Archives mensuelles : juin 2011

Se prémunir de l’intimidation par l’école privée

Par Renart Léveillé

Patrick Lagacé a pondu quelques textes sur le sujet de l’intimidation à l’école, relatant l’histoire horrible d’un jeune laissé à lui-même dans une polyvalente de la couronne nord, celle que j’ai fréquentée la majorité de mon secondaire, en plus. Le jeune en question a été victime pendant quatre ans d’intimidation et de tout ce qui va avec dans le merveilleux monde des adolescents, qui n’est pas très loin de la cruauté de l’enfance, s’il faut le rappeler.

La morale de cette histoire, c’est que tout parent qui veut mettre le plus de chance de son côté pour que cela n’arrive pas à son enfant doit songer à débourser pour une place à l’école privée. Parce qu’il semble que les ressources publiques sont limitées, donc c’est le règne du laisser-faire… cela dit en minimisant le plus possible la généralisation induite dans ces propos.

Mais c’est ce que j’ai vraiment compris à la suite de quelques conversations à ce sujet. Et, tel que rapporté dans la chronique de Lagacé, pour régler le problème du jeune, encore, l’école privée. Je ne vois pas pourquoi je n’y croirais pas. Je me fais à l’idée, tranquillement. En espérant quand même que le système d’éducation ne sera plus le même lorsque sera le temps d’y confier ma progéniture. J’en doute.

Parce qu’au-delà du problème de l’intimidation, il y a celui de la compétition entre l’école publique et l’école privée, qui n’est pas tout à fait privée puisque la plupart des écoles privées reçoivent des subventions du Ministère de l’Éducation. Et ces subventions sont des ressources monétaires qui ne se retrouvent alors pas dans les écoles publiques, ça va de soi. Avons-nous ici une des sources du problème?

Pour ma part, je le crois. C’est bien connu que l’école privée est une addition de plus par rapport à l’école publique. Plus plus plus. Meilleur-ci, meilleur ça, bla bla bla. Alors que l’appellation même d’« école privée » est fausse la plupart du temps. Alors que notre société contribue à ce « plus plus plus » inégalitaire qui est un bâton dans les roues à notre système public.

Je sais bien que d’enlever les subventions aux écoles « privées » serait en soi une tragédie pour beaucoup de personnes. Mais de toute façon, quel parti, quel gouvernement aurait le courage de mener à bien ce genre de réforme, toutes tendances confondues. Nos dirigeants ne se soucient pas de ce genre de logique. Et, si ça se trouve, les subventions aux écoles privées ont été enfantées par de l’électoralisme, et toute décision future à ce propos est prise en otage par ce même électoralisme. Bon plan pour le statu quo.

Je me remémore l’époque où j’étais au secondaire et je n’ai pas l’impression que le problème de l’intimidation était aussi criant. Peut-être est-ce simplement parce qu’on en parle de plus en plus ouvertement, et qu’en cette ère de l’information omniprésente, ces petites histoires réussissent mieux à se recouper? Je ne saurais trop dire. Mais une chose est certaine, ce n’est pas pour freiner la « fréquentation record au privé » parce que, comme le croit le professeur Gérald Boutin de l’UQAM, « Qu’on le veuille au non, les écoles privées ont la cote auprès de certains parents qui se méfient de l’école publique, dit-il. Les parents ont de plus en plus cette idée que les élèves ont de meilleurs services dans le réseau privé. ».

Et si ces parents avaient raison? On ne peut pas les blâmer puisque c’est la direction qu’a pris le système québécois, contrairement par exemple au système ontarien où il n’y a pas de subventions aux écoles privées. Il y a de meilleures raisons pour être une société distincte…

(Photo : trixer)

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LA CHINE IMPÉRIALISTE

LE VENT D’EST

Le vent d’Est, dominant, rugit depuis quelque temps, depuis l’amorce de la dernière grande crise économique mondiale (2008). Crise financière et monétaire dont l’Occident ne parvient pas à s’extraire alors que le géant comptant un milliard trois cents millions d’habitants est parvenu à s’en extirper rapidement.

Tous les indicateurs économiques le confirment : la Chine, moins touchée par le cataclysme de 2008, est déjà à marche forcée vers le sommet des palmarès économiques et industriels internationaux.

Les Américains laissent entendre que le PIB (Produit intérieur brut) chinois ne les rejoindra pas avant 2030; pendant ce temps les Chinois laissent braire, restent cois, et  cumulent aisément les records de production, de construction et de capitalisation. Il n’y a que trois records mondiaux que les Américains conservent jalousement; premièrement, ce sont les paumés les plus endettés de la planète; deuxièmement, ils cumulent les plus lourdes dépenses d’armement (50 % des dépenses militaires mondiales ce qui grève  davantage leur dette); troisièmement, ce sont les plus gros consommateurs – gaspilleurs – à crédit des deux hémisphères.  

 Mis à part les « bobos », qui d’autre pourrait sérieusement penser que l’empereur de l’embonpoint-armé dirige effectivement l’assemblée des chefs d’États du G7 aussi insolvables que lui ?  Pendant que Barak Obama parade, entouré de ses alliés endettés, l’impérialisme chinois poursuit son ascension fulgurante et tente de repartager les marchés, les sphères de matières premières et d’hydrocarbures et de redéfinir la division internationale du travail, de l’extraction de la plus value et de la répartition de l’usufruit à l’avantage de la classe des capitalistes monopolistes d’État chinois et de ses comparses (Alliance de Shanghai).

Ce conflit mondial titanesque, qui a connu de nouvelles escarmouches en 2008, est un combat entre le camp, en déclin mais toujours dominant, du Bloc transatlantique (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Belgique, Canada, etc.) et le camp des aspirants regroupé autour de l’Alliance de Shanghai (Chine, Russie, Iran, Kazakhstan, Ouzbékistan, Syrie, etc.) prétendant au trône de leader de l’impérialisme mondial.

Le social impérialisme chinois n’est pas un avatar totalement étranger à l’impérialisme mondialisé; il représente plutôt la section du capital financier internationalisé la plus prospère, son opposition à l’impérialisme états-unien porte sur le repartage des supers profits tirés de la spoliation des pays néo-coloniaux ainsi que sur le repartage de la plus value extorquée aux prolétariats des pays industrialisés.

 

LE « PRINTEMPS ARABE »

Le « Printemps arabe » – qui ne s’est toujours pas transformé en révolution arabe – le maillon faible de la chaîne impérialiste (1) découle de cette titanesque confrontation inter-impérialiste. Que voulez-vous, les peuples arabes chôment assis sur les plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures et pour cela ils sont l’objet de toutes les convoitises, mais leurs marchés domestiques ne présentent pas un grand intérêt étant donné deux faits rédhibitoires : premièrement, les faibles prébendes que l’impérialisme international abandonne sur place (royautés et redevances); deuxièmement, l’accaparement  exclusivement monarchique et compradore de ces aumônes tombées de l’escarcelle des milliardaires occidentaux. Ces aumônes étant réinvesties sur les bourses d’Occident par les sultans et les présidents de pacotille, il est inutile de mettre en place un appareillage sophistiqué pour récupérer ces capitaux, car ils réintègrent d’eux-mêmes les flux de circulation monétaire impérialistes.

Les peuples arabes, écartés du repartage de ces miettes et abandonnés aux oubliettes, se sont récemment révoltés; mais sitôt lancés, les mouvements anarchiques des insurgés ont été récupérés par les services secrets occidentaux, sionistes et arabes, qui les ont réorientés en direction d’élections « démocratiques » bourgeoises que tous les « bobos occidentaux » (chercheurs universitaires et alter mondialistes) saluent comme de grandes avancées arabes depuis la trahison de la place Tahrir au Caire (2).

