personne a passé à travers d’une fenêtre d’un 3e étage!

Peut-être que je suis trop sévère envers le système de Santé. Peut-être que les psychiatres, les hôpitaux et le ministre de la Santé ne sont pas au courant de tout ce qui est écrit dans les manuels d’intervention auprès de personnes suicidaires. Peut-être qu’avec toutes les coupures que nous devons subir ils n’ont pas les 4,95$ nécessaire pour se payer un petit guide d’intervention.

Pour éviter qu’un tel désastre social ne se reproduise, pour éviter de laisser nos professionnels de la Santé dans l’ignorance, je vais de ce pas leur faire un don. Je vais leur faire parvenir un guide d’intervention auprès de personnes suicidaires. Gratuitement. Au ministre de la Santé Yves Bolduc. Son chef, le Premier ministre Jean Charest, à Jean-Marc Potvin le directeur du Centre jeunesse de Montréal, Président du Conseil d’administration du CHUM, Me Patrick A. Molinari, le grand patron de l’hôpital St-Luc… Il ne leur restera plus qu’à le lire. Et ça, je ne peux malheureusement pas le faire pour eux.

Ressources

guide d'intervention auprès d'une personne suicidaire

Pour le Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Site Internet. Les CLSC peuvent aussi vous aider.

La France: Infosuicide 01 45 39 40 00. SOS Suicide: 0 825 120 364   SOS Amitié: 0 820 066 056

La Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.

La Suisse: Stop Suicide

Autres commentaires sur Suicide d’un jeune en centre jeunesse.

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Suicide d’un ami

Processus suicidaire

Suicide de notre enfant

Suicide des personnes âgées: une tentative pour ne plus souffrir

VIH, Sida, homosexualité et suicide

Le suicide au Cégep

Le suicide dans les prisons françaises

Ensemble pour vaincre le suicide

Guide d’intervention de crise auprès d’une personne suicidaire

guide-d-intervention-de-crise-personne-suicidaire-suicide-intervention-prevention-suicide-rates-suicide Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.

Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger, santé

Les Villes Fantômes

Il y en a beaucoup qui vantent le miracle économique chinois, en particulier pour démontrer qu’une économie dirigée est plus efficace qu’une économie libre. Certains iront même jusqu’à appeler ça une dictature éclairée. Le Président Obama s’est même plaint que ce serait plus facile pour lui s’il était président de la Chine. J’ai déjà souligné les failles de l’économie dirigée auparavant, mais je vais y revenir aujourd’hui.

Il est vrai que, si on ne s’attarde qu’aux métriques macro-économiques, la Chine semble sur le point de devenir LA puissance économique mondiale. Cependant, les apparences peuvent facilement être trompeuses. Je vous demanderait donc de considérer ce reportage australien sur le phénomène des villes fantômes en Chine.

Voyez-vous, si la croissance de 8% du PIB de la Chine semble phénoménale, cette croissance est fantoche. Elle est soutenue par la construction de villes que personne n’ira habiter. La Chine est en train de développer une bulle immobilière qui semblera comme une bombe atomique, comparativement avec celle des États-Unis en 2008. Mais considérant que la Chine a une économie dirigée, ça ne devrait cependant pas être une surprise, puisque tout ça concorde exactement avec la présomption fatale de Hayek. Lorsque l’économie est gérée du haut vers le bas, elle est orientée vers des impératifs politiques plutôt que les désirs des consommateurs. Le résultant étant qu’en Chine, on construit des millions de logements hors de prix pour des millions de chinois qui s’entassent comme des sardines dans des appartements de deux pièces.

