Archives mensuelles : avril 2011

Le parti conservateur, Stephen Harper, l’Église Évangélique et les créationnistes

Élections fédérales 2011

Si le crucifix et les prières du maire de Saguenay Jean Tremblay dérangent certains, que dire du lobby de l’Église Évangélique et des créationnistes qui ont investi le Parti Conservateur de Stephen Harper.

Raymond Viger Dossiers Politique, Stephen Harper

Stephen Harper premier ministre canada élections fédéralesAvec mon billet questionnant Québec Solidaire sur leur proposition d’un salaire minimum à 16$, j’ai eu plusieurs échanges avec des blogueurs politiquement positionnés.

C’est comme cela que j’ai pu avoir des échanges intéressants avec The Ubbergeek. Il m’a fait découvrir une réalité de Stephen Harper et du Parti Conservateur qui ne fait que confirmer pourquoi j’avais tellement de difficulté à appuyer Stephen Harper et le Parti Conservateur.

Le Parti conservateur, Stephen Harper et l’Église Évangélique

Quand The Ubbergeek a commencé è me parler que le gouvernement de Stephen Harper était infiltré par l’Église Évangélique je croyais avoir affaire à un adepte de la théorie de la conspiration. Quand il est allé à me dire qu’en plus, des ministres et des députés du Parti Conservateur étaient des créationnistes, c’est-à-dire des gens qui refusent les bases scientifiques, qui sont contre la théorie de l’évolution, j’étais convaincu que The Ubbergeek méritait une place dans un hôpital psychiatrique.

Mais The Ubbergeek m’a fourni ses références. Il a commencé avec l’émission Enquête avec Alain Gravel à Radio-Canada. Il enchaîne avec Gary Goodyear, ministre des Sciences et Technologies dans le gouvernement de Stephen Harper qui est un créationniste. C’est-à-dire que nous avons un ministre des Sciences qui ne croit pas à la Science! Sa référence, Alain Dubuc dans un reportage pour La Presse.

Avec de telles sources pour soutenir ses affirmations, The Ubbergeek avait réussi à me fournir les justifications de mes malaises envers le gouvernement de Stephen Harper et du Parti Conservateur.

Stephen Harper et le social

J’avais déjà traité en 2009 Stephen Harper d’anti-social. Toujours en 2009, nous avions dénoncé les théories anti-scientifique de Stephen Harper en matière de prévention des drogues.

Que ce soit Stephen Harper et l’avortement ou encore les positions de Stephen Harper et l’homosexualité, nos questionnements envers le Parti conservateur et Stephen Harper ne cessaient de s’intensifier depuis déjà plus de 3 ans.

Le tout avait débuté lors de mon reportage sur le site d’injections supervisées Insite de Vancouver. Malgré que toutes les instances communautaires, judiciaires, de la Santé et du gouvernement de la Colombie-Britannique fassent consensus pour conserver cet organisme qui soutient les personnes toxicomanes, le gouvernement de Stephen Harper tente de fermer le site d’injections supervisées. Malgré que la cour ait débouté le gouvernement de Stephen Harper, celui-ci s’obstine et va en appel!

Pour qui voter le 2 mai?

Trois ans plus tard et pour une deuxième élection fédérale, je peux maintenant prendre position officiellement contre le Parti Conservateur et Stephen Harper.

Parce qu’il est inacceptable que des ministres créationnistes soient nommés Ministre de la Science.

Parce qu’il est inacceptable que des lobbyistes religieux tels que Faytene Kryskow puissent circuler à leur guise dans le parlement canadien.

Médias et Stephen Harper

Ces faits ont été médiatisé par plusieurs journalistes crédibles qui ont fait enquête. La GRC a noté cette influence grandissante au sein du gouvernement de Stephen Harper et du Parti Conservateur. Les faits sont connus et ont été rendus publics. Il est inacceptable que rien ne soit fait pour éviter cette ingérence dans nos instances démocratiques.

Lundi le 2 mai 2011 est une journée importante. Une journée où tous les citoyens doivent exercer leur seul privilège démocratique et aller voter. Voter contre le Parti Conservateur. Voter contre Stephen Harper. Il y a un dérapage politique important qui doit être arrêté.

Pour vous éviter de faire toutes les recherches, je vous laisse quelques références fournies par The Ubbergeek et que j’ai complétées. Si vous n’aviez le temps que d’en regarder un seul avant d’aller voter lundi soir, le documentaire d’Alain Gravel est une priorité.

Références sur Stephen Harper, l’Église évangélique et le créationnisme

Enquête, Radio-Canada, Alain Gravel. À la droite de Harper.

Radio-Canada, Brigitte Bureau. Des parlementaires sous l’influence des évangéliques.

La Presse, Alain Dubuc, La grande noirceur conservatrice.

L’actualité, Pierre Cayouette. Une victoire pour le milieu culturel.

Le Devoir, Hélène Buzzetti. Les évangélistes appuient les conservateurs.

Desautels, Radio-Canada. Harper et les évangélistes.

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Une histoire de deux théories de l’exploitation (2e partie)

La semaine dernière, je vous ai exposé comment Marx avait à la fois raison et tort au sujet de l’exploitation. Il avait raison dans le sens qu’il existe effectivement une classe dirigeante minoritaire qui exploite une majorité des gens. Il avait également raison sur le fait que la nature de cette exploitation est économique. «il avait également raison de prétendre que les exploiteurs utilisent la force de coercition de l’État afin de perpétrer leur pillage. Là où Marx se trompait, c’est dans l’indentification des vrais coupable, ainsi que leur modus opérandi. Je propose donc d’y jeter un peu de lumière pour vous montrer les véritables parasites grâce aux écrits d’économistes comme Eugen von Böhm Bawerk, Ludwig von Mises, Murray Rothbard et Hans Hermann Hoppe.

Le point de départ est le même que celui de la théorie marxienne, c’est-à-dire l’exploitation du serf par son seigneur ou de l’esclave par son maitre. Le serf est exploité parce qu’il n’a pas le contrôle d’une terre qu’il a lui-même développé et mise en valeur. Le seigneur n’ayant obtenu le titre que par pillage et ne contribue en rien à la mise en valeur de la terre, pas même les semences. Il en va de même pour l’esclave qui n’a pas le contrôle de son propre corps. Ce genre d’exploitation n’existe cependant pas dans un capitalisme pur. Ce n’est pas de l’exploitation de développer et mettre en valeur une ressource qui n’était utilisée par personne auparavant ou d’employer ces ressources dans la production d’autres biens, ni d’épargner ces ressources et ces produits afin de produire des biens futurs. Ces actes en eux-mêmes n’enlèvent rien à personne et des biens additionnels ont été créés. En réalité, là où il y a exploitation est lorsque le principe de première mise en valeur (le «homestead») n’est pas respecté. Ainsi, c’est lorsque le contrôle partiel ou total de ressources ou de biens est obtenu par la force par des gens qui ne l’ont ni développé, ni produit, ni épargné, ni obtenu par une entente contractuelle avec le propriétaire légitime, qu’il y a vraiment de l’exploitation. L’exploitation, c’est l’expropriation d’un bien des premiers utilisateurs, producteurs et épargnants par des non premiers utilisateurs, non-producteurs et non-épargnants. C’est l’expropriation de gens dont la prétention sur leur propriété est le travail, le contrat et l’épargne par des gens dont la prétention ne vient de nulle part et que ne tiennent absolument pas compte du travail ou des contrats des autres.

L’exploitation ainsi définie a toujours fait partie de l’histoire humaine. Nous avons toujours pu nous enrichir que de deux façons. Soit en mettant en valeur des ressources inutilisées, en produisant et en épargnant, soit en expropriant ceux qui mettent en valeur, produisent et épargnent. Il y a toujours eu en parallèle avec la première mise en valeur, la production et l’épargne; l’acquisition non-productive et non-contractuelle de propriétés. À travers le temps, tout comme les producteurs se sont constitués en sociétés et en entreprises, les exploiteurs ont également formé des entreprises d’exploitation à grande échelle, les État et gouvernements. Avec une classe dirigeante, membre de ces sociétés d’exploitation, installée sur un certain territoire et exploitant les ressources économiques de producteurs exploités, le centre de l’Histoire devient bel et bien une lutte entre exploitants et exploités. Sur cette évaluation de l’histoire, les marxistes et autrichiens pourraient trouver un terrain d’entente.

Alors que les entreprises productrices apparaissent et disparaissent grâce au soutien ou l’absence de soutien des consommateurs, la classe dirigeante n’apparait pas vraiment parce qu’il existe une demande pour ses services. Il serait plutôt absurde de croire que des producteurs consentent réellement à leur expropriation. On doit les forcer à l’accepter. La classe dirigeante ne disparait pas non plus quand on le souhaite. Nous ne pourrions pas la faire partir en s’abstenant de transiger avec elle, comme on pourrait réduire une entreprise productive à la faillite. La classe dirigeant tient son revenu de transactions non-productives et non-contractuelles, de sorte qu’elle n’est affectée par aucun boycott. La seule chose qui puisse abattre une entreprise d’exploitation est, pour reprendre un terme marxiste, un certain état de « conscience de classe », c’est à dire le degré auquel la classe exploitée est consciente de son exploitation.

