Yan Barcelo, 20 mars 2011
Dans ma dernière chronique, j’annonçais mon intention de montrer comment la pensée dominante du laïcisme agit très concrètement dans notre société pour la dissoudre et la dévitaliser. Dans La Presse du 17 février, dans la même édition où on attaquait en page A5 et A21 le maire de Saguenay et sa prière publique, dans la page A20 le billet d’un professeur de l’Institut de technologie agro-alimentaire nous donnait un exemple flagrant de cette dissolution, au niveau très terre-à-terre de l’école. Marc Dallaire signait un billet intitulé « À notre image », dans lequel il dénonçait le décrochage scolaire, en notant que la novlangue préfère parler de « non persévérance » scolaire. Voici quelques extraits plus marquants de son texte :
« Alors on se questionne… et on cherche un autre coupable. Qui accuser cette fois : le système scolaire? La réforme? Les professeurs? Et j’oubliais… les parents maintenant!!
« Alors, c’est qui le coupable? … L’élève moyen ne peut pas être différent de la société dont il est issu… et ne peut être porteur que des valeurs dans lesquelles il baigne. Or, notre chère société québécoise ne valorise pas l’effort. Notre société valorise la consommation, la facilité, le crédit (pas l’épargne). En clair : l’immédiat. Tout le contraire de l’école, qui s’appuie sur l’effort, la contrariété et l’investissement, comme dans ‘bâtir son avenir’. Et le futur, ce n’est pas l’immédiat.
« L’ipod, le cellulaire, le portable, Facebook, le job, le fric et le social. C’est ça la vraie vie. Et c’est ça la vraie vie parce que c’est ce qu’il voit partout, à la télé et à la maison. C’est son exemple. … Soyons honnêtes. Notre société valorise quoi? Le jeu. Le plaisir. Le ‘maintenant’. Le joueur de hockey. L’animateur télé. Pas le jeune qui étudie dans l’ombre. »
Cet enlisement dans l’immédiateté n’est pas un phénomène qui s’est installé en quelques années. Il s’est préparé tout au long des deux cents dernières années dans les œuvres d’une série d’intellectuels occidentaux : Freud, Nietzsche, Sartre, Darwin et une multitude d’autres noms moins célèbres.
Dans mon essai SIDA de civilisation, j’ai tâché de montrer comment ces penseurs, en attaquant systématiquement les fondements intellectuels et spirituels de l’héritage chrétien, en ont brisé tous les ressorts susceptibles de justifier et d’appuyer un effort et un investissement à long terme, signes manifestes qu’on trouve maintenant chez un grand nombre de nos jeunes. Freud et toute la cohorte des penseurs des sciences humaines à sa suite nous ont servi le plaisir comme moteur essentiel de l’activité humaine. Darwin a érigé en principe absolu un principe très étriqué et réducteur de sélection naturelle où n’opère que la loi du plus fort, dans un univers vidé de Dieu. Sartre, en postulant la primauté de l’être sur l’essence, a amenuisé l’être-au-monde aux seuls soubresauts de l’immédiateté.
Sans avoir recours au langage spécialisé de ces intellectuels, toute la génération des baby-boomers a adopté et réglé sa vie selon les principes des ces penseurs : prendre son pied maintenant, dans un horizon moral où toutes les perspectives se valent. Et on s’étonne maintenant que nos adolescents ne veuillent plus faire d’effort et se cantonnent dans la gratification immédiate de leurs inépuisables désirs.
Ce développement n’est pas fortuit. Il est en gestation depuis des siècles. Et il est essentiellement le résultat de l’ablation de toutes les valeurs chrétiennes qui affirmaient et appuyaient la durée longue des individus, l’investissement des personnes, leur déploiement d’un effort et de sacrifices immédiats en vue d’un bien projeté à long terme.
Une image permettra peut-être de saisir le sens du principe spirituel à l’œuvre. Dans les arts martiaux orientaux on soumet souvent les novices à un exercice préliminaire destiné à leur faire saisir le principe de la projection de l’énergie à distance. En aïkido, plus spécifiquement, on invite le novice à appuyer son bras tendu sur l’épaule du moniteur. Celui-ci appuie à son tour ses deux bras sur celui du novice et exerce une pression sur le bras tendu pour le faire plier.
En général, une pression assez légère de la part du moniteur suffit pour induire le fléchissement. Cependant, le moniteur demande ensuite au novice d’imaginer que son bras est un faisceau d’énergie et l’invite à projeter cette énergie bien au-delà de la limite de ses doigts vers un horizon infini. Si le novice réussit à effectuer cette projection, le bras devient beaucoup plus difficile à fléchir. Chez un maître d’aïkido qui effectue le même exercice, deux ou trois personnes peuvent s’accrocher de tout leur poids sur son bras, il ne réussissent tout simplement pas à le faire fléchir. Ce maître a appris à projeter ainsi son hara, sa force vitale essentielle.
