Archives mensuelles : mai 2011

Les radicaux libres!!!

André Lefebvre

 

            Il n’y a pas de personnalités qui m’horripilent plus que les « Radicaux libres ». Ils sont tellement radicaux qu’ils se permettent de refuser leur « liberté de penser », aux autres personnes. La plupart du temps, ils ne peuvent s’empêcher de dénigrer l’auteur lorsqu’ils ne peuvent apporter des arguments intelligents au sujet abordé.

         Mais pourquoi sont-ils tellement « radicaux »?

         Simplement parce qu’ils croient « savoir » tout, sur tous les sujets. Ce « savoir » leur vient du fait qu’ils ont « apprit par cœur » les données fournies par des personnages antérieurs. Personnages qui, eux, s’étaient donné la peine de réfléchir sur un sujet, et, qui ont publié leurs réflexions.

      Ces publications sont devenues la « banque d’informations » qui sert à ravitailler notre système d’instruction. Résultat : celui qui a beaucoup d’instruction possède nécessairement beaucoup de « savoir ». Et ceux qui ne possèdent que ce seul « savoir » en viennent à s’imaginer qu’ils sont « tout connaissant ». Le « radical libre » ne « raisonne » pas; il « résonne » en répétant ce que d’autres ont déjà « raisonné ».

      On doit reconnaître qu’il y a une énorme différence entre le « savoir » et la « connaissance ». La définition officielle n’est pas tellement claire selon mon avis.

      Dans mon esprit, le « savoir » est l’accumulation « quantitative » de choses apprises par cœur.

      Cela est en opposition de la « connaissance », qui est quelque chose d’apprise par « expérience physique ou intellectuelle », ce qui permet la « compréhension » totale du sujet.

      Donc pour « savoir », il n’est pas besoin de « comprendre ».

       Par exemple on peut « savoir » que les angles d’un triangle équilatéral sont égaux, sans comprendre le théorème de Pythagore, qui le prouve. Par contre, pour « connaître » que ces trois angles sont égaux; il faut étudier le théorème et le « comprendre ». Évidemment, on peut également « savoir » le nom de Pythagore et s’en servir, sans « connaître » exactement ce qu’il a fait.

      Pour prendre un exemple simple et d’actualité, on peut très bien « savoir » que Dieu existe tout en ne « connaissant » pas son existence. Autrement dit, on peut affirmer : 1) « Je ne « connais » pas la réponse à l’existence de Dieu, mais je « sais » très bien qu’il existe ». D’autres diront : 2) « Je ne peux comprendre l’existence de Dieu pour l’instant, donc, je laisse le sujet sans réponses ». D’autres encore, affirmeront : 3) « Je ne peux comprendre l’existence de Dieu, mais je « sais » qu’il n’existe pas ».

      Les deux extrêmes (1 & 3) de ces affirmations résultent de « radicaux libres »; seul le deuxième énoncé est digne un « esprit libre ».  Constat : le « savoir » est loin, très loin de la « connaissance »; et le « savoir » n’a finalement pas beaucoup à faire avec la « connaissance », sauf d’en être une « compilation » indexée. Le « savoir » s’identifie plutôt, alors, à la notion de la « Foi » et du « dogme ».

 

       Encore une fois, aussi surprenant que cela puisse paraître, cette notion du « savoir » se rattache à l’origine de notre civilisation, la civilisation sumérienne. Les sumériens, de qui toutes les religions « révélées » sont issues, recevaient des informations des « Puissants » et adoptaient ces informations comme des « vérités indiscutables ».

      Évidemment, la science actuelle ne souligne pas cette facette de l’histoire, puisqu’elle s’accroche  à projeter chez les sumériens,  leur propre « croyance » en des entités invisibles imaginaires « supérieures » aux hommes, qu’elle adoptait elle-même, à l’époque de la découverte de cette première civilisation, au début du 20e siècle. Il ne leur est jamais venu à l’esprit que des « supérieurs aux hommes de l’époque sumérienne » aient pu réellement exister physiquement. Et comme leurs « informations » sont compilées comme du « savoir »; elles ne sont plus assujetties à une nouvelle « réflexion » par les autorités officielles; par conséquent, elles demeurent la « vérité » indiscutable.

     Par contre, lorsqu’on considère les tablettes sumériennes, portant sur les mathématiques par exemple, on découvre des « informations » donnant le résultat de nombres portés à plusieurs niveaux de puissances; ou encore, des résultats de « racine carrée » de nombres très élevés. On sait très bien qu’absolument rien dans leur système mathématique ne pouvait leur permettre d’accéder à ces « informations ». La technique mathématique nécessaire leur était « physiquement » inaccessible. C’était un peu comme d’essayer de calculer la racine carrée d’un grand nombre inscrit en chiffre romains.

      Il est donc incontournable que des « entités supérieures aux hommes de l’époque » leur ont fournit ces « informations ». Il est également indiscutable que les sumériens « hommes ordinaires de l’époque », recevant ces informations et constatant leur exactitude, adoptent l’attitude de celui qui « croit » à tout ce que ces entités « révèlent ». Comme ils le disent eux-mêmes,  « Ce que les « Puissants » nous ont apprit est vrai et cela constitue tout ce que nous savons et ce que nous faisons ». C’est là, la forme de pensée qui deviendra la source des religions « révélées ».

      Les « radicaux libres » dont je parlais plus haut sont conditionnés et asservis à cette notion « d’êtres supérieurs » et surtout à cette « forme de pensée ».. Ce n’est pas, du tout, un conditionnement qui s’adresse exclusivement à la notion religieuse; c’est un conditionnement qui détermine le fonctionnement de l’intellect. Le résultat est que : On croit tout ce qu’affirme une personne que l’on juge supérieur à soi.

      Par exemple : Ceux qui adulent Voltaire acceptent ses dires comme des « vérités » inébranlables; exactement comme ceux qui adulent Raël croient à ses affirmations, qu’ils considèrent comme des « vérités ». Psychologiquement il n’y a pas de différence entre toutes ces personnes; et cela même si les adeptes de Voltaire refusent les « vérités » de Raël, et vice-versa. C’est, tout simplement, un conditionnement de la façon de penser.

      D’où l’importance pour l’être humain de développer la notion du « respect des différences ». Cette notion distribue une importance équivalente à chacun des individus en reconnaissant les aptitudes de chacun comme étant complémentaires les unes aux autres. De sorte qu’une société est efficace à son maximum lorsque chacune des aptitudes sert à aider chacun des autres individus. Cette notion ne se limite pas à la « profession » ou au « métier » de chacun; mais à l’aptitude principale de chacun des êtres humains impliqués socialement.

      Les « radicaux libres » sont des individus instables qui se stabilisent sur la pierre d’assise de la « Foi » qui elle n’a aucun appui raisonnable. Lorsque ces « radicaux libres » ne sont pas neutralisés par un raisonnement rationnel, ils nuisent de manière irréversible au principal constituant d’une société, c’est-à-dire : la connaissance ; et ils sont à l’origine de maladies et de cancers psychologiques sociaux et individuels. L’un de ces cancers est celui produit par la « Foi », privée totalement de « compréhension ».

      La santé psychologique exige une assise incontournable qui se résume à: « Ne croyez rien sans en avoir vérifié la justesse au moyen du raisonnement objectif ». Il ne faut surtout pas se rendre à l’autre extrême de la Foi, qui est « l’objectivité raisonnée »; ce qui est la tendance depuis 1960. Un éqilibre intellectuel est indispensable.

        Cette « assise » équilibrée résumée dans l’affirmation plus haut, ne demande pas un acte de Foi ; elle exige que vous y réfléchissiez afin de « comprendre » si elle est une information acceptable et adoptable.

    Ce « pas » évolutif est le dernier à être franchi par l’Être humain. C’est le dernier stage de  « libération » auquel il doit accéder pour se réaliser complètement et atteindre sa potentialité totale.