Un exploiteur fait des victimes et ces victimes peuvent devenir des ennemis. Il pourrait être possible pour les exploiteurs d’utiliser la simple force pour maintenir une population similaire d’exploités, mais la force seule ne saurait suffire à permettre d’exploiter une population largement supérieure en nombre. Pour y réussir, il faut que la majorité de cette population accepte comme légitime les actes d’exploitation. Il faut que la majorité ait abandonné l’idée de résister les acquisitions non-productives et non-contractuelles de propriété. Le pouvoir de la classe dirigeante ne peut être brisé que si les expropriés acquièrent une idée claire de leur état et s’unissent et s’indignent des acquisitions non-productives et non-contractuelles de propriété et refusent d’y contribuer.

L’abolition de la domination féodale et absolutisme a été le fruit d’une telle prise de conscience à travers le libéralisme des droits naturels. Cependant, suite à une dégradation de la conscience de classe, le processus de libéralisation s’est inversé et le niveau d’exploitation s’est accru de puis la fin du XIXe siècle et en particulier depuis la première guerre mondiale. Du point de vue des autrichiens, les marxistes portent une partie du blâme pour cette perte de conscience en occultant la conception correcte de l’exploitation, celle dont les développeurs initiaux, producteurs et contractants sont victimes de la part de ceux qui ne produisent rien; par la fausse opposition entre le capitaliste et le salarié.

L’institution d’une classe dirigeant exploitante sur une classe exploitée beaucoup plus nombreuse doit passer par l’imposition d’un système de droit public, superposé à un système de droit privé. La classe dirigeante protège sa situation dominante en créant une constitution pour le fonctionnement interne de son entreprise. En formalisant le fonctionnement interne de l’État, elle crée une certaine stabilité juridique qui instaure une opinion publique favorable. La constitution rationalise du même coup le « droit » des représentants de l’État de se livrer à des acquisitions de propriété de façon non-contractuelle et non-productive. Ce système de subordination du droit privé au droit public crée un dualisme dans lequel il existe un ensemble de lois pour les dirigeants et les dirigés. Contrairement à ce que croient les marxistes, ce n’est pas parce que les droits de propriétés sont reconnus par la loi qu’il existe une justice de classe, mais plutôt parce qu’il existe une distinction légale entre une classe agissant selon le droit public, et une autre agissant selon un droit privé subordonné. L’État n’est pas exploiteur parce qu’il protège les droits de propriété capitalistes, mais parce qu’il est exempt d’avoir à acquérir sa propriété par la production et le contrat.

En tant qu’entreprise exploitante, l’État a avantage à ce qu’un bas niveau de conscience de lasse règne à tout moment. La redistribution de la propriété et du revenu est un moyen efficace de « diviser pour régner ». C’est le moyen que l’État utilise pour semer la zizanie au sein de la société. La redistribution du pouvoir d’état par la démocratisation, en ouvrant à tout le monde les positions de pouvoir permet également de réduire la résistance à l’exploitation en tant que telle.

L’État est également le grand centre de la propagande. Donc, l’exploitation c’est la liberté; les impôts sont des « contributions volontaires »; les relations non-contractuelles deviennent conceptuellement contractuelles; un gouvernement pour et par le peuple; sans l’État, il n’y aurait ni droit, ni sécurité et les pauvres mourraient de faim, etc. Tout ça fait partie d’une superstructure idéologique visant à légitimer l’exploitation économique.

Les marxistes ont également raison d’identifier une collaboration entre les capitalistes et l’État, même si leur explication est fausse. Ce n’est pas parce que les bourgeois considèrent que l’État garantit les droits de propriété, il viole ces droits plutôt allègrement, mais parce que plus une entreprise est grande, plus elle est passible d’être exploitée par l’État, mais plus grands aussi sont les gains si elle se voit accorder par l’État une protection particulière des contraintes de la concurrence capitaliste. C’est pourquoi « l’establishment » bourgeois est intéressé par l’État et veut l’infiltrer.

En retour, l’État s’intéresse à la collaboration avec les capitalistes à cause de son pouvoir financier. Plus précisément, il s’intéresse à la haute finance afin mettre en œuvre en coopération avec l’élite bancaire et son système de réserves fractionnaires pour créer de la fausse monnaie dans un cartel dirigé par une banque centrale. Cette symbiose permet entre autre à la classe dirigeante de s’infiltrer à même le système nerveux de la société civile.

Dans la réalité, la théorie marxiste sert bien les véritables exploiteurs en détournant l’attention vers des boucs-émissaires de convenance. Le grossissement constant des État et la concurrence entre ceux-ci, mènera inévitablement à la concentration du pouvoir et la stagnation économique. Lorsque ça se produira, les pressions anti-étatiques viendront un jour mettre ce système à bas. Mais contrairement à ce que prétendent les marxistes, la solution ne sera certainement pas la socialisation des moyens de production. La propriété sociale est non-seulement inefficace et impraticable, comme l’expose von Mises dans son livre « Socialisme », mais il est incompatible avec l’idée que l’état puisse un jour dépérir. Si les moyens de production sont possédés collectivement et si on suppose que les idées de tout le monde concernant l’utilisation des ces moyens de production ne coïncideront pas toujours, ces moyens de production nécessiteront une intervention perpétuelle de l’État, c’est à dire d’une institution ayant la force d’imposer la volonté des uns contre la volonté des autres. Au contraire, le dépérissement de l’État et avec lui, la fin de l’exploitation et une prospérité sans précédent ne peut que passer par l’avènement d’une société de propriété privée pure sans autre régulation que le droit privé.

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Abstention, proportionnelle, coalition, etc.

Par Renart Léveillé

Cyberpresse publiait un texte d’opinion de François Geoffroy, professeur de littérature au collège Montmorency, ayant pour titre : « Pourquoi je n’irai pas voter ».

Il fait à sa façon la démonstration que chaque vote n’a pas le même poids :

Les dernières élections fédérales ont démontré par l’absurde les limites du système actuel. Le Bloc, avec 1 379 565 voix, y a remporté 49 sièges. Les Verts, avec 940 747 voix… aucun.

Bien que je sois très d’accord avec l’utilisation de l’adjectif « absurde », ce qu’il oublie dans son calcul, concernant le Bloc, c’est que ce parti n’a de candidats qu’au Québec, ce qui multiplie quand même sa représentativité. Avec un taux de participation de 59,1%, 1 379 565 voix au Québec, c’est autrement plus représentatif que les résultats des Verts au Canada. Comme on dit, ne comparons pas des pommes avec des oranges…

Sinon, il est bien vrai que notre système fait des laissés pour compte comme les électeurs du Parti Vert. Mais son texte, malgré son propos abstentionniste, me semble seulement un bon argumentaire pour un système proportionnel. Et, à la place de « rejoindre le rang des désabusés », il serait beaucoup plus constructif, par exemple, de se faire le chantre dudit changement de système et de quand même se déplacer pour « envoyer annuellement à peu près la valeur d’un timbre-poste en financement public au parti de [s]on choix ». En tout cas, ça serait clairement moins défaitiste. Ce défaitisme qui tient beaucoup trop lieu de conscience politique, par les temps qui courent.

Alors, qu’est-ce que ce serait si tous les citoyens (un peu d’utopisme ici) talonnaient tous les partis politiques quant à leur position sur un changement de votation pour un système de style proportionnel? (Un référendum sur la question? Oups! désolé, n’importe quoi sauf un référendum… Pourquoi? Parce que.) En plus, ça serait une bonne cause pour rejoindre les gens qui ne votent plus, par dégoût du système, comme ceux que je décris plus haut. Mais bon, quand le cynisme aigu a bien grugé un citoyen, il est bien difficile d’espérer une guérison… à moins que…

Et puis, question de continuer sur la lancée d’une évolution du système, juste l’idée d’accepter comme légitime (par tout le monde) la gouvernance par coalition serait déjà un bon début. Parce qu’il faut le rappeler, une coalition n’est pas une invention du diable… Personnellement, j’espère qu’un hypothétique gouvernement minoritaire conservateur se transformera assez rapidement en un gouvernement de coalition, et qu’il donnera de bons résultats (en tout cas, question représentativité, c’est déjà un pas en avant). Et surtout, qu’il durera.

À partir de là, tout est possible. Pourquoi pas une concertation des partis en coalition pour un système proportionnel? (Étant donné que personne n’est en situation majoritaire, ce qui on le sait, tend à refroidir les ardeurs pour le changement — s’il faut le rappeler, un gouvernement majoritaire a rarement la majorité des votes.) Et, bien sûr, un retour de François Geoffroy au bureau de scrutin aux prochaines élections!