Aujourd’hui, si les Japonais donnent au monde une leçon de dignité et de force, c’est dans une grande mesure parce que leur culture préserve encore ce principe spirituel du hara, un principe hérité du bouddhisme et du code des samourais.
Cependant, nous ne sommes pas bouddhistes et notre culture n’a pas développé de façon spécifique ce principe du hara. Mais dans la matrice chrétienne qui nous caractérise, nous avons développé nos propres principes spirituels qui contribuaient à soutenir la force intérieure de ses membres. Ces principes sont dans bien des cas différents de ceux qu’on trouve au Japon, mais ils sont tout aussi porteurs : face à des principes extrêmement fertiles comme le hara, la libération du Soi, la compassion universelle, l’Occident chrétien a valorisé, par exemple, le développement du caractère, le salut en Dieu et le service à autrui.
Est-ce à dire que tous les Japonais maîtrisent le hara et jouissent d’un Soi libéré. Bien sûr que non, mais ces grands principes spirituels constituent l’horizon infini vers lequel ils projettent leur action et qui donne appui à celle-ci. Ce sont ces valeurs qui, dans une grande mesure, leur permettent de faire preuve aujourd’hui d’une telle dignité devant l’adversité.
Or, ici, au Québec comme dans tout l’Occident, l’horizon fondateur qui exerce pour nous l’action formatrice équivalente des principes bouddhistes pour les Japonais, c’est le christianisme. C’est par projection dans un « ciel » bouddhiste que nombre de Japonais trouvent la capacité de demeurer dignes et silencieux dans l’épreuve ou de faire preuve d’héroïsme pour éviter une conflagration nucléaire. C’est dans ce ciel bouddhiste que tant de manifestations distinctitves de la culture japonaise trouvent leur ancrage et leur justification : la poursuite acharnée de la perfection, le sens de l’honneur, le culte de la force intérieure. Enlevez ce ciel bouddhiste, et lentement, inexorablement, toutes ces superbes valeurs vont se décomposer et s’écrouler.
Au Québec, comme dans tout l’Occident, nous avons effacé le « ciel chrétien », ce qui entraîne la manifestation de tant de phénomènes que nous pouvons déplorer : l’enlisement dans la gratification instantanée, la suprématie des plaisirs du corps, la perte du sens de l’effort et du goût de la perfection, le contentement dans l’approximatif et le flou et, bien sûr, le décrochage scolaire. Le déicide perpétré lentement et implacablement au cours des deux derniers siècles a mis en branle une longue chute de dominos en cascade. Dieu et l’appel qu’il exerçait sur l’âme individuelle justifiait que l’individu sacrifie son plaisir immédiat et fasse un effort de développement personnel pour contribuer à la communauté humaine. Comme dans un tableau où le point de fuite géométrique contribue à ordonner tous les éléments de la composition, Dieu et les valeurs chrétiennes constituaient le point de fuite infini par lequel s’ordonnaient et prenaient sens dans notre culture tous les gestes, du plus insignifiant au plus héroïque. Ainsi prenaient sens autant le fait de ne pas médire de son prochain que le don de soi désintéressé à l’endroit des démunis, autant l’effort obscur et humble de faire une dictée d’orthographe parfaite que la réalisation d’un chef d’œuvre littéraire.
Le laïcisme prédominant va objecter qu’on n’a pas besoin de Dieu et de toutes les superstitions qui s’y rattachent pour que les membres de la société prêtent valeur à l’effort et au sacrifice de la gratification immédiate pour un plus grand bien. Certes, pour nombre d’individus qui ont un instinct spirituel inné et pas nécessairement articulé, l’affirmation des laïcistes peut se vérifier. Mais il en va différemment pour l’horizon des idées et des attitudes qui constituent une culture et une civilisation. Il faut un fondement métaphysique infusé de notions d’infini, d’éternité, de Dieu, de beauté, de vérité et d’amour pour que les individus trouvent un terreau fertile où enraciner et déployer leur action. Les laïcistes veulent nous faire croire que nos racines sont dans la matière, que nous sommes issus par une série de sélections naturelles du monde de la brutalité animale et que nous ne nous en distinguons que très peu. Pour ma part, je dis que nos racines sont au ciel.