 Amicalement

                                                         André Lefebvre

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Puerta del Sol. On brise la boussole…

Il y a dejà longtemps que je dis qu’aucune organisation révolutionnaire ne  pourra détruire  le Système, car aucune organisation ne pourra être mieux « organisée » ni disposer d’autant de ressources. Par la force ou la corruption, le Systeme peut triompher de toute organisation rivale.   Ce sont des INDIVIDUS  visant un même objectif, mais ne se constituant pas en groupes, qui abattront le Système en le sabotant, chacun à sa façon. Une société complexe est extraordinairement vulnérable. Dès que le citoyen lambda ne VEUT PLUS que le Systeme fonctionne, le Systeme s’effondre.  C’est ce qui se produit quand le ras-le-bol passe le seuil ou le citoyen lambda accepte le risque de l’anarchie.  Mai 68 apparait alors comme une répétition générale.

Sur la question des retraites, l’an dernier, la France a fait un pas… puis a reculé.. Ce qui se passe en Espagne va plus loin. Jusqu’où iront les INDIGNADOS  qui manifestent ? On ne sait pas encore. Tout peut basculer vers la violence armée ou se calmer  sous les matraques…  Mais il y a une chose qu’on ne souligne pas assez. Pendant que le peuple occupe la rue en mode insurrectionnel… il répudie la gouvernance socialiste  au pouvoir et vote massivement à DROITE ! Les Espagnols ont-ils perdu la boussole ? Sont-il a réclamer plus de pouvoir pour ceux qui les matraquent ?….

Il y a une autre hypothèse. Que les Espagnols n’aient pas voté POUR la Droite mais simplement CONTRE la Gouvernance.  Il appert que cette gouvernance se disait de Gauche, mais les Espagnols ont peut-être compris que la vieille boussole qui disait « Gauche »‘ et « Droite »  n’a simplement plus de sens.

Dans une société industrielle où il y avait encore pénurie, on a pu, pendant des décennies,  jouer le scénario de manipulation « démocratique » d’une société industrielle.   On identifie des pôles Gauche-Droite et les électeurs se situent sur une seule droite  avec un gonflement au centre, en forme de courbe de Gauss, passant dans une continuité souple d’un extreme à l’autre.

On oppose ainsi ceux du RSA, du SMIC et autres perdants  à gauche aux « nantis » a Droite qui gagnent 5 ou 6 fois leurs salaires et qu’on leur présente comme adversaires.  Ça marche , car s’il n’y en a pas pour tout le monde, on se bat pour les os… Par de petites manipulations  au centre, on pouvait faire basculer la majorité politique en alternance, d’une gauche molle a une droite molle…

Mais les choses ont changé.  On est dans une société tertiaire, postindustrielle d’abondance ou la pauvreté est un choix politique. On maintient l’illusion d’une courbe de Pareto avec des revenu en gradation continue, mais la réalité c’est que, depuis deux générations, une toute petite minorité ramasse TOUTE la plus value du progrès et de l’augmentation de la productivité.   Le pauvre qui entend parler milliards voit tout a coup que son  voisin « nanti »  n’est lui-même qu’une pauvre cloche.

Il comprend que l’adversaire qu’on lui désignait n’était la que pour servir de pare feu et de bouc émissaire, comme ces Indiens juste un peu moins maltraités que les Noirs, qu’on importait et qui servaient de contremaitres en Afrique durant la colonisation britannique. Ces Indiens qui ont été massacrés à l’Indépendance, alors que les maitres prenaient le paquebot en première classe et rentraient retrouver leur compte de banque dans la City.

Il voit que le vrai clivage n’est plus entre lui, smicard, et le petit professionnel ou rentier qui a quelques sous,  mais entre plus de 99% de la population « en bas » qui est manipulée pour se disputer des fonds d’écuelle, alors qu’une richesse colossale demeure virtuelle entre les mains d’une infime oligarchie… qui est « en haut »…

Les Espagnols du PSOE comme ceux du PP comprennent maintenant que la Gauche n’est qu’un autre nom pour la Droite. Ils brisent la boussole  et votent contre le gouvernement « de gauche » de Zapatero, tout aussi prêts à voter demain contre un gouvernement de droite. Ils ont saisi la totale hypocrisie et futilité du leurre démocratique: manipulation médiatique pour tous tout le temps et corruption ponctuelle pour les cas difficiles. La seule gouvernance qu’ils veulent, c’est celle qu’ils se bâtissent à la Puerta del Sol.  Ce qui est aussi près de l’anarchie qu’on peut l’être sans se dire anarchiste. Et tout près du seuil de cette « action individuelle » qui peut détruire le système.

Cette prise de conscience de la fumisterie démocratique peut amener de grandes surprise lors des prochaines élections en Espagne…  et en France aussi. Parler d’élections, d’ailleurs, est le « bon »‘ scénario, car tout va très vite. Le danger n’est pas nul que, tôt ou tard, les 99% de jocrisses bernés par leur patron, leur deputé, leur leader syndical, leur banquier et le journal de 20 heures se souviennent que l’on a guillotiné exactement 2780 personnes à Paris durant la Révolution, ce qui a résolu un probleme qui trainait depuis longtemps.

« Mauvais » scénario, triste et brutal, mais 2780 personnes, ce n’est même pas le nombre de victimes d’une petite bataille qui ne fait pas la Une, dans une de ces petites guerres de rien du tout que fomentent presque tous les mois ceux encore moins nombreux, banquiers et autres exploiteurs, qui causent tous les problèmes.

C’est une idée dérangeante et il vaut mieux parler d’élections. Mais ne nous imaginons pas trop que la vieille rengaine gauche-droite va faire florès cette fois.  Un consensus est à se créer contre « ceux d’en haut », ceux que j’ai appelés « cette mince pellicule de moisissure à la surface de la France ».

Si tout va bien et que la démocratie perdure et joue son rôle, c’est ceux qui comprendront ce rejet de « ceux d’en haut » qui seront portés par le zeitgeist de ce consensus et adoubés par le peuple au prochain scrutin. En Espagne, en France, même aux USA ! …  On fera quelques changements sans trop de dommages.  Mais si la démocratie est empêchée de s’exprimer et que les individus chacun pour soi décident de passer à l’acte il pourrai y avoir des dommages collatéraux.  Dans le monde où nous vivons et les injustices qu’il recèle, 2780 têtes de banquiers et d’exploiteurs pourraient ne pas peser bien lourd

Pierre JC Allard

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Le pari de Pascal revu, annoté et ajusté

Yan Barcelo, 28 mai 2010

« Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas: si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’Il est, sans hésiter. »  – Blaise Pascal (1623-1662)

 Le fameux « pari de Pascal » se veut une formule habile pour inciter les athées, incroyants et agnostiques à croire en Dieu, tout au moins à admettre qu’il s’avère nettement plus avantageux de croire en Lui. Mais les termes du pari, tout en conservant le postulat fondamental d’un pari, doivent définitivement être revus. Tout d’abord, il n’est pas certain que la « foi » et le monde de la chair et du plaisir sont antithétiques, comme Pascal l’implique ; ensuite, en cette époque où ne nombreux courants religieux balaient la société, le choix de « Dieu » n’est pas nécessairement le plus indiqué.

Le pari, formulé par ce génie protéiforme du XVIIe siècle Blaise Pascal, est une tentative de démontrer qu’il est infiniment préférable de croire en Dieu que de ne pas croire en lui. Présentons rapidement les termes de l’argument: ou je crois en Dieu ou je n’y crois pas. Si je crois en Lui, cela entraîne de renoncer aux plaisirs terrestres, mais je gagnerai en contrepartie un bien infini, la béatitude. Si je ne crois pas en Lui, alors ma mort débouchera sur un néant pur et simple. Pascal dit que je n’aurai rien perdu, mais c’est une erreur par laquelle il ne fait que démontrer son préjugé janséniste : j’aurai perdu quelques plaisirs souvent fort agréables quoique, convenons-en avec Pascal, fort fugaces et très fragiles.