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Dimitri Soudas, l’OGM de la politique

Gaëtan Pelletier

Ottawa — Un des membres du conseil d’administration du Port de Montréal soutient que lui et deux collègues ont fait l’objet de pressions politiques de la part de l’homme de confiance de Stephen Harper pour nommer au poste de président le candidat préféré du gouvernement conservateur. Hélène Buzetti, Le Devoir

Commençons par le commencement de la fin

Le chef du Bloc québécois accuse Stephen Harper et son directeur des communications, Dimitri Soudas, d’avoir travaillé avec l’entrepreneur Tony Accurso pour faire nommer Robert Abdallah au poste de PDG du port de Montréal.

C’est le début…

Gilles Duceppe envoie sur You Tube 3 ou 4 enregistrements que vous pourrez écouter à la suite de l’article.  La Presse a également publié des textes des conversations. M. Harper défend son « responsable » … Qui lui également nie totalement ces allégations:

Questionné de près par les journalistes jeudi matin, le chef conservateur Stephen Harper a pour sa part nié en bloc toutes accusations d’ingérence dans ce dossier et il a ajouté que ces allégations étaient tout à fait fausses.

Réagissant à cette controverse, le directeur des communications de Stephen Harper, Dimitri Soudas a lui aussi rejeté toutes ces allégations et assuré que le bureau du premier ministre Harper était totalement étanche à toute forme d’influence extérieure.

Interrogé sur le contenu de l’enregistrement cité par Gilles Duceppe, Dimitri Soudas a répondu qu’il s’agit d’une conversation privée et que dans de tels cas les gens peuvent déclarer ce qu’ils veulent, mais cela ne signifie pas que ce soit vrai pour autant.

Selon M. Soudas, les choses sont « claires comme le cristal » au bureau du premier ministre et personne n’y exerce ce genre d’influence.

Radio-Canada

Le cristal charbonneux de M. Soudas

Le problème de M. Soudas est qu’il n’est non seulement lié au sénateur Léo Housakos, mais que M. Housakos semble lié à un certain Tony Accurso. Encore là, le Canada est un tout petit pays… Mais il faut jeter un œil sur l’œuvre de Dimitri Soudas, son passé, pour juger celui qui prétend que ce ne sont que «  bouette de fin de campagne ».

Voici un petit portrait tracé par une journaliste de la Presse, soulignant la méthode Soudas, ainsi que les rapports de celui-ci avec les journalistes.

Faites-moi un dessin…

Que pensent les journalistes de la méthode « coffre-fort » de M. Soudas?

Chez les journalistes, Dimitri Soudas est presque universellement haï. Il faut dire que les conservateurs, à leur arrivée au pouvoir, ont changé les règles du jeu pour la presse parlementaire. Les journalistes ne sont plus informés de l’heure et du lieu des réunions du cabinet. Du coup, «il y a certains ministres qu’on ne voit plus jamais», souligne Hélène Buzzetti, du Devoir, présidente de la tribune de la presse à Ottawa. Et, surtout, l’équipe des communications de Harper a imposé dès le départ aux scribes une pratique qu’ils abhorrent. Pour poser une question en conférence de presse, occasion devenue rarissime, ils doivent s’inscrire sur une liste. C’est Dimitri Soudas qui choisit quel journaliste pourra poser sa question. Officiellement, personne n’est mis à l’index. Dans les faits, certains membres de la tribune n’ont pas eu de question depuis des années. «Le problème avec cette liste, c’est la possibilité que ça lui donne de faire du favoritisme», dit Hélène Buzzetti.

Le nouveau directeur des communications est décrit comme un être soupe au lait, rancunier, caustique, tant par les journalistes que par des acteurs du monde politique. «Mais pourquoi vous vous intéressez à lui?» s’exclame spontanément une personnalité associée aux conservateurs. «C’est un harceleur. Tu dis quelque chose qu’il n’aime pas, il ne te lâche plus. Il t’inonde de cochonneries», dit un journaliste.

Un matin de décembre 2008, Vincent Marissal, chroniqueur politique à La Presse, donne une entrevue à la radio dans laquelle il critique les conservateurs. Avant même la fin de l’entretien, Soudas lui envoie un courriel agressif sur son BlackBerry. «As-tu fini avec ton spin bloquiste?» Marissal lui répond qu’il va garder ce courriel, question d’illustrer la technique Soudas dans une future chronique. «Trente secondes plus tard, il m’a appelé. Il était dans son auto et il hurlait.» Katia Gagnon, Cyberpresse

Le passé : consommer de vieilles nouvelles rancies

En 209, j’avais tenté de cerner  » la cerne autour du bain » conservateur, pour en savoir un peu plus sur cet univers serpentin de la politique. Je me suis retrouvé devant un étonnant Dimitri Soudas.

On oublie, hélas, les vieilles chroniques du temps passé. Nous sommes de grands consommateurs de quotidien, et nous oublions parfois de garder en mémoire les petits « scandales » qui piquent sans trop détruire . L’un enterrant l’autre… Mais si ceux-ci apparaissent « différents », on peut dire que la culture de la propagande du 21e siècle a fait bien des progrès. En fait, plus on en cultive, plus nous en mangeons, et plus nous en mangeons, moins nous voyons les fausses transformations. L’apparence finit par « avoir du goût.

Le duo Laurel et Hardy

Laurel et Hardy formèrent un couple comique du XXe siècle, un duo du cinéma américain de l’Entre-deux-guerres, réunissant Stan Laurel et Oliver Hardy et basé sur un rapport de force et de protection, souvent dans des bagarres ritualisées et polies (pas de critique sociale). Ils ont joué dans de nombreux films burlesques muets et parlants.

Les voici:

Depuis quelques jours, cette soirée fait des vagues sur la colline parlementaire à Ottawa, où les conservateurs doivent répondre à des allégations de conflit d’intérêts et de « trafic d’influence » puisque c’est en effet la firme BPR, dont Housakos est le président de la filiale TerrEau, qui a obtenu un gros contrat pour la réfection du pont Champlain.

Housakos a travaillé fort dès le début des années 2000 pour convaincre plusieurs communautés, dont la sienne, d’abandonner la tradition du vote libéral.

Sa proximité avec le gouvernement conservateur à Ottawa, qui distribue des milliards en ce moment au moyen des programmes d’infrastructures, lui conférerait aussi, toujours selon nos informateurs, un poids certain au Québec. Son cercle d’amis comprend plusieurs noms qui ont surgi ici et là dans l’actualité. Des amis que l’on retrouve ensuite souvent pas très loin de lui, que ce soit en politique ou dans les affaires.

En premier lieu, son ami d’enfance Dimitri Soudas, conseiller et porte-parole de Stephen Harper. Soudas et Housakos ont dû se défendre pendant l’hiver 2008 d’allégations d’ingérence politique en faveur de la firme Rosdev, du puissant homme d’affaires Michael Rosenberg, plutôt influent à Outremont. Léo Housakos, Rue Frontenac

Jeux de société

Si vous n’avez rien à faire, et que vous voulez vous amuser, nul besoin de vous acheter un jeu de société. Suffit de googler : tapez Soudas  BPR TerrEau, Housakos, GéniEAU, Dumont, Tremblay, Harper, sénateurs, Accurso, contrats, élections, collusion, etc.

Bref, créez votre « propre » monde à partir du cerne autour du bain… Vous arriverez aux tentacules d’un monde poli dont les ramifications vous feront oublier le cordon emmêlé de votre coupe-bordure.

La politique est tellement liée au monde des affaires dans un tortillage pestilentiel qu’il faut se boucher le nez pour jouer.

J’en ai pris un long comme ça…

Les partis (sic) de pêche…

La firme de génie-conseil BPR a payé au fil des ans des voyages de pêche à des élus de municipalités avec qui elle brasse des affaires. Des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales ont également pris part à ces excursions de trois ou quatre jours toutes dépenses payées, a appris Le Devoir.

Il ne s’agit toutefois pas d’une pratique isolée. Selon les informations recueillies par Le Devoir, des dirigeants de la firme d’ingénierie Dessau invitent régulièrement à la chasse et à la pêche des clients potentiels ou déjà établis au camp appartenant au club privé Mazana, dans les Laurentides. Chez Dessau, on affirme que la firme n’est pas membre de ce club privé bien que «probablement» elle le connaisse. Dessau n’avait aucun commentaire à faire quant à la possibilité que des dirigeants de la firme puissent en être membres puisqu’il s’agit «d’adhésions personnelles».

Chez BPR, interrogée à trois reprises sur ces voyages, on a refusé de faire quelque commentaire que ce soit après avoir reconnu toutefois que l’entreprise possède bien un camp de pêche. Celui-ci est situé sur les bords du lac Wilkin, à environ 50 kilomètres au nord-est de La Tuque, dans la réserve faunique des Laurentides.

Des maires et des conseillers municipaux de différentes municipalités de la région de Charlevoix ont participé à des voyages de pêche à la fin des années 1990 et au début des années 2000 à l’invitation de BPR. À la même époque, d’importants contrats d’assainissement des eaux (égout) étaient projetés dans la région. Ont suivi des contrats concernant l’eau potable, dont une usine de filtration à Saint-Irénée conçue par BPR.

