Archives quotidiennes : 2 mai 2011

Système politique

Par André Lefebvre

-Qu’est-ce que la politique?

-La politique est l’art de la manipulation des foules.

-Qu’est-ce que la manipulation des foules?

-C’est une science appelée la « Psychologie des masses ». Le dernier apport important à cette science, fut celui de John Forbes Nash jr. Avec sa « théorie des jeux » affinée, dite « équilibre de Nash ». Cette « amélioration » permet de prévoir le mouvement de pigeons à l’intérieur d’un groupe de pigeon tout autant que celui de la majorité des pigeons. Imaginez combien devient facile le maniement des foules.

-Qu’est-ce qu’une masse?

-Une masse est un ensemble transitoire d’individus égaux, anonymes et semblables, au sein duquel les idées et les émotions de chacun tendent à s’exprimer spontanément. »

Tous croient qu’une foule est imprévisible. C’est entièrement faux. Même si une foule peut devenir une entité animale qui  « prend le mors aux dents », il est assez facile de la contrôler. Il ne suffit que d’empêcher de lui permettre qu’elle adopte une idée précise répondant à un besoin momentané d’expression identique à chacun.

Un but planifié, lors d’une manifestation d’une foule, peut être complètement annulée par une manifestation insignifiante de violence, provoquée sciemment, avant qu’un « focus » se développe dans cette foule. Cette violence « contrôlée » empêche le « focus » de la foule sur une idée ou une émotion unique, et annule, également, la raison d’être du regroupement. Ce qui résulte en dispersion de ce même regroupement. D’ailleurs, lors de manifestations violentes, même minimes, les autorités acquièrent aussitôt l’excuse nécessaire pour disperser les manifestants, même si la majorité est paisible.

Au départ, une foule est un groupement humain en effervescence même si elle est paisible. À tout instant peut survenir un déclencheur qui fera sauter les interdits et la raison. La foule, à une certaine époque, devenait rapidement une force aveugle et indomptable. Elle peut toujours le devenir mais c’est beaucoup plus difficile à provoquer à notre époque.

Aujourd’hui, les foules sont beaucoup moins irresponsables et aveugles. Les manifestations violentes sont très rares et, la plupart du temps, très peu importantes. En fait, la peur des autorités envers la foule résulte souvent, en plus de violence de leur part que de la foule qui manifeste. La foule, de nos jours, demande simplement à être entendue. À l’époque des années 30 et précédentes, elle se faisait entendre sans aucune autre considération. La foule d’aujourd’hui exprime certains besoins; celle d’antan se révoltait pour s’accaparer de ce qu’elle avait besoin. D’ailleurs, les foules d’antan voulaient manifester de la violence; les foules d’aujourd’hui, sont plus portées à la manifestation pacifique à la Gandhi.

Mais les autorités, comme toujours, tirent de l’arrière sur la connaissance de la société et considèrent toujours la foule comme un animal sauvage sans bornes morales et civiques. Par contre ces mêmes autorités connaissent très bien, le mode d’emploi pour activer l’effervescence des foules. C’est de cette connaissance dont ils se servent pour organiser une guerre contre un autre pays et la faire accepter par la population.

On remarque cependant qu’à ce niveau là, également, ils tirent de l’arrière dans leur concept. La population « embarque » de moins en moins dans leur jeu et nos sociétés sont majoritairement réticentes aux guerres en général. Chez le peuple, la peur de l’inconnu n’est pas aussi puissante qu’elle l’était.

Une foule a toujours besoin d’un meneur charismatique et c’est souvent lui qui contrôle l’humeur de l’ensemble. De nos jours, ces meneurs vraiment charismatiques sont assez rares; et même si certains se présentent comme des « meneurs », ils sont considérés avec circonspection et chacun des individus formant la foule garde une partie de son identité personnelle sans adopter entièrement celle de l’entité « foule ».

Actuellement, le charisme qui agit sur les foules vient principalement des équipes sportives. Ce sont elles qui servent à donner aux individus dans une foule, une raison valable passagère d’exister comme une seule entité.

L’homme a perdu son lien avec la nature qui lui faisait expérimenter sa propre existence dans tout ce qui existe. La nature est remplacée par un système impersonnel auquel une majorité des individus ne parvient pas à s’identifier. Il se sent un simple numéro de productivité. L’adhésion à une équipe sportive lui permet d’établir une certaine identité et à se considérer faisant parti d’un groupe d’humains vivant intensément son identité à ce groupe. L’équipe qu’il choisit, donne à l’individu l’impression d’une relation personnelle, en lui faisant partager ses propres émotions avec ceux qui appuient la même équipe. De plus, les membres de l’entité « équipe »  créent l’apparence d’un lien direct d’homme à homme avec chacun des supporteurs.

Autrefois, la religion tenait le haut du pavé comme lien dans la société. Au Québec, par exemple, l’unité Catholique était une entité vivante. Aujourd’hui, on peut dire que le sport a prit la pole. La politique, également, tenait une place importante il y a trente ou quarante ans; mais l’insignifiance et la mauvaise gestion des politiciens a sonné le glas de ce lien important.