Le propos de Pascal n’est pas seulement d’inciter les gens à croire en Dieu. On peut croire qu’il veut aussi faire valoir qu’il est inutile de tenter de faire reposer la découverte de Dieu sur un acte de la seule raison. Croire en Dieu tient à une opération obscure qui relève davantage de l’intuition, de la sensibilité et de l’affectivité que de la raison. Pour preuve, je gage qu’on pourrait compter sur une main le nombre d’incroyants que ce pari a convertis.

Mais le choix de Dieu que propose Pascal est trop large : après tout, on peut à juste titre demander qui est Dieu et comment choisissons-nous de le caractériser. Est-il personnel, transcendant et justicier, comme dans la Bible ? Personnel, transcendant et aimant, comme dans les Évangiles ? Impersonnel et immanent, comme dans l’hindouisme ? Ou simplement mis hors jeu, comme dans le bouddhisme ?

La question théologique de « Qui est Dieu ? » est tout simplement trop large pour emporter l’assentiment aujourd’hui. Ou, plus exactement, demander de faire le passage à Dieu impose un trop grand saut qui relève d’une intuition trop particulière. Pour être valable aujourd’hui, le pari de Pascal devrait se poser en termes d’une question préliminaire, plus accessible pour la plupart à une intuition intime. Cette question, la voici : y a-t-il quelque chose qui survit après la mort physique, une « âme » en quelque sorte, qui est appelée à vivre un destin « cosmique » au-delà du temps de vie du corps physique ? Ou la mort physique est-elle radicale ? Après elle, il n’y a rien, rien du tout.

Tout d’abord, cette question pose le véritable problème de toutes les grandes religions, qui sont toutes des sotériologies, c’est-à-dire qu’elles se soucient du salut individuel. Toutes affirment que la nature humaine est en chute ou pervertie, oublieuse de sa nature divine ou paradisiaque originelle, et toutes proposent de renouer avec cette nature divine. Pour toutes les grandes religions, l’exercice essentiel de cette vie est la purification, le nettoyage des passions, de façon à assurer que l’après-vie soit le moins éprouvante possible et que l’individualité puisse poursuivre son cheminement vers le divin.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo

Journal de Montréal et l’Agence QMI font-ils du bon journalisme?

 

Le cahier Votre Argent du Journal de Montréal du 23 mai présente un article de Simon Lord, journalistes à l’Agence QMI. On y dénonce le fait que les travailleurs autonomes payent 2 fois plus de cotisations à la Régie des rentes du Québec (RRQ) qu’un employé salarié.

Raymond Viger   Dossiers Économie, Médias, Journal de Montréal

Le principe de base des cotisations de la Régie des rentes du Québec (RRQ), comme d’autres charges sociales (Assurance-maladie, assurance-emploi…) est qu’une partie de la cotisation est payée par le salarié et l’autre partie par l’employeur.

Le principe de base d’un travailleur autonome est d’être son propre employeur. Il est donc normal et pertinent que le travailleur autonome paye 2 fois plus de cotisations que l’employé salarié. Cela a toujours été et c’est juste et équitable que ce le soit ainsi.

Prenons l’exemple d’un mécanicien salarié qui est payé 20$ de l’heure. Son employeur va facturer à ses clients un taux de 60$ à 80$ de l’heure pour couvrir ses dépenses, sa promotion et… LES CHARGES SOCIALES que coûtent son employé.

Le travailleur autonome et ses charges sociales

Le travailleur autonome ne doit pas facturer 20$ de l’heure à ses clients. Il doit facturer un montant qui lui permettra de payer ses dépenses et ses CHARGES SOCIALES en tant qu’employé et en tant qu’employeur. Les charges sociales d’un employé représente 16% du salaire brut. C’est donc dire qu’un salarié qui gagne 20$, s’il veut devenir travailleur autonome et garder le même niveau de vie et s’il n’a pas d’autres dépenses, doit facturer un minimum 23,20$ de l’heure.

Le mécanicien qui est travailleur autonome devrait exiger un taux horaire entre 40 et 80$ de l’heure en fonction de ses dépenses. Ce qui lui laisse suffisamment de marge bénéficiaire pour couvrir les cotisations de la Régie des rentes du Québec (RRQ) autant en tant qu’employé qu’en tant qu’employeur. S’il ne facture pas assez cher, le travailleur autonome ne devrait pas se plaindre au Journal de Montréal mais plutôt prendre une formation sur la mise en marché de son entreprise.

Comment se fait-il que le journaliste de l’Agence QMI, Simon Lord n’a pas relevé ce questionnement? Comment se fait-il que le cahier Votre Argent du Journal de Montréal publie un tel article sans se poser plus de question?

Questions sans réponses

Ne trouvez-vous pas curieux que le Journal de Montréal publie des nouvelles déjà paru depuis 3 jours sur le site Internet de Canoe?

Est-ce normal que Simon Lord qui signe l’article pour l’Agence QMI dans le Journal de Montréal, signe le même article sur le site de Canoe avec une adresse courriel de TVA?

Article de Simon Lord publié le 20 mai sur le site Internet Argent de Canoe et qui a été repris le 23 mai par le Journal de Montréal.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Le Grand Cirque

Il est incroyable en politique comment les principes cèdent souvent la place au populisme. Le dossier du nouvel amphithéâtre de Québec est un excellent exemple. Non seulement avons-nous une région de la province généralement critique du gaspillage gouvernemental qui est prête à vendre son âme pour une équipe de hockey; on est même prêt à sacrifier certains droits fondamentaux pour y arriver. Le pire est que, pour ce qui est de l’équipe de hockey, rien n’est assuré. Il n’y a aucune garantie qu’il y aura l’équipe des Nordiques version 2.0 si le fameux amphithéâtre est construit, mais on est prêt à dépenser $400 millions de l’argent des contribuables (C’est le chiffre officiel, mais avec les dépassements de coûts habituels, la facture s’élèvera plus vraisemblablement autour de $1 milliard) pour le bâtir. Ensuite, afin de protéger une entente nébuleuse gré à gré entre la ville de Québec et Québécor pour la gestion de l’amphithéâtre, on veut faire une projet de loi spécial pour exclure toute poursuite judiciaire. Projet de loi qu’aucun député de l’Assemblée Nationale n’a opposé, sauf un, Amir Khadir. Et encore, je doute que M. Khadir l’ait fait pour l’atteinte à la liberté qu’il représentait, mais plutôt pour mettre des bâtons dans les roues de Québécor. Quoi qu’il en soit, il a tout de même consenti au dépôt du projet de loi après avoir posé un tas de conditions farfelues et inutiles.

Ce genre de psychodrame n’arrive que lorsque des deniers publics sont en jeu. Si le projet avait été mené entièrement par l’entreprise privée, comme le Centre Bell, par exemple, il n’y aurait jamais eu de conflit. Il n’y aurait jamais eu de drame. Le Colisée aurait tout simplement été construit et ça aurait été la tâche des investisseurs de faire tous les efforts pour ensuite obtenir une franchise de la LNH. Puisque le nouveau Colisée est financé par de l’argent public à cause de l’insistance d’un maire mégalomane qui veux laisser sa marque dans l’Histoire au dépens des autres, le contrat pour la gestion de l’immeuble aurait dû passer par appel d’offre, ce qui n’a pas été le cas. Il serait donc parfaitement légitime que des compétiteurs puissent questionner la légalité de l’entente. Si cette entente était effectivement conforme à la loi, il n’y aurait aucun besoin de la « légaliser » avec un projet de loi privé.