Aujourd’hui, les révoltés du Caire, de Tunis, de Benghazi, de Bahreïn, du Yémen, de Syrie et d’ailleurs tentent de donner un second souffle à leurs révoltes avec tout ce que cela pose comme problèmes quand les rangs des insurgés sont infiltrés d’autant d’agents policiers. Bref, fort probablement que les peuples arabes pourront bientôt choisir leur dictateur à même une liste de 30 prestidigitateurs adoubés par les mêmes coteries qui dirigent toujours leurs pays. Voilà le résultat de ces révoltes trahies.

LA CHINE « COMMUNISTE » ?

La Chine est-elle une puissance impérialiste ascendante ou un pays « socialiste » dans lequel prospèrent 805 000 nouveaux millionnaires « communistes », comprenant plusieurs milliardaires « socialistes » propriétaires de grandes entreprises de production industrielles, ainsi que des spéculateurs financiers « prolétariens » inscrits aux bourses de Shanghai et de Hong-Kong et 70 députés « révolutionnaires » de l’assemblée « populaire » chinoise qui ensemble cumulent 80 milliards de devises américaines (3) ?

La Chine est un pays où survivent également des centaines de millions de prolétaires ne possédant en propre que leur force de travail à vendre sur le souk de l’emploi, le marché de l’esclavage salarié, fluctuant alternativement entre des phases de chômage aigu et des phases de plein emploi, comme dans tous les autres pays capitalistes (4).

LA CLASSE CAPITALISTE MONOPOLISTE CHINOISE

La classe capitaliste monopoliste chinoise est divisée en trois segments, chaque segment correspondant à un mode différent d’accumulation du capital. Un premier groupe est formé d’apparatchiks – bureaucrates de l’appareil monopoliste d’État –. Ils gèrent les grands conglomérats industriels nationalisés (industrie lourde, armements, aérospatiale et haute technologie), ainsi que les grandes entreprises chinoises de transport, des services et des communications. Cette section constitue le cœur de la nouvelle classe capitaliste monopoliste d’État chinoise. Leur richesse provient de leurs salaires très élevés et des immenses avantages qu’ils s’octroient à partir des revenus des entreprises et des services qu’ils administrent. Ils réinvestissent leur pécule et consolident ainsi leur position capitalistique (5).

Une deuxième section est constituée des entrepreneurs propriétaires privés de manufactures et d’entreprises de toutes sortes qui produisent en partie pour le marché de consommation national et en partie pour remplir les contrats de sous-traitance offerts par les entreprises étrangères qui ont délocalisées leurs usines en Chine (accessoires et pièces automobiles, textiles et vêtements, produits synthétiques et plastiques, métallurgie primaire, etc.). Ils sous-traitent également pour les grandes entreprises chinoises monopolistes d’État. Ces capitalistes sont souvent basés à Hong Kong, à Macao, à Taiwan, ainsi que dans les zones spéciales d’industrialisation le long de la côte Est de la Chine. Ce segment constitue lui aussi une base importante de la classe capitaliste monopoliste chinoise; son capital financier est intimement lié au capital financier des autres puissances impérialistes et aux intérêts des grandes entreprises étrangères donneurs d’ouvrage.

Une troisième et dernière section de la classe capitaliste chinoise est formée des intermédiaires et des gérants « communistes » des entreprises impérialistes étrangères installées en Chine pour y exploiter la main d’œuvre locale sous payée. Se greffent à cette section des gestionnaires « socialistes » de portefeuilles de placements, des spéculateurs « prolétariens », des banquiers « révolutionnaires » et d’autres requins de la finance ainsi que des revendeurs « maoïstes » qui écoulent leurs produits essentiellement sur les marchés étrangers. Ceux-là forment la section compradore de la classe capitaliste monopoliste chinoise dont les capitaux s’amalgament inextricablement au capital financier international.

La nature compradore de cette partie de la classe dirigeante chinoise ne fait aucun doute. La Chine sous-traite, dans des conditions épouvantables pour son propre prolétariat, la fabrication de la pacotille et des vêtements dont l’Occident a besoin et qu’elle paie en dollars dévalués transformables en bonds du trésor américain en faillite. Une grande partie de la production manufacturière occidentale ayant été délocalisée en République Populaire de Chine – et dans une moindre mesure en Inde – la Chine présente  sous certains aspects l’image d’un impérialisme de sous-traitance avec parmi ces compradores une mentalité de rentiers qui retirent leurs bénéfices de l’exploitation de leur propre peuple travailleur.
Cette forme d’exploitation est semblable à celle que l’on rencontre dans plusieurs pays néo-coloniaux – arabes notamment – et rien ne distingue ce segment compradore chinois de la classe dirigeante d’Indonésie, d’Égypte, d’Algérie, de Libye, de l’Inde ou du Congo.
Cette composition complexe – en trois segments – de la classe capitaliste monopoliste  chinoise et les luttes internes qu’elle engendre au sein du Parti bourgeois hégémonique explique les hésitations, les fluctuations et les retournements inattendus de la politique étrangère chinoise (elle n’a pas imposée son veto à la résolution à l’ONU préparant  l’agression contre la Libye, puis la Chine a regretté de ne pas l’avoir fait). Les contradictions entre les impérialistes mondiaux sont très féroces en ces temps de crise économique sévère et les chemins pour parvenir au sommet (repartage des zones d’influences, des marchés et des ressources) sont et seront parsemés de nombreux conflits régionaux – Iran, Soudan, Syrie, Libye, autres pays arabes, Congo, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sénégal, autres pays africains, Palestine-Israël, Afghanistan, etc. – (6) avant de se transformer en conflit ouvert mettant directement aux prises les deux camps dans un nouvel affrontement mondial cataclysmique.

LA CHINE IMPÉRIALISTE

La section bureaucratique monopoliste d’État d’abord, la section spécialisée dans la sous-traitance et le segment compradore ensuite, s’appuient tous sur le contrôle exclusif de l’appareil monopolistique d’État (législatif, juridique, fiscaliste et répressif) pour assurer leur expansion impérialiste sur les divers marchés mondiaux afin de réaliser le profit maximum pour leurs investissements. Par ses origines bureaucratiques, la première section contrôle le Parti « communiste » hégémonique et l’État « socialiste » chinois. Ces trois segments sont devenus la nouvelle bourgeoisie dans un système de production déjà largement monopolisé, protégé de la concurrence étrangère et dont la pérennité est garantie par cet appareil d’État sous son contrôle exclusif. Les trois segments participent directement à l’exploitation du peuple chinois, à extraire la plus-value – dans les grandes usines en conglomérats et dans les grandes entreprises de transports et de communication – du travail de la classe ouvrière et à la mise aux enchères du travail salarié chinois pour le bénéfice de leurs alliés et concurrents impérialistes internationaux.
Par ailleurs, le capitalisme chinois est exportateur de capitaux et entrepreneur de gros oeuvres dans les pays néo-coloniaux mais aussi dans certains pays riches comme le Canada (mines du Nunavut, forêt de Colombie-Britannique, hydrocarbures de l’Alberta et Plan Nord du Québec). En ce sens, l’économie chinoise, déjà fortement en expansion (2e économie mondiale en terme de valeur de la production) contient en germe la double nature contradictoire de l’impérialisme contemporain. La classe dirigeante chinoise se comporte exactement comme n’importe quelle classe exploiteuse d’une grande économie occidentale sans pour autant contrôler le moindre levier économique  international embûche que l’impérialisme américain pose devant l’expansionnisme chinois. À titre d’exemple, la Chine n’est pas cooptée au G8 ni à l’OCDE, elle n’a pas droit de veto au FMI malgré qu’elle le finance fortement (7); la Chine est traitée comme quantité négligeable à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) malgré qu’elle soit le premier pays exportateur et le deuxième importateur mondial, de même à la Banque mondiale malgré que ses réserves de devises étrangères soient, et de loin, les plus importantes au monde (2,45 mille milliards de dollars US) et qu’à elle seule elle prête davantage aux pays en développement que la Banque mondiale (8).
La dépendance de la Chine à l’égard du marché et du dollar américains place ce pays à la merci des restrictions que les États-Unis pratiquent à son égard (interdiction d’achat de certaines entreprises, blocage de certains marchés technologiques – aérospatiale, micro processeur, armement sophistiqué telle la technologie des drones –. À titre d’exemple de cette dépendance chinoise vis-à-vis du marché nord américain, la société WalMart, la plus grande entreprise au monde (1,9 millions de salariés) spécialisée dans la grande distribution (404 milliards de chiffre d’affaires annuel – 2009), importe 70 % de ses produits de Chine populaire. La faillite de WalMart créerait de graves problèmes aux entrepreneurs chinois (9). La Chine peut donc concurrencer les États Unis mais elle ne peut pas mettre ce pays en faillite…pour le moment.

