Archives quotidiennes : 9 août 2011

Palestine vs Israël: Croyance vs Vérité

 

Par André Lefebvre

Je suis de ceux qui étaient convaincus que la Palestine, avant l’arrivée des juifs après la deuxième  guerre mondiale, n’était qu’un désert improductif et que c’était le « travail extraordinaire » des colons juifs qui en avait fait un pays de cocagne. Ce qui, pour moi, justifiait Israël, de « défendre » son territoire qu’il avait créé. Mais, je viens, finalement, de vouloir confirmer et j’avoue qu’il était temps que je vérifie l’exactitude de cette opinion avant de dire des conneries.

Il y avait, au recensement britannique du 31 décembre 1922, 757.000 habitants en Palestine, dont 663.000 Arabes (590.000 Arabes musulmans et 73.000 Arabes chrétiens) et 83.000 juifs (c’est-à-dire: 88 % d’Arabes et 12 % de juifs). Il convient de rappeler que ce prétendu « désert « était exportateur de céréales et d’agrumes.

En réalité, avant les sionistes, les « bédouins » (en fait céréaliers) exportent 30.000 tonnes de blé par an; la superficie des vergers arabes triple de 1921 à 1942, celle des orangeraies et des autres agrumes est multipliée par sept entre 1922 et 1947, la production est multipliée par dix entre 1922 et 1938.

Donc, ce n’est pas le travail acharné des Juifs qui a changé le désert en jardin. J’avais une fausse opinion de la situation. Et comme je ne tiens pas à en avoir encore une fausse (Par contre, il y avait 80,000 Juifs dans la région, à l’époque. Vais-je trop vite à une conclusion?). Qu’à cela ne tienne, je dois me baser sur quelque chose pour finir l’article. Je vérifie donc, maintenant, les causes et effets de l’affrontement continuel entre ces races demi-frères, arabes/Israéliens.

« 1116 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’Intifada (la révolte des pierres)> le 9 décembre 1987,… Parmi les victimes figurent 233 enfants âgés de moins de dix-sept ans d’après une étude réalisée par Betselem, l’association Israélienne des droits de l’homme…

 Des sources militaires chiffrent à près de vingt mille le nombre des Palestiniens blessés par balles, et l’Office des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés de Palestine (U.N.R. W.A.), à quatre vingt dix mille.

Trente-trois soldats Israéliens ont été tués depuis le 9 décembre 1987…Quarante civils, pour la plupart des colons, ont été tués dans les territoires occupés, selon un décompte établi par l’armée.

Selon les organisations humanitaires, quinze mille Palestiniens, en 1993, sont détenus dans les prisons de l’administration pénitentiaire et dans les centres de détention de l’armée.

Voilà donc, le bilan plus ou moins actuel. Revenons maintenant en arrière :

Le conflit israélo-arabe remonte aux années 1920 quand le nationalisme sioniste et le nationalisme palestinien se sont affrontés pour le contrôle de la Palestine, à l’époque sous contrôle britannique. (Au départ, ni les Palestiniens, ni les Juifs, ne forment un État).

Cette période est initialement marqué par la protestation puis la lutte contre l’immigration juive et par plusieurs massacres perpétrés contre des communautés juives en Palestine. Les Arabes palestiniens se rebellent contre l’autorité britannique et réclament leur indépendance; mais ils sont écrasés par les Britanniques (et de un).

Les juifs s’organisent et se défendent.

Pendant la période mandataire la population juive s’est organisée en Yichouv en Palestine.

  • 1922 : création de l’Agence juive pour la Palestine qui devient un des principaux organes de la Palestine juive, c’est un gouvernement potentiel.

1935 : cette agence est élue. David Ben Gourion en est le président. Il sera Premier ministre du gouvernement provisoire. En parallèle, le Yichouv crée des écoles, des hôpitaux, un syndicat et toute une structure sociale; ( Adhésion à 80 % des travailleurs à ce syndicat), nombreuses entreprises, établissement d’un système économique sans réels contacts avec la société arabe (Pourquoi y en aurait-il? Les populations arabes refusent alors toute participation aux institutions mandataires car ceci légitimerait ce foyer juif).

  • Dans les années 1930 : création d’une force armée semi-clandestine qui compte 45 000 hommes en 1947. Structuration de tous les organes nécessaires à la viabilité d’un État pendant le mandat britannique.

Du côté arabe : Organisation d’un  Haut comité arabe présidé par le mufti (Amin al-Husseini), qui finira par s’allier avec l’Allemagne nazie

Suite à ces évènements et au contexte international, les Britanniques décident de quitter la Palestine, (après y avoir installé d’autres réfugiés juifs qui, tous, exigent maintenant la création d’un état juif), et remettent leur mandat à l’ONU (Les Anglais sont donc aussi courageux que les Américains, comme nous le verrons plus loin; mais nous les « Canayens » on sait ça depuis longtemps).