Comme je l’ai déjà souligné, le rôle d’une économie est de répondre aux besoin des consommateurs. À quoi ça sert de fabriquer des choses que personne n’achètera? À quoi cela peut-il servir de construire des maisons et des condos qu’aucun des habitants n’a les moyens de se payer? Mais pour le gouvernement chinois, tout ce qui compte c’est de gonfler son PIB. Qu’importe si ça améliore les qualité de vie de ses citoyens ou pas. Ce n’est pas sans rappeler la défunte URSS qui elle aussi, paraissait si bien sur papier que des éminents économistes comme Josef Stiglitz en faisaient l’éloge, mais qui s’est avéré un désastre économique. Ce n’est pas un accident, ça se reproduira chaque fois qu’on essaiera d’établir une économie dirigée, parce que les dirigeants seront toujours déconnectés des besoins des consommateurs et obéiront toujours à leur propres impératifs personnels. Il semble que la race humaine n’apprend pas facilement de ses erreurs. Nous persistons à essayer de contrôler le marché alors qu’il ne requiert pas ce genre de contrôle. Tout ce que le marché requiert, ce sont des entrepreneurs à l’écoute de leurs clients.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Les langues : derniers remparts de l’uniformisation culturelle?

Par Renart Léveillé

Le blogue Antagoniste publie de temps en temps des statistiques concernant le poids média des nouvelles au Québec et dans le ROC ainsi que des « Top 5 Twitter » des mots, noms et « hashtags » (mot-clic?) les plus populaires au Québec, au Canada, aux États-Unis et dans le monde. Mais je ne pointerai ici que la partie concernant Twitter.

Pour la semaine du 15 au 21 mars 2011, pour le Canada, les États-Unis et le monde, la première et la deuxième position sont, dans l’ordre, occupées par « Rebecca Black » et « #threewordstoliveby ». « Nate Dogg » est en troisième position pour ce qui est du Canada et des États-Unis et se retrouve en quatrième position dans la section « Monde ». « #supermoon » est en cinquième au Canada, quatrième aux États-Unis et troisième dans le monde. Les États-Unis et le monde partagent « #ificouldiwouldbringback » en cinquième position alors que cet « hashtag » ne se trouve pas dans le « Top 5 » du Canada, mais bien plutôt « #100factsaboutme », en quatrième position.

Pour ce qui est du Québec, les cinq positions sont occupées, en ordre, par « Lachute », « Ryan White », « Justin Trudeau », « Subban » et, finalement, « Jean Lapointe ». Comme vous pouvez le constater, il n’y aucune concordance avec le Canada, les États-Unis et le monde. Et si on regarde d’autres billets de cette série, parues auparavant sur le même blogue, c’est pratiquement toujours le même genre de concordances entre le Canada, les États-Unis et le monde, et de non-concordances avec le Québec.

Ne me dites pas que ça ne vous sonne pas une cloche? Qu’il n’y a pas de lien à faire entre l’anglais comme langue de la mondialisation et l’uniformisation culturelle? Cela dit, en prenant bien sûr l’idée du culturel dans son sens le plus large, soit ce qui est « Relatif aux comportements sociaux » (via le dictionnaire du programme de correction Antidote).

C’est certain que cette comparaison se fait dans le contexte d’une plateforme qui ne rend pas compte de toute la teneur de ce qui intéresse les gens, et des échanges d’informations au Québec, au Canada, aux États-Unis et dans le monde. Par contre, cela reste un bon indicateur de ce que nous réserve l’avenir. La langue anglaise sur le web semble vibrer au diapason du monde alors que, par exemple, le français cultive les particularismes, enfin, encore. Parce que c’est bien évident que les cinq positions québécoises relatées plus haut ne représentent pas grand-chose pour nos cousins de l’Hexagone et des autres pays francophones.

Est-ce que c’est une bonne nouvelle ou est-ce que c’est une mauvaise nouvelle? Pour ma part, dans l’optique de la diversité culturelle, ce n’est pas une très bonne nouvelle, enfin, surtout pour ce qui est des pays de langue anglaise. S’il se développe une culture anglo-saxonne monolithique de plus en plus en phase avec les États-Unis, son poids deviendra de plus en plus lourd dans le contexte d’une mondialisation s’appuyant sur le caractère utilitaire de cette langue. Et on peut se demander si c’est profitable pour tout le monde, culturellement.