Les politiciens cherchent toujours à s’identifier comme des « meneurs » charismatiques. Évidemment, ce qui les intéresse vraiment est le pouvoir. Au départ, la lutte qu’ils mènent, pour prendre le pouvoir, commence dans un esprit de loyauté envers la population. Ils veulent éliminer les injustices du passé, se donner les moyens de guérir une économie gaspilleuse et inefficace, procurer aux défavorisés le bien-être sans lequel la vie est misérable, et aussi, rétablir l’autorité de la nation.

Mais, à chaque fois, et les citoyens le savent, les politiciens se font enjôler par les puissances occultes qui contrôlent l’économie, c’est-à-dire le cœur du système social, et qui, elles, défendent le statu quo pour ne pas risquer de perdre leur pouvoir et leur richesse. La plupart des changements qu’elles autorisent ne sert qu’à augmenter leur pouvoir et leur richesse.

On croit communément que le chaos règne là où règne l’anarchie, au sens exact du mot : absence de toute autorité. C’est une erreur. L’anarchie d’aujourd’hui, est la manifestation de la liberté individuelle, temporisée par la raison et le sens de responsabilité des individus. Mais, à la faveur de cette erreur de jugement, le leader, quel qu’il soit, peut affermir son pouvoir aux dépens de ses rivaux en disant remettre de l’ordre dans les institutions et dans la production. Ces succès lui permettent de rallier les masses, de les identifier à ses combats et de leur demander les sacrifices nécessaires pour assurer son contrôle et celui de ceux qui le dirige en sourdine.

 

Le premier sacrifice consiste à faire renoncer le contrôle du pouvoir par le peuple ainsi qu’aux avantages que procure la liberté individuelle, afin que lui, ses proches et ses partisans puissent mieux commander et se faire mieux obéir. C’est ainsi qu’augmente la mainmise sur l’autorité, souvent en ayant recours à des moyens illégaux et hypocrites. Et le peuple, par excès de confiance, autorise ensuite les procédés anormaux de surveillance (caméras cachées etc.), c’est-à-dire : d’oppression.

On commence dans le respect des principes et on finit par les éliminer. Ce qui semble n’être, au début, qu’une concession de liberté de circonstance, se termine par une démission permanente des droits de l’individu.

C’est toujours le même processus employé par les autorités et parrainé par les puissances occultes. L’inquiétant de tout ça, c’est que le peuple prend rapidement l’habitude de laisser diminuer ses libertés et les autorités en éliminent de plus en plus à la moindre occasion.

Il est alors facile de comprendre l’importance, pour un meneur, d’encourager le « culte de la personnalité ». Ce qui est très facile dans notre société, simplement à cause de notre apprentissage élitiste social qui a commencé à s’incruster il y a deux mille ans et même, probablement quelques millénaires plus tôt. Les religions qu’on appelle : « du livre » sont les instigatrices de la notion « d’élitisme social ».

Je sais bien que je peux offusquer certain par cette affirmation, mais je ne vous demande que d’y réfléchir un instant.

Il est indéniable qu’à la tête de la structure religieuse il y a 1) Dieu, ensuite 2) son représentant sur Terre, qu’on l’appelle pape ou autre. Ensuite 3) vient la hiérarchie des Églises jusqu’au simple abbé, frère ou sœur.

Ce n’est qu’au bas de cette pyramide élitiste que l’homme « ordinaire » (comme s’il y en avait des extraordinaires), qui n’est que poussière, se loge et trouve enfin sa place. Nous sommes conditionnés à considérer d’autres humains comme étant supérieurs à nous. Ce qui facilite énormément la vie de celui qui vise à se faire accepter comme « meneur ». Un exemple très simple, mais très significatif, malgré l’insignifiance du « meneur », est le cas « Raëlien ». Ce cas est exactement le même que celui créant tout parti politique.

On parle énormément d’égalité entre les individus mais il nous est presqu’impossible d’en parler avec honnêteté. Évidemment, la même hiérarchie que celle décrite ci-dessus, se retrouve dans la poussière humaine. Il y a des « poussières » beaucoup plus importantes que d’autres poussières pour diverses raisons « irraisonnables ».

Et c’est équipé de cette façon que nous essayons de créer et surtout demandons une société équitable pour tous. Ce n’est pas surprenant que plusieurs croient qu’une « société équitable pour tous » soit une utopie. La base d’une telle société nécessite une reconnaissance de valeur identique pour chacune des aptitudes différentes de chacun des individus. Autrement dit, l’acceptation de l’égalité des différences.

Avec une telle notion, il est impossible d’y trouver un « chef » qui obtienne un pouvoir incontestable sur les autres individus. Dans une telle société, le « chef » n’est pas autre chose qu’un individu dévoué au seul bien de l’ensemble, sans réel pouvoir. C’est à ce moment-là que son charisme devient important. Il doit « convaincre » les autres des actions qu’il croit devoir être faites. Et chacun des individus a le droit de refuser d’agir contre ses propres convictions. Le chef n’a donc aucun autre pouvoir que celui de la persuasion.

Il n’y a pas de système plus démocratique que celui-là.