 
Le capitalisme monopoliste d’État en Chine est caractérisé par la dictature d’une bureaucratie parasitaire ancienne, restreinte en nombre et fortement capitalisé (0.03 % des riches chinois cumulent 60 % du PIB national) qui connaît une expansion extérieure limitée par ces contraintes que nous venons d’énoncer et dont il est difficile de mesurer jusqu’à quel point et jusqu’à quand les impérialistes du Bloc transatlantique parviendront à l’entraver (10).
En résumé, la Chine présente une économie capitaliste monopolistique d’État en phase de maturité, basée d’une part sur l’exploitation de la classe ouvrière – qui constitue le moteur de la contradiction principale (entre le travail et le capital) – et d’autre part sur la conquête des marchés extérieures, mais aussi caractérisée par une intégration inachevée au système impérialiste mondial, intégration qui est cependant en voie de parachèvement.

Si un jour elle le fut, la Chine n’est déjà plus un pays socialiste mais constitue réellement la puissance impérialiste montante à l’échelle internationale. La Chine ne constitue pas pour autant le plus grand danger pour les peuples du monde ni l’une des trois composantes d’un univers impérialiste tri polaire (théorie fumeuse des Trois mondes). La Chine est un pays impérialiste que l’immense prolétariat chinois devra renverser (abattre) tout comme le prolétariat de chacun des pays impérialistes a pour mission de détruire la structure étatique et sociale qui les opprime et les exploite.

Avec l’expansion rapide de l’impérialisme chinois, le prolétariat chinois est devenu le contingent le plus important – entre 240 et 300 millions d’individus – et le fer de lance du prolétariat mondial. Sur lui repose la responsabilité de tracer la voie vers l’émancipation de toute la classe et de ses alliés (11).

(1) Le maillon faible. Les révoltes arabes.  http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5043

(2) http://www.legrandsoir.info/La-revolution-avortee.html   et  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-revolution-democratique-88459 

(3) http://www.ledevoir.com/international/asie/323664/le-sans-gene-des-nouveaux-riches-chinois  La répartition de la richesse dans le monde. Rapport Global Wealth Databook (en anglais) du Crédit Suisse. 
(4) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/etats-unis-chine-la-grande-87177 et  http://www.centpapiers.com/comprendre-la-crise-economique-et-financiere-2/56027  

(5) http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7110542.html  Hausse de 42 % du chiffre d’affaires des entreprises centrales chinoises.
(6) Multiples conflits dans le monde http://www.mondialisation.ca/

(7) La Chine a prêté 50 milliards de dollars au FMI afin qu’il prête au pays en développement.  Courriel Internet 10.06.2011.

(8) http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7113960.html
(9) http://fr.wikipedia.org/wiki/Walmart

(10) http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comprendre-la-crise-economique-et-86958

(11) http://www.melchior.fr/Nombre-de-travailleurs-dans-l.6557.0.html, soit 740 millions de salariés en Chine dont 180 millions dans l’industrie et le bâtiment et 240 millions dans les services. http://www.questionchine.net/article.php3?id_article=1802

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Je refuse cette histoire !!!

 

 

 

Andre Lefebvre

-Est-il vrai que la « séparation » du Québec du reste du Canada est repoussée par les Québécois?

– Non je ne crois pas.

-Pourtant deux référendums l’ont prouvé!!

-Ils n’ont rien prouvé du tout. En fait la majorité des Québécois, voit d’un bon œil la séparation du Québec. Mais il y a autre chose qui bloque le processus.

– Quoi?

– Ce que le Québécois perçoit très bien, mais qu’il ne parvient pas à comprendre, pour le contrôler.

-De quoi parles-tu? Qu’est-ce que nous voyons et que nous ne comprenons pas?

-Nous voyons de la malhonnêteté dans les actes, les paroles et les présentations  de nos autorités; mais nous ne saisissons pas vraiment d’où elle vient ni vers quoi elle nous conduit. Le Québécois voit que la politique est « mafieuse » et il ne sait pas comment y échapper.

-Tu veux dire que la politique est contrôlée par la « Mafia »?

-Pas nécessairement; non. Mais « mafieu » signifie ici oligarchie, une « famille », un groupe privilégié. Ce qui n’élimine pas la mafia pour autant, évidemment.

-La politique est donc contrôlée par une « oligarchie ».

 -C’est évident.

-Et ça vient faire quoi au sujet de la « séparation »?

-Le Québécois n’est pas vraiment intéressé à donner le pouvoir de son pays à une groupe « mafieu ».

-Ben voyons donc! Il y aurait d’autres élections et on pourrait tout changer comme on veut.

-Changer pour quoi? Quelles seraient tes options?

-Il y aurait deux ou trois nouveaux partis et on choisirait.

-Et qu’est-ce que tu fais actuellement? Il y a  plusieurs partis et tu choisis. Cela n’empêche pas que ce sont tous des groupes « mafieux ». La séparation va changer quoi? Absolument rien sauf que tu seras dans une enceinte encore plus étroite qu’actuellement sous l’emprise d’un seul groupe « mafieu » au lieu de plusieurs. Ce qui est encore plus dangereux.

– Au moins, nous n’aurons plus de problème avec notre identité et notre langue.

-La séparation ne te donnera pas d’identité. Elle n’a rien à voir avec l’identité. Tu dois découvrir ton identité, que tu sois « séparé » ou pas; et actuellement, le Québécois ne connaît pas son identité. Il ne connaît presque rien de l’histoire qui l’a créé. Il ne connaît pas la « naissance » de son peuple.

On lui dit être un « ancien Français »; déjà là, il avoue ne pas savoir « ce qu’il est » aujourd’hui. Il s’identifie à un passé « qu’il était » et qui est révolu depuis les tout débuts. On s’est même évertué à salir ses héros, qui avaient adopté une autre identité que « française », et desquels on ne pouvait pas effacer la mémoire; comme Dollard des Ormeaux ou Radisson, par exemple.

-Alors que crois-tu que nous puissions faire?

-Je ne crois rien; je pense que nous devons nous identifier à notre histoire; la vraie. Je pense que nous devons rechercher les faits qui ont produit cette nation qu’on appelle aujourd’hui: les Québécois.

Ensuite, et seulement ensuite, nous pourrons décider de ce que nous voulons et nous pourrons nous lever pour défendre « qui » nous sommes. Aussi longtemps que nous nous croyons des « anciens Français », nous n’avons absolument rien à défendre; nous ne sommes que des « restants », des « résidus » de la France; de pauvres victimes abandonnés par la « mère-patrie ». L’identité actuelle donnée aux Québécois est d’être une « victime ».

Ce qui est loin d’être ce que nous confirme la vraie histoire de l’Amérique du Nord.

-Mais notre histoire on la connaît. Elle fut compilée par nos premiers historiens canadiens.