Quoi qu’il en soit, quand le monde entier connaîtra la langue anglaise, il faudra espérer que les gens garderont jalousement leurs langues maternelles. Parce qu’à partir de ce moment-là, il faudra craindre l’unilinguisme anglophone, car tout sera en place pour qu’il gonfle et gonfle, jusqu’à uniformiser culturellement pour de bon l’humanité. En espérant aussi que la proximité physique entre les gens continuera d’influer sur la culture. Mais dans un monde où la communication se rit exponentiellement des frontières, vouloir en deviner davantage relève de la science-fiction.

(Image : bartvandamme)

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Ça va bien aller…

Par François Marginean

Les autorités, les gouvernements et les médias sont d’un positivisme déconcertant. À les écouter, les pires catastrophes naturelles ou celles créées par l’homme n’ont que peu de conséquences, elles sont sous contrôle et on s’inquiète pour rien. Ou peut-être nous mentent-ils constamment, nous prenant soit pour des imbéciles ou des ignares infantilisés dont on veut éviter qu’ils paniquent, qu’on doit protéger car ils ne peuvent choisir par eux-même la meilleure marche à suivre afin de guider leur vie.

Voici un échantillon éducatif pour illustrer ceci:

Les gaz de schiste

L’industrie du gaz et du pétrole s’amuse allègrement à fracturer un peu partout le sous-sol québécois et nord-américain en quête de gaz de schiste. Pour y arriver, ils doivent injecter une mixture de plus de 400 produits chimiques sous pression pour faire remonter les gaz à la surface, polluant les nappes phréatiques et l’environnement au point tel que des gens arrivent à allumer leur eau du robinet. Ces fractures du sous-sol fragilisent et rendent instables les strates géologiques, causant de nombreux tremblements de terre. La petite ville américaine de Guy, en Arkansas, est devenue la capitale des séismes pour le fait unique de subir une douzaine de tremblements de terre quotidiennement. Les résidents de cette municipalité ont subi des milliers de séismes allant jusqu’à 4 sur l’échelle de Richter en tout juste six mois après que les forages aient apparemment déstabilisé le sol sous leurs pieds.

La zone sismique de New Madrid (en anglais New Madrid Seismic Zone), connue aussi sous le nom de rift de Reelfoot ou de ligne de faille de New Madrid, est une zone sismique majeure à la limite du Sud et du Middle West des États-Unis, s’étendant au sud-ouest de New Madrid dans le Missouri.

Le système de faille de New Madrid est responsable des tremblements de terre de New Madrid de 1811-1812 et a le potentiel pour produire des tremblements de terre destructeurs en moyenne tous les 300 à 500 ans. Depuis 1812 de fréquents petits tremblements de terre intraplaques (tremblements de terre à l’intérieur d’une plaque tectonique) furent enregistrés dans cette zone.

La zone sismique couvre des parties de cinq États américains : l’Illinois, le Missouri, l’Arkansas, le Kentucky et le Tennessee.

(Wikipédia)

La faille de New Madrid est plus importante et potentiellement plus dévastatrice que celle de la côte ouest, en Californie. Une recrudescence de séismes a été enregistré depuis quelques années dans cette zone sismique. Qu’à cela ne tienne, de nombreuses compagnies pétrolières et gazières s’amusent gaiement à percer le sol à cet endroit et tout autour, y injectant des liquides sous pression ce qui entraine une déstabilisation des strates géologiques. Pour avoir un aperçu de cette situation, voir cet extrait du film Gazland, sous-titré en français.

