Gaëtan Pelletier
Connaissez-vous la différence entre l’éducation et l’expérience ? L’éducation, c’est quand vous lisez tous les alinéas d’un contrat. L’expérience, c’est ce qui vous arrive quand vous ne le faites pas. Pete Seege
Comme disait Jeanne d’Arc en grimpant au bûcher : l’essentiel c’est d’être cru.
Frédéric Dard
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L’ex-ministre de l’Éducation, François Legault, propose un virage radical pour doter le Québec d’un «des meilleurs systèmes scolaires au monde» d’ici 2020. Canoe
Le plan Legault?
Ce qu’il y a de flatulent dans le « bout de la chaîne de montage », c’est encore et toujours …une abstraction. Le grand échec du système scolaire c’est d’avoir tenté de réparer un tuyau avec une bande de pédagocrates et d’administrateurs dont la seule imagination est d’ajouter de l’argent et de grossir les structures en avalant les petites… qui ne fonctionnent pas, ou mal.
Extrait :
A) Plus d’autonomie aux parents.
B) Plus d’autonomie aux directeurs. ( C’est méconnaître totalement le système actuel qui, justement, accorde à ces administrateurs tous les pouvoirs… Ceux qu’ils n’ont pas, ils le prennent en déjouant les règles).
C) Alléger les structures administratives. ( Un copier-coller des fusionnements des villes. Dix petits organismes pour en faire un gros. Plus il est gros, plus il est important, plus il faut payer…) .
« Cela signifie que le taux de diplomation passerait à 85 % au secondaire, à 75 % au cégep et à 80 % à l’université. »
C’est ce qu’on tente de faire en ce moment en faisant travailler les profs, ces incompétents coupables qui devraient être virés. On les force à aplanir les notes pour « faire passer » les élèves. Pour réussir le plan Legault sans passer par le plan Legault on a qu’à fixer le taux d’échec à 12% au lieu de 17%. Et si ça ne fonctionne pas, on aplanira jusqu’au plancher.
Qu’on se donne la peine d’aller fouiller dans les structures de financement des commissions scolaires, dans l’application des administrateurs « poussés » par le ministère et, souvent, dans le petit monde retors des batailles de pouvoirs ou du lustre.
Qui sont les incompétents qui ont engagé des pédagogues chorégraphes-peintres qui se copient-collent entre eux dans une toile constituée d’une floraison d’organigrammes à donner des nausées.
C’est de l’éducation ou de la peinture?
On pourrait sans doute vendre ces œuvres sur la Rue du Trésor à Québec, aux touristes en mal de petits tableaux « made in Québec ».
Les concepteurs de programmes
Curieusement, M. Legault n’en parle pas. Au lieu d’aller voir l’ingénieur de la Ford-T, il décide de virer les travailleurs de la ligne de montage…
Le plan Legault, c’est le syndrome du gars qui pousse son chariot accoté à un mur et qui pense aller loin et vite.
Qu’on demande à ceux qui sont en éducation ce qui ne fonctionne pas en éducation.
Quand vous voulez améliorer votre pelouse, téléphonez-vous à un philosophe?
Lettre au Devoir
Voilà une lettre d’un enseignant retraité.
perro blanco
Inscritmercredi 13 avril 2011 09h42
Réforme Legault, son inspiration, sa méprise
La réforme Legault est directement tirée de l’extrême droite américaine et considère l’école comme une entreprise, les enseignants comme des chefs d’entreprises soumis aux lois de la concurrence, de la productivité et de la rentabilité, et les élèves, comme de la matière qu’ils peuvent façonner à leur guise, des cruches qu’on remplit plus ou moins vite, de la plasticine qu’on transforme, bon gré mal gré, en électriciens, mécaniciens, informaticiens, ingénieurs, médecins, etc.
Si M. Legault voulait ainsi lancer un débat, il aura réussi, mais il aura réussi du même coup à montrer son ignorance et sa propre incompétence. IL EST DONC CONGÉDIÉ, L’IGNARE!
Comme enseignant retraité, je peux dire sans me tromper qu’on n’aurait rien ajouté à ma compétence, à mes performances et à mon rendement en ajoutant 15000$ à mon revenu annuel. À ma résistance physique et émotionnelle non plus, surtout si on m’avait suspendu une épée de Damoclès au-dessus de la tête et menacé à n’importe quel moment de congédiement si les cibles n’étaient pas atteintes, comme si l’élève, les parents, la société, les programmes, le manque de ressources de toutes sortes n’étaient pour rien dans l’atteinte ou non du succès.
Pas étonnant qu’enseignants, syndicats, ministres, commissions scolaires et même parents aient rejeté du revers de la main une proposition aussi stupide qu’injuste.
En effet, en offrant une si généreuse augmentation de salaire aux enseignants contre l’abandon de leur sécurité d’emploi et la soumission à des évaluations régulières selon des critères qui n’ont RIEN à voir avec leur compétence – comme si on congédiait un médecin pour ne pas avoir réussi à sauver la vie à un cancéreux – il se rendait coupable d’une méprise hautement condamnable, soit celle d’avoir eu comme prémisse que le problème, ce sont les profs.
Pas fort, Legault! Pour moi, t’es viré! Le Devoir, Éducation
La confession du viré
M. Legault a aussi dû expliquer pourquoi il n’avait pas mis en place les mesures qu’il prône aujourd’hui du temps où il était ministre de l’Éducation, entre 1998 et 2002. «En 1998, j’arrivais en politique, a-t-il répondu, j’avais tout à apprendre. J’ai commencé à semer, mais je pense que la décentralisation et la responsabilisation doivent aller une étape plus loin. Je prends une partie du blâme.»
Je suis désolé, mais M. Legault a encore tout à apprendre.
Si vous trouvez que le domaine de la construction au Québec est corrompu, vous devriez mettre les pieds dans une école. Je vous conseillerais de vous engager comme concierge.
Mon voisin est un concierge retraité, et vous seriez surpris de le voir analyser le système scolaire.
On fait ça, l’été, en regardant nos potagers chacun de notre bord de clôture.
À chaque fois je me demande comment un concierge peut en savoir autant sur l’école…
Probablement que la propreté est le fondement de sa pensée…
Et qu’il sait reconnaître une tache dans un ensemble de carrelages…
Il sait que la saleté se cache dans les recoins.