«De beaux voyages» Kathleen Lévesque, Le Devoir ( Disposaglelogins)

L’avenir

Monsieur Soudas a un bel avenir. Et tout le talent qu’il faut…

À 13 ans , il posait des pancartes pour les libéraux.

De la graine qui pousse vite… Et qui se transforme…

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Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

L’esprit esclavagiste de notre système social!!!

 

      André Lefebvre

 

      Dans les années soixante on m’affirmait que très bientôt notre société serait une « Société de loisirs »; et que ce résultat était inévitable.

      Les résultats réels qui émergent sont que, pendant toutes ces années jusqu’à aujourd’hui, en 2011 :

1)      Le travail prend de plus en plus d’importance dans la vie de chacun

2)      Plusieurs sacrifient des aspects importants de leur vie personnelle pour leur carrière

3)      Les horaires de travail sont instables; donc il faut être toujours « disponible »

4)      Les heures de travail, pour les professionnels, sont de plus de 50hres/sem.

5)      Ceux qui travaillent à contrat subissent des sous-estimations de temps alloués, et doivent  faire du supplémentaire pour livrer dans les délais demandés.

6)      On apporte du travail à la maison de plus en plus, suite à l’avancement de la technologie électronique : ordinateurs portables, téléphones intelligents etc. Ce qui résulte en disponibilité de l’individu à 24hres/jour, 7 jours/sem.

7)      La plupart des heures supplémentaires « non payées » ont doublé au cours de ces années.

Force nous est de constater que loin d’acquérir une « Société de loisirs », nous avons obtenus tout à fait le contraire.

Que s’est-il donc passé?

Je me rappelle, qu’à l’époque, ce qui nous indiquait une future société de loisirs étaient la performance, de plus en plus importante, de « l’automation industrielle ».

L’automation industrielle est le recours à «une technique qui assure le fonctionnement d’une machine ou d’un groupe de machine sans intervention humaine». En d’autres termes, l’automation consiste à «substituer» une machine à l’homme.

Le principe était déjà connu et employé depuis le début du 19e siècle, avec l’avènement de la « mécanisation ». C’est cette « mécanisation » qui a développé et généralisé socialement, la « classe ouvrière » que Karl Marx appelle le prolétariat. Normalement, l’automation industrielle doit faire disparaître une partie de cette classe ouvrière, puisqu’elle remplace graduellement le travailleur.

Dans les années soixante, nous étions alors convaincus que l’homme serait éventuellement remplacé par les machines. Et nous n’avions pas tort puisqu’effectivement l’automation industrielle remplace l’homme à plusieurs niveaux du travail.

Une seule petite erreur s’est, cependant, glissée dans l’engrenage social ; l’automation, au lieu de transformer la classe ouvrière en classe libérée du travail, convertit la classe ouvrière en classe de chômeurs. Le chômage est, également, un sous-produit de la mécanisation. Il est, lui aussi, amplifié par l’automation industrielle.

Au fur et à mesure du développement de l’automation industrielle, il est de moins en moins possible au travailleur, qui n’est pas « spécialisé », de trouver du travail. Pour faire face à cette nouvelle exigence de l’automation industrielle, nos gouvernements axent  alors l’apprentissage de notre jeunesse sur la « spécialisation » qu’ils cachent sous l’appellation de « compétence ».

Notre système d’enseignement, que l’on appelle à tort : système d’éducation,  abandonne alors la notion de « connaissance » pour celle de « compétence ». Le changement ne promet que du « positif » puisque la « compétence » est indiscutablement un accroissement de « connaissance » dans un domaine défini. Seule la connaissance « générale » perd du terrain. Ce qui ne semble pas très grave comparativement au bienfait de la spécialisation, qui permet la survie de l’individu.

Par contre, il est, aujourd’hui, évident que ce qui est perdu, est ce que l’on appelait à l’époque, la notion « d’érudition ». Depuis toujours, l’érudition est une condition incontournable de la « justesse du raisonnement ». C’est d’ailleurs ce qui se cache sous l’adage : « Les voyages forment la jeunesse ». Il est clair pour tous et chacun que les voyages n’augmentent pas la « spécialisation », mais bien les « connaissances générales », donc l’érudition.

On ne peut cependant pas reprocher aux gouvernements d’avoir pris les dispositions nécessaires pour que l’individu puisse assurer sa survie. Par contre, il devient tout aussi évident que ces gouvernements ont alors accepté de se retrouver en position « réactive » envers le développement industriel, au lieu de garder le contrôle sur l’évolution de notre société. L’automation efface des emplois, et les autorités, à la traîne de l’industrialisation, répondent en essayant de créer d’autres genres emplois pour la classe ouvrière.

Même un penseur comme Karl Marx n’aborda jamais la possibilité de voir l’être humain comme autre chose qu’une «force productive » ; et personne ne s’élève contre cette « classification » de l’être humain. Le travail de l’être humain avait toujours assuré sa survie ; que ce soit au tout début de l’agriculture ou même, à l’époque où l’homme était chasseur/cueilleur. Toujours, au cours de son histoire, l’être humain a dû dépenser une « somme de travail » pour survivre. L’acceptation du travail comme moyen de survie évolua graduellement en « obligation incontournable » du travail pour assurer la survie.

Cette « obligation » est devenue un dogme social et personne, encore aujourd’hui, ne s’attaque à ce dogme, qui est aussi bien ancré chez celui qui est riche que chez celui qui crève de faim. Le riche croit mordicus que la constance de sa richesse est le fruit de son travail et celui qui crève de faim demande l’accès au travail, pour devenir riche ou, à tout le moins, « mériter » de se nourrir et de nourrir sa famille. Finalement, dans l’optique de tous, l’homme « mérite » de survivre à la condition qu’il travaille ; sinon il ne peut qu’être responsable, lui-même, de crever de faim.

Toute notre société, depuis très longtemps, adopte ce concept que le travail est la seule façon d’assurer la survie individuelle. De plus,  à ce concept, s’ajoute la croyance que, plus l’individu possède de richesses, plus son importance sociale grandit. La valorisation de l’individu devient proportionnelle à son compte de banque.

C’est donc tout à fait normal qu’aujourd’hui, l’individu soit propulsé dans une course vers la richesse à tous les niveaux :

1)      pour sa survie et sa qualité de vie

2)      pour sa valorisation personnelle dans la société

3)      pour constater et mesurer individuellement la « réussite » de sa propre vie.

L’homme est devenu l’équivalent d’un hamster qui court dans une cage circulaire, non pas pour faire tourner la cage, ce qui confirmerait la notion qu’il est vraiment une « force de travail », mais simplement parce que la cage tourne automatiquement; ce qui condamne de hamster à courir sans arrêt.

Cette notion de « humain = force de travail » est exactement la notion justifiant l’esclavage qui existait avant la mécanisation. Par contre, l’esclavage n’a plus aucune justification, depuis que la machine remplace l’homme comme « moyen de production ». Alors pourquoi garder ce système de valeur esclavagiste qui valorise le travail de l’être humain ? Il est plus que temps de se poser la question.

Nous constatons que le travail obligatoire de l’être humain pour assurer sa survie, devient, de plus en plus, un poids négatif pour l’économie. L’industrie doit se confronter aux nécessités, toujours plus coûteuses, des besoins de leurs employés et souvent, est empêchée d’améliorer « l’automation » de sa production, simplement pour assurer un minimum d’emplois disponibles à la société. Minimum d’emplois défendus intensément par les syndicats et exigés par les autorités gouvernementales, pour justifier l’aide financière que le gouvernement peut lui apporter.

De sorte que l’industrie tout autant que le travailleur, sont, tous les deux, coincés par ce dogme esclavagiste que l’homme doit travailler pour mériter de survivre.

Comment remédier à cette situation de « cul de sac » pour tous?

Il faut simplement corriger les notions qui s’avèrent fausses et rétablir la situation au bénéfice de tous ceux qui sont concernés.

A) Les notions fausses :

Pour la première fois, dans l’histoire de l’humanité, la machine est capable de prendre en charge, le travail de production nécessaire non seulement au niveau de la survie, mais également, à celui de la qualité de vie de chacun des individus. Il est donc devenu tout à fait faux, de croire que l’individu doit travailler pour survivre. Le système économique de notre société industrielle, qu’on le veuille ou non, prend charge de la production, en éliminant graduellement le travail de l’individu.

L’histoire nous enseigne qu’à l’apogée de la Grèce antique, des hommes purent se manifester comme de « grands penseurs de l’humanité », simplement parce que leur système économique ne les obligeait plus au travail pour survivre. Cette petite portion de l’humanité était libérée du travail par leur système esclavagiste.

Conséquemment, l’automation d’aujourd’hui, qui remplace la majorité des travailleurs, devrait résulter en manifestations de « profondeur de pensée » encore plus importantes et plus nombreuses, puisqu’elle remplace une majorité des êtres humains au niveau de la production.