Mais selon l’industrie et le gouvernement, ne vous inquiétez pas, ça va bien aller…

Dans le golfe du Mexique

L’arnaque de BP et les puits qui n’ont jamais vraiment été colmatés et le fond marin poreux qui transpirait du pétrole de partout reviennent hanter BP et les résidents de la région du golfe du Mexique. Ce n’est pas parce que BP, les médias et le gouvernement US ont déclaré le dossier clos et réglé que c’est le cas. En effet, on a appris cette semaine qu’une importante nappe de pétrole est apparue, proche du site du Deepwater Horizon, à MC243, mesurant 160 kilomètres de long et une vingtaine de large. Elle est située à une quarantaine de kilomètres au sud de Grand Isle.

Mais la garde côtière américaine tente de rassurer la population en déclarant que ce ne serait que de larges quantités de sédiments et non pas du pétrole. Des sédiments (voir les images)? On nous prend pour qui? À cette distance des côtes, ils auraient déjà décanté au fond du golfe et s’ils s’agissait vraiment de sédiments, personne n’y aurait porté d’intérêt. C’est bien parce que cela sortait de l’ordinaire que des gens l’ont remarqué. Mais on nous prend pour des imbéciles et on nous répète que ça va bien aller, de ne pas s’en faire. Les puits ont été colmatés et il n’y a plus de fuites, bien sûr. Et Shell vient d’obtenir l’approbation pour forer de nouveaux puits en eaux profondes dans le golfe du Mexique.

Guerre humanitaire contre la Libye – Cadeau du prix Nobel de la paix Obama et des néocons sionistes

Que dire? Le prix Nobel de la paix a lancé avec ses complices, dont la France, l’Angleterre et le Canada, une nouvelle guerre d’agression, déguisée en guerre « humanitaire ». Une guerre humanitaire, quel oxymore incroyable de type orwellien. Une guerre humanitaire, ça n’existe pas. Une guerre, c’est sanglant, destructeur et c’est un drame pour la population civile qu’on dit vouloir « aider » et « sauver ». À coups de bombes et de missiles. $100 millions en missiles seulement que la première journée de bombardement humanitaire. On n’arrête pas le progrès. Les révolutions populaires doivent être détournées et canalisées, matées pour se plier à l’agenda impérialiste néocon/sioniste. Les États-Unis ont besoin d’un pied militaire sur le continent africain et veut le contrôle des ressources naturelles dont le pétrole tout comme l’Angleterre et la France et Israël a besoin de l’eau et du contrôle de la région. Les Libyens sont trop imbéciles pour se gouverner eux-mêmes et choisir leur destinée. Il faut intervenir pour les aider et mettre en place ou soutenir une marionnette tyrannique des pouvoirs occidentaux et sionistes. Les médias nous rapportent innocemment les images de cette agression immorale de la même manière qu’au moment du début de la guerre en Irak, en mars 2003, sans poser trop de questions gênantes.

Ça va bien aller, nous dit-on, tout est sous contrôle et on est satisfait du déroulement des bombardements aériens. Jamais une guerre n’a été gagnée des airs sans intervenir au sol directement, mais c’est un détail. L’occupation militaire suivra bientôt, juste le temps de justifier le tout.

« Si vous voulez une image du futur, imaginez une botte écrasant – pour l’éternité- le visage d’un homme. »
George Orwell

Le bombardement de la Libye va commencer le jour – ou à un jour près – du huitième anniversaire du début de la destruction de l’Irak, le 19 mars, en Europe. La Libye aussi va être détruite – ses écoles, son système éducatif, son eau, ses infrastructures, ses hôpitaux, ses buildings municipaux. il y aura de nombreuses « erreurs tragiques » et autres « dommages collatéraux » de mères, pères, enfants, bébés, grands-parents, écoles pour les sourds et muets, etc… etc… Et les merveilleux vestiges romains et les ruines encore plus anciennes qui ont résisté au temps et à tous les remous de l’histoire et ont fait l’admiration de tant de monde comme ceux d’Irak, l’histoire de cette nation – et son humanité, à l’instar de l’Irak et de l’Afghanistan, disparaîtront pour toujours.

