Archives quotidiennes : 28 mars 2011

La crise de l’environnement… en 1 000 mots

Crise de l’environnement ?  Oui.  Le mot est à la mode et nous avons été bien négligents. Quand un amas de détritus de la taille d’un continent flotte sur le Pacifique, que les forets disparaissent plus vite qu’on ne les remplace, qu’un nuage de pollution couvre la plupart de métropoles du monde et que l’on peut se demander sérieusement si, dans un siècle, nous aurons assez d’eau potable pour nos besoins, on peut parler de crise.

On peut en parler, mais n’avez-vous pas la vague impression  que quelque chose sonne faux ?  Non, nous ne détruirons pas cette planète ; elle en a vu d’autres. Nous pourrions la rendre inhabitable, mais il faudrait multiplier notre action néfaste par quelques ordres de grandeur.   Sommes-nous si bêtes ?  Sans doute pas…. Est-ce qu’on voudrait nous faire peur ?

Bien sûr, il faudrait arrêter de polluer l’environnement et de gaspiller inutilement, nos ressources, mais les solutions sont simples, évidentes, faciles à appliquer.  N’est-ce pas abusif de nous présenter la sauvegarde de l’environnement comme LE défi de société de notre époque, alors qu’il ne s’agit  en somme que d’un bon nettoyage à faire et de bonnes habitudes à prendre que nous aurions dû prendre il y a déjà longtemps ?

Abusif et trompeur. Je m’inquiète que les actions prises pour règler les indéniables problèmes de l’environnement soient si ostentatoirement accompagnées des confiteors des marches de pénitents. A-t-on maltraité Gaia ? A-t-on abusé de notre planète ? Devrons-nous expier ?   Va pour une prise de conscience, mais je n’aime pas tellement cette vision transformée d’une nature qui n’est plus à notre service, mais nous au sien ; j’entends  les bruissement de bannières qui précèdent les croisades. J’ai bien peur qu’on ne nous manipule…

Mon scepticisme monte, quand je vois l’invraisemblable saga de contradictions qu’est devenue la théorie du réchauffement de la planète causé par notre utilisation des énergies fossiles.    Une théorie dont la raison d’être semble être le suspense qu’elle engendre plutôt que les solutions qu’elle suggère.  Car soyons sérieux, si cette menace et ses effets cataclysmiques annoncés étaient avérée, les alternatives d’énergie propre sont connues, évaluées et leur application bien en deçà de nos possibilités techniques et économiques.   N’agirions-nous pas sans délai ?  Comparer cet atermoiement à la réaction démesurée au pétard mouillé de la H1N1…

Nous ne procédons pas aux changements qui seraient  – peut-être – requis, pour contrer le réchauffement de la planète, parce que la science, ici, nous a laissés tomber.   D’une certitude à son contraire, les scientifiques nous ont déçus, en donnant tous les signes de se vendre aux plus offrant.  A-t-on vraiment un réchauffement de la planète… ou une bataille médiatique et politique titanesque pour des enjeux trillionnaires, entre un lobby vert et celui des hydrocarbures ?  Je m’inquiète, car  vraie ou fausse, cette crise de l’environnement  peut en susciter  une plus profonde, touchant la destinée humaine.

Depuis que l’humanité  a commencé sur deux pattes son long trek vers on ne sait trop quoi, il n’y a vraiment eu accord entre nous humains que sur une seule chose : aller de l’avant.  Si, pour des motifs  divers, mais dont on a des raisons de douter de la bienveillance et de la sincérité, on réussissait à nous convaincre aujourd’hui d’inverser nos valeurs, d’accepter que moins devient mieux, qu’il est préférable d’être petit que grand et que tout pas dont on ignore où il nous mène est une « fuite en avant »….  il resterait quoi comme finalité à l’épopée humaine ? Le Ciel ou le lotus ?

Avec 1 milliard d’humains sur  cette terre qui croupissent dans une misère abjecte et un autre milliard dont la vie ne consiste qu’à survivre, est-ce vraiment le moment de se demander si on ne devrait pas y aller plus mollo sur le développement ?  Il faudrait échapper au battage publicitaire environnementaliste et se mettre d’accord sur ce qui pollue et détruit inutilement … et ce qui est progrès, même si ce progrès a son prix.

On parle trop, la bouche en cœur, de réduire notre consommation d’énergie et donc de ralentir le rythme de notre développement. C’est un langage qui m’irrite, surtout il est tenu dans des réunions populistes et n’est pas collé à des propositions chiffrées.   L’Américain moyen aujourd’hui consomme ONZE FOIS plus d’énergie que le Chinois moyen. Pense-t-on une minute qu’on va diminuer la consommation de l’Américain au niveau de celle du Chinois ?  Bien sûr que non ! Veut-on, sans le dire, faire en sorte que le Chinois n’ait jamais le niveau de vie de l’Américain ?  Dangereuse croisade…

Le consensus actuel n’existe que sur la volonté de freiner le progrès des autres ; le sien propre, jamais. On peut, dans un double bluff « à la Kyoto », prétendre n’imposer les contraintes qu’aux pays développés… mais c’est une pirouette grossière, car comment  même imaginer ce scénario de conte de fées, d’un monde industrialisé qui stagnerait volontairement pendant des décennies, en attendant que ses concurrents du tiers-monde l’aient rejoint en production et richesse !  Absurde.

Personne ne le croit, personne ne s’y attend. On en parle pour passer le temps, pendant que les Verts se positionnent, laissant aux pétroliers et à leurs alliés le temps de rentabiliser un peu plus leurs investissements et de trouver une niche aux pays producteurs d’énergie fossile.  La seule  question – mais qui fait débat, car elle vaut d’innombrables milliards –  c’est :  « On passe au vert quand  ?  Dans 5, 10 ou 20 ans ? »

Si, sans croire qu’il soit en péril de mort imminent, on veut protéger l’environnement, il faut proscrire le bavardage sur la baisse de la consommation d’énergie : l’humanité ne choisira pas la régression dans la pauvreté.  On doit consacrer tous les efforts au passage accéléré à la production d’une énergie propre : solaire, éolienne, géothermique, nucléaire.   Fin de la crise.

Cette solution équivaut à une victoire du lobby vert, dont les objectifs sont très probablement aussi égoïstes et sordides que ceux des pétroliers…  mais dont les conséquences pour l’environnement sont plus acceptables. Gaia ne vous dira pas merci, elle s’en fout. Mais NOUS, nous vivrons mieux.

Pierre JC Allard

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