Personne ne peut nier la valeur indiscutable de ces « grands penseurs antiques » pour l’avancement l’humanité. Et la valeur personnelle de ces penseurs, n’est aucunement échelonnée selon leur richesse matérielle, mais bien sur leur valeur intellectuelle. Il faut donc annuler cette échelle de valorisation sociale établie selon la richesse matérielle de l’individu. Tous le monde sait très bien que plusieurs imbéciles obtus sont d’une richesse inouïe. La richesse individuelle n’a donc aucun impact positif sur l’avancement de l’humanité.

Par contre, la richesse intellectuelle dépend directement de la « justesse de jugement » de l’individu ; ce qui dévalorise de beaucoup l’accent actuel mit sur la « compétence » sans encourager au même titre, la « connaissance générale ».

B) Les erreurs d’aiguillage faites par nos gouvernements.

Nous avons vu que nos gouvernements sont devenus complètement « réactifs » face à l’évolution de l’automation. Ils ont laissé échapper le contrôle de l’évolution sociale pour être subjugués par le contrôle de l’évolution technologique.

La conséquence directe est que la survie même du gouvernement perd une grande partie de ses ressources, puisqu’il dépend majoritairement de la taxation du travail de l’individu. Et comme ce travail de l’individu disparait progressivement, la taxation diminue et la situation ne peut être rectifiée qu’en augmentant les taux de taxation de ceux qui continuent de travailler.

Parallèlement à cette diminution des ressources gouvernementales, se produit une augmentation de chômeurs à cause de l’automation. Les chômeurs créés par l’industrie, retombent ensuite sous la responsabilité du gouvernement. Ce qui est illogique et inéquitable. Normalement, l’industrie devrait être tenue responsable de cette création de chômeurs.

Ce problème est créé simplement parce que nos gouvernements ne défendent pas leur responsabilité essentielle, qui est d’assurer l’évolution de notre société. Ils laissent tomber une partie de leurs ressources en les abandonnant au profit de l’industrie et se contentent, pour compenser leurs pertes, d’augmenter les responsabilités individuelles des citoyens. Il n’est pas nécessaire de porter ici, un jugement sur les intérêts particuliers de chacun des partis en cause; car cela nous dévierait simplement de la voie vers la solution. Il est cependant indispensable d’identifier l’erreur commise pour y remédier.

L’erreur, dont est responsable nos autorités, est d’accepter une diminution de leurs revenus suite au remplacement du travailleur par les machines. Le gouvernement, pour accepter qu’un travailleur soit remplacé par une machine se doit d’exiger que cette machine soit taxée exactement au même nivaux que l’était le travailleur remplacé. De cette façon, le gouvernement peut endosser plus facilement la responsabilité du chômage produit par l’automation, sans diminution de ses ressources. Évidemment cette taxation n’équivaut pas au salaire du travailleur remplacé, mais, grâce à cette mesure, la société (le gouvernement) ne perdrait pas une aussi grande partie de ses ressources au profit de l’industrie et la situation resterait équitable pour les citoyens.

L’autre facteur que cette option préserve, est celui du contrôle de l’évolution sociale. Ce qui est beaucoup plus important pour la société. Les gouvernements ne seraient pas aujourd’hui, sous la coupe de l’industrie s’ils n’avaient pas laissé tomber leur pouvoir de taxation sur l’automation. Les machines paieraient des taxes, les travailleurs paieraient des taxes et les entreprises paieraient des taxes. Actuellement, seuls les travailleurs paient vraiment des taxes.

C) Quelles objections l’industrie peut-elle présenter à une telle mesure?

A) Socialement :

Absolument aucune. Il lui est tout aussi important de s’assurer que le gouvernement ne perde pas sa source de revenus ; mais comme celui-ci ne l’exige pas, il leur est assez difficile de refuser d’augmenter d’autant leurs profits.

B) Financièrement :

Il est évident que la taxation des « machines » devient un coût pour l’industrie. Ce coût cependant ne lui est pas du tout étranger puisqu’il existait déjà dans le salaire des employés licenciés. De plus, ce coût est considérablement amoindri puisque le travailleur remplacé, ne travaillait que huit heures par jour et que la « machine » en travaille 24hres/jour. Le coût de taxation diminue donc du 2/3 de toute façon.

      Le seul constat à faire est que : « La société des loisirs fut ratée à cause de la myopie des autorités qui firent dévier l’évolution sociale ». L’homme a évolué pour ne devenir qu’un « cochon de payeur de taxes ».

 

D) Est-il possible de rectifier le mouvement ?

Il est toujours possible de rétablir toutes situations ; mais cela devient beaucoup plus difficile lorsque des « avantages », mêmes inéquitables, sont devenus des « droits acquis ».

Il sera très difficile de faire accepter, par l’industrie, la taxation du travail des machines ; il sera difficile d’effacer de la société, cette notion esclavagiste que l’homme doit fournir un travail pour mériter de « survivre », et il sera très difficile de changer l’échelle de valeur sociale basée sur la richesse matérielle pour une valorisation de l’individu selon sa richesse intellectuelle.

Par contre, il est indiscutable que l’homme se doit de faire ces rectifications indispensables à l’évolution sociale. Il doit sortir de ce « cul de sac sociétal », sinon, il devra démolir la situation actuelle pour tout reprendre à nouveau.

Ce qui serait un gaspillage de toutes ces vies qui furent sacrifiées et qui le sont encore, pour l’amélioration de la société. Il faut cesser de se battre et commencer à ouvrir les yeux sur ce qui est tellement évident : la machine remplace le travail humain avec beaucoup plus d’efficacité productive.

Il ne reste qu’à accepter que ce travail des machines serve à subvenir aux besoins des humains. Ceux-ci pourront alors se consacrer à des travaux qu’ils considéreront comme des loisirs. Ce qui est le cas lorsqu’un travailleur accepte un emploi qui éveille son intérêt intellectuel.

Amicalement

                                                                

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Classé dans Actualité, André Lefebvre

Tuer le Système ?

Le systeme de gouvernement que nous avons ne va plus. Il y a mille choses à faire pour la santé, l’éducation, la justice, la redistribution du travail et de la richsse, maintenir la paix dans le monde, mettre fin à la misère dans un société globale d’abondance et rebâtir TOUT DE SUITE  une structure monétaire et financière stable avant que tout ne s’effondre. On ne les fait pas.

Mille choses à faire, mais l’oligarchie au pouvoir n’acceptera pas de bon gré la réforme d’un ordre social privilégiant les forts et les nantis en fonction directe de la force et de la richesse de chacun. La plupart de ceux qui comprennent le fonctionnement du Système admettent discrètement que celui-ci va vers sa perte, mais une majorité effective de nos dirigeants se plaisent encore à penser que le déluge ne commencera que le lendemain de leurs obsèques. Si on veut entreprendre la transformation de nos institutions, il faudra le faire en opposition au Pouvoir et donc créer d’abord un large consensus contre l’ordre établi.

Qu’on ne rêve surtout pas que ce consensus se bâtira autour d’un ensemble complexe de propositions, comme le Programme pour une Nouvelle Société, par exemple. Le consensus large qui engagera le processus de renversement du Système n’est possible que s’il présente une seule revendication. Une seule. Il faut frapper un seul coup fatal à la jugulaire du Système

Cette revendication doit être extrêmement simple – donc facile à comprendre – et immensément populaire. Il faut que le Système ne puisse la rejeter, mais que, l’acceptant, il ouvre la porte à des changements irréversibles. Y a-t-il une revendication qui puisse satisfaire à ces deux (2) exigences?  OUI. C’est celle d’instaurer une véritable démocratie. C’est au nom de la démocratie et sur le terrain de la réforme des institutions démocratiques qu’il est possible d’établir un vaste consensus contre l’ordre établi.

Qu’est-ce qui permet de penser que l’on puisse réussir ce coup de force? La conjoncture de deux (2) faits dont résulte une situation explosive. Le premier, c’est que pour lutter efficacement contre le fascisme et le communisme à la fois, le système a si totalement conditionné la population  à vénérer le mot  “démocratie” qu’il s’est piégé à ne pouvoir la lui refuser. Le second, c’est que  la démocratie a été si ostensiblement mise au rancart, que tout le monde peut constater qu’elle n’existe plus.

La démocratie n’existe plus, car nous avons rompu avec l’idéal du citoyen se prononçant sur les grandes orientations de la société et confiant à ses représentants le mandat de réaliser ses voeux. Ce que nous avons, désormais, c’est une structure politique pseudo-démocratique à trois volets d’importances bien inégales.

En première ligne de la pseudo-démocratie actuelle il y a le député, devenu désormais sans importance réelle. C’est pour lui que l’électeur vote et c’est lui, en principe, le représentant de l’électeur. En fait, cependant, l’électeur doit voter à la fois pour un candidat député et un programme de gouvernement (parti); il choisit donc, la plupart du temps, de sacrifier celui-là à celui-ci, votant pour le parti qu’il préfère sans égard à la personnalité du candidat.

En pratique il a bien raison, car le député élu n’aura jamais le moindre mot à dire dans le processus de gouvernance; mais le résultat en est que le citoyen ne se sent plus vraiment représenté par celui-là même auquel il a accordé son vote et que le député, déjà privé de pouvoir, n’a même plus la légitimité d’un mandat populaire réel.