Les infrastructures vont être détruites. l’embargo restera en place ; et rendra la reconstruction impossible. L’Angleterre, la France et les USA décideront que le pays a besoin d’être « stabilisé », qu’il faut « l’aider à reconstruire ». Ils arriveront et prendront la direction des installations et des champs de pétrole ; au début les Libyens seront un problème accessoire puis ils deviendront vite « l’ennemi » des « insurgés », on leur tirera dessus, ils seront emprisonnés, torturés, victimes de toutes sortes d’abus -et un « gouvernement » fantoche ami des USA sera mis en place.

Les envahisseurs accorderont à leurs firmes des contrats pour la reconstruction, l’argent – qui sera sans doute prélevée sans compter sur les actifs gelés – disparaîtra et le pays restera largement en ruines.

Et ceux qui applaudissent de toute leurs forces, comme pour l’Irak, vont se mettre à courir d’un station de télévision ou de radio à une autre, à Londres, en Europe et aux USA, avant de retourner dans leurs maisons bien protégées et de retrouver la sécurité de leurs emplois bien payés en Europe, Grande Bretagne et USA, certains qu’aucune bombe ne risque de leur tomber sur la tête. Leurs enfants ne seront pas pris de tremblements incontrôlables et ne feront pas dans leurs culottes de terreur en entendant s’approcher les avions. (L’hypocrisie et la trahison de l’ONU : le cas de la Libye)

Des innocents meurent déjà par dizaines, mais c’est pas grave, c’est pour les aider. Ça va bien aller.

Une fuite d’eau déminéralisée (radioactive) d’une centrale nucléaire en Ontario

Le 16 mars dernier, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) rapportait que la centrale nucléaire de la Ontario Power Generation à Pickering, Ontario, a subi une fuite d’eau radioactive dans le lac Ontario provenant de la station Pickering A. Résultant de ce qui apparait avoir été un bris d’un joint d’étanchéité d’une pompe, la commission canadienne de sûreté nucléaire a rapporté que 73 000 litres d’eau « déminéralisée » s’était échappé de la station nucléaire de Pickering A pour se retrouver dans le lac Ontario qui est la source principale d’eau potable pour des millions de personnes. La commission a déclaré que  » le risque radiologique pour l’environnement et la santé des gens est négligeable « . Ça va bien aller. (source)

De la même manière, la Ontario Power Generation (OPG) et le gouvernement canadien ont préféré utiliser le terme d’eau  » déminéralisée  » au lieu de  » radioactive  » lorsqu’ils discutaient de la fuite. Aucun doute que cela constitue une tentative de diminuer les inquiétudes concernant un autre accident nucléaire alors que l’anxiété est à son paroxysme suite à la catastrophe  » déminéralisée  » au Japon.

Pourtant, bien que des experts aient tenté de rassurer les gens en déclarant que l’eau échappée n’était pas radioactive, un rapport de l’OPG et de Ted Gruetzner lors d’une interview sur CTV ont admis que l’eau était  » un peu radioactive « . (source)

La commission canadienne de sûreté nucléaire et Environnement Canada surveillent la situation. Ne soyez pas inquiet, ça va bien aller. Un peu de radioactivité ne peut pas faire de mal.

 

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De l’instruction et des classes sociales

Jean-Pierre Bonhomme

Image Flickr par Nagrom Lane

Le Québec se distinguait de l’Amérique du Nord – sauf le Mexique – jusqu’ici, par sa façon de gérer la distribution de l’instruction au niveau universitaire. Notre État avait la volonté, au moins apparente, de donner un certain accès relativement facile à toutes les classes sociales vers les facultés, les professions; il s’arrangeait pour maintenir le prix des admissions à des niveaux plus bas que ceux de l’Amérique anglaise.

Cela ne faisait pas du Québec un paradis égalitaire mais, psychologiquement, au moins, cela avait un petit air de solidarité non négligeable. Cela sauvait la face de la social-démocratie!