L’ONU charge alors une commission d’enquête, l’UNSCOP de trouver une solution au problème et recommande le partage de la Palestine (Toute une trouvaille) qui est voté le 29 novembre 1947.

Il s’ensuit le lendemain une guerre civile particulièrement sanglante (Toute une surprise!!!). Six semaines avant la fin du mandat, les Juifs lancent une offensive qui balaie les forces palestiniennes et provoque l’exode de la population palestinienne. Le 14 mai, l’État d’Israël est proclamé et les États arabes voisins entrent officiellement en guerre : c’est la Première guerre israélo-arabe.  Dès le premier conflit, la population palestinienne est réduite à une simple force d’appoint, prisonnière des Arabes.

En six mois, suite à la construction d’une armée numériquement supérieure, plus motivée, rapidement mieux équipée, les Israéliens mènent une série d’offensives qui se soldent par la prise de contrôle de 77 % de l’ancienne Palestine mandataire.

Entre décembre et mars 1948, environ 100 000 Palestiniens, en majeure partie membres des classes moyennes et supérieures urbaines, quittèrent généralement volontairement leur maison, espérant revenir une fois que les armées arabes auraient pris le contrôle du pays (Jo-Jo Savard n’était certainement pas parmi eux). Les Palestiniens  qui restent sur place deviennent automatiquement des réfugiés. On accorde une nationalité Jordanienne à ceux qui vivent en Jordanie.

L’Irak répond en proposant l’instauration d’une république palestinienne à Gaza et Cisjordanie et une armée de libération de la Palestine. Ce positionnement inquiète Nasser et va inciter le sommet de la Ligue Arabe à accepter l’établissement d’une entité palestinienne en 1963 et en 1964 : rôle de l’organisation de libération de la Palestine à Jérusalem(OLP). L’Égypte tente de concurrencer les créations irakiennes. L’OLP n’a aucune base populaire, c’est un produit du jeu arabe et non palestinien. Les Arabes de Palestine ne sont pas apathiques mais sont plutôt engagés dans des partis pro-arabes, et non pour la libération de la Palestine.

Il faut attendre 1974 pour qu’un sommet arabe reconnaisse l’OLP comme le seul représentant du peuple palestinien (encore une fois les Palestiniens n’ont rien à y dire). La structuration de l’identité palestinienne s’est réalisée sur une réaction des pays arabes à la colonisation par les Juifs.

Dans l’OLP, le Fatah joue un rôle d’arbitre. L’OLP n’est pas une organisation homogène et les différentes organisations sont en conflit permanent. Les Palestiniens s’exilent beaucoup dans les pays arabes. Ces États les acceptent comme réfugiés. Ils ont peur que ces populations entraînent des déséquilibres économiques et politiques, et donc, à part la Jordanie, ces États confinent les réfugiés Palestiniens dans des camps et dans des situations précaires. L’OLP sera en conflit avec presque chacun des pays arabes l’un après l’autre.

Le mouvement Sioniste, créé à cause de l’antisémitisme européen, ne pouvait pas resté inactif dans cette situation. Il est aujourd’hui prépondérant en Israël (Ceci n’est pas une condamnation mais un constat).

Au moment de la guerre israélo-arabe (1956), lors de la crise du Canal de Suez, la France et le Royaume-Uni soutenaient Israël.  Pour l’Égypte ce fut un échec de guerre mais un succès politique; car partout dans le monde on s’éleva contre les résultats de cette guerre (C’est à se demander ce qu’aurait été la réaction mondiale, si Israël avait été annihilé). Les USA, l’Union Soviétique et l’ONU décidèrent d’un retrait d’Israël (De quoi je me mêle?). Israël avait été vainqueur (et de deux), mais on l’obligea de se retirer du Sinaï; ce qu’il accepta et que la France et le Royaume-Uni laissa faire, car ils se sentaient menacés par les deux grandes puissances.

Nasser, après ses conneries, était maintenant appuyé par les deux plus grandes puissances mondiales : les USA et l’URSS (On se demande dans quels intérêts). En échange de son retrait, Israël obtint l’installation des casques bleus au Sinaï (Ces casques bleus travaillent pour les deux puissances appuyant l’Égypte.  Pas fort comme négociateurs, les Juifs. Il doit y avoir anguille sous roche).