Et puisque nous avons saccagé le ciel chrétien qui est notre héritage propre, nous manquons la force intérieure qui permettrait aux membres les plus jeunes de nos sociétés de s’élever au-dessus des pulsions les plus primaires de la bête : la poursuite de la gratification immédiate. Car enlevez à l’homme l’éternité, que lui reste-t-il sinon l’immédiateté la plus aveugle? Enlevez lui le message infiniment porteur des Évangiles et il ne lui reste plus que le divertissement indéfiniment répété de son iPod.
En France, l’idéologie laïque fut officiellement fondée dans le but de remplacer la religion chrétienne par une religion d’Etat. Le professeur Philippe Nemo, spécialiste de l’Histoire des idées politiques, explique très bien cette histoire de la laicité. Il est utile de se pencher sur l’origine historique de la laïcité. Au 19e siècle, jusqu’en 1895, l’Etat français confia l’Ecole à des protestants modérés. Puis, des franc-maçons furent chargés de rendre l’Ecole plus radicalement laïque. En France aujourdhui, la laïcité est une véritable et inquiétante religion d’Etat.
D’accord avec Yan pour regretter l’ « enlisement dans l’immédiateté », je dirais même dans un individualisme forcené, régi par la compétition et donc par l’argent.
En Occident chrétien, dans les années 50 et, grosso modo, jusqu’à mai 68, rares étaient les jeunes qui ne respectaient pas leurs parents, leurs enseignants, l’autorité publique, les biens d’autrui, qui n’avaient pas le sens des limites, etc.
Mais c’était le résultat d’un autoritarisme religieux ancestral fondé sur l’obéissance à des « commandements », et qui inculquait surtout, dès l’enfance, la crainte de « Dieu », la notion de péché, et donc la culpabilité, voire la crainte d’un châtiment éternel (« Dieu voit tout, entend tout, sait tout ! »).
Il n’était pas question d’expliquer aux enfants, dès l’âge de 5 ans, la raison de ces règles sociales indispensables, ni de leur faire découvrir, par des exemples concrets ou suggérés, des valeurs telles que le respect et le sens des limites, qui auraient alors été acceptées spontanément, j’allais dire librement. Il n’était pas question non plus de développer dès que possible leur autonomie, de les rendre responsables d’eux-mêmes et des autres.
C’eut été les mettre sur la voie de la liberté de conscience et de pensée …
L’action entraînant la réaction, on est donc passé d’un extrême à l’autre : de l’autoritarisme à la permissivité, sous l’influence du « règne de l’enfant-roi américain ». Dans la plupart des pays intellectualisés, du moins dans ceux qui sont ouverts à des alternatives non aliénantes, le dogmatisme et le cléricalisme sont depuis lors en chute libre, la pratique religieuse, et même la foi, ont commencé à décroître, ce qui explique les tentatives, certes légitimes, de récupération et de ré-évangélisation, telles que celles de sites catholiques comme le vôtre, ou de la scientologie, etc.
J’estime devoir y répondre, car les religions, et en particulier le christianisme, ont à mes yeux, trois défauts rédhibitoires :
1.- inciter dès l’enfance à se soumettre à la « volonté » anthropomorphique d’un dieu, pourtant de plus en plus perçu comme subjectif, imaginaire et donc illusoire, ainsi qu’à son prophète et à un texte « sacré », apocryphe et manipulé au cours des siècles,
2. – prétendre détenir LA Vérité exclusive, ce qui est source d’intolérance et de conflits,
3.- occulter les autres alternatives religieuses, et surtout les alternatives laïques, non aliénantes, de l’humanisme laïque, de la morale laïque, de la spiritualité laïque, …
Point n’est besoin d’ « un fondement métaphysique infusé de notions d’infini, d’éternité, de Dieu, de vérité et d’amour pour que les individus trouvent un terreau fertile où enraciner et déployer leur action ». Celle-ci pourrait aussi bien se déployer si les religions et les pouvoirs politiques qu’elles ont inféodé permettaient à la laïcité philosophique de prôner l’ouverture à la différence de l’autre, et de se présenter comme une alternative capable de donner un sens moins individualiste et plus solidaire à l’existence, notamment en collaborant à l’émancipation du plus grand nombre et donc au « progrès de l’humanité » au fil des générations.
J’ai omis de vous dire, en clôturant mon intervention sur le sujet précédent, que j’ai apprécié votre ouverture à la discussion, même si ce ne fut jamais un vrai débat, chacun restant sur ses positions. Au moins aura-t-on eu, de part et d’autre, l’occasion de confronter nos convictions respectives.
Cordialement, et bon dimanche !