En deuxième ligne, il y a les partis politiques. Ce sont eux qui ont la mission de réunir en un tout cohérent et de formuler de façon crédible les programmes entre lesquels une société démocratique devrait choisir. S’en acquittent-ils?  Dans la réalité, le Système tend vers l’existence de deux (2) partis seulement, tous deux aussi près du centre que possible et donc pouvant partager un meme programme.

Les tiers partis? Un « tiers parti », naissant à la marge, ne peut accéder au pouvoir que s’il tend rapidement vers le centre et assimile, investit ou détruit l’un des deux partis traditionnels. Ainsi on a vu au Québec l’Union Nationale remplacer les conservateurs, puis le Parti Québécois remplacer l’Union Nationale. À Ottawa, on a vu le Reform remplacer le Crédit Social dans puis devenir l’Alliance redevenant finalement les “Conservateurs” et  recréant le bipartisme qui permet de garder l’apparence d’un choix des électeurs… mais le forçant à choisir au centre entre bonnet blanc et blanc bonnet.

En troisième ligne, derrière les députés-poteaux totalement inutiles et les partis interchangeables qui n’offrent plus que le choix entre deux visages de leaders, il y a le vrai pouvoir politique: un fonctionnariat inamovible qui poursuit, quels que soient les élus, la réalisation d’un seul et même programme de gouvernement: l’agenda néo-libéral de l’hyper-pouvoir financier. On maquille cet agenda en bleu ou en rouge, mais nul ne le remet en question.

Cette structure à trois volets dont le troisième est occulté n’a de démocratie que le nom et le peuple en est bien conscient. C’est à cette structure pseudo-démocratique que, selon un sondage de l’Actualité publié il y a quelques années et qui a fait grand bruit, 96% de la population ne fait plus “entièrement confiance” aux politiciens …  Elle a bien raison !  Mais si ce 96% de la population qui ne lui fait plus “entièrement confiance”… ne lui fait plus du tout confiance, le système est discrédité et meurt.

Il meurt, parce que le système ne peut pas modifier les règles du jeu politique CONTRE la démocratie par la répression dure à laquelle donnerait lieu, par exemple, une tentative même timide de redistribution de la richesse. Dénoncer la démocratie dont on a fait la pierre d’assise de la société, ce serait pour la gouvernance inviter une insurrection immédiate.

Instaurer une véritable démocratie, c’est donc  prendre le pouvoir par surprise, peut-être même sans coup férir. Tout le reste viendrait par surcroit, car ce que veut le peuple est aux antipodes des politiques actuelles. Une vraie démocratie peut naitre si le système actuel est discrédité.

C’est l’abstention ou l’annulation du vote qui discrédite le Système en enlevant sa pseudo légitimité au processus électoral.  Quand une majorité de la population refuse de s’exprimer, la non-représentativité des élus apparaît. On crée une situation où sans violence, mais sans préjugés, on peut regarder de plus près si le gouvernement ne viole pas les droits du peuple en faisant le contraire de ce que celui-ci demande.

On peut légitimement se demander si le peuple n’en acquiert pas des droits sacrés… et des devoirs dont le premier est celui de la désobéissance. Un système auquel on n’obéit plus est mort. Le discrédit qui découle de l’abstention  le tue. Une grave décision, mais y a-t-il une alternative  acceptable réaliste ?

Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

La leçon Cantat

Yan Barcelo, 24 avril 2011

Le pardon est au cœur du christianisme et, en ce jour de Pâques, c’est sur le pardon que je vous soumets une réflexion autour de la controverse suscitée par la venue du chanteur Bertrand Cantat au Québec. Au centre le plus essentiel de l’amour du prochain – cette injonction la plus révolutionnaire de l’histoire et que le Christ nous a léguée – il y a le pardon, pardon sans lequel l’amour est interdit.

D’ailleurs, toute la pratique psychanalytique et psychologique du 20e siècle aboutit aujourd’hui à ce constat tout simple : le moment où la guérison intérieure commence à s’opérer n’est pas un « insight » quelconque, une sorte d’émergence à la conscience de quel que matériel refoulé que ce soit, c’est le moment où on pardonne aux personnes essentielles de notre vie, à commencer par nous-mêmes.

Nous avons été récemment conviés à une réflexion sur le pardon lors de la controverse suscitée par l’invitation faite à Cantat par le Théâtre du Nouveau-Monde (TNM) de participer à la pièce de Sophocle, Les Femmes. L’épisode a montré que nombre de Québécois avaient encore de bons instincts spirituels. Toutefois, on pourrait considérer que le passage de ces instincts à la claire compréhension intellectuelle a fait défaut. Plusieurs ont refusé de donner ce pardon que les responsables du TNM leur demandaient d’accorder – et ils ont eu raison. Ou tout au moins, plusieurs ont peut-être accordé leur pardon, mais pas nécessairement leur absolution. Car le pardon n’est pas une voie à sens unique, mais à double voie. On peut accorder son pardon à une personne, mais cela ne veut pas dire qu’il faut normaliser la participation de celle-ci au concert social. Étape cruciale à franchir pour que cette normalisation ait lieu, il aurait fallu que l’autre parti, dans ce cas-ci Bertrand Cantat, demande aux Québécois et Québécoises leur pardon et manifeste son repentir.

Or, il n’en fut rien. Je ne dis pas que Cantat n’a pas déjà demandé pardon et montré du remords pour son homicide involontaire. Je n’en sais rien. Et voilà justement tout le problème : nous n’en savons rien. Personne n’a tenté de nous éclairer sur la chose. Tout ce que nous avons su, par les médias, c’est qu’un type qui a tué sa compagne dans un geste involontaire – mais en lui fracassant quand même une vingtaine d’os dans le visage – allait monter sur la scène de la plus vénérable institution théâtrale au Québec. Au Québec, le TNM, c’est un peu l’équivalent de la Comédie-Française en France. Faire monter Cantat sur la scène de la Comédie-Française, ou du TNM, cela implique une absolution et un pardon profond de son geste. Plusieurs ont refusé ou retenu leur pardon – avec raison.

Portons le débat sur un terrain plus intime en prenant l’exemple de parents dont la fille se serait fait assassiner par un individu. Ces parents, s’ils avaient un très grand cœur, pourraient très bien pardonner au meurtrier de leur enfant (et nous avons justement un cas au Québec de parents qui, ayant vécu un tel drame, ont donné leur pardon au meurtrier).

Geste éminemment humain… et chrétien. Or, supposons que ce meurtrier, après avoir purgé sa peine, se chercherait un emploi et aboutirait par hasard à la porte de l’entreprise du père de la jeune fille assassinée. Que faire? L’embaucher? Peut-être, mais pas avant que deux conditions aient été remplies. a) Il faudrait que le meurtrier demande expressément le pardon du père et de son épouse, de même que de tous les intimes touchés par le drame. b) Et il faudrait que le meurtrier soit présenté à l’ensemble des employés et leur demande à eux aussi leur pardon.

Une telle demande ne garantirait pas que le meurtrier n’est plus dangereux, mais son geste d’humilité amorcerait le processus de guérison dans sa nouvelle communauté de travail et permettrait chez tous le long labeur intime pour les amener à « remettre les compteurs à zéro ». Remarquez, le fait que le pardon soit demandé et accordé n’entraîne pas nécessairement la normalisation de la situation de travail de l’ex-condamné et qu’il entre inévitablement au service de l’entreprise. Ici, nombre d’autres considérations peuvent être en jeu : le fait, par exemple, que la présence d’un ex-meurtrier puisse disloquer l’équilibre du groupe, compromettant la survie même de l’entreprise. Évidemment, il s’agit là d’un développement peu probable et extrême, mais on ne sait jamais. Il n’est pas difficile d’imaginer qu’une employé importante de l’entreprise ne puisse tout simplement pas vivre avec l’idée de la présence à proximité d’un ex-tueur.

Or, c’est tout ce travail de « retour » et de « renouement » qui a manqué dans l’épisode du TNM et dont on nous demandait de faire l’économie. On nous demandait de pardonner, mais sans qu’une demande de pardon ne vienne de l’autre partie, Cantat en l’occurrence. Si celui-ci voulait monter sur la scène du TNM, il fallait que la direction du TNM lui donne l’occasion d’exprimer sa peine et son remords et montre qu’il est déjà en route sur « le droit chemin ». Alors, je crois qu’une majorité de gens se seraient réjouis de l’accueillir sur scène. (Cette absence de perception d’un remords authentique chez un autre criminel, le financier Vincent Lacroix, est justement ce qui rend son rapport si trouble avec l’ensemble de la population du Québec. La déchirure qu’il a faite au tissu spirituel de la société demeure béante.)

Je poursuivrai cette chronique la semaine prochaine. D’ici là, je vous fais à tous mes meilleurs vœux de Joyeuses Pâques !