En 67 Nasser chassa(hum!) l’ONU du Sinaï  et l’ONU accepta (ah bon!) de partir. Nasser provoqua, ensuite, la guerre de six jours.  Si l’Égypte n’avait pas fait un blocus des navires israéliens le 23 mai 1967, après avoir chassé l’ONU de son territoire, on peut croire que la guerre de six jours n’aurait pas eu lieu. Il faut aussi se rappeler que les Israéliens avaient averti tout le monde qu’ils voyaient ce blocus comme un « casus belli ». Après six jours de guerre, l’armée israélienne avait triplé la surface de l’état hébreu (et de trois).

À l’issue de la guerre des Six Jours, le Conseil de sécurité des Nations unies  adopte la Résolution 242 (1967) qui réclame la fin immédiate de l’occupation militaire. À mon sens, le conseil de sécurité n’avait rien à faire là. La guerre était finie, les nouvelles frontières étaient automatiquement établies et « to Bad » pour ceux qui ont provoqué cette guerre. (Curieux que l’on ne se soit pas contenté de passer une résolution lors de l’attaque du Koweit par l’Irak???).

Le 8 juin, Israël attaque l’USS liberty, navire américain au service du renseignement (Ensuite on reprochera l’appui américain aux Juifs).  Israël s’empare ensuite du Golan parce que les USA et l’URSS ne sont pas assez rapide pour exiger un cessez-le-feu. Sous la menace de l’URSS d’intervenir, les USA acceptent donc  d’exiger conjointement un cessez-le-feu le 10 juin.

Évidemment, aucun pays arabe n’a jamais reconnu l’état d’Israël (comme si ce sont eux qui décident) . On peut se demander pourquoi l’ONU ne les y ont pas obligé puisqu’elle se croyait justifiée d’obliger le retrait d’Israël comme elle le voulait (tu es une puissance internationale ou tu ne l’es pas. Doit-on se surprendre si Israël ne veut plus rien savoir de l’ONU?).  C’est là, à mon sens, la source et la cause de tous les problèmes actuels. L’ONU doit commencer par faire reconnaître Israël comme un état par les Arabes. Ensuite, les négociations sérieuses pourront commencer.

En septembre 1967, Les pays arabes adoptent la résolution de Khartoum :

1. pas de paix avec Israël,
2. pas de reconnaissance d’Israël,
3. pas de négociation avec Israël.

La Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 novembre 1967 (Deux mois plus tard) exigeait « l’instauration d’une paix juste et durable au Proche-Orient »

Il ne faut pas être très « génial » pour penser qu’une telle « résolution » de l’ONU pourra se faire valoir, lorsqu’elle accepte implicitement la résolution précédente de Khartoum. L’ONU devait exiger l’annulation de cette résolution des pays arabes en émettant leur propre résolution. Le fait de ne pas l’avoir fait annuler, appuya la guerre du Kippour de 1973.

Encore une fois, après quelques déboires causés par la surprise de l’attaque arabe, en une semaine, Israël gagna cette guerre(et de quatre). Il pénétra profondément, en Syrie, 40 km de Damas le 14 octobre  et en Égypte jusqu’au-delà du Canal de Suez, à 101 km de la capitale Égyptienne. L’aide de l’Irak et de la Jordanie empêcha Israël d’avancer plus avant.

Sur mer, Israël écrasa la Syrie et l’Égypte tout simplement.

Les apports des autres pays du front anti-israélien sont peu précis.
L’Arabie saoudite et le Koweït ont surtout fourni une aide financière et, de façon symbolique, quelques militaires sur le front. Le Maroc a envoyé des troupes de son armée royale. Le Pakistan a envoyé seize pilotes et des troupes palestiniennes se joignirent aussi aux armées arabes.

L’Algérie fut la deuxième puissance militaire sur le front égyptien et sa force était composée d’un escadron de bombardiers tactiques Su-7 escorté par un escadron de chasse MiG-21.
La Tunisie a envoyé un contingent de 1 000 soldats auprès des forces égyptiennes dans le delta du Nil. Le Soudan a envoyé 3 500 soldats. Des pilotes de la Corée du Nord et de l’Allemagne de l’Est ont participé également au conflit et la radio ougandaise a fait également mention de combattants ougandais.

Selon la France, la Libye n’a pas prêté les mirages à l’Égypte. Mais, selon les Israéliens, la Libye aurait prêté ses avions à L’Égypte, (Kadhafi n’est peut-être pas aussi « barbare » qu’on le dit aujourd’hui; non?).

Ne soyez pas surpris si je vous dis que le Conseil de sécurité des Nations Unies, appuyé par les USA et l’URSS par l’intermédiaire du Royaume-Uni, exigea un cessez-le-feu, pour négocier. L’ONU est tellement puissante, qu’à la fin de la période du cessez-le-feu, les combats reprirent.