Michel THYS
@ gdm :
Bien que Belge, et donc assez mal placé pour en juger, il ne me semble pas qu’en France, la La
Un livre circule sur le Net, en format pdf, qui va dans le ses des articles sur le laïcisme de M. Barcelo.
J’aimerais lui faire parvenir mais j’ai besoin d’une adresse courriel.
merci, Redg
@ gdm :
Bien que Belge, et donc assez mal placé pour en juger, il me semble que ce n’est pas la laïcité qui soit « une véritable et inquiétante religion d’Etat », mais bien le catholicisme, puisque le chanoine-président SARKOZY, irrémédiablement marqué par son milieu croyant, et sortant de son devoir de réserve, tente de détricoter autant que possible la loi de 1905.
Il est par ailleurs évident que la laïcité « politique », qui sépare les religions de l’Etat, est la condition sine qua non de la tolérance et de la coexistence pacifique entre les religions, mais aussi avec les incroyants. En pratique, elle est donc favorable, indirectement, aux religions, par des entorses à l’esprit de la loi de 1905.
Enfin, la notion de laïcité « philosophique, inconnue en France (bien que Sarkozy ait utilisé des adjectifs du genre « ouverte » pour la récupérer), est contrariée par le principe de « neutralité » constitutionnelle de l’Etat.
On est donc loin, à mes yeux, d’une laïcité qui serait une « religion d’Etat » en France !
Est ce qu’ on peu parler d’une religion et une pratique religieuse sans avoir à toucher au lois d’etat? cC est ça la question!!!! S on peu convaincre un religieux que sa religion est une liberté personnelle qui ne doit affecter la liberté d un non religieux… la on sera ammener que la religion de l ‘etat soit la meme pour tous… Mais est ce que ceci est possible?
@Michel THYS
L’Etat français interdit la concurrence des autres écoles. L’Etat obtient un monopole de l’éducation par la gratuité de l’école étatique. Peu d’écoles peuvent concurrencer un concurrent gratuit. Les parents sont ainsi contraints à accepter que l’Etat diffuse sa propagande nauséabonde à leurs enfants. Pour payer l’école, l’Etat français prélève l’argent nécessaire dans la poche des parents. La laïcité française viole le lien sacré entre les parents et leurs enfants, viole la liberté de conscience des citoyens.
Il est impossible d’être « neutre » lorsqu’on éduque des enfants. Alors, je ne vois pas bien la différence entre une laïcité politique et une laïcité philosophique. La neutralité est un prétexte. Ce prétexte sert à endoctriner les enfants avec les croyances philosophiques de l’Etat.
@ gdm
L’enseignement officiel français ne comporte aucune propagande ni le moindre endoctrinement. Pouvez-vous prouver le contraire ?
Votre point de vue n’est défendable qu’à la double condition de vouloir maintenir indéfiniment un enseignement confessionnel, et surtout de parvenir à en étayer la pertinence.
Il est logique qu’un Etat laïque ne favorise pas cet enseignement, incompatible avec la liberté de conscience, de pensée, et même de religion.
Certes, ne pouvant plus décemment imposer son dogmatisme d’antan, l’enseignement confessionnel a dû mettre de l’eau dans son vin, en concédant une certaine autonomie aux adolescents, mais je le suspecte, sous peine de trahir son « projet éducatif », de vouloir maintenir, autant que possible et hypocritement, sa volonté de mainmise sur les jeunes consciences.
J’estime qu’à notre époque, les parents croyants n’ont plus moralement le droit d’imposer affectivement et précocement leur religion à leurs enfants : l’intérêt supérieur d’un enfant est prioritaire par rapport aux droits parentaux, certes légitimes voire constitutionnels, mais unilatéraux et constitutifs d’une malhonnêteté intellectuelle, fût-elle inconsciente.
De nos jours, la religion est une affaire privée qui n’a plus sa place à l’école.
Elle ne devrait y être mentionnée que lors d’un cours d’histoire ou de philosophie, parce qu’un un minimum de culture religieuse, notamment artistique, fait partie de la culture générale. Mais au-delà, l’enseignement confessionnel, notamment catholique, me paraît évangéliste, élitiste, inégalitaire, prosélyte, exclusif, communautariste, et donc obsolète car inadapté à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, et prônant l’autonomie plutôt que la soumission. Ouf !