-L’histoire des Français au Canada fut compilée par nos historiens canadiens; mais ces Français ont quitté le Canada entre 1760 et 1763. Ils n’étaient pas plus de 500 individus. Certains étaient de la noblesse française et les autres, des soldats français qui retournaient chez eux. Les Canadiens et sa noblesse sont demeurés ici et c’est leur histoire à eux qui fut occultée. L’histoire des 58,000 individus qui sont resté. Nos historiens n’ont fait que resasser la mémoire des 500 « Français » qui étaient repartis en identifiant les 58,000 à ces 500.

-On la trouve où cette histoire des Québécois?

-Au départ, le Québec, comme province, fut créé par les Anglais. Donc ce sont les Anglais qui nous ont « baptisé » Québécois. Ce que les « victimes » oublient constamment de souligner dans leur histoire.

Notre vraie histoire s’étend sur toute l’Amérique du Nord et ce, à partir de 1608  jusqu’en 1880 au moins. On peut la trouver dans plusieurs écrits de toutes les époques. Plusieurs visiteurs européens ont beaucoup écrit sur les « Canayens », leur caractère, leurs coutumes, leurs qualités spéciales et leur défauts, tout aussi spéciaux. Quant à la « nation Canayenne », on peut commencer à en avoir une petite idée dans les écrits de Benjamin Sulte, journaliste, auteur et chroniqueur du 19e siècle.

-Je vais essayer de trouver ça et je t’en reparlerai.

-Tu seras alors sur la piste qui te permettra de t’identifier à un peuple incroyablement fort, courageux, généreux, honnête, joyeux et surtout…INDÉPENDANT. Tu découvriras que tes ancêtres n’étaient pas du tout des « colons » au sens actuel du mot, et qu’ils ne se considéraient surtout pas comme des « colonisés ».

Bonne chance dans ta recherche.

Et quand tu saisiras le caractère de tes ancêtres, tu devras lire l’article suivant où l’on perçoit le cri du sang qui circule dans tes veines parce qu’il en a assez de la nullité :

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325901/manifeste-pour-un-quebec-degrise-rompre-avec-l-ideal-du-vert-de-gris

Amicalement

André Lefebvre

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Unabomber. Quand l’individu se fâche

 
 
 


 

Le 3 juin 2011, s’est terminés la vente aux enchères en ligne des biens de Theodore (Ted) Kaczynski. On a recueilli 232 000 $. Les acheteurs ont probablement fait une bonne affaire, car on entendra sans doute encore parler de “Unabomber”.

Ted Kaczynski – Unabomber – a été un assassin bien atypique. Mathématicien brillant – (Q.I de 167, il a trouvé une solution originale à l’un des problèmes les plus frustrant des maths ! ) – ce Grigori Perelman avant l’heure a été professeur à Berkeley… puis s’est retiré dans une cabane au fond des bois. Un autre original. Mais lui ne s’est pas contenté comme Perelman de refuser les  honneurs et les prix les plus prestigieux pour montrer son dédain des vanités de ce monde. Il a tué des gens.

Il en a tué trois (3) et blessé 23, au cours d’une quinzaine d’attentats aux colis piégés. Il a aussi tenté de faire exploser quelques avions, ce qui aurait multiplié par 10 ou par 100 les dommages personnels et matériels qu’il a causés.  Il a sévi pendant 17 ans, et a été l’objet de la chasse à l’homme la plus coûteuse de l’histoire du FBI.  Pourquoi a-t-on eu tant de mal à le trouver ? Parce que Kaczynski n’était pas un assassin comme les autres. Il tuait pour des principes.

Le système policier n’est pas construit pour chercher des gens qui préméditent de tuer des inconnus pour des principes, sans en retirer un bénéfice ou une autre satisfaction. Des fous le font, mais ils préméditent peu, ou si mal.  Dans l’esprit normal d’un policier normal, Unabomber, qui semblait tuer n’importe qui pour rien, était bien un fou.

Mais qu’il soit fou n’aidait pas l’enquête, car tuer n’importe qui pour rien, n’importe qui peut bien l’avoir fait…  Un « fou », Unabomber. Mais un fou quI a des principes et un Q.I de 167 n’est pas un fou comme les autres.   On ne l’a arrêté que quand son propre frère l’a dénoncé.

Quel sorte de fou était Kaczynski ? Sa thèse de base était que l’humanité, en choisissant la voie de la technologie, était à sacrifier sa liberté, sa vraie raison d’être et ses chances de bonheur. Le remède ? Renoncer à la technologie et communier avec la nature. … Ceux qui ne le veulent pas sont des obstacles.

Qui ne veut pas renoncer à la technologie ? Les “Gauchistes”. Des impuissants frustrés qui ne veulent vivre que collectivement et avec cette béquille de la technologie pour masquer leur ineptie.    Action  à prendre ?   Détruire la technologie… et les Gauchistes. Vaste programme, expliqué dans son manifeste qui n’est pas si long à lire

Quel intérêt peuvent présenter aujourd’hui pour nous Kaczynski, son manifeste et ses idées?  C’est que  Kaczynski pourrait apparaître  bientôt comme un point de repère important dans l’évolution de la pensée et de l’action politiques. Ce “fou atypique” pourrait devenir un modèle pour deux (2) types de “fous”.

Le premier type, c’est celui des “passéistes”. Ils ont toujours existé, mais cette tendance peut prendre une énorme importance, maintenant que se multiplient depuis Fukushima ceux qui réclament l’abandon du nucléaire. Rien ne prolifère plus rapidement que des iconoclastes dans un bouillon de culture parano.   On a peut-être de bonnes raisons de renoncer au nucléaire, mais beaucoup s’y opposeront certainement et le débat, en se radicalisant, tendra vers  le rejet par certains de TOUTE  technologie. Cette évolution prévisible est sans doute déjà dans les gênes du mouvement Vert, car elle apparait bien clairement dans son phénotype.

Les amoureux du passé, tout en condamnant ses méthodes, pourraient faire de Kaczynski un modèle. Pour sa position idéologique qui est l’antithèse de la pensée dominante, jointe à son engagement dans l’action qui tranche avec les discussions généralement oiseuses des politiciens.  Pour son total désintéressement, aussi, car il a assumé le rôle de prophète-martyr pour une cause dont il ne pouvait espérer aucun bénéfice.

Le second type de disciples potentiels de Unabomber, plus inquiétant, ce sont ceux qui, au contraire des premiers, pourraient ne pas partager l’opinion de Kaczynski sur la technologie, mais croire que ses méthodes ont du bon…

Kaczynski, qui a agi seul et a eu un impact certain, est un modèle qui peut dangereusement séduire, dans un pays comme les USA qui prône l’individualisme et où trainent 400 000 000 d’armes à feu en mains privées. La misère augmentant aux USA, toute issue politique étant fermée par un pseudo bipartisme qui cache une seule classe d’exploiteurs, toute action révolutionnaire collective semblant condamnée à l’échec face à une omniprésente surveillance, la contestation aux USA n’a plus aucun exutoire efficace.  Il n’est donc pas impossible que les perdants du système adoptent l’assassinat ciblé, comme message et comme riposte, faisant de Théodore Kaczynski un précurseur.

Ce n’est pas parce que l’on est comme moi un de ces Gauchistes que maudit TK et qu’on préconise une solution à la crise par un partage de la richesse, qu’on ne doit pas voir que la violence et une descente dans l’anarchie sont, hélas, une conclusion bien plus probable à la crise actuelle qu’une entente raisonnable.  Nous disons « USA », mais en l’absence de toute solution, il n’est pas impossible non plus qu’à Athènes ou Madrid, un jeune homme tout ce qu’il y a de bien s’installe un jour avec un fusil à mire sur un toit, abatte à 2 ou 300 mètres un ou l’autre de ceux qu’il juge responsables de ces malheurs, puis rentre chez lui tranquille, vengé et satisfait.