Finalement, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte, le 22 octobre 1973, la Résolution 338 (1973), négociée par les États-Unis et l’Union soviétique, qui réaffirme la validité de la résolution 242 (1967), adoptée pendant la guerre des Six Jours (et qui confirme, par le fait même, que la résolution 242 ne sert à rien) et appelle toutes les parties en conflit (l’Égypte, la SyrieIsraël, la Jordanie) à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations en vue « d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient » (Faites-moi rire!!!). Le cessez-le-feu devient effectif douze heures plus tard à 19 heures sur le terrain, à la tombée de la nuit.

Brejnev envoie une lettre à Nixon dans la nuit du 23 au 24 octobre afin qu’Américains et Soviétiques assurent le respect du cessez-le-feu sur le terrain. Il menaçe même les États-Unis d’intervenir aux côtés de l’Égypte s’ils n’agissent pas dans ce sens. Nixon, affaibli par le scandale du Watergate (De toute façon, la force du Président n’est pas tellement grande. On s’en rend compte de nos jours  ) n’est pas consulté par ses conseillers qui prennent des mesures d’apaisement avec l’URSS pour mettre un terme à la crise. Nikolai Podgorny confia plus tard qu’il avait été surpris par la peur des Américains. (S’il avait été « canayen », il n’aurait pas été surpris, on le sait, nous, depuis, avant 1812. Ce n’est pas pour rien qu’ils se battent, aujourd’hui, avec des clones).

Un accord de paix fut trouvé au sommet qui suivit, à Genève. Le 18 janvier, Israël accepta et signa un accord de retrait (encore une fois),   de la partie ouest du canal de Suez et retira ses troupes le 5 mars.

En réaction au soutien américain à Israël, les pays arabes décidèrent, le 17 octobre 1973, d’un embargo sur le pétrole à destination des États occidentaux (Quelle reconnaissance! On venait d’empêcher Israël de se rendre jusqu’en Irak à travers l’Iran (erreur j’aurais dû écrire Syrie)). Cela amena le choc pétrolier de 1973.  L’OPEP décida de l’augmentation de 70 % du prix du baril de pétrole ainsi que de la réduction de sa production (Ces connards ne parlèrent pas du soutient intense de l’URSS, qu’ils avaient eu).

L’accord du camp David aboutit au traité de paix israélo-égyptien de 1979. Israël retira ses troupes (une troisième fois) et ses implantations de toute la péninsule du Sinaï en échange de relations normales avec l’Égypte et d’une paix durable (On ne peut pas dire qu’ils n’ont pas confiance aux grandes puissances).

Beaucoup dans la communauté arabe furent scandalisés par ce traité de paix signé par l’Égypte avec Israël (Ils préfèrent se faire tabasser). L’Égypte fut exclue de la Ligue arabe. Deux ans plus tard, Sadate fut assassiné le 6 octobre 1981 alors qu’il assistait à un défilé commémorant le huitième anniversaire du début de la guerre. Ses assassins étaient des éléments de l’Armée qui désapprouvaient les négociations qu’il avait menées avec Israël (Plus facile de tuer son président que des soldats israéliens).

Aujourd’hui, cette résolution 242 revient dans les négociations  pour empêtrer le débat. Elle n’a jamais encore été appliquée et pour cause…si j’étais à la place d’Israël, on ne me ferait même pas reculer deux fois après que j’aie gagné une guerre; ça, c’est certain. Je ne crois pas que les USA auraient reculé du Vietnam s’ils avaient gagné; et je doute que l’URSS serait sortie de l’Afghanistan, s’il avait gagné, elle aussi.

Conséquemment, les arabes de Palestine faisaient pousser de beaux agrumes, mais ils ont perdu toutes les guerres que les autres arabes ont provoqué chez eux. C’est pas drôle, mais c’est comme ça. L’ONU s’est comporté comme la Sureté du Québec durant la crise d’Oka: « faut pas trop brusquer personne; surtout des fanatiques ».

Personnellement je n’aime pas les fanatiques; qu’ils soient Juifs, Arabes ou Martiens; mais alors? Il est où le problème?

C’est simple, y’a trop de « parlotte » par ceux qui ne se battent pas et qui n’ont rien à y voir. Ceux-là qui se cachent continuellement dans des bureaux et qui ne foutent rien d’autre que de la merde partout et dans tout.

Il est vrai que de ne pas régler les problèmes, ça aide à la vente d’armes; j’oubliais le principal. Merci à l’ONU et son Conseil de sécurité. On compte sur vous pour installer la paix partout.

Mais jusqu’à maintenant, le printemps arabe, s’il se limite à chacun des pays, risque d’y parvenir avant que vous ayez fini vos « parlottes ». S’ils ne s’y limitent pas, ils se formera un autre groupe de « parlotteux ».

Amicalement

André Lefebvre

                                                                                         

 

 

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