Les croyants français devraient se féliciter d’être aussi favorisés par la laïcité politique française qui, pas plus que la laïcité philosophique, ne prône l’athéisme, mais bien la liberté de conscience et de religion, en particulier celle de croire ou de ne pas croire. Selon moi, pour que cette liberté devienne plus effective que symbolique, il faudrait même, idéalement, s’orienter vers un système éducatif pluraliste proposant à tous une information minimale, progressive, objective et non prosélyte à la fois sur les différentes options religieuses ET sur les options laïques actuellement occultées (l’humanisme laïque, la morale laïque, la spiritualité laïque, etc). Cet enseignement pluraliste compenserait à la fois l’influence familiale, celle d’un milieu croyant exclusif et les inégalités socioculturelles.
Mais c’est encore utopique, car les religions y perdraient encore plus d’ouailles …
Bien à vous,
Michel THYS
@Michel THYS
Vous dites « J’estime qu’à notre époque, les parents croyants n’ont plus moralement le droit d’imposer affectivement et précocement leur religion à leurs enfants : l’intérêt supérieur d’un enfant est prioritaire par rapport aux droits parentaux, certes légitimes voire constitutionnels, mais unilatéraux et constitutifs d’une malhonnêteté intellectuelle, fût-elle inconsciente. »
Je ne suis pas d’accord avec vous. Il ne s’agit pas de religion. Il s’agit des valeurs qui sont celles des parents. L’Etat n’a pas de légitimité pour dire aux parent quel serait « l’intérêt supérieur de leur enfant ». Prétendre que l’Etat serait, a priori, un meilleur éducateur que les parents me fait une épouvantable horreur.
Donc en résumé , il y a les »’LOIS ET RÈGLEMENTS » que tu enseignes au civil et il y a aussi »’ LA LOI DIVINE »’ , mais qu’est-ce qu’elle en a à fouttre cette »’ LOI »’ , au criminel ?
Dites-moi et je vous redirez , car je ne comprends pas pourquoi on fait jurer sur la »BIBLE » , et que c’est la Reine qui empoche les amendes au Québec …………
J.M.D.S.
@ gdm :
Certes, mais les valeurs, même si certaines sont communes, ont un fondement différent selon qu’on est croyant ou incroyant. Pour le premier, c’est la soumission à des prescrits religieux, avec sanctions éventuelles lors du « Jugement dernier ». Pour le second, c’est l’acceptation volontaire, libre et raisonnée de valeurs humanistes, sa conscience étant son seul juge.
Certes, la première éducation reviendra toujours aux parents. Mais l’Etat, qui n’a évidemment pas la prétention de se substituer aux éducateurs, est mieux conseillé, plus compétent et plus objectif qu’un particulier, même professionnel, en matière d’éducation. Il a la responsabilité de l’émancipation et du bien-être de tous et il lui incombe donc de compenser les influences familiales unilatérales susceptibles d’être communautaristes, parce qu’elles ne favorisent pas une citoyenneté responsable et un « vivre ensemble » harmonieux au sein de la société actuelle.
Cela dit, je ne prétends pas avoir raison, ni vous convaincre : votre logique de croyant explique votre point de vue.
Le laïcisme étant la « religion » de l’anti-religionnisme, ce qui fait d’elle de surcroît, la religion la plus haineuse qui soit. Question de logique.
Ou peut-être pas la plus haineuse mais la plus intolérante des « religions », si tant est qu’elle mérite le titre de religion (ça c’est un autre débat). Le laïcisme en tant que religion qui ne tolère pas la religion, est l’anti-religion par excellence. L’athéisme au moins n’est qu’une position par rapport à la croyance en Dieu – ce n’est pas un projet d’ampleur sociétale et de nature militante comme le projet laïciste.
Cette intolérance qui lui est propre, le laïcisme la voit chez son ennemi (la religion), par un phénomène typique de projection inconsciente. Ainsi le laïcisme affuble la religion de cette fâcheuse tare d’ « intolérance » qui le caractérise en fait lui-même.
L’intolérance des religions consiste à prétendre détenir LA Seule Vérité, et donc à exclure celles des autres.
La tolérance de la laïcité philosophique consiste à prôner un système éducatif qui permettrait de choisir de croire ou de ne pas croire.
@Michel tHYS
C’est aux parents et non pas à l’Etat de choisir une éducation pour leurs enfants. Ce n’est pas à l’Etat de fabriquer un « système éducatif » pour « éduquer » les enfants. C’est aux parent de choisir ce qui est bon pour les parents. Mais l’Etat considère que les parents sont des ignares et des imbéciles. Ils ne sauront pas choisir ce qui sera bon pour leur propre enfant. L’Etat saura, mieux que les parents, éduquer leurs enfants. Voila l’outrance révoltante! Une telle violation du droits sacré des enfant et de leurs parents est un motif de légitime révolte contre l’Etat totalitaire.