On ne nous en dira rien, ce soir-là à la TV, mais la révolution de l’individu contre le Système « à la Kaczynski » aura commencé.  On ne le saura pas tout de suite, mais il y en aura d’autres et la rumeur courra… des journaliste particulièrement marrons ou des politicien exceptionnellement véreux, des banquiers plus cupides seront abattus par des anges exterminateurs anonymes. Chaque attentat banalisant le geste et suscitant même parfois une approbation tacite. Revoyez le film Taxi Driver

Des personnages connus, mais que tout le monde déteste, disparaitront du carnet social, descendus par un quidam vraiment révolté, sans autre interêt personnel que de faire sa petite part pour la Grande Lessive et qui n’en parlera ni a sa femme, ni a ses copains… S’il agit par principe, sans interêt personnel, n’en abat qu’un et se tait, il est bien improbable qu’il soit jamais soupçonné.

Ne me faites surtout pas dire que je souhaite cette évolution. Comme la guillotine elle fera des victimes innocentes et je souhaiterais un autre dénouement. Je constate simplement que, considérant l’équilibre des forces entre les parties en présence – les 99,9 % des citoyens du monde qu’on exploite et les quelques milliers d’exploiteurs qu’on appelle ses élites – ce développement semble dans la trajectoire prévisible des événements. Le modèle fou de Kaczynski n’est pas à prendre à la légère.

Pierre JC Allard

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Pari de Nietzsche

Yan Barcelo, 26 juin 2011

J’ai écrit dans ma chronique de la semaine dernière que le pari le plus représentatif de notre époque était celui de Dostoievski : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis ». Dans cette phrase prophétique, le grand romancier russe a bien dessiné l’alternative fondamentale qui s’offre encore aujourd’hui à l’Occident : Dieu ou le pire. 

D’un côté, il y a le pari de Dieu et de tout ce que ce pari tire dans son sillage. En tout premier lieu, il entraîne la subversion évangélique du Christ, messager privilégié de Dieu, qui a articulé les grands thèmes fondateurs de l’Occident et, plus encore, de toute la planète : affirmation éthique du monde, fondement de l’égalité de tous, primat de la foi en Dieu et du service à autrui, royauté des pauvres et des humbles. Dans ce sillon évangélique ont fleuri une foule de grands principes développés en lien avec les traditions grecque et juive et dont l’Occident s’est abreuvé pendant deux millénaires : l’affirmation de la raison ; l’affirmation des grands transcendants de la vérité, du bien et de la beauté ; l’affirmation d’un progrès se réalisant par et à travers l’histoire humaine.

En réalité, quand je parle de Dieu dans les alternatives que nous présente le pari de Dostoievski, la position de départ n’est pas tant celle de Dieu (à l’image du pari de Pascal) que celle du pari de la survie. Parler de Dieu n’est qu’une façon de fixer le point oméga qui justifie ultimement tout le parcours de l’existence individuelle dans une vie de l’âme ou de l’esprit dont la mort ne constitue par le terme définitif. Dans le bouddhisme, exception notable, la notion de Dieu n’est pas affirmée, mais cette voie spirituelle affirme néanmoins le destin cosmique d’une « âme », destin qui englobe plus que la seule vie présente. Miser sur Dieu est simplement une conséquence lointaine, et pas nécessairement inévitable, du pari de survie.

Or, tous ces grands axes qui traversent l’évolution de l’Occident ont connu des ratés majeurs et multiples (croisades, guerres de religion, inquisition, etc.). Mais à travers toutes ces douleurs, un enfantement était en cours : la venue au jour de la civilisation la plus originale et la plus dynamique de l’histoire. Réalisant, à l’époque des Lumières, une synthèse des plus précieux principes de son héritage chrétien, cette civilisation a livré les fruits qui au cours des deux derniers siècles ont inspiré la planète tout entière : démocratie, égalitarisme, individualisme, science, technologie, prospérité industrielle, féminisme, politiques sociales.

Mais il y a l’autre part du pari de Dostoievski, celle du « tout permis », une permissivité susceptible de mener au pire. Cette voie dans laquelle l’Occident est engagé est celle de la gageure de Nietzsche.

Ce penseur, qui a proclamé la mort de Dieu, a très bien compris tous les enjeux terribles du déicide qu’il constatait. Mais loin d’y résister, il les a embrassés et exaltés. Nietzsche a très bien compris la portée historique de l’intervention du Christ : avec ce dernier, une parole totalement inédite et inouïe se faisait entendre dans l’histoire humaine, une parole qui proclamait le souci du pauvre, de l’humble, du déshérité. Nietzscne a perçu avec acuité que surgissait soudain dans l’histoire une nouvelle figure : celle du faible. En contrepartie, il a prêché l’évangile des forts et des puissants. Oubliez toute la rhétorique de la transvaluation des valeurs et toute l’alchimie verbale qui tente de faire croire à l’avènement d’une nouvelle ère et d’un nouvel enchantement. Nietzsche a compris d’instinct qu’en abolissant Dieu et tout l’héritage chrétien on ne pouvait que retourner à l’idée maîtresse du monde païen : la force comme loi. La transvaluation des valeurs n’est que le rétablissement de l’ordre de priorités qui prévalaient dans les sociétés préchrétiennes, les sociétés des César et Genghis Khan de ce monde.

Or, ce monde de la force se déploie aujourd’hui avec une insistance croissante, et les formes dans lesquelles il s’exprime se multiplient. Il est particulièrement envahissant aux plans financier et économique, la logique du libre marché l’articulant avec une brutalité de plus en plus évidente. N’étant plus harnachées par les gouvernements, en fait ayant de plus en plus embrigadé les gouvernements, la finance internationale et les multinationales sont en train d’épuiser le capital économique et social des sociétés qui ont pourtant permis à ces mêmes entreprises de prospérer. En survalorisant l’hédonisme dominant et en aiguisant les impératifs de gratification instantanée, elles minent les valeurs et les vertus qui leur ont permis de croître au départ.

Au plan idéologique, de nouvelles figures du darwinisme et du néo-darwinisme ne cessent de vociférer, essayant de nous faire voir l’organisation humaine en termes de survie du mieux adapté, du plus rusé, du plus fort. Au plan social, les institutions perdent de plus en plus de crédibilité, notamment la sphère politique, et le monde criminel infiltre de plus en plus les réseaux légitimes. En Amérique du Sud, plusieurs pays, qu’il s’agisse de l’Argentine, de la Colombie, du San Salvador ou du Mexique, sont devenues des repères de banditisme et de corruption qui neutralisent toute action politique légitime. Nous sommes encore protégés en partie de cette avancée du banditisme, mais la prolifération du phénomène des gangs de rue, tant aux États-Unis qu’ici, annonce un avenir guère prometteur pour les deux grands pays de l’Amérique du Nord. Y a-t-il monde plus axé sur la force que celui de la criminalité ?

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Est-ce qu’un gang de rue est une alternative au suicide?

Les jeunes membres de gang sont présentés comme des voyous violents. Et si derrière cette façade de tough se cachait un être en détresse, en proie aux idées suicidaires? Et si le gang offrait ce refuge pervers qui retient le délinquant de s’enlever la vie? Comment, alors, le sortir de son enfer? Reflet de Société vous présente les gangs de rue sous un angle différent: celui de la détresse, de la désorganisation. Conversation avec Claude Hallé, l’âme dirigeante de la Fondation québécoise des jeunes contrevenants (FQJC).

Dominic Desmarais       Dossiers Gang de rue et Suicide

Fusillade dans un bar entre deux gangs de rue rivaux. Meurtre d’un jeune lors d’une transaction de drogue. Enlèvement, séquestration pouvant mener à la torture, l’ombre des gangs se profile.