Or en augmentant considérablement les droits d’accès à l’enseignement supérieur, comme on dit, le gouvernement, cette semaine, s’est éloigné de ce cadre; il s’est rapproché de la mentalité canadian et il s’est éloigné de l’esprit francais où l’accès à l’université est quasi gratuit. C’est l’esprit de classe, au moins symboliquement,  qui l’a donc emporté sur l’esprit égalitaire, l’esprit républicain. Le gouvernement du Québec répondait ainsi aux désirs des diverses chambres de commerce, lesquelles voient dans la connaissance un moyen de faire de l’argent et, surtout, un moyen de maintenir les privilèges de ceux qui ont la belle qualité de bien jouer du coude.  On fera donc payer les moins nantis pour aider les petits futés à s’en tirer à bon compte.

Sans compter que les classes dites moyennes seront invitées à se joindre aux grands possédants pour se prémunir contre la pauvreté qui point le nez au coin de la rue.

Mais il y a moyen – un devoir aussi – d’aller voir ce qui se cache derrière cette attitude.

Selon mon point de vue, celui d’un ex universitaire (droit), qui a vu comment les étudiants moins nantis étaient traités par le gouvernement Duplessis, c’est la classe possédante, ici, qui cherche à protéger son groupe.

Il s’agit d’une attitude. L’instruction universitaire quasi gratuite permet à l’État de bien contrôler les admissions. N’entre pas qui veut dans une université française. D’abord il faut bien connaitre la langue – la géographie aussi – ce qui n’est pas toujours le cas ici et avoir une pensée organisée. C’est ca l’égalitarisme; pas l’appartenance à une classe ni l’apparence d’appartenir à une classe.

 

 

 

 

Les grandes universités américaines et britanniques sont en quelque sorte des clubs privés pour les possédants. Des clubs auxquels l’université «québécoise» McGill se rattache, elle qui va puiser $30,000 par année dans les poches de certains étudiants de niveau supérieur!

Il en résulte que la distribution des connaissances – de la culture certes – est réservée à une classe qui ne montre pas une grande volonté de se solidariser des masses populaires. Celles-ci, du reste, incultes qu’elles sont malgré elles, commencent à ne pas trouver cela très drôle et se révoltent en se réfugiant dans d’étranges partis politiques de faible teneur en nuances.

Le Québec n’est pas à l’abri de ces clivages dangereux. Les citoyens de la Haute ville, dans notre capitale, se sont ils vraiment solidarisés – personnellement – de ceux de la Basse ville? Ne se sont-ils pas réfugiés dans leurs savoirs et n’ont-ils pas négligé de répandre les connaissances? Et  n’est-ce pas cette négligence qui produit ce qu’on appelle la radio-poubelle et ses dérives? N’est-pas là une révolte contre l’égoïsme? N’y a-t-il pas trop d’analphabètes, au Québec? Il y en a plus qu’en Scandinavie, en tout cas, où les riches sont vraiment taxés et où, justement il n’y a pratiquement pas de pauvres.

On voit ce que le clivage des classes produit en Haïti. Une classe nantie sur la côte, en haut, parle un excellent français et laisse les autres, en bas, à leur ignorance et à leur créole. Une recette pour la désorganisation sociale!  Faut-il que nous descendions sur cette pente?

Quoi qu’il en soit, si j’avais été premier ministre, ce contre quoi je demande à Dieu de protéger la société, j’aurais légèrement diminué le prix des admissions à toutes les universités; j’aurais augmenté les taxes – pas trop (pour faire plaisir aux commerçants) – des gens «d’en haut» et j’aurais resserré les conditions d’admission aux facultés (pour avoir de meilleurs architectes, de meilleurs enseignants et de meilleurs philosophes). C’est un peu idéaliste tout ca. Mais il n’empêche qu’on se sent mieux à Copenhague qu’à Détroit; à Paris qu’à Miami si l’on veut apprendre des choses.

 

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Classé dans Actualité, Jean-Pierre Bonhomme