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Québec solidaire et le salaire minimum à 16$

Québec Solidaire s’explique sur la proposition d’un salaire minimum à 16$

Raymond Viger Dossier Économie, Politique, Internet

Le 28 mars dernier, je publie un billet prenant position contre la proposition de Québec Solidaire présentée par Amir Khadir. Christian Dubois, conseiller du député de Mercier Amir Khadir, fait un commentaire rapide pour tenter d’expliquer la position de Québec Solidaire sur le salaire minimum à 16$.

Pour comprendre la proposition de Québec Solidaire, je questionne son commentaire. N’ayant pas de réponse, je publie un 2e billet invitant le conseiller d’Amir Khadir à finir ce qu’il avait commencé.

Suite aux interventions des internautes Ubbergeek et Richard Langelier qui attendent une réponse de Québec Solidaire à ma question, le débat se poursuit alors sur le blogue de Françoise David. La modératrice du blogue de Françoise David, Mme Anne-Marie Provost prend la relève.

Mme Provost invite alors Darwin pour prendre le contrôle du débat et de la réflexion sur le salaire minimum à 16$ proposé par Québec Solidaire. Darwin le fait en son nom personnel et non pas au nom de Québec Solidaire. Voici la synthèse des explications présentée par Darwin:

Québec solidaire a adopté à son dernier congrès une résolution qui vise à porter le salaire minimum au niveau du seuil de faible revenu (actuellement 10,66 $) dans un premier temps et de l’augmenter graduellement (en quinze ans, par exemple) à 50 % au dessus de ce seuil du faible revenu (actuellement 15,99$).

Le premier objectif de cette hausse du salaire minimum est d’améliorer les conditions de travail des travailleurs et surtout travailleuses qui occupent des emplois payés à ce salaire. En effet, ces personnes occupent souvent les postes les plus précaires sur le marché du travail : temps partiel, emplois temporaires, pas de syndicat, horaires brisés, arbitraire patronal, etc. Son deuxième est de réduire la pauvreté et les inégalités de revenu.

Selon moi, cette hausse n’entraînerait globalement pas de baisses d’emplois en raison des manques de main-d’œuvre qui surviendront au cours des prochaines années à la suite des retraites massives des babyboomers. Une hausse du salaire minimum attirerait en effet beaucoup de personnes sur le marché du travail, personnes qui ne seraient pas intéressées à travailler à des salaires moindres, ce qui permettra de pouvoir des postes qui ne l’auraient pas été sans cette hausse. En plus, d’autres propositions adoptées au congrès de Québec Solidaire élimineraient les subventions aux grandes entreprises, ce qui permettrait d’augmenter fortement les aides gouvernementales aux PME et aux organismes de l’économie sociale qui seraient les premières à devoir faire face à des hausses de dépenses en raison de la hausse du salaire minimum.

Le sensationnalisme des médias

Quand on voit cette explication et qu’on relit celle présentée par les médias, il y a des nuances majeures. Les médias ont insisté sur l’objectif final, se limitant de titrer que Québec solidaire voulait un salaire minimum à 16$ de l’heure sans mentionner qu’il se ferait progressivement sur une période d’une quinzaine d’années.

À partir de quelques journalistes qui lancent la nouvelle, beaucoup d’autres médias et journalistes se contentent de faire écho à ce qui est déjà lancé créant ainsi en bout de ligne de fabuleuses légendes urbaines. Et les médias sociaux ne font qu’amplifier cette dure réalité.

Est-ce que les médias qui ont couvert cette nouvelle ont versé dans le sensationnalisme? La question du sensationnalisme dans les médias demeurent constamment présente.

Salaire minimum régional

Une chose est ressorti de ce débat. Le seuil de pauvreté n’est pas le même d’une région à l’autre. En zone urbaine, le coût de la vie est supérieure à plusieurs régions. En se basant sur le seuil de pauvreté pour chacune des régions du Québec, cela pourrait déterminer un salaire minimum différent d’une région à l’autre.

Cela pourrait-il inciter certaines entreprises à s’installer en région? Peut-être une façon de faire d’une pierre deux coups. Revitaliser les régions tout en permettant aux travailleurs d’avoir un salaire décents.

Qui représente Québec Solidaire dans les réseaux sociaux

Autre fait qui demeure assez spécial. Même si le débat c’est fait sur le blogue de la représentante officielle de Québec Solidaire, Françoise David, que j’ai été interpellé par le conseiller d’Amir Khadir et que la modératrice du blogue de Françoise David a pris part au débat, il a fallu inviter Darwin, sur le blogue de Françoise David, pour venir expliquer son interprétation  »personnelle » de la proposition de Québec Solidaire.

Est-ce parce que personne à Québec Solidaire n’était capable de le faire? Pourquoi une interprétation personnelle et non pas une explication officielle de Québec Solidaire? Sur ces points, le mystère continue de planer. Je félicite tout de même Darwin d’avoir pris ce temps pour clarifier la situation.

Est-ce que notre système politique met en danger la démocratie?

La politique à l’ère des réseaux sociaux

Élections fédérales, spam et pollution environnementale

Amir Khadir et Québec solidaire: utopie sociale

Les gais peuvent-ils prendre le pouvoir?

Le poids du Québec dans le Canada

Stephen Harper et l’avortement

Amir Khadir à Tout le monde en parle

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Classé dans Actualité, Élections, économie, Raymond Viger

Une histoire de deux théories de l’exploitation (1ere partie)

 

Dans un article précédent, j’ai déjà effleuré la théorie marxiste de l’exploitation. Aujourd’hui j’aimerais l’opposer à une théorie alternative, celle de l’école autrichienne d’économie. Comme vous verrez, et vous en serez peut-être étonnés, les deux théories ont un tronc commun. Là où elles divergent est sur la nature des exploitants et des exploités. J’entends vous exposer la théorie marxiste et ses failles dans la première partie et la théorie autrichienne dans la seconde.

Commençons donc par le noyau de la croyance marxiste:

  • « L’histoire de l’humanité est l’histoire de la lutte des classes ». Selon Marx, C’est l’histoire de la lutte entre une classe dirigeante relativement restreinte et une classe d’exploités plus large. L’exploitation est économique. La classe dirigeante exproprie une partie de la production des exploités, une « plus-value ».
  • La classe dirigeant est unie par son intérêt commun de poursuivre sa domination. Elle n’abandonne jamais délibérément son pouvoir et ne peut être délogée que par la lutte qui dépend de la conscience de classe des exploités. C’est-à-dire à quel point les exploités son conscient de leur sort et sont unis avec les autres membres de leur classe en opposition à leur exploitation
  • La domination de classe se manifeste, dans les termes marxistes par des « relations de productions » particulières. Pour protéger ces relations, la classe dirigeante forme et dirige l’État comme appareil de coercition. L’État impose une structure de classe et favorise la création et l’entretien d’une superstructure idéologique destinée à fournir une légitimité à cette structure de domination de classe.
  • A l’intérieur, le processus de concurrence au sein de la classe dirigeante engendre la tendance à une concentration et à une centralisation croissantes. Un système polycentrique d’exploitation est progressivement remplacé par un système oligarchique ou monopolistique. De moins en moins de centres d’exploitation demeurent en fonction, et ceux qui restent sont de plus en plus intégrés dans un ordre hiérarchique. A l’extérieur, c’est-à-dire vis-à-vis du système international, ce processus interne de centralisation conduira (avec d’autant plus d’intensité qu’il sera plus avancé) à desguerres impérialistes entre États et à l’expansion territoriale de la domination exploiteuse.
  • Finalement, la centralisation et l’expansion de la domination exploiteuse se rapprochant progressivement de sa limite ultime de domination mondiale, la domination de classe sera de moins en moins compatible avec le développement et l’amélioration ultérieures des « forces productives ». La stagnation économique et les crises deviennent de plus en plus caractéristiques et créent les « conditions objectives » pour l’émergence d’une conscience de classe révolutionnaire chez les exploités. La situation devient mûre pour l’établissement d’une société sans classes, le « dépérissement de l’Etat », le remplacement du « gouvernement des hommes par l’administration des choses », et ilen résulte une incroyable prospérité.

Ces thèses sont parfaitement justifiables, mais malheureusement, elles sont déduite d’une théorie de l’exploitation qui est absurde. Pour Marx, des systèmes pré-capitalistes tels que l’esclavagisme et la féodalité sont caractérisés par l’exploitation. Ça va de soit. Évidemment, l’esclave n’est pas le propriétaire de son propre corps es se voit exproprié de tous les fruits de son labeur au profit de son maitre qui le lui fournit que sa subsistance et le seigneur féodal, en s’appropriant de terres qui ont été défrichées par les serfs par simple attribution royale, profite sur le dos des paysans. Il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’exploitation et que l’esclavage et la féodalité entravent le développement des forces productives. Ni l’esclave, ni le serf ne produiraient autant qu’ils ne le feraient en l’absence d’esclavage ou de servage.

Par ailleurs, Marx maintient que rien n’est changé dans un système capitaliste. C’est à dire, si l’esclave devient un travailleur libre ou que le paysan décide de cultiver une terre qu’un autre a été le premier à développer et paie un loyer en échange du droit de le faire. C’est vrai que dans le chapitre 24 de Das Kapital, Marx démontre que la plus grande part de la propriété capitaliste initiale provient du pillage, de l’accaparement des terres et de la conquête; et dans le chapitre 25 il décrit le rôle de la force et de la violence dans l’exportation du capitalisme au Tiers-monde. C’est essentiellement correct, et dans la mesure où ça l’est, je ne nierai pas le caractère exploiteur de ce capitalisme là.