Pendant ce temps, nous assistons à un véritable cirque. Je suis effectivement déçu de voir comment nos élus peuvent si cavalièrement piétiner la règle de droit pour courtiser l’électorat de la ville de Québec. On justifie l’acte en invoquant que la grande majorité des citadins de la région de Québec sont en faveur du projet. C’est certain que si on pose la question « Voulez-vous qu’on construise un amphithéâtre pour favoriser un retour d’une équipe de la LNH à Québec » que la plupart répondront OUI! Demandez-leur ensuite de débourser $2000 chacun pour payer pour et voyez la réponse qu’ils vont vous donner. C’est facile de dépenser l’argent des autres. En particulier que une grande partie de cet argent provient de gens qui n’habitent pas la région et que ne mettront vraisemblablement jamais les pieds au nouveau Colisée. Les gens ne réalisent pas que lorsqu’ils achèterons leur billet des Nordiques, ils l’auront payé deux fois dans la réalité. Je sympathise avec leur désir, mais je ne peux simplement pas le supporter, pas à ce prix.

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Classé dans Actualité, Philippe David

Entrons en guerre contre la pollution alimentaire (et les autres)

Par Renart Léveillé

Il faut vraiment que la guerre contre la pollution alimentaire soit le prochain grand combat citoyen (avec bien sûr celui plus général de toutes les pollutions environnementales, sans liens avec les changements climatiques). Parce que ce « qu’on mange contient des résidus de pesticides, de fongicides et d’insecticides, de l’aspartame et des colorants artificiels. Et ça nous rend malades ». C’est le propos du livre de la journaliste française Marie-Monique Robin « Notre poison quotidien, la responsabilité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques, qui vient de paraître chez Stanké. »

Personnellement, je suis très heureux que ce livre pousse les grands médias à parler de ce problème (enfin, au moment d’écrire ces lignes, seulement La Presse et Radio-Canada en ont parlé). Parce que j’ai publié en 2007 un billet, titré « Bisphénol? Ah! », qui soulevait bien sûr le grand danger du bisphénol A, composé chimique utilisé dans la fabrication « d’une variété de produits de consommation en plastique, notamment des grands contenants en plastique servant à embouteiller l’eau. Il entre également dans la composition des résines de scellement appliquées sur les dents des enfants, de la résine composite des matériaux de restauration dentaire et des résines utilisées pour le revêtement des boîtes de conserve et des canettes. »

En 2009, dans « 243 entorses à la liberté », je soulignais plus généralement le problème (tous les produits chimiques dans l’environnement qui agressent les humains) en le reliant au fait que nous n’avons pas le choix de les « côtoyer » :

Comment peut-on parler de liberté, de souveraineté sur son propre corps quand l’environnement est chimiquement hostile, nous inoculant de multiples et hypothétiques bombes à retardement?

[…]

Comment se prémunir contre cette agression tout en conservant sa liberté de mouvement? Car oui, il serait possible de se terrer chez soi et de contrôler au maximum son environnement, de sortir de la maison avec un masque à gaz…

Alors, une chance que l’on puisse, avec beaucoup de plantes, minimum sept, purifier son environnement immédiat puisqu’il semblerait que dans un appartement ou une maison, l’« air y serait plus pollué que dans une rue de Montréal à l’heure de pointe »!

Mais pour revenir à la pollution alimentaire, au-delà de la somme d’informations que l’on peut trouver simplement dans l’article de Marie Allard, et qui fait dresser les cheveux sur la tête, les propos de l’auteure du livre envers notre gouvernement actuel sont très durs, tout autant que la comparaison avec l’Europe :

«Au Canada, excusez-moi, mais vous êtes mal barrés avec ce gouvernement très proche de l’industrie», a-t-elle estimé. En Europe, une nouvelle réglementation sur les substances chimiques a désigné 12 000 produits problématiques parmi les 100 000 examinés. «Les industriels ont cinq ans pour fournir de nouvelles données prouvant qu’il n’y a pas de problèmes», a indiqué Mme Robin. Déjà, 700 substances actives ont été retirées.

J’espère bien que ce combat contre ce fléau moderne, nous allons tous le mener ensemble, quelles que soient nos idéologies, puisque cela va au-delà de nos choix et de nos habitudes. Nous avons le droit d’exiger des produits de consommation exempts de substances chimiques possiblement dangereuses pour notre santé; et que ce soit la norme, et que nous n’ayons pas à payer plus, comme ce qui se passe actuellement avec la nourriture bio. C’est une question de précaution et de prévention.

La santé ne devrait jamais être un luxe.

(Photo : myaktinephoto)

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

GRANDEURS ET DÉCHÉANCES DES « CONSPIRATIONNISTES »

BILDERBERG vous regarde ! Regardez-vous BILDERBERG ?

Deux fois sur le métier remettez votre ouvrage (1). Il y a quelques mois le blogue Infowars, s’inspirant de la revue The Economist a donné une poussée d’adrénaline aux « conspirationnistes » et aux théoriciens du complot universel. Dans un article signé Steve Watson, Infowars annonçait avoir découvert le centre dirigeant « secret » du nouveau gouvernement mondial, de la superclasse des   « globocrates », rien de moins. À notre insu, cette « élite cosmopolite » mondiale serait à mettre au point l’histoire future de l’humanité sans nous le dire, sans nous consulter, sans même nous demander de voter ! Pourtant, cette conspiration mondiale nous concerne tous.

C’est pourquoi, après avoir longuement hésité, nous prenons la responsabilité de vous dévoiler ce « secret » éventé.

« Un article plutôt étrange dans The Economist d’aujourd’hui parle de cette structure de pouvoir, et loin de la considérer comme une théorie du complot, réaffirme simplement le fait que « l’élite cosmopolite » se réunit lors de ces rassemblements et clubs secrets pour façonner le monde dans lequel la « superclasse » désire vivre. » (2).

Est-il utile de revenir à la charge contre la manie « conspirationniste » et les thuriféraires des mystérieux Clubs secrets qui, comme chacun sait, dirigent la planète ? Vous connaissez déjà plusieurs de ces organisations « secrètes et mystérieuses » dont les Francs Maçons, l’Opus Dei, la Cosa Nostra, la mafia, la CIA et le Mossad sont des franchisés ?

Vous aviez cru que j’oublierais le lobby sioniste mondial et l’AIPAC, le côté sombre de la force et l’Étoile noire, BILDERBERG, le Council on Foreign Relations, la Commission trilatérale et le Carnegie Endowment ? Vous vous trompiez, je sais que tout origine de là, selon la mystique conspirationniste.

Comprenons-nous bien. Je ne réfute ni ne méprise ici ces gens qui se questionnent à bon droit à propos de l’incohérence des multiples versions officielles de certains faits troublants. L’assassinat extra judiciaire d’Oussama Ben Laden, pour lequel le récit de la Maison Blanche a changé à quelques reprises en moins de quarante huit heures, est certainement un cas d’espèce qui mérite notre suspicion. Qu’avaient-ils donc à cacher pour ainsi mentir de façon répétée (3) ?

En société impérialiste, deux classes sociales internationalistes s’affrontent et forgent l’histoire. La classe du grand capital (et ses hommes politiques à leur solde) gère l’économie et la politique et trace les événements au jour le jour par leurs guerres de rapine, leurs exportations de capital financier, leurs spéculations boursières, leurs délocalisations industrielles et l’exploitation quotidienne des autres classes sociales.

Dans chaque pays impérialiste, de temps à autre la classe capitaliste, divisée entre ses différentes factions concurrentes (financière, services et communication, foncière, commerciale et industrielle) demande à la population de choisir quelle section de leur classe aura le privilège de gérer l’État national, de légiférer, d’administrer la justice, les forces répressives et les immenses budgets et ainsi d’enrichir en priorité son segment particulier par rapport aux autres segments de leur classe ; ce sont les campagnes électorales dites « démocratiques » dont les opportunistes, les gauchistes et les sociaux-démocrates de tout poil sont si friands.