    Dans notre système actuel, une fois le meneur est installé au pouvoir, il fait en sorte que le peuple renonce peu à peu à ses responsabilités et il ratifie sa situation à chaque sondage ou dans chaque élection.

Et le scénario se répète, constamment, à chaque élection, même si le peuple change l’élu. On peut dire que la « foule » décide mais ne gouverne pas. Par contre, si le peuple perd ses droits fondamentaux de liberté et qu’on abuse continuellement dans les restrictions de sa qualité de vie, le niveau charismatique nécessaire au meneur à chacune des élections, rejoint des niveaux impossible à atteindre; même par les prétendants en lices pour remplacé celui au pouvoir.

     C’est probablement la raison pour laquelle on a actuellement l’impression que les politiciens perdent en qualité; à moins qu’effectivement, ils doivent s’y mettre à quatre pour atteindre un QI de 32. Ce qui est, beaucoup plus, mon opinion personnelle.

Le principe adopté par les autorités est celui de Bradley : « Lorsqu’une chose est mauvaise, il doit être bon de connaître le pire. » J’ajouterais : « …et d’agir en fonction du pire ». C’est de cette façon que les autorités se comportent envers les foules.

Avec cette science sur la psychologie des masses, on est loin, vous vous en rendez-compte, des décrets habituelles d’une science inspirée par la philosophie des lumières et par la vision d’un avenir positif. La psychologie de masse nous ramène à l’époque de Machiavel. Ce qui nous indique que ce n’est pas, du tout, le peuple qui voit l’avenir négativement, mais bien les autorités responsables de la gérance sociale. En voyant l’avenir plein d’embuches et de problèmes, en évoluant continuellement dans un environnement de ruses, de magouilles lobbyistes et de peur de la majorité pour garder le pouvoir, ils deviennent les créateurs négatifs de ces problèmes.

Heureusement,  on a toujours vu des hommes lutter pour faire prévaloir le positif et changer un état de choses qui, à force de durer, semble être devenu le destin même de notre espèce : en haut les meneurs, en bas les menés. La notion imbécile mais acceptée de « Dominant/Dominé ».

Ces humains positifs, qui travaillent dans l’ombre, semblent obtenir, actuellement, des résultats assez surprenants. Ils parviennent à influencer la pensée sociale sans démarches intempestives; et peu à peu, on voit apparaître dans la société, une entité « foule » à laquelle on ne s’attendait pas chez les puissances occultes.

La pensée sociale arrive de plus en plus à défendre les droits fondamentaux de l’être humain. Des groupes se forment pour défendre l’écologie, la qualité de vie, la distribution équitable des richesses et les valeurs humaines qui sont bafouées depuis assez longtemps. De plus, le mouvement se traduit internationalement. Il est également amplifié par l’existence d’un moyen de diffusion qui rejoint les coins les plus reculés de la planète. Les échanges d’informations se produisent à la vitesse des ondes électromagnétiques, c’est-à-dire à la vitesse de la lumière. Les opinions les plus pertinentes s’installent à demeure dans l’esprit d’une majorité des humains. De sorte qu’une philosophie de libération de l’individu s’impose de plus en plus, partout sur le globe.

Encore une fois, dans l’histoire humaine, un mouvement « d’embrayage » vers un niveau supérieur de pensée semble se produire dans la psyché des hommes. Il est de plus en plus difficile pour les autorités, de faire appel aux « instincts » pour contrôler le peuple. Celui-ci démontre de plus en plus, une soif du « raisonnable » au lieu d’une soif d’avantages ou de plaisirs éphémères.

Par contre, ces autorités négatives possèdent encore leurs adhérents parmi les populations, de sorte qu’elles ne perçoivent pas tout à fait l’ampleur du mouvement. Elles croient encore manipuler l’ensemble des hommes, quand, en réalité, le pourcentage de leurs  adhérents diminue très rapidement.

Non seulement ne voient-elles pas la tendance actuelle, elles ajoutent une erreur à leur perception. Elles se servent de cette soif de liberté des individus pour parvenir à atteindre leurs objectifs d’augmentation de leurs richesses. De cette façon, elles se tirent dans le pied. Car elles ne voient pas que les hommes adoptent une habitude de la liberté encore plus rapidement qu’ils avaient adopté l’habitude d’oppression.

Très bientôt, si ce n’est pas encore le cas, les puissances occultes du système seront submergées par ce tsunami de liberté individuelle qui grossit exponentiellement et qui frappe partout sur la planète. Les illusions envers les dirigeants quittent rapidement l’esprit du peuple tout en continuant de s’accrocher dangereusement à l’esprit des dirigeants oppresseurs et irresponsables.

Heureusement, comme d’habitude, les autorités se trouvent encore à tirer de l’arrière sur le reste de la population. J’ai très bon espoir que la sagesse de l’homme prévaudra très bientôt.

Les autorités peuvent très bien prévoir les mouvements individuels des pigeons, s’ils le veulent; mais ils croient encore que le film de Hitchcock « The Birds »(1963) est de la pure fiction quand, en fait, il comporte une très bonne base de réalité.

Ils ne sont pas tous des pigeons.

André Lefebvre

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