Ce que Marx omet de mentionner, à travers son récit propre à inciter l’indignation du lecteur, est que même un capitalisme où l’appropriation originelle du capital serait la résultante de la première mise en valeur (ou homesteading, en anglais), du travail et de l’épargne; serait tout autant exploiteur. Comment est-ce exploiteur? Selon Marx, le capitaliste paie un certain montant d’argent en matières premières et en salaires pour produire un bien qu’il revend pour un montant supérieur, dégageant un profit, ou une « plus-value » qui est prélevée des salaires des prolétaires. En d’autre termes, le capitaliste paie l’équivalent de trois jours de travail au salarié alors qu’il en a travaillé cinq et s’approprie le reste. Donc, selon Marx, il y a exploitation.

Où est la faille dans cette analyse? Elle réside dans la raison pourquoi une travailleur libre accepterait ce genre d’arrangement. C’est parce que le salaire qui lui est payé représente une valeur actuelle, alors que les biens produits représentent une valeur future et que le salarié considère qu’un montant d’argent maintenant a plus de valeur que le même montant plus tard. Après tout, un salarié pourrait décider d’être travailleur autonome et ainsi récupérer la valeur totale de son produit, mais ça impliquerait bien entendu qu’il devra attendre que ce produit soit fabriqué et vendu avant de le récolter. Ça implique également qu’il devra aussi, avant de récolter les fruits de son labeur, payer pour les différents outils et matériaux nécessaires à la production. Accepter un salaire lui permet de vendre son travail, sans avoir à investir dans les autres facteurs de productions et sans avoir à attendre que le produit soit fini et vendu. Il préfère donc recevoir ce montant plus petit, en échange de ces avantages.

À l’opposé, pourquoi un capitaliste investirait-il dans une ligne de production, s’il ne retirait pas une valeur supérieure au montant investit? Pourquoi se priverait-il de ce montant pendant toute la période de production, alors qu’il pourrait tout aussi bien l’utiliser pour sa propre consommation? S’il doit payer les salaires des travailleurs maintenant, il faut que ça lui rapporte quelque part dans le futur, sinon pourquoi le ferait-il? Ceci fait aussi abstraction du fait que le capitaliste doit aussi fournir les autres facteurs nécessaires à la production, et que par conséquent, le travail du salarié ne pourrait compter que pour une fraction du produit final, puisque s’il travaillait à son propre compte, il devrait également assumer ces coûts.

Ce qui ne fonctionne pas dans la théorie marxiste de l’exploitation est qu’elle ne reconnait pas le phénomène de la préférence temporelle dans l’action humaine. Le fait que le travailleur ne reçoive pas la « pleine valeur » de son travaille n’a rien à voir avec l’exploitation, mais découle du fait qu’on ne peut pas échanger des biens futurs contre des biens présents sans payer une escompte. La relation entre le salarié et le capitaliste, contrairement à celle de l’esclave et de son maitre, n’est pas antagoniste, elle est plutôt symbiotique dans la mesure où chacun y tire un avantage. Le travailleur préférant recevoir un certain montant maintenant, alors que le capitaliste préfère la promesse d’un plus gros montant dans le futur.

Il va sans dire que si la théorie de l’exploitation marxiste est fausse dans son identification des exploiteurs et de la nature même de la méthode d’exploitation, toute les idées qui en découlent pour mettre fin à cette exploitation sont essentiellement incorrectes également. La semaine prochaine, je vous présenterai ce que les économistes autrichiens considèrent comme l’interprétation correcte de l’exploitation qui prévaut dans la société.

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La défense du français comme catégorie de racisme

Par Renart Léveillé

Le sujet de la défense du français est clairement un sujet glissant. Parce que dans la défense, il faut absolument prendre parti, avoir un parti-pris, et ainsi en quelque sorte délaisser. Mais est-ce que ce délaissement, cet abandon est pour autant un aveu de « détestation »?

C’est ce que semblent penser beaucoup de gens, dont l’attaché politique Pierre Morin, très présent sur Twitter, déclarant que le Parti Québécois (dont on connaît son implication pour la défense du français) « fait de la détestation des anglos un dogme ».

De l’accusation de détestation à l’accusation de racisme, il n’y a qu’un pas. Et il a presque franchit ce pas dans la mesure où il a fait un rapprochement pas même subtil entre le PQ et le Front national (parti à l’aura raciste, s’il faut le préciser). À mon avis, nous ne sommes pas loin de ce que j’ai appelé dernièrement la « godwinisation des débats », « l’aveuglement volontaire », « la lecture assistée par la mauvaise foi ». S’il faut que je le décrive aujourd’hui autrement, j’irais avec cette formule : la triste pratique de l’« extrémisation » des positions de l’adversaire.

Mais le plus bel exemple de ce glissement, c’est une discussion que j’ai eu sur Twitter à la suite du passage des deux natifs montréalais unilingues anglophones d’Epic Meal Time à TLMEP, que j’ai vertement critiqué dans mon billet « Epic Fail Time ». En réaction aux réactions très négatives des gens sur le fil #TLMEP face à ces unilingues anglos, une « Franco-Ontarienne contre l’indépendance du Québec! » a essayé de me convaincre que c’était du racisme :

ceux qui se pensent supérieurs aux anglais (dont une majorité de Québécois) sont racistes

Ce à quoi j’ai rétorqué, pour pointer le ridicule de la chose :

À ce compte-là, est raciste quiconque est en désaccord avec un autre.

La discussion a durée assez longtemps, mais, entre autres, pour tenter de gagner son point, elle m’a référé à une partie de la définition du racisme selon l’Office Québécois de la langue française (ce qui est assez ironique, puisque, en arrivant sur la page d’accueil du site, à la Une il y a un article s’intitulant « Faire du français « la langue prioritaire »). Finalement, après quelques recherches, je me suis rendu compte que la partie qu’elle me copiait-collait (visiblement de ses notes de cours) ne se retrouve plus dans la définition du grand dictionnaire terminologique de l’OQLF (?), mais seulement sur le site du Mouvement estrien pour le français, sur une page qui date de 2001 :

on qualifie de raciste toute personne qui ne croit pas à l’égalité en droit des êtres humains

Il serait intéressant de savoir pourquoi cela ne se retrouve plus dans le dictionnaire terminologique. Cela serait-il donc sujet à caution? À la place, on pointe une remise en question du concept même de « race humaine », ce qui dirige un peu, il faut l’avouer, les suppositions. (Màj : finalement, le passage en question se retrouve dans la section « Note(s) » à la suite de la définition du terme « hégémoniste ».) Quand même, il faut vraiment faire une extrême contorsion mentale pour réussir à faire un lien entre cette définition et la critique contre l’unilinguisme anglophone au Québec, ce qui n’est vraiment pas une critique générale contre les anglophones, et il faut vraiment que je le spécifie pour ceux qui n’auront pas encore compris. Si je voulais me faire un peu d’argent, je parierais que je vais encore me faire dire en commentaire que je suis anti-anglophone…

Je ne dis pas, s’il était question de faire la promotion du retrait du droit de vote des anglophones (ce qui serait bien sûr une absurdité), mais là, il est seulement question de donner son opinion, de ne pas être d’accord avec un état de fait. Est-ce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » empêcherait toute possibilité de critique, même très négative, envers les Québécois anglophones qui ne parlent ni ne comprennent le français? Non. Parce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » concerne seulement la discrimination, ce que la critique n’est pas, étant assujettie à la liberté d’expression. De toute façon, les francophones n’ont pas besoin d’ostraciser les unilingues anglophones, ils le font très bien par eux-mêmes dans un sens.

Et, bien sûr, je ne joue pas à l’autruche en niant qu’il existe des gens que l’on peut réellement traiter de « racistes» envers les anglophones. Je sais très bien qu’ils existent, et je ne me gênerai jamais pour les dénoncer. Mais il faut savoir de quoi on parle. Et de ne pas mélanger les cartes. Par exemple, qu’on soit d’accord ou non avec l’idée d’étendre les dispositions de la loi 101 aux cégeps, cette idée n’est pas du racisme dans le sens linguistique.

En fait, la sauvegarde du français ne prend pas du tout sa source du racisme, d’un rejet de l’autre. Mais c’est bien pratique d’essayer de le faire croire pour ceux qui sont contre l’idée d’être proactif dans ce sens. Ça me surprend toujours de le constater, parce que la défense du fait français est un projet positif. C’est ce qui devrait tous nous lier. C’est ce que nous devrions tous défendre jalousement pour espérer durer dans ce monde carré qui tend à nous avaler tout rond.

L’anglais comme langue mondiale commune est une bonne chose. Mais comme toute bonne chose, il y a de mauvais côtés. Est-ce que de les pointer est pour autant raciste?

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