Violence expliquée

La gravité des gestes commis par les jeunes membres de gangs, des adolescents de 14, 15, 16 ans, fait froid dans le dos. Cette violence est difficile à justifier. Pourtant, certains de ces jeunes sont aux prises avec le désespoir lorsqu’ils s’engouffrent dans cette violence. «Les jeunes qui ont des idées suicidaires, souffrent d’une dépression, présentent des problèmes de santé mentale, ce sont eux qui se font ramasser par les gangs. Ce sont des gens à risque. Ils sont vulnérables» explique Claude Hallé, coordonateur à la FQJC.

Ce jeune, qui n’a pu être signalé par l’école, la famille et la communauté, trouve un réconfort auprès de sa famille d’adoption, son gang. En y comblant ses besoins, par l’estime et la compréhension de ses pairs délinquants, le jeune tisse des liens qui forment une toile d’araignée. Une toile qui le sécurise et étouffe ses idées suicidaires. Une toile qui rend ses amis de plus en plus indispensables.

Le gang, centre de la vie

«Le gang peut sauver temporairement le jeune du suicide», confirme M. Hallé. La jeune cinquantaine, l’homme s’exprime davantage comme un intervenant qui a passé sa carrière sur le terrain, avec des contrevenants. Son propos est imagé, comme s’il s’adressait à un adolescent. «Pour certains jeunes, la vie c’est comme passer à l’épicerie. Dans le chariot, tu mets l’amour, l’église, le travail, les partys, le sport, etc. Moi, quand je remplis mon panier, je vais prendre un peu de travail, d’amour, de loisir, de party, un peu de spiritualité. Nos gars, ils sont tellement fuckés, déséquilibrés, qu’ils remplissent leur chariot d’une seule chose: le gang.

Le problème, c’est la violence qui y est très présente. Si tu es en dépression, tu risques d’être enrôlé par le gang. Et le gang a un impact externe. Tu vas rebondir sur les gens autour. Comme, dans un cas extrême, tirer sur quelqu’un dans la rue», explique le coordonnateur de la FQJC.

Ces jeunes, déséquilibrés, ont de la difficulté à quitter la famille qu’ils se sont créée. «Les jeunes se sont bâti une société en soi, le gang. Quand on désaffilie un jeune, il faut le réinsérer socialement. C’est la même chose quand tu sors quelqu’un d’une secte.»

Des jeunes fragiles

À l’arrestation du délinquant, le centre jeunesse prend le relais du gang. Sa jeune clientèle souffre de problèmes multiples: consommation, signes précurseurs maniaco-dépressifs ou schizophrènes, idées suicidaires. Plusieurs ont subis des abus ou vivent des situations familiales difficiles. «On ne les a pas placés en centre jeunesse pour rien», s’exclame M. Hallé pour qui le problème criant survient lors du retour à la maison.

Réintégration difficile

Quand il ressort du centre jeunesse, il retrouve le même environnement qu’il a quitté pour quelques mois. «Le jeune va être confronté avec SA réalité. Nous, au centre jeunesse, on va lui dire où trouver un emploi, des amis, des loisirs. Mais il part déjà avec un handicap social: terminer son secondaire et travailler sur son comportement. Et ce double défi va l’amener à commettre des gestes nuisibles», raconte M. Hallé.

«Lorsque le jeune retourne chez lui, dans son milieu, il est laissé à lui-même, avec ses défis et ses réalités. Ça augmente la possibilité de suicide. Souvent, la famille n’est pas ouverte à sa réintégration. On parle de jeunes qui ont commis un délit. C’est un constat d’échec important, au sein de la famille. Les parents se sentent coupables et ils ne veulent pas nécessairement le prendre sur leurs épaules», précise l’ancien intervenant.

Jeune délinquant seul restera jeune délinquant…

M. Hallé considère qu’on demande beaucoup à ces jeunes délinquants dont la vie se résume à quelques années. «Moi, j’ai 51 années d’expérience de vie. Eux, ils en ont 14, 15, 16. C’est peu d’ancienneté pour leur faire porter le poids de leurs choix. Il faut les guider, mieux les appuyer.»

On peut bien aider nos jeunes délinquants pour les réinsérer dans la vie. Mais les laisser seuls, sans appui à 14 -15-16 ans, lorsqu’ils quittent le centre jeunesse, c’est les renvoyer à leur ancienne vie.

Fondation québécoise des jeunes contrevenants (FQJC).

1095705_83196012 Ressources:

Pour le Québec: 1-866-APPELLE  (277-3553). Site Internet. Les CLSC peuvent aussi vous aider.

La France: Infosuicide 01 45 39 40 00. SOS Suicide: 0 825 120 364   SOS Amitié: 0 820 066 056

La Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.

La Suisse: Stop Suicide

Autres textes sur le Suicide:

Suicide d’un ami

Processus suicidaire

Suicide de notre enfant

Suicide des personnes âgées: une tentative pour ne plus souffrir

Intervenir sans faire une dépression

VIH, Sida, homosexualité et suicide

Le suicide au Cégep

Le suicide dans les prisons françaises

Impact des medias sur le suicide, les tueries et les drames familiaux

Ensemble pour vaincre le suicide

Quand le Casino mène au pont Jacques-Cartier

Guide d’intervention de crise auprès d’une personne suicidaire

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La bouée de sauvetage


L’univers politique québécois s’annonce plein de rebondissements cet été. En attendant que la session d’automne commence à l’Assemblée Nationale, nous assistons depuis une semaine à la désintégration du PQ. Pendant 40 ans la seule alternative au Parti Libéral, le PQ est en train de naviguer une des pires crises de son histoire pourtant tumultueuse après la désertion de 5 membres de son caucus. Pauline Marois, qui a pourtant reçu une vote de confiance retentissant de la part de ses militants à son récent congrès, a fort à faire pour maintenir l’ordre dans les rangs de son parti. Plusieurs exigent sa démission. La barque semble sur le point de chavirer.

Le mécontentement semble palpable, même pour un observateur extérieur. Si le projet de loi 204 a été l’évènement déclencheur, la grogne s’est maintenant étendue à d’autres aspects du leadership de Pauline Marois. On lui reproche maintenant de ne pas faire assez pour promouvoir la souveraineté dans un avenir prochain. Pourtant, l’idée d’un autre référendum ne soulève la passion que des souverainistes purs et durs. Le reste des québécois en ont plutôt marre d’en entendre parler. Pauline Marois est coincée entre deux feux. L’option souverainiste est au point mort depuis le référendum de 1995 et elle est à son plus bas après le spectaculaire naufrage du Bloc Québecois qui n’a laissé que quatre survivants. Sans cette option, le PQ sera toujours en crise existentielle. La souveraineté a toujours été sa raison d’être. Sans elle, le PQ n’a plus de raison d’être. Il est sans gouvernail et sans voiles.

On veut enlever à Marois ses galons de capitaine, mais qui pourrait prendre sa place? Curzi? Non. Avec sa désertion trop fraîche, il est peu probable, même avec Marois par-dessus bord, qu’on lui pardonne si aisément. Qui donc pourrait sauver le PQ du naufrage et l’empêcher de rejoindre le BQ dans les abysses? Le seul que je vois qui serait capable, du moins pour un certain temps de garder la barque à flot. Legault. On ne cesse de faire des rumeurs d’une fusion Legault-ADQ, mais en réalité, une crise de leadership au PQ pourrait être la porte parfaite pour un retour de l’enfant prodige. Legault est une ex-péquiste. Il fait partie de la famille, même s’il l’avait laissé derrière. Avec le PQ et le PLQ en désarroi et la cible du cynisme populaire, Legault est revenu sur la scène comme un sauveur. Sans même avoir un parti ou un programme digne de ce nom, on est déjà prêt à lui donner les clefs du parlement. Mais fonder un nouveau parti, c’est du travail. Bâtir une base de militants, recruter des candidats, trouver des organisateurs et des bénévoles en vue d’une campagne électorale dans moins de deux ans et peut-être même plus rapidement qu’on le pense, si Jean Charest décidait de profiter de la confusion générale pour déclencher des élections anticipées. Mettre sur pied un nouveau parti qui puisse aspirer au pouvoir dans de si courts délais serait une tâche impossible. Mais en capitalisant sur sa popularité actuelle, il serait bien plus facile de tout simplement prendre la tête du PQ, où il serait sans doute accueilli en sauveur, comme l’a été Mme Marois d’ailleurs. Cela garantirait presque à Legault d’être le prochain Premier Ministre. Je ne serais absolument pas surpris d’un tel dénouement.