Tout cela concourt à tracer les marques de l’histoire sur le paysage urbain et rural. Chaque jour la classe ouvrière et ses alliés (travailleurs des services et des municipalités, travailleurs des communications, étudiants, retraités, agriculteurs, artisans, petits commerçants…) marquent l’histoire par ses résistances sur le front économique, ses grèves, ses manifestations, et par moment, par ses batailles sur le front politique, ses révoltes et ses insurrections qui tournent parfois à la révolution avortée ou victorieuse, c’est selon (4).

La petite-bourgeoisie, particulièrement son contingent intellectuel, observe l’action de ces deux classes antagonistes, décrit et analyse ces mouvements mais n’en constitue jamais le moteur, ni même l’acteur principal. De cette praxis passive de la petite-bourgeoisie surgissent ses tendances           « conspirationnistes » sur lesquelles je reviendrai dans quelques instants.

Auparavant, j’aimerais présenter davantage cet acteur secondaire de la scène historique et politique. La petite-bourgeoisie, particulièrement son segment intellectuel, renie ses intérêts de classe et vend ses services au grand capital. La petite-bourgeoisie a pour mission soit d’amuser et de distraire le peuple de sa misère ; soit de tout assombrir, de forger des leurres, d’imaginer des contes d’horreur, de mystifier, d’argumenter, de désinformer, d’occulter, de psamoldier des cantiques à la gloire des riches et d’expliquer aux révoltés l’immense puissance de leurs seigneurs invincibles (la super classe – l’élite cosmopolite – les globocrates dont nous discourions auparavant !), omnipuissants et omniscients.

La petite-bourgeoisie culpabilise le peuple aussi pour son ingratitude, sa mesquinerie, son ignorance, sa bâtardise, sa couardise, sa paresse, sa désobéissance civile et ses révoltes « injustifiées », et surtout ses révoltes inutiles et futiles. Voilà le grand objectif de la mystification «conspirationniste».

Pour sa peine cette couche sociale (la petite-bourgeoisie frustrée) reçoit honneur, salaires plantureux, postes prestigieux et gloire médiatique éphémère… jusqu’à ce que la crise économique s’abatte sur elle et qu’elle amorce un processus de paupérisation accélérée, de quoi la terrifier… (vous questionnerez la petite-bourgeoisie d’Argentine). Ce sont les stars des médias, les idéologues patentés des think tanks bien pensants, certains professeurs d’universités, comme la star américaine de « gauche », l’anarchiste Noam Chomsky, les chercheurs et les experts de tout poil qui meublent nos heures d’écoute de leur babillage feutré (5).

Un autre segment de cette classe sociale renie également ses intérêts de classe pour se mettre au service de la classe ouvrière. Ici, pas de salaires indécents, ni de gloire éphémère ; l’adversité est assurée et les week-ends ne se passent jamais sur le voilier de Bolloré.

Pour la première catégorie de ces « bobos », ce ne sont jamais « les classes sociales » (un concept démodé depuis la fin de l’histoire !), ce ne sont jamais les peuples, ni même les nations, encore moins les ouvriers qui forgent l’historicité mais un état major secret, transnational, formé d’une élite, une superclasse « globocrate » immensément riche et puissante, aux intérêts harmonieux, complaisants qui décide bon an mal an de tout ce qui se passe sur la planète. Une révolte éclate en Égypte, le Pentagone avait tout prévu et manipule les blogueurs en sous-main, de même en Tunisie, en Syrie ou en Libye (le porte-avion Abraham Lincoln était parti dans la mauvaise direction vers la Mer D’Oman, qu’à cela ne tienne, la conspiration patentée est tout de même accréditée). Les événements du 9/11 ont été une vaste conspiration pour justifier des guerres de rapine contre l’Irak, l’Afghanistan et le Patriot Act. etc.

La revue The Economist adore ces propagandistes qui colportent de telles idées sur la puissance invincible de ces financiers et l’impossibilité pour les peuples du monde de se libérer puisque même les libérateurs font secrètement partie de la conspiration. The Economist les nourrit régulièrement de ragots afin d’alimenter leur fantasme et leur propagande débridée.

« L’article (The Economist) décrit le BILDERBERG comme « une conspiration malfaisante ayant comme objectif la domination du monde », et affirme ensuite que oui effectivement, le groupe maîtrise réellement les événements de ce monde. » (6) (Il ne semble pas contrôler les événements du monde de l’au-delà !  NDLR).

Comprenez-moi bien. À n’en pas douter toutes ces organisations et ces clubs sélects existent réellement et s’activent à poursuivre leurs destinées maléfiques mais ils ne parviennent pas à diriger mécaniquement le monde et à orienter durablement le cours de l’histoire. Pourquoi ? L’histoire de l’humanité est jalonnée de secrets, de complots, de collusions et de conspirations, mais aussi de trahisons, de retournements d’alliances, d’abnégations, d’héroïsme, d’insurrections et de révolutions parfois avortées, parfois victorieuses, mais toujours incontrôlées et incontrôlables par ces protagonistes.

Le système économique impérialiste est un mode anarchique de production et de commercialisation des marchandises et des services et il est totalement faux de prétendre qu’un Club élitiste de « globocrates » aurait planifié la crise financière de 2008, ou qu’il planifiera le prochain Crash boursier.

« Bien entendu, toute personne qui suit de près l’activité de ces groupes d’élite vous dira qu’ils n’ont pas été tout à fait pris au dépourvu et étaient pleinement conscients du fait que la crise était soigneusement préparée en 2006. » (8).

Que des économistes aient prédit dans un avenir quelconque que le système boursier spéculatif érigé sur des prêts hypothécaires – subprimes – non solvables et sur la fraude d’une pyramide boursière à la Ponzi illégale et illégitime allait s’effondrer d’un jour à l’autre, ça oui, c’est totalement véridique.

D’ailleurs, ils furent nombreux à le prédire et ils sont encore nombreux à prédire la prochaine crise puisqu’ils traînent encore 260 000 milliards de dollars de ces produits dérivés (actifs fictifs non adossés à des valeurs réelles) en circulation sur les bourses du monde (9).

Serons-nous accusé d’être associé à BILDERBERG puisque nous annonçons aujourd’hui en primeur, sans l’ombre d’un doute, qu’il y aura une prochaine crise économique mondiale plus sérieuse encore que celle de 2008, qui sera suivie d’une autre crise économique encore plus grave… L’impérialisme c’est la crise, l’impérialisme c’est la guerre. Un révolutionnaire l’a écrit il y a un siècle et chaque jour l’histoire lui donne raison. Cela fait-il de lui le chef des «conspirationnistes » ? Évidemment non.

La prochaine crise économique ne sera pas la conséquence d’une conspiration ourdie et planifiée par BILDERBERG mais le simple résultat des lois capitalistes de la recherche du profit maximum et de la baisse tendancielle des taux de profit qui a toujours réglé le développement de l’économie impérialiste anarchique depuis son origine et il en sera ainsi jusqu’à la déchéance de ce système économique  anarchique.

Je vous rassure tout de suite, le 11 septembre a bien eu lieu et trois gratte-ciel se sont effectivement effondrés à New-York ! L’enquête gouvernementale américaine sur ces événements a été bâclée et c’est troublant de constater que ceux qui devaient éclairer les Américains sur ces événements ne l’ont pas fait. Nous ne savons pas pourquoi ils ont manqué à leur devoir, et nous savons aussi que les autorités américaines ont assassiné Ben Laden récemment afin de s’assurer que nous ne saurions jamais « la vérité vraie » sur ces événements. De là à penser que Georges W. Bush a été assez malin pour exterminer quelques milliers d’Américains pour ensuite se retourner et imposer le Patriot Act et se lancer en guerre au Moyen-Orient, voilà un pas que nous refusons de franchir.

Pour deux raisons ; la première étant qu’un tel complot avec tout ce que cela suppose de complicités, de témoins, de faux-coucheurs, de parasites trop heureux de faire du fric en racontant tout de la conspiration nous détermine à penser que même Bush savait qu’un tel complot serait vite éventé. La deuxième raison en est, et n’en déplaise aux « conspirationnistes », Georges W. Bush et l’Amérique des riches n’avaient absolument pas besoin des événements du 9/11 pour se lancer en guerre contre l’Afghanistan. Ils l’ont prouvé lors des deux attaques contre l’Irak de Saddam Hussein ; dans l’attaque contre la Libye et un président américain le prouvera éventuellement lors d’une guerre contre l’Iran.

Les États-Unis ont envahi vingt sept (27) pays depuis les années cinquante environ et n’ont pas pour autant détruit une partie de leurs infrastructures civiles pour justifier chacune de ces agressions. Les « conspirationnistes » mettent l’accent uniquement sur un versant de la contradiction inter- impérialistes et de la contradiction capital contre travail et nient qu’une contradiction dialectique se nourrit de la convergence de nombreuses forces divergentes (vieilles puissances impérialistes vis-à-vis puissances impérialistes montantes, repartage des marchés et des sources de matières premières, collusion pour réprimer les révoltes populaires, et ouvrières, etc.).

Les riches qui financent ou dirigent ces comités, organisations et officines pseudo secrètes sont à la fois complices entre eux, et en cela ils tentent de se coordonner pour agresser les peuples, leurs ennemis, mais ils sont tout aussi puissamment adversaires, et en cela ils s’entretuent ou se trahissent chaque fois que l’un d’entre eux espère gagner du pouvoir, de la puissance et du capital, arracher des marchés à son concurrent ou s’approprier de nouvelles sources de matières premières. Les classes sociales, les peuples et les nations ne suivent pas docilement le scénario qu’on leur assigne et les penseurs des think tanks de la superclasse des « globocrates » de BILDERBERG savent très bien que l’on ne peut prédire ce que fera une foule d’ouvriers ou de va-nu-pieds une fois lancée contre la citadelle du pouvoir.

La guerre civile au Liban a entraîné la création du Hezbollah armé, la trahison d’Oslo a amené la création du Hamas armé, la guerre civile au Népal a renforcé le parti communiste révolutionnaire armé, la révolution en Iran a chassé le Shah et arraché un grand pays armé de la sphère d’influence américaine, les soulèvements arabes ont bouleversé la donne au Moyen-Orient et obligé les États-uniens à repenser leurs alliances. L’Amérique du Sud, leur chasse gardée depuis la doctrine Monroe, leur glisse d’entre les mains, les Talibans armés sont en train de les chasser du sol afghan. L’Irak, la Somalie et Haïti sont ingouvernables. Le Pakistan dérive dangereusement et pourrait à tout moment quitter la sphère d’influence américaine. Le peuple islandais semble déterminé à nationaliser tout ce que les gouvernements précédents avaient privatisé. Le peuple cubain armé résiste depuis 60 ans aux complots des Kennedy. La Chine, la puissance impérialiste montante, érige l’Alliance de Shanghai en collaboration avec la Russie, et ensemble ils se préparent à affronter la première puissance mondiale déclinante et son bloc transatlantique. Une troisième guerre mondiale, atomique, pourrait en résulter. BILDERBERG l’aura-t-il planifié, souhaité, désiré ?

Tant d’exemples prouvent que ni l’AIPAC, ni BILDERBERG, ni la superclasse globocrate, cosmopolite, super élite, ne contrôlent la marche du temps ni celle de l’histoire, pas plus que le tic tac de l’horloge n’en constitue le ressort, ou que la mouche du coche ne fait avancer l’attelage. Plus souvent qu’autrement ces gens mènent des batailles d’arrière-garde pour limiter les dégâts là où et quand ils le peuvent et très souvent ils ne le peuvent pas (10).

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(1) Robert Bibeau. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article111384

(2) http://www.internationalnews.fr/article-selon-the-economist-de-puissantes-elites-globocrates-controlent-les-evenements-il-ne-s-agit-pas-d-une-conspiration-65797772.html  http://infoguerilla.fr/?p=7803

(3) http://www.centpapiers.com/la-theorie-de-la-%c2%ab-theorie-du-complot-%c2%bb/70328 et aussi http://www.michelcollon.info/L-assassinat-extrajudiciaire-de.html

(4) Robert Bibeau. http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23776

(5) http://www.slate.fr/story/38041/chomsky-ben-laden-11-septembre-delire

(6) http://infoguerilla.fr/?p=7803

(7) http://infoguerilla.fr/?p=7803

(8) Robert Bibeau. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/etats-unis-chine-la-grande-87177

(9) http://www.robertbibeau.ca/palestine/edito10-08-2010.html

(10) Les théories du complot. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article117125

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L’embrayage indispensable dont j’ai parlé dans mon 2e article!!!

 

 André Lefebvre

        Parlons pour parler;  et donc, parlons des supposées différentes responsabilités sociales de l’individu, selon la situation dans laquelle il vit.

       Commençons par une personne qui vit dans la forêt, de chasse et de pêche. S’il est seul, sa responsabilité se limite à vis-à-vis lui-même. Sa survie ne dépend que de lui. Il n’a aucun compte à rendre à personne.

      Ajoutons une compagne à cet individu. Ils sont maintenant deux. Ils doivent séparer les responsabilités qui découlent du fait de vivre à deux, pour assurer leur sécurité. Les responsabilités de chacun sont alors en fonction de la survie des deux.

      Lorsqu’ils ont des enfants, leurs responsabilités individuelles augmentent d’autant, jusqu’à ce que l’enfant ou les enfants deviennent adultes.

 

      Une fois que les enfants deviennent adultes et qu’ils restent pour former une communauté, chacun adopte les responsabilités nécessaires à la survie du groupe;  je devrais dire: « …à la survie de chacun des membres du groupe ». Chacun est alors  responsable de la qualité de vie et de la sécurité de chacun des autres individus formant ce groupe ou cette communauté. Ils mettent alors tout en commun. La notion de propriété est à son plus bas niveau et n’existe pratiquement pas.

      Si on accède au niveau suivant, on arrive à la citoyenneté. Les responsabilités de chacun des individus restent toujours la protection de chacun des citoyens qui forment cette société. C’est d’ailleurs la seule façon, pour l’individu, d’assurer sa propre sécurité en prenant la responsabilité de la sécurité des autres individus plutôt que de se limiter à sa sécurité personnelle. La sécurité de chacun devient alors interdépendante et beaucoup plus assurée.

       S’ajoute, cependant, dans ce regroupement plus important, une responsabilité accrue qui consiste à assurer la « qualité de vie » de chacun par chacun. S’installe alors les échanges, le troc et le commerce. Habituellement, une certaine notion de propriété individuelle apparaît et s’installe chez le « citoyen ». 

      Le niveau de conscience sociale suivant est celui qui s’applique à l’environnement où vivent les membres de cette société.

     Alors, non seulement chacun des citoyens a-t-il la responsabilité d’assurer la survie de chacun des autres citoyens, mais leur « qualité de vie » respective demande que chacun des citoyens se responsabilise maintenant, envers la protection de l’environnement, commun à tous. Chacun des individus s’assure alors que l’équilibre écologique soit maintenu.

 

       Le niveau  subséquent est celui de la sécurité de chacun des individus et de l’écologie planétaire. Ce niveau s’adresse à tous ceux qui vivent sur la planète qui, chacun, doit s’assurer de la protection de chacun des membres de l’humanité et de l’écosystème dans son originalité.  Au niveau écologique, il est malheureusement impossible de faire plus viable que ce qui s’est installé et équilibré de lui-même. C’est d’une évidence incontestable. Au niveau humain, il faut simplement accepter les différences et garder le cap sur ce qui a été développé antérieurement,

   En nous relisant, nous somme bien obligé de constater qu’il y a une progression psychologique (ou spirituelle, si vous préférez) de démontrée dans l’évolution d’un développement social. Évolution progressive qui permet le passage d’un stage à l’autre, sur une échelle de valeur d’une société développée  normalement .  Nous en sommes, nous même actuellement, à la dernière valeur de l’échelle; celle qui s’occupe de la protection de l’écologie planétaire. Ce qui est tout à notre honneur. Par contre, pour l’acceptation des différences, il nous reste beaucoup à faire; admettons-le humblement.

      Malgré ce dernier fait, on se rend compte que la responsabilité de chacun envers la sécurité de « chacun des autres » est la seule solution pour que l’être humain, en tant qu’espèce, parvienne à se réaliser, à se sécuriser et à survivre.

     C’est également, exactement là où on retrouve cet « embrayage psychologique » indispensable à chacun des individus de l’humanité actuelle, pour que nous ayons la moindre possibilité d’installer une vrai système démocratique dans cette société. Embrayage qui engage l’acceptation et le respect des différences de façon objective et inconditionnelle.

     Je ne vois pas d’autres moyens. 

     D’un autre côté, il nous est facile de constater, également, que malgré l’atteinte du dernier niveau de l’échelle de valeur d’une société normale, nous avons laissé tomber le troisième niveau de cette même échelle de valeurs, qui est de prendre la responsabilité de la survie de chacun des autres pour assurer notre propre survie. Comment cela se fait-il? Que s’est-il passé pour que nous ayons transformé cette prise de conscience du début?

     Le fait est que, pour notre malheur, le troisième niveau de l’échelle de valeur fut faussée; ce qui fait que la sécurité de chacun des individus, aujourd’hui, est loin d’être assurée. Le système de développement normal qui précède n’est pas du tout le système que nous avons installé dans nos sociétés dites « civilisées ».

     Notre système actuel n’est aucunement basé sur « la sécurité de l’individu », mais est basé exclusivement sur « la sécurité du système social » qui n’assure, en fait, que la qualité de vie des autorités au dépend des citoyens. Cet état de fait est la résultante exclusive de l’acceptation immémoriale de la notion d’élitisme, qui s’est installée à l’apparition du troisième niveau social, chez la toute première civilisation de notre histoire.

 

      Ce système s’appuie sur la notion : « Au plus fort la poche ! ». Que cette « puissance » soit celle du pouvoir d’achat, du pouvoir des armes ou du pouvoir des dieux, n’y change rien. Le système reste toujours, le même système élitiste.

      Ce système est alors bien obligé de jeter des « miettes » aux plus démunis pour assurer sa continuité et la sécurité de l’élite qui le contrôlent. C’est d’ailleurs pourquoi un système élitiste se base sur des « lois » au lieu de sur la « légitimité » et « l’équité ». C’est aussi pourquoi ce qui est « légitime » n’est « légal » que lorsqu’il ne nuit pas au système établi. Ce qui est une aberration en soi.

      À cause de cette « déviation » primordiale, rien du système actuel n’est honnête, légitime et équitable. Par contre, il prend grand soin à être « légal ». Légal parce qu’ainsi, tous les individus sont subjugués et asservis aux lois du système.

     La majorité croit que le système assure leur propre sécurité. C’est tout à fait normal puisqu’ils croient faire partie d’un ensemble de « citoyens ». Sauf qu’ils oublient qu’ils possèdent un numéro et que le système, de par son fonctionnement, s’adresse toujours et exclusivement, à ce numéro et non à l’ensemble de la société. L’ensemble de la société n’est, pour le système, qu’une banque de numéros. En réalité l’entité « ensemble de la société » est une convention virtuelle qui n’a vraiment aucune réalité autre que dans « l’image » du système qu’on a inculqué chez l’individu.

 

      Le seul moment où c’est « l’ensemble de la société » qui s’adresse au système, c’est lors des élections. Par contre, encore là, c’est le numéro qui sert à assurer la légalité de l’élection et c’est l’individu dans sa réalité personnelle qui se manifeste. Aussitôt, cependant, les résultats de l’élection sont transférés à la notion de « l’ensemble » en transitant par celle de la « majorité ». Le gouvernement élu représente toujours « l’ensemble de la société », même s’il n’a été élu que par une « majorité » composée d’une « minorité d’électeurs » grâce au « jeu » des partis politiques.  

      On se doit de constater que l’individu est assujetti et asservi au système; qui, lui, possède tous les pouvoirs « généraux » qu’il applique à chacun en « particulier ».

      De cette façon, l’individu se retrouve sans défenses devant le système. Il n’y est d’ailleurs jamais considéré, je le répète, comme un individu, mais comme un simple numéro. Le côté « être humain » n’a rien à voir avec les lois du système; seul le côté « numéro » est important.

      Évidemment, ce n’est pas de cette façon qu’est présentée la réalité. On la maquille pour qu’elle soit rassurante et acceptable. Ce qui ne change pas ce qu’elle est vraiment.

      Le système social actuel est un ogre travesti en beauté aguichante mais qui, en réalité n’est pas du tout attrayant et a l’air plutôt imbécile.

 

       Pour ceux qui le croient un « ami », il peut être sécurisant; pour ceux qui le « comprennent », il mène l’humanité à une phase terminale.

Amicalement

                                                      André Lefebvre

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« Philosopher pour vivre au quotidien »

« Philosopher pour vivre au quotidien »,

Sun Tsu  dit qu’il faut toujours être là où l’adversaire ne nous attend pas. Depuis quelques semaines, je publie des textes un peu, disons… revendicatifs et bien collés sur la matière. Cette semaine, une bouffée d’air pur. Loin de l’affaire DSK,  de l’incurie des fonctionnaires et des bombes en Libye.  Un « trip » de spiritualité et de philosophie au quotidien, offert par une auteure québécoise Danièle Geoffrion et avec une autre Québécoise, Louise Labrecque, pour vous en parler.   Ce texte ci-dessous m’a interpellé et le livre  ne m’a pas déçu….   PJCA

DU SENS ET DES MOTS

par Louise V. Labrecque


Vivre un exil à la fois intérieur et extérieur

Un exilé, c’est quelqu’un qui a des souvenirs différents.  Et qui revient de loin .  En littérature, il est facile de les reconnaître, ceux-là qui bâtissent sur l’expérience passée afin de recréer la vie présente, riche et sensible.  Il sont radicaux, mais pas intolérants.  Souvent, leur grande sagesse inspire un choix de vie, un changement de position, comme le fait de changer de lunette, ou de coiffer ses cheveux la raie sur l’autre côté. La lecture du livre-bijou de Danièle Geoffrion « Philosopher pour vivre au quotidien », marque un passage, et rassemble, des aphorismes, toujours à la fine pointe de la sagesse.

L’auteure ne revendique rien.  Le monde est ainsi.  Aucun pourquoi qui absorbe tous les autres.  Nous retrouvons simplement l’essentiel, là, sous nos yeux.  Le livre, disons-le, se lit agréablement, il respire, « souffle » en nous,- presque un lapsus, car j’allais dire « souffre »-, pour porter plus loin notre réflexion personnelle.  C’est que l’auteure a bien souffert, comme nous tous, plus ou moins, et livre en transparence ses citations, sans caricature, sans effet tragique, sans méchanceté.  Au contraire, on se laisse dévorer par cette compilation d’aphorismes et de pensées, si joliment présentées, non pas en vrac, mais par thèmes, chacun illustrant une sorte de virtuosité de l’ensemble.

En effet, cette lecture déploie un rythme, presque de la musicalité, dans une série de tableaux d’où émerge presque toujours la lumière, par la mise en abîme des moments difficiles, soulevés par quelques notes graves, noires, et pourtant quelquefois humoristiques, mais sans jamais verser dans l’argot ou la plaisanterie, sans jamais verser dans le pathétique ou l’angélisme.

Ce recueil de pensées nous oblige à essayer de comprendre la vie, à tirer des leçons raisonnables, à assumer le réel en acceptant d’entrer plus loin et plus profondément en nous-mêmes, à ressentir la singularité, et cela, en acceptant de se faire chatouiller un peu, non pas tant d’un point de vue moral, car c’est essentiellement par une intention humaniste, et non par sadisme ou par goût de la sensation que l’auteure évoque la longue suite d’aphorismes obligeants à réfléchir, à méditer, et à aller plus creux en soi.  C’est qu’il y a eu le pire comme le meilleur, et ce qui en reste est là, entre nos mains.

Ainsi, pour chasser un cafard ou des constipations chroniques, la neutralité de ces courtes phrases invite à la méditation, au lâcher prise, et la contemplation, pour une réelle recherche d’harmonie et d’équilibre dans nos vies.  Aucun lyrisme ici, seulement la réalité, presque affligeante de banalité, et pourtant crue, sans détour, et sans jamais fleurer le snobisme intellectuel, ou un univers terriblement fermé.

L’auteure est philosophe de formation, elle ne traite pas avec des personnages, aucune interdépendance entre la vie et l’imaginaire, et on comprend vite qu’elle ne vit pas que pour écrire et pour se regarder écrire.  Son monde n’est pas littéraire, littéralement, et cela fait drôle d’écrire cela, mais le fait est : ce sont des aphorismes, ce sont des morceaux de vie réelle, des flux et reflux, des passions, mais pas un besoin violent de créer des personnages.

Ce petit recueil est un livre de « table à café », un livre qu’il fait bon ouvrir, à toutes heures, pour la lumière qu’il dévoile, avec ses vérités personnelles et ses secrets.  Un livre à aimer comme une sœur, qui demande que nous le saisissions dans l’acte d’exister et d’agir.  Un livre qui est un grouillement de vie, d’incidents, de réflexions, de désirs, et de gestes manqués.  C’est écrit au « je », comme un narrateur qui cherche à comprendre, qui raconte, comme on parle à ses amis.  Comment ne pas se sentir concernés ?

Danièle Geoffrion, « Philosopher pour vivre au quotidien : du sens et des mots », Les Éditions du CRAM

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Échec du succès, succès de l’échec

Yan Barcelo, 22 mai 2011

Au Québec, nous vivons dans une société qui admet mal le succès et encore moins l’échec. Pourtant, Dieu sait comme chacun de ces deux termes compte ses succès et ses échecs propres. Ainsi, il y a bien sûr le succès du succès, mais aussi l’échec du succès; et il y a le succès de l’échec, tout comme l’échec de l’échec.

On connaît tous le succès, ne serait-ce qu’à titre de spectateur plus ou moins envieux. Qu’il s’agisse de l’homme d’affaires qui réussit, de l’artiste qui émerge ou simplement du travailleur qui réussit un bon coup, tous nous pouvons goûter cette saveur du triomphe, ne serait-ce que par procuration. Tout au long de la vie, l’expérience de petits succès personnels est cruciale pour construire la confiance de l’individu. Malheur à celui qui ne goûte jamais à de tels succès, qui demeure toujours dans l’ombre de la performance d’autrui, qui ne réussit jamais à établir pour lui-même la mesure de ses succès et la mesure de ses échecs.

En distinction de ces petits succès et triomphes personnels, il y a le SUCCÈS, celui vers lequel toute notre société mercantilisée est tourné : le succès de celui qui réussit à devenir prospère, même indépendant financièrement, qui peut se payer la grosse bagnole, la propriété qui en jette et, s’il est vraiment futé, l’épouse-mannequin. Bien sûr, cette figure masculine trouve de plus en plus son pendant féminin : la battante à qui tout réussit et qui peut s’engoncer avec ravissement dans les délices de l’abondance.

Trop souvent, ce succès porte un échec secret, comme une trame invisible en négatif. Beaucoup de ces « succesfoul piple » ne sont guère une réussite au plan humain et exhalent un parfum détestable d’arrogance, de satisfaction tranquille, donnant l’impression de ne pas tout à fait appartenir à la race humaine. Quelques-uns, à force d’arrogance et d’orgueil, rencontrent un jour leur Waterloo. Ce n’est pas qu’ils connaissent l’échec. Non. C’est plutôt que leur succès perd sa saveur. Ils possèdent beaucoup, disposent d’un réseau de contacts enviable, ont le loisir d’aller jouer au golf sur tous les parcours prestigieux de la planète, mais toute leur vie est devenue fade, vide, insipide. Souvent, leur mariage n’est plus qu’une façade et leurs enfants s’avèrent une déception.

Notez que cette éviscération de la vie n’est pas la propriété exclusive des riches et nantis. Nombre de gens, sans avoir fait fortune, connaissent néanmoins la prospérité que notre société dispense largement et disposent de deux maisons, trois voitures et quatre téléviseurs. Mais leur vie, toute consacrée à leur avancement matériel, perd toute intensité et tout sens. C’est l’échec du succès. Et cet échec peut s’approfondir. Tout à coup, le conjoint quitte, ou l’entreprise fait faillite, l’emploi est interrompu, la maladie frappe, l’enfant se drogue. Ou un événement sauvage et imprévisible fait tout dérailler. L’actualité nous en a récemment donné deux exemples frappants avec les personnes du Dr Turcotte et de Dominique Strauss-Kahn. On peine à imaginer les abimes de désespoir auxquels peuvent sombrer des êtres qui, comme ces deux figures, voient tout à coup leur vie chavirer suite à l’irruption de pulsions mal contrôlées.

Mais sans sombrer dans de tels gouffres, certaines personnes souffrent néanmoins d’échecs très lourds à encaisser qui leur fait voir la vie par le petit bout de la lorgnette. Dans plusieurs cas, ils ne veulent pas renoncer à l’idole de succès qu’ils ont sculptée d’eux-mêmes. Coûte que coûte, ils s’accrochent et tentent, vaille que vaille, de gravir à nouveau les échelons qui les ramèneront jusqu’aux altitudes où leur succès passé leur permettait de s’abreuver. Ce refus de renoncer aux idoles auxquelles ils ont précédemment sacrifié leur vie, des idoles qui ont pourtant dévoilé ce qu’elles recelaient de cruauté et d’indifférence, c’est ce que j’appellerais l’échec de l’échec. Peut-être ces candidats connaîtront-ils le succès à nouveau, après avoir goûté à l’échec, mais une chose leur échappera : le succès de l’échec.

Car il y a un succès de l’échec, bien qu’il ne soit pas donné à tous d’y accéder. C’est le moment où l’échec débouche sur quelque chose de béni : une prise en compte de nouvelles perspectives sur la vie, le dévoilement de nouvelles valeurs ou le recouvrement de valeurs oubliées. J’ai connu des personnes qui, suite à un choc important dans leur vie, un choc ressenti le plus souvent comme un échec personnel (divorce, maladie, faillite professionnelle), ont renoué avec des dimensions jusque-là négligées de la vie : l’humilité, la gratitude, la patience, l’amitié, le souci d’autrui. Chez l’une d’elles, l’échec a conduit à la vie spirituelle et à la quête de Dieu.

Jusqu’à ce que l’échec ne vienne imposer un frein à leur train de vie, ces personnes n’en avaient que pour leur intérêt, leur égoïsme, leur avancement, leur plaisir. Tout se calculait à la mesure de ces impératifs : l’amitié n’était qu’un outil de leur ambition, l’amour, qu’un masque de leur égoïsme. Puis, un jour, leurs priorités ont changé. Sont-ils devenus des saints? Non, bien sûr. Dans certains cas, ils ont retrouvé la voie de la prospérité. Mais leur action dans la vie et auprès de gens qu’ils rencontraient a gagné une nouvelle qualité plus soucieuse d’autrui, plus empathique, plus généreuse, moins égocentrique.

Ce changement intérieur, c’est le moment bienheureux de ce que j’appelle le succès de l’échec. C’est le type de succès que je souhaite au plus grand nombre.

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Classé dans Actualité, Yan Barcelo