Nous verrons bientôt si j’ai raison… Sur ce, Bonne St-Jean à tous!

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Classé dans Actualité, Philippe David

Discrimination, racisme, xénophobie et autres confusions

Par Renart Léveillé

[Avertissement : lorsque vous lisez un texte, si vous n’êtes pas assez intelligent pour l’analyser et en comprendre les sens et les subtilités, comme l’ironie et le sarcasme, abstenez-vous donc de le commenter…]

 

C’est bien connu, je suis le pire des racistes. Puisque « pro-laïcité » et « athée » en sont des synonymes avérés, paroles de quelques génies autoproclamés. Dans son habitat naturel, qu’il voit sombre alors qu’il est en vérité rose nanane sucé longtemps, le raciste remet en question maladivement tout ce qui touche à la religion, ce qui est mal, par définition. Le Mal.

La preuve, je trouve vraiment très drôle l’image qui suit (en fait, je ne la trouve pas juste drôle) :

(Traduction maison, sujette à caution : La religion, c’est comme un pénis. C’est bien d’en avoir un. C’est bien d’en être fier. Mais S’IL VOUS PLAÎT, ne le sortez pas en public pour le montrer à tout le monde, et, DE GRÂCE, ne tentez pas de le faire avaler de force à mes enfants.)

Aussi, à la place d’écrire que quelqu’un est pour la défense du français au Québec, on peut écrire qu’il est raciste, ça va plus vite. Ça va moins vite d’écrire « xénophobe », mais ça fonctionne aussi. Petit tuyau, les chasseurs de racistes devraient regarder du côté de Charles Castonguay, un traître anglophone ontarien, qui avoue bien candidement qu’au Québec le français dégringole! alors qu’en vérité il n’y a vraiment, mais vraiment aucun problème (ce que je suis incapable de me rendre compte, comme tout bon xénophobe, ça va de soi).

En plus, je suis pour la discrimination (ici, il faut vraiment bien suivre). Je serais d’accord pour qu’on écrive « une loi qui prohibe la discrimination » arbitraire (Arbitraire : « Qui provient de la volonté, du caprice, du bon plaisir de qqn. » « Qui ne tient pas compte de la réalité, de la raison. » « Qui est choisi sans règles précises; qui ne relève d’aucune règle. »). Donc, pour ce qui est du marché du travail, je suis d’accord qu’à l’embauche il y a toujours lieu de faire de la discrimination, puisqu’il faut faire des choix et y aller par élimination. Par exemple, je crois que le critère de beauté est acceptable pour un patron de bar lorsqu’il a à choisir une nouvelle serveuse, et même de choisir exclusivement des femmes pour ce travail, comme des hommes pour le travail de « bussboy ». Et encore, et c’est là que ça rejoint le racisme comme c’est pas possible, je crois que « cela justifierait d’emblée le refus par l’État d’engager des gens incapables de ne pas arborer des signes religieux ostentatoires pendant qu’ils travaillent », dans le sens où l’État choisirait la laïcité stricte (mais bon, il serait raciste, alors…). Je sens vos regards froids en direction de ma turpitude.

Afin de finir de mettre la table à l’opprobre général en ma direction, je vous avoue avoir lu un article relatant une étude qui indique que l’adolescence (le règne de l’impulsivité) se termine à l’âge de 22 ans, et de tout de suite avoir fait un lien avec le sujet des permis de conduire délivrés à partir de l’âge de 16 ans. J’ai aussi pensé à la petite Bianca Leduc, fauchée par un testostéroné adolescent en 2007. Qu’est-ce que c’est si ce n’est pas un heureux mélange de discrimination et de xénophobie, alors qu’en plus j’entame la quarantaine? Et, si on pouvait trouver le moyen de classer les tranches d’âge par races, je serais encore plus raciste!

Mais le comble de mon ignominie, c’est d’avoir le goût d’acheter le livre du scientifique Stephen Hawking, « Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers? », qui explique sans rire que « L’Univers n’a pas besoin de Dieu pour exister ». C’est raciste parce qu’il a des gens de toutes les races, la mienne incluse, qui croient le contraire et qui ne veulent surtout pas se faire contrarier, ce qui est bien normal. C’est aussi de la xénophobie parce qu’il y a des étrangers qui sont croyants. C’est discriminatoire, parce qu’en m’acoquinant de cet avis (minoritaire en plus!), je fais une séparation entre un groupe social et un autre, j’ostracise les croyants.

Je ne devrais même pas avoir le droit d’offrir gratuitement mes écrits sur le web.

(Image du haut trouvée là : http://www.webdesigncore.com/2009/12/15/30-unusual-and-incredible-surreal-artworks/)

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

LÉGALISER L’HÉROÏNE ET LA COCAÏNE – POUR OU CONTRE

 
 

Illusion d’un monde sans drogue titrait le quotidien Le Devoir samedi le 18 juin et l’auteur de l’article de constater les faibles résultats atteints par les «combattants» et les «exterminateurs» anti-drogues (1). De ce constat d’échec est né la dernière lubie de la petite bourgeoisie militante (les bobos) qui consiste à nous inviter à signer une pétition en faveur des narcotrafiquants et des banques blanchisseuses de narcodollars pour la raison que la «guerre» contre les drogues est de toute façon inefficace, inutile et entraîne des massacres au Mexique, en Birmanie, en Colombie et en Afghanistan, ce dernier point étant strictement exact (2).

Le prétexte est simple, puisque la guerre anti-drogue est meurtrière, qu’elle est inefficace, quand elle n’encourage pas carrément la contrebande, le crime organisé et la consommation, alors mettons fin à cette soi-disant lutte policière et politique et encourageons la libre circulation et la libre consommation de ces poisons (cocaïne – héroïne – hachich) dont les enfants du peuple et de la classe ouvrière sont les premières victimes comme vous le savez certainement.

La manigance pétitionnaire s’appuie sur une mystification et sur une aberration. La mystification concerne la soi-disant guerre que les autorités gouvernementales internationales et nationales mèneraient pour l’éradication de la production et de la contrebande de la drogue. En 2001 quand les méchants terroristes, ces horribles Talibans, pas ceux avec lesquels l’armée américaine négocie présentement son retrait d’Afghanistan – non, ceux-là sont de bons Talibans (3) -, mais plutôt les Talibans méchants, ceux qui refusent même de négocier les conditions de la défaite et du retrait américain, et bien ces gens sanguinaires et sans pitié avaient éradiqué la culture du pavot (produit = héroïne) des champs afghans.

La glorieuse armée américaine colonisatrice ayant envahi leur pays en 2001, la culture du pavot reprit de plus belle dans les champs afghans sous la supervision des responsables de la lutte anti-drogue du Pentagone et de la CIA qui vit ses sources d’approvisionnement enfin rétablies et les banques « blanchisseuses » de narcodollars enfin ragaillardies (4).

Comme on le voit, la meilleure façon d’éradiquer le trafic de la drogue c’était de laisser en paix les méchants Talibans et d’éloigner les narcotrafiquants du Pentagone et de la CIA de la tentation des champs afghans. Nous pourrions répéter le même constat à propos du Laos, du Cambodge et de la Birmanie pendant et après la guerre du Viêt-Nam. Souhaiteriez-vous que nous examinions les activités des assassins membres des milices paramilitaires colombiennes ou encore celles au Panama avant le limogeage du président narcotrafiquant Noriega que la justice américaine a puni de la prison a vie pour avoir trompé ses caïds planqués à Langley (Virginie) ?

Rien n’est plus simple que de combattre la culture du pavot et de la cocaïne dans les pays du tiers monde. Il suffirait que les pays impérialistes occidentaux utilisent de façon différente les milliards de dollars dilapidés sous le couvert de combattre le fléau de la drogue et sous le couvert d’aider à la reconstruction des pays qu’ils ont bombardés et ravagés ; il suffirait, dis-je, que ces pays garantissent à chaque paysan afghan, colombien et autres, un prix fixe assez élevé pour chaque boisseau de céréales livré sur le marché ; ce prix devrait être réajusté à la hausse (jamais à la baisse) en cas d’intempéries, de sécheresse ou de mauvaises récoltes. Aucune autre forme d’aide occidentale ne serait alors nécessaire. Si les agriculteurs des pays du tiers monde trouvaient un avantage financier à cultiver autre chose que des plantes hallucinogènes, ils le feraient. Évidemment, la CIA aurait ensuite bien du mal à approvisionner son réseau de narcotrafiquants, mais ça ce serait son problème.

C’est là que surgissent les pétitionnaires afin que nous nous mobilisions pour rendre légal ces armes de destruction massive afin de rétablir le commerce des narcotrafiquants (cocaïne – héroïne, etc.). Croit-on que le nombre d’assassinats diminuerait dans nos villes surpeuplées si on légalisait le meurtre ? Pourtant, les sociétés humaines luttent contre le meurtre depuis la nuit des temps et le nombre de meurtres augmente sans cesse ! Il faut cependant poursuivre les meurtriers et combattre ce fléau coûte que coûte et ne jamais légaliser meurtre, assassinats et exécution extrajudiciaire, ceci concerne aussi les armées américaines, israéliennes et autres qui ne se privent pas d’assassiner les civils désarmés (comme en Libye présentement).

Ceux qui prétendent mener la guerre à la drogue mènent de fait la guerre aux bandes rivales sur les marchés lucratifs d’Amérique du Nord et d’Europe qu’ils considèrent comme leur chasse gardée. Voilà pourquoi leurs « efforts » ne sont jamais couronnés de succès. Ici je me fourvoie : leurs efforts sont souvent couronnés de succès en ce sens que très souvent ils attrapent leurs concurrents, qu’ils arraisonnent légalement, vous savez ces « dealers » indépendants, rebelles, qui s’obstinent à refuser de verser une commission aux parrains états-uniens de ce commerce très lucratif.

Parfois, pour faire exemple, un gros caïd est sacrifié sur l’hôtel de la répression, comme en politique internationale quand Laurent Gbagbo ou Mouammar Kadhafi sont sacrifiés pour terrifier la communauté des larbins chargés de gérer leur entité néo-coloniale sous la botte impérialiste. Il n’est jamais mauvais que les troublions tremblent devant la colère de leurs parrains tout puissants.

Et nous voilà tous réunis dans la salle d’audience des « chefs d’État et chefs de la diplomatie de l’ONU, de l’UE, des États-Unis, du Brésil, du Mexique et d’autres pays, (qui) vont briser le tabou et appeler publiquement à considérer de nouvelles propositions, dont la décriminalisation et la régulation des drogues. Ce pourrait être un de ces tournants critiques qui ne se présente qu’une fois par génération — à condition que nous soyons suffisamment nombreux à exiger la fin de cette folie. » (5). Vous l’aurez compris, la pseudo folie ici étant de lutter contre le poison des narcotiques et autres drogues assassines plutôt que de les légaliser. On combat farouchement l’usage du tabac mais on devrait réguler l’usage de l’héroïne et de la cocaïne selon ces pétitionnaires ?

Entre nous, quel est l’intérêt pour ce groupe de nous proposer de signer une pétition afin de donner notre soutien aux trafiquants légaux de Washington et de Tel-Aviv plutôt qu’aux trafiquants illégaux de Medellin, de Mexico, de Rio de Janeiro ou de Kaboul (6) ?

Que cette soi-disant lutte pour l’éradication du commerce de la drogue se révèle inefficace, cela ne fait aucun doute. Tant que personne ne pourra arraisonner et fouiller les avions privés de la CIA, les navires du FBI, les chars blindés des escadrons anti-drogues en Colombie et en Afghanistan ainsi que les autos patrouilles de la police à New-York, à Washington et à Mexico, rien ne sera fait de véritablement efficace pour gagner la guerre contre ce fléau. L’humanité combat les criminels de guerre et les génocidaires depuis très longtemps. Puisque cette guerre semble presque impossible à gagner décriminalisons et régulons les génocides ce pourrait être « un tournant critique qui ne se présente qu’une fois par génération », surtout pour les peuples soumis aux génocides. On commence à réguler par quel peuple à génocider ?

La solution au problème du hachich, de la cocaïne, de l’héroïne et de toutes les autres drogues mortelles n’est pas d’en légaliser ni d’en valoriser l’usage auprès des enfants, des adolescents et de la population miséreuse en général, mais d’exiger des comptes de ceux qui sous le couvert de les combattrent dirigent effectivement le commerce de ces poisons.

Un jour peut-être, les petits-bourgeois libéraux et « démocrates », friands d’élections démocratiques, comprendront-ils que le commerce monopolistique de cette marchandise est soumis aux lois générales du commerce des marchandises sous l’impérialisme, et que sans le renversement du système capitaliste lui-même les peuples du monde ne parviendront jamais à éradiquer ces produits dangereux – mortels – décadents produits par une société crapuleuse – assassine – décadente.

D’ici là laissons les « bobos » à leurs supputations naïves à propos des manifestations hypocrites de l’ONU ainsi qu’à leur plaisir anticipé de pouvoir bientôt s’approvisionner à meilleur compte sur des marchés « enfin » légalisés.

Robert Bibeau

________________________

(1) http://www.ledevoir.com/societe/justice/325814/l-illusion-d-un-monde-sans-drogue?utm_source=infolettre-2011-06-18&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(2) http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/03/us-bank-mexico-drug-gangs?INTCMP=SRCH
(3) « La situation est confuse autour du sort du Mollah Omar. Selon le Washington Post, le gouvernement américain était en train de négocier avec le célèbre chef borgne en vue de faciliter le retrait des troupes US d’Afghanistan. » http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-chine-menace-les-usa-en-cas-d-94790
(4) http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/03/us-bank-mexico-drug-gangs?INTCMP=SRCH
(5) http://www.avaaz.org/fr/end_the_war_on_drugs_fr/?cl=1082877927&v=9210
(6) http://www.avaaz.org/fr/end_the_war_on_drugs_fr/?cl=1082877927&v=9210

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Mais que diable se passe-t-il tout à coup!!!


 

Rien. Tout va très bien madame la Marquise!!!

Voici « l’ÉLITE »  sociale de l’humanité actuelle :

 Et voici ce qu’elle parvient à fournir à l’humanité :

Au Liban :

En Israël :

En Jordanie :

En Syrie :

En Afghanistan :

En Irak :

En Égypte

Manifestation des Égyptiens contre la lenteur vers la démocratisation.

Au USA :

Au Yemen :

En espagne:

En france:

En général:

Que dire de plus que :

MERCI! Mille fois MERCI!!!

En fait:

Tout va très bien, tout va très bien…

Mais cependant, il faut que je vous dise….

Croyez-vous que ça puisse bien aller encore longtemps???

Amicalement

André